Path, le prochain Facebook

Oui, je sais, je sais aussi faire des titres accrocheurs…

Mais franchement : vous ne trouvez pas que Facebook ressemble de plus en plus a MySpace ?!
Que l’on ne s’y trompe pas : Facebook est une fantastique entreprise, dans ce qu’elle à réussi à exécuter, et ce qu’elle continue de développer et je suis ravi d’avoir vu grossir cette startup depuis la période de ses locaux sur University Avenue à Palo Alto. Et je n’hésiterai pas un instant à solliciter les équipes de Menlo Park si j’avais des requêtes de certaines grandes entreprises comme c’est le cas de temps en temps.
Maintenant, l’expérience utilisateur a plutôt évolué :
– il y a belle lurette que je n’y ai pas que des amis, la tentation étant trop grande de faire de ma page Facebook une vitrine de mes activités professionnelles,
– je ne peux même plus me désinscrire des updates de personnes qui publient des choses qui ne m’intéressent pas de façon générale (je n’ai ni l’intention de les retirer de mon réseau, il faut savoir accepter les gens comme ils sont, et je n’ai pas non plus le temps de me plonger dans les nouvelles conditions d’utilisations),
– je ne supporte pas la publicité, et je ne cesse de voir « repousser » toutes les propositions de publicités que je supprime régulièrement comme « Uninsteresting »,
– comment puis-je me débarrasser de ces demandes de « Like » qui ne cessent d’affluer, telles des intrusions dans mon confort numérique,
– comment « Unliker », dans la vie, on aime mais aussi on n’aime pas, m’enfin, c’est comme ça la vie,
– comment supprimer vraiment les messages que l’on s’adresse dans Facebook ? Et s’il y a des conversations que je veux supprimer à jamais ?
– comment refuser des demandes de connection à jamais ?! Pourquoi « Not now »? I want: « Never anymore »!
L’exemple du jour : demande de connexion, 143 amis communs, jamais vu de ma vie… Pas de message mais bon ça ressemble à quelqu’un qui a un bon business… »Connect ». Et paf : et voilà que j’arrive en chat et te lance un « Un petit like sur ma page Facebook… ». Viré.

Bon, et Path dans tout ça me direz-vous ?


J’ai eu l’occasion d’écouter religieusement Dave Morin, co-fondateur de Path, donc, un réseau permettant de partager simplement les moments de sa vie, lors de la conférence MobileBeat organisée par Matt Marshall et son équipe de VentureBeat. La conférence était orientée sur la question du « Design, the new battleground » et mon Dieu c’est tellement vrai que l’expérience utilisateur est ESSENTIELLE !

Les 3 co-fondateurs de Path ont su dès le départ que le design serait l’avantage compétitif décisif. Mais non seulement. Dave Morin se présente comme celui qui a imaginé Facebook Connect, c’est un peu comme s’il avait inventé le graphe social, celui qui se développe à la puissance au Million, ce qu’OpenID n’a pas réussi à faire malgré la pléthore de talent à la tête de cette fondation qui voulait créer un standard de l’authentification… »La vie est une plateforme… »

Il a donc décidé de passer par le mobile pour arriver à ses fins, et pour le coup a mis la viralité sur le coté… « Nous voulons que les utilisateurs se sentent en sécurité… », « nous voulons créer la connexion à travers la famille… ».

150 connexions, pas une de plus ! On est loin des 5.000 du petit Marco, qui a toujours dit qu’il voulait changer le monde. Mais c’est vrai qu’on s’y sent chez soit, dans Path. $41 Millions (avec tout ce que la Silicon Valley a de Business Angel et d’investisseurs, ou presque…) tout dévoué à nous faire sentir le cocon familial, dans un joli rouge Anglais (il me semble), sans publicité, et pour le coup point de HTML5, du natif, pour apporter la plus belle expérience possible en rapidité et en usage. « Du contexte avec un outil assez simple… » : la récent mise à jour majeure permet de dérouler les principaux aspects d’une vie comme se lever, se coucher, s’envoler, écouter de la musique… et prendre des photos !

On y avait cru, c’était signé, un ancien de Facebook racheté par Facebook… Et non. La courbe d’utilisateurs, ce n’est pas ça, n’est pas Instagram qui veut, Marco veut du chiffre… moins de 5 Millions à fin Juin 2012 ?! « Emotional… ». La qualité, pas la quantité. De plus, l’amitié n’est pas un sentiment « scalable ». Et si le Facebook de demain, c’est le réseau social qui saurait se développer  horizontalement et pas verticalement, sans y passer pour autant 8heures par mois. L’essentiel pour un réseau, et une application mobile encore plus, c’est d’y revenir, à défaut d’y rester très longtemps.

« Nous commençons des opérations de sponsoring avec Nike », qui court partout d’ailleurs… Il faut bien vivre.

Dave, si tu lis ce post, car je sais que tu aimes la France, et que tu investis même dans des startups Françaises : tu en penses quoi de mettre de l’audio sur les photos, histoire de renforcer encore plus le coté « emotional » ?

Et le Web, c’est pour quand ?  » True simplicity takes a lot of time above all on mobile ». En bon Français, Dave nous a dit que Rome ne s’est pas fait en un jour. Et si on croquait la pomme, Dave (les paris sont tenus, qui mise) ?!

Path ? I LIKE!

Revenir sur l’iPhone 5, juste pour rire…

Il n’est pas possible de prétendre couvrir la Silicon Valley et ne pas écrire sur l’iPhone 5, le nouveau smartphone d’Apple. Mais bon, l’essentiel a tout de même été dit un peu partout sur Internet et à la télé, alors pour paraphraser les Guignols : « Ceci est une révolution. Faut tout racheter… Eux c’est la pomme, et vous c’est les poires »

Rappelez vous, il n’y a pas si longtemps que cela…

 

Alors forcément, c’est la sortie enfin du vrai iPhone 5, et cela mérite bien une petite danse…

A-t-il vraiment changé ? Regardez la réaction de personnes dans la rue… à qui l’on montre en fait des iPhone 4S… méchant !

L’iPhone 5, cela aurait pu être ça :

Pour ceux qui veulent participer à l’histoire dans sa version complète, c’est par là…

Techcrunch Disrupt, la ruée vers l’or de la Silicon Valley ?

La ruée vers le $ ou la célébrité devrais-je dire, tant les nouveaux médias des nouvelles technologies comme Techcrunch ont sensiblement amené sur le devant de la scène ces startups dont ont parle tant de nos jours.

Il est loin le temps où Michael Arrington tenait les rênes de Techcrunch, fondé en 2005, avec sa légendaire désinvolture et un certain talent (multiple, à la fois visionnaire, provocateur et très orienté business, voir opportuniste à l’extrème). Désormais sous pavillon AOL, les conférences qui ont été créées en 2007 pour la première fois avec Techcrunch40 (puis Techcrunch50 et enfin Techcrunch Disrupt, et je vous épargnerai là les différents épisodes) semblent faire toujours recette, et ça commence ce prochain weekend avec le Hackaton.

A coté des désormais habituels concours de startups où sont sélectionnées les meilleurs sociétés qui ont postulé pour faire une démonstration sur la scène (à l’image de la légendaire conférence Demo qui existe elle depuis plus de 20 ans, mais en moins cher), il y a toujours de la place pour exposer au prix de quelques petits milliers de dollars et se faire remarquer par les gros influençeurs de la Silicon Valley  et espérer que le miracle arrive.

L’histoire peut se répéter pour de potentiels vainqueurs, dont certains par le passé ont été l’objet de réussites :

– Mint, vainqueur du trophée Techcrunch40 en 2007, s’est fait racheté par le géant Intuit (solutions de gestion pour les PME et TPE) pour $170 Millions en 2009,

– Yammer, vainqueur du Techcrunch50 en 2008, s’est fait racheté par Microsoft cette année pour $1,2 Milliards,

– Readbeacon, vainqueur Techcrunch50 en 2009, s’est fait racheté par la société Home Depot (le Castorama made in US).

A cette époque, Jason Calacanis, entrepreneur et homme de média connu, qui a lancé en Juin dernier LaunchTicker, un nouveau fil d’informations sur la High-Tech dans la Silicon Valley en 140 caractères (fallait y penser… et le faire), était associé à l’évènement, et malgré  son éviction naturelle et forcée, suite au rachat d’AOL, et le nouveau nom de baptème « Techcrunch Disrupt », les réussites sont relativement en bonne voie, mais demandent un peu de confirmations… naturellement :

– Soluto, Disrupt New York 2010, a levé $18 Millions au total, et poursuit son chemin,

– Qwiki, Disrupt San Francisco 2010, a levé $10,5 Millions au total, sans faire beaucoup d’étincelles pour le moment,

– GetAround, Disrupt New York 2011, surfe sur la vague du Peer-to-Peer très en vogue en ce moment (le service de personnes à personnes sur Internet, sans intermédiaires… ou presque), vient juste de lever $13,9 Millions au total,

– Shaker, Disrupt San Francisco 2011, a levé $15 Millions le mois qui a suivi son avènement à Disrupt,

– Enfin, UberConference, Disrupt New York 2012, fait parler d’elle de temps en temps avec ses mises à jours de produits…

On assiste à une nouvelle vague, les vagues nationales qui déferlent sur les évènements comme celle du Mexique ou encore le Brésil… Pour certains pays, le support donné aux startups est une volonté de montrer le dynamisme de leur économie via l’écosystème de startups locales, le tout visiblement encadré par des gens du terrain.

N’attendez pas que je vous parle de la France, qui brille par le talent de ses ingénieurs un petit peu partout parmi les startups de la Silicon Valley, sans parler de certaines pépites en phase d’allumage (Criteo, Talend, pour citer les plus avancées du moment…), mais dont les initiatives « nationales » restent moins évidentes à mettre en avant en terme de visibilité, d’opportunisme et de réussite, et la présence des startups Françaises à Disrupt sera une nouvelle fois l’objet d’initiatives privées.

On en recause, donc, affaire à suivre !