Petit regard en arrière sur le paiement et le mobile

Quel est le pourcentage de transactions par carte de crédit et de débit sont payées avec un téléphone mobile ? Environ 2% des volume des cartes de débit et de crédit aux États-Unis en 2013, et 4 % dans le monde, selon les estimations BI Intelligence. Les chiffres semblent faibles, mais pour les cinq dernières années, les transactions mobiles ont connu une croissance annuelle moyenne de 118% aux États-Unis.

Qu’est-ce qu’un paiement mobile ? Un paiement mobile se produit quand un appareil mobile, connecté à Internet est utilisé pour faciliter une transaction qui, autrement, aurait eu lieu en utilisant une carte de crédit physique, un chèque ou des espèces , dans un magasin ou point de vente. Les transactions mobiles constituent une catégorie plus vaste qui inclut ces paiements, mais inclut également le commerce mobile, ou e-commerce canalisé par une application ou un site mobile (par exemple, l’application iPhone d’Amazon).

Les consommateurs utilisent ils vraiment ces solutions ? Les utilisateurs de smartphones commencent désormais à prendre conscience de ces portefeuilles mobiles (les wallets), des applications de paiement, et des QR codes pour faciliter les achats en ligne et hors ligne. La plus célèbre en ce menent est celle qui permet de payer ses consomations dans les magasins Starbucks. Cependant, l’utilisation globale est encore faible.

Et les commerçants ? Des données d’enquêtes récentes montrent que les deux cinquièmes des petites et moyennes entreprises américaines ont adopté des lecteurs de cartes.

Qui sera le vainqueur dans cet espace ? Les startups spécialisées dans les paiements bénéficient d’une croissance massive et aident à pousser l’innovation de l’avant. Une vague de fusions et acquisitions est à attendre dans ce domaine aux États-Unis.

Quelle est la “vitesse” de cette innovation ? Ça bouge tout le temps. Par exemple , la nouvelle offre « Payer avec Amazon » d’Amazon permet à ses 215 millions titulaires de comptes d’Amazon actifs permet d’utiliser leurs informations de paiement, comme ils font leurs achats sur leur PC et les appareils mobiles sur différents sites de commerce électronique et autres applications mobiles.

La disruption est elle toujours possible ? Oui. Prenez l’exemple du NFC qui n’a pas réussi à décoller, mais il y a désormais la technologie Bluetooth iBeacons d’Apple qui va pouvoir réussir à percer…

Les spécialistes s’accordent pour dire que le paiement sur téléphones portables n’est pas encore “mainstream”, adopté du grand public. Le site web Business Insider s’est amusé à répertorier les critères qui comptent en ce qui concerne le paiement sur mobile :

– Facturation des opérateurs : le consommateur paie par SMS et la dépense est ajoutée à sa facture de téléphone. Ce type d’usage est commode pour une variété de cas d’utilisation spécifiques (pour atteindre les personnes non bancarisées, surtout les adolescents, le e-commerce et les jeux), mais il est freiné par les frais additionnels.

– Communication en mode NFC : le consommateur peut payer au moment de la vente en agitant son téléphone devant une borne. Mais le NFC a été “survendu” : ce n’est pas plus pratique qu’avec sa carte, et les nombreuses entreprises qui veulent un morceau du gâteau du NFC annulent les efforts des uns et des autres sur la facilité d’usage.

– Applications : le consommateur utilise une application sur son smartphone pour payer, généralement en scannant un code-barre à la caisse. Ceci est particulièrement utile pour les entreprises et les détaillants, car elle leur permet d’offrir des primes de fidélité et des réductions en plus du paiement.

– Les lecteurs de cartes : mis au point par Square, et avec les entrées récentes d’eBay (PayPal), Intuit, et Verifone, ces solutions permettent aux commerçants de recevoir des paiements en branchant un lecteur de carte dans un smartphone ou une tablette. Ils sont très pratiques (glisser une carte de crédit fait déjà partie du comportement du consommateur de base) et fonctionne sur le réseau de cartes de crédit existant. Les sociétés de lecteurs de cartes peuvent offrir des services à valeur ajoutée en plus des paiements pour stimuler l’adoption par les commerçants et les consommateurs.

Douglas Quinby, VP for research chez Phocus Wright, a posé la question suivante lors d’une conférence rassemblant des responsables de compagnies aériennes et de compagnies hotelières : “Est-ce que l’une de vos organisations, dans le monde, utilise l’une des solutions de paiement sur mobiles, tels que le NFC, un service de lecteur de carte, ou un service de transfert de compte à compte ?». Personne n’a répondu, ni levé la main.

Dans le cadre d’une enquête lancée au 4ème trimestre 2012 au 1er trimestre 2013, sa société a posé une série de questions concernant les méthodes de paiement mobile spécifique à l’industrie, et à ses intentions futures pour l’utilisation de systèmes de paiements mobiles, ou facturés à un service tiers, lecteur de carte mobile (par exemple GoPayment et Square), et les solutions de paiement sans contact (tel que NFC). Jusqu’à présent, l’intérêt de l’industrie mondiale du voyage pour le mobile comme méthode de paiement n’est pas statistiquement significatif. Une petite minorité de répondants (un peu plus de 10%) ont indiqué certaines intentions futures à mettre en œuvre des services de paiements mobiles. Certains indiquent même ne pas avoir connaissance des différentes solutions disponibles.

83% des utilisateurs de Yelp aux États-Unis, selon une étude récente de Nielsen, font parfois l’achat auprès d’une entreprise locale après l’utilisation de Yelp. Sur mobile, les services localisés de Yelp sont encore plus pertinents, faisant de l’entreprise de San Francisco un indicateur de l’énorme opportunité financière dans le marketing local mobile. La base d’utilisateurs mobiles de Yelp a grimpé à 10,4 millions en juin 2013. Yelp est désormais en concurrence sérieuse avec les services locaux de Google, et est en tête-à-tête avec Foursquare, qui a construit sa propre plate-forme publicitaire.

Les publicités locales sur les appareils mobiles représentent 40% de l’inventaire publicitaire locale globale de Yelp dans le dernier trimestre publié. Cela représente une hausse de 25% en seulement deux trimestres.

L’actualité High-Tech de la semaine : Twitch.tv, Mark Pincus, Box, Adobe, MongoDB

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Twitch.tv, une deuxième spin-off de Justin.tv

 

Voila-t-y pas que Justin.TV vient de nous faire le nouveau coup de la spin-off qui cartonne. Le fameux Justin Kan, qui avait fait tant parlé de lui  en 2007 en faisant du live vidéo 24-7 de sa propre vie, avec une webcam attachée à sa tête, s’en sorte plutôt bien avec sa société. Il est même devenu un expert dans la spin-off qui tourne au succès, avec Socialcam, avec 3 salariés sortis de sa startup rachetée $60 millions en juillet 2012, et maintenant Twitch.TV, dont on a déjà parlé ici. Cette fois ci, c’est $20 millions qui sont sortis de la boite magique de quelques investisseurs pour faire de ce qui était une niche d’utilisateurs sur Justin.tv un nouveau grand média dans le domaine du jeu vidéo et espérer une sortie à la Bleacher Report (racheté par Time Warner pour $175 millions. Twitch.tv, c’est désormais 45 millions de visiteurs mensuels sur leur site, qui diffuse des programmes vidéo dédiés au jeu vidéo. La dernière fois que l’on parlait de Twitch.tv (donc en mars 2o13), on citait le chiffre de 20 millions… Il est possible d’y suivre des joueurs en train de participer à un jeu en réseau, suivre des shows, des conférences,… Tout, tout, tout, je vous dirais tout sur le gaming ! Une incroyable réussite d’audience, un taux de croissance à la sauce Silicon Valley, et les $20 millions sont un signe d’un décollage attendu dans les 12 mois qui vont suivre. Certains joueurs sont payés pour jouer tout en étant diffusé sur Twitch.tv, et pas pour des clopinettes : un signe de monétisation qui sent bon ! Coté diffusion, c’est 35% d’audience en Europe de l’Ouest, 10% d’audience en Europe de l’Est, 13% en Asie et le solde en Amérique du Sud notamment. Mais il ne faudra pas mollir : “Video is not a cheap business” indique le COO. Les 20 millions seront vite dépensés !

Suivre Twitch.tv sur Twitter : @Twitch.tv

Mardi : si c’est Mark Pincus qui le dit…

 

Mark Pincus est le fondateur de Zynga, sa 4ème startup. Zynga, c’est le jeu sur Facebook, des centaines de millions de joueurs, dont certains n’avaient encore jamais joué sur des consoles de jeu. Zynga, c’est une introduction en bourse en 2011, un chiffre d’affaires qui dépasse le milliard de dollar et un bénéfice de plus de $400 millions cette année là. Et puis c’est une action qui se fracasse à un peu plus de $3, un leadership perdu dans le monde du « casual gaming » au profit de King.com ou encore Supercell, un poste de CEO transmis à un ancien VP de Microsoft. Et au passage d’une conférence en Israël, cette phrase : « I’m bored with games ». « Les jeux m’ennuient ». Je sais bien que les journalistes font parfois un mauvais travail, et qu’il est dangereux de sortir une phrase de son contexte. Mais ce constat est tout un symbole. Alors qu’on lui proposait de préciser son propos, quitte à se rétracter, il a maintenu son ennui vis à vis des jeux alors que Farmville ou encore Cityville semblait satisfaire sa curiosité, il reste à la recherche de « sa prochaine obsession ». Il a été maintes fois prouvé que les jeux développés notamment par Zynga faisaient appel aux mêmes mécanismes psychologiques que ceux similaires à l’addiction (drogue, sexe, et autres…). Mark Pincus n’a visiblement trouvé sa satisfaction dans la roadmap actuelle fixée désormais par son successeur, Don Mattrick. Ennui passager, ou symbole d’une industrie qui décline alors que certains semblent croire à leur belle étoile, comme King.com qui songe à une introduction en bourse, ou encore Softbank qui vient de prendre 51% de Supercell pour $1,53 milliard. Le jeu, ce n’est peut être pas une industrie bon marché comme dit plus haut, mais ça en fait tourner la tête à plus d’un. Mais plus celle de Mark Pincus pour le moment…

Suivre Mark Pincus sur Twitter : @MarkPinc

Mercredi : Box veut soigner grâce à son cloud

 

C’est une course contre la montre que se livrent Dropbox, Box, et autres « box » quelque chose… Enfin je ne veux pas dire les box de nos opérateurs chéris en France (les Orange, SFR et autres) qui sont loins d’avoir vraiment compris comment faire adhérer ses utilisateurs à des services de stockage sur Internet… dans le cloud. C’est assez simple de différencier Dropbox et Box : la première a pris le chemin de l’acquisition du consommateur final. La voie dorée mais périlleuses et très chère du BtoC. Box, c’est le monde de l’entreprise, le panneau publicitaire sur la 101 qui vous amène de San Francisco vers la Silicon Valley, et l’exploration des niches « enterprise ». Box vient de confirmer les premiers accords signés dans le domaine médical en avril 2013 avec des applications relatives au domaine médical par l’addition de 13 nouveaux. Ces applications utilisent les espaces de stockage de Box suite à sa mise en place de mesures lui permettant d’être compatible dans le domaine médical. Pour enfoncer le clou un peu plus, Box vient de lancer un challenge pour les développeurs avec un gain de $100.000 à la clé avec la collaboration de Dignity Health, une société de logistique dans le domaine médical et de l’association Social+Capital Partnership. La startup vient même d’embaucher une ancienne responsable de Google Health pour gérer sa stratégie dans ce vertical… plutôt sérieux, comme approche, non ?!

Suivre Box sur Twitter : @BoxHQ

Jeudi : Adobe se fait hacker

A une époque où tout le monde hurle après la NSA pour son excès de zèle dans sa mission de protection de la sécurité des citoyens américains, ou par contre à l’opposé personne de s’offusque du culot du fondateur de Facebook qui veut faire rentrer 5 milliards d’individus encore manquants dans sa collection Panini de la conquête du monde, les hackers continuent leur travail. Et les grands d’Internet de ce monde, un à un, se font prendre la main dans le sac de l’incompétence de protection de vos données personnelles. Le grand vainqueur du moment : Adobe ! Pas moins de 3 millions d’utilisateurs ont vu leur données sensibles comme leurs coordonnées bancaires rendues disponibles dans les réseaux non pas sociaux mais parallèles… « Sky is the limit » pour les uns, mais la sécurité semble être une vaine occupation face à une armée de « décodeurs » plus malins les uns que les autres. « Adobe n’est pas certain » que les coordonnées de carte bancaire puissent avoir été récupérées… ça leur fait une belle jambe, aux clients d’Adobe, pour qui les démarches vis à vis de leurs banques ne sont jamais choses faciles. Ca ne va pas donner confiance aux internautes tout ça, et ça prouve bien que les utilisateurs vont devoir s’armer de leurs propres solutions de protection de données.

Suivre Adobe sur Twitter : @Adobe

Vendredi : MongoDB et ses $150 nouveaux millions

 

La valse des investissements ne faiblit pas, à l’heure où il est essentiel pour les VC de la Silicon Valley et d’ailleurs de de positionner sur les offres de Software as a Service, de cloud computing… et le terrain de jeu est assez vaste ! Dans le cas de MongoDB, un système de gestion de base de données utilisé par les plus gros tels que  CraigslisteBayThe New York Times, Cisco, Forbes, ça fait quelques mega datas à mettre en ordre et à partager, dans une niche où il est plus qu’urgent de frapper fort à renfort de marketing et de recherche pour apporter dans les plus brefs délais les meilleurs fonctionnalités par rapport à la concurrence, Arrivé à un certain niveaux de nombres d’utilisateurs, les besoins en investissements deviennent vite exponentiels, et seul le capital risque peut apporter une solution financière rapide et conséquente : ni les banquiers ni les introductions en bourse ne sont des solutions pour des « encore-un-peu-startups » comme MongoDB. Quoi que, c’est désormais plus de 300 personnes qui y travaillent. La spécificité de cette levée de fonds assez significative (quoi que, encore une fois) est de voir apparaître Salesforce, EMC et Redhat aux cotés des habituels Sequoia ou encore Intel Capital. Ca promet de sacrées discussions entre actionnaires et une belle bagarre pour figurer au Board et faire que tout ce petit monde pousse dans le bon sens. L’argent ne fait pas toujours le bonheur, dans le monde des startups. Ca commence à se savoir de plus en plus. Cette levée de fonds faire de MongoDB l’une des startups la plus en vue de la Côte Ouest… avec des dollars plutôt  colorés Côte Est : la Silicon Valley reste la plus grosse pompe à fric des États-Unis, qui qu’on en dise !  L’offre de MongoDB est assez claire, et le marché de la data reste encore à prendre tant il est vaste. A suivre !

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Petits échanges entre Om Malik et Kevin Systrom, CEO (toujours) d’Instagram

Om Malik, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est un jeune homme de 47 né à New Delhi, désormais citoyen américain, et l’un des sages de la Silicon Valley depuis quelques années déjà. Fondateur du blog consacré aux nouvelles technologies GigaOm, un puissant média de la région, il ést également partenaire du fonds d’investissement True Ventures, qui investit essentiellement dans des startups en phase de démarrage.

C’est désormais le troisième épisode de la conférence Roadmap, organisée par Om Malik et son équipe. Om a la capacité de mettre les grands de cette Silicon Valley en confiance, et de nous gratifier d’échanges de très haut niveau, par sa capacité à examiner chaque sujet très simplement : le cloud, le mobile, le jeu, leurs business modèles, leur écosystème, et ceci loin de tout le brouhaha qui rend parfois un peu surréaliste la banlieue Sud de San Francisco. Mais il sait également amener ces confidences qui font la différence. Et avec Kevin Systrom, ce n’est jamais une déception. Enfin d’habitude.

Kevin Systrom est un de co-fondateurs d’Instagram. Kevin évoque dans l’interview « l’histoire de l’Internet »… Instagram a surtout été l’un des meilleurs coups réussi dans cette courte période qu’est « l’histoire d’Internet » par le rachat d’une startup de 15 personnes développant une application ayant 35 millions d’utilisateurs. Même si au rapport du prix de la transaction ($1  milliard) avec le nombre d’utilisateurs, d’autres entreprises par le passé ont fait bien mieux comme le prouve ce diagramme :

Par contre, quand on regarde le prix par salarié :

Ce diagramme n’a d’autre conclusion de montrer à quel point le 15 salariés de l’époque se sont partagés un vraiment gros gâteau. Ils sont 60 maintenant, et à la grande surprise d’Om, le patron de Kevin Systrom, c’est Mark Zuckerberg. Et ça nous l’a changé, le Kevin, qui se met à nous parler comme le Zuck : « Instagram est une société de communication. Ce ne sont pas des photographies que les utilisateurs publient, ce sont des messages transmis à travers le monde ».

« Nous voulons résoudre les problèmes des gens ». Vous avez déjà entendu parlé comme ça, n’est-ce pas ? Et qu’est ce qui arrive, quand un leader d’Internet se met à parler comme ça ? Et bien ça veut dire qu’il va vous servir de la publicité, ce qui est le cas d’Instagram qui est en train de la mettre en place aux États-Unis. “Most of the ads on the Internet we mostly ignore.” : nous ignorons la publicité en général, nous dit-il. Alors pourquoi en mettre ? Facebook ne fait-il pas le travail suffisamment ? Je pense qu’Om en souhaitant à deux occasions « bonne chance » à Kevin sur ce dossier affichait clairement sinon sa déception du moins un questionnement sur ce sujet. Path, l’autre acteur de la Silicon Valley du partage de photos sur mobile (étrangement Dave Morin était absent de cet épisode de Roadmap alors que sa startup est une cliente idéal pour cet évènement), ne sait pas non plus se « dépatouiller » sur les moyens de faire de l’argent avec ses utilisateurs. Hormis vous faire acheter des émoticons en 3D ou vous évitez d’en avoir, de la pub. Et lui n’a pas Facebook derrière lui.

C’est fou comme ces brillants entrepreneurs de la Silicon Valley manquent d’inspirations quand il s’agit de faire rentrer de l’argent dans la maison. C’est pour cette raison qu’ils sont tous dans le numéro du serpent et la course au chiffre pour se faire racheter par plus gros et plus riche que soit. C’est bien dommage pour Internet que peu de gens arrivent à tirer en dehors de cette sphère « bullesque » qui n’a pas beaucoup changé depuis les années 2000.

Bien que Kevin nous parle toujours d’Instagram comme une entité indépendante au sein de Facebook, avec 60 personnes, l’essentiel du management de l’équipe vient de Facebook, donc il faudra bien s’attendre un de ces jours à un fusion définitive d’Instagram au sein de Facebook… Certainement une histoire d’écritures comptables, car il faut bien prouver dans les chiffres la permanence de la valeur du prix d’acquisition dans les comptes de Facebook, qui ne peut pas se permettre une quelconque variation de sa valeur en bourse, alors que la situation a plutôt bien été redressée à ce sujet.

Je pense ne pas avoir été le seul déçu par les réponses de Kevin Systrom sur ce qui va suivre pour Instagram, et ce n’était pas nécessairement lié à une baisse de forme de Kevin. Mais simplement, à l’exemple de la mise en place de la possibilité de poster des vidéos sur Instagram, le réseau social ne fait simplement plus tant le buzz, hormis le fait d’avoir une belle base installée qui continue sa route, pleines de « selfies » et autres « bouffies ». Et encore, vous n’avez pas vu Frontback, c’est pire que Barnum la-dedans.

Là ou je trouve que Kevin a raison, et pas uniquement pour Instagram : « Proximity and Location are the next opportunities ». La clé du succès notamment pour les applications mobiles, mais également les sites web associés, se trouve dans les moyens mis en oeuvre pour solliciter la proximités et tout ce qui est local. La monétisation, elle est quelque part par là ! J’ai cru rêver sino m’étrangler en entendant : “Don’t just think about data and how it benefits the company. Think about how it benefits the consumer.”. Je suis curieux de voir ce qu’Instagram pourra proposer à ses utilisateurs pour apporter le bénéfice de la données à l’utilisateur (un peu à l’exemple de Ness et son « machine learning ». Un éclair de lumière dans une interview trop teintée de « BS training », je suis désolé de le dire.

 

Petits échanges entre Om Malik et Jack Dorsey, CEO de la société Square

Om Malik, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est un jeune homme de 47 né à New Delhi, désormais citoyen américain, et l’un des sages de la Silicon Valley depuis quelques années déjà. Fondateur du blog consacré aux nouvelles technologies GigaOm, un puissant média de la région, il ést également partenaire du fonds d’investissement True Ventures, qui investit essentiellement dans des startups en phase de démarrage.

C’est désormais le troisième épisode de la conférence Roadmap, organisée par Om Malik et son équipe. Om a la capacité de mettre les grands de cette Silicon Valley en confiance, et de nous gratifier d’échanges de très haut niveau, par sa capacité à examiner chaque sujet très simplement : le cloud, le mobile, le jeu, leurs business modèles, leur écosystème, et ceci loin de tout le brouhaha qui rend parfois un peu surréaliste la banlieue Sud de San Francisco. Mais il sait également amener ces confidences qui font la différence. Et avec Jack Dorsey, c’est du petit lait.

Jack Dorsey est un de co-fondateurs de Twitter, qui veut devenir le maire de New York, et qui a lancé en 2009 Square. Square est la société dont on parle le plus en ce moment. Non seulement parce que Jack Dorsey est un homme qui sait communiquer, et il y a beaucoup d’histoires dans les médias en ce moment. Mais aussi parce que Square est en train de bousculer violemment le monde du paiement sur téléphones mobiles.

La grande force de Square est d’essayer de « coller à la vie des gens » et de trouver les moyens de simplifier des processus très simples (le « end to end experience ») : « we want to meet our customers where they are », « nous voulons être à là où nos clients ont besoin de nous ». Tout le monde continue d’utiliser l’agent liquide, les chèques, ont besoin d’argent à tout moment. Les commerçants ont besoin de disposer d’autres d’informations que le montant de la transactions, mais également les quantités. L’équipe de Square passe énormément de temps à observer l’usage fait par les différents produits commercialisés par Square, car comme l’avoue Dorsey un peu naïvement, « nous ne sommes pas des commerçants, nous ne sommes pas des vendeurs »… d’où ce constant effort de simplification dans les produits proposés.

A l’image de cette nouvelle offre, Square continue sa marche en avant dans la simplicité et les usages en lançant Cash, qui donne la possibilité d’envoyer du cash vers d’autres possesseurs de “debit card” par un simple email. Il suffit de composer un email en indiquant l’adresse du bénéficiaire, mettre le montant dans l’objet et indiquer en copie cash@square.com et l’envoyer. Lors du premier envoi, l’utilisateur sera dirigé vers le site web de Square pour entrer son propre numéro de carte. Les applications iPhone et Android ne font que préparer l’email. Le produit est soit disant 100% sécurisé. Square n’est pas la première startup à proposer ce “produit”, mais le buzz autour de la personnalité de Jack Dorsey, par ailleurs co-fondateur de Twitter, en pleine préparation de son entrée en bourse, fait l’objet d’une revue de presse disproportionnée. Ce qui sert bien les intérêts de Square depuis le début, même si l’entreprise s’est staffée de hauts potentiels ces derniers temps.

Pour en savoir plus : https://square.com/cash

Le secret de Square ? La capacité de Jack Dorsey de capitaliser l’attention, les fonds ($341 millions à ce jour), les gros « poissons », je veux dire les gros profils (ex-Googler, Paypal, etc.), et une culture d’entreprise orientée vers l’exécution et le partage d’information (toutes les notes de réunions y compris les présentations des Board meetings sont partagées par les 600 employés). Si comme moi vous en doutez, écoutez Dorsey pendant son interview, et passez le au détecteur de mensonges. Bonne visualisation…