L’actualité High-Tech de la semaine : Apple et Color Labs, Pulpfingers, Foursquare et Instagram, Microsoft, et Everlane

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : retour à la case départ pour Bill Nguyen, CEO de Color Labs

Peut être vous rappelez vous de Color Labs… Une idée d’application très avant-gardiste, lancée par une équipe dirigée par Bill Nguyen, qui compte à lui seul près d’1 Milliard de Dollars d’exit : Lala.com racheté par Apple pour $80 Millions en Décembre 2009, OneBox acquise pour $850 Millions en 1999 par Phone.com, sans oublier Seven Networks qu’il a créé en 2000.

Pourquoi avant-gardiste, Color ? « Bring people together through proximity, social and visual presentation » : utiliser la technologie pour rapprocher les gens, de façon visuelle (au départ c’était une application mobile de prise de photos). Vive la magie des vrais réseaux locaux, les réseaux de proximité ! Malheureusement, et ce malgré la présence d’un CTO Français (encore et toujours…), le produit n’a jamais été à la hauteur des espérances. Le fait d’avoir levé $41 Millions avait mis la barre assez haute ! Après quelques départs, l’entreprise a donc été reprise par Apple pour $7 Millions. Et le 31 Décembre, c’est fini.

Maintenant, c’est au tour des gossips de s’emparer d’une plainte déposée par un ancien salarié fondateur contre le CEO. Là où il y a de l’argent et des difficultés, les procès ne sont jamais loins. Vous pouvez alors comprendre pourquoi on est capable de voir ce genre de navets diffusés sur la chaine Américaine Bravo (sorte de série sur les startups dans la Silicon Valley).

Mardi : La techno Alsacienne à l’honneur avec Pulpfingers racheté par 500PX 

Une belle semaine pour deux talentueux développeurs-entrepreneurs Alsaciens, les très discrets David Charlec et Jérôme Scheer, créateurs des applications ISO500 et Photopular. Ils vont désormais s’habituer à des connexions quotidiennes avec le Canada, à Toronto précisément, siège de la société 500PX, qui se décrit comme une communauté de photographes  au services des meilleures professionnels. Une belle histoire pour des passionnés qui vont pouvoir s’adosser  à un site important qui va leur permettre de voir l’avenir en plus grand ! Il est clair que les facilités offertes aujourd’hui par les technologies telles que le langage de développement iOS par exemple offrent des perspectives souvent inattendues lorsque le talent permet de croiser le succès. Vive l’Alsace !

Mercredi : la journée des badges… Instagram inspiré par Foursquare

Alors que l’équipe de Foursquare tente de convaincre des investisseurs de rajouter $50 Millions pour une société qui génère $2 Millions de revenus avec 25 Millions d’utilisateurs enregistrés dont 8 Millions qui sont actifs au moins une fois par mois (selon le Wall Street Journal), Instagram, qui n’a plus à se soucier de sa valorisation ou de rechercher des fonds, vient de tranquillement lancer un système de badge pour aider à promouvoir son image au sein de ce réseau social… C’est toujours rageant de voir que ses (bonnes) idées trouvent souvent preneur… Malgré les critiques que l’on peut adresser à Foursquare vis à vis de son Business Model (ce qui ne regarde d’ailleurs que Foursquare soi même et ses investisseurs), Dennis Crowley et son Team a clairement rendu évident le succès à attendre des mécanismes de gamification, où se sont engouffrés des Bunchball ou encore Badgeville. Allez Dennis, la route est longue mais ce n’est pas une impasse !

Jeudi : Microsoft sur les pas de Google ?


Comment ça ?! Microsoft veut concurrencer Google et ses lunettes ? Et oui, le berceau de l’innovation, la Silicon Valley, c’est aussi un peu la fosse aux lions, et on n’a pas d’états-d’âme, comme en Allemagne (réputée pour ses copycat), à s’engouffrer dans une brèche ouverte par d’autres. Bon, si on y regarde de plus près, le brevet déposé par Microsoft est juste un « EVENT AUGMENTATION WITH REAL-TIME INFORMATION », c’est à dire des lunettes connectées pour être utilisées dans le contexte d’évènements en directs, et pas pour utiliser du contenu. Vous saisissez la nuance, moi à peine. « Filed in May 2011 » : enregistrée en Mai 2011. Ben voyons. Ca va peut être interesser Marc Simoncini, à la tête de sa nouvelle société Sensee, cette concurrence autour des lunettes. On n’a surement encore rien vu.

Vendredi : Everlane fait son Block Friday

Black Friday, États-Unis, après la dinde, le déluge : tradionnellement tous les ans à la même époque, c’est le jour des bonnes affaires, et bien souvent l’occasion d’échauffourées dans les Safeway et autres BestBuy… Et maintenant, c’est au monde du e-commerce de s’y coller, cat c’est bien sûr l’occasion de faire ses emplettes avec la perspectives des fêtes de Noël qui approchent. Everlane, une startup de San Francisco qui développe un site de e-commerce de vêtements de luxe et de design ne mange pas de ce pain là : il a été décidé de mettre le site « hors ligne » à l’occasion de cette journée.

« Nous voulons aider les consommateurs à moins consommer en créant des produits en moindre quantité mais qui durent plus longtemps » : la qualité et non la quantité ! Bon coup de publicité !

 

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Inside Facebook… pour un Facebook plus mobile !

Petite chronique écrite à la faveur d’une soirée passée au siège de Facebook, Menlo Park, Californie, en compagnie de 300 développeurs iOS… 

La sanction est tombée chez Intel : « Le mobile m’a tué » a du déclarer Paul Otellini, CEO d’Intel aujourd’hui, qui a donc annoncé sa retraite prochaine, sorte de punition du fait d’un constat d’échec d’une stratégie mobile inefficace.

Ca ne risque pas d’arriver de sitôt à Mark Zuckerberg, avec ses 28 ans tout mouillés, de partir à la retraite, mais le mobile est tout aussi dangereux pour le géant de Menlo Park (et ses quelques 4.000 employés), qui a vu fuire quelques points de croissance supplémentaires ces derniers temps (sinon quelques petites années…) du fait d’une stratégique mobile… insuffisamment native, ce qui se ressentait particulièrement sur iPhone par exemple.

Difficile de combiner la gestion de croissance d’utilisateurs par millions et la mise en place de nouvelles fonctionnalités, mécanisme plutôt incompatible avec la stabilité d’un plateforme. Alors si en plus le mobile et HTML5 s’en mêlent…

Sans rentrer dans des détails trop techniques, Facebook tente de rendre le mobile plus compatible avec une expérience utilisateur digne d’un leader d’Internet, et après une phase d’écoute des développeurs dans la Silicon Valley, et d’autres initiatives du genre, c’était au tour de la Team mobile de Facebook de faire face à quelques 300 développeurs aujourd’hui au siège pour continuer de caresser cette communauté dans le sens du poil…

Le premier intervenant, Adam Hurst, véritable attraction de ce Meetup organisé par un des leaders de la plus grosse communauté de développeurs de la Silicon Valley, n’a pas hésité à revenir sur le reconnaissance de l’erreur d’une stratégie trop poussée sur HTML5. Il reste d’ailleurs un certain nombre de « pavés » qui soient encore hérités de cette période… La transition n’est pas encore terminée.

La deuxième partie était par contre néanmoins nettement moins interessante, de l’avis d’un spécialiste présent dans la salle, Ludovic Landry, développeur au sein de l’équipe de Kwarter, une startup local très Frenchie, venue pour recruter pour son équipe de développeur, comme un appel du pied de Facebook aux startups développant des jeux à se plonger un peu plus dans le SDK pour obtenir autant d’engagement sur mobile que sur le web, par exemple.

Messieurs et Mesdames les développeurs, venez donc écrire votre histoire sur le mur de Facebook !!!

 

L’actualité High-Tech de la semaine : Mega, Embark, Twitter, Flipboard et Marqeta

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : King DotCom sur le retour

L’un des personnage les plus dangereux sur Internet, j’ai nommé Kim DotCom aka Kim Schmitz (moins glamour, c’est sur), annonce l’ouverture de son nouveau site MEGA qui sera disponible sur une url que je vous laisse trouver vous même (pas envie d’être complice, mais à titre d’indice planqué quelque part avec ses moutons en Nouvelle-Zélande), de plus le jour de mon prochain anniversaire (en début d’année 2013, vous avez le temps), comme quoi ce Monsieur a vraiment décidé de me chercher des poux dans la tête. Je le qualifie dangereux, parce que le problème de la création de valeurs sur Internet et des libertés individuelles ne peut en aucun cas s’associer avec la « piraterie » digitale, qui ne sert que l’ambition de celui qui la clame et d’assouvir des fantasmes qui n’ont rien de collectif. Etre geek, c’est bien, mais il y a des limites : le prix du digital (films, musiques…) sont devenus plus qu’accessibles aujourd’hui.

Mardi : BMW investi dans la startup Californienne Embark

L’une  des perles des incubateurs de la Silicon Valley, YCombinator (YC pour les intimes), fondé notamment par Paul Graham, ne cesse de faire des jeunes startups heureuses avec cette fois ci Embark, créée en Janvier 2011 dans la Bay Area, qui vient de faire l’objet d’un investissement de la part de BMW i Ventures, basé à New York. Ce ne sera pas la première startup de YCombinator à voir un grand groupe mondial s’intéresser à un produit tout simple mais dont l’intégration semble tellement logique : Embark est une application permettant de se déplacer à pied à travers une ville en étant aidé dans ses choix de direction (actuellement disponible pour San Francisco, New York, Washington, Chicago et Londres). Jamais BMW ne pourrait disposer aussi facilement d’un produit développé en interne, pour un service absolument complémentaire à ses produits, qui donne une bonne idée de la façon (originale) dont on peut servir ses clients.

BMW fait partie de ses nombreuses entreprises à être présentes dans la Silicon Valley, prêtes à détecter des tendances qui feront la différence sans doute un jour sur leur marché.

Ou trouver des petits services Plus !

Mercredi : la guerre au Moyen-Orient  sur Twitter

La nouvelle n’est pas passée inaperçue : l’utilisation de Twitter par les Forces de Défense Israélienne lors des récents évènements à Gaza.

Ceci vient malheureusement de faire rentrer d’une façon plus que discutable l’entrée en force d’une certaine forme de terrorisme dans un « lieu social » qui était jusqu’à aujourd’hui, dans des contextes politiques, un outil ultime de communication pour des milliers de personnes n’ayant pas d’autres moyens de faire part de leur détresse ou de leur révolte.

Une partie de la magie de Twitter est un peu morte, mardi dernier. Puisse la terreur ne pas l’envahir plus encore.

 

Jeudi : Flipboard signe un accord avec Apple pour iBookStore

Le parcours de Flipboard est absolument intéressant dans un monde digital où l’innovation doit trouver un moyen d’assurer son financement. Fliboard est un magazine digital gratuit, absolument innovant dans son format et dans l’expérience utilisateur, qui a réussit la première étape : s’être fait un nom dans le grand public (même si le chemin est encore long hors des États-Unis, mais ça arrive…). Se faire arrêter dans la rue parce que l’on porte un T-shirt avec le logo de l’entreprise et de se faire demander si on travaille chez Flipboard, ça n’arrive pas qu’à Palo Alto. Flipboard est cité comme exemple par beaucoup de startups, c’est devenu une référence…

Maintenant, comment gagner de l’argent ? L’application est gratuite, et le fait de la rendre payante risquerait de faire chuter brutalement sa courbe de croissance… La proximité de Cupertino est une bonne chose, notamment pour signer un partenariat avec Apple et rendre disponible une rubrique « Livres » à l’intérieur de l’application et favoriser la découverte de livres disponibles dans l’ iBookStore. Et comme les gens de Flipboard sont malins et représentent de gros chiffres (des m.i.l.l.i.o.n.s…), ils ont été raisonnables au niveau du partage de revenus et ont pu obtenir 5% sur les ventes.

Vendredi : présentation de Marqeta à UnderTheRadar,  San Francisco

Marqeta est une carte de paiement pré-payée qui permet aux marchands d’offrir aux consommateurs d’acheter plus en échange d’un paiement par avance. Cela peut par principe aux consommateurs de disposer de plus de pouvoir d’achat pour les choses qu’ils achètent tous les jours, et permet aux marchands de mieux servir leurs clients en anticipant les flux de paiement des transactions concernées.

J’ai remarqué hier cette startup, parmi d’autres, lors d’une conférence consacrée aux startups, et j’ai aimé avec ce produit ce coté smart du win/win avec les consommateurs, qui suppose effectivement qu’ils aient la possibilité de faire l’avance de règlement, ce qui devient de plus en plus difficile. « On ne prête qu’aux riches » dit le dicton, mais il est bon, je trouve, de chercher des créneaux nouveaux pour, sinon baisser les prix, du moins amortir les dépenses dans un monde ou l’argent est plus que jamais le nerf de la guerre.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Sous le radar du Mobile Wallet

Petit résumé des startups présentant leur produit à l’occasion de la conférence organisée par DealMakerMedia, qui donne une certaine idée des nouvelles tendances qui peuvent émerger avec des sociétés présentes aujourd’hui à San Francisco…

Dans cet article, il est question des startups qui s’adressent au paiement mobile, dans le segment des Paypal, Google Wallet ou encore Square…

Flint est une société de paiement mobile qui cherche à créer le moyen le plus facile pour les entreprises d’accepter les cartes de crédit et de trouver de nouveaux clients à travers un outil de marketing social intégré. Le premier produit lancé par la société est une application iPhone qui permet aux marchands d’accepter des paiements par cartes de crédit selon un processus simple et sécurisé. Il suffit de scanner la carte avec l’appareil photo (pas de matériel supplémentaire nécessaire). Fondée en 2011 et basée à Redwood City, en Californie, Flint a levé $3 Millions auprès de VC basés dans la Silicon Valley

 

Linkable Networks offre une solution associant des offres de réduction à vos cartes de paiement, et le système fonctionne à ce jour sur la majeure partie des cartes de paiement aux Étas-Unis. Cette technologie permet aux consommateurs de relier  les offres de réductions proposées sur différents formats ((papier, online, TV, radio) proposées par les commerçants et marques directement à leur carte de paiement de leur choix, sans avoir besoin de couper les coupons, de disposer de la carte de fidélité du magasin… La société est basée à Boston, MA, et a levé à ce jour $13 Millions.

 

Marqeta est une carte de paiement pré-payée qui permet aux marchands d’offrir aux consommateurs d’acheter plus en échange d’un paiement par avance.

Cela peut par principe aux consommateurs de disposer de plus de pouvoir d’achat pour les choses qu’ils achètent tous les jours, et permet aux marchands de mieux servir leurs clients en anticipant les flux de paiement des transactions concernées.

Marqeta a construit sa propre plate-forme des paiements grâce à laquelle elle émet la carte, exécute les transactions et le programme de commercialisation.

Situé à Emeryville, Californie, Marqeta a levé $5,57 Millions.

 

 

Relié directement à votre carte bancaire, Thanx permet de gagner des récompenses automatiquement avec ses marchands préférés. L’idée est de permettre aux marchands d’être en mesure d’identifier leurs meilleurs clients et les plus fidèles qui devraient être récompensés.

Comment ça marche : lier sa carte sur le site de Thanx, puis acheter, comme d’habitude.  Vous êtes automatiquement pris en compte visi à vis des nouveaux marchands rajoutés au programme de fidélité. Gardez votre téléphone dans votre poche, vous êtes automatiquement informé lorsque vous gagnez un discount, et une fois informé, allez  récupérer vos discounts directement auprès des commerçants…

La société est basée à San Francisco, Californie.

 

[JOB] iOS Developer – Palo Alto, CA | $100-145k

C’est un email que j’ai reçu hier, venant d’un forum de développeurs iOS de la Silicon Valley. J’en reçois beaucoup, comme celui la. Et oui. Un salaire de développeur iOS, ça vaut cher dans la Silicon Valley, parce qu’un développeur, c’est une denrée rare.

Les stages dans une SSI à 20K Euros par an (comme en France), il n’y a personne pour être candidat à ce type d’arnaque ici (désolé). Un ingénieur, c’est quelqu’un qui crée, alors on le cajole, on en prend soin, voire on se l’arrache.

Quand on regarde tous les éléments mis bout à bout : les taxes, les impôts, le coût de la vie, un ingénieur en France n’est surement pas loin d’avoir sans doute les mêmes sous en poche à la fin du mois qu’un ingénieur dans la Silicon Valley, il faudrait calculer (j’en doute tout de même). Sauf dans l’environnement, où d’un coté il est tout, de l’autre il n’est rien.

Beaucoup de jeunes diplômés attaquent le marché du travail dans ces conditions en France. Et après on s’étonne qu’ils rêvent de s’exporter dans la Silicon Valley. Et ça ne fait pas réagir une mouche. On les aime bien nos développeurs à 20K Euros par an.

En ce qui me concerne, ça me fait autant réagir de voir dans quelles conditions on accueille nos ingénieurs débutants en France sur le marché du travail, et je vous assure que quand ils se barrent de France pour trouver un meilleur asile, en Californie ou ailleurs, c’est comme perdre un #pigeon qui a décidé d’aller se fiscaliser ailleurs.

Un pays qui gagne, c’est aussi un pays qui sait créer, et pas seulement qu’en valeur « capitalistique ». Il faudra peut être se décider à valoriser d’autres filières que le commerce, non ?!

PS : Le salaire indiqué dans le tire, c’est pour un ingénieur ayant au moins 2 ans d’expérience en iOS. Just to say.

Happy 5, Airbnb, et vive le voisinage (Neighborhood) !

J’ai eu le plaisir de voir hier soir en chair et en os les fondateurs d’Airbnb, que je remercie d’avoir créé cette super startup et sans qui ma vie ne serait plus forcément la même aujourd’hui. Quand vous êtes en mode « nomade » du fait de vos déplacements et en phase de transition quand vous cherchez un appartement, et bien hier il y avait les tarifs trop chers des hotels ou alors les emmerdes, aujourd’hui il y a Airbnb. Et pas seulement…

C’est qui est extraordinaire avec Airbnb, c’est de faire le parallèle entre le phénomène créateur d’une startup, et de la regarder 5 ans après. Sur l’exécution, rien d’extraordinaire, même si ce qui a été réussi est remarquable.

Mais ce qui me choque particulièrement, c’est comment Nathan Blecharczyk, Brian Chesky  et Joe Gebbia (de gauche à droite) ont su s’entourer, monter une équipe, bénéficier du parfait time to market, des bons investisseurs et des bons conseils, essuyer les platres des ennuis non prévus (petits soucis d’assurance), et profiter du facteur « chance » qui est toujours au rendez-vous d’un startup qui va révolutionner un marché.

Parce que l’histoire d’une bande de potes qui n’ont pas forcément les moyens de payer leur loyer et qui profite d’une pénurie de chambre d’hotels lors d’une conférence à San Francisco pour proposer de sous-louer chez eux et même de préparer les breakfasts en montant un site web à la volée… Ça ne s’invente pas, et c’est souvent comme ça que ça commence.

Tous les 3 sont en mesure de créer une société (ils ont l’entrepreneurship dans le sang), enthousiasmés par le succès commercial de leur idée, et séduits par l’idée de faire quelque chose de grand avec ce concept (God Bless America), c’est aujourd’hui $120 Millions levés, beaucoup de copycats un peu partout et pas qu’en Allemagne, et des chambres disponibles un peu partout dans le monde. C’est une expérience de découverte locale unique, qui vous fait complètement oublier que les hotels existent (ça reste tellement cher). C’est une source de revenus additionnels pour ceux qui veulent amortir leur loyers, c’est une source de rencontre pour les gens qui aiment leurs quartiers, leur chez soi et qui veulent partager…

Hier, des habitants du quartier de Dogpatch (où se passait la soirée) ont été invités à la soirée de célébration, n’ayant aucune idée de ce que propose Airbnb, si c’est sérieux. Quand vous leur expliquez le concept, ils vous regardent avec de gros yeux ronds : « So coool! ».

Il y a toujours de la place pour la compétition, bien sur, et je souhaite bonne chance à 9Flats, MorningCroissant et autres. Mais vu la qualité des listings proposés sur le site, de la simplicité du processus de réservation, de la flexibilité du système et du big brother qui veille au grain en cas de problème, il n’y a que dans la capacité à Airbnb de savoir gérer sa croissance (et les problèmes liés à la scalabilité), et la cherté des frais de transactions pour espérer tenter les hébergeurs potentiels de mettre leur appartement ou maison sur d’autres sites qu’Airbnb… quitte à fermer les yeux sur quelques concepts quelque peu tirés par les cheveux (pour ne pas dire illégal dans certains pays comme la France).

Une autre solution est de se démarquer sur d’autres segments, ou insister un peu plus sur l’aspect local…

Las, Airbnb vient de lancer Neighborhood, pour aider la recherche avec une granularité encore plus locale, car c’est un peu compliqué de se décider à choisir un quartier à partir d’une carte d’une ville que l’on ne connaît pas. Une killing feature sans doute. C’est bientôt les vacances, essayez donc !

http://vimeo.com/53386231#

Nokia Here, Connecting People, aujourd’hui à San Francisco

Nokia a choisi San Francisco pour lancer aujourd’hui son nouveau service de cartographie Grand Public appelée « Here » (ici en Anglais).

Un lancement mondial pour un acteur mondial qui cherche a pousser un peu plus sa marque dans une Région où elle n’est pas la favorite de la « médiasphère blogosphère influençeuse », car clairement au Royaume d’Apple et Google on sait aussi faire du Made in USA, et sans marinière. Bon, reconnaissons qu’AllThingsDigital était ici avec Ina Fried qui a fait le boulot pour les collègues, « thanks Ina for coming today »…

Passage en revue des annonces…

A commencer par l’annonce programmée du rachat de la startup Californienne earthmine, société qui développe du 3D mapping depuis 2007 (visiblement, la transaction n’est pas encore finalisée, il faudra donc attendre un peu avant de la voir intégrée…).

Un aperçu de ce que peut faire earthmine

On attendra d’en voir les effets immédiats, même si Nokia a déjà quelques atouts dans ce domaine… Ça, c’est pour la couleur locale, chapitre 1. Next…

Nokia et Mozilla, autre acteur actif ici en Californie, ont mis en place un partenariat pour créer de nouvelles expériences de localisation, avec une nouvelle version web mobile attendue pour la prochaine version attendue de Firefox OS… début 2013.

Il y a une application Here pour iOS est à attendre, basée sur HTML5, qui rendra possible la navigation off-line (plutôt utile !), une navigation piétonnière guidée par la voix, et des informations sur les transports publics.

Enfin, LiveSight donnera aux heureux possesseurs du Nokia Lumia de pouvoir utiliser la réalité augmentée pour découvrir des lieux autour de soi en situation urbaine.

J’ai pu discuter avec Thom Brenner, VP en charge des applications, fier de ce que la Division Location & Commerce, forte de 6.000 employés, a su préparer pour poursuivre l’héritage de Nokia combiné à celui de Navteq.

L’objectif est de proposer au grand public, selon ses propos, « the right screen at the right experience », et idéalement le service « qui vous indique à quel moment vous devez quitter votre domicile ». Du Google Now dans le texte, mais la compétition reste ouverte tant la technologie de Google n’est pas encore efficace à ce jour, comme je peux le constater quotidiennement.

Nokia espère beaucoup du SDK qui devrait permettre à bon nombre de partenaires et d’OEM de contribuer à une large diffusion du produit à travers toutes les plateformes possibles, d’où la légitimité de cette annonce au carrefour reconnu mondialement comme étant « the place to be » de la technologie et du Business to Consumer. Rendez-vous au 1er trimestre 2013 pour voir si l’appel a été entendu !

La startup du jour avec Totally.me, le deadpool du jour avec DailyBooth

Ainsi va la vie des startups dans la Silicon Valley : une qui sort des cartons, Totally.me, et une autre qui va cesser ses activités : Dailybooth

Totally.me fournit un flux permettant de visualiser toutes ses mises à jour « sociales », des nouvelles de ses amis et de ses connexions, ses bookmarks et ses widgets, sur une page personalisée sur le site de Totally.me et à terme sur mobile (?)… Cette startup se positionne comme concurrent de Flipboard ou iGoogle… personnellement, je penche pour le second et ça tombe bien, le service sera arrêté le 1er Novembre 2013.

Il est possible de connecter ses comptes sur Twitter, Facebook, Foursquare, Instagram, Pinterest… bientôt Linkedin, FlickR, Google+, Tumblr, Youtube, Vimeo… Le produit est lancé par Arjan de Raaf, entrepreneur Hollandais venu poursuivre sa carrière entrepreneuriale à Palo Alto depuis 2008.

« Avec toutes ces nouvelles à gérer sur les réseaux sociaux et ailleurs, notre objectif est de tout rassembler sur un plateforme, d’économiser du temps, et être à jour sur ce qui se passe partout dans le monde et spécialement avec vos amis » a-t-il déclaré. On a jamais autant aimé vos amis sur Internet… La révolution des dashboards sociaux personnels n’est visiblement pas terminée, même si il est difficile d’imaginer d’attendre des miracles d’un nième site web gratuit, alors que Facebook monopolise tant le temps de surf sur Internet. A vous de tester. Chapeau pour le nom en tout cas !

« Your life in pictures ». L’un des ancêtres des sites de partage de photos sur Internet, Dailybooth, créé enMars 2009, va cesser ses activités, après une belle vie de startups, $7 Millions levés, et un rachat par Airbnb en Janvier de cette année… Rachat de la technologie, de l’équipe, de la base utilisateurs, des brevets ? Surement un peu de tout ça, soit disant booster l’acquisition d’Airbnb sur mobile  selon Techcrunch… En tout cas, une belle affaire (en cash) surement pour les investisseurs, et une sauvegarde à faire au plus vite si vous avez les photos de la bar mitzva du petit en mode partage sur Dailybooth, les serveurs vont bientôt tomber…

L’actualité High-Tech de la semaine : Producteev, Twitter, Udemy, Amazon et Spotify

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi: la startup Franco-New Yorkaise Producteev est rachetée par Jive Software

Ça fait toujours plaisir de voir de jeunes entrepreneurs Français comme Ilan Abehassera faire parler d’eux, et montrer clairement une des voies possibles de réussite (et dans doute la seule) pour des startups : trouver un créneau dans un segment encore en friche, et le faire bien (voire très bien, ça peut aider à aller plus vite…). Mais, surtout, ne faire que ça pour finalement trouver l’acteur idéal pour un mariage (la fameuse exit que certains investisseurs souhaitent très rapide).

Parce qu’aujourd’hui, même des ex-startups de la Silicon Valley comme Jive n’ont plus les moyens (humains, techniques…) de développer des coeurs de produit comme le Task Management Tool développé par Producteev et permettre à la plateforme de Jive Software, une solution logicielle collaborative pour entreprise, de poursuivre son développement commercial en apportant de nouvelles fonctionnalités spécifiques. Avec une action au NASDAQ à $12 et un chiffres d’affaires qui progresse de $2,5 à $3 Millions par trimestre, Jive Software doit aller encore plus vite dans un secteur fortement concurrentiel.

D’autres aspects de la recette « j’ai vendu ma startup » à considérer, au cas où : savoir faire jouer l’effet réseau, tant pour trouver les investisseurs qui vont réellement vous aider dans votre parcours, que pour ouvrir des voies de communication (la communication, c’est véritablement le point faible des sociétés Françaises qui s’exportent…).

Mardi: 4 more years…

Ça c’est du tweet : 800.000 re-tweets, 300.000 favoris, Barack Obama a battu tous les records sur Twitter le jour de son élection et Justin Biber peut retourner à ses couches. Et le compteur continue de tourner, telle une pierre lancée dans un étang calme…

Pas de doute, cet homme a un talent fou dans la communication, et il a une nouvelle fois bien orchestré la musique et l’argent, vu le montant investi dans sa campagne (plus de $6 Milliards dépensés par les deux candidats ?). Que de changements depuis la campagne 2008, où un seul tweet avait été envoyé pendant la journée d’élections (« On pensait que c’était une stupide technologie qui n’irait nulle part », selon Jim Messina, Directeur de campagne d’Obama), et à l’époque Facebook faisait seulement un dizième de sa taille actuelle… Ce fut une campagne des données, traquant les moindres simulations pour savoir où dépenser l’argent utilement, notamment en publicité à la télévision… On va s’ennuyer pendant ces 4 prochaines années, vivement 2016 !

 Mercredi: la startup de San Francisco de formation sur Internet Udemy lance son application iPad
Alors que les discussions vont toujours bon train sur la santé du mammouth (je veux parler de l’Éducation Nationale), la formation sur Internet progresse. Rien ne dit qu’un jour les parents en auront assez de voir leur enfants subir des rythmes scolaires harassant, sans véritable impact sur la transformation qu’elle apporte sur l’individu, pour rendre les nouvelles générations prêtes à affronter les enjeux… d’aujourd’hui, car aujourd’hui, c’est déjà demain, vu comment les choses en France avance dans le domaine de l’éducation.
En attendant, la Khan Academy est utilisé par 45 Millions d’étudiants, avec des vidéos vues 200 millions de fois (en étant partant de quasiment rien, sinon une passion et un talent évident qui a fait ses preuves)… Plus près de nous en France l’application iPad Edupad commence à faire du chemin (et du download) en proposant de sérieux raccourcis éducatifs, et à San Francisco la société Udemy sort son application iPad alors que cette startup dirigée par le talentueux entrepreneur Turque Eren Bali continue d’innover afin d’aider les étudiants à « make moves » grâce à bientôt 5.000 cours vidéos publiés sur le site web. Il y est possible d’interagir avec les instructeurs… ça ne vous rappelle pas la première version de Seesmic ?!  Bientôt sur tous les écrans… dans toutes les langues !
 Jeudi: Amazon se lance dans la livraison du vin !
 
Amazon Wine… Amazone Vin… Kezako ?! Amazon, c’est bien la société qui vend des tablettes ? Qui vend du cloud computing à gogo, qui nous empêche de faire de l’Instagram par temps d’orage ? Et ils veulent vendre du vin ? Sont fous ces Américains.
Et pourtant, c’est officiel, voilà que le vin pourra bientôt partir en direct depuis des vignerons dans 12 états aux États-Unis, jusqu’à 6 bouteilles pour un peu moins de $10. Voici donc en tout cas une nouvelle place de marché pour y retrouver un milliers de crus (petits ou grands, à vous de juger, si vous habitez dans la grande Amérique). Et c’est parti avec bien sûr avec la Californie, le Connecticut, la Floride, l’Idaho, l’Illinois, l’Iowa, le Nebraska, le Nevada, la Caroline du Nord, l’Oregon, l’état du Washington, le Wyoming… Un nouveau secteur offensif pour Amazon, qui va profiter naturellement de l’immensité de ce pays et des habitudes grandissantes d’achats sur Internet pour gagner quelques ventes supplémentaires… C’est sur que les caves de la Napa Valley sont un peu loins de la Floride, ce n’est pas comme faire un tour dans le Chablis depuis Paris un weekend 🙂
 Vendredi : le match à 100 Millions Spotify : 1, Deezer : 1, la bulle au centre
Spotify serait sur le point d’obtenir un nouveau financement de $100 Millions, pour une valorisation de plus de $3 Milliards. Cela viendra se rajouter aux $188 Millions pour la société Luxembourgeoise (ou Suédoise, ou Anglaise, on ne sait plus trop bien), pour le plus grand bonheur de Sean Parker et autres investisseurs. La nouvelle fait gravement penser aux autres 100 Millions… d’Euros (vive l’Europe, ça fait $130 Millions) récemment obtenus par Deezer auprès du propriétaire de Warner Music Group. Je rappelle les bases installées (en cas d’erreurs me faire signe) : Spotify 15 Millions d’utilisateurs actifs (4 Millions payants seulement), Deezer 7 Millions, et Soundcloud les bat tous à 20 Millions mais bon… Quand vous ramenez les millions levés aux millions payants, vous vous dites qu’il va en falloir du marketing pour faire grandir tout ça.
Vous n’auriez pas remarqué quelque chose, là : ce sont toutes trois des sociétés créées en Europe (Stockholm, Paris, Berlin). Le comble serait que ce soit l’Europe qui poussasse la nouvelle bulle Internet de l’industrie de la musique au pays du $. Mais bon, ce n’est surement que de la science fiction. Puisqu’il paraît que ce sont eux qui vont sauver l’industrie de la musique, justement… Sauvons les à aider à sauver, c’est logique. Ça récompensera bien quelques actionnaires historiques de ces sociétés…
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

La vie à Soma Central, un co-working space de San Francisco – avec Etsy

Je continue mon tour  de Soma Central, un co-working space qui se trouve au 1 Market Plazza, et de parcourir le panorama des startups qui s’y trouvent, pour un temps. La particularité du bâtiment est de pouvoir y croiser Marc Beniof, l’emblématique CEO de la société Salesforce, dont les quartiers généraux se trouvent dans une partie de cette ensemble immobilier, à deux pas du Ferry Building. A la découverte de l’ecosystème des startups de San Francisco…

Il se passe toujours quelque chose à Soma Central, ça bouge beaucoup… et c’est aussi l’endroit choisi par des ex-startups non locales d’avoir des bureaux, notamment parce qu’il est toujours utile d’avoir quelques ingénieurs expérimentés sur place, et pas nécessairement dans le fin fonds de la Silicon Valley où 2 employés se sentiraient bien seuls !

Ça a été le choix d’Etsy, plus vraiment une startup m’a-t-on dit, basée à New York depuis sa création, et l’occasion de faire un crochet vers la France avec Stéphanie Tramicheck, Country Manager pour Etsy, donc, avec qui je me retrouve à parler depuis mon co-working space… à San Francisco !

Que le monde est petit dans les technologies !

L’Express : Etsy, ce n’est donc plus une startup ?

Stéphanie Tramicheck : Etsy a été créé en 2005 aux Etats-Unis et a toujours connu une croissance exponentielle. Maintenant ce sont 350 personnes qui travaillent chez Etsy, un chiffre d’affaire de $525M en 2011, 19 millions de membres, …  donc oui ce n’est plus la taille d’une start-up mais cela reste une start-up dans l’âme. Etsy est par exemple à la pointe en dévelopemment Agile et partage largement avec la communauté tech ses bonnes pratiques sur le sujet.

L’Express : Il n’y a pas que la Silicon Valley pour réussir  dans le B2C sur Internet, puisque le siège est a NY, mais Etsy a tout de meme des personnes à San Francisco : c’est indispensable ?

Stéphanie Tramicheck ; Etsy est fier d’être basé à Brooklyn. La ville de New York City comporte beaucoup d’avantages pour les startups technologiques parce que NYC est un hub pour beaucoup d’industries telles que la finance, le fashion… NYC est une vité internationale et comporte des communautés diverses et culturellement très créatives. La raison pour laquelle Etsy a des employés dans la Baie de San Francisco est que nous recherchons à avoir les meilleurs talents possibles un peu partout. La majorité des équipes sont à Brooklyn, mais nous avons des salariés partout à travers le monde (et donc en France aussi !).
L’Express : Qu’est ce qui fait d’Etsy une societe pas comme les autres ?
Stéphanie Tramicheck : Sa culture. Etsy se construit grâce au succès d’individus, nous portons en nous cette différence et le succès de nos vendeurs est la première de nos valeurs. Notre vision est qu’il faut redonner à chacun la capacité à changer l’économie mondiale, les créateurs indépendants amateurs ou professionnels du monde entier peuvent agir pour changer le fonctionnement de l’économie mondiale en rapprochant consommateur et producteur,  en redonnant du sens à l’acte d’achat de chacun. Etsy est unique en cela.
L’Express : Comment on voit le Business en Europe chez Etsy, et comment ca va la France ?
Stéphanie Tramicheck : L’international est très important pour Etsy. D’ailleurs Chad Dickerson, notre CEO, l’a rappelé en mai dernier lors de notre dernière levée de fond. L’International représente déjà 30% des transactions hors US. Les particularités de la France et son histoire liée à la création font que la France est un pays important dans le fait-main. La plateformeEtsy s’est lancée en Français en début 2012 et nous observons une très forte croissante.
Merci Stéphanie ! Voilà, à suivre pour découvrir d’autres startups qui ont choisi Soma Central comme fusée de lancement. Et ce n’est pas fini, ça bouge tous les jours ici !