L’actualité High-Tech de la semaine : Expa, Netflix, Google, Zynga, Secret

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances…

Lundi : Garrett Camp, serial entrepreneur. Un vrai.

Garrett Camp est un enfant du Canada qui a su bien exploiter ses recherches dans le domaine des systèmes collaboratifs et des algorithmes évolutionnaires au sein de l’Université de Calgary pour choisir avec quelques amis ce qui serait la meilleure idée à développer. Nous sommes en novembre 2002, et il s’agira de créer StumbleUpon qui deviendra un des premiers outils de découvertes sur Internet permettant de partager des recommandations. La relocalisation de la société dans la Silicon Valley s’imposera pour une startup qui saura réunir des millions d’utilisateurs, $18,5 millions en levée de fonds, se faire acheter par eBay en mai 2007 pour $75 millions, pour redevenir indépendante en avril 2009 pour seulement $29 millions. Puis Garett, toujours bien au fait des choses sur Internet, va se retrouver co-fondateur de la société développant l’application de réservation de chauffeurs Uber, qui est en train de créer une vraie revolution collaborative partout où elle passe. Garrett a déposé un requête pour lever $75 milllions pour sa pépinière Expa, sorte de laboratoire d’Internet, au sein duquel il a déjà commencé à employer des talents dans différents domaines (design, expérience utilisateur, développeur…) afin de sortir  les produits de demain, tant il reste des secteurs à révolutionner dans le domaine des services, tant il est vrai que l’innovation reste trop lente, encore de nos jours, sur le web et ailleurs. Garrett est une des personnes les plus connectées de la Silicon Valley, et il a seulement 34 ans.

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Mardi : Netflix ne fera aucune fleur en Europe 

 

Alors que l’on nous raconte les supposés commandements de la Ministre déléguée à l’innovation à l’égard de la société de diffusion de films en continu sur Internet, à l’occasion d’un voyage un peu bruyant du Président de la République dans la Silicon Valley, toute l’équipe de Direction de Netflix se trouvait en voyage exploratoire en Europe pour déterminer le meilleur modus operandi (qui pourrait avoir un fort accent Luxembourgeois) pour s’y développer. Et assure une levée de fonds additionnelles de $400 millions sous forme d’émission de dette à échéance 2024. Suffisamment pour déployer les campagnes marketing nécessaires à faire connaître le service à travers les pays non encore couverts (à ce jour, uniquement le Royaume Uni, les Pays-Bas et la Scandinavie). Pas sûr toutefois que cela suffise pour contourner le problème essentiel de Netflix en France : naturellement pas le Gouvernement et son obsession à vouloir montrer qu’ils sont là pour diriger Internet dans ce beau pays, mais surtout les boitiers des principaux fournisseurs d’accès à Internet. En effet, aux États-Unis, déjà, certains opérateurs fournisseurs d’Internet ralentissent l’accès au site de Netflix au profit de leur offre propre de diffusion de film. Free, par exemple, ne ce gênera surement pas !

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Mercredi : le Diable au service de l’art et du code

On veut nous mettre du code partout ! Le code à l’honneur à travers l’art, c’est une nouvelle initiative de Google qui vient de lancer une nouvelle initiative visant à récompenser des artistes à travers le monde qui incorpore de la technologie dans leur processus créatif. Ouvert dans plusieurs langues (anglais, espagnol, français, russe), dans quasiment tous les pays (hormis Cuba, la Syrie, la Corée du Nord, l’Iran et le Soudan… et l’Italie et le Québec… faudra m’expliquer), il suffit de s’enregistrer en passant par son compte Github et déclarer son projet qui doit donc utiliser de la technologie pour se déclarer candidat. Il y a par exemple Atsushi Tabata, de Tokyo, qui propose un monde fantaisiste à découvrir par l’intermédiaire de Google Glass… Il y a 1000 Hands qui propose d’utiliser une application mobile pour contribuer à l’élaboration de lignes de dessin collectives qui se projette dans des lieux d’exposition… Light Echoes se propose de projeter des lumières et des textes à travers un train mobile, reproduisant les photos avec une longue exposition… Une énorme pause de poésie de la part d’un géant du web qui ne cesse de nous traquer digitalement, et qui pour l’occasion, fera deux shortlists successives parmi les projets les 5 avril et 9 avril depuis un Google Hangout,  et offrira finalement un prix de £25.000 au vainqueur lors d’un evènement final au Barbican à Londres le 15 avril… pour un tour du monde !

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Jeudi : Madrona Venture Group, un VC qui aide à dégraisser… pour mieux recruter !

 

Décidément, rien ne se passe comme nulle part ailleurs dans la Silicon Valley. Le rôle des fameux VCs est bien connu : ils assurent la partie d’investissement de capital risque pour ces fameuses entreprises d’un nouveau genre que l’on appelle les « start-ups », et distribuent les $ en fonctions de facteurs estimés de rentabilité, un peu à la tête du client, en fonction de son pedigree, de certaines informations de marché, ou de recommandations du voisin, lui aussi VC. C’est le cas de Madrona Venture Group, basé à Seattle, qui vient d’organiser une journée d’accueil pour des salariés de Zynga venant d’être licenciés. Ils ne sont pas rien dans ce qui arrive à Zynga, symbole d’une usure d’un système organisé de jeu sur réseaux sociaux qui n’a pas une durée de vie illimitée.Mais Zynga a la réputation de bien embaucher, et ces quelques centaines de licenciements opérés par Zynga sont une opportunité pour d’autres startups qui ont bien du mal à recruter… Dans le portefeuille de Madrona Venture Group, il y a Play-i dans le domaine du jeu, et bien d’autres certainement intéressées par quelques développeurs toujours très rares à dénicher.

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Vendredi : Secret, la thérapie sur smartphone

 

Partager un secret, c’est faire résonner ses souvenirs d’enfance, quand on apprenait à faire confiance à ses amis plutôt quà sa famille, la découverte de la prise de risque de s’ouvrir à d’autres sur son intimité, ses rêves, sa vie ! Puis, en grandissant, on apprend à se méfier des autres et de soi même, et ça finit souvent un jour chez un thérapeute. Mais maintenant il y a Secret ! On peut enfin dire tout ce que l’on pense, sans que chacun me sache qui vous êtes, et vous pouvez avoir des gens qui vont vous répondre, vous challenger, vous rassurez, vous encouragez. Je suggère que de se servir vite de l’application, ça peut avoir des effets bénéfiques, avant que la startup ne soit accusée par le Gouvernement français en place, grand spécialiste du contrôle d’internet dans notre pays, de laisser certaines conversations se dérouler de façon anonyme. C’est d’ailleurs devenu la startup à la mode, avec des soi-disant rumeurs sortant dans les gossips de la Silicon Valley qui n’en demandaient pas tant : Evernote se fait racheter (démenti par Phil Libin, le CEO), Mozilla en cessation de paiement (laissons leur un peu de temps encore…). C’est bon en tout cas de pouvoir partager ses secrets, comme au bon vieux temps. Sur iOS exclusivement, malheureusement.

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Starwood Hotels, HomeHero, Blue Bottle, Yahoo!, IPO

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances…

 Lundi : Starwood Hotel, les premières graines de l’hotel numérique à Cupertino

Je vais faire un peu de publicité pour une chaîne d’hôtel, et j’en suis ravi ! Les industries dites traditionnelles ont beaucoup de mal à entrer dans le monde digital, et c’est bien souvent grâce aux startups que des choses bougent pour le meilleur confort des consommateurs. Par exemple, la startup de San Franisco HotelTonight vient de signer des accords avec dix grandes compagnies hôtelières pour apporter encore plus de choix pour réserver sa chambre à prix cassé comme nulle part ailleurs. Mais c’est de Starwood Hotel, propriétaire de l’hôtel Aloft à Cupertino dont je veux parler dans l’immédiat. Inspirée par sa présence au coeur de la Silicon Valley et de ses modèles d’innovation à répétition, la direction de l’hôtel a décidé de donner un accès direct à ses chambres depuis le smartphone pour les clients ayant réservé une chambre : finie la queue à l’accueil, on accède à sa chambre en toute simplicité… Une clé virtuelle est reçue dans une application mobile à télécharger, qui déclenchera l’ouverture grâce à la technologie Bluetooth. Compatible pour les iPhone 4S et supérieures, ou encore Android version 4.3 et supérieures. Ok, c’est Bluetooth. Mais il y a un début à tout. A terme, c’est plus de 100 hôtels concernés.

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Mardi : la société moderne ignore les seniors, HomeHero est là pour prendre le relais 

 

C’est un fait : nous ne nous occupons pas de nos ainés comme certaines civilisations peuvent encore le faire, dans les pays d’Afrique par exemple. Tout le monde est concerné. Et qui c’est qui va s’en occuper, hein ?! Ce n’est pas une question de difficulté, d’énergie, ou de stress. Juste une question de priorité. HomeHero, une startup basée à Santa Monica, qui bénéficie du soutien d’un incubateur local appelé Science Inc., créée en mai 2013 pour répondre à ce type de besoins, vient de lancer ses services dans la région de Los Angeles permettant aux familles de trouver des personnes qualifiées en mesure de prendre soin des seniors dans leurs lieux de vie. C’est donc une nouvelle place de marché que les deux fondateurs essayent de mettre en place depuis la Californie avec deux différents niveaux de service, du plus simple au plus sophistiqué en terme d’accès aux informations qualifiées. Après la Californie du Sud, d’autres états viendront s’ajouter… je conseille vivement la Floride ! Souhaitons un peu plus de technologie dans un monde qui a décidé d’en finir avec ses seniors, une population pourtant en croissance constante.

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Mercredi : Blue Bottle, l’art du café à San Francisco

Connaissez vous le gibraltar ? Non, je ne parle pas du territoire Britannique situé dans la mer Méditerranée, mais d’un subtil dosage entre le café et le lait qui renvoit le capuccino et autre café-crème aux archives du zinc. Il s’appelle « cortado » en Espagne, « noisette » en France. Tout est dans la proportion de lait, et dans son intégration : pas de sorte de mousse dans votre verre pour faire joli (ça ne se sert pas dans une tasse), c’est un parfait équilibre qui vous fait aimer le lait avec le café. Le gibraltar, ce sont les cafés Blue Bottle de San Francisco qui me l’ont fait découvrir, où la préparation des cafés en tout genre est un véritable art, c’est comme faire de la poterie avec des grains de café… avec la petite touche finale qui fait magiquement apparaître une feuille, un coeur, c’est comme vous voulez, à vous de découvrir la forme qui vous agrée… Blue Bottle est une société crée à Okland en 2002, une sorte de témoin de cette génération startup qui a grandit à San Francisco, où les cafés et point de vente Blue Bottle se multiplie (5 cafés à San Francisco, 4 à New York). Il n’y a pas que les Google bus et le « technology bashing » qui mérite d’être cité lorsque l’on parle de cette éclosion de technologie, il y a aussi des choses qui inspirent l’imagination. Blue Bottle vient de lever $25.75 millions auprès de stars de la Silicon Valley, après une levée en 2012 avec notamment… Google Ventures. Et oui. Comme un pied de nez à l’actualité que l’on veut vous servir en ce moment, au sujet de la Silicon Valley, où tout n’est pas rose, mais bon, prenez donc un café, ça vous détendra.

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Jeudi : Yahoo! continue sa stratégie d’acquisition  

 

Vous rappelez vous de Donna ? Non, ce n’est pas une femme, mais une promesse d’assistante virtuelle qui n’a jamais vraiment décollé. La startup qui développe Donna s’appelle Incredible Labs, qui est à la base un nom difficile à assumer, je trouve. Le problème pour toutes ces société qui veulent transformer votre mobile comme un appreil intelligent est qu’il demande au smartphone des choses qui ne sont pas compatibles avec sa nature propre. Je m’explique : le monde des technologie s’est fait plaisir en appelant « smartphone » les téléphones de nouvelle génération, disposant de la capacité d’intégrer des applications, des données, donnant le champ libre à de nouveaux usages. Le problème, c’est que ça reste un téléphone, et surtout un appareil que l’on veut utiliser dans un contexte mobile : les données que l’on y intègre doivent être courtes, instantanées, géo-localisées, mais c’est tout sauf un bureau, où on est assis, on prends le temps et on a a disposition toutes ses données. L’interconnection entre ses données « sédentaires » et l’usage nomade que l’on veut faire de son téléphone mobile n’existe pas vraiment encore aujourd’hui. Tout comme Google Now, les calendriers intelligents, l’usage nécessaire en phase de mobilité reste très sommaire… et le macine learning n’est pas encore vraiment une spécialité mobile. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des sociétés comme Yahoo! qui se sont fait une priorité du mobile, et qui sont des acheteurs potentiels pour des startups qui ont poussé du bout de codes qui fera gagner du temps à ces sociétés web qui cherchent encore le miracle avec cette industrie du téléphone. Heureux donc pour Incredible Labs, désormais filiale du géant de Sunnyvale.

Vendredi : des introductions en bourse à gogo en 2014

Faites chauffer la planche à billets, 2014 va être une belle année à IPO. « Initial Public Offer » : c’est l’effet « kiss-cool » : une mise à zéro des compteurs pour ceux qui veulent joindre l’aventure entrepreneuriale par l’intermédiaire de la bourse et ses commissaires aux comptes et auditeurs, grands pachas du reporting, et le pactole pour ceux qui ont versé sans compter des millions espérant voir un jour la prise de risque se transformer en un océans de dollars. Pour la plus grande satisfaction de leurs créditeurs, de paisibles vieillards ayant troqué leur bas de laine pour s’acoquiner avec leur jeune entrepreneur, serial killer de l’innovation. Au programme : Aaron Levie, qui n’a cessé de travailler pour Box depuis sa sortie de collège, dont l’objectif est de vous aider à stocker vos fichiers dans le cloud, et qui n’a rien connu d’autres qu’El Camino Real, à Palo Alto, qu’il a quitté récemment pour Los Altos, même avenue, quelques blocs plus loin, mais cette fois avec plus de 1.000 employés, plus de $400 millions levés, des milliers de clients facturés pour quelques $100 millions de revenus et un nouveau Directeur Financier arraché à l’éditeur de logiciel SAP. A ma droite, Coupons.com, quant à lui, c’est une société créée en 1998 (bien avant Groupon), qui distribue des coupons digitaux, et qui espère lever $100 millions après avoir obtenu $277 millions auprès des capitaux risqueurs. Ses revenus sont d’un peu plus de $100 millions, et la société n’est toujours pas profitable. Vous achèterez, ou bien ?!

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !