L’actualité Hight-Tech de la semaine : Google Venture, Flextronics, Bidgely, Netflix, Ozy Media

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Google Ventures investi dans un laboratoire de recherche 

 

Ce nouvel investissement prouve que Google Ventures est capable, disons, du plus surprenant en embauchant un blogueur grand spécialistes d’Apple (cherchez l’erreur) et par ailleurs financer à hauteur de $15 millions un laboratoire de recherche qui a décidé que le dépistage de l’autisme était un domaine qu’il fallait contribuer à améliorer. La société SynapDx a été fondée par Stanley Lapidus en 2010 à Lexington dans le Massachusetts, et avait obtenu avant cette série D signée avec Google Ventures, $17 millions de financement au total, notamment pour aider à mettre en place une étude clinique prospective sur 600 patients. Traditionnellement, l’autisme n’est pas définitivement identifié jusqu’à ce que les enfants aient atteint l’âge de 4 ans, ou plus. Le test sur lequel travaille SynapDx est conçu pour dépister le syndrôme plus tôt : il serait utilisé pour diagnostiquer les troubles de l’autisme vers les 2 ou 3 ans, ce qui contribuerait à augmenter la probabilité de succès des traitements aujourd’hui disponibles. Stan Lapidus est un entrepreneur spécialisé dans le domaine des sciences de la vie, issu de Cooper Union, une école inspirée de Polytechnique créée au 19e siècle à New York, et semble avoir le profil atypique pour changer ce que tout le monde pense impossible, sinon pénible. Go, Stan, go!

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Mardi : retour aux sources pour Flextronics

 

Flextronics est à l’origine une société fondée par Joe McKenzie en 1969 dans la Silicon Valley. Flex est une société offrant des services de conception, de fabrication, de distribution et de pièces de rechange à différents industriels dans le domaine des produits électroniques (LG, Apple, Cisco, HP…) . Flextronics a des chaînes de fabrication dans plus de 30 pays, et 200.000 employés. Après avoir changé de mains en 1980, le siège de l’entreprise est désormais à Singapour, et la société est cotée au NASDAQ (FLEX). La société a déjà mis les pieds dans le monde des startups en 2012 en incubant la statup Elementum, une société de gestion de la chaîne d’approvisionnement (SCM) en mode SaaS, basée à Palo Alto, en Californie. Histoire de suivre le mouvement général consistant à prendre part à la danse du ventre de l’innovation actuellement en cours dans la Silicon Valley, Flextronics a annoncé la création d’un programme d’accélération d’entreprises appelé Lab IX qui fournira un large éventail de support à  des entreprises innovantes dans le domaine du matériel et du logiciel. Lab IX sera situé à Milpitas, en Californie, où l’entreprise à des bureaux, et se concentrera sur des sociétés ayant moins de trois années de développement de produits, et ayant levé moins de $5 millions. Lab IX offrira un espace de bureau et de stockage, l’introduction à de nouveaux services et de produits, un support avancé sur la conception et l’ingénierie, et l’accès à la chaîne d’approvisionnement mondiale de Flextronics et son expertise de fabrication. Le tout avec un ticket de $500.000. Si cela peut intéresser des startup françaises tentées par l’aventure, elle pourront tout autant sans doute chercher aussi un peu de réconfort auprès d’un des homme-clés de l’entreprise, Français, François Barbier, President of Global Opérations, un ancien d’Alcatel. Cette tendance des « FabLab » (le nom à la mode dans les milieux branchés parisiens de la haute technologie), ces laboratoires de fabrication, est beaucoup fondée sur la volonté de certaines industries, pas du tout au fait de ce qui se passe sur le terrain dans la Silicon Valley et qui veulent comprendre, et aussi sur la disponibilité de créateurs d’entreprise de tout âge et de tout poil qui ont flairé le bon filon (de pognon) qui y séjourne dans l’espoir de batir de nouvelles technologies pouvant devenir de nouvelles Business Unit dans de plus grosses sociétés. Et ça marche, il faut croire ! Être agile (également le nom d’une une méthode bien connue des startups pour faciliter le développement de produits), ça doit leur parler, à Flextronics.

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Mercredi : la technologie, ça économise  l’énergie avec Bidgely et ça la gâche avec Google

 

Le monde des nouvelles technologies est un monde imparfait. D’un coté, on peut voir des entreprises comme Bidgely développer un concept très interessant dans le domaine des économies d’énergie et lever $5 millions auprès de Khosla Ventures, un des VC phares de la Silicon Valley. Bidgely (qui signifie « électricité’ en Hindi), aide les consommateurs à économiser de l’argent en analysant leurs habitudes de consommation à partir de données énergétiques combinées avec un algorithme d’apprentissage automatique qui reconnaît les différents appareils, tels que les pompes de piscine ou les climatiseurs. A ce titre, Bidgely va un peu plus loin que les joujous applicatifs qui permettent de faire du pilotage à distance de ses appareils, sans véritablement aider intelligemment à gérer son compte d’énergie, et identifier ce qui coûte le plus en terme de facture énergétique parmi les appareils de sa maison ou de son appartement. Good point! Malheureusement (et là je reviens sur mon introduction), le même jour, Google, pensant surement bien faire, comme d’habitude, va offrir pour un valeur de $600.000 la mise à disposition de wifi gratuit pour 2 ans aux 31 parcs de San Francisco, probablement a partir d’avril 2014. C’est sur, « bourrer » la nature avec encore plus d’ondes et multiplier la présence d’appareils électroniques dans les zones naturelles, quel joli cadeau. Et on s’étonnera ensuite que le Pôle Nord puisse ressembler désormais à un grand lac. La technologie, et son besoin incessant de connexion et d’information, rend l’Homme fou. Enfin, si ça rend les électeurs heureux

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Jeudi : un coup de bundle pour Google et Netflix

 

Chromecast est le dernier gadget à la mode commercialisé par Google permettant aux utilisateurs d’envoyer du contenu vidéo et audio à partir de leurs smartphones, tablettes et ordinateurs portables vers leurs téléviseurs. L’appareil se branche sur la télévision depuis un port HDMI et extrait le contenu depuis Internet en se connectant au wifi. Le tout pour $35 ! L’idée d’une opération de communication a germé dans l’esprit de « marketeux » chez Netflix et Google, qui se sont rappelé une des règles d’or : faire du « bundle ». On associe deux produits en un pour en faire bénéficier les deux marques participantes en terme d’image et de communication. Plutôt une bonne idée toutefois que d’associer Netflix à cette clé de connexion, tous les moyens étant bon pour Netflix de gagner de nouveaux utilisateurs, car malgré certains accords de production ou de distribution de séries en tout genre, et malgré une présence de l’autre coté de l’Atlantique, Netflix continue de décevoir les analystes avec ses réalisations de nouvelles souscriptions. Pas vraiment un « big fail » (630.000 nouveaux souscripteurs au lieu de 700.000 prévus), mais tout le monde sait à quel point le marché de la finance est un milieu suffisamment stupide pour prendre à la lettre des prévisions chiffrées faites des mois avant leur réalisations… Et aujourd’hui sur Internet, les cycles budgétaires sont quelque peu déconnectés d’une réalité du cloud… bien impossible à maîtriser, bien malin celui qui a raison après quelques mois d’exécution ! Netflix, qui a réalisé un chiffre d’affaires de $3,6 milliards en 2012 pour un résultat net de $17 millions, est parti sur de bonnes bases pour le 1er semestre 2013 avec un chiffre d’affaires de $2,1 milliards, avec un bénéfice net de $32 millions. La location de DVD ne représente plus qu’un revenu de $475.000, et le streaming Européen un chiffre d’affaires de $308.000, sur les six premiers mois de l’année.Joli coup enfin pour Google qui souhaite naturellement rivaliser avec l’Apple TV. À suivre !

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Pour commander la Chromecast sur Internet (US only) : trop tard. c’est sold out !

Vendredi : le retour de Madame Jobs avec Ozy Media

 

Avant toute chose : non, ce n’est pas elle sur la photographie. Il reste de la place pour de nouveaux acteurs dans le domaine des médias online, qui soient riches en contenus et pas uniquement des magazines en ligne de recettes technologiques en tout genre : « Les 7 astuces de ceci » ou « Les 9 pièges à éviter de cela »… C’est l’occasion de parler de Laurene Powell Jobs, l’épouse de Steve Jobs, dont on entend moins parler, toujours, que son défunt mari, mais qui est tout à fait active, notamment à l’occasion du prochain lancement d’Ozy Media, qu’elle vient de contribuer à financer le lancement parmi d’autres investisseurs de la Silicon Valley. Ozy, c’est le projet d’un journaliste exérimenté de la télévision et entrepreneur, Carlos Watson, qui veut fédérer à travers son nouveau site d’information la « change generation », un concept plaisant qui ne se rattache pas à un groupe d’un certain âge, « une classe de gens informés, les gens pour qui le changement est un moteur…Un groupe qui ne fera pas seulement tolérer des choses différentes mais qui s’engagent dans des choses qui sont différentes ». Steve aurait probablement aimé cette génération, dont il était peut être un représentant. En attendant, les bureaux d’Ozy Media sont basés à Mountain View (et non à New York ou Los Angeles…), et Carlos watson n’est pas enclin à s’autoriser un interview avec Fortune. Ca commence bien ! La suite en septembre prochain…

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Paul Graham, Ayasdi, Ustream, Yelp, Apple

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Paul Graham a parlé

 

Paul Graham est à l’origine un programmeur anglais qui a notamment vendu une startup à Yahoo! en 1998 (une application permettant de créer des boutiques en ligne). Orateur par excellence, et essayiste, il a lançé YCombinator (pour faire branché, à prononcer Ouaillessi), un incubateur de startups à Mountain View avec quelques compères, dont sa future épouse, en 2005 suite à une intervention au Harvard Computer Society. C’est un homme plutôt discret, bien qu’il n’hésite pas à faire porter sa voix et ses idées, et à mes yeux un des influençeurs les plus marquants du moment dans la Silicon Valley pour ce qui est de transformer une startup en machine à gagner (de l’argent, de nouveaux fonds, des propriétaires…). YCombinator est l’incubateur numéro 1 de la Silicon Valley en terme de performance « industrielle » (nombre de startups incubées et leur niveau d’activité une fois sortie) et de nombre de pépites (550 startups à ce jour). Paul vient de nous gratifier d’un nouvel article intitulé : « Things that don’t scale« . Je ne veux pas vous priver de la lecture de cet article par un résumé grossier, tant il y a de phrases qui font du sens et résonneront pour un grand nombre d’entrepreneurs de startups. L’idée générale est que c’est aux entrepreneurs d’aller au charbon pour aller chercher des utilisateurs, et d’en prendre bien soin. Il a de bons exemples à citer : Airbnb, qui a déjà passer l’océan avec succès, et Stripe qui arrive, là, maintenant.

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Mardi : devenir une entreprise brillante avec Ayasdi

 

Lorsque vous interrogez des personnes sur ce que sont les tendances d’Internet de nos jour, il est de bon ton de citer le « big data ». Tout comme, en son temps, citer le cloud computing relevait de la performance, bien que cela soit commun, et en place depuis des lustres. Donc, une fois qu’on a dit le big data, on dit quoi ? Ayasdi est probablement un bon exemple, et les $30 millions qui vont venir renflouer les caisses sont la preuve que c’est le modèle qui intéresse les investisseurs. C’est. comme on dit, la startup chaude du moment, sorti de l’anonymat (ou presque) en janvier dernier et qui en est déjà à son second tour, après un premier tour de $10 millions en septembre 2010 pour développer le produit. Ayasdi veut transformer la façon dont le monde utilise les données pour résoudre des problèmes complexes. Fondée en 2008, après quelques années de recherche à Stanford, a priori dans le cadre d’un projet appelé Com Top, Ayasdi travaille sur une nouvelle approche permettant aux entreprises de découvrir automatiquement et d’automatiser un aperçu de leurs données. La plate-forme de découverte appelée « Insight Discovery » utilise l’analyse des données topologiques en combinaison avec un ensemble de techniques de machine learning pour permettre aux scientifiques, aux experts et aux entreprises d’obtenir des données synthétisées sans avoir à écrire du code, faire des des requêtes ou poser des questions. Toutes les industries sont concernées par ce qu’Ayasdi peut aider à mieux analyser : la distribution, la santé, les télécoms, les services financiers, les services publics (je connais un bon client potentiel…), avec un solide argumentaire. Ayasdi signifie « rechercher » en langage Cherokee. Passionnant !

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Mercredi : un peu de comptabilité avec UStream

 

Ustream, c’est une des nombreuses plateformes de diffusion de vidéos en direct, bien loin de DailyMotion (message à l’attention de Nono le Ministre qui prend les internautes pour des enfants de choeur) sur un marché un peu différent. C’est l’occasion d’un peu de relevés de compteurs histoire de voir comment ça grandit, une startup de la Silicon Valley, grâce à la diffusion récente d’un communiqué de presse. Ustream a été créée en 2007, avec des bureaux à San Francisco, Los Angeles et Budapest (comme ça, vous savez où se trouvent les ingénieurs), Tokyo et Séoul. Levée de fonds : un peu plus de $60 millions, environ 250 personnes.  La plateforme est disponible en anglais, allemand, japonais, russe, espagnol et coréen.  Plus de 7 millions de vidéos ont été diffusées en direct sur le premier semestre 2013, et Ustream a désormais 24 millions d’utilisateurs (+48% par rapport à il y a un an), avec la perspective de passer la barre des 30 millions avant la fin de cette année. La société commercialise trois type d’offres à $99,  $499 et $999 et à ce titre il y a 40.000 live broadcasts payants par jours, avec parfois plus de 10 millions de personnes ayant consulté certains shows retransmis en live. Ustream a été par ses fondateurs pour permettre à leurs amis soldats oendant la guerre en Irak d’être en mesure de communiquer avec leur famille. Pour avoir cotoyé John Ham, un des co-fondateurs (ancien soldat lui même), dans ces incessants allers-retours autour du paté de bureaux, pendant quelques mois, il y a bien quelque chose qui est resté de cette période : du solide et du sérieux. Justement, chiffre d’affaires, rentabilité, qu’en est-il ? « Sorry, Ustream is a privately-owned company ». La transparence a ses limites, pour les startups dans la Silicon Valley.

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Jeudi : Yelp, définitivement guéri du startupisme

 

La plus belle récompense pour un blogueur, c’est quand les faits lui donnent raison. Enfin, c’est comme ça qu’on le voit. « Elle a tout d’une grande« , Yelp, disais-je la semaine dernière. Même d’acquérir une startup qui effectue le même travail qu’un de vos partenaires en place, et non des moindres puisqu’il s’agit d’OpenTable, et de le remplacer par le nouveau venu dans votre portefeuille de produits. Cette startup que Yelp vient d’acquérir, c’est SeatMe, une jeune startup créée en mars 2011 qui passait par là avec une quinzaine de personnes, quelques fonds levés. SeatMe facture les restaurants pour un usage mensuel de leur système de reservation et de gestion de tables sur iPad. Les restaurants peuvent choisir de mettre à disposition leur système de réservation gratuitement ou payant. Les réservations peuvent se faire naturellement en ligne sur leur site web. Après une petite phase de ré-organisation, Yelp va donc pouvoir augmenter ses marges gagnées sur la réservation, sans faire quitter le site et ainsi également faciliter la vie de ses utilisateurs. Tout en s’alignant sur sa nouvelle stratégie d’améliorer son business transactionnel. Qu’est ce qui reste à faire pour OpenTable : racheter un concurrent de Yelp, peut être ?! Ca leur couterait surement plus cher que les $12,7 millions déboursés par Yelp pour racheter SeatMe.

Suivre Yelp sir Twitter (mais non, c’est simple) : @Yelp

Vendredi : comment se faire racheter par Apple

 

Le CEO de Locationary, Grant Ritchie, a écrit un article sur le blog Techcrunch il y a quelques mois qui s’intitulait : « Les 5 gros problèmes qu’Apple doit résoudre avec son application de cartographie ». A l’évidence, il y a encore quelques lecteurs pour le consulter quotidiennement, et notamment du coté de Cupertino. Après s’être essayé au jeu multi-joueurs, Grant le canadien de Toronto a créé sa startup en septembre 2009 pour se spécialiser dans une plateforme de gestion et d’échanges de données d’adresses de commerces locaux. Il a même levé $2,5 millions (américains). Après avoir lu son post, on comprend qu’il sait de quoi il parle, du haut de sa startup de 12 ou 14 employés, ce qui n’empêche pas le grand méchant Apple probablement de l’acqu-hire-érir et lui demander de passer de la feuille de blog aux travaux pratiques sur la plateforme quelque peu vieillissante et parfois inadaptée d’Apple. La querelle des Chefs n’a pas toujours arrangé les affaires de la Gaulle d’Astérix, et il est amusant de voir que c’est un lointain et petit voisin à qui parfois l’on pense pour soigner ses maux. Merci Techcrunch. Vous avez négocié une marge arrière en cas de rachat de la société hébergeant votre blogueur d’un jour ?! Visiblement, les spécialistes pensent que Locationary peut vraiment résoudre les problèmes de lancement de l’application de cartographie qui ont secoué si fort Apple dans sa marche idéale. Le nom de cette plateforme : Saturn. Vous y croyez, vous à Saturm, ou à la lune ?! A vos updates dans quelques 3 à 6 mois !

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Shazam, Yelp, Coursera, Pebble, Lyft

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Shazam selon La Fontaine

Par moment, le milieu de la « tech » me fait penser à des fables de La Fontaine. Dans le cas de Shazam, l’application mobile permettant d’identifier les chansons que l’on soumet à cette technologie, on veut nous faire croire qu’un boeuf n’est en fait qu’une grenouille. Shazam est une technologie assez géniale, mais il n’y a pas grand chose à faire avec, cela reste une commodité. Seulement voilà, la startup a eu besoin d’investissements de la part de VCs pour faire connaître le produit, la marque, la développer géographiquement et sur un maximum de plateforme. Donc, ces Messieurs Dames en veulent pour leur argent. Alors ils essayent d’inventer toute sorte d’histoires autour de ce qui restera à jamais : une application cool, qu’on utilise une fois par mois, et pour lequel on est éventuellement prête à payer au téléchargement un modeste montant, et basta. L’opérateur sud-américain America Movile basé à Mexico City (plus de 250 millions usagers à travers le continent américain) vient de faire une bonne opération : un investissement de $40 millions pour avoir une histoire commerciale un peu branchée à ses abonnés qui achèteront leur smartphone avec l’application Shazam pré-téléchargée : la belle affaire ! Forcément, la startup alignent les chiffres avec 262.9 millions d’abonnés (téléchargements ?!), 10 millions de tags chaque jour (9 milliards au total), 70 millions d’utilisateurs actifs, 140 marques mondiales ayant utilisé Shazam dans des spots TV, etc. Il n’en reste pas mois que Shazam a été plutôt naïf dans ses tentatives de monétisation de son application qui était gratuite à l’origine. Se comporter comme une techno rigolote et pratique à utiliser pour des campagnes de publicité ne rendra jamais une startup rentable sur le long terme et capable de se hisser au hit parade des succès financiers, n’en déplaisent à ces investisseurs, à qui je souhaite toutefois d’arriver à leurs fins.

Suivre Shazam sur Twitter : @Shazam

Mardi : du nouveau chez Yelp

 

Ce qui est en train d’arriver à Yelp est une belle leçon de comment guérir du startupisme. C’est quoi, le startupisme ? C’est le fait pour une société de rester engluée dans son business model initial, généralement un modèle gratuit, dont la seule possibilité qui semble exister pour apporter un peu de revenu est le fameux modèle du 20e siècle : le revenu publicitaire. Lors de la récente conférence organisée par VentureBeat à San Francisco, le CEO de Yelp, Jeremy Stoppelman, annoncé que Yelp allait proposer un service de livraison à domicile de repas. L’idée est de permettre à tous ces consommateurs venant surfer sur le site de passer à l’étape suivante : acheter. Yelp avait déjà un pied dans ce business avec le partenariat signé avec le site de réservation de restaurant basé à San Francisco OpenTable, mais cette fois tout le processus d’achat se fera sans quitter le site, grâce aux services fournis par les startups Eat24 et Delivery.com. Le service sera disponible dans un premier temps sur San Francisco et New York. Yelp avait déjà commencé à se diversifier avec l’option « Call to Action » afin de permettre au commerçant d’adresser des promotions en direct au utilisateurs de Yelp. Avec cette possibilité nouvelle de creuser un peu plus la relation avec ses utilisateurs, en permettant en même temps de créer une nouvelle ligne de revenus (et je suis curieux de voir le résultat, tant Yelp est une marque forte aux États-Unis), Yelp est en train de faire un grand pas, et vous pensez bien qu’ils ne vont pas se contenter de servir des repas à domicile… Des partenariats sont en cours avec Booker, Demandforce (une filiale du groupe Intuit) et MindBody pour des prises de contacts directs pour d’autres catégories. Yelp est entré en bourse en mars 2012, et son action vaut un peu moins de $40 ($22 à l’introduction), a déclaré un chiffre d’affaires de $138 millions au 31/12/2012, avec une perte de $19 millions. Yelp constate en moyenne 10 millions de visites sur ses applications mobiles : une autre priorité avec notamment la possibilité de générer du contenu et suggérer des lieux, des actions. Ensuite, l’internationalisation doit surement devenir à terme un focus. Elle a bientôt tout d’une grande, Yelp.

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Mercredi : MOOC, un nouveau code à retenir avec notamment Coursera

Alors que le monde de l’éducation évolue dans l’espace du numérique, aux États-Unis (surement un peu partout sauf en France, le pays des acquis sociaux, et son désormais célèbre mammouth), des acteurs comme Coursera sont en train de préparer le support éducatif de demain, et ça marche plutôt bien pour eux. MOOC : Massive open online course, une véritable explosion de nouveaux acteurs digitaux. Coursera, un  conte de fée à la sauce Silicon Valley : fondée en 2012 par deux professeurs de Stanford, l’un ancien professeur associé en intelligence artificielle, Andre Ng (également très interessé par le machine learning…), et  Daphné Koller, dédiée au Computer Science Department depuis 1995, après un « postdoctoral researcher » obtenu à UC Berkeley. Basés à Mountain View, première levée de fonds en avril 2012 pour $16 millions en avril 2012, puis $6 millions en juillet 2012, puis $43 millions un an plus tard. C’est à se demander d’où viennent ces chiffres, et surtout où vont-ils ?! EdX, un site non lucratif, a obtenu un financement de $60 millions via Harvard et MIT, $20 millions pour Udacity : la course au millions, on verra pour la facturation plus tard, montrez moi vos courbes ?! 33 top universités dans le monde proposent à travers Coursera des cours online, gratuitement. Pourquoi ? « Pace que leur technologie permet de la diffuser auprès de potentiels millions d’étudiants, pas seulement quelques centaines ». One line machine learning, étant donné les profils, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une technologie derrière. Sept langues sont d’ores et déjà disponibles, et les types de cours, leurs présentations, la qualité des contenus rend le tout particulièrement attrayant. Le catalogue en langue non anglaise en est à son début, il faudra être patient. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est aussi le fait de ne pas négliger le désir des étudiants d’être sur les réseaux sociaux en proposant des connexions avec Facebook, Twitter, Google+. Coursera, l’essayer, c’est l’adopter !

Suivre Coursera sur Twitter : @Coursera

Jeudi : Pebble, l’Internet des objets se porte bien

 

Pebble, l’un des succès de Kickstarter en 2012 avec plus de $10 millions obtenus sur un objectif de $100.000 pour sa « montre intelligente », poursuit sa croissance avec l’annonce de pré-commande de 275.000 articles, et 1 millions de téléchargements de son application mobile. Qui porte une montre de nos jours, alors qu’il est si simple de regarder l’heure sur son téléphone ?! Le pari de la startup de Palo Alto de proposer une montre connectée à son smartphone permettant d’avoir des alertes en cas d’appels ou de réception d’emails, de SMS ou de notifications sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) semble sur une bonne voie. Il est également possible d’avoir un suivi de ses activités sportives (golf, jogging, vélo…). Rien de révolutionnaire a priori, mais un succès populaire qui se confirme en proposant un produit au design assez marqué, dont il est possible de modifier l’apparence, avec trois choix de coloris pour le moment. L’entreprise a presque 30 salariés désormais, dont les principales préoccupations sont de permettre de livrer la demande, et réfléchir aux prochaines fonctionnalités à proposer, ayant récolté un tour de serie A de $15 millions auprès d’un investisseur. Un accord exclusif de distribution a été signé avec BestBuy.

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Vendredi : Lyft vend Zimride

Voici une belle histoire concernant une startup qui a su intelligemment évoluer dans son métier de base. Au départ, il y avait Zimride. Un site web créé en 2007 destiné à aider les internautes à trouver des personnes permettant de faire du co-voiturage pour des longs trajets, pour les universités et les entreprises. Plutôt bien vu, car il n’y a pas véritablement de solutions de co-voiturage disponibles, même si dans les faits des bouts de services existent, sans avoir véritablement décollé : Ridenow, Carpoolworld font figures d’ancêtres mais les données ont véritablement changé. Le co-voiturage est complètement rentré dans les moeurs dans la baie de San Francisco, et par exemple la gare routière de San Francisco prend désormais en considération ce moyen de locomotion. En attendant, Zimride a eu les plus grandes difficultés à développer son traffic, jusqu’à lancer les voitures à moustache : Lyft. Des $ en suffisance sur le compte en banque ($85 millions pour le moment), et surtout la vente désormais officielle Zimride (le site et de son système de réservation) au géant de la location Enterprise Holdings (les marques Enterprise, Alamo et National), qui va permettre à la startup de se concentrer sur son application mobile, et qui lui a donné une opportunité de valoriser ses actifs, avec du cash à la clé ! Cette transaction est l’exemple flagrant qu’il existe des synergies industrielles possibles entre le monde des startups et les grosses entreprises. Tout est une question d’intelligence de business, et c’est une belle preuve de maturité de la part des équipes de Lyft, entre autres.

Suivre Lyft sur Twitter : @Lyft

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Zynga, Yahoo!, July 4th, eBay, AngelList

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Mark Pincus passe le relais sur Zynga

Mark Pincus, le fondateur de Zynga qui passe les manettes de sa startup, l’ex-numéro 1 des jeux sur Facebook, c’est comme la fin d’une époque, et je l’espère pour Zynga (mais je n’y crois guère, sac de pommes de terre…), le début d’une nouvelle ère. Je me souviens bien cette fameuse soirée organisée dans les premiers locaux de la startup de San Francisco, en juin 2008, où j’étais loin d’imaginer qu’elle serait cotée au NASDAQ un jour. Mark Pincus a toujours été la figure de Zynga (après le toutou que vous pouvez voir ci-dessus, garanti d’origine), et c’est incroyable d’imaginer qu’il y ait des centaines de millions de personnes désireuses de payer pour télécharger une vache en rose, ou pour s’offrir un arrosoir en or plaqué pour son jardin magique. Les problèmes que l’on citent souvent pour une « web company », c’est tenir la charge, c’est trouver les moyens de déployer à grande échelle. Pour une société en bourse, l’objectif c’est surtout de durer et tenir ses promesses sur le long-terme. Ce qui fonctionne dans le jeu vidéo, ce sont les jeux qui ont trouvé leur niche, et leur cible : les hardcore gamers, ceux qui jouent « à la vie, à la mort », et qui  assureront des revenus sans faillir. Sur des jeux plus simples, grand public, et qui se développent sur des mécanismes plus proches d’une addiction court-termiste, il est difficile de planifier des revenus et de s’y tenir. Racheter des studios ou des équipes ayant développé des jeux à succès tiennent plus du jeu de roulettes et pas d’une stratégie telle qu’on l’attend à Wall Street. L’avenir dira si avoir choisi un grand nom chez un constructeur de console de jeu vidéo, Don Mattrick, ex-patron de « l’interactive entertainment » chez Microsoft, résoudra ce complexe casse-tête conduisant à aligner des downloads dans des tableaux Excel trouvant leurs origines dans un business plutôt difficile à anticiper.  Ca tombe plutôt bien, Steve Balmer, patron de Microsoft, avait envie de rajeunir ses cadres chez le géant de Seattle…

Suivre Zynga sur Twitter : @Zynga

Ne pas perdre le contact avec Mark Pincus sur Twitter : @MarkPinc

Suivre Don Mattrick sur Twitter : je vous laisse trouver le bon compte

Mardi : Yahoo! continue ses courses avec Qwiki

C’est amusant comment la vie d’une startup est faite : alors que Qwiki avait récemment changé de direction, après avoir prétendu changer le monde grâce à sa technologie de recherche multimedia (qui consistait en fait à intégrer des paragraphes sortis de Freebase et Wikipedia), Marissa Mayer, CEO de Yahoo! et accessoirement membre du jury du concours de startups Techcrunch Disrupt gagné par la startup en 2010, s’est rappelé au bon souvenir de la startup New Yorkaise, et s’est probablement dit que ça pourrait faire une belle affaire dans le portefeuille de produits de Yahoo! nouvelle version. Bien qu’à $50 millions, on peut juger que cela semble plus être une offre de récompense pour les investisseurs qui ont mis $10,5 millions au total, qu’un véritable prix de transaction habituel. Il est de toute façon très difficile d’avoir des chiffres précis sur le nombre d’utilisateurs. Le produit devrait être gardé sous son propre nom en tant qu’application iOS. Le lendemain, c’est au tour de Xobni d’être racheté, dont la promesse était de rendre votre boite email et liste de contacts plus intelligente (ça ne m’a pas frappé…). Ce rachat va permettre un quasi-équilbre entre les $48 millions offerts par Yahoo! pour la transaction et les $42,8 millions levés. Ca fait 17 sociétés acquises par Marissa Mayer depuis son arrivée.

Suivre Marissa Mayer sur Twitter : @marissamayer

Mercredi : un July 4th pas comme les autres

On ne rigole pas avec les droits constitutionnels aux États-Unis. Cette indépendance a été chèrement gagnée (avec le concours des autorités en charge de la France à l’époque d’ailleurs, ceci dit en passant), et l’histoire de Prism et de la cyber-surveillance de la NSA n’a pas encore été digérée… Du coup, un mouvement s’est créé sous l’impulsion de l’organisation Fight for the Future pour protester contre l’utilisation arbitraire d’internet selon eux non conformes aux droits des citoyens américains et des sociétés telles que WordPress.org, NamecheapReddit, Mozilla, CheezburgerMoveOn, et l’EFF, pour protester sur leurs sites web contre l’initiative de la NSA avec la redirection vers un site de pétition. Pas Facebook. Pas Google. Une belle occasion de remuer une nouvelle fois les lobbies en tous genre, pour la bonne cause : la sauvegarde de la confidentialité des informations. Sortant d’un récent voyage par avion assorti de 3 arrêts dans des aéroports de 3 pays différents, je me suis demandé ce que la sécurité serait sans un minimum de filtrage des passagers, et par extension, comment imaginer les états assurer un minimum de sécurité nationale sans un minimum de contrôles. A la vitesse où va l’information, et étant donné l’impact sur notre société, comment garantir à la fois la confidentialité et la sécurité ? Edward Snowden a sans doute eu raison de révéler le pot aux roses, mais il est grand temps de prendre conscience que nos informations n’ont plus aujourd’hui la certitude d’être inviolable. Chaque lettre tapée et rendue accessible sur Internet peut être un jour récupérée, ré-utilisée, vendue, exploitée, traquée, hackée. C’est ainsi.

Jeudi : July 4th, un bon jour pour les Belges 

On connaissait les Diables Rouges, le surnom de l’équipe nationale belge de football, un pays quelque peu malmené dans son histoire ces derniers temps, victime d’une guerre de ses deux communautés francophone et néerlandophone… C’est au tour de ses startups de faire parler d’elle, la souveraine Belgique, le lendemain de l’annonce de l’abdication du Roi Albert II, avec l’annonce de l’acquisition par eBay de deux sites 2dehands.BE (le flamand) & 2ememain.BE (le francophone) qui représentent à eux deux 5,5 millions de visiteurs uniques par mois. Ces deux sites rejoindront l’offre Classifieds Group d’eBay, présente à ce jour dans 25 pays. eBay se renforce donc sur ce territoire et se localise petit à petit à travers le monde. L’oiseau fait son nid.

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Vendredi : AngelList, site incontournable sur le financement des startups

Naval Ravikant, c’est le startup boy par excellence, qui est en train de se faire une place au soleil dans le royaume des stars de la Silicon Valley. Au delà de ses réussites dans la revente de certaines de ses investissements à Twitter ou encore Google, c’est aussi le fondateur du site web AngelList, qui est en train de devenir un site majeur pour qui souhaite faire référencer sa startup et trouver les investisseurs de ses rêves : plus de 100.000 startups listées, plus de 500 introductions réalisées entre des entrepreneurs et des investisseurs sur AngelList par semaine…18.000 investisseurs accrédités (on ne s’improvise pas investisseurs aux États-Unis, il faut montrer patte blanche), qui ont assuré à ce jour 3.000 investissements. Environ. Le création de sa startup est devenu un  sport pratiqué dans bien des pays, et la principale friction provient essentiellement de la recherche de financement pour développer son produit. Même si nos recommendations vont dans le sens de bien réfléchir avant de se lancer dans l’aventure, et qu’il est préférable de pouvoir s’autofinancer avant de faire appel au capital, il semble que chacun puisse avoir sa chance dans cette lotterie, et donc, si vous pensez argent, vous, créateurs de startups, pensez AngelList !

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

(Pub) Ce serait quoi, un monde sans mobile ?

Ce post est une grande première :  je vais publier un article sponsorisé non rémunéré. Oui, je sais, c’est idiot, mais franchement, cette vidéo m’a bien fait marrer. Ca nous remet un peu les choses en place, et nous rappelle à quel point la technologie nous rend bête, parfois, lorsque l’on y réfléchit deux fois. Utilisez votre mobile avec modération, merci.

La guerre des calendriers sur mobiles : une guerre un peu… Française !

La récente levée de fond de la société Sunrise n’est pas passée inaperçue dans la communauté française au début de ce mois de juin puisqu’elle implique deux anciens designers de Foursquare, dont un français Pierre Valade (et un belge de Bruxelles Jérémy Le Van) et aussi parce qu’elle implique une belle brochette de business angels, dont un Français bien connu dans le monde d’Internet, Loic Le Meur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a aussi un Français dans l’équipe fondatrice d’une autre startup en Californie qui adresse ce même problème des calendriers sur smartphone, Tempo.ai,  qui vient de lever, elle, un nouveau round de $10 millions, portant à $12,5 millions les fonds levés.

Comparer ces deux startups, c’est également évoquer les différents moyens choisis par chacune pour occuper l’espace des agendas sur mobiles qui sont censés vous aider dans votre vie quotidienne. Le choix du design est clairement celui de Sunrise, alors qu’en ce qui concerne Tempo.ai, c’est plus un choix technologique, et Thierry Donneau- Golencer le sait parfaitement, puisque cette application a été bâtie par sur des projets qu’il a successivement fait évolué alors qu’il travaillait pour le SRI.

Le SRI est un institut de recherche américain, dont les locaux sont à Menlo Park en Californie, et qui mène des recherches dans différents domaines scientifiques et technologiques au profit du gouvernement des États-Unis ou d’entreprises privées. C’est au SRI que Douglas Engelbart, qui vient de décéder récemment, inventa l’environnement graphique qui est le bureau des ordinateurs tel qu’il est proposé aujourd’hui encore, et la souris, en 1968.

Thierry a ainsi travaillé, au sein du SRI, sur les différentes versions qui seront, en quelque sorte, à l’origine de Tempo.ai, à partir 2009. Ce fut par exemple le cas avec CALO, et d’autres versions suivront, mais Thierry restera en quelque sorte le fil rouge en participant au développement de cet assistant intelligent qui perdra sa fonction de recherche vocale, pour devenir une startup hébergée par le SRI Ventures (comme Siri, l’outil de recherche vocal sur iPhone), co-fondé avec un vétéran de la Silicon Valley Raj Singh, et Cory Hulen. Il est clairement ici question de résoudre le problème de l’agenda mobile avec le support d’éléments d’intelligence articielle, et notamment la capacité de la mise en place et de l’organisation des données personelles et le fameux « cold start » qui doit permettre au système « d’apprendre » et d’apporter des informations plus pertinentes à l’utilisateur.

Il n’est naturellement pas question de « guerre » dans tout cela, mais il y a tout de même une place de leadership à prendre pour ce type d’assistant numérique dans le domaine de l’organisation de son temps, sur iOS pour les deux startups. Je vous laisse faire vos paris, et vous propose d’écouter Thierry (tout en m’excusant de la qualité de l’enrgistrement…)

Thierry connait bien le monde des startups et derrière cette apparente modestie entrepreneuriale se cache une certaine ambition… tout à fait Silicon Valley !

 


L’actualité High-Tech de la semaine : Snapchat, Saleforce et Oracle, Socrata, Clinkle, Adobe et Neolane

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : la Silicon Valley a accouché d’un nouveau monstre, Snapchat

Evan Spiegel et Bobby Murphy sont deux étudiants de Stanford. Ils se sont rencontrés en 2009. Evan est titulaire d’un B.S. en Product Design (2012) et Bobby en Mathematical & Computational Science (2010). Snapchat, leur produit, permet de prendre des photos avec son smartphone (iPhone et Android). La photo reste accessible sur l’application tant que l’utilisateur garde son doigt pressé sur la photo sur l’écran de son smartphone. Après la photo disparait. C’est une idée créée par des étudiants dans le cadre de leur cours à Stanford, lancé en septembre 2011. A ce jour, c’est 200 millions de photos prises par jour. Cible des utilisateurs : entre 13 à 24 ans.  Evan et Bobby sont à peine plus vieux (22 et 24 ans). C’est à l’évidence une application qui flirte avec le non autorisé, je laisse imaginer à quoi des adolescents (ou adolescents attardés) peuvent jouer en se prenant en photo instantanée. La startup vient de lever $60 millions. Ca fait $73 millions au total. L’application est gratuite, mais elle plaît parce qu’elle a de belles courbes. Bien sexy. Et j’en connais qui vont se faire un paquet de pognon de profit. Instagram, épisode sex and teens, faites vos jeux, rien ne va plus.

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Mardi : Salesforce et Oracle, leçon de business à l’américaine

 

Salesforce.com et Oracle, ce sont deux ennemis jurés. Marc Benioff, enfant de San Francisco, qui pèse pas loin de 3$3 milliards, en train de dépasser son maître, Larry Elison,  patron d’Oracle, où il a lui-même passé 13 ans.Benioff, patron de Salesforce.com, créée en 1999, c’est du « tout-cloud ». Toutes les solutions possibles que l’on peut imaginer pour une entreprise sont vendus par Salesforce.com, qui n’a pas hésité à dépenser pour accueilir des solutions tierces. Larry, lui, pèse un peu plus de $40 milliards, et il est bien embêté, Larry : ses actionnaires ne sont pas très satisfaits des courbes de croissance. Alors Larry, dans sa bonne sagesse, va chercher des partenaires dans le cloud pour renforcer ses offres, et notamment intégrera Salesforce.com avec ses solutions Fusion HCM et Financial Cloud, tandis que Salesforces.com de son coté va utiliser le système Oracle Linux, la Datavase Oracle et la plateforme Java Middleware. Seuls les spécialistes comprendront le détail. Ce qu’il faut retenir, c’est que parfois les pires ennemis que l’on puissent imaginer sont capables de s’envoyer des emails et trouver des terrains de collaborations. Coopérer, sinon c’est mourir ?

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Mercredi : Socrata, l’open data gouvernemental qui s’achète


C’est bien connu, en France, on fait avancer la technologie d’un point de vue politique en faisant des lois, parfois en lançant des appels d’offres histoire de faire tourner un peu le business vers des entreprises françaises, et ça permet de doper la croissance dans les nouvelles technologies. Il y eu le moteur de recherche Européen, il y a maintenant le projet Data.Gouv.fr, le projet « open data » du Gouvernement français, qui dépend directement du Premier Ministre. Contrairement aux idées reçues des journalistes français, l’idée n’est pas de mettre l’État Français à nu, simplement de donner accès à des donnés publiques utiles. Difficile de savoir combien ça a pu couter exactement, toujours est-il que de l’autre coté de l’Atlantique il y a Socrata, une startup qui vient de lever $18 millions, qui propose de mettre sa technologie au service de toute administration qui veut mettre à disposition des « silos » d’informations. La ville de San Francisco utilise les services de la startup de Seattle, créée en 2007, et qui va pouvoir continuer sa croissance, après une première levée de fonds en 2008 de $6,5 millions.

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Jeudi : Clinkle, la règle des 25 en format US

 

Il était une fois un « twitos » du nom de Marc Simoncini, business angel dans ses loisirs, qui proposa, comme ça, dans le vent twiteresque, de faire une donation de 25.000 euros à des projets soumis par de jeunes gens âgés de moins de 25 ans. Histoire de « remplacer les parents de cette génération » qui veut elle aussi non pas s’engager dans l’administration, mais voler avec les pigeons dans les méandres tortueux mais passionnants de la startup. Il fut sauvé par ses camarades de jeux habituels, notamment Xavier Niel, le Saint des startupers français. Changement de cadre : Palo Alto, son western où les millions coulent à flots, et un jeune homme de moins de 25 ans, qui répond au nom de Lucas Duplan, qui a lancé Clinkle et qui se propose de mettre tout votre porte-monnaie dans votre téléphone. Oui, vous avez bien entendu, tout votre portfeuille. Duplan, Stanford vous avez dit ? Ils ont du entendre l’appel de Simoncini, parce que c’est 25 patates qu’ils lui ont donné. Et pas n’importe qui, s’il vous plaît, du lourd, du très lourd. Non mais, qui c’est qui tweet le plus fort par ici (non, pas allo, s’il vous plaît) ?

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Suivre Marc Simoncini sur Twitter (sait-on jamais, il fera peut être un truc pour les plus de 50 ans, les délaissés du net) : @MarcSimoncini

Vendredi : Adobe  rachète Neolane… mais que fait Montebourg ?


Ca devait arriver, et Adobe a profité d’un moment de relâchement d’Arnaud de Montebourg, probablement en vacances à Caracas. C’est ainsi une entreprise fondée en 2001, et 250 employés qui passent à l’ennemi, avec une fuite de cerveaux en perspective, et bien peu cher payé avec seulement $600 millions… en cash en plus, tellement Adobe avait peu confiance en ces Français dont on ne sais jamais quoi attendre. Plus sérieusement, Adobe va ainsi continuer à renforcer son offre dans le domaine du marketing online et Neolane vivre de beaux jours de croissance au sein d’un gros player de la Silicon Valleyet de son offre Marketing Cloud. On aurait tellement souhaité qu’un tel bonheur arrive à d’autres, et cela confirme ainsi l’excellence d’une French Touch dans la tech, qui avait déjà un pied à l’international, et plus de 400 clients à travers le monde.

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Un peu trop tech, la Gay Pride…

Après une bien triste démonstration via les médias en France d’une image violente et intolérante à l’égard d’une évolution devenue indispensable à une société moderne et actuelle, et l’adoption tout à fait justifiée du mariage pour tous en France par le Président de la République et son Gouvernement,  les États-Unis viennent de se réveiller sur ce sujet et le 26 juin dernier, la Cour suprême américaine étend la définition du mariage aux personnes de même sexe en abrogeant le Defense of Marriage Act (DOMA) et en autorisant à nouveau les mariages en Californie.

Cette Gay Pride fut un grand moment d’amour, de joie et de fraternité, et bons sang j’étais vraiment heureux de ressentir cette vague d’humanité et de diversité, de croiser ces sourires rieurs, cette bonne humeur… jusqu’à la page « pub ».

Je croise des Googlers arborant un fier T-shirt « Pride », les Gayglers qu’ils s’appellent. Puis un car d’Electronic Arts, distribuant de jolis T-shirt à leurs employés présents pour la grande parade. La Wells Fargo et son char a moitié bricolé, avec le son à fond. Et puis je tombe sur cet article de Mashable qui nous informe de la présence de Mark Zuckerberg et 700 employés qui vont défiler à leur tour. Oracle, Dropbox, eBay, Twitter, Intel, Yammer… Et beurk. Indigestion de publicité. Ce qui est un grand et beau mouvement populaire devient un grand carnaval publicitaire des boites « tech », présence renforcée, publicité assurée.

C’est beau de soutenir. C’est bien d’être présent. Juste ça. Pas besoin de nous en mettre encore plus, de la pub, on en bouffe à longueur de journée. C’est comme pour Burningman, un festival annuel organisé dans le désert de Black Rock City au Nevada, le dernier endroit chic pour aller networker et s’afficher. Les entreprises tech, dans la Silicon Valley, c’est comme un virus. Ca se propage, partout, tout le temps…

Une petite vidéo pour finir sur les derniers préparatifs du défilé dans les rues perpendiculaires à Market Street où a défilé la fameuse Gay Pride de San Francisco

Filippetti et Amazon, la suite…

Décidemment, la Ministre de la Culture et de la Communication semble lorgner vers le Ministère de l’Industrie et des Finances (surement dans le cadre d’un « remaniement ministériel »), car il semble qu’elle soit entrée en croisade contre Amazon et clame haut et fort que la société américaine doit payer ses impôts en France. Ayant écrit sur le sujet, je prouve que moi aussi j’ai de la persistance et que je fais un suivi de mes dossiers.

by republicain-lorrain

On peut remarquer le très joli mécanisme bien huilé entre le journaliste du Républicain Lorrain qui pose bien la question qu’on lui a demandé de poser (« mettre Amazon à la page », très drôle…) et le service de presse de la Ministre. Seule réponse, un militantisme primaire et populiste de la Ministre, qui nous indique même à titre d’argument indiscutable qu’elle a obtenu le soutien de « on ne sait pas qui aux États-Unis » suite à ses interventions. C’est de la pure démagogie. Qui ? Soyons sérieux et professionnel.

Prendre le virus de la politique, c’est une chose, résoudre le problème de la fiscalité des multinationales, c’est un autre sujet. Et concernant un commentaire laissé sur mon précédent post par un des premiers salariés d’Amazon en France :

a. Qui gagne ici ? le consommateur de livres. C’est a dire chacun d entre nous. Alors que la France est deja le pays qui protege au maximum les vendeurs de livres (Prix Fixe a 5% off list price) Amazon vend ses livres au meme prix que le libraire au coin de la rue,

b. la FNAC offre le port gratuit sur les livres sur fnac.com et personne ne dit rien ?

c. Amazon est un belle réussite industrielle en France. Avec beaucoup d’emplois qualifies crees dans des regions difficiles. Preuve en est que le DG France vient de prendre la responsabilité de tout le business de retail en Europe…

« Il faut que » : à suivre, après la démagogie flagrante tout au long de cet entretien, peut être de vraies solutions culturelles. Quant à l’économie et la fiscalité, c’est une autre histoire.