Une journée à la Game Developers Conference à San Francisco en images


J’écrivais la semaine passée de l’ouverture d’un nouveau studio de jeux sur mobile par Warner Bros, cette semaine est une nouvelle occasion de se rendre compte de l’invasion du gaming dans la ville célèbre pour ses hippies… et la Silicon Valley toute proche, où se trouvent bon nombres de studis de développement de jeux. La GDC, c’est la Game Developers Conference, un peu l’opposé du salon E3 qui a lieu en juin à Los Angeles, où ceux qui codent prennent la parole, appuyés par les gros « industriels » comme Microsoft, Intel, Facebook, qui viennent faire de l’évangélisme pour leurs propres plateformes.

Microsoft n’est pas venu les mains vides à la GDC : très actif dans le domaine des consoles, il y a un penchant naturel pour parler aux développeurs de jeu, et dans un nombre d’axes très variés :

– la conquête des tablettes,

– le développement d’expérience de deuxième écran avec Xbox Smartglass

– développement de jeux avec Windows Phone

– Utiliser l’In- Application Purchase avec Windows Phone…

Près de 40 mini-conférences en tout !

On vient à la GDC pour se renseigner, écouter les meilleurs spécialistes comme à l’époque des conférences du Web2.0 de Tim O’Reilly qui nous manque un peu, et les cafés et bars en tout genre aux alentours, comme le Savomar sur la photo à Yerba Buena, sont saisis d’assaut pour entamer des discussions de business. Ca sent le business à plein nez, la GDC ! Quoi par exemple ? Les nouvelles solutions de monétisation comme ADColony, Payelp ou FusePowered, de publicité comme Game Advertising Online ou Swrve, des controleurs pour amplifier l’expérience de jeux Android avec Moga, des solutions technologiques comme Havok, tous les secteurs sont couverts, des acteurs nouveaux attaquent le segment du jeu, et ça fait des sollicitations dans tous les sens. Croyez-moi sur parole !

Tous les prétextes sont bons pour « faire du jeu » : ici la chaîne dhôtel Radisson qui sponsorise un hackaton afin de solliciter les développeurs présents à la conférence pour proposer de développer en une journée une expérience de jeu à proposer aux clients de leur hotels, sur iPhone ou Android…

Le vainqueur du concours a proposé une application plutôt sympathique, jugez plutôt…

 

 

L’actualité High-Tech de la semaine : CNN Money, Kleiner Perkins, British Airways, tweets contre X, Warner Bros

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : la diversité des sociétés technologiques dans la Silicon Valley

CNN Money a mené une enquête (sur la base d’un « Freedom of Information Act requests », une sorte de requête publique) qui a démarré en août 2011 avec l’objectif de consulter une vingtaine d’entreprises technologiques de la Silicon Valley. L’objectif était de prendre le pouls de sa diversité en terme d’employés, auprès de 10 grosses compagnies et de 10 de plus petites tailles. Quelques entreprises ont bien voulu y prendre part, parmi elles Intel, Dell, Ingram puis Cisco, eBay… Ce fut assez difficile de réunir ces informations, par exemple en essayant de bénéficier du soutien des autorités en charge, et en se servant d’éléments déclaratifs qui sont normalement obligatoires pour les entreprises de plus de 100 salariés (avec notamment le genre et l’origine ethnique). Des sociétés comme Apple, Facebook, Google, HP, IBM et Microsoft refusèrent de transmettre leurs informations. Le résultat est que les femmes sont sous-représentées, surtout dans les niveaux hiérarchiques managériaux, ainsi que les minorités techniques. Les positions sont majoritairement occupés par des hommes, et caucasien et plus loin dans les pourcentages d’origine asiatique. La Silicon Valley veut elle aussi garder ses chiffres secrets…

Mardi : quand les VCs de la Silicon Valley approvisionnent leurs startups en ingénieurs…

 

Alors qu’en France Xavier Niel crée la sensation en France en annonçcant qu’il va ouvrir une école gratuite dans les technologies, le VC Californien Kleiner Perkins fait parler de lui sur la deuxième promotion d’étudiants ingénieurs, recrutant 34 jeunes pour ce nouveau programme. La diversité semble dans ce cas un peu plus respectée ! Il a été reçu des applications de plus de 120 universités, représentant plus de 1.500 étudiants. L’idée est de recruter les meilleurs profils pour les startups de la Silicon Valley, histoire de pouvoir approvisionner en ingénieurs une région qui en manque cruellement, on ne le répètera jamais assez. Plus de 90% de la promotion 2012 a trouvé un job, l’ensemble est modeste comparativement aux 1.000 étudiants imaginés par Xavier Niel, mais toutes les initiatives sont bonnes à prendre lorsqu’on parle d’éducation, et d’emploi. J’ai assisté à un Hackaton organisé par une équipe de recruteurs sur le même modèle de recrutement de jeunes développeurs de différentes universités, et c’était assez réussi étant donné la qualité des projets qui avaient été développés à cette occasion : il s’agit de SignalFire.

KPCBFellows sur Twitter : @KPCBFellows

Mercredi : British Airways veut sauver l’innovation par du kérosène

 

Parler de la Silicon Valley, c’est aussi savoir parler du pire. Enfin, vu de ma fenêtre. La dernière idée issue d’un génie du marketing nous vient de British Airways, qui vient d’imaginer un mélange entre Ted (vous savez ces conférences qui font briller l’intelligence de ceux qui présentent et qui vous illuminent de savoir), et ce petit coté un peu prétentieux que l’on peut parfois trouver dans cet écosystème unique en son genre qu’est la Silicon Valley : voici « UnGrounded« , un évènement où les 100 personnes les plus remarquables de la Silicon Valley vont s’envoyer en l’air à l’occasion d’un vol San Francisco-Londres, « pour s’emparer des challenges qui vont affecter les prochaines générations d’innovateurs globaux ». Je leur proposerai bien aussi de parler de la pollution des avions et de leur conséquence sur la contribution au réchauffement climatique de la planète,et la  pollution chimique et les problèmes de santé pour les populations survolées. Oui, je sais, je suis parfois un peu rabat-joie. Si, en même temps on passait moins de temps à mettre en avant les problèmes, et plus à les résoudre… bref.

BritishAirways sur Twitter : @BritishAirways

Jeudi : les tweets, causes de pertes d’emplois à San Francisco


Très mauvaise semaine de rubrique, préparez vous à plonger dans les errements du social media, les souterrains bloguesques… suivez bien : dimanche dernier, à l’occasion de la conférence Pycon, qui contrairement aux apparences ne parle pas de ce fameux breuvage qui mélangé à de la bière crée un certain charme, mais qui traite de Python, le langage de programmation, un certaine Adria croit entendre des propos quelque peu misogynes derrière elle…  Elle se retourne, fait un grand sourire, prend une photo et tweet un 140 caractères assassin, dénonçant des propos peu recommandables, se plaint auprès de l’organisation de la conférence. Qui fait sortir les personnes en question (on est aux États-Unis Monsieur, pas de présomption d’innocence), et comme les pauvres avaient mis le T-shirt de leur employeur (une startup de San Francisco), et vu le boucan orchestré autour avec un peu de hashtag, se font virer manu militari (oui, on est aux États-Unis Monsieur). Lesquels s’expliquent par post interposé, ce qui rend l’histoire pas si claire que ça et la mauvaise blague pas évidente… si peu évidente d’ailleurs que l’employeur de la dame, qui est une société de service d’emails dans le cloud censée être au service des développeurs, la licencie dans la foulée parce qu’elle est payée à attirer les développeurs… plutôt que de leur donner des leçons de politesse, à mauvais escient, semble-t-il. Beaucoup de blogs par ci, de tweets par là, 5 jours de discussions stériles et des emplois perdus. Tournez 7 fois vos phalanges avant de tweeter, et réfléchissez bien à quoi on vous paye. Il semblerait qu’elle ait déjà trouvé un boulot.

Twitter

Vendredi : Warner Bros ouvre un studio à San Francisco

 

C’est à n’y plus rien comprendre. Warner Bros vient d’annoncer l’ouverture d’un studio digital à San Francisco, qui va être consacré au « free-to-play » mobile, au jeu social et au jeu web. On a toujours dit, même ici plus haut que les développeurs n’étaient pas légion dans la Baie de San Francisco, mais le facteur d’attraction de la Silicon Valley est définitivement fort Electronic Arts, Zynga, Namco, Konami pour les plus connus, mais il y a aussi énormément de studios avec quelques centaines de développeurs comme Kabam, Crowdstar… il n’y a pas (plus ?) que Los Angeles pour occuper le terrain du jeu sur la côte Ouest des États-Unis. La personne à la tête de ce studio n’est pas un inconnu, puisqu’il s’agit d’un vétéran du jeu mobile notamment en la personne de Greg Ballard, l’homme qui a fait de Glu ce que c’est aujourd’hui… un gros acteur de jeu sur mobiles basé à San Francisco. En même temps, pour faire la guerre comme on dit chez les bloggers, il faut bien être là où ça se passe non ? Ca fera l’affaire des recruteurs, la Game Developer Connection, c’est cette semaine à San Francisco, ça va chasser sec les talents !

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Le buzz vidéo du weekend : une mosaïque à 66.000 pots

Il ne fait jamais oublier une chose élémentaire en technologie : c’est une science faite par les humains, pour les humains. Entre autres. Alors pour se mettre en beauté dans la perspective d’un premier wekend printanier en cette année 2013, j’ai voulu partager une vidéo qui mérite de faire le buzz, et qui a d’ailleurs commencé !

Pour sensibiliser le public à la nécessité de l’accès à l’eau potable pour tous, l’artiste multidisciplinaire Canadien Serge Belo a créé une mosaïque artistique d’eau comprenant 66 000 verres d’eau compostables et biodégradables remplis d’eau de pluie récupérée… dont le résultat est saisissant !

Après le post vertical sur Twitter, le nouveau stream sur Facebook qui nous fait étrangement penser à une version héritée de Myspace, voici le « colored rain water pot stream ». Enjoy!

A vendre à Alberta, Canada : maison et terrain de 1,5 hectares, bitcoins acceptés

J’ai déjà parlé ici de Bitcoin,  une monnaie électronique décentralisée. J’avais évoqué le montant de transactions qui ne cesse d’augmenter sur cette devise et force est de constater que les usages sont en train de se développer, et ce sont les utilisateurs qui s’y collent : un Canadien d’Alberta vient de mettre en vente sa maison son terrain de 1,5 hectares en vente, et il espère être la première personne à faire une transaction immobilière en bitcoins !

Il demande CAD$405.000, ou son équivalent en bitcoins ! « Nous espérons que cette opérations aidera bitcoin à devenir une forme de transaction plus reconnue », a-t-il déclaré. « Si une partie de la transaction s’effectue en bitcoins, cela permettra de réduire son prix ». Au taux de change de $60 le bitcoin, la maison couterait BTC6.750.

La valeur du bitcoin ne cesse d’augmenter désormais. La première transaction en bitcoins effctuée en mai 2010 fut l’achat de 2 pizzas pour BTC10.000. Avec cette somme, il pourrait aujourd’hui largement acquérir la maison de notre ami Canadien.

A une époque où des décisions venant d’autorités comme le Parlement européen ne voit pas d’autre issue pour sauver un système financier comme celui de Chypre que ponctionner une sorte de dîme des temps modernes sur les comptes bancaires des citoyens de ce pays (entre autres), mesure d’ailleurs rejetée par le Parlement… chypriote, il est peut être urgent de réfléchir à ce qui est en train de se passer avec les grands équilibres financiers.

C’est vraiment ce que l’on appelle une tendance…à la hausse ! Alors que l’on continue de s’interroger sur la véritable identité du créateur de ce système (un certain Satoshi Nakamoto), en 2008, inspiré d’autres concepts, des opérateurs comme la société Paymium a obtenu en France l’autorisation d’opérer comme une banque en France, après un accord signé avec notamment la société Aqoba (agréé par la Banque de France) et le Crédit Mutuel. Comme quoi la France n’est pas toujours en retard, en fait, même si je ne suis pas certain que ce soit l’endroit le plus facile pour faire adopter ce type de solution. Et justement… ça vaut la peine d’insister, je pense.

Taux de change (à titre d’illustration) :

Date Cours en euros
7 février 2011 4,15 €
9 août 2011 5,36 €
2 octobre 2011 3,76 €
25 novembre 2011 1,83 €
10 décembre 2011 2,30 €
25 janvier 2012 4,34 €
3 août 2012 8,51 €
15 août 2012 10,84 €
22 octobre 2012 8,94 €
15 janvier 2013 10,97 €
15 février 2013 20,31 €
6 mars 2013 36,56 €

 

L’actualité High-Tech de la semaine : Anyperk, Box et Seedcamp, Twitch, Paypal et Facebook, Mailbox et Dropbox

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Anyperk, un moyen de motiver ses salariés

Le monde du travail a besoin de se réinventer. Chaque nouveau passage en France met à l’évidence les difficultés d’un nombre grandissant d’industries, et surtout les problèmes de motivation des salariés. Au delà du contexte économique, et des méthodes de management locales peu innovantes, alors que la France a été assez novatrice à une époque avec la culture d’entreprise, la discipline d’intéressement est pour l’essentiel restée une loi permettant aux salariés de récupérer une (maigre) part du bénéfice d’une entreprise non reversée aux actionnaires. Une startup de la Silicon Valley a imaginé une plateforme permettant de faire bénéficier aux salariés d’une entreprise des avantages spécifiques auprès d’un certain nombre de marques. Un peu comme ci on avait créé un site web permettant de recenser tous les catalogues des cadeaux du CE (le Comité d’Entreprise, un autre standart français) dont peuvent bénéficier les salariés des entreprises ayant souscrit à ce fameux site web… et sur le principe que ça peut être Noël tous les jours. C’est aussi ça, la Silicon Valley, ça s’appelle Anyperk, c’est basé à San Francisco, c’est plein de fondateurs d’un peu plus de 20 ans, et ça vient de lever $1,4 millions. Elle est simple et belle, la vie en Californie.

Anyperk sur Twitter : @AnyPerk

Mardi : une approche de l’Europe très startup pour Box

 

Je l’ai déjà évoqué dans ces chroniques, l’Europe reste un sujet délicat pour des startups américaines pour qui il est temps de se lancer dans le grand bain du Vieux Continent. Box est une startup qui développe une solution de stockage de fichiers sur Internet. J’ai rencontré l’équipe en mars 2008, soit deux ans après son lancement, et la vague des nouveaux services de sauvegarde de fichiers qui se sont lancés depuis comme Dropbox, entre autres, n’a pas empêché Box de suivre son chemin. Plutôt implanté dans le B2B, ayant levé $284 millions au total donc $125 millions en décembre 2012 avec notamment Intel Capital, de nouveaux bureaux… Le CEO Aaron Levie est un entrepreneur très interessant, comme on en croise souvent dans la Silicon Valley,  il a quasiment commencé sa startup au lycée, et ça marche ! Maintenant l’Europe : Box vient d’annoncer un partenariat avec l’incubateur Européen Seedcamp, basé à Londres, le seul incubateur que je connaisse en Europe qui soit basé sur les mêmes mécanismes des incubateurs de la Silicon Valley qui apportent une vraie valeur (j’attends d’en voir un, enfin, émerger en France). Cet accord avec le Seedcamp va permettre d’atteindre une communauté d’une centaine startups qui se débrouillent plutôt bien, qui pourront utiliser ses services de façon privilégiée, et à l’inverse certaines startups auront la possibilité d’avoir Box comme partenaire, et pourquoi pas comme micro-investisseur. Reste maintenant à s’extirper hors de Londres et du Royaume-Uni et voir comment la communauté des startups et des développeurs permettra de pousser les services sur l’Europe continentale. Box a doublé en un an en Europe depuis juin 2012 !

Box sur Twitter : @BoxHQ

Mercredi : Twitch et ses millions… d’utilisateurs

 

Le jeu vidéo est un marché de niche plein de surprise : les éditeurs de jeu vidéo sont en train de muter dans leurs métiers, les constructeurs de plateformes essayent d’imaginer les fonctionnalités de demain, le joueur lambda recherche des typologie de jeux plus ludiques, mais il reste un consommateur imprévisible (si l’on en croit la courbe de l’action Zynga an NASDAQ), et enfin le jeu sur mobile continue sa progression. Twitch est une plateforme qui s’adresse aux hardcore gamers, les purs et durs, qui se spécialisent dans des styles de jeu, voire des jeux exclusivement. On peut y consulter des informations de toute sorte, s’abonner à des canaux vidéos spécialisés, des programmes de télévisions alternatifs ( avec des compétitions en tout genre…), et si on est fatigué de la publicité on peut même souscrire à leur programme Turbo à $8,99 par mois. Du chat, du shoot, et la startup va bientôt atteindre 30 millions de visiteurs uniques, visualisant environ 1,5 heures de vidéo, pour environ 600.000 broadcasters. Basée à San Francisco, voilà qui va faire plaisir aux investisseurs qui ont mis $15 millions l’année passée. Encore un petit effort, et on entendra parler de Twitch peut être comme cela a été le cas pour Bleacher Report. Et pendant ce temps là, IGN Entertainment change d’actionnaire. Avantage aux petites structures de nos jours…

Twitch sur Twitter : @TwitchTV

Jeudi : racheter, ça va plus vite que recruter


Il est clair que l’enjeu essentiel aujourd’hui dans la tech, « pour faire le prochain Facebook comme on dit », ce n’est pas d’avoir des idées. Vous êtes, en ce moment même, des centaines à avoir précisément la même idée. Vous êtes des petites dizaines à commencer à travailler dessus. Non, clairement, c’est l’exécution qui compte. C’est la rapidité de la réalisation qui fera que votre idée sera la première sur un marché, le leader, et ainsi de suite pour attaquer une nouvelle niche, un nouveau marché. Le même jour, c’est Paypal qui annonce avoir acquis la société de développement mobile Duff Research, basée à Sunnyvale, donc pas bien loin de San José, le QG de Paypal, et Facebook reprend la société Hot Studio, basée à San Francisco. Au dela de l’intuitu personae qui lie les entreprises acquéreuses et rachetées, c’est avant tout un apport de souplesse dans des organisations qui ont besoins d’aller vite. Un apport de flexibilité, un mot tabou en France (et regardez le résultat). Et des dirigeants qui poussent, comme David Marcus à Paypal ou l’ami Mark Zuck… ça pousse sec.

Illustration : copyright Mikhail Shlafer

Vendredi : 100 patates la Mailbox, vive Dropbox!

J’avais parlé ici même de Mailbox et de son buzz de chiffres, la preuve par $100 millions que c’était la bonne stratégie puisque Dropbox, le géant de San Francisco du stockage dans le could, vient d’acquérir la startup Mailbox… Tout ça alors que je viens juste enfin (comme par miracle) d’avoir enfin le droit d’accéder à l’application, alors que je pensais en avoir pour au moins 17 ans à attendre. Peut être qu’ils leur ont déjà prêté des serveurs, allez savoir. Tout ça donne quand même une impression de faire passer la tech pour un grand souk digital, avec les $$$ de la Silicon Valley comme joujoux. Enfin, si tout cela crée de la valeur…

Dropbox sur Twitter : @dropbox

Mailbox sur Twitter : @dropbox (vous verrez…)

Illustration : copyright Mikhail Shlafer

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

La France, ce pays où il fait bon entreprendre… avec Parrot

L’avantage de vivre en dehors d’un pays, c’est de voir un peu mieux ce qui peut s’y passer, d’une certaine façon : ça vous rend plus positif. Plus objectif ?! La Silicon Valley, c’est aussi un lieu de passage pour ces entreprises bleu-blanc-rouge qui viennent se positionner, participer à une conférence, satisfaite de leur positionnement dans un pays où il fait bon développer une entreprise (oui, je parle bien de la France)… en attendant d’aller voir ailleurs, selon les opportunités qui se présenteront, ou pas.

Parrot est une société qui n’était pas si connue jusqu’à son introduction en bourse. Créée en 1994 par notamment Henri Seydoux, issue d’une famille d’industriels connus en France, la société va se positionner sur le marché des appareils sans fils, notamment à destination des véhicules. Et ensuite il y a cette introduction en bourse en 2006. C’est souvent le début des ennuis pour une entreprise, soumise à une logique financière et de reporting, peu propice à s’inspirer de nouvelle tendances industrielles, et qui recherche plutôt les moyens de creuser encore plus profond les sillons d’une rentabilité que la compétition mondiale a tendance à malmener.

Pas chez Parrot, au contraire. Quand on y regarde de plus près, la société n’a cessé d’innover dans des produits utilisant la technologie sans fil pour différents usages, avec un mot d’ordre : faire de beaux produits. Des enceintes Zikmu par Philippe Starck, des cadres digitaux avec Martin Szekely… et enfin, l’AR Drone en 2010. Un drone hélicoptère commandé par iPhone avec quelques éléments de réalité augmentée intégrés, vendus en centaines de milliers d’exemplaires. Le même concept du sans-fil, avec cette fois la volonté d’apporter une nouvelle expérience de jeu, non plus derrière un écran mais en action réelle. La stratégie est d’investir dans un nouveau segment mais en y apportant un caractère disruptif. 2012, l’année du lancement du casque audio Zik, avec Philippe Starck.

Et enfin, 2013, encore le CES, le show techno de Las Vegas qui réussit si bien à l’entreprise qui sait aussi communiquer se développer (prudemment) à l’international, sur un nouveau segment : le jardinage et Flower Power, qui n’est pas un slogan hippy des 60’s mais bel et bien un nouveau produit. Pourquoi ? Pour vous aider à mieux jardiner, grâce à la technologie.

Écoutez un peu Guillaume Pinto, le CTO soi-même…

Parrot, c’est un peu la fameuse entreprise du 3e type d’Hervé Seryieyx et Georges Archier. Il n’y a pas que Zappos aux États-Unis pour démontrer ce qu’est une culture d’entreprise innovante. On sent bien chez l’équipe, quand on parle aux personnes du marketing par exemple, qu’il s’y passe quelque chose. Les ingénieurs sont valorisés dans leur travail, ils viennent aux trade-show, ils font la démonstration des produits sur lesquels ils ont travaillé. Ils peuvent voir de leurs yeux le resultats d’une R&D qui vous coince en général dans les labos, loin des yeux du public. Pas chez Parrot. Chiffres d’affaires en progression, résultat net positif à 24 millions d’euros en 2012, action autour de 27 euros. R&D en France, toujours.

Ils excellent même dans le marketing viral. Alors une autre vidéo, pour le plaisir.

Cette nouvelle rubrique se veut fraîche, et je souhaitons lui longue vie ! Vous êtes une société Française de passage dans la Silicon Valley ? Contactez moi !

Le buzz du jour aux États-Unis : « Emma »

Il y a toujours une limite à attendre de la technologie, et à ceux qui sont « tout iPad », tout digital, tout numérique, regardez cette vidéo bien Française qui visiblement fait l’objet d’un buzz dans les médias US… Je vous laisse savourer, surtout pour ceux qui n’ont pas eu la chance (pour une fois) d’étre (encore) atteint par ce message publicitaire…

 

Du Bleu Blanc Rouge dans la Silicon Valley : TapCanvas avec Adrien Cahen

Le flux d’entrepreneurs, de développeurs, ou de chercheurs de fortunes qui viennent tenter l’expérience dans la Silicon Valley ne s’arrête jamais. Parmi eux, beaucoup de Français, et je propose de les rencontrer, et d’écouter ce qu’ils ont à partager !

Adrien Cahen est une personne à rencontrer… si on arrive à trouver un créneau disponible, car comme beaucoup de personnes ici, il a beaucoup à faire, surtout quand on se lance dans le grand bain de la startup. Après un beau parcours de « web developer ++ » en France, Adrien a fait partie des équipes de Yahoo! pendant presque 4 ans en Californie, pour arriver ensuite chez Twitter… mais non, pas plus de 2 ans, car il avait mieux à faire surement : tenter le grand saut de l’entrepreneuriat, l’objectif de tant de développeurs doués vivant au royaume des geeks !

Adrien a démarré sa nouvelle « venture » en février de l’année dernière avec un partenaire qui n’est pas inconnu en la personne de Josh Merrill, l’homme qui a fait Mogotix, une startup qui a fait parler d’elle avec son application mobile permettant de gérer des évènements. Ils se sont trouvés notamment grâce à un site web de recherche de talents techniques qui marche plutôt bien à San Francisco, en l’occurrence WhiteTruffle, avec, là aussi un Français à interviewer bientôt, Alex Deve.

J’ai retrouvé Adrien il y a quelques mois leur du lancement de Tapcanvas chez AOL à Palo Alto. TapCanvas, c’est une plateforme pour aider les personnes sans connaissances techniques spécifiques à construire leur application mobile. Il y a beaucoup d’acteurs dans ce segment, la spécificité de TapCanvas réside dans le fait qu’ils utilisent des technologies web comme HTML5 pour aider à construire des applications utilisables sur mobiles en général et non pas à destination exclusivement de l’AppStore ou autre Google Play. Un partenariat vient de se signer avec la société Eventbrite de San Francisco (un concurrent de Mogotix en quelques sorte, c’est comme cela dans la Silicon Valley…) pour la création d’applications dédiées aux évènements. La boucle est bouclée, TapCanvas est en quelque sorte la possibilité de « scaler » le concept de Mogotix (un modèle qui puisse trouver un marché de croissance). Un premier financement d’amorce à $200K a financé les développements, et c’est désormais un autre tour de financement à suivre prochainement pour aller encore plus loin.

Vous pouvez vous enregistrer sur la plateforme et l’essayer, c’est (encore) gratuit.

NB : je m’excuse de l’enthousiasme qui m’a fait utiliser un mot peu journalistique vers la fin de l’interview, la passion m’a emporté une fois de plus…


L’actualité High-Tech de la semaine : la Maison Blanche, Roku, l’état du Colorado, Matterport et Facebook

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : l’affaire du déblocage des téléphones aux États-Unis

 

Une loi votée aux États-Unis en 1998 appelée le Digital Millennium Copyright Act (DMCA) a pour objectif de légiférer autour de la propriété industrielle et de ses conséquences dans le domaine digital, et à ce titre lutte contre les violations du droit d’auteur. A ce titre, le déblocage des nouveaux téléphones (afin de mettre une carte SIM d’un opérateur téléphonique différent de celle vendue avec le téléphone), dont les iPhones sont l’objet d’un véritable culte de la part des hackers, est donc devenu illégal pour tout téléphone acheté après le 26 janvier 2013 (sinon 5 ans de prison et $500.000 d’amende). On ne peut pas dire que la mesure ait véritablement plu au royaume des geeks, et une pétition a été lancée par Sina Khanifar (qui est notamment co-fondateur OpenSignal, une société qui relève une cartographie mondiale des réseaux téléphoniques grâce au concours de ses utilisateurs) pour exiger l’annulation de cette décision. Le fait de pouvoir débloquer son téléphone se justifie lorsque l’on voyage (les tarifs de communication à l’étranger sont clairement abusifs), et une véritable industrie s’est installée autour de cette afin de laisser la liberté de changer d’opérateurs au besoin… ce qui est possible aujourd’hui en France. Sina vient de recevoir un renfort de poids, après avoir rassemblé 114.000 votes,  en la personne de… la Maison Blanche : « It’s time to legalize cell phone unlocking« , il est temps de légaliser le déblocage de téléphone, qui nuance toutefois quelque peu la liberté totale de changement qui devrait être pratiquée, mais c’est un support de poids en faveur des consommateurs. Cela devrait contribuer à faire revenir le législateur en arrière (la Federal Communications Commission et le Department of Commerce’s National Telecommunications and Information Administration).

Sina Khanifar sur Twitter : @Sinak

Mardi : Roku lance un nouveau boîtier à $99

 

A force de vivre aux États-Unis, on prend un certain nombre d’habitudes en terme de divertissements et de facilité d’accès à un certain nombre de plateforme qui proposent des alternatives à une télévision qu’il est impossible de regarder tant la dose de publicité est intense. Insupportable. Le retour en France est toujours un peu décevant, avec sa fragmentation due aux acteurs donnant accès à Internet au fameux Triple Play (chacun défend son pré carré, et cela limite le choix), et à une législation qui empêche de bénéficier de films récents sur des plateformes de vidéo à la demande… il faut bien nourrir la chaîne de valeur (ventes de DVD, etc.), même au détriment du plaisir du consommateur. On accuserait peut être les diffuseurs « online » de tuer l’industrie du cinéma, comme on accuse « Amazon d’être le fossoyeur du livre en France »… Plaintes d’aveugles, de mon point de vue, sur l’évolution d’une consommation qui évolue, et c’est à l’industrie de s’adapter. Aux États-Unis, il y a notamment Roku qui vient de lancer la troisième version de son boîtier donnant accès à un certain nombre de solutions de vidéo à la demande et de chaînes, dont Netflix, Amazon Instant Vidéo, Hulu (qui rassemble un certain nombre de séries TV et de films), Vudu (autre offre de  programmes à la demande), etc., qu’il est possible de visionner en connectant un casque audio sur la télécommande… et surtout indépendante de tout fournisseur d’accès à internet. Du tout en un, du programme à l’infini. Une fois le boîtier de $99 en votre possession, vous pouvez souscrire aux différents services accessibles. Un vrai bouquet numérique !

Mercredi : Le Sénateur du Colorado nous refait-il le coup d’Iznogoud ?

Il n’y a pas que la presse Française, entre autres, pour interpeller les pouvoirs publics et prendre en exemple jalousement la Californie et sa Silicon Valley. VentureBeat titre : « Pourquoi le Colorado est la nouvelle Silicon Valley » à l’occasion d’une interview de John Hickenlooper, Sénateur du Colorado. Il n’est naturellement nullement question dans ses propos de proclamer une telle bêtise, il vient simplement d’initier un fonds d’un montant de $150 millions pour investir dans des startups du Colorado, où il a été élu en janvier 2011. Une partie de ces fonds vient d’argent privé, une autre part provient du programme de retraite de l’état du Colorado. La pression fiscale en Californie devient quelque peu difficile pour les startups, car il faut rappeler que la Californie à un déficit d’environ $28 milliard à supporter. Le Colorado peut être une solution pour héberger des startups, mais il y a encore à faire a priori pour faire évoluer l’écosystème, hormis un système éducatif décrit comme progressiste. Les états de Georgie, du Maryland et du Vermont ont déjà initiés ce genre de fonds.

Jeudi : Matterport et son système de scanner en 3D lève $5,6 millions


J’ai eu le plaisir de découvrir Matterport l’été dernier, soit quelques mois après sa sortie de l’incubateur de Paul Graham, YCombinator. Il s’agit d’une technologie permettant de  « scanner » un lieu, des objets et de les restituer en 3D. L’application a été pendant quelques mois en phase de beta test avec un certain nombre d’industriels (il s’en est fallut de peu pour que l’un d’entre eux soit Français…). Il est possible de pré-commander une caméra sur leur site web, qui devrait être livrée à l’été prochain. En attendant, la série A devrait permettre à l’équipe d’aller plus loin dans l’exploration des différents marchés que peut ouvrir une solution permettant d’utiliser une technologie capable de créer des modèles 3D depuis des espaces existants.

Matterport sur Twitter : @Matterport

Vendredi : la marche forcée de Facebook

 

Après le lancement depuis Menlo Park d’une nouvelle version d’affichage du contenu publié sur le mur de Facebook (photos plus grandes, choix du contenu visualisé, meilleur cohérence entre le site web et les différentes version mobiles), et le jour de l’annonce du rachat de l’équipe qui a développé Storylane (le produit ne sera pas intégré à Facebook, et l’accès y est désormais fermé aux nouveaux utilisateurs), un produit censé aider « les individus à partager (sur les réseaux sociaux) les choses qui comptent », Facebook a lancé un nouvel appel de pied aux développeurs via Open Graph. En effet, les développeurs auront accès à plus de fonctions, plus exactement de verbes disponibles à travers le système de Facebook à savoir « run », « walk », « bike » (pour le fitness), « read », « rate », « quote », « want to read » (pour les livres) et « rate », « want to watch » (pour les films et la télé). Attendez vous à plus d’applications Facebook pour venir apparaître sur vos mur… et passer encore plus de temps sur votre réseau social préféré. L’audience, c’est de l’argent, et Facebook se doit d’explorer toutes les expériences utilisateurs possibles pour maintenir la fameuse courbe de croissance dans dans la perspective d’une bonne forme financière.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Le joujou « made in Silicon Valley » du weekend : Scoot & Doodle

Le weekend arrive, et il n’est pas toujours ensoleillé dans ce beau pays qu’est le France. Quoi faire, quand on a envie de rester sous la couette, avec son portable accroché ? Si vous êtes familiers des outils Google, notamment des nouvelles fonctionnalités offertes par la gamme de produits Google+, je vous propose d’essayer un produit très rigolo imaginé par de créatifs designers basés à San Francisco, Scoot & Doodle.

Le concept est simple : utiliser Google Hangout pour se lancer dans une session de dessin collectif sur Internet !

Regardez plutôt…

Le plus drôle dans l’histoire, c’est d’apprendre que cette petite équipe vient de lever $2,25 millions, financés par Pearson, et un généreux donateur de la Silicon Valley qui a souhaité rester anonyme.

Cela ne va pas aider mon travail qunad j’explique aux startupers Français qui ne cessent de taper régulièrement à ma porte pour me demander s’il est facile de lever des fonds dans la Silicon Valley, « parce qu’en France, il n’y a pas d’argent » (ce qui est faux naturellement). C’est toujours la même chose : bien sûr qu’il y a beaucoup de riches individuels qui peuvent devenir vos business angels de demain, mais c’est avant tout une question de connection. Et une connection, ça ne se crée par comme cela, cela demande du temps… donc de l’argent. Alors pensez à bien regarder autour de vous avant de vouloir aller voir ailleurs !

La bonne nouvelle, c’est de voir une société comme Pearson, leader mondial dans le domaine de l’éducation, prendre position sur des projets marginaux comme celui-ci. Les gros industriels ne sont pas toujours actifs dans l’écosystème des startups pour s’approprier des concepts, mais bien y investir.

Les fonds seront utilisés pour faire grossir l’audience (SEO, SEO, achats de traffic…) et pour développer le produit sur mobile. 25 minutes de session en moyenne lors de la première utilisation, 32 minutes en moyenne lors des suivantes, un petit million d’utilisateurs… difficile de connaître les intentions de monétisation d’un produit qui fait penser à des « startups best users » comme Draw Something dont le seul espoir est de trouver des investisseurs réinjecter des fonds grâce aux métriques, ou des  acquéreurs comme Zynga pour espérer devenir quelque chose de durable. Bon, maintenant, il y a Pearson au capital, l’histoire est un peu différente, dans la perspective où il se positionnerait comme partenaire « industriel »… et non financier.

Comme je dis toujours, à suivre !

S’il y a des volontaires pour essayer ce joujou digital, contactez moi !