C’est quoi « Deadpool » en langage de startup ?

« Deadpool », c’est le cimetière des éléphants des startups. Il ne faut pas croire que c’est une vie facile, d’être entrepreneur de startup…

Risque maximal : c’est simple, il y a tout à prouver ! Et le TechCrunch Syndrom est passé par là : à force de lire des levées de fonds en permanence sur telle société à Palo Alto, San Francisco ou encore Mountain View (et des fois en France, ça arrive plus souvent qu’on ne le pense, il y a plein d’argent disponible, il suffit de savoir le trouver… et avoir un projet qui tient la route, cela va sans dire…), ça rend dingue de désir de se jeter dans le grand bain !

Bon, les ASSEDIC y sont pour quelque chose en France, et le bon air de la Californie (et du $ qui coule à flot par moment) pour ce coté de la Nouvelle Amérique conquérante des Nouvelles Technologies, les startups, c’est le nouveau truc pour se créer un boulot, et devenir riche. Très riche. Enfin des fois, parce que clairement, le taux de déchet est assez… élevé !

Alors voilà, pour beaucoup, c’est la Deadpool qui attend, comme cela vient d’arriver pour Cinch.

Disons que ça commence par ceci, un email dans sa boîte…

Cinch.FM is Shutting Down!

L’équipe de Blog Talk Radio avait plutôt une bonne idée : offrir la possibilité d’enregistrer des podcasts, publiés automatiquement sur le Cloud et les réseaux sociaux par la même occasion, depuis son iPhone. Plutôt pratique, et des utilisateurs aussi connus que Robert Scoble, qui parlait en Novembre 2010 d’un « nouveau journalisme: audio sur iPhone » vont voir leur contenu ne plus être accessible. Pas nécessairement perdu, puisqu’en général on vous propose de récupérer votre contenu avant la fermeture du service, mais bon ça fait désordre.

Les raisons d’une telle déconvenue sont, en général nombreuses :

– la concurrence : on se fait souvent doubler dans la course à l’audience par des plus meilleurs que soi. Dans le cas présent, le vilain canard, c’est SoundCloud, entre autres…

Berlin : 1, New York : 0

Robert a même publié ses commentaires sur le concurrent (un produit assez génial il faut dire), écoutez plutôt…

– les erreurs de casting… pardon de contenu : dans le cas de Cinch, il est important de créer une bonne, voire une excellente expérience utilisateur. Et c’était le cas, l’application était vraiment simple à utiliser. Mais ce qui compte également, c’est de donner envie aux utilisateurs de revenir. Et franchement, tout le monde n’a pas une audience de dizaine de milliers de Geeks à alimenter, et on attend forcément quelque chose de l’expérience avec les autres utilisateurs. Et là franchement, c’était plutôt le mélange des genres, et pas très incitatif. Un peu plongé dans un melting pot d’utilisateurs en tout genre. Peu enrichissant. Résultat, on ne revient pas, et perte d’audience progressive.

– le financement : forcément, les applications gratuites, ça ne rapporte pas d’argent. Donc on pompe sur le capital, et si on a le malheur de se présenter face à son Board d’actionnaires avec des chiffres d’audience en perte de vitesse, ça n’encourage pas à remettre au pot.

– la rapidité d’exécution : bon, ceci ne concerne pas Cinch, mais une bonne partie de startups Françaises que je crois ici et là. Trop de temps à développer un produit. Les technologies modernes en terme de software permettent aujourd’hui de développer du code vitesse Grand V, alors de grâce ne mettez pas 6 mois ou un an à sortir un produit, le temps est compté.

Voilà, chacun y trouvera son compte d’enseignements, mais l’exemple de Cinch m’inspire ceci : dans le domaine des applications mobiles, et du Consumer Internet en général, penser au produit, c’est bien. Mais le contenu, et la façon dont on orchestre la qualité du contenu que l’on met à disposition du grand public, doit pouvoir passer la barre des early-adopters, et cela suppose une très bonne connaissance de son « marché », au delà de la vision que l’on peut avoir pour mener la startup vers le succès.

Bye bye Cinch! La bonne nouvelle c’est que la société Blog Talk Radio qui a développé l’application poursuit l’aventure entrepreneuriale.

 

Mais que fait donc Instagram sur iPad ?

… ou l’histoire du Gold Rush à la mode startup dans la Silicon Valley !

Instagram, l’application permettant de prendre des photos avec son smartphone est maintenant à plus de 80 millions d’utilisateurs… Paradoxalement, la société à 1 Milliard rachetée par Facebook n’a toujours pas d’application iPad ! J’entends d’ici déjà certains me dire que l’on achète pas un iPad pour prendre des photos avec… Soit ! Mais alors pourquoi Apple nous les live-t-il avec des caméras, si c’est pour prendre des photos sans saveurs et sans la possibilité de les partager quelque part sur le Cloud ou les réseaux sociaux ?!

Un certain développeur de la Bay Area de San Francisco au parcours assez éclectique a choisi de prendre l’initiative en lançant  InstaSaveHD, qui se propose de donner encore plus d’options que la propre application Instagram ! Après tout, Kevin Systrom avait, quoi, 3 co-workers sur la Instagram à South Park, San Francisco au moment du rachat. On peut être peu nombreux, et très talentueux

Bon, ceci étant, après s’être acquitté des $2,99, on se retrouve très simplement dans une application qui ne sert qu’à farfouiller dans les APIs d’Instagram (les parties disponibles des programmes de l’application que les développeurs peuvent utiliser pour leurs propres développements…)  et qui au final nécessite l’installation de l’application iPhone d’Instagram !

La bonne blague. Pas sur que Facebook laisse faire longtemps. $2,99 pour un article sur les aventures d’une tentative de coup d’éclat dans le monde des applications iOS, ça ira pour cette fois. En attendant, je vous laisse trouver l’application sur iTunes vous mêmes, et si d’avance certains développeurs voudraient tenter l’expérience, je vous conseille vivement de développer un technologie, une vraie, si vous voulez vous faire remarquer/embaucher/racheter. My 2 cents 🙂

 

Ras-le-bol de la pub sur vos réseaux sociaux ? Investissez dans App.net…

… venez ainsi donner sa chance à un nouveau réseau sans publicité. Garanti, on vous dit !

Il y a encore de la place pour les utopistes, et c’est tant mieux ! Après Diaspora, j’imagine toujours ébranlé par le décès d’un des co-fondateurs, Ilya Zhitomirskiy (moi aussi d’ailleurs, je l’avais rencontré à une conférence le 26 Octobre 2011, quelques jours avant la tragédie), dont le projet est de créer un réseau social sur le mode Open Source afin de donner naissance à une alternative à Facebook, voici désormais App.net. Ecoutons Dalton Caldwell, fondateur de la startup…

http://vimeo.com/46394859#

L’histoire est issue d’une sorte de revanche que Dalton souhaite prendre après avoir été empêché selon lui par Facebook d’aller au bout de son projet initial, une application iPhone de découverte des applications utilisées par ses amis, utilisant notamment le Social Graph de Facebook. Facebook semble ne pas l’avoir vu d’un bon oeil, puisque après une offre de rachat, il a été empêché de poursuivre l’application plus en avant. Twitter est arrivé dans l’affaire suite à un post rageur de Dalton à leur égard

Bon, l’objet n’est pas de rentrer ici dans la polémique, ni de demander de confirmation de Facebook sur les faits. Mais force est de constater l’effort (et le courage) mis par un entrepreneur-développeur face aux méga-réseaux sociaux qui ne laissent pas faire les codeurs se servir comme ils le souhaitent dans leurs APIs, des passerelles d’accès ouverts par les réseaux sociaux pour avoir acès à une partie de leurs programmes.

Même si Techcrunch nous a fait le coup des yeux doux avec Facebook et le talentueux Doug Purdy, lors de leur mini-conférence cette semaine à Redwood City,  d il suffit de voir le temps accordé aux 3 sociétés conviées à cette illusion de table-ronde pour se rendre compte que… ils font un peu ce qu’ils veulent chez eux, ce qui peut sembler naturel.

Ceci démontre le combat d’arrière garde que se livrent :

– les développeurs d’un coté, toujours prêts à se servir dans les API et autres SDK de sociétés ayant déjà réussi leur décollage d’audience pour faire réussir leur propre service web ou leurs applications mobiles,

– et de l’autre les mammouths du Web2.0 qui sont coincés entre le besoin qu’ils ont de se nourrir de cet eco-systême, mais au profit de leur propre croissance, face aux enjeux financiers dont ils sont l’objet (le cours en bourse pour Facebook, les levées de fonds systématiques pour Twitter).

Dalton veut donc construire un refuge pour les développeurs qui veulent coder et croître libre, partager la croissance et offrir un Paradis Social aux Internautes un monde libre de toute publicité, où il sera possible de publier ses statuts sans craindre de se faire poursuivre par les marques. Avec un pari sur l’innovation, puisque les développeurs seront les bienvenus…

Même son éminence Robert Scobble, un des plus grand influenceur de la Silicon Valley à mes yeux, s’est même déclaré en faveur du projet.

Alors, chiche ?! Encore 8 jours de souscription sur le modèle Kickstarter, avec $175.000 obtenus pour le moment sur total attendu $500.000.

Je pourrait en dire plus après que Dalton ait bien voulu m’accueillir suite à mon don prévisionnel de $50. AppNet utilise effectivement un système de collection de fonds similaire au site Kickstarter pour faire appel aux dons, un site qui sert à faire appel au capital auprès des particuliers. On va y revenir bientôt…

Le combat continue 🙂

La question de Michael Lazerow (BuddyMedia) : la peur vous retient-elle ?

Cet article ne s’adresse pas aux férus des blogs technologiques qui lisent à longueur de journées Mashable et autres sucreries du genre. Vous êtes déjà au courant. Ceci n’est pas une exclusivité 🙂

Il y a 2 mois, le géant du « Software As A Service » (SaaS) Salesforce a fait une nouvelle acquisition : BuddyMedia, une société créée par Michael and Kass Lazerow (marié dans la vie) et Jeff Ragovin pour $689 Millions, qui fait de Facebook et autres plateformes de type réseau social les meilleurs amis de votre marque.  BuddyMedia c’est une ligne de produits tous dédiés à créer du contenu, le partager,  le modérer, le monétiser… La société basée à New York avait suffisamment développé sa présence en tant que plateforme de marketing social pour qu’elle vienne rejoindre Radian6 parmi les pépites qui vont pouvoir faire de Salesforce (et je rajoute Chatter dans le lot) une société avec laquelle il faut compter dans le brouhaha social, qui fait l’objet de beaucoup de discussions quant à sa pertinence pour les marques (« mes dépenses marketing sur Facebook me rapportent-elles un retour sur investissement ? », et bien il faut essayer !)…

Au dela de la preuve apportée qu’il est possible de travailler avec sa femme (et ainsi réduire à néant le cliché habituel), l’annonce qu’a choisi de faire Michael était particulièrement surprenante, un mélange entre la leçon de vie et le message d’espoir adressé à toutes personnes qui se trouvent bloquées par un des freins majeurs qui poussent à oser, entreprendre, à essayer : la peur.

C’est plutôt bien envoyé, et même s’il est clair que la prise de risque est une science qui mérite que l’on s’y prépare, il est important de savoir s’écouter par moment et se faire confiance, parce que le train ne passe pas toujours 2 fois. Si vous ne trouvez pas de bonnes raisons logiques à ne pas entreprendre, pas besoin d’être New-Yorkais, qu’attendez vous ?!

Je trouve que se dire « Qu’est-ce que je suis heureux de pouvoir faire ce que je fais ! », c’est toujours mieux que « Qu’est-ce que je vais faire de mon argent ? », par exemple, c’est rafraichissant, merci Michael.

Pour ceux qui se posent encore la question de ce qu’il est possible de faire sur Facebook, écoutez plutôt Michael lors de son passage à Paris pour la conférence LeWeb en Décembre dernier…

Sa présentation disponible sur Slideshare…

La fibre chez soi, Jean-Michel Billaut en a rêvé, Google l’a fait !

Ou est en passe de le faire… Ce titre racoleur est un modeste hommage au travail assez visionnaire de notre ami bloggeur Jean-Michel, fondateur en 1978 d’un Atelier ouvert aux nouvelles technologies qui sévit encore dans le giron d’un grand groupe bancaire, qui prêche (un peu dans le désert parfois mais surtout dans les Yvelines, son combat à lui) pour faire que le haut débit soit une réalité pour tous les foyers et ainsi favoriser l’accès de la technologie au plus grand nombre.

Jean-Michel, ton lobbying payera un jour !

Il rejoint là un billet tout récent d’un entrepreneur de Californie (pour le coup, pas de la Silicon Valley puisqu’il est établi à Los Angeles), Jason Calacanis (homme très médiatique, il a fondé le Silicon Alley Reporter à la fin des années 90, et il adore la controverse…), qui comprend bien l’intérêt des cablo-opérateurs et opérateurs en tout genre qui prennent soin de gérer leurs « technologies vache-à-lait », au détriment d’accès plus rapide à Internet, qui devraientt naturellement permettre de passer plus de temps online… « Because speed drives usage ».

Mais…

 

Et c’est à ce moment précis que l’on vous sert Google, qui, et c’est là mon point (et celui de Jason), est en train de commercialiser une offre de fibre dans le Kansas, à titre d’essai j’imagine : Google Fiber, c’est $70 par mois (que l’on peut pousser jusqu’a $120 si vous veut la HDTV), qui va avec Google Storage à 1TB, une tablette Nexus 7… et un contrat de 2 ans à la clé !

Le marché Américain est énorme (115 Millions de foyers à équiper) : Jason fait le pari (ou l’espoir) que la firme de Mountain View peut (ou doit) se positionner énergiquement sur ce marché…

Petit message final de Jason : « PS – If you know one of those telecom wonks who knows everything, please send this to them and ask, « What are the chances Google Fiber becomes a real offering in over 50 cities 10 years from now? » cc (email sur demande) — really interested to hear what they say. »

A bon entendeur…

A signaler que d’autres petits malins, par exemple les fondateurs de Skype, viennent de lancer FreedomPop, un fournisseur de réseau 4G pour un accès Internet d’au moins 1GB à son domicile ou on the go, et on peut notamment obtenir de la 4G sur son iPhone (voire transformer son iPod en iPhone et faire de même…), que l’on peut re-distribuer, un peu comme Fon a pu le faire si vous connaissez l’histoire. Le réseau provient d’un opérateur de réseau de type LTE (Lightsquared), et c’est tout ce que je dirai car je n’ai pas d’intention d’écrire pour le Carnet des Sciences.

La guerre du réseau est plus que jamais active !