C’est l’histoire d’une startup : Lillup

En 12 années passées désormais à fréquenter l’écosystème des startups de la Baie de San Francisco (histoire d’être géographiquement précis et de ne pas mentionner que la « fameuse Silicon Valley »), j’ai adoré voir de près les monstres du Web (Google fin 2007 ou Linkedin, Facebook dès 2008, eBay, Intel, etc.) mais aussi rencontrer des « anonymes » qui ont disparu depuis (la dure destinée d’une « startup » parfois) et d’une certaine façon « rendre compte » de la réalité du terrain. J’adore ça !

Aujourd’hui, et nous le devons beaucoup aux années Techcrunch, le fameux site d’information américain spécialisé dans l’actualité des startups Internet fondé en 2005 par Michael Arrington, les nouvelles « tech » dans les journaux, tous formats confondus, se contentent trop souvent de faire la part belle aux heureux bénéficiaires de levées de fonds. Genre « t’as pas levé, reviens quand t’auras une belle histoire à raconter ».

Suite à une énième « vidéo live » partagée sur le réseau social professionnel en ligne Linkedin, où j’aime parler en général de l’actualité du jour, j’ai proposé d’écrire une histoire de startup pour qui serait intéressé. Je tiens donc ma promesse à travers cette nouvelle et éphémère rubrique qui va permettre de faire parler ces entrepreneurs de startups de leur projet et de leur histoire à travers un simple jeu de questions et leurs réponses. Avec le tutoiement de rigueur, sans filtre.

Aujourd’hui, c’est Ludovic Cheviron qui va nous parler de Lillup depuis Paris…En mode condensé mais efficace ! Bonne lecture !

Ludovic Cheviron

 

LJS : C’est quoi ton projet, tu as commencé quand, en solo ou en duo ?

Ludovic Cheviron : La 4° révolution industrielle transforme notre façon de vivre, de travailler et d’apprendre. Pour répondre à ses enjeux disruptifs, nous créons le premier écosystème de la société de la connaissance. L’idée arriva en 2011 : faciliter les modes d’apprentissage. La concrétisation fut pour 2015 : un agrégateur de contenus présenté au CES de Las Vegas. Enfin, la disruption en 2017 : conception de la technologie ampersand combinant intelligence artificielle et blockchain. Puis le pivot en 2019 : intégration de stablecoins dans le modèle économique avec passage d’une ICO à une levée de fonds classique. Tout cela avec une belle équipe en holacratie.

LJS : Qu’est ce qui t’a amené à développer ton projet entrepreneurial ?

Ludovic Cheviron : De façon synthétique… Un livre avec « La nouvelle société de la connaissance » : la création de sociétés capable d’apprendre comme vecteur de développement économique. Stiglitz, Joseph, and Bruce Greenwald. Creating a Learning Society: A New Approach to Growth, Development, and Social Progress (New York: Columbia University Press). Une rencontre avec le Professeur Christophe Roche en 2016  : ouverture du champ des possibles avec le potentiel de l’intelligence artificielle face aux bouleversements sociétaux. Un évènement : le salon TechCrunch Disrupt (Londres Novembre 2016) : une première participation avec l’envie d’intégrer la communauté tech.

LJS : Le Pitch ?

Ludovic Cheviron : Repenser notre façon de travailler, d’apprendre et de vivre.

LJS : Tu t’adresses à quel marché, quels types de clients ?

Ludovic Cheviron : En mode B2B et B2C : transformer l’employabilité, le cycle de vie du capital humain et assurer l’adéquation des individus avec les entreprises.
– un écosystème ouvert pour les individus et les entreprises ;
– & Chain protocole et technologie Ampersand pour permettre le développement de service innovant par des tiers.

LJS : C’est quoi ton modèle d’inspiration ?

Ludovic Cheviron : L’innovation disruptive avec Google, pour son moteur de recherche souvent copié, mais jamais égalé et son écosystème, Apple, pour son écosystème iPhone et Bitcoins pour ses propositions de valeurs.

LJS : Quelle est cette partie extraordinaire qui te rend fier particulièrement ?

Ludovic Cheviron : La conception de l’ampersand, à savoir un certificat d’authentification numérique qui décrit, sous la forme d’un graphe, les connaissances associées à chaque contenu digital et le protocole & Chain associé.

LJS : C’est quoi l’équipe, comment tu recrutes tes collègues/employés ?

Ludovic Cheviron : De l’engagement, des convictions ainsi qu’un cercle vertueux de compétences au service d’une vision commune. Une structuration en holacratie. Un déploiement en clusters.

LJS : L’objectif ultime c’est quoi ?

Ludovic Cheviron : Devenir l’acteur incontournable de la société de la connaissance.

LJS : La France ou le reste du monde ?

Ludovic Cheviron : Ayons une vision globale ! la planète.

LJS : 2020, ce sera comment pour toi ?

Ludovic Cheviron : Partager notre vision pour vivre notre rêve : une société de la connaissance dans laquelle les enjeux sociétaux et le capital humain ne font qu’un.

Lillup

La guerre des calendriers sur mobiles : une guerre un peu… Française !

La récente levée de fond de la société Sunrise n’est pas passée inaperçue dans la communauté française au début de ce mois de juin puisqu’elle implique deux anciens designers de Foursquare, dont un français Pierre Valade (et un belge de Bruxelles Jérémy Le Van) et aussi parce qu’elle implique une belle brochette de business angels, dont un Français bien connu dans le monde d’Internet, Loic Le Meur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a aussi un Français dans l’équipe fondatrice d’une autre startup en Californie qui adresse ce même problème des calendriers sur smartphone, Tempo.ai,  qui vient de lever, elle, un nouveau round de $10 millions, portant à $12,5 millions les fonds levés.

Comparer ces deux startups, c’est également évoquer les différents moyens choisis par chacune pour occuper l’espace des agendas sur mobiles qui sont censés vous aider dans votre vie quotidienne. Le choix du design est clairement celui de Sunrise, alors qu’en ce qui concerne Tempo.ai, c’est plus un choix technologique, et Thierry Donneau- Golencer le sait parfaitement, puisque cette application a été bâtie par sur des projets qu’il a successivement fait évolué alors qu’il travaillait pour le SRI.

Le SRI est un institut de recherche américain, dont les locaux sont à Menlo Park en Californie, et qui mène des recherches dans différents domaines scientifiques et technologiques au profit du gouvernement des États-Unis ou d’entreprises privées. C’est au SRI que Douglas Engelbart, qui vient de décéder récemment, inventa l’environnement graphique qui est le bureau des ordinateurs tel qu’il est proposé aujourd’hui encore, et la souris, en 1968.

Thierry a ainsi travaillé, au sein du SRI, sur les différentes versions qui seront, en quelque sorte, à l’origine de Tempo.ai, à partir 2009. Ce fut par exemple le cas avec CALO, et d’autres versions suivront, mais Thierry restera en quelque sorte le fil rouge en participant au développement de cet assistant intelligent qui perdra sa fonction de recherche vocale, pour devenir une startup hébergée par le SRI Ventures (comme Siri, l’outil de recherche vocal sur iPhone), co-fondé avec un vétéran de la Silicon Valley Raj Singh, et Cory Hulen. Il est clairement ici question de résoudre le problème de l’agenda mobile avec le support d’éléments d’intelligence articielle, et notamment la capacité de la mise en place et de l’organisation des données personelles et le fameux « cold start » qui doit permettre au système « d’apprendre » et d’apporter des informations plus pertinentes à l’utilisateur.

Il n’est naturellement pas question de « guerre » dans tout cela, mais il y a tout de même une place de leadership à prendre pour ce type d’assistant numérique dans le domaine de l’organisation de son temps, sur iOS pour les deux startups. Je vous laisse faire vos paris, et vous propose d’écouter Thierry (tout en m’excusant de la qualité de l’enrgistrement…)

Thierry connait bien le monde des startups et derrière cette apparente modestie entrepreneuriale se cache une certaine ambition… tout à fait Silicon Valley !

 


Comment trouver un job dans la Silicon Valley ?

Cette nouvelle bande annonce n’as pas du échapper aux fidèles lecteurs du blog (toujours) le plus en vue dans le monde des startups de la Silicon Valley, la 20th Century Fox a imaginé un film pour donner espoir à tous les quadras de Mountain View ou d’ailleurs qui cherchent un travail.

Dans un monde (et une région) où la jeunesse est la garantie d’une vie de milliardaire, il y a, fort heureusement, Hollywood pour se moquer de ses nouveaux standards qui nous sont désormais donnés en exemple dans le monde des startups, où l’on finit par avoir des complexes à l’aube de sa cinquantaine, à un age où l’on pense être suffisamment mûr pour changer le monde… allez savoir !

Alors pour trouver son job dans la Silicon Valley, ce qui est une chose que l’on me demande au moins une fois par semaine, il faudra patienter jusqu’au 26 juin pour aller s’amuser des aventures de Vince Vaughn et d’Owen Wilson au pays de Google, et essayer d’y trouver quelques conseils.

 

Quand la science fiction rejoint la réalité du monde des startups : The Eye Tribe et Volio

Pour ceux qui ont découvert Jules Verne dans leur adolescence, il est impossible d’imaginer ce qui a pu se passer dans la tête de Jule Verne, romancier né à Nantes en 1828 pour imaginer « Vingt mille lieus sous les mers », « De la Terre à  la lune », « L’île mystérieuse »… Plus près de nous, c’est Isaac Asimov et ses 3 lois de la robotique, mais il avait une excuse, il était un peu torturé par les mathématiques… La science va désormais beaucoup plus vite qu’au 19e siècle naturellement. Et je dois avouer, peut être du fait de mes lectures d’oeuvres de Theodore Sturgeon (« Les plus qu’humains », « Cristal qui songe ») ou de Frank Herbert (« la ruche d’Hellstrom« ) il y a bien longtemps, et malgré le fait de cotoyer des jeunes entrepreneurs en T-shirt et flip-flop à longueur de journées, je reste parfois admiratif de certaines oeuvres de startups. C’est parfois comme un flashback dans le futur !

Deux startups ayant lancé leur produit à l’occasion de la récente conférence Demo Mobile 2013, dédiée au mobile et qui a eu lieu à San Francisco ont particulièrement retenu mon attention…

The Eye Tribe : créée en septembre 2011, basée à Copenhague, Norvège,ayant levé $800K,rend possible le contrôle d’un appareil mobile juste en le regardant… Le logiciel combine une technologie de contrôle visuel avec les autres moyens physiques disponibles (le toucher, …) pour faciliter l’usage des appareils mobiles, grâce à des composants tout à fait standard… juugez en par la démonstration…

Reste à convaincre désormais des industriels de se pencher sur cette technologie… des opérateurs ?!

Volio : direction les États-Unis pour cette jeune startup créée en octobre 2011, avec des investisseurs de renom, qui emploie des ingénieurs à travers le pays pour proposer une expérienc ede vidéo interactive guidée par la voix d el’utilisateur… Ca nous rappeelle un peu le Qwiki dans sa version originale… vidéo :

Soyons clairs, je n’ai pas pu auditer les lignes de codes ni tester l’application en profondeur… mais franchement, ça fait rêver, non ?!

 

 

 

La French Touch avec l’émission On Refait le Mac

Olivier Frigara et ses chroniqueurs de la fameuse émission On Refait le Mac (Cédric Ingrand de LCI, Fanny Bouton de Fanny’s Party et le mystérieux Monsieur X, ancien salarié d’Apple) ont mis à l’honneur la French Touch dans le domaine du jeu vidéo, et c’est un plaisir d’entendre un peu plus encore Emeric Thoa, également invité, co-fondateur des Game Bakers que l’on a déjà mis à l’honneur ici, qui en est un parfait exemple ce cette French Touch.

Ce podcast fut l’occasion d’adresser un petit message au passage de Monsieur X à l’attention de notre Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie Numérique, Fleur Pellerin (bientôt en visite à San Francisco), en lui rappelant un sujet qu’elle a déjà évoqué : la possibilité d’intégrer le temps passé à la partie créative nécessaire à la conception d’un jeu vidéo dans le fameux crédit d’impôt. Ce ne serait pas un gros effort de la part du Gouvernement, et cela pourrait tellement aider des studios de la taille des Game Bakers !

Il n’est pas nécessaire d’avoir fait de hautes études en politique pour comprendre que ce qui peut changer la donne dans le domaine de l’entrepreneuriat en France et sur lequel le Gouvernement a toute latitude : l’agressivité fiscale, Plutôt que taxer, sur-txer et re-taxer le capital, ce qui est un frein naturel et une incitation directe au Livret A pour les gens qui ont de l’argent (sans parler d’exil fiscal), il est urgent de créer des « îlots fiscaux ». Par îlot fiscal, j’entends des mesures d’incitation à investir pour ceux qui ont de l’argent, et , pour ceux qui veulent entreprendre avec, à défaut d’une aide financière directe, éviter les tracas d’organisations qui ont besoin de se financer, et qui viennent prendre l’argent là où il n’existe pas (je pense aux URSSAF par exemple). Pourquoi ne pas ouvrir des passerelles entre l’impôt sur le revenu et les différentes taxes fiscales, sociales sur les sociétés… Vous êtes payés aussi pour être créatifs, Mesdames Messieurs les politiques..

Il manque cruellement ce que l’on appelle le capital risque « early stage » pour aider l’entrepreneuriat à sa source, et je ne vois que Xavier Niel et son fond Kima Ventures qui soit une offre structurée dans ce domaine, et bien qu’il y ait des business angels de ci de là, c’est assez cahin caha et ce n’est pas assez. Il faut donc créer plus d’opportunités, et arrêter de se flageller en répétant sans cesse que la France est un pays où on n’aime pas le risque. Le risque, ça s’encourage, les lois ça peut aussi servir à cela. Les mentailités, ça se change, sur le terrain, pas dans les journaux.

 

The French Word of the Day : Milieu

Twitter n’est pas un outil comme un autre, n’est pas une société comme une autre. Twitter fait partie de ses légendes dont la réussite est un accident, mais juste un peu. C’était l’idée d’un jeune étudiant lors d’une session de brainstorming qui consistait à permettre à n’importe quel utilisateur d’utiliser un service de SMS pour communiquer avec un petit groupe. Aujourd’hui, $290 millions levés, des centaines de millions d’utilisateurs actifs à travers le monde, des milliards de tweets chaque jour.

Même si le bruit qu’il produit est parfois absolument inodore, ou a contrario nauséabond, il est à l’image de l’humanité : tantôt sur-exploité par les gourous du marketing qui polluent la toile, tantôt utilisé par des extrémistes de tous bords qui profitent de l’incapacité de la startup de San Francisco de modérer tout ce qui peut s’y dire. Je me demande bien d’ailleurs dans quel pays il n’a pas encore percé , mis à part les régimes totalitaires qui naturellement essayent de ne pas autoriser l’accès à ce canal de communication qui peut atteindre tout le monde et personne en même temps. Tout va trop vite sur Twitter.

Warrent Buffet, le fameux homme d’affaires Américain, investisseur avisé, n’achète pas d’actions de sociétés telles que Google ou Facebook, car « il est difficile d’en estimer la valeur future ». Il faut investir, selon lui, dans des sociétés ayant de bons résultats sur au moins dix ans, et il faut éviter les introductions en bourse, qui sont la plupart du temps de mauvais investissements. Il est certain que de ce point de vue, la bulle n’est jamais très loin d’Internet, tout va beaucoup trop vite. Rassurez, tout n’est pas perdu, certains savent très bien s’en servir, particulièrement dans la Silicon Valley, à la source.

Et il a tweetté, le pépère de 82 ans, sur le partage d’un essai de sa propre création expliquant l’impact des femmes dans la prospérité des États-Unis. Warren, il est là, à une courte distance de clavier. On peut atteindre n’importe qui, n’importe quand, sur Twitter, avec son consentement bien sûr. Pas de hiérarchie, tout le monde au même niveau. On s’exprime en direct, si on le souhaite. Et le tweet de Buffet, c’est tout un symbole.

A l’autre bout de la chaîne, il y a Charlie. Charlie Munger, VP de Berkshire Hathaway, la société de Warren. Lui ne rejoindra jamais Twitter. « That’s not my milieu. I don’t like too many things going on at once ». « Ce n’est pas mon monde », aurais-je envie de traduire. « Je n’aime pas beaucoup trop de choses qui avancent en même temps ».

Twitter, c’est un peu cela, c’est le milieu. Ce mot Français est utilisé dans le sens « environnement » par les Américains. Dans le Français, cela veut dire avant tout le centre. Et je trouve que c’est devenu cela réellement cela, Twitter, le centre. Le centre de beaucoup de messages, d’un peu partout, d’un peu sur tout. Notamment là où l’information est inexistante, ne circule pas, est bridée.

On lit ici et là le temps mis par Twitter à nommer son responsable en France. Et c’est une bonne chose. Au moins peut être ne retrouvera-t-on pas un je ne sais quel responsable de régie de grands médias à sa tête. Il leur faut le Chef du Milieu. Je décris souvent Twitter comme un service d’utilité publique, et cela doit le rester.

Disclosure : je suis un utilisateur de Twitter depuis mars 2007. Même si je me plains souvent des réseaux sociaux, et de leur utilisation, Twitter est plus que cela, selon moi. Ceci est donc plus une chronique qu’autre chose.

Bouffez de la pub, vous êtes filmés !

Je reste absolument impressionné par la façon dont sommes encore submergés par la publicité :

– sur nos écrans d’ordinateurs, où les bannières ont du mal à se renouveler malgré les efforts d’entreprises malines, voire innovantes comme Criteo, la startup d’origine française et son approche data-centric,

– sur les téléphones et smartphones, et mon petit doigt me dit que des entreprises spécialisées comme Velti et Inmobi, malgré leur stands rutilants au récent Mobile World Congress  à Barcelone ne trompe pas grand monde sur l’absence relative de ce qu’il est possible d’offrir sur ce si petits écrans,

– à la télévision bien sûr,

– et enfin dans la vie réelle, dans la rue, les surfaces commerciale, il y a encore des « zannonceurs » soucieux de leur reconnaissance de marque.

Nous sommes en train de passer une étape : Sticky Inc., société suédoise implantée à New York, Londres et en Chine, qui vient de lever $3 millions auprès d’investisseurs Européens, permet de traquer l’efficacité de bannières online grâce à un dispositif incorporé. On vous suit du regard, si je puis dire. McDonalds, Procter Gamble, L’Oreal, Groupe MWorldwide, autant de marques qui collaborent avec cette « technologie ». Sticky Inc. reprend à son compte un produit développé initialement par Tobii, une autre société suédoise, financée par Intel.

En ce qui me concerne, un seul message : touche pas à ma webcam !

 

L’actualité High-Tech de la semaine : CNN Money, Kleiner Perkins, British Airways, tweets contre X, Warner Bros

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : la diversité des sociétés technologiques dans la Silicon Valley

CNN Money a mené une enquête (sur la base d’un « Freedom of Information Act requests », une sorte de requête publique) qui a démarré en août 2011 avec l’objectif de consulter une vingtaine d’entreprises technologiques de la Silicon Valley. L’objectif était de prendre le pouls de sa diversité en terme d’employés, auprès de 10 grosses compagnies et de 10 de plus petites tailles. Quelques entreprises ont bien voulu y prendre part, parmi elles Intel, Dell, Ingram puis Cisco, eBay… Ce fut assez difficile de réunir ces informations, par exemple en essayant de bénéficier du soutien des autorités en charge, et en se servant d’éléments déclaratifs qui sont normalement obligatoires pour les entreprises de plus de 100 salariés (avec notamment le genre et l’origine ethnique). Des sociétés comme Apple, Facebook, Google, HP, IBM et Microsoft refusèrent de transmettre leurs informations. Le résultat est que les femmes sont sous-représentées, surtout dans les niveaux hiérarchiques managériaux, ainsi que les minorités techniques. Les positions sont majoritairement occupés par des hommes, et caucasien et plus loin dans les pourcentages d’origine asiatique. La Silicon Valley veut elle aussi garder ses chiffres secrets…

Mardi : quand les VCs de la Silicon Valley approvisionnent leurs startups en ingénieurs…

 

Alors qu’en France Xavier Niel crée la sensation en France en annonçcant qu’il va ouvrir une école gratuite dans les technologies, le VC Californien Kleiner Perkins fait parler de lui sur la deuxième promotion d’étudiants ingénieurs, recrutant 34 jeunes pour ce nouveau programme. La diversité semble dans ce cas un peu plus respectée ! Il a été reçu des applications de plus de 120 universités, représentant plus de 1.500 étudiants. L’idée est de recruter les meilleurs profils pour les startups de la Silicon Valley, histoire de pouvoir approvisionner en ingénieurs une région qui en manque cruellement, on ne le répètera jamais assez. Plus de 90% de la promotion 2012 a trouvé un job, l’ensemble est modeste comparativement aux 1.000 étudiants imaginés par Xavier Niel, mais toutes les initiatives sont bonnes à prendre lorsqu’on parle d’éducation, et d’emploi. J’ai assisté à un Hackaton organisé par une équipe de recruteurs sur le même modèle de recrutement de jeunes développeurs de différentes universités, et c’était assez réussi étant donné la qualité des projets qui avaient été développés à cette occasion : il s’agit de SignalFire.

KPCBFellows sur Twitter : @KPCBFellows

Mercredi : British Airways veut sauver l’innovation par du kérosène

 

Parler de la Silicon Valley, c’est aussi savoir parler du pire. Enfin, vu de ma fenêtre. La dernière idée issue d’un génie du marketing nous vient de British Airways, qui vient d’imaginer un mélange entre Ted (vous savez ces conférences qui font briller l’intelligence de ceux qui présentent et qui vous illuminent de savoir), et ce petit coté un peu prétentieux que l’on peut parfois trouver dans cet écosystème unique en son genre qu’est la Silicon Valley : voici « UnGrounded« , un évènement où les 100 personnes les plus remarquables de la Silicon Valley vont s’envoyer en l’air à l’occasion d’un vol San Francisco-Londres, « pour s’emparer des challenges qui vont affecter les prochaines générations d’innovateurs globaux ». Je leur proposerai bien aussi de parler de la pollution des avions et de leur conséquence sur la contribution au réchauffement climatique de la planète,et la  pollution chimique et les problèmes de santé pour les populations survolées. Oui, je sais, je suis parfois un peu rabat-joie. Si, en même temps on passait moins de temps à mettre en avant les problèmes, et plus à les résoudre… bref.

BritishAirways sur Twitter : @BritishAirways

Jeudi : les tweets, causes de pertes d’emplois à San Francisco


Très mauvaise semaine de rubrique, préparez vous à plonger dans les errements du social media, les souterrains bloguesques… suivez bien : dimanche dernier, à l’occasion de la conférence Pycon, qui contrairement aux apparences ne parle pas de ce fameux breuvage qui mélangé à de la bière crée un certain charme, mais qui traite de Python, le langage de programmation, un certaine Adria croit entendre des propos quelque peu misogynes derrière elle…  Elle se retourne, fait un grand sourire, prend une photo et tweet un 140 caractères assassin, dénonçant des propos peu recommandables, se plaint auprès de l’organisation de la conférence. Qui fait sortir les personnes en question (on est aux États-Unis Monsieur, pas de présomption d’innocence), et comme les pauvres avaient mis le T-shirt de leur employeur (une startup de San Francisco), et vu le boucan orchestré autour avec un peu de hashtag, se font virer manu militari (oui, on est aux États-Unis Monsieur). Lesquels s’expliquent par post interposé, ce qui rend l’histoire pas si claire que ça et la mauvaise blague pas évidente… si peu évidente d’ailleurs que l’employeur de la dame, qui est une société de service d’emails dans le cloud censée être au service des développeurs, la licencie dans la foulée parce qu’elle est payée à attirer les développeurs… plutôt que de leur donner des leçons de politesse, à mauvais escient, semble-t-il. Beaucoup de blogs par ci, de tweets par là, 5 jours de discussions stériles et des emplois perdus. Tournez 7 fois vos phalanges avant de tweeter, et réfléchissez bien à quoi on vous paye. Il semblerait qu’elle ait déjà trouvé un boulot.

Twitter

Vendredi : Warner Bros ouvre un studio à San Francisco

 

C’est à n’y plus rien comprendre. Warner Bros vient d’annoncer l’ouverture d’un studio digital à San Francisco, qui va être consacré au « free-to-play » mobile, au jeu social et au jeu web. On a toujours dit, même ici plus haut que les développeurs n’étaient pas légion dans la Baie de San Francisco, mais le facteur d’attraction de la Silicon Valley est définitivement fort Electronic Arts, Zynga, Namco, Konami pour les plus connus, mais il y a aussi énormément de studios avec quelques centaines de développeurs comme Kabam, Crowdstar… il n’y a pas (plus ?) que Los Angeles pour occuper le terrain du jeu sur la côte Ouest des États-Unis. La personne à la tête de ce studio n’est pas un inconnu, puisqu’il s’agit d’un vétéran du jeu mobile notamment en la personne de Greg Ballard, l’homme qui a fait de Glu ce que c’est aujourd’hui… un gros acteur de jeu sur mobiles basé à San Francisco. En même temps, pour faire la guerre comme on dit chez les bloggers, il faut bien être là où ça se passe non ? Ca fera l’affaire des recruteurs, la Game Developer Connection, c’est cette semaine à San Francisco, ça va chasser sec les talents !

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

La France, ce pays où il fait bon entreprendre… avec Parrot

L’avantage de vivre en dehors d’un pays, c’est de voir un peu mieux ce qui peut s’y passer, d’une certaine façon : ça vous rend plus positif. Plus objectif ?! La Silicon Valley, c’est aussi un lieu de passage pour ces entreprises bleu-blanc-rouge qui viennent se positionner, participer à une conférence, satisfaite de leur positionnement dans un pays où il fait bon développer une entreprise (oui, je parle bien de la France)… en attendant d’aller voir ailleurs, selon les opportunités qui se présenteront, ou pas.

Parrot est une société qui n’était pas si connue jusqu’à son introduction en bourse. Créée en 1994 par notamment Henri Seydoux, issue d’une famille d’industriels connus en France, la société va se positionner sur le marché des appareils sans fils, notamment à destination des véhicules. Et ensuite il y a cette introduction en bourse en 2006. C’est souvent le début des ennuis pour une entreprise, soumise à une logique financière et de reporting, peu propice à s’inspirer de nouvelle tendances industrielles, et qui recherche plutôt les moyens de creuser encore plus profond les sillons d’une rentabilité que la compétition mondiale a tendance à malmener.

Pas chez Parrot, au contraire. Quand on y regarde de plus près, la société n’a cessé d’innover dans des produits utilisant la technologie sans fil pour différents usages, avec un mot d’ordre : faire de beaux produits. Des enceintes Zikmu par Philippe Starck, des cadres digitaux avec Martin Szekely… et enfin, l’AR Drone en 2010. Un drone hélicoptère commandé par iPhone avec quelques éléments de réalité augmentée intégrés, vendus en centaines de milliers d’exemplaires. Le même concept du sans-fil, avec cette fois la volonté d’apporter une nouvelle expérience de jeu, non plus derrière un écran mais en action réelle. La stratégie est d’investir dans un nouveau segment mais en y apportant un caractère disruptif. 2012, l’année du lancement du casque audio Zik, avec Philippe Starck.

Et enfin, 2013, encore le CES, le show techno de Las Vegas qui réussit si bien à l’entreprise qui sait aussi communiquer se développer (prudemment) à l’international, sur un nouveau segment : le jardinage et Flower Power, qui n’est pas un slogan hippy des 60’s mais bel et bien un nouveau produit. Pourquoi ? Pour vous aider à mieux jardiner, grâce à la technologie.

Écoutez un peu Guillaume Pinto, le CTO soi-même…

Parrot, c’est un peu la fameuse entreprise du 3e type d’Hervé Seryieyx et Georges Archier. Il n’y a pas que Zappos aux États-Unis pour démontrer ce qu’est une culture d’entreprise innovante. On sent bien chez l’équipe, quand on parle aux personnes du marketing par exemple, qu’il s’y passe quelque chose. Les ingénieurs sont valorisés dans leur travail, ils viennent aux trade-show, ils font la démonstration des produits sur lesquels ils ont travaillé. Ils peuvent voir de leurs yeux le resultats d’une R&D qui vous coince en général dans les labos, loin des yeux du public. Pas chez Parrot. Chiffres d’affaires en progression, résultat net positif à 24 millions d’euros en 2012, action autour de 27 euros. R&D en France, toujours.

Ils excellent même dans le marketing viral. Alors une autre vidéo, pour le plaisir.

Cette nouvelle rubrique se veut fraîche, et je souhaitons lui longue vie ! Vous êtes une société Française de passage dans la Silicon Valley ? Contactez moi !

Du Bleu Blanc Rouge dans la Silicon Valley : TapCanvas avec Adrien Cahen

Le flux d’entrepreneurs, de développeurs, ou de chercheurs de fortunes qui viennent tenter l’expérience dans la Silicon Valley ne s’arrête jamais. Parmi eux, beaucoup de Français, et je propose de les rencontrer, et d’écouter ce qu’ils ont à partager !

Adrien Cahen est une personne à rencontrer… si on arrive à trouver un créneau disponible, car comme beaucoup de personnes ici, il a beaucoup à faire, surtout quand on se lance dans le grand bain de la startup. Après un beau parcours de « web developer ++ » en France, Adrien a fait partie des équipes de Yahoo! pendant presque 4 ans en Californie, pour arriver ensuite chez Twitter… mais non, pas plus de 2 ans, car il avait mieux à faire surement : tenter le grand saut de l’entrepreneuriat, l’objectif de tant de développeurs doués vivant au royaume des geeks !

Adrien a démarré sa nouvelle « venture » en février de l’année dernière avec un partenaire qui n’est pas inconnu en la personne de Josh Merrill, l’homme qui a fait Mogotix, une startup qui a fait parler d’elle avec son application mobile permettant de gérer des évènements. Ils se sont trouvés notamment grâce à un site web de recherche de talents techniques qui marche plutôt bien à San Francisco, en l’occurrence WhiteTruffle, avec, là aussi un Français à interviewer bientôt, Alex Deve.

J’ai retrouvé Adrien il y a quelques mois leur du lancement de Tapcanvas chez AOL à Palo Alto. TapCanvas, c’est une plateforme pour aider les personnes sans connaissances techniques spécifiques à construire leur application mobile. Il y a beaucoup d’acteurs dans ce segment, la spécificité de TapCanvas réside dans le fait qu’ils utilisent des technologies web comme HTML5 pour aider à construire des applications utilisables sur mobiles en général et non pas à destination exclusivement de l’AppStore ou autre Google Play. Un partenariat vient de se signer avec la société Eventbrite de San Francisco (un concurrent de Mogotix en quelques sorte, c’est comme cela dans la Silicon Valley…) pour la création d’applications dédiées aux évènements. La boucle est bouclée, TapCanvas est en quelque sorte la possibilité de « scaler » le concept de Mogotix (un modèle qui puisse trouver un marché de croissance). Un premier financement d’amorce à $200K a financé les développements, et c’est désormais un autre tour de financement à suivre prochainement pour aller encore plus loin.

Vous pouvez vous enregistrer sur la plateforme et l’essayer, c’est (encore) gratuit.

NB : je m’excuse de l’enthousiasme qui m’a fait utiliser un mot peu journalistique vers la fin de l’interview, la passion m’a emporté une fois de plus…