L’écho de la Valley : allo Apple, ici la Terre

Le San Jose Mercury News, l’un des quotidiens les plus respectés de la Silicon Valley, vient de nous gratifier d’une photo exclusive du futur quartier général d’Apple :

Il faut reconnaître que traverser Cupertino, en venant de Sunnyvale par le nord, ressemble un peu à Apple Village, et tous ces salariés risquent chaque jour leur vie en traversant une avenue assez encombrée pour se rendre d’une réunion d’un bâtiment à un autre : il est temps de rationaliser tout ça !

C’est un lieu qui se veut avant tout collaboratif, selon le Directeur Financier d’Apple soi-même. Et aussi le signe d’une nouvelle ère, puisque le nouveau siège vient occuper ce qui appartenait jadis à HP, l’une des entreprises emblématiques qui ont fait la Silicon Valley à ses débuts. Il a été conçu sous l’impulsion de feu Steve Jobs par ceux qui nous ont sorti l’iPhone et l’iPad, se voulant fluide, ouvert. Innovant sera le terme avec tout une succession de détails qui vont rendre le bâtiment fonctionnel, mais écolo, avec les formes qui vont bien, sans éviter, comme le fait remarquer le journal, les bouchons qui vont venir avec parce que cela va rassembler d’un seul coup tous les Apple boys and girls de la Valley, et tout le reste. Et puis les arbres : il voulait beaucoup d’arbres, Steve.

Donc, ce sera une des constructions les plus innovantes du monde (nous sommes quand même au royaume du marketing), tout de verte vêtue.

Et à Cupertino, nulle part ailleurs : « Ce sera toujours la maison d’Apple. En complément du fait de construire le meilleur siège possible, nous voulions que ce magnifique lieu retourne à son état d’origine. Cela fait partie de la culture d’Apple. »

Bye, bye, Steve. L’autre Steve.

En terme de leadership, on a tout entendu au sujet de Steve… Jobs, l’homme qui en a inspiré plus d’un et j’en soupçonne toujours certains de déposer des cierges à la porte de certains Apple Store, alors que malheureusement il nous a quitté il y a déjà deux ans, quasiment jour pour jour. Il est même question que le fameux garage  où les deux Steve (Jobs et Wozniak) ont conçu le successeur à leur « blue box » devienne une espèce de patrimoine local historique. Il faut toutefois reconnaître que l’attitude de Steve Jobs a parfois eu quelques impacts discutables, même si le résultat a été assez exceptionnel si l’on regarde ce qu’est devenu Apple, tant au niveau du chiffres d’affaires ($156 milliards en 2012), du montants des réserves dans les comptes bancaires plus de $10 milliards), du montant de la valorisation (plus de $400 milliards les grands jours), le tout pour environ 400 magasins et 80.000 employés.

J’ai eu l’occasion de revoir un film de 1999, Les Pirates de la Silicon Valley, qui trace les débuts des deux sociétés Apple et Microsoft. Intéressant dans le sens de la comparaison historique, ce qui m’amène à parler de Steve Balmer. Le fameux Steve que je cite dans le titre, et qui va tirer sa révérence bientôt. Quel phénomène ! Après avoir visionné ce film, on comprend un peu mieux l’incroyable génie opportuniste de Bill Gates et sa bande, dont le fameux Steve, à la personnalité… incroyable, assez hors du commun.

The Verge a rendu public une vidéo de Steve Ballmer lors de son annonce de départ, et cela donne une idée de ce qu’a pu être toute une carrière passée au sein de la même entreprise, Microsoft, dont les chiffres sont tout autant éloquents, mais plus petits. Il en a, ce Steve Ballmer, pour porter un polo aussi jaune en plein show. Il en a, ce Steve Ballmer, pour se mettre à chialer devant les employés d’une boîte qu’il a aimé (et aimera toujours), comme ça, sans se cacher.  Il en a, ce Steve Ballmer, pour nous lancer pour son final, la chanson titre du film de « Dirty Dancing », avec Patrick Swayze, « The Love of my Life », il n’y a pas plus « girly ». Peu importe, Microsoft, c’est son quatrième enfant, à cette différence près que c’est lui, pour une fois, qui quittera la maison. Bu bye Steve !

PS : j’espère qu’il n’a pas cassé le bras à la dernière personne dans le couloir de sortie !!!

La guerre des calendriers sur mobiles : une guerre un peu… Française !

La récente levée de fond de la société Sunrise n’est pas passée inaperçue dans la communauté française au début de ce mois de juin puisqu’elle implique deux anciens designers de Foursquare, dont un français Pierre Valade (et un belge de Bruxelles Jérémy Le Van) et aussi parce qu’elle implique une belle brochette de business angels, dont un Français bien connu dans le monde d’Internet, Loic Le Meur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a aussi un Français dans l’équipe fondatrice d’une autre startup en Californie qui adresse ce même problème des calendriers sur smartphone, Tempo.ai,  qui vient de lever, elle, un nouveau round de $10 millions, portant à $12,5 millions les fonds levés.

Comparer ces deux startups, c’est également évoquer les différents moyens choisis par chacune pour occuper l’espace des agendas sur mobiles qui sont censés vous aider dans votre vie quotidienne. Le choix du design est clairement celui de Sunrise, alors qu’en ce qui concerne Tempo.ai, c’est plus un choix technologique, et Thierry Donneau- Golencer le sait parfaitement, puisque cette application a été bâtie par sur des projets qu’il a successivement fait évolué alors qu’il travaillait pour le SRI.

Le SRI est un institut de recherche américain, dont les locaux sont à Menlo Park en Californie, et qui mène des recherches dans différents domaines scientifiques et technologiques au profit du gouvernement des États-Unis ou d’entreprises privées. C’est au SRI que Douglas Engelbart, qui vient de décéder récemment, inventa l’environnement graphique qui est le bureau des ordinateurs tel qu’il est proposé aujourd’hui encore, et la souris, en 1968.

Thierry a ainsi travaillé, au sein du SRI, sur les différentes versions qui seront, en quelque sorte, à l’origine de Tempo.ai, à partir 2009. Ce fut par exemple le cas avec CALO, et d’autres versions suivront, mais Thierry restera en quelque sorte le fil rouge en participant au développement de cet assistant intelligent qui perdra sa fonction de recherche vocale, pour devenir une startup hébergée par le SRI Ventures (comme Siri, l’outil de recherche vocal sur iPhone), co-fondé avec un vétéran de la Silicon Valley Raj Singh, et Cory Hulen. Il est clairement ici question de résoudre le problème de l’agenda mobile avec le support d’éléments d’intelligence articielle, et notamment la capacité de la mise en place et de l’organisation des données personelles et le fameux « cold start » qui doit permettre au système « d’apprendre » et d’apporter des informations plus pertinentes à l’utilisateur.

Il n’est naturellement pas question de « guerre » dans tout cela, mais il y a tout de même une place de leadership à prendre pour ce type d’assistant numérique dans le domaine de l’organisation de son temps, sur iOS pour les deux startups. Je vous laisse faire vos paris, et vous propose d’écouter Thierry (tout en m’excusant de la qualité de l’enrgistrement…)

Thierry connait bien le monde des startups et derrière cette apparente modestie entrepreneuriale se cache une certaine ambition… tout à fait Silicon Valley !

 


Apple, touche pas à ma fontaine, dit la ville de San Francisco

C’est toujours un plaisir de perpétuer la tradition des titres LAMENTABLES de ce blog…

Il s’agit en fait du projet de nouvel Apple Store qui vient de faire l’objet d’un certain nombre de remarques de la part du Planning Department de la ville de San Francisco qui va obliger Apple à revoir sa copie…

Il y a déjà 3 Apple Store dans San Francisco (il faut y ajouter ceux de Berkeley et Emeryville de l’autre coté du Bay Bridge), et il y en a donc un quatrième qui devrait voir jour en lieu et place de la boutique Levi’s sur Union Square, à deux blocs de la boutique de Stockon Street. Il semble que la présence physique d’Apple ne cesse d’être une priorité (pour mémoire, une récente chronique sur l’autre projet dans le Stanford Shopping Center), malgré la part de plus en plus importante du e-commerce et des achats sur Internet.

Tout comme la présence conjointe d’un acteur de e-commerce online sur web et mobile est indispensable, une marque doit pouvoir trouver le juste équilibre avec l’existence d’une présence physique, selon des critères bien précis, pour renforcer la marque. C’est une des raisons pour laquelle je trouve, par exemple, le jugement du patron de Vente-Privée un peu expéditif par rapport à (son concurrent) Gilt, qui va ouvrir un point de vente à Louisville dans le Kentucky : je trouve que la marque Gilt a de la gueule, et c’est un beau pari. Et quand on a de la gueule, il faut le montrer !

Pour en revenir à Apple et San Francisco, ce nouvel Apple Store, imaginé par une des plus prestigieuse société d’architectes, n’avait pas pensé au problème qu’il y aurait en omettant d’intégrer la fameuse fontaine de l’architecte américano-japonaise Ruth Osawa, une petite merveille architecturale intégrée au Grand Hyatt qui se trouve juste à coté…

Cette fontaine ne figurant pas sur la maquette n’est pas le seul problème : le projet d’Apple respecte ses habituels codes de transparence, avec beaucoup de vitres pour donner une impression d’ouverture, tandis que le Planning Department veut plus de « texture » afin de pouvoir cadrer avec le cadre historique de la place de Union Square. Il se pourrait même qu’une classification éventuelle de la place comme « refuge d’oiseaux urbains » n’autoriserait pas que plus de 10% de la surface de la façade sud soit faite de verre.

Une fontaine, des oiseaux, une grosse pomme. C’est dur la vie d’une société tech à San Francisco…

Apple à Microsoft : pousse toi d’là que j’my mette – A Palo Alto story

C’est bien connu, la nature a horreur du vide. Et Apple qu’on marche sur son territoire. Malgré la légende, le premier Apple Store n’a pas été ouvert à Palo Alto, sur University Avenue, mais à Tysons Corner, en Virginie, sur la Cote Est des États-Unis (20.000 habitants de nos jours). Cette ouverture correspondait à la volonté de Steve Jobs d’offrir un prolongement « physique » de la marque, et un meilleur contrôle également. Et il y avait un sacré monde à l’ouverture. Déjà.

Maintenant, j’en viens à Palo Alto, la ville mythique de Californie, qui a vu bien des géants de la technologie faire leur premiers pas, comme Google et Paypal. Apple vient justement de déplacer son magasin de University Avenue, un peu plus loin dans la (même) rue. Sans doute pour une meilleure prise au soleil, la nouvelle boutique est de l’autre coté de la rue (oui, University Avenue est en fait une rue…). Apple a de toute façon révolutionné le monde du retail avec ses boutiques et les à transformé en cash machines, et il y en a plus de 400 au total, dans 14 pays. On vous y bichonne, je ne vous dit que ça !

Microsoft avait fait quelque peu sensation en ouvrant son Microsoft Store le 19 avril 2012 dans le même centre commercial de Stanford Shopping Center, à Palo Alto, que le petit Apple Store qui s’y trouve, rendant l’avantage sans discussion à Microsoft au niveau des mètres carrés :

En fait, cette histoire est plutôt de montrer celui qui a la plus grosse… boutique, mais j’ai jugé que c’était un peu trop agressif comme accroche. Il y a des limites tout de même. Voici donc la nouvelle boutique qu’Apple nous prépare dans le  centre commercial de Palo Alto :

Il est clair que les deux société ne manquent pas de cash, mais cette guerre des « malls » fait tout de même sourire, bien que ce lieu soit un véritable concentré de marques de luxe en tout genre, et l’on peut s’imaginer que les clients y dépensent sans compter.

La French Touch avec l’émission On Refait le Mac

Olivier Frigara et ses chroniqueurs de la fameuse émission On Refait le Mac (Cédric Ingrand de LCI, Fanny Bouton de Fanny’s Party et le mystérieux Monsieur X, ancien salarié d’Apple) ont mis à l’honneur la French Touch dans le domaine du jeu vidéo, et c’est un plaisir d’entendre un peu plus encore Emeric Thoa, également invité, co-fondateur des Game Bakers que l’on a déjà mis à l’honneur ici, qui en est un parfait exemple ce cette French Touch.

Ce podcast fut l’occasion d’adresser un petit message au passage de Monsieur X à l’attention de notre Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie Numérique, Fleur Pellerin (bientôt en visite à San Francisco), en lui rappelant un sujet qu’elle a déjà évoqué : la possibilité d’intégrer le temps passé à la partie créative nécessaire à la conception d’un jeu vidéo dans le fameux crédit d’impôt. Ce ne serait pas un gros effort de la part du Gouvernement, et cela pourrait tellement aider des studios de la taille des Game Bakers !

Il n’est pas nécessaire d’avoir fait de hautes études en politique pour comprendre que ce qui peut changer la donne dans le domaine de l’entrepreneuriat en France et sur lequel le Gouvernement a toute latitude : l’agressivité fiscale, Plutôt que taxer, sur-txer et re-taxer le capital, ce qui est un frein naturel et une incitation directe au Livret A pour les gens qui ont de l’argent (sans parler d’exil fiscal), il est urgent de créer des « îlots fiscaux ». Par îlot fiscal, j’entends des mesures d’incitation à investir pour ceux qui ont de l’argent, et , pour ceux qui veulent entreprendre avec, à défaut d’une aide financière directe, éviter les tracas d’organisations qui ont besoin de se financer, et qui viennent prendre l’argent là où il n’existe pas (je pense aux URSSAF par exemple). Pourquoi ne pas ouvrir des passerelles entre l’impôt sur le revenu et les différentes taxes fiscales, sociales sur les sociétés… Vous êtes payés aussi pour être créatifs, Mesdames Messieurs les politiques..

Il manque cruellement ce que l’on appelle le capital risque « early stage » pour aider l’entrepreneuriat à sa source, et je ne vois que Xavier Niel et son fond Kima Ventures qui soit une offre structurée dans ce domaine, et bien qu’il y ait des business angels de ci de là, c’est assez cahin caha et ce n’est pas assez. Il faut donc créer plus d’opportunités, et arrêter de se flageller en répétant sans cesse que la France est un pays où on n’aime pas le risque. Le risque, ça s’encourage, les lois ça peut aussi servir à cela. Les mentailités, ça se change, sur le terrain, pas dans les journaux.

 

Le buzz du jour aux États-Unis : « Emma »

Il y a toujours une limite à attendre de la technologie, et à ceux qui sont « tout iPad », tout digital, tout numérique, regardez cette vidéo bien Française qui visiblement fait l’objet d’un buzz dans les médias US… Je vous laisse savourer, surtout pour ceux qui n’ont pas eu la chance (pour une fois) d’étre (encore) atteint par ce message publicitaire…

 

[JOB] iOS Developer – Palo Alto, CA | $100-145k

C’est un email que j’ai reçu hier, venant d’un forum de développeurs iOS de la Silicon Valley. J’en reçois beaucoup, comme celui la. Et oui. Un salaire de développeur iOS, ça vaut cher dans la Silicon Valley, parce qu’un développeur, c’est une denrée rare.

Les stages dans une SSI à 20K Euros par an (comme en France), il n’y a personne pour être candidat à ce type d’arnaque ici (désolé). Un ingénieur, c’est quelqu’un qui crée, alors on le cajole, on en prend soin, voire on se l’arrache.

Quand on regarde tous les éléments mis bout à bout : les taxes, les impôts, le coût de la vie, un ingénieur en France n’est surement pas loin d’avoir sans doute les mêmes sous en poche à la fin du mois qu’un ingénieur dans la Silicon Valley, il faudrait calculer (j’en doute tout de même). Sauf dans l’environnement, où d’un coté il est tout, de l’autre il n’est rien.

Beaucoup de jeunes diplômés attaquent le marché du travail dans ces conditions en France. Et après on s’étonne qu’ils rêvent de s’exporter dans la Silicon Valley. Et ça ne fait pas réagir une mouche. On les aime bien nos développeurs à 20K Euros par an.

En ce qui me concerne, ça me fait autant réagir de voir dans quelles conditions on accueille nos ingénieurs débutants en France sur le marché du travail, et je vous assure que quand ils se barrent de France pour trouver un meilleur asile, en Californie ou ailleurs, c’est comme perdre un #pigeon qui a décidé d’aller se fiscaliser ailleurs.

Un pays qui gagne, c’est aussi un pays qui sait créer, et pas seulement qu’en valeur « capitalistique ». Il faudra peut être se décider à valoriser d’autres filières que le commerce, non ?!

PS : Le salaire indiqué dans le tire, c’est pour un ingénieur ayant au moins 2 ans d’expérience en iOS. Just to say.

Quand Philips joue avec Apple, c’est hue là !

Il est fréquent de ne pas utiliser le potentiel des lumières à l’intérieur de votre appartement, et tout le monde n’as pas le talent d’un ingénieur du Chateau de Versailles. Et ça peut parfois changer bien des choses ! Par ailleurs, la domotique n’a pas fini d’intégrer nos maisons et appartements… A vrai dire, il est clair qu’une société comme Apple n’a pas fini de surprendre, et disposent de quelques brevets en attente qui risque de rendre nos produits blancs… complètement connectés !

Là, c’est Philips qui nous surprend avec le lancement de « hue« . Comment ça se prononce ? Regardez cette vidéo…

http://vimeo.com/51691017

Vous allez donc pouvoir trouver prochainement des ampoules dans les magasins Apple afin de rendre l’éclairage de votre domicile plus personnalisé, qui sera à « piloter » avec l’application qu’il faudra télécharger sur son iPad… et se confectionner une ambiance plus colorée, plus chaleureuse ou plus adaptée à votre humeur, avec des fonctionnalités de réveil par exemple. L’application Android devrait arriver pour Décembre, histoire de programmer un éclairage spécial pour accueillir le Père Noêl.

Ou alors pour se le faire offrir, le kit de démarrage est tout de même à $199 (avec 3 ampoules), avec $59 pour chaque ampoule additionnelle. Ils sont fous, ces Hollandais !

Path, le prochain Facebook

Oui, je sais, je sais aussi faire des titres accrocheurs…

Mais franchement : vous ne trouvez pas que Facebook ressemble de plus en plus a MySpace ?!
Que l’on ne s’y trompe pas : Facebook est une fantastique entreprise, dans ce qu’elle à réussi à exécuter, et ce qu’elle continue de développer et je suis ravi d’avoir vu grossir cette startup depuis la période de ses locaux sur University Avenue à Palo Alto. Et je n’hésiterai pas un instant à solliciter les équipes de Menlo Park si j’avais des requêtes de certaines grandes entreprises comme c’est le cas de temps en temps.
Maintenant, l’expérience utilisateur a plutôt évolué :
– il y a belle lurette que je n’y ai pas que des amis, la tentation étant trop grande de faire de ma page Facebook une vitrine de mes activités professionnelles,
– je ne peux même plus me désinscrire des updates de personnes qui publient des choses qui ne m’intéressent pas de façon générale (je n’ai ni l’intention de les retirer de mon réseau, il faut savoir accepter les gens comme ils sont, et je n’ai pas non plus le temps de me plonger dans les nouvelles conditions d’utilisations),
– je ne supporte pas la publicité, et je ne cesse de voir « repousser » toutes les propositions de publicités que je supprime régulièrement comme « Uninsteresting »,
– comment puis-je me débarrasser de ces demandes de « Like » qui ne cessent d’affluer, telles des intrusions dans mon confort numérique,
– comment « Unliker », dans la vie, on aime mais aussi on n’aime pas, m’enfin, c’est comme ça la vie,
– comment supprimer vraiment les messages que l’on s’adresse dans Facebook ? Et s’il y a des conversations que je veux supprimer à jamais ?
– comment refuser des demandes de connection à jamais ?! Pourquoi « Not now »? I want: « Never anymore »!
L’exemple du jour : demande de connexion, 143 amis communs, jamais vu de ma vie… Pas de message mais bon ça ressemble à quelqu’un qui a un bon business… »Connect ». Et paf : et voilà que j’arrive en chat et te lance un « Un petit like sur ma page Facebook… ». Viré.

Bon, et Path dans tout ça me direz-vous ?


J’ai eu l’occasion d’écouter religieusement Dave Morin, co-fondateur de Path, donc, un réseau permettant de partager simplement les moments de sa vie, lors de la conférence MobileBeat organisée par Matt Marshall et son équipe de VentureBeat. La conférence était orientée sur la question du « Design, the new battleground » et mon Dieu c’est tellement vrai que l’expérience utilisateur est ESSENTIELLE !

Les 3 co-fondateurs de Path ont su dès le départ que le design serait l’avantage compétitif décisif. Mais non seulement. Dave Morin se présente comme celui qui a imaginé Facebook Connect, c’est un peu comme s’il avait inventé le graphe social, celui qui se développe à la puissance au Million, ce qu’OpenID n’a pas réussi à faire malgré la pléthore de talent à la tête de cette fondation qui voulait créer un standard de l’authentification… »La vie est une plateforme… »

Il a donc décidé de passer par le mobile pour arriver à ses fins, et pour le coup a mis la viralité sur le coté… « Nous voulons que les utilisateurs se sentent en sécurité… », « nous voulons créer la connexion à travers la famille… ».

150 connexions, pas une de plus ! On est loin des 5.000 du petit Marco, qui a toujours dit qu’il voulait changer le monde. Mais c’est vrai qu’on s’y sent chez soit, dans Path. $41 Millions (avec tout ce que la Silicon Valley a de Business Angel et d’investisseurs, ou presque…) tout dévoué à nous faire sentir le cocon familial, dans un joli rouge Anglais (il me semble), sans publicité, et pour le coup point de HTML5, du natif, pour apporter la plus belle expérience possible en rapidité et en usage. « Du contexte avec un outil assez simple… » : la récent mise à jour majeure permet de dérouler les principaux aspects d’une vie comme se lever, se coucher, s’envoler, écouter de la musique… et prendre des photos !

On y avait cru, c’était signé, un ancien de Facebook racheté par Facebook… Et non. La courbe d’utilisateurs, ce n’est pas ça, n’est pas Instagram qui veut, Marco veut du chiffre… moins de 5 Millions à fin Juin 2012 ?! « Emotional… ». La qualité, pas la quantité. De plus, l’amitié n’est pas un sentiment « scalable ». Et si le Facebook de demain, c’est le réseau social qui saurait se développer  horizontalement et pas verticalement, sans y passer pour autant 8heures par mois. L’essentiel pour un réseau, et une application mobile encore plus, c’est d’y revenir, à défaut d’y rester très longtemps.

« Nous commençons des opérations de sponsoring avec Nike », qui court partout d’ailleurs… Il faut bien vivre.

Dave, si tu lis ce post, car je sais que tu aimes la France, et que tu investis même dans des startups Françaises : tu en penses quoi de mettre de l’audio sur les photos, histoire de renforcer encore plus le coté « emotional » ?

Et le Web, c’est pour quand ?  » True simplicity takes a lot of time above all on mobile ». En bon Français, Dave nous a dit que Rome ne s’est pas fait en un jour. Et si on croquait la pomme, Dave (les paris sont tenus, qui mise) ?!

Path ? I LIKE!