L’actualité High-Tech de la semaine : Yahoo! et Gree, Qwiki, Bitcoin, Google et la prison d’état de Saint Quentin en Californie

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Gree+Yahoo!=GxYz

Tout le monde le sait, le Japon se trouve juste en face des États-Unis et parler d’un accord entre deux sociétés japonaises ne laissent jamais la Californie bien loin dans les discussions, du moins en toile de fond, surtout dans le dans le monde d’Internet. Yahoo! Japan, détenu à 33% par le géant (et toujours géant) Californien, vient de créer une « joint venture » avec Gree (autre société japonaise) dont l’objectif sera de se consacrer au développement de jeux sociaux pour smartphones. N’en déplaisent à nos Américains qui s’imaginent avoir inventé le mode des applications avec l’AppStore en 2008, ce sont nos autres amis Japonais qui avant avait déjà développé un marché florissant dans ce domaine. Vers 2007, une société comme Sega au Japon faisait environ $150 millions de revenus avec les jeux mobiles. Il y a une vraie culture du mobile et du jeu au Japon, et un vrai intérêt de la part des société niponnes envers la Silicon Valley afin de venir prendre part à l’essor de ces places de marché digitales qui se développent (AppStore, Google Play…). C’était cette stratégie qui avait motivé le rachat d’Openfeint, une plateforme communautaires de joueurs (qui a réunit jusqu’à 900 applications et 10 millions de joueurs), par Gree en avril 2011 pour $104 millions. La joint-venture japonaise ne dispose pour le moment que de $2 millions, mais je trouve qu’on voit beaucoup de Gree en ce moment à San Francisco, et pas seulement dans son ciel traditionnellement brumeux. A suivre, plus de jeux voire des acquisitions…

Gree Games sur Twitter : @GREEgames

Mardi : Qwiki.com et son application iPhone

Je me souviens encore l’émoi suscité par la démonstration de Qwiki lors de Techcrunch Disrupt en 2010. Le produit semblait vraiment avoir de la gueule, comme on dit dans le métier, et ça chatouillait l’intelligence artificielle ce machin (voix mécanique de robot et tout). Les Français dans la salle n’en pouvait plus de gigoter sur leur chaise, étant donné que sur la scène se trouvait un certain Louis Monnier, le fondateur du moteur de recherche Altavista. Louis n’y est plus, mais la startup existe toujours, et vient de sortir une application iPhone qui permet de créer des histoires à partir de vos photos, notamment en les regroupant de façon à pouvoir être edité pour partager une histoire avec vos amis. En quelque sorte la même chose que Vine, ou encore Echograph à quelques détails près, avec de la musique en plus. A force de chercher à faire des pivots de leur produits pour trouver la bonne formule, les startups de la Silicon Valley tournent sur elles-mêmes, telles des toupies, et perdent doucement leur intérêt, malgré tout le respect que je dois à l’équipe. 125.000 downloads en 6 jours, 27.000 histoires (qwikis) créées. Soit, mais attendons la suite.

Qwiki sur Twitter :  @Qwiki

Mercredi : Bitcoin, une autre forme de paiement, vous connaissez ?

J’ai bien été tenté de parler de la confirmation de la nouvelle levée de fonds de 200 millions de Pinterest, mais j’ai décidé d’attendre de comprendre les vraies raisons « industrielles » de leur succès pour en faire une news. Bitcoin, par contre, vaut le coup d’oeil : même si on imagine que tout ou presque a été fait en matière de solutions de paiement, il y a encore des choses à y inventer notamment dans le segment du Peer-to-peer. Bitcoin est à la fois une devise de paiement et une solution de paiement. C’est une devise de paiement qui fluctue selon l’usage économique qui en est fait et selon le marché des changes qui en découle, et un système indépendant des systèmes financiers habituels (banques), tout cela relayé par  protocole informatique exécuté par un logiciel libre, le tout étant sécurisé par son propre système de réseau. Cela semble un peu compliqué (à expliquer pour commencer), mais cela représente aujourd’hui un système économique d’environ $275 millions. Des startups commencent à investiguer le potentiel que représente ce nouveau domaine des monnaies digitales qui arrive un peu partout sur le web…

Bitcoin sur Twitter : @Bitcoin

Jeudi : ChromeBook Pixel, le MacBook Air signé Google , ou presque

Il souffle comme un vent de conquête du coté de Mountain View, où rien ne semble arrêter Google dans sa chasse aux différents marchés. Google vend des téléphones, Google vend des ordinateurs : pas de doute, ce n’est pas un produit destiné aux geeks mais un vrai ordinateur portable grand public, avec un écran tactile de 12,85 pouces qui devrait faire des étincelles (239 pixels par pouce, mais je n’ai pas pu vérifier). Il va falloir se faire à l’habitude de toucher son écran avec ses doigts, ce qui n’est pas très propre habituellement, mais ce qui sera surement tellement pratique ! Ne cherchez pas où se trouve le disque dur (of course), vous aurez 1TB d’espace Google Drive disponible, puce Intel inside… dès qu’il sera possible de l’acheter ailleurs qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. Apple et son MacBook Air sont directement concernés, mais le produit est plus cher pour le moment : $1,299 en mode Wifi, $1,499 pour la version intégrant un accès au réseau LTE… autre détail qui peut vous changer la vie… si vous pouvez passer par le réseau Verizon pour le moment. Du tout Google à un clic, éventuellement toujours branché au réseau opérateur.

Google sur Twitter : @google

Vendredi : ça se passe comme ça à Saint Quentin, prison d’état de Californie

Pendant qu’en France des vidéos de détenus narguant les autorités pénitentiaires sont disponibles sur Youtube avec de belles démonstrations de manipulation de couteaux en tout genre, que la sur-population continue à poser de sérieux problèmes, et que le sujet de leur insertion est loin d’être une priorité dans les actes, ça ne se passe pas forcément mieux aux États-Unis, mais la Californie n’hésite pas à tenter des expériences, telle celle de mettre l’accent sur l’entrepreneuriat. Vous savez, la vie possible après la prison. Il y a de belles initiatives en Californie avec la prison de Saint Quentin : il s’agit de la plus vieille prison des États-Unis, on y exécute toujours des détenus, et on y a cette semaine organisé une présentation de détenus-entrepreneurs qui exposent leur projet, avec des autorités comme Guy Kawasaki pour jouer les mentors. Je trouve le nom de cette initiative absolument génial : « The last Mile« . Le dernier mile. Pas celui qui mène à la chambre de mort, celui qui mène à la vie active. Une bel exemple qui pousse les détenus à regarder la moitié du verre du bon coté. Phil veut créer un nouveau label de musique, Felix est entré en prison à l’âge de 16 ans, il en a 34, et il est bien conscient que non seulement la vie a changé mais aussi la technologie plus que tout, Chris veut créer un centre visant à aider les toxicomanes à remplacer les substances interdites par une addiction saine aux méthodes de remise en forme, le tout avec l’utilisation de la technologie comme outil, bien qu’Internet ne soit pas utilisé directement par les détenus. L’initiative est en partie financée par Kicklabs, un incubateur de San Francisco.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Willow Garage, Nextdoor, On Deck Capital, Echograph et Vimeo, Bluefields

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Willow Garage, de la R&D au Business

Scott Hassan n’est pas un inconnu dans la Silicon Valley puisqu’il a participé activement au code de Google à ses débuts, et il a également créé ce qui allait devenir Yahoo! Groups. C’est le fondateur de Willow Garage, basé à Menlo Park, un laboratoire de recherche qui développe un robot dont le software est développé en mode Open Source (logiciel libre… et participatif), et dont le principal produit est ce magnifique Personal Robot 2 (PR2). Willow Garage est désormais le principal support d’Open CV, librairie de données bien connue dans le domaine de la reconnaissance d’images, et s’est également impliqué auprès de Stanford ou encore du SRI . La vision du fondateur, c’est entre autre de fournir le robot qui devient l’utilitaire principal des seniors une fois qu’ils n’ont plus besoin de leur voiture, mais d’une aide dans les tâches élémentaires à domicile. Après des rumeurs d’arrêt de l’entreprise, Willow Garage vient d’annoncer en réponse la phase de lancement commercial et donc un changement de stratégie majeur. Une cinquantaine de PR2 sont déjà en circulation.

Willow Garage sur Twitter :  @WillowGarage

Mardi : Nextdoor.com, un réseau social en plus, un !

 

Les levées de fonds sont souvent l’occasion de remarquer des sites web qui jusqu’alors ne faisait pas parler d’eux toutes les semaines dans la blogosphère des startups Californiennes, comme par exemple Nextdoor qui vient de lever $21,6 millions auprès de Greylock Partners, et qui vient juste de lancer sa nouvelle version. Il s’agit d’une site web de réseau de proximité, permettant à une communauté de voisins de communiquer et de partager des informations locales. Le voisinage a été réduit à un nombre de blocs de bâtiments assez limité, et le processus d’enregistrement est assez rigoureux, donc il faut vraiment habiter là où on le prétend, et la qualité d’informations est assez bonne. Il est évident que l’information locale est une des principales informations recherchées et valorisantes, et il y a là sans doute un moyen de redonner vie à des quartier souvent assimilés à des dortoirs. D’autres startups s’y sont essayé comme Dehood, entre autres, souhaitons que l’apport d’une personne au Board venant de Greylock Partners habituée aux problématiques d’engagements et de croissance d’audience (Facebook, Linkedin mais aussi Path, dont c’est l’un des problèmes majeurs) évitera les mêmes déboires. La société mise sur une sécurité et une confidentialité d’informations de haute tenue, mais il y a surement des niches de revenus à envisager pour un site local, avec une bonne application mobile et tablette, qui saura engager… son voisinage. Pour pouvoir s’y inscrire ailleurs qu’aux États-Unis, il faudra attendre encore un peu.

Nextdoor sur Twitter : @Nextdoor

Mercredi : OnDeck poursuit sa croissance

A défaut de donner l’impression de ne m’intéresser qu’aux levées de fonds, l’occasion de parler d’un VC de la Silicon Valley Institutional Venture Partners qui a initié un investissement de $42 millions avec les actionnaires historiques d’une startup de la Côte Est des États-Unis, c’est aussi signaler qu’elles aussi viennent chercher des fonds sur la Côte Ouest, et évoquer un business que je trouve tout à fait intéressant : un site web qui délivre des prêts sur Internet pour les TPE et PME. OnDeck Capital, créé en 2007, avec déjà $54 millions au compteur en levée de fonds, avec un bureau à New York (100 employés sur 160 au total), délivre des prêts de $5.000 à $150.000, pour des durées de 3 à 18 mois. 700 industries délivrées à ce jour pour un total de $400 millions de prêts servis, un chiffre d’affaires de $37 millions, le double de 2011, et une prévision 2013 à $100 millions. La société a préféré l’appel au capital risque plutôt que le rachat par une société Britannique, Wonga, pour des raisons de valorisation. Le futur indiquera si les nouveaux moyens obtenus pour développer le marketing et servir plus de prêts saura récompenser l’ambitieuse valorisation souhaitée par l’équipe dirigeante.

OnDeckCapital sur Twitter : @OnDeckCapital

Jeudi : Vimeo acquiert l’application Echograph

Ici il s’agit d’une histoire qui a lieu entre New York et Los Angeles… Il y a différentes façons de développer un produit : le faire en interne avec ses équipes, recruter des personnes pour le faire… ou bien racheter une société, son equipe et (ou) sa technologie. Le monde applicatif apporte une autre solution avec une cohorte d’applications lancées dans l’AppStore, par exemple, qui ont trouvé un public mais pas obligatoirement de monétisation (l’achat reste un frein encore aujourd’hui pour télécharger une application), ou insuffisamment de revenus. Vimeo, société basée à New York, est un peu ce que Youtube pourrait être : un site de vidéos élégant, où on trouve du contenu de qualité, et qui est vraiment plaisant à utiliser. On n’est jamais déçu de faire un tour chez Vimeo avec notamment les « staff pick », sorte de best-off des vidéos, toujours de bonne tenue. Echograph est une application payante (développé depuis Los Angeles) qui permet de générer des fichiers animés depuis sont iPhone. Cela ne sert pas à grand chose, sinon de se faire remarquer pour sa technologie et de poursuivre une existence plus paisible au sein d’une plus grosse entité qui va intégrer la produit, et du coup rendre l’application gratuite, comme l’a fait Evernote avec Penultimate par exemple. Autre classique, le « CEO » de l’application devient VP Mobile, pour donner un idée de la hiérarchie des choses dans le monde des startups. En tout cas, la stratégie du « Be mobile » est toujours un sujet d’actualité, surtout pour de gros acteurs du web qui doivent poursuivre leur expansion. Je crois plus en cette simple tactique qu’un volonté, comme imaginée par certains, d’être une réplique à l’application Vine de Twitter. Ou alors c’est un bêtise, je pense.

Echograph sur Twitter :  @EchographApp

Vendredi : Bluefields voit la vie en rose avec $1 million

Je me rappelle avoir rencontré Andrew Crump lors d’une présentation au Seedcamp (un incubateur Europén basé à Londres) à Paris en 2011 : un anglais, du sport, et Internet, un cocktail classique, mais en même temps, une tête au-dessus de la mélée pour la qualité du pitch et un je ne sais quoi tenant au design, au concept également : une plateforme sociale pour aider les équipes de sport à s’organiser. Il en a fait du chemin, Andrew, pas seulement parce qu’il vient de lever $1 million mais surtout par la qualité des investisseurs qu’il a pu réunir autour de lui (la liste est citée dans cet article). Le sport est un véritable vecteur de croissance, avec des succès comme Bleacher Report, racheté par Turner, ou la nouvelle startup  à San Francisco de Carlos Diaz dans le second écran Kwarter, il y a secteur vertical encore à explorer, comme bien d’autres domaines. Je n’oublierai jamais que le premier jeu vidéo vendu par Sega en Europe a souvent été… Football Manager, jeu PC, et de loin !

Bluefields sur Twitter : @Bluefields

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

La dictature des chiffres au pays des startups et du digital

Je suis un ancien Directeur Financier, qui a passé des heures à travailler sur les chiffres, à relever des chiffres d’affaires, calculer des marges brutes, déterminer des résultats nets, publier des prévisions de trésorerie. La seule manipulation que l’on s’autorise : essayer de mieux les comprendre pour pouvoir anticiper. Maintenant, je travaille dans Internet, je baigne dans le web, parfois plutôt fâché avec la monétisation, mais amoureux d’une autre famille de chiffres : l’audience, l’utilisateur, la page vue, le download.

Le dernier buzz du moment, c’est Mailbox. Créée par l’équipe d’Orchestra, en janvier 2011 à Palo Alto, déjà $5 millions en banque, il s’agit d’une application qui actuellement agite la communauté tech, l’application qui va révolutionner votre messagerie. Il y a eu Sparrow, une autre application iOS de messagerie, qui a excité la blogosphère avec son rachat par Google, alors on rejoue le film. Mais tout comme les deuxièmes épisodes de blockbuster, il faut aller plus loin dans le marketing, le viral, le buzz. Comment attirer l’attention sur un sujet dèjà traité… Et bien ils ont eu la bonne idée…

Ils ont décidé de gérer la rareté, le privilège d’être dans les premiers, le « je me sens VIP », via le « reservation system » : c’est important, disent-ils, pour batir une expérience email de classe mondiale, c’est le compte goutte utilisateur en quelque sorte. C’est comme faire une pré-commande du dernier Coldplay, sauf que Coldplay on sait qui c’est. Version 0 le 6 décembre, la V1 est arrivée le 7 février, avec une version corrigeant des erreurs le 8 février (oui, déjà). Près de 4.000 revues dans l’Apple Store (du bon et du très mauvais). Coup de fusée sur Techcrunch en décembre 2012, quelques copies d’écrans ici et là, et du tweet sur « Ca y est, je l’ai ! », « A mon tour », « ouah, les boules, 600.000 devant moi ! ». Etc. Presque 1 million déjà au compteur, sans que on y soit déjà arrivé en terme d’utilisateurs. Le record du download de l’application que l’on n’a pas encore utilisé. Bon coup marketing, maintenant, croyez-y ou pas. Chacun son camp, mais les chiffres, ça fluctue vous savez.

Puisque l’on parle de marketing et de chiffres, arrêtons nous sur Linkedin et son opération des 200 millions d’utilisateur…

Fichtre, mon profil fait partie des 1% de profils les plus vus sur Linkedin! Aucun rapport avec le nombre de vos connexions (même si un peu, mais quand même, il faudrait auditer l’algorithme), ça fait combien ? 2 millions. Ok. So what?! Et bien je tweet, je Facebook. On joue sur votre rareté, un infini petit qui fait de vous un grand dans un monde de connexions. Le plus petit votre chiffre est, le plus grand vous êtes : supposé être un vecteur de croissance qui vous motive à décupler vos efforts de demandes de connexions. Cette campagne marketing a plutôt eu du succès sur les réseaux sociaux. Maintenant il y en a qui pensent que la qualité, c’est mieux que la quantité, et plus encore : trop d’agitation, trop « d’impersonnalisation », selon Om Malik ou Cap Watkins.

Klout, Kred, et Koi d’autres ? Le social media, c’est un peu aussi la dictature des chiffres. Je me suis retrouvé notifié bien malgré moi dans une autre campagne de chiffres… le Klout de tes amis :

Klout, une autre startup, réussit la performance de sortir un chiffres de tout ce que je peux dire et raconter ici et là, pour finalement me classer en fonction du nuage qui s’opère autour de mes dires. Plus je parle, plus on me suit, plus on réagit, plus je grossis… en poids digital. On imagine le résultat, en tweets, en update, qui fait bien les affaires des Twitter, Facebook et autres.

Kred, développé par Peoplebrowsr, c’est le même combat, qui chose étonnante, me fait revenir à ce même 1% parmi les influenceurs… 130 millions au total qu’y disent. Je rentre dans la classe des 1.300.000. Je progresse ?! Je suis confus. Le plus impressionnant de tous, c’est la startup Canadienne Empire Avenue qui fait de vous des actions qui peuvent se vendre et s’acheter, avec une système de quotation digne d’une bourse financière traditionnelle. Tout un symbole.

La conclusion de tout cela, c’est de voir à quel point les startups d’aujourd’hui dirigent leur compagnie sur une stratégie d’acquisition au lieu d’être avant tout le laboratoire de leur propre produit. Internet, sa blogosphère, les levées de fonds de la Silicon Valley, laissent penser qu’il n’y a qu’une chose qui compte, c’est ce « growth rate » mis en avant par Robert Scoble (le Pape des bloggers Geeks), et qui permet d’injecter des fonds « avant de trouver le business model ». Je suis aussi surpris de constater l’absence de tableaux de bord dans bon nombres de startups que je fréquente, au-delà des solutions analytiques qui rendent compte de statistiques, il y a une globalité d’indicateurs qui rendent visible la direction que doit prendre une entreprise qui a peu d’essence dans le réservoir (description d’une startup en terme de mécanique). Mais cela fait souvent oublier que d’abord au premier plan, il y a le produit : celui qui fait l’acquisition et qui doit servir de tremplin vers la seule unité d’oeuvre qui compte dans une entreprise : le chiffre d’affaires. Les miracles sont possibles, mais une levée de fonds n’est pas nécessairement le signe d’une pérennité,c’est juste un plein d’essence.

La France, ce pays où il fait bon entreprendre… avec Withings

L’avantage de vivre en dehors d’un pays, c’est de voir un peu mieux ce qui peut s’y passer, d’une certaine façon : ça vous rend plus positif. Plus objectif ?! La Silicon Valley, c’est aussi un lieu de passage pour ces entreprises bleu-blanc-rouge qui viennent se positionner, participer à une conférence, satisfaite de leur positionnement dans un pays où il fait bon développer une entreprise (oui, je parle bien de la France)… en attendant d’aller voir ailleurs, selon les opportunités qui se présenteront, ou pas.

J’ai eu le plaisir de rencontrer Cedric Hutichings, CEO de la société Withings, lors du dernier CES à la Vegas ce mois de janvier 2013. Basée à Paris, la société a levé 3 millions d’euros en France en 2010, et développe des objets connectés, la grande vedette du salon cette année auprès des médias… que l’on imagine se transformer auprès du grand public ! Withings développe un gamme de produits assez large : des balances ($99,95 ou $159), un tensiomètre ($129), un babyphone ($249.95), un activity tracker à venir… derrière cette digitalisation, une technologie au service de la personne dans sa vie quotidienne, avec une application pour suivre toutes ses activités sur votre smartphone (iPhone et Android).

Développement international à la racine (et pas seulement à l’échelle locale, ou « européenne »), savoir profiter de l’éco-systeme R&D français (ingénieurs, subventions…), ne pas hésiter à attaquer des marchés de niche et à utiliser des conférences de taille mondiale pour lancer de nouveaux produits, profiter de ces salons pour trouver des distributeurs : c’est pourtant simple, non ?!

Cette nouvelle rubrique se veut fraîche, et je lui souhaite longue vie ! Vous êtes une société Française de passage dans la Silicon Valley ? Contactez moi !

L’actualité High-Tech de la semaine : Bluefin Labs, NewRelic, Ribbon, StartX et Basecamp

La rubrique organique (et sans viande de cheval) pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Twitter rachète la société d’analyse de TV sociale Bluefin Labs

Cocorico, et haro sur la concurrence dans la vidéo pour Twitter ! Peu de temps après l’improbable lancement de Vine que l’on essaye de nous faire prendre pour le prochain Pinterest (pour ceux qui ont déjà compris Pinterest), cette fois-ci Twitter vient d’acquérir Bluefin Labs, une société créée en 2008, basée à Cambridge dans le Massachusetts, qui se propose d’apporter des solutions aux annonceurs, aux agences de publicité et aux réseaux de télévision sur un créneau bien spécifique : la « TV sociale ». Pourquoi cocorico ? Le Monsieur qui vous sourit sur la photo est français : il s’appelle Jean-Philippe Maheu et après un parcours l’ayant mené d’AT Kearney, Razorfish, Ogilvy et Publicis, il a juste eu le temps de travailler 7 mois comme CEO chez Bluefin Labs avant le rachat. Pour ceux qui se demandent encore quel est le modèle économique de Twitter, ce rachat va fournir quelques informations. A force de voir Twitter sur les écrans de télévision, il fallait bien s’attendre à ce qu’ils commencent à s’attaquer sérieusement au sujet… Les données tirées de la plateforme de  Bluefin Labs permettent de tracer les commentaires et autres liens sociaux exprimés lors des spectacles et des publicités qui sont regardés à la télévision. Bluefin Labs est issu du MIT Lab dont on a déjà parlé ici.

Bluefin Labs sur Twitter : @Twitter

Mardi : joli plan de relance de $80 millions pour NewRelic

  Vous devez bien vous demander ce qu’est NewRelic, que j’ai eu l’occasion de voir un peu partout ces derniers temps dans les différentes conférences High-Tech dans la Baie de San Francisco, très certainement annonciateur que l’équipe voulait que l’on (enfin les investisseurs) pense à elle. Les investisseurs aiment bien cela, les sociétés qui dépensent en marketing. NewRelic, c’est l’entreprise parfaite dans un monde Internet où les applications commencent à faire la loi un peu partout : créée en février 2008, basée à San Francisco, avec désormais $115 millions au compteur, NewRelic offre une solution de SaaS (Software As A Service) de gestion de performances pour des services de Cloud computing et des applications Web déployées en Ruby, Java, .NET ou PHP. Lew Cirne, le fondateur, n’en est pas à sa première tentative puisqu’il a déjà vendu une société à Computer Associates en 2006. Avec 35.000 clients actifs et $80 millions en banque, et tout l’écosystème de sociétés de logiciel disponible à 60 miles à la ronde, Lew semble bien parti pour une deuxième success story. Mais comme dit le proverbe, l’argent ne fait pas le bonheur… d’une startup toujours, il y a encore quelques étapes à franchir.

NewRelic sur Twitter : @NewRelic

Mercredi : Ribbon lève $1,6 millions pour acheter sur Internet en 1 click… ou presque

On pensait avoir tout vu en terme de paiement sur Internet, mais il y a toujours de nouveaux acteurs prêts à s’attaquer à une niche ou s’accrocher à une quelconque (supposée vache à lait), Facebook ou Twitter entre autres dans le cas présent. Ribbon a même convaincu AngelPad, un incubateur de San Francisco, créé notamment par un ex Google Thomas Korte, de croire en leur destin en les intégrant à leur programme. Et la roue continue de tourner pour Ribbon avec un nouvel apport de $1,6 millions qui vont permettre de continuer à développer cette solution permettant de vendre des biens sur Facebook, Twitter, par email par exemple, et tout cela grâce à un simple lien… « If you can copy/paste, you can sell on any platform with Ribbon » : si vous pouvez copier/coller un lien, vous pouvez vendre sur n’importe quelle plateforme avec Ribbon… Concept assez simple, encore quelques réglages nécessaires dans l’exécution… mais quelle simplicité ! Pour la petite histoire, l’investisseur en question, Tim Draper, l’homme qui n’hésite pas à chanter sa chanson « The Riskmaster » en conférence, et c’est l’un des Business Angel les plus réputés de la Silicon Valley (les paroles sont disponibles sur ce post). Vous en voyez des business angels chanter sur scène en France ?!

Ribbon sur Twitter : @Ribbon

Jeudi : L’incubateur de Stanford StartX récolte $400.000

Alors qu’en France, j’imagine que l’on continue de se poser la question comment rapprocher l’universitaire et le monde de l’entreprise, que l’on distribue des petits paquets de quelques milliers d’Euros à titre de micro investissements en étant persuadé d’avoir fait une bonne action, nos amis de Stanford et leur incubateur-accélérateur StartX viennent d’obtenir $400.000 de quelques sponsors comme Cisco, AT&T et Groupon pour un montant total récolté de $1,5 millions depuis sa création. Pas de blabla, du cash, de l’action. Et derrière c’est un montant de $100 millions de fonds qui a été levés par les startups incubées par ce programme depuis sa création… Et ceci dans une région où, il faut bien l’avouer, sous le prétexte de l’entrepreneurship du web, s’est développé une véritable nouvelle chaîne de valeur du capital risque qui, je puis vous l’assurer, ne fera pas la même erreur que lors de la fameuse première bulle. Il va sans dire que parmi les investisseurs de ces startups figurent un grand nombre d’anciens de Stanford… un cercle vertueux au possible ! Parmi les levées de fonds les plus remarquables, on peut citer Gameclosure, une plateforme pour développer le HTML5 au maximum de ses possibilités dans le domaine du jeu, qui avait récolté $12 millions.

StartX sur Twitter :  @StartX

Vendredi : Basecamp est enfin disponible sur iOS

Basecamp est un des premiers outils de gestion de projet collaboratif qui a été utilisé par des générations d’utilisateurs puisque le produit développé par 37Signals est sorti en 2004. Il ne reste plus qu’un des 3 co-fondateurs au sein de l’entreprise de Chicago, ce qui explique surement pourquoi la plateforme ne disposait pas encore de son application iOS… ce qui est chose faite désormais. Malheureusement disponible sur iPhone seulement, ce qui est bien dommage car franchement il me semble que ce produit mérite certainement tout autant une version iPad, nettement plus commode à utiliser en règle générale sur des outils dits de productivité, selon la classification Apple, ou business dans le cas de Basecamp. Comme quoi le mobile a encore de bons jours devant lui, et il reste tout de même quelques pans du web qui mettent un peu de temps à passer à l’ère du mobile. C’est encore possible en 2013.

37Signals sur Twitter : @37signals

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Le Flash Startup du jour : Electric Imp, quand le monde réel rencontre Internet

Tous les jours, une nouvelle startup naît dans la Silicon Valley. Une nouvelle idée, une nouvelle approche de service, un nouvel usage sur Internet… la Mecque de la technologie n’a pas fini de nous étonner, alors arrêtons nous un court instant sur ces petites pépites qui arrivent de nulle part…

Nom : Electric Imp

Site web : http://electricimp.com/

Date de création : 2012, à Los Altos (Californie)

Financement : $7,9 millions

Electric Imp est une startup qui développe « Imp », une puce destinée à fournir une « connectivité » Internet aux appareils électriques. L’IMP utilise le WiFi et un service de cloud computing pour permettre à des constructeurs de rendre leur produit compatible avec Internet, permettant l’accès au Web à des produits qui jusqu’à présent en était dépourvu.

La mini-carte « Imp », qui contient un accès wifi et un processeur, est en vente auprès des fabricants et des développeurs qui sont censés également jouer le rôle de courroie de distribution pour un produit évidemment utile pour rendre sa maison plus « intelligente », par exemple. Les appareils rendus compatibles peuvent être accessibles depuis Internet ou un smartphone en utilisant l’application développée par la startup ou des applications tierces.

La société avait fait parler d’elle en mai 2012, et elle doit sa création à une trouvaille de bricolage d’un de ses co-fondateurs, qui voulait rendre l’éclairage de sa nouvelle salle de bain plus connectée à Internet… une sorte d’Eureka des temps moderne, qui ne serait pas pour déplaire à Henri Seydoux, industriel de génie et audacieux, patron de la société Parrot ! Ce type de concept rend le terme de « the Internet of things » simple à comprendre, dans la mesure où ce type de produit doit servir à rendre les produits électroniques mais non connectés à Internet accessibles depuis le web. Reste à convaincre un industriel pour transformer un concept de geeks en une entreprise qui décolle. A suivre !

Le blog d’Electric Imp : http://blog.electricimp.com/

Les suivre sur Twitter : @ElectricImp

 

The French Word of the Day : Touché

Cela fait quelques mois maintenant que je m’amuse à publier des définitions de mots français utilisés dans le langage de nos amis Américains.

Un jour, George Bush a dit :

“The thing that’s wrong with the French is that they don’t have a word for entrepreneur”

Ce sont des choses qui arrivent. Mais ce gros arbre Américain qui parfois veut nous cacher la forêt de l’économie mondiale ne doit pas nous faire oublier que le français est la 3ème langue utilisée dans le monde concernant le monde des affaires, la preuve en image (publié en août 2011) :

C’est aussi l’occasion de parler d’une belle technologie développée par un laboratoire de Disney (le Disney Research Hub, basé à Pittsburgh), qu’il a été décidé d’appeler… « Touché ». Un mot bien français, au service d’une technologie… internationale !

Touché propose une nouvelle fréquence de détection qui peut non seulement détecter un événement tactile, mais aussi reconnaître des positions complexes des mains et du corps humain. Cela peut avoir différentes applications, comme notamment inter-agir de façon plus intuitive avec un écran de smartphone ou de tablette, ou bien éteindre une télévision automatiquement en fonction de son attitude devant l’écran, ou encore utiliser son corps et des gestes spécifiques pour envoyer des commandes à son téléphone.

J’ai pu poser quelques questions à Munehiko Sato qui a travaillé sur le projet de recherche et développement…

Le Journal de la Silicon Valley>  Combien de personnes ont été impliquées dans le projet, et quel était votre rôle ?

Munehiko Sato> Pour Touché, nous étions une équipe de trois chercheurs. Ivan Poupyrev, qui est le chercheur scientifique dirigeant le design interactif au sein de Disney Research, était le chef d’équipe et l’inventeur de Touché. En ce  qui me concerne,  à titre d’associé au Disney Research (je suis désormais candidat au doctorat à l’Université de Tokyo), j’ai travaillé sur le développement de la théorie de détection et sur les capteurs et le logiciel. Chris Harrison, autre associé, étudiant au doctorat au Carnegie Mellon University, a rejoint l’équipe pour le développement de la classification des gestes et la définition des applications à explorer.

Par la suite, le projet Touché a été étendu à d’autres objets interactifs assez insolites, comme les plantes, pour illustrer l’avenir du potentiel humain. Une installation artistique « Botanicus Interacticus » a été construite par l’équipe et présentée au SIGGRAPH 2012, une conférence sur les techniques interactives.

Le Journal de la Silicon Valley> Combien de temps a été nécessaire pour le projet ?

Munehiko Sato> Au départ c’était une idée d’Ivan, il ya quelques années. En 2011, nous avons commencé à travailler dessus intensivement. Après plusieurs premiers prototypes, nous avons construit une version quasi définitive du matériel et le logiciel du capteur en 5 mois. Nous avons ensuite consacré beaucoup de temps et d’efforts sur l’interaction et la conception des espaces d’application.

Le Journal de la Silicon Valley>  Y a-t-il eu une utilisation de la technologie chez Disney ?

Munehiko Sato> La société étudie les moyens d’appliquer la technologie à l’intérieur de l’entreprise, mais c’est tout ce que nous pouvons dire pour le moment…

Le Journal de la Silicon Valley> Votre vision sur le potentiel de Touché …

Munehiko Sato> L’espace d’application est très varié. Il va des gestes quotidiens, avec le corps humain lui-même, aux objets naturels comme les plantes. Grâce à la simplicité de la théorie de détection, le système peut être appliqué dans différents espaces de détection. Nous avons développé une technique de différenciation des utilisateurs avec un écran tactile (« capacitive fingerprinting »). Il s’agit d’un appareil qui permet de savoir qui est en contact avec un objet  avec un simple toucher. Nous utilisons le profil d’impédance du toucher humain (ses caractéristiques électriques en quelque sorte) pour déterminer les propriétés du corps des utilisateurs. De cette façon, nous pouvons également étendre les applications à divers exemples de détection d’utilisation d’objets.

L’actualité High-Tech de la semaine : Airmobs du MIT Media Lab, Foursquare, Lyft, Penultimate et Evernote, Dijit Media et Miso

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger ! Lundi :  Airmobs, le MIT Media Lab à l’assaut du partage de réseau

Je l’avais mentionné dans la première chronique de l’année, le monde n’est pas si connecté qu’on veut bien le dire. Du moins avec son smartphone, car coincé entre des réseaux opérateurs toujours trop chers en  accès données, particulièrement en déplacement à l’étranger, les choses ne bougent guère dans ce domaine. Alors, lorsque je trouve un produit qui s’attaque à ce créneau, ça mérite que l’on laisse tomber la Silicon Valley pour Boston, Côte Est, afin de parler d’Airmobs, un des projets du MIT Media Lab, un laboratoire de recherche multi-disciplinaire qui dépend du fameux MIT. « Inventer un meilleur futur » : voilà un bien noble dessein, et j’en viens à Airmobs, développé par Eyal Toledano, qui nous vient d’Israel où il a notamment travaillé pour Samsung, et qui a développé une application Android permettant de partager votre accès aux données via les réseaux téléphoniques d’un téléphone à un autre, depuis l’accès Wifi disponible sur ces appareils. Les kilos de données « prêtés » peuvent se transformer en crédits de datas réutilisables, notamment en zone d’absence de réseau. « L’idée est d’étendre le principe du « donner pour ensuite recevoir »afin d’inciter les gens de partager leur plan de données. Du Peer-to-Peer plutôt moral, je trouve ! L’application a été développée  intelligemment, avec entre autres un contrôle de la puissance de la batterie et du réseau opérateur, de la détection de mouvement, pour adapter la puissance du signal. Je propose de remplir une pétition afin d’encourager Eyal de publier l’application sur Google Play Store. Jamais les opérateurs n’accepteront de collaborer sur ce terrain, il faudra donc compter sur une communauté d’utilisateurs pour créer l’usage, fusse-t-il nécessaire de passer par des « marécages » pour y arriver. J’y reviendrai.

MIT Media Lab sur Twitter : @MIT Media Lab

Mardi : Foursquare, Acte 2, adresse le monde de l’entreprise

 

Ca y est : Foursquare s’occupe du marché des entreprises avec la nouvelle application Foursquare for business ! Trop longtemps entre les mains des geeks, il était temps de permettre aux business locaux de disposer d’outils de pilotage de leurs sites sur Foursquare. Ceci devrait, en toute logique, aider la plateforme a augmenter l’investissement des professionnels sur Foursquare, et la montée du chiffre d’affaires, un des problèmes majeurs de la startup. C’est encore un parcours du combattant pour déclarer ses différents business, preuve d’inexpérience dans le service mais que ne ferait-on pas pour piloter ses activités sur une plateforme qui fait si souvent l’actualité dans la Silicon Valley ?! Il est possible de crééer des offres spéciales pour attirer les utilisateurs de Foursquare, analyser les résultats de ces opérations en temps réel grâce à des outils d’analyse, et prendre les mesures adéquates.

Foursquare sur Twitter : @Foursquare

Mercredi : Lyft poursuit son expansion et lève $15 millions

J’ai déjà évoqué Lyft dans ces colonnes, et les choses semblent bien aller pour Zimride, la société qui est à l’origine du service, et son services de transport entre individus (les conducteurs se transforment en chauffeurs de taxi le temps d’un trajet). Indépendamment du succès croissant de sites web qui mettent en relation des utilisateurs sans intermédiaires (Zipcar, Airbnb, Kickstarter), une nouvelle vague du Web Relationnel (ou Web Personnel, Web Interactif, Real Time Web, appelez-le comme vous voulez) est en train d’arriver à maturité, derrière la couche bien superficielle, il faut le dire, de ce que tout le monde appelle le Social Media (qui n’est qu’un prétexte à atteindre des annonceurs en manque de tendances). Le vrai Web, le Web des utilisateurs, arrive ! Lyft fait partie de ces nouveaux usages qui sont en train d’émerger grâce à Internet, et ce sont de nouvelles générations d’utilisateurs qui arrivent, et Lyft est en train de couvrir le spectre du transport solidaire, avec désormais une activité sur Los Angeles, rendue possible notamment avec des discussions avec la California Public Utilities Commission qui va aider à rendre cette nouvelle solution de transport deployable à grande échelle ! Vive les moustaches roses !

Lyfy sur Twitter : @Lyft

Jeudi : Penultimate réapparaît avec Evernote

Penultimate, c’est une histoire à la sauce Silicon Valley dont bien des jeunes startupers français devraient s’inspirer… mais pas forcément pour ce que vous imaginez. Penultimate est en effet un produit développé par une société créée en mai 2010, qui a été rachetée par Evernote en mai 2012… qui réapparaît en produit Evernote dans l’AppStore mise à jour, et c’est une bonne nouvelle car c’est vraiment un beau produit permettant de prendre des notes à la volée, qui peuvent désormais être intégrée automatiquement dans la gamme de produits Evernote, l’un des gros succès du moment. La version 4 de l’application est désormais gratuite. La leçon de cette histoire, c’est sur la capacité d’amener  des produits niches comme Penultimate au sommet de la gloire, ce qui est quasiment impossible car il est très rare que des applications mobiles fassent le bonheur et surtout la richesse de ceux qui l’ont créé… sauf dans la Silicon Valley où il existe toujours un plus gros que vous pour vous racheter. Développer une fonctionnalité comme Penultimate, c’est devenu presque impossible pour Evernote, et par conséquent il n’ont qu’à faire une proposition de reprise voire d’embauche. Ben Tozzo est désormais « Head of Penultimate Product » dans une startup qui marche bien, et dont les stocks options sont encore attrayants. Je doute qu’un Penultimate à rayonnement local en Europe aurait beaucoup de mal à percer. Il faut penser large : marché, mais aussi exit, car le destin de beaucoup de startup est tout de même de finir quelque part. De préférence pas dans ce qu’on appelle le deadpool.

Penultimate sur Twitter : @PenultimateApp

Vendredi : Dijit Media acquiert Miso

Le deuxième écran excite beaucoup de gens car il y a toujours quelqu’un qui considère qu’il n’y a pas assez de publicité à la télévision, et encore plus d’argent à solliciter auprès des annonceurs (bis), alors on réfléchit aux moyens de vous en mettre plus, notamment par l’intermédiaire des appareils qu’il est désormais possible de connecter comme les smartphones, ou encore les tablettes. Il y a également une approche un peu plus technologique du sujet, et c’était le créneau de la startup Miso qui a su grandir sa base d’utilisateurs jusqu’à 100.000 utilisateurs pour séduire Dijit Media, connu pour être la société qui a développé le guide TV sur iOS NextGuide. Miso a développé à ce jour deux applications permettant d’inter-agir, se déclarer et se connecter depuis son iPhone et son iPad, avec sans aucun doute de très instructives données sur les expériences comportementales. Cela n’empêchera pas Dijit Media de fermer prochainement les applications. La TV sociale n’est pas de tout repos, mais il s’agit en tout cas d’une exit pour l’équipe de Miso (c’est toujours mieux que le deadpool), et assurément une expertise additionnelle pour Dijit Media.

DijitMedia sur Twitter : @Dijitdotcom

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !