La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : Tout sauf un dîner de cons
Dans un monde où la concurrence fait rage, dans un monde du web où la monétisation se fait rare et où l’audience dirige tout, rien de mieux qu’un petit gueuleton entre bons amis pour se réconcilier, se donner des petits coups de main sur des idées ou du business, ou des bons tuyaux pour des petits placements en bon père de famille (il suffit de consulter les levées de fonds initiales des startups qui font de la Silicon Valley un paradis pour jeunes nouveaux riches pour comprendre comment ça marche). Il est très rare que je reprenne des articles vus ça et là sur Business Insider (ça ressemble un peu trop pour moi à du Paris Match du web), mais cette photo était trop belle pour que je l’ignore. Marissa Mayer (Patronne de Yahoo!), Dave Morin (CEO de Path et investisseur dans des startups), Drew Houston (CEO de Dropbox), Dick Costolo (CEO de Twitter), Jeremy Stoppelman (CEO de Yelp), Johnny Ive (SVP chez Apple), Mike Cassidy (Directeur chez Google sur des projets tels que les lunettes ou le véhicule autonome)… Mais où est donc Facebook ?! Nothing more to report.
Mardi : Techcrunch revoit son site web, acte 1
Techcrunch, comme beaucoup de plateformes de blogging, avait cédé aux sirènes de Facebook pour insérer des commentaires sur ses posts avec la promesse de l’effet « kisscool » : une plus grande facilité pour saisir des commentaires, à savoir moins de frictions pour s’enregistrer, et puis, d’ailleurs, qui n’a pas de compte Facebook aujourd’hui, donc l’assurance de combattre l’un des nerfs de la guerre sociale : l’engagement. Clairement, il est vrai que c’est très simple de poster des commentaires sur ce type de blogs, les diffuser automatiquement sur Facebook et donc très commode auprès de l’intelligentsia tech pour mettre en copie des personnes qui peuvent favoriser le buzz autour de votre prose. Ceci étant, c’est malheureusement aussi l’assurance de récupérer du spam, ou mieux encore, de l’attaque en règle sur votre produit bien loin des règles de politesse d’usage… qui n’existe plus depuis bien longtemps d’ailleurs sur Internet! Techcrunch, qui a décidé d’améliorer un certain nombre de choses sur son site web (c’est quand même le site numéro 1 dans l’écosystème des startups, standing oblige), a donc choisi la startup Livefyre pour assurer la gestion des commentaires, startup située à quelques blocs dans San Francisco. Un bon petit coup de pouce, et un bon coup de pub ! A vous de tester…
Techcrunch sur Twitter : @Techcrunch
Mercredi : Netflix et Youtube s’associent dans le deuxième écran
On savait que le « second écran » était une grande tendance du moment, mais de là à imaginer que Google via ses equipes de Youtube et Netflix travailleraient ensemble sur un nouveau protocole… Le second écran, c’est l’intégration d’une tablette, d’un smartphone en interaction lors du visionnage d’un programme sur sa télévision. Ca veut dire jouer, communiquer et échanger lorsque l’on regarde une émission, un match de sport, un film… La télévision ayant du mal à se renouveler du fait de ses sources de financement, de la multiplication des canaux de diffusion, d’Internet qui prend de plus en plus de place, il a donc fallu intégrer un nouvel acteur pour entrer dans la scène. L’idée du protocole imaginé par Youtube et Netflix, l’un des principaux acteurs de la diffusion de films sur Internet aux États-Unis, est d’aider les développeurs travaillant sur des applications de second écran à se lancer sur des télévisions et autres produits connectés. Sony, Samsung, Hulu et la BBC entre autres ont déjà rejoint le projet. Les chaînes de télévision française, à notre connaissance, et ce malgré de fréquents trajets dans la Silicon Valley, ne sont pas dans la liste. Pourquoi cette alliance ? « Nous voulons faire avancer cette industrie » ont ils déclaré après avoir été plutôt discrets jusqu’à présent. L’union fait la force en quelque sorte : peu de temps après que Netflix ait appris que Youtube travaillait sur le sujet, la décision était prise de joindre les efforts. « Discovery and launch » : ce protocole devrait servir à faciliter la connexion à la télévision depuis le smartphone par exemple, et également la découverte sur les différents programmes disponibles (ce qui va aider sérieusement les développeurs grâce à ce nouveau standard)… En clair, l’idée est de concurrencer Airplay, et donc Apple et proposer une offre plus complète favorisant l’écosystème de développements autour de leurs plateformes.
Article sur GigaOm pour en savoir plus : « The story behind Dial… »
Le site de Dial : DIscovery And Launch
Jeudi : Twitter lance Vine, une nouvelle application de vidéo
Je vous ai parlé de Streamweaver dans cette rubrique, où il s’agissait d’enregistrer des vidéos sous différents angles : et voilà que Twitter s’y met aussi… via une startup rachetée l’année dernière, Vine. Comme quoi, et je ne cesserai de le répéter ici et ailleurs, la Silicon Valley est définitivement un endroit où les projets s’inspirent les uns des autres, comme partout ailleurs, en France ou en Allemagne. La manipulation est assez tactile, pour un résultat que je trouve au final beaucoup moins intéressant que le produit développé par Lightt par exemple… d’autant que cela ne se partage pas encore sur les réseaux sociaux… Malgré leur relative expérience d’Internet , que ce soit en marketing comme (et surtout en éxécution), rien n’est fait quand il s’agit pour une société comme Twitter de sortir de son domaine de compétence, et racheter une société n’est pas toujours la solution. D’autant plus que Facebook a rapidement retiré la possibilité de rechercher ses amis sur leur plateforme pour empêcher de favoriser l’effet viral : pas folle la guêpe, pas d’effet d’accélération d’audience à espérer de ce coté… Même le contenu pornographique semble avoir décidé de venir leur casser la modération ces derniers jours. Dure la vie de startup !
Le blog de Vine : Vine.co
Vendredi : Watsi, la première startup à but non lucratif de YCombinator
Il faut toujours finir sur une note positive, et je suis heureux de parler de la première startup à but non lucratif financée par YCombinator, l’incubateur de Paul Graham qui fait souvent l’actualité dans la Silicon Valley, par son originalité, son coté précurseur, sa personnalité… même si ça me fait bizarre de parler de financer du « non-profit » dans un écosystème où le modèle économique est déjà une grande enigme, alors le non lucratif… Mais soyons positif et parlons de Watsi, dont l’objet est de permettre à des donateurs de financer des traitements médicaux pour ceux qui n’en ont pas les moyens. Il s’agit là d’aider les pays en développement à s’attaquer à la fracture médicale, en clair la grande difficulté de permettre à des populations au Malawi, en Éthiopie ou au Kenya de se soigner avec des traitements quels qu’ils soient, même au moindre coût… Point important : 100% de la donation sert au financement du traitement des personnes qui se déclarent sur le site, que l’on choisit personnellement et à qui on peut donner au moins $5, et il est proposé de faire un suivi sur la façon dont le traitement se déroule. On parle ici d’opérations un peu lourdes, qui peuvent coûter $200, $400. Même si le projet semble à priori fantastique humainement, et que Paul Graham avoue avoir trouvé en Watsi « une des utilisations les plus révolutionnaires qu’il ait vu sur Internet », cette exposition de candidats déclarés aux soins crée un sentiment trouble et surtout ne doit pas nous faire oublier que la solution à ce problème dramatique de l’accès aux soins est plus un problème à régler de façon globale plutôt qu’individuelle, et qu’il ne faut pas relâcher l’effort . Mais restons positif, avons nous dit.
Watsi sur Twitter : @Watsi
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !