L’actualité High-Tech de la semaine : un dernier article et puis s’en va…

Ceci sera le dernier post du « Journal de la Silicon Valley », hébergé par Lexpress. Je remercie particulièrement Emmanuel Paquette qui m’a permis de trouver un moyen d’expliquer la technologie, vue par mes soins et à ma façon (pas toujours très « politiquement correcte ») depuis la Silicon Valley, en me présentant en son temps Eric Mettout qui avait donné son feu vert pour m’y accueillir. On vient de me prévenir de la fermeture des blogs, effective dans quelques petits jours. Je m’y attendais, étant donné la banalités des publi-reportages que l’on peut désormais trouver dans la catégorie « High Tech » de  Lexpress. Il faudra aller chercher la pointe de l’innovation dans d’autres canars numériques, sans négliger les bonnes pages de l’ami Emmanuel, bien sûr. Cet article ne sera même pas disponible sur le site web de Lexpress. Peu importe !

Je n’ai pas gagné un centime sur toutes ces années, bien sur, ni des galons de journalistes, comme on a pu souvent le penser. Juste les propos d’un passionné fatigué d’entendre les bavardages inutiles de représentants de la langue française basés dans  la Baie de San Francisco frimer depuis leur bureau d’expatrié, ou leur duplex cinq étoiles. Ils ne se sont malheureusement pas tus tous (enfin ceux qui n’ont pas fini perdus dans la forêt amazonienne). Il y aura peut être une suite. Ailleurs. Vous pourrez retrouver certains de ses articles dans un livre à sortir où je m’amuserai à tordre le cou aux banalités, et rappeler à certains quelques vérités.

En attendant, je crains que le Retail US ne soit encore la vedette de cette chronique hebdomadaire. J’ai toutefois réussi à y intégrer un article « cocorico » d’une entreprise que je suis de loin (mais quand même) depuis bien des années. Une entreprise familiale… Voilà.

Lundi : Walmart vend son service vidéo à la demande Vudu à Fandango

Vudu

La société de billetterie Fandango, appartenant à NBCUniversal, va acquérir le service vidéo à la demande Vudu qui appartenait jusqu’à présent à  Walmart. Créée en 2004 à Santa Clara, Californie, Vudu avait été rachetée en 2010 pour 100 millions de dollars. Mais que diable Walamrt venait donc faire dans cette galère du monde du média et de l’entertainment ! Certainement une lubie de la direction de l’époque qui rêvait de pénétrer le marché de la location de films a domicile. Une façon de se « digitaliser » avant l’heure sans doute, mais un tout autre métier, très gourmand en capitaux avec les investissements nécessaires pour pouvoir disposer du catalogue de films qui va bien. Dans tous les cas, une petite plus-value pour Benchnark et Greylock Partners entre autres (la levée de fonds en capital risque s’élevait à 36 millions de dollars). Il est prévu que Walmart continuera d’utiliser la technologie pour alimenter son offre de vidéos numériques. Vudu c’est aujourd’hui plus de 100 millions de foyers aux États-Unis, comprenant des téléviseurs, des lecteurs Blu-ray, des consoles de jeux et autres ordinateurs et smartphones. L’application mobile a été installée presque 15 millions de fois. Les clients existants  pourront continuer à utiliser leur compte Walmart pour visualiser leurs films. Fandango a une grosse ambition de se développer dans cette activité en plus de son service d’achat de billets en ligne. Les rumeurs de vente de Vudu circulaient depuis plusieurs mois, dans un marché de plus en plus compétitif et fragmenté. Les plans originaux de Walmart pour que Vudu soit un concurrent du service vidéo d’Amazon Prime n’ont pas vraiment marché.

Mardi : exploration de Notre-Dame de Paris avec l’aide d’Ubisoft

Notre Dame par Ubisoft

La société de jeu vidéo française Ubisoft avait annoncé l’année dernière s’être associée à l’UNESCO – l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture – pour proposer une expérience en réalité virtuelle de la Cathédrale Notre Dame après qu’elle ait été dévastée par un incendie. L’expérience devait être basée sur le travail d’Ubisoft réalisé sur le jeu vidéo « Assassin’s Creed Unity » publié en 2014, qui présentait la cathédrale comme pièce maîtresse de l’histoire. Cependant, cette version n’était accessible qu’aux personnes visitant le siège de l’UNESCO à Paris, et non au grand public. Ubisoft vient de publier une vidéo « teaser » à 360 degrés de Notre Dame sur YouTube, où les utilisateurs peuvent cliquer et interagir avec leur écran pour la découvrir de nouveau ainsi que ses environs, y compris en montgolfière. Intitulée « Un voyage unique à Notre-Dame de Paris: extrait à 360 degrés de l’expérience VR d’Ubisoft », la vidéo pourrait être le signal qu’Ubisoft prévoit de publier prochainement une prochaine visite virtuelle complète de la cathédrale. Il ne sera pas nécessaire de disposer d’un casque de réalité virtuelle pour pouvoir regarder la vidéo et avoir un bon aperçu de la cathédrale. Il  sera possible de se déplacer et admirer toute la beauté architecturale. Le Président a confirmé qu’il fallait attendre encore cinq années. C’est surement un minimum.

Mercredi : des nouvelles de Jeff Bezos

Marc Patrick/BFA.com

J’entends le pire en France sur le compte de Jeff Bezos, que des personnes à l’analyse du niveau d’adolescents attardés accusent de tous les maux. C’est faire preuve de bien d’ignorance sur l’histoire de l’entreprise, de sa gouvernance et de son fonctionnement qui ne traite pas ses employés pire que Renault et ses immigrés il y a des années, si la comparaison a du sens pour toi, lecteur (l’image, elle, force à regarder mieux chez soi ce qui peut se passer, et pas qu’à la lumières des plaintes déposées par les syndicats). Il est évident que les conditions de travail des employés est un élément majeur mais je ne suis pas sûr que l’on doive se contenter des commentaires des fanatiques de l’anti-capitalisme pour comprendre ce qui se passe au quotidien d’une entreprise qui a changé la façon ancestrale dont on achète aujourd’hui. Je vous rappelle que les anciennes méthodes d’achats nous viennent des années 50 et qu’elles n’on pas changé depuis, les Retailers étant trop occupés à encaisser les dividendes et laisser passer la vague de la numérisation. Ils ont l’air bien malin aujourd’hui. En parlant de Jeff, le New York Times l’a traqué : il était en France fin Février pour discuter du changement climatique avec le président Emmanuel Macron, puis à New York et fin mars dans son ranch dans l’ouest du Texas, se concentrant sur Amazon alors que la pandémie de coronavirus se répandait aux États-Unis. Après des années de travail presque exclusivement sur des projets à long terme et de promotion de la gestion quotidienne de ses adjoints, Jeff Bezos, 56 ans, à décidé de se concentrer de nouveau sur les problèmes du jour d’Amazon aux prises avec une forte augmentation de la demande, des problèmes dans l’organisation du travail et dans la chaîne d’approvisionnement provoqués par le coronavirus. Il tient des appels quotidiens pour aider à prendre des décisions, et comment et quand – à la minute près – Amazon doit répondre aux critiques du public. En avril, pour la première fois depuis des années, il a rendu public une visite dans l’un des entrepôts d’Amazon. « Pour l’instant, mon temps et ma réflexion continuent de se concentrer sur Covid-19 et sur la façon dont Amazon peut aider dans cette période. Sa supervision quotidienne n’a pas conduit à une navigation parfaitement fluide, et Amazon a eu du mal à répondre rapidement au nombre croissant de cas de coronavirus dans sa propre main-d’œuvre, et il a été fortement critiqué à l’intérieur et à l’extérieur. Amazon est l’une des rares entreprises à avoir profité financièrement de la crise. En raison de la demande des clients, les actions de la société ont atteint des niveaux record. Cela a fait de lui l’homme le plus riche du monde, soit 25 milliards de dollars plus riche que depuis début mars. Décidément, comme qui dirait, le malheur ne profite qu’aux riches. Ou un truc du genre. Ah oui, j’oubliais : Amazon vient d’ouvrir un data-center en Afrique du Sud pour mieux couvrir le taux de charge des commandes passées de l’autre coté des Amériques. Si Christophe Colomb apprenait cela…

Jeudi : Walmart et Nextdoor lancent un nouveau programme «Des voisins aident les voisins»

Walmart Neighbors Helping Neighbors

Après « les Français parlent aux Français », Walmart lancent une nouvelle mode. En collaboration avec le service de réseau social Nextdoor, Walmart a lancé «Neighbours Helping Neighbors», un nouveau programme conçu pour permettre aux résidents de demander ou d’offrir de l’aide pendant la pandémie. Les membres du réseau Nextdoor peuvent demander à d’autres résidents de les aider pour acheter des produits ou d’autres articles chez les commerçants aux alentours. Ce programme a pour ambition de connecter les voisins les uns aux autres afin que davantage de membres de la communauté attachée à Walmart aient accès aux articles essentiels dont ils ont besoin, tout en limitant les contacts et le nombre de personnes faisant leurs courses dans ses magasins. Nextdoor se veut être une plaque tournante pour les relation de voisinage en créant des connexions de confiance entre résidents, développant d’échange d’informations, de biens et de services utiles. Basée à San Francisco, en Californie, Nextdoor a été fondée en 2008 et lancée aux États-Unis en octobre 2011 et est actuellement disponible dans 11 pays, dont la France. Les utilisateurs de Nextdoor soumettent leurs vrais noms et adresses (sans le numéro exact) ce qui évitent bien des problèmes, comme sur Twitter par exemple. Les messages publiés sur le site Web ne sont disponibles que pour les autres membres de Nextdoor vivant dans le même quartier. La plate-forme s’est développée rapidement, avec environ 27 millions d’utilisateurs mensuels actifs et 236 000 quartiers. Voyons voir ce que ce partenariat avec Walmart peut bien apporter. Le programme «Neighbours Helping Neighbours» s’appuie sur la fonctionnalité «Groupes» récemment lancée de Nextdoor qui permet aux membres de s’organiser autour d’un intérêt ou d’un projet partagé. Au cours des dernières semaines, Nextdoor a vu une augmentation de 7 fois le nombre de personnes se joignant à des groupes pour s’entraider – de la vérification auprès des personnes âgées et vulnérables aux courses pour ceux qui ont simplement besoin d’un coup de main. La crise a du bon, elle améliore la solidarité, bordel.

Vendredi : merci, c’est fini

Credit : Victor D’Allant

Merci à tous ceux qui ont contribué à la composition de ces quelques dizaines d’articles, qui y ont laissé des commentaires, ou qui se sont contentés de me lire avec pour une majorité beaucoup d’encouragements. Les abrutis laissant des commentaires dans des langues étrangères, ou sans rapport avec le schmilblick, espérant se faire des sous sur mon dos, ou simplement pour m’insulter (ça arrive, on ne peut pas plaire à tout le monde…) devront aller spammer ailleurs. Ceux qui veulent me joindre pour connaître la suite, je suis facile à trouver.

Au revoir, Typepad.

L’actualité High-Tech de la semaine : Gabe’s, les vêtements de sport, Whole Foods, Costco, Kohl’s

Le Retail aux États-Unis : un sujet passionnant du fait de la taille de ce marché et de la diversité du pays, et s’avère relativement méconnu dans les médias en France qui se concentrent un peu trop souvent sur Walmart, Amazon ou les grandes marques spécialisées. Sur le terrain, c’est une véritable foire d’empoigne et également parfois un terreau d’innovation du fait de la taille des startups du crû qui sont venues sinon concurrencer du moins accélérer les modes opérationnels des géants du secteur. Cette semaine est l’occasion de passer en revue quelques nouvelles reprises ici et là aux US.

Lundi : Gabe’s refuse de fermer pendant la pandémie de coronavirus

Screen Shot 2020-04-18 at 11.13.37 PMLes magasins Gabe’s, anciennement Gabriel Brothers, est un détaillant privé en mode discount. Le Retailer a été fondé en 1961 et est basé à Morgantown, en Virginie-Occidentale. La société exploite 104 magasins Gabe’s à travers le Delaware, le Kentucky, l’Indiana, le Maryland, la Caroline du Nord, l’Ohio, la Pennsylvanie, le Tennessee, la Caroline du Sud, la Virginie, le New Jersey, la Géorgie et la Virginie-Occidentale (ouf). Gabe’s a décidé de rester ouvert pendant la pandémie malgré une ordonnance du Summit County Public Health (en charge localement des services de santé de la communauté dans l’état d’Ohio) de fermer après qu’elle ait déterminé que l’entreprise n’était pas dans les critères considérés comme vendre des produits de première nécessité, et pouvant donc continuer à opérer. Mais le Retailer considère que c’est le cas dans son magasin d’Akron et qu’il offre également  aux consommateurs une autre option d’achat pendant la pandémie. Il refuse donc de fermer malgré les injonctions ! Les avocats qui représentent la Retailer affirment que le magasin vend des produits de première nécessité car il vend des aliments et des articles ménagers, avec au milieu j’imagine des aliments et des produits secs en boîte, des boissons en bouteille, en plus de fournitures de premiers soins, de nettoyage, etc. Quand ont vous dit que l’Amérique n’est pas un pays de type centralisé… Et un vrai pays de cow-boys !

Mardi : un point sur la tempête des ventes des vêtements de sport au milieu de la pandémie

Photo by Aditya Ali on Unsplash

Dans une récente analyse, la société de services financiers UBS indique que deux questions majeures se posent en ce moment dans l’industrie des vêtements de sport : savoir comment les Retailers élimineront-ils les stocks immobilisés dans les magasins et combien cela leur coûtera-t-il? La bonne nouvelle est qu’ils ont probablement été en mesure de refuser 85% des produits destinés aux ventes prévisionnelles des mois de mai, juin et juillet prochain. Cela pourrait maintenir la croissance des stocks à la fin du premier trimestre à + 20-25% en glissement annuel, selon cette analyse. En même temps, on constate des niveaux de promotions sans précédent qui pourraient être poursuivies une fois les magasins ré-ouverts. L’attente d’une forte augmentation des ventes en ligne pour aider à compenser la fermeture des magasins est variable selon les marques, et les types de produits. Les vêtements de type décontractés sont certainement performants, car les consommateurs modifient leurs achats pour des articles à porter à la maison. « Les vélos et les munitions (oui, on parle des munitions, on est en Amérique) font partie des catégories qui pourraient sur-performer ». Alternativement, le golf, les équipements de sports d’équipe et les équipements de sport sous licence ne se vendent probablement pas aussi bien que la catégorie moyenne (il n’y a plus aucun spectacle sportif en ce moment). Nike ressort encore cette fois comme la marque sportive la plus forte et prend encore plus de parts de marché en raison de son excellence en e-commerce et de son contenu interactif. Puma également fait mieux que la moyenne au milieu de la perturbation pandémique, tandis que « Under Armour et Adidas ont la possibilité de « réinitialiser » leur marché et de créer de nouveaux départs pour leur activité une fois la situation COVID-19 terminée ». Façon de dire que ce ne sont pas les marques les mieux placées pour résister à la concurrence du moment. L’analyse UBS sur le secteur est également mitigée pour Foot Locker, Vista Outdoors, Sportsman’s Warehouse et Dick’s Sporting Goods. Toutes ces chaînes attendent avec impatience que les consignes de confinement en cours aux États-Unis soient inversées.

Mercredi : Pour répondre à la demande en ligne, Whole Foods transforme les emplacements physiques en «dark stores» 

Screen Shot 2020-04-18 at 9.14.02 PMÀ mesure que la demande d’épicerie en ligne augmente, les Retailers doivent repenser leurs business et faire preuve de créativité avec les ressources dont ils disposent. Chez Whole Foods, l’entreprise a dû fermer temporairement son magasin de Manhattan Bryant Park pour se concentrer sur les livraisons d’épicerie « Prime » et répondre à davantage de commandes. Il s’agit de transformer le magasin en « dark store », où seuls les employés peuvent aller à l’intérieur pour ramasser et emballer les articles. Cette décision met en évidence les décisions rendues nécessaires alors que ces entreprises enregistrent des ventes record, ce qui augmente aussi le stress du personnel. Avec la demande numérique qui explose, les Retailers tentent de comprendre comment garder les magasins ouverts tout en sécurisant la demande du e-commerce. Amazon, par exemple, a transformé un autre magasin en Californie du Sud sur le même mode et a mis en place une liste d’attente pour les nouveaux clients de l’épicerie en ligne, car étant dans l’incapacité de répondre à la nouvelle demande. Kroger de son coté a converti il y a trois semaines l’un de ses magasins de la région de Cincinnati en un lieu de ramassage seulement. Alors que ces grands acteurs transforment leurs surfaces existantes en nouveaux concepts, c’est aussi l’opportunité pour investir dans d’autres solutions opérationnelles à long terme. Amazon a utilisé ses données internes pour essayer de tirer le meilleur parti de la tempête, ce qui explique pourquoi il ferme maintenant temporairement certains emplacements à Manhattan et Los Angeles qui sont probablement les épicentres de la demande de commandes numériques. Pour Bryant Park, l’emplacement remplissait déjà de nombreuses commandes numériques avant la crise, étant donné aa situation urbaine et la concentration de personnes à forts revenus à proximité. La société a déclaré qu’au cours des dernières semaines elle avait augmenté sa capacité d’épicerie en ligne de 60%. C’est une situation qui est commune à tous les retailers : Walmart, par exemple, a embauché plus de 100 000 personnes au cours des trois dernières semaines à la fois pour aider à remplir les étagères et à exécuter les commandes numériques. Target a également annoncé avoir embauché plus de 70 000 nouveaux acheteurs pour sa plateforme Shipt. Bien que cela soit une réponse en des temps relativement incertains en terme d’achats, il est peu probable que le comportement des consommateurs revienne à la normale. De plus en plus de gens essaient maintenant la commande d’épicerie en ligne, et certains d’entre eux apprécieront certainement de ne plus avoir à se déplacer et décideront de continuer à acheter de la même façon. Les Retailers doivent donc non seulement faire face à l’énorme pic du moment, mais aussi se préparer à ce à quoi ressemblera leur activité dans le futur. Ceux  qui ont la possibilité de planifier l’avenir essaient de trouver des investissements à long terme pour mieux amortir ce changement de comportement rapide.

Jeudi : Instacart passe à la livraison d’ordonnances avec Costco

Costco et Instacart

L’entreprise américaine spécialisée dans la livraison de produits alimentaires, via des livreurs indépendants, Instacart lance un service de livraison d’ordonnance médicale grâce à un partenariat avec Costco, car la demande de livraison en ligne continue d’augmenter du fait de la pandémie. La société a déclaré jeudi que le service de livraison est désormais disponible dans près de 200 sites Costco en Arizona, en Californie, au Delaware, en Floride, en Illinois, à New York, à Washington et à Washington, DC. pour commencer et qui se développera à l’échelle nationale dans les prochains mois. Les clients qui utilisent le service de prescription en ligne recevront un SMS de leur service de pharmacie chez Costco lorsque leur prescription sera prête. Le SMS comprendra un lien avec l’option permettant de planifier leur prescription pour la livraison. Une fois que le client a cliqué sur le lien, il sera redirigé vers le site de Costco. De là, les clients peuvent confirmer leur prescription et continuer à ajouter des produits d’épicerie et des articles ménagers à leur bon de livraison sur Instacart. Les commandes sont livrées aux clients dans un sac scellé et inviolable pour assurer la sécurité et la confidentialité des clients. Instacart offre également la livraison sans contact pour la plupart des médicaments. Les acheteurs Instacart peuvent scanner l’ID d’un client pour la vérification sans signature des commandes de prescription éligibles. Les clients peuvent également planifier la livraison jusqu’à une semaine à l’avance dans le cadre du nouveau service. Ce nouveau service a été stimulé par la demande du fait de la croissance significative du service qui a vu sa demande monter en flèche. Le volume total des commandes de la société la semaine dernière était supérieur de 400% à celui de la même semaine de l’année dernière. Les clients dépensent également plus. La taille moyenne du panier client – c’est-à-dire le montant total qu’un client dépense pour sa commande sur Instacart – est de plus de 25% d’un mois à l’autre, selon la société. L’augmentation de la demande a incité Instacart à étendre sa portée en ajoutant près de 150 nouveaux magasins à son marché depuis le 1er mars. Il ajoute également des travailleurs pour suivre l’augmentation de la clientèle. Instacart a annoncé le 10 avril avoir doublé son équipe «Care», passant de 1 200 agents à 3 000 agents. Ceci étant, la nouvelle de l’embauche  massive a provoqué une grève organisée en mars par des livreurs d’Instacart qui exigeaient un équipement de protection individuelle, une prime de risque, des pourboires par défaut et une indemnité de maladie prolongée. Coté Instacart, les marges générées par les livraison sont faibles et l’entreprise profite de la période actuelle pour développer son volume d’affaires.

Vendredi : Kohl’s suspend ses versements de dividendes après avoir obtenu un crédit renouvelable de 1,5 milliard de dollars

Kohl’s

Kohl’s, un des géants du Retail aux États-Unis avec presque 1.200 magasins pour 122.000 employés et un chiffres d’affaires de 19 milliards de dollars, a annoncé avoir conclu un accord sur une facilité de crédit renouvelable de 1,5 milliard de dollars avec la Wells Fargo Bank, dont le montant a été immédiatement prélevé en totalité, activant une clause qui impose des restrictions sur le paiement des dividendes. La récente annonce du Gouvernement français demandant aux entreprises dont l’État est actionnaire de ne pas verser de dividendes cette année, espérant ouvrir la voie au rappel à l’ordre des groupes privés, cela vous parler ? S’appuyant maintenant uniquement sur les ventes de son activité e-commerce et ce que l’on appelle en France le “click & collect sans contact”, où le client récupère sa commande dans le magasin de son choix, en raison de la pandémie de coronavirus, Kohl a mis la plupart de ses effectifs en congés forcés, tandis que sa PDG Michelle Gass a renoncé à son salaire pendant la crise. Sur les 1,5 milliard de dollars qu’il vient d’emprunter, Kohl’s a affecté environ 1 milliard de dollars au refinancement de la dette existante. Le reste sera utilisé pour lui donner plus de «flexibilité financière», ce qui est également la raison de son arrêt temporaire des dividendes, ce qui semblait inévitable. Les actions de Kohl ont déjà commencé à se négocier à la baisse dès le 1er avril, les investisseurs ayant eu vent d’une baisse potentielle du dividende. La suspension commence avec l’exercice 2020 dividende en espèces du deuxième trimestre et se poursuit indéfiniment. Kohl a déclaré qu’il était toujours déterminé à payer le dividende une fois que le détaillant verrait une « stabilisation de l’environnement ». Quand, ça, c’est une autre affaire.

 Il se passe toujours quelques chose en Amérique. À la prochaine !

L’actualité High-Tech de la semaine : Airbnb, Softbank vs Wework, Activant, Sony et Bilibili, Zscaler et Cloudneeti

Voici de retour cette rubrique qui vous donne une petit bol d’air loin des news sur le Covid19 et des beaux parleurs qui vous racontent leur vision du monde sur Facebook. Vous allez voir, dans l’arrière cour, c’est business as usual ! Enjoy !

Lundi : en attendant l’introduction en bourse, un peu d’argent de poche pour Airbnb

Airbnb

On ne prête qu’aux riches. Airbnb a annoncé avoir levé 1 milliard de dollars dans un nouveau tour de financement mené par Silver Lake et TPG Sixth Street Partners. Malheureusement pour les actionnaires et salariés de la startup (si on peut appeler encore Airbnb une startup, mais enfin de nos jours…) la valorisation de l’entreprise est tombée à environ 26 milliards de dollars, contre 31 milliards de dollars en 2017 (vous savez pourquoi, enfin vous avez une petite idée). La presse spécialisée mentionne ne pas savoir si Airbnb prévoit  toujours devenir public cette année. Je vais vous faire une annonce en toute exclusivité : cela m’étonnerait fort ! En ce qui concerne les détails techniques, cet investissement se composera d’une combinaison de dettes et de capitaux propres qui soutiendront les efforts nécessaires à  Airbnb « pour investir à long terme », qu’y disent. Surtout, entre nous, pour tenir la route. Une source dite proche du dossier a qualifié le deal d’attrayant pour Airbnb. Cela contredit la tendance des accords de capital-risque qui vont bon  train en ce moment alors que les marchés financiers plongent. Silver Lake et TPG Sixth Street ont choisi cet investissement car Airbnb a un modèle d’activité «axés sur la mission» et «croient que les voyages sont durables». Enfin, normalement en ce qui concerne ce deuxième point. Je pense surtout qu’ils ont fait une excellente opération financière, selon mes propres sources. C’est une habitude pour eux que d’investir dans des valeurs technologiques : Twitter avait déjà annoncé un investissement d’1 milliard de dollars de Silver Lake et Sixth Street Partners a plus de 34 milliards de dollars d’actifs sous gestion notamment dans ce secteur. Concernant le petit monde qui gravite autour de ces affaires juteuses en général, Morgan Stanley a été conseiller financier d’Airbnb et Simpson Thacher son conseiller juridique, Kirkland & Ellis a été conseiller juridique de Silver Lake et de Sixth Street Partners, et enfin Goldman Sachs a conseillé Airbnb. Tout va bien dans le monde des affaires, l’argent tourne.

Mardi : du micmac entre Softbank et Wework

Wework tout vide

Quelques jours seulement après l’annonce par SoftBank de son intention de ne pas réaliser son offre publique d’achat de 3 milliards de dollars sur les actions WeWork qui aurait racheté une partie des actions détenues par le co-fondateur de la société, Adam Neumann, des sociétés de capital-risque comme Benchmark et de nombreux employés de la société, la société a décidé d’exercer des représailles, poursuivant SoftBank pour violation présumée de contrat et manquement à son obligation fiduciaire. Le comité spécial du conseil d’administration de WeWork a déclaré qu’il « regrette que SoftBank continue de faire passer ses propres intérêts avant ceux des actionnaires minoritaires de WeWork » ayant déjà reçu les avantages du contrat qu’il a signé l’année dernière, comprenant des dispositions sur le contrôle des conseils d’administration. Il exige que SoftBank confirme la transaction ou bien offre une compensation pour couvrir les dommages liés à son sabordage de la transaction. Au delà de conditions habituelles pour ce type d’accords, SoftBank a déclaré que WeWork n’avait pas satisfait à un certain nombre de ces exigences de performance, et a déclaré qu’il était dans son droit, en vertu du contrat d’offre, de se retirer de l’accord. Il va sans dire qu’au delà du pot-aux-roses révélé sur la situation de l’entreprise et des drôles de jongleries d’un des co-fondateurs, les finances de WeWork ont ​​été ébranlées récemment vous savez pourquoi, les installations de co-working de l’entreprise étant fermées pour la plupart dans le monde entier. Étant donné le désaccord entre les parties, un procès est presque inévitable. Il ne faut pas oublier que SoftBank est le plus grand actionnaire de WeWork, et si l’offre publique d’achat avait été conclue, le conglomérat de télécommunications japonais aurait détenu environ 80% de la société de co-working. En clair : c’est le bordel.

Mercredi : tout va bien au Royaume des VCs

Activant Capital

Activant Capital, une société de capital-risque basée à Greenwich, au Connecticut (et oui, pas dans la Silicon Valley pour changer), qui cherche à se faire un nom dans ce monde de brutes, a réussi à obtenir un nouveau chèque de 257 millions de dollars, malgré le fait que l’économie américaine se dirige à l’évidence vers une récession sans précédent. Le fondateur, un xx-McKinsey du nom de Sarracino, il a eu l’occasion de se faire un beau CV et des bons potes. Seul ombre au tableau, il dit qu’il s’est fait licencier et qu’il s’est retrouvé en 2009 avec «littéralement sans emploi et perspectives» et «avec rien à faire». Comme c’est un homme bien entouré, il s’est fait conseiller qu’il valait mieux commencer par le commencement et de ce fait, en 2015, Sarracino a persuadé des investisseurs de consacrer 75 millions de dollars à son premier fonds, Activant Capital. Son deuxième fonds a été clôturé avec 129 millions de dollars en 2017. Aujourd’hui, Activant se positionne sur des projets en phase de croissance, avec un horizon d’investissement de 15 ans et une approche se concentrant sur les plateformes de paiement et d’eCommerce. L’une d’entre elles est Bolt, une jeune entreprise basée à San Francisco qui développe un processus de paiement pour les entreprises qui rivalisent avec Amazon et s’intègre aux paniers d’achat utilisés par les clients de Shopify, WooCommerce et Magento notamment. L’année dernière, Bolt a clôturé le financement de sa série B pour 68 millions de dollars dirigé par Activant et Tribe Capital. Un exemple plus récent est Deliverr, une société de logistique et de traitement des commandes basée à San Francisco qui promet à ses clients une livraison rapide en louant des espaces d’entrepôt à travers le pays avec un financement de série C de 40 millions de dollars plus tôt cette année, toujours dirigé par Activant. Sans préciser le montant qu’Activant investit dans chacune de ses sociétés, Sarracino a déclaré la semaine dernière que les chèques de la société variaient généralement de 25 à 65 millions de dollars, bien que l’équipe soit descendue «aussi bas que 15 millions de dollars». Activant – qui avait également investi dans la société d’analyse prédictive Celect avant de la vendre l’an dernier à Nike – écrira également occasionnellement des chèques de 3 ou 4 millions de dollars à de jeunes startups qui sont encore trop précoces mais qu’elle souhaite suivre de près. Interrogé sur la taille de l’enjeu qu’il souhaite pour ses chèques, Sarracino a insisté sur le fait qu’il ne pense pas en termes d’objectifs. Il «cible plutôt les retours sur investissements» (je simplifie son propos quelque peu nuancé). Quant à son nouveau fonds, même s’il est à peu près le double de la taille de son précédent véhicule, Sarracino a déclaré que le plan est de continuer à faire trois à quatre investissements chaque année et que le portefeuille ne comportera que huit ou neuf sociétés de portefeuille. Concernant les investissements passés, « soutenir le portefeuille tout au long du mois de mars fut une véritable épreuve témoignage pour notre entreprise. » Ben ce n’est pas fini, Bob. Il considère la présente priorité de la mission d’Activant – au-delà de faire de l’argent – d’aider les petites et moyennes entreprises à rebondir et tenir le coup. La société recherche activement plus d’investissements des infrastructures afin de ne pas laisser Amazon prendre trop d’avances. Bon courage.

Jeudi : une jolie partie de ping-pong « capitalistique » entre le Japon et la Chine

Bilibili

Sony devrait payer 400 millions de dollars pour une participation minoritaire dans la plate-forme de divertissement en ligne chinoise Bilibili, ce qui valorise l’entreprise à 8 milliards de dollars. Les actions de Bilibili se négociaient au NASDAQ à 23,1 $ par action pour finir à 26,20 $ pièce. Les deux sociétés déclarent qu’une fois achevées, elles signeront un accord commercial afin de rechercher des opportunités de collaboration en matière de divertissement sur le marché chinois, dans des secteurs tels que les jeux d’animation et les jeux mobiles. Populaire auprès des publics de la génération Z et des créateurs de nouvelle génération, Bilibili se positionne comme «un monde de divertissement en ligne». Ses opérations s’étendent des vidéos et de la diffusion en direct aux jeux mobiles. Bilibili est surtout connu pour le contenu généré par l’utilisateur, mais a récemment augmenté son catalogue de contenus généré par des professionnels et s’est étendu à des films et des documentaires de format plus long. Il a récemment établi un partenariat avec Discovery et China Intercontinental Communication Center pour produire et publier des documentaires d’actualité (non, je n’ai pas cité Covid19).  La société a de nouveau enregistré des pertes en 2019, mais ses revenus ont augmenté de 74% pour atteindre 288 millions de dollars. Et à la fin de 2019, il y a 130 millions d’utilisateurs moyens par mois et 37,9 millions d’utilisateurs moyens par jour. Bon, on se croirait dans un article des Échos, c’était juste pour dire que tout le monde ne perd pas son temps en ces temps de sur-place économique apparent.

Vendredi : la cybersécurité en mouvement… de capitaux

Zscaler

Le fournisseur de cybersécurité coté en bourse Zscaler Inc. a annoncé aujourd’hui qu’il faisait l’acquisition de Cloudneeti Corp., une startup de Seattle qui aide les entreprises à trouver des vulnérabilités liées à la configuration dans leurs applications dans les nuages. Les conditions financières n’ont pas été divulguées mais Zscaler s’attend à ce que la transaction se termine à la fin du mois. Leur produit analyse les applications dans le cloud à la recherche de paramètres de sécurité mal définis et d’autres problèmes de configuration susceptibles d’ouvrir la porte aux hackers. Cloudneeti indique que son service fonctionne avec des charges de travail s’exécutant sur Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud, ainsi que certaines suites de logiciels telles qu’Office 365. Les équipes informatiques peuvent personnaliser les problèmes recherchés par le service en définissant des règles de sécurité. La technologie de Cloudneeti, complétera les capacités des offres de sécurité cloud existantes de Zscaler. Cloudneeti est le deuxième acteur du marché de la gestion de la posture de sécurité du cloud à avoir été acquis de mémoire récente. Sans rentrer dans trop de détails techniques histoire de ne pas devenir une filiale Française de ZDNet, ce qui n’est ni ma compétence ni mon ambition, la sécurité informatique à l’instar de toutes les filières de cette industrie fait l’objet de grands et petits mouvements stratégiques où les alliances, rachats et autres permettent de gagner du temps face aux défis technologiques d’un world-wide-web qui n’avait  pas nécessairement été conçu pour être ce qu’il est devenu. Sauve qui peut.

 Voyez, je vous l’avais bien dit… Sans Covid19 ou presque. Ce n’était pas évident !À la prochaine !