Comment trouver un stage dans la Silicon Valley

Il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive ce type de message…

« Bonjour,

Je suis actuellement en troisième année d’école d’ingénieurs à blablabla et je cherche un stage marketing. J’ai déjà de l’expérience dans ce domaine (grâce à mes précédents stages et mes autres expériences professionnelles) et j’aimerais savoir si vous seriez intéressé pour votre entreprise Tartempion. Le stage commencerait le 27 machin 2014 et se terminerait le 9 bidule 2014.
Je me tiens à votre disposition pour toute information complémentaire.
En l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie de croire, Monsieur, en mes respectueuses salutations. »

Ben voyons. En plus, un ingénieur qui cherche un stage en marketing. Encore un qui ne lit pas Techcrunch.

Enfin, j’ai reçu une perle hier, et je tenais à partager cette candidature motivée, pour mettre en avant un brillant esprit qui a, à mes yeux, tout compris sur la façon d’aborder la Silicon Valley, alors j’ai tenu à lui rendre cet hommage. Analyse du phénomène…

Le story-telling

« Vous devez sûrement vous demandez qui je suis, où est-ce que j’ai trouvé votre e-mail, ce que je veux, pourquoi, etc… Ne vous inquiétez pas je vais tout vous expliquer ! »

La Silicon Valley, c’est avant tout une histoire de communication. On y communique en permanence, c’est d’ailleurs une vraie région bénie pour les PR-blogueuses à $15.000 par mois qui prennent dans leur filet les entrepreneurs-neuneus venant d’ailleurs (de France par exemple) qui n’ont pas encore compris comment ça marche ici. Notre candidat, en l’occurrence, a su retenir mon attention dès la première phrase. Bon début, il a la « racontaille » facile.

La compétence
« Je m’appelle Alain et je suis étudiant en dernière année d’école d’ingénieur à Phelma Grenoble INP où j’y étudie le développement logiciel, le traitement du signal (audio et vidéo) ainsi que le multimédia. »

Encore une fois, tout bon. Ingénieurs, vous êtes les bienvenus dans la Silicon Valley. HEC, ESSEC et autres je ne sais quoi, restez chez vous, ici c’est du codeur que les startups cherchent, du scientifique, du « scientist » formé aux frais de la République, ou presque. En plus, il a sa petite spécialité, notre Alain (j’ai changé son prénom, ne cherchez pas qui c’est !). Le traitement de signal, c’est tout bon pour du Dolby, et bien d’autres. Les spécialistes, c’est encore meilleurs. Les pointures, c’est rare…donc ça vaut cher !

La flatterie

« Afin de réaliser ce projet (très) difficile, comme vous pouvez vous en doutez, j’ai fait de nombreuses recherches sur internet et je suis tombé sur le profil d’une personne « effectuant le pont entre la Silicon Valley et l’Europe ». Vous l’aurez compris, cette personne était bien vous ! Avant tout je tenais à vous dire que je suis très impressionné et respectueux de votre parcours à succès. En effet, de très nombreuses personne n’arriveraient pas à réaliser le tiers de ce dernier durant toute leur carrière ! Vous dites que vous « aimez faire de l’impossible une réalité  car il y a toujours une manière d’y arriver » et bien c’est ce que je pense aussi dans la réalisation de mon projet et c’est l’une des raisons qui m’a poussé à vous contacter. »

Pour réussir, il faut savoir mettre en avant un sujet, et le pousser à son extrême. Surtout, savoir s’en servir à son crédit. Vous avez moins de trente ans, vous travaillez dans la Silicon Valley, mec, t’es en train de changer le monde ! Les bonnes histoires de comptoir regorgent de ces jeunes conquérants de l’inutile à qui ont donne un peu plus de $100.000 qui ont l’impression de révolutionner le monde digital. Il sait flatter le Alain, il sait faire mousser, c’est parfait, il est mûr… Plus c’est long, plus c’est bon.

The American Dream is for all of us

« Vous devez pensez que je suis un peu trop ambitieux en voulant effectuer un stage dans cette région mais entre nous, si on ne le serait pas un peu on n’avancerait pas dans la vie n’est-ce pas ? Et votre parcours tend à me faire croire que vous eu, vous aussi, une très grande ambition pour réaliser vos projets. »

Là, tu fais fondre n’importe quel Américain que tu prends en exemple, et qui va vouloir t’ouvrir les portes du Paradis. Tu as tout compris, petit, tu as droit d’y entrer, toi aussi, t’auras ton pass. L’argument qui tue :  « je l’ai fait, tu y as droit. Allez viens… ».

La spécificité géographique

« On ne sait jamais si lors d’une pause café, déjeuner, goûter (quoi ? On ne fait pas de goûter à 16h dans la Silicon Valley?… Il va falloir remettre les chose dans l’ordre là !) ou d’un meeting vous auriez entendu parler d’un stage libre qui attendrait par exemple un étudiant ingénieur français et par un autre hasard venant d’une école grenobloise et aussi par un autre grand hasard de mon école… »

Pour un Américain, si tu es français, la première question qu’il pose c’est : « Where are you from? », et la réponse qu’il attend c’est « Paris ». Paris, c’est un pays, où on parle anglais avec un accent, c’est bien connu. Là, si tu lui dit que tu est de Grenoble, c’est bon, il y en a pour une demi-heure à discuter, sur les détails de la faune, l’épaisseur de la neige en hiver, et tout le reste. Le profil idéal du mec que l’on veut inviter à son BBQ (ça tombe bien, il n’y a pas grande chose à faire d’autre le weekend dans la Silicon Valley). Encore un bon, point, Grenoble. En plus, il a des sujets de discussion (explique le gouter, ça va bien prendre quinze minutes)… Et il croit en sa bonne étoile (American Dream, encore…).

La diversité

« Mes années d’études (C, Java, Matlab, multimédia) couplées avec mon expérience professionnelle au département acoustique de l’IRSST (Montréal, Canade), à Arturia (Meylan, France) et à l’INT (Institut de Neuroscience de la Timone, Marseille, France) ainsi que mon expérience en développement logiciel me font dire que j’ai les compétences et le background que les entreprises recherchent. »

Bon, la spécialité c’est bien, mais la diversité dans la spécialité, c’est encore mieux. Et quand, en plus, on a voyagé, déjà, les barrières tombent. Il a peut être des choses à nous apprendre le petit ! L’Américain par nature et curieux et ouvert, il sait écouter. Ca change du chef de stage à la française.

La dévotion

« Je suis réellement motivé et je désire vraiment gagner de l’expérience professionnelle. Si on me dit d’apprendre un langage informatique spécifique, je le ferais ! Si on me dit de rester toute la nuit à l’entreprise, je le ferais ! Mais si on me dit de faire du café… Malheureusement je n’aime pas le café… »

Si on veut réussir dans la Silicon Valley, quand on débute, il faut savoir se faire pressuriser le citron, ne pas compter ses heures. Une startup, c’est une course contre la montre, une course contre l’impossible. On mange en équipe, on dort en équipe, on réussit en équipe. On garde sa spécificité, on apporte sa richesse, c’est comme cela que l’on contribue. Tu n’aimes pas le café, c’est ok, apporte moi un thé alors.

L’accent

« Enfin le dernier point, mais non le moindre, est que tous les employés de cet auront le plaisir d’entendre mon accent ensoleillé du sud de la France (je suis originaire de Marseille). »

La Silicon Valley est une véritable Tour de Babel. Une startup qui n’a pas son français ingénieur, c’est comme un burger sans ketchup, San Francisco sans le Golden Gate Bridge… Si en plus il a un accent, bien français, c’est le jackpot, on ne risque pas de louper le fait qu’il y a de la diversité dans la team. Rien de pire qu’un français qui veut absolument parler américain, c’est désespérant. Perdre sa nature profonde, son accent, c’est y perdre ses racines, c’est retirer ce qui fait le piment de sa contribution au couscous géant de la Valley.

Voilà, ceci est en quelque sorte un manuel du bon étudiant qui veut s’exporter dans la Silicon Valley, vu de ma fenêtre. Il m’en a mis une deuxième couche d’ailleurs, avec un passage que je ne peux m’empêcher de citer…

« Aussi, je pense avoir un « avantage » sur les étudiants américains au niveau des salaires. En effet, je peux venir travailler pour des salaires allant de  700 à 0$. Oui jusqu’à 0$ ! (bien que je pense que tout travail mérite salaire). Car pour des salaires égaux ou inférieurs à 700$, je peux disposer d’une bourse de départ à l’étranger qui permettra de réguler les comptes (oui, car ça serait bête de partir si loin si c’est pour finir dans la rue…). Donc l’entreprise peut diminuer le salaire qu’elle alloue pour le stagiaire, je dispose de la bourse , ainsi tout le monde est gagnant dans l’histoire. »

C’est sur, il va en trouver des entrepreneurs français implantés ici, habitués qu’ils sont au jonglage d’un recrutement à la française, à faire tous les calculs possibles avec son expert-comptable pour embaucher le moins cher possible, avec le maximum d’aides du gouvernement… Ils sont nombreux les jeunes français qui viennent s’échouer ici, pour un petit millier de dollars, avec juste de quoi se payer son loyer, tout heureux d’être au milieu d’un club de privilégiés, au soleil, la tête pleine de rêves et de codes.

Là, pour le coup, ça me fait moins rire… mais c’est une triste réalité.

Bon, si tu es entrepreneur (français ou pas, mais si tu as lu jusque là, c’est que tu sais lire le français, et c’est bien) dans la Silicon Valley, et que tu cherches un spécialiste des signaux pour cinq à six mois, j’ai sûrement ton homme. Je l’ai bien aimé, « Alain », alors merci à lui pour m’avoir permis de partager ces quelques lignes. Pour l’histoire. Bonne chance à lui.

 

L’actualité High-Tech de la semaine : Pinterest, Omicia, Linkedin, Yahoo!, Robert Scoble

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… c’est la première rubrique de cette nouvelle année du calendrier grégorien, et je me demande si elle ne serait pas en même temps un signal sur ce que nous réserve les nouvelles technologies Californiennes !

Lundi : Pinterest s’agrandit avec 2 nouveaux employés

 

L’histoire continue au sujet d’une théorie que j’affectionne selon laquelle une structure est incapable d’innovation majeure au delà d’une certaine taille… que je chiffre à 10 ! Un nouvel exemple avec Pinterest, assez impressionnante dans la rapidité de sa croissance et l’impressionnante valorisation dont elle a fait l’objet à l’occasion de sa dernière levée de fonds de $250 millions : $3,8 milliards !!! La startup dispose d’un petit trésor de guerre pour se permettre d’accélérer dans sa roadmap produit, et le moyen le plus facile n’est pas de renforcer ses équipes mais bien d’en acquérir une. Ce type de « acqui-hire » (du recrutement par du rachat de startup) a déjà été évoqué dans ces colonnes, et en l’occurrence c’est une startup développant une plateforme de reconnaissance d’image qui vient de grossir les rangs de Pinterest (évalués à 200 employés, un sacré ratio de valorisation par employé). Visualgraph, c’est a priori deux « employés » d’une startup qui vient juste de fêter ses un an, dont un ex-Google, dont pas grand monde n’avait entendu parler… c’est ça aussi, la magie de la Silicon Valley : c’est fou les progrès que l’on peut faire en un an là ou des sociétés comme Intel, avec OpenCV, ou dans une moindre mesure IQ Engines (rachetée par Yahoo!), ont passé bien du temps et consacré quelques millions de $. Une loi de Moore inversée, sans doute. En tout cas, une belle opération de communication ne fait jamais de mal. Il s’agit de la quatrième startup « rachetée » par Pinterest depuis sa création.

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Mardi : la grosse vague du médical

 

On n’arrête plus la Silicon Valley et le domaine de la santé, qui est en train d’explorer tous les territoires imaginables dans un domaine qui coute si cher aux États-Unis : pas de sécurité sociale (enfin plutôt elle arrive, la fameuse Obama Care, qui vient d’être relancée en ce mois de janvier), la santé reste un luxe et l’affaire des assurances privées. Avec Omicia, pas question de vous gratouiller les gènes (comme avec DNANexus) mais plutôt permettre aux médecins de vérifier vos petits génomes pour s’assurer d’une éventuelle présence de maladie grâce à une plateforme dédiée sur Internet. La société est basée à Emeryville, de l’autre coté du Bay Bridge, et elle vient de subir un coup de turbo après plus de douze années d’existence en obtenant $6,8 millions en levée de fonds, sans Google Venture pour une fois parmi les investisseurs. Le service de base est gratuit (tarif maximum affiché : $99) et il prend juste quelque petites heures pour fair le tour d’un génome : à coup sûr, un progrès apporté par Internet dans l’établissement d’un diagnostic. Pourquoi se priver de certaines inventions ou améliorations technologiques lorsqu’elles se présentent ?!

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Mercredi : Linkedin se plaint d’être harcelé par des robots

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Linkedin fait partie de ses réseaux spécialisés qui ont un grand besoin de justifier leur utilité au quotidien, au point de rendre la possibilité de connexion un peu trop facile aux yeux de certains (à en croire le nombre de demandes que je peux recevoir chaque jour de la part de personnes que je ne connais pas, c’est criant). Mais encore : c’est devenu un lieu de « chasse » particulièrement prisé des recruteurs, qui spamment à tout va (croyez que bien que si vous cherchez un travail, ce n’est pas vous qu’ils vont contacter), à tel point que cela peut devenir contre-productif tellement vous êtes spammé. En règle générale, de toute façon, sur Linkedin, vous êtes spammés à longeur de journée quand vous commencez à avoir un réseau significatif. C’est la nature de ce type de réseau spécialisé ! Et nous vous plaignez pas, sur le concurrent « made in France », Viadéo, c’est bien pire, ce sont les champions du Monde de spam. Donc, pour en revenir à Linkedin, ils ont trouvé les responsables de ce spam : les robots ! Linkedin vient donc de déposer une plainte contre X, accusant un certain « John Doe » de créer des milliers de profils qui viennent polluer le site de profils fictifs. Linkedin a identifé que ce type d’attaque a commencé en mai 2013… il n’est jamais trop tard pour bien faire le ménage dans sa base. A l’image des Twitter, de Facebook, et autres réseaux sociaux bienheureux en fonds et en audience, Linkedin n’est pas épargné par ce business du social media dont les gurus marketing et autres agences web nous rabattent les oreilles à longueur de tweets et de like : bienvenu au royaume du chiffre et du futile, pour ne pas dire de l’inutile.

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Jeudi : Yahoo! et une histoire de vermine digitale

 

Vous n’imaginez pas ce qui vient d’arriver à Yahoo!… une autre histoire de robots, mélangé à quelque chose qui s’apparente à de la vermine. Si, si, vous allez voir : un logiciel malicieux coincé quelque part dans les serveurs de Yahoo! a transformé des ordinateurs d’utilisateurs européens ayant surfé sur le site du géant de Sunnyvale en machines à générer des bitcoins. Je m’explique : les bitcoins ont besoin d’espace mémoire pour procéder aux transactions d’échanges de  monnaies traditionnelles en devises digitales. Il y a donc eu des hackers malins utilisant l’espace mémoire de millions d’ordinateurs lambda pour effectuer leurs affaires… Incroyable ! C’est arrivé seulement en Europe, et pas d’ordinateur Apple, des ordinateurs tournant avec Windows (bonne publicité indirecte pour la marque de Cupertino au passage), pendant quatre jours ! Ce type de malversations, assez incroyable à imaginer comment cela peut arriver, prouve bien plusieurs choses : d’abord qu’Internet est un véritable gruyère avec des trous et qu’on ne peut plus se fier du tout sur la protection de ses informations et de son matériel. Que ce soit la NSA américaine ou un hacker snipper chinois, si on souhaite avoir accès à vos informations, on y arrive. Ensuite, même si la devise Bitcoin fascine l’intelligence, tant son système est complexe, c’est aussi un territoire où le non-droit est une règle… Rappelez vous l’histoire de ce site web américain Silk Road où une bonne partie des transactions sur de la drogue se monétisait en Bitcoins… A choisir entre ce diable de Google, et un monde pleins de virus, mon coeur balance…

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Vendredi : Happy Birthday, Robert Scoble!

 

C’est bientôt l’anniversaire de Robert Scoble, le blogueur-météorite de la Silicon Valley. Je dis météorite parce que partout où Robert Passe, ce sont des milliers de followers qui débarquent, et il n’a pas d’équivalent dans les nouvelles technologies (en langue anglaise, mais pas seulement). Son parcours proferssionnel ne met pas en avant de grands noms, mis à part un passage de trois ans chez Microsoft, mais c’est un monstre de communication qui a su se batir une réputation, un réseau, une image, par sa disponibilité, sa patience, sa passion, sa compréhension du business en général. Robert, c’est le roi des geeks. Geek de la première heure, geek à toutes les heures. Même sous sa douche. Bon, il n’est pas toujours facile, et je ne suis pas toujours d’accord avec lui, et je ne lui en veut pas tant que ça quand il se met à me postillonner dessus alors que j’émets un avis contraire au sien. Mais bon, il n’est pas parfait, Robert, il est humain. Et je l’aime bien quand même, Robert. Alors il nous a fait, bien sûr, le coup de la prédiction pour 2014. Elle tient en plusieurs mots : la guerre des appareils connectés, et surtout Apple. Il espère aussi une nouvelle vague d’itérations et voir surgir des acteurs traditionnels avec de nouveaux modèles… peut être avec Google aussi.  Bon anniversaire, Robert, et au fait, très joli ta nouvelle barbe. Tu me ressembles un peu plus comme ça.

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Son dernier livre : The Age of Context (co-écrit avec Shel Israel)

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Google au pays des phoques


J’avais parlé juste avant la fin de l’année 2013 de cet coté assez incroyable de la Silicon Valley et de sa baguette magique… qui n’est pas toujours du goût de tout le monde…

Je pense en particulier de ces manifestants à Oakland ou ailleurs qui se prennent pour de vilains chauffeurs de taxi parisiens, qui se croient tout permis, et abiment le matériel roulant appartenant à autrui : un car transportant des salariés de Google avait été bloqué et endommagé. Mais Google n’est pas n’importe quelle société, « sky is the limit » pour les ingénieurs de Mountain View (et encore, ils nous lancent des ballons dans le ciel maintenant), et tel Attila le Hun, si tu bloques Google sur les routes, et bien il va passer sur l’eau.

Non, vous ne rêvez pas.

Google vient de passer un accord avec une société pour transporter ses salariés sur la Baie de San Francisco par ferry. Une société met donc à disposition des salariés de Google qui le souhaitent des catamarans qui vont de San Francisco jusqu’à Redwood City. À coup de 149 passagers, à raison de deux voyages par jour aller et retour, qui dure environ 47 minutes, pour une période d’essai de 30 jours, fini les bouchons et les voisins ronchons. Il est important de préciser que Google paye les taxes portuaires qui vont bien, ceci afin d’éviter que des riverains ne préparent une quelconque opération « Greenpeace (autre spécialité française qui nous a rendu si populaire dans le monde). On n’a pas encore entendu de plainte de la part des phoques et autres animaux jouissant de la nature locale.

Google ou pas, c’est encore à titre expérimental, il reste à valider le fait que cette activité portuaire supplémentaire (et privée) ne vienne pas perturber l’activité habituelle.

Je profite de cette nouvelle divertissante et rafraîchissante pour m’adresser à ces Messieurs les taxis, à qui je conseille de bien se méfier d’Uber. Ces américains là ont Google comme investisseurs, et Dieu sait ce qu’ils sont prêts à faire pour vous détruire votre business. Par les eaux, par les airs. Partout. Un SuperMontebourg ne suffira pas.

Et de grâce, cessez ces violences qui nous font passer pour des voyous aux yeux de la communauté internationale. Quelle mouche vous a piqué ?!

L’actualité High-Tech de la semaine : Zappos, Uber Bison Futé, Snapchat, eBay, DNAnexus

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… c’est la première rubrique de cette nouvelle année du calendrier grégorien, et je me demande si elle ne serait pas en même temps un signal sur ce que nous réserve les nouvelles technologies Californiennes !

Lundi : Zappos et la holacratie

On ne m’en voudra pas de faire un petit crochet par Las Vegas pour parler une nouvelle fois de Tony Hsieh (l’homme qui veut délivrer du bonheur dans vos entreprises) et sa société de commerce en ligne Zappos, qui a décidé de pousser encore plus loin sa logique de partage et d’égalité managérial en adoptant un système inspiré d’holacratie. L’holacratie  est un système organisationnel de gouvernance qui permet à une organisation de disséminer les mécanismes de prise de décision au travers d’une organisation fractale d’équipes auto-organisées. Ouf. Par fractal, on n’entend pas forcément « anarchie », mais des organisations indépendantes et adaptées, en opposition aux organisations pyramidales qui sont habituellement d’usage dans les entreprises. Le CEO de Zappos a ainsi décidé d’appliquer une nouvelle organisation sans descriptions de poste, et sans manager, en quelque sorte. Tous patrons. Ca plairait au salariés de Goodyear d’Amiens, tiens. Bon, en même temps, ils n’auraient plus de bouc émissaire local. Pour en revenir à Zappos, d’une certaine façon, c’est ainsi environ 1.500 employés qui ont ainsi accès directement au responsable de l’entreprise, mais également 1.500 salariés directement responsables de l’entreprise, à travers 400 groupes qui ont été créés à cette occasion. Les salariés choisissent les cercles en fonction de l’adéquation de leurs compétences au travail à effectuer, et de leur capacité à apporter des valeurs managériales. Tony continue le combat. Ca serait une bonne idée d’aller aussi délivrer ses bonnes manières chez son actionnaire, car il semble que ce soit un peu spartiate, comme régime, chez Amazon.

Suivre Zappos sur Twitter : @Zappos

Mardi : le CEO d’Uber vous fait le coup du bison futé

On n’arrête pas le progrès, avec le monde des startups. Après la miss météo et le bison futé bien connus des téléspectateurs, Travis Kalanick, CEO de la société Uber qui a lancé Uber en mars 2009 (et $307 millions au compteur de levées de fonds), qui permet de se passer des chauffeurs de taxis (jamais là quand on a besoin d’eux, et en général assez désagréables), vient de lancer un show d’un nouveau genre… Dans une interview vidéo récente, il n’est pas question de trouver le bon créneau pour partir en vacances, mais de sortir aux bonnes heures sans se faire plumer par ces nouveaux types de chauffeurs, qui savent très bien profiter des pics de fréquentations… et des nouvelles technologies pour profiter du système, et augmenter les tarifs. L’autre startup star aux États-Unis sur l’économie collaborative en terme de co-voiturage, Lyft, vient d’ailleurs de modifier son système afin de permettre de baser la transaction de courses non plus sur la base d’une contribution laissée au choix de la personne prise en charge, mais selon un tarif pré-défini par la startup. Il n’avait peut être pas tord, le Montebourg, a vouloir protéger la vieille économie de cette jeune génération de startups, sans limites, sans états, d’âmes… et parfois sans éthique. L’avenir le dira, mais il est indiscutable qu’il y a besoin de ces nouveaux acteurs pour essayer de pénétrer des marchés qui ont bien besoin d’un coup de jeune.

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Mercredi : la punition pour Snapchat

Snapchat est une des startups qui fait tourner la tête depuis quelques temps dans la Silicon Valley. Il n’y a jamais assez de sensationnel en stock pour la presse technologique locale (et pour les investisseurs en mal de millions et de profis) et pour une raison que l’on peut éventuellement comprendre, étant donné leurs millions d’utilisateurs, les applications permettant de publier leurs photos sur les réseaux sociaux font bien souvent la une. Il y eut Instagram, une grande et belle affaire pour beaucoup de monde (imaginez le coup de génie financier d’une société de moins de vingt personnes ayant fait l’objet d’une transaction de $1 milliard en ayant levé $57,7 millions seulement en trois tours de financement…). On pensait qu’on avait touché le plafond, mais c’était sans compter sans le génie de tous les conseillers financiers de la Silicon Valley, et ces millions de jeunes (les utilisateurs de Snapchat) qui aime ce voyeurisme futile et éphémère des photos sans mémoires… même Zynga, pourtant bien porté sur le sujet, n’y avait pas pensé. Parce que que c’est ça, Snapchat : un jeu pour ados. À $3 milliards (offre de rachat de Facebook), puis 4 milliards (offre de rachat de Google) le ticket. Snapchat, c’est un résumé de ce qu’est la Silicon Valley, parfois : une histoire de pognon (comment arriver à proposer de racheter une application qui prend des photos, gratuite, avec quelques millions d’utilisateurs, et beaucoup de zéros derrière les $). Une histoire juridique, puisque les co-fondateurs sont accusés d’avoir subtilisé le concept de l’application à un camarade de promo de Stanford. Une histoire de fous, puisque les propriétaires ont refusé deux fois une offre de reprise avec quelques milliards de $ à la clé. Dommage, à priori ce n’est pas une nouvelle opportunité pour les agences digitales de proposer un nouveau territoire d’honoraires et dépenser des sous dans les réseaux sociaux. En attendant, ces deux petits jeunes co-fondateurs de la startup viennent aussi d’inventer un nouveau concept d’annuaire de pages jaunes puisque l’essentiel des coordonnées des utilisateurs de l’application résidant aux États-Unis viennent de se faire publier à leur insu suite au hack de la base de données de Snapchat. Tout faux, les gars. On les avait pourtant prévenu.

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Jeudi : eBay prépare une nouvelle forme d’offrir

 

Plus que jamais, le paiement sur mobile reste une exception, et une expérience utilisateur qui reste à développer auprès du grand public. Ca reste une affaire de spécialiste, et surtout un terrain de jeu réservé à des entreprises qui ont de gros moyens : en développeurs, tout d’abord, et en ressources marketing, parce qu’il y a encore beaucoup de consommateurs à convaincre sur l’efficacité et la sécurité de ce type d’utilisation de leur téléphone. Les clients réguliers de Starbucks l’ont bien compris, puisqu’ils utilisent massivement une application mobile pour payer leur café (aux États-Unis), et obtenir des récompenses en retour. Il y a aussi les souscripteurs aux services de M-Pesa en Tanzanie et au Kenya qui sont heureux de payer leurs factures d’énergie par téléphone. Entre autres. Mais en général, l’expérience utilisateur reste le point de friction essentiel, alors il faut faire preuve de créativité et de simplicité. A ce titre, eBay, qui ne manque pas de moyens et qui dispose en Paypal d’une armée de spécialistes du sujet, vient de déposer des brevets permettant de distribuer des cadeaux sous forme de « jeton électronique ». Un cadeau peut ainsi être donné par un utilisateur d’un fournisseur de paiement à un destinataire qui peut être un membre de la famille de l’utilisateur, un ami, ou de toute autre personne. Le destinataire peut utiliser le « jeton » pour l’achat d’un produit en utilisant ce même prestataire de paiement. Jusque là, rien de révolutionnaire : sauf que l’achat peut se faire sans que le bénéficiaire soit obligé de créer son propre compte auprès dudit fournisseur de paiement de l’utilisateur. On imagine eBay utilisant Paypal comme « locomotive » pour ce nouveau produit : un client eBay pourrait utiliser un cadeau offert par un autre sans avoir à s’enregistrer nécessairement sur Paypal, qui serait le « distributeur » du jeton dans cet exemple. À suivre !

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Vendredi : ta DNA sur Internet, c’est dans les tuyaux

La perspective des progrès sur Internet laisse rêveur, mais pas forcément comme on peut l’imaginer, à une époque où n’importe quelle information peut se retrouver entre les mains de personnes pas forcément recommandables. Je m’explique : DNAnexus est une startup dont l’objet est de sauvegarder votre séquençage d’ADN sur I »nternet, censé proposer des services spécifiques d’analyse et de reporting, le tout en mode collaboratif. $15 nouveaux millions en banque (après une première serie A au même montant en octobre 2011), avec notamment Google Ventures dans le coup (forcément, avec le mot « nexus » dans le nom de la société, on s’en doutait…), ça va vous gratouiller ce que vous avez de plus intime sur vos données personnelles. Votre compte bancaire ?! Un détail, comparé aux chromosomes de  vingtième génération faisant de vous un des héritiers du trône d’Angleterre (imaginez…) qui, une fois révélé, ferait de vous un héritier prétendant à une partie de la fortune d’Élizabeth II. Bon, il est clair que de voir la sciences et les technologies progresser dans le monde de la santé rassure, mais en ces périodes agitées de transparence et de confidentialité bafouées, de ventes de données privées en tout genre, il y a de quoi hésiter deux secondes avant de remplir la pipette.

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Buffer, Jaunt, Rockstar et Google, re-Google, Drive Capital

La dernière rubrique organique de l’année (sans doute, mais qui sait) pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : Buffer se met à poil

On n’arrête pas le progrès dans la transparence au sein des startups ! Chose absolument inconcevable en France, où tout le monde se réfugie derrière un écran noir dès qu’il s’agit de partager le montant de ses revenus, une jeune startup basée a San Francisco qui développe des applications pour partager son contenu sur les réseaux sociaux, vient de publier la grille des salaires de l’entreprise, sans exception. C’est nominatif pour certains postes, Joel Gascoigne, le CEO, a du s’inspirer d’un certain Jean-Marc Ayrault qui nous avait fait part d’une belle opération de déclaration des revenus en avril 2013. C’est donc $158,800 pour Joel (composé de son salaire brut et des primes), jusqu’à $45,000 pour un « Hapiness Hero » (dont on ne sait pas vraiment à quoi cela correspond, mais ce n’est pas grave, « parce que ça montre que c’est une startup cool »). Ce qui est interessant, c’est également d’avoir expliqué comment se décompose un salaire : la salaire de base, auquel se rajoute un coefficient multiplicateur en fonction du nombre d’années d’expérience en général et dans l’entreprise, un éventuel bonus lié a son implantation, et enfin un pourcentage du capital de l’entreprise ou un bonus annuel de $10.000. La frilosité française vis à vis de la transparence des salaires m’a toujours amusée, fruit d’un héritage religieux tout comme celui d’une politique de redressement fiscal absolument débile. Ce qui m’amuse encore plus, c’est la transparence des salaires affichée par une startup qui a l’évidence ne fait pas un centime de chiffre d’affaires, et dont la seule levée de fonds pour le moment officielle s’élève à $400.000. Ils sont vraiment versés, tous ces salaires ?!

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Mardi : quand les médias britanniques investiguent la Silicon Valley

En voilà une startup qui a de la chance… créée en mai 2013 au paradis des startups de la Silicon Valley, Palo Alto, par un équipe de vieux routiers du software (le CEO, Jen Christensen, a fait un court passage chez Borland, ça vous parle ?!), Jaunt n’a pas encore vraiment eu le temps de mettre son site web en service qu’ils ont déjà réussi à trouver un premier filon de financement. J’ai dit « filon », car $350K, ça paye guère les cacahuetes pour accompagner l’apéro, pour une société développant une technologie qui capture et restitue du contenu vidéo en 360 degrés… De la part d’un ancien ingénieur venant de Google et de deux ingénieurs qui se sont rencontrés chez Flipboard, on peut imaginer qu’il y a un peu d’huile de coude. Mais ce qui va surement faire la différence pour cette levée, c’est que l’investisseur n’est autre que BSkyB, l’opérateur de télévision par satellite britannique, et ses £7 milliard de chiffre d’affaires, qui constitue a priori une petite avance pour ce qui sera surement un partenariat technologique. Voilà la Silicon Valley, en quelques faits : des ingénieurs expérimentés et un bon pédigrée, une belle idée de technologie avec la niche qui va bien, de préférence dans le domaine des médias et du contenu, qui ne cesse de se chercher, et des géants Européens qui chassent sans se lasser dans une Silicon Valley profonde et pleine de petits trésors à racheter, sans trop se fatiguer.

Mercredi : Pas de Noël pour les geeks

Vous connaissez Rockstar ? Non, ce n’est pas le dernier jeu de Zynga, King.com ou je ne sais qui. Ni la boisson énergétique. C’est une bien meilleure blague : il s’agit d’une société détenant des brevets appartenant conjointement à Apple, Microsoft, Blackberry, et Ericsson. Cette société a été créée lors du rachat d’environ 4.000 brevets à la société Nortel en 2011. A quoi sert ce type de société : à prendre un maximum de profits sur les licences possibles et imaginables, et comme on dit dans certains dialogue de Michel Audiard, « emmerder le monde », comme demander auprès des tribunaux quelques dédommagements de la part de Google (comme par hasard). Cela peut ressembler à une sorte d’entente cordiale parmi certains industriels censés se faire une compétition sans relâche, et les détails de l’antichambre de cette industrie des télécoms ressemble parfois à un gros « bordel ». Toujours est-il que Google, qui ne croit plus au Père Noël depuis bien longtemps a décidé de contre-attaquer en cette période de fêtes… pas de trêve pour les confiseurs. Une bagarre au profit des consommateurs ? Que nenni, un épisode de plus dans la lutte qu’Apple notamment mène contre son voisin de Mountain View.

Jeudi : Google veut prévoir la pluie et faire le beau temps

Le même jour, sur l’un des médias les plus orientés « startups » à la sauce Silicon Valley, on nous explique la profonde et sincère volonté du géant Google de devenir pro-actif et proposer une solution simplifiant la vie au quotidien de ses utilisateurs en rendant les taches plus simples et rapides : au volant, dans votre salon, dans votre poche… et maintenant sur votre nez avec les Google Glass, que j’ai pu essayer récemment. Comment ? A base d’algorithmes et de données. Vos données. Plus, et encore. Surtout, vos données, après les algorithmes. La confidentialité de vos informations, un des débats majeurs de l’année, est perdue depuis belle lurette, et ce dès que vous posez le premier index sur un ordinateur connecté à Internet. Quand à votre smartphone (et que vous le vouliez ou non), avec précédemment la géo-localisation, aujourd’hui le micro-phone (merci la nouvelle version du logiciel de l’iPhone), et demain la caméra de vos lunettes, vous êtes cernés. On peut remercier le Père Snow-den, le Père Noël digital, d’avoir révélé au monde entier ce qui se passe dans l’antichambre des serveurs informatiques depuis belle lurette. Et ce n’est que le début. Le même jour, donc, des jeunes startupers à lunettes appelés Rap Genius, société consacrée à l’interprétation des paroles de chansons et textes en tout genre, se font coincer la bulle internet pour abus d’optimisation et de pointage de liens par Google qui va à coup sûr leur faire perdre des points au palmarès des startups qui veulent faire du chiffre d’affaires. Une année d’Internet résumée dans ces deux faits : définitivement, on est est encore au Digitalithique de l’Internet (en comparant cette ère au Paléolithique de l’espèce humaine).

Vendredi : quand les argentiers de la Silicon Valley vont faire des petits ailleurs

 

On va encore m’accuser de tropisme de Silicon Valley, mais voici un nouvel épisode qui montre bien que la Silicon Valley est l’endroit où tout se passe en terme de capital risque, même si certains investisseurs ont décidé d’aller voir ailleurs… et pour cause. Deux ex-partenaires de Sequoia Capital, la fameuse compagnie d’investissement basée à Menlo Park sur Sand Hill Road, Mark Kvam et Chris Olsen, viennent de confirmer leur fonds à hauteur de quasiment $225 millions qui seront consacrés à des startup basées dans le Midwest. Pour ceux qui ne connaissent pas leur géographie des États-Unis, le Midwest est lc’est aujourd’hui le grenier à blé des États-Unis, aux exploitations agricoles intensives et performantes, mais aussi le cœur sociologique de l’Amérique rurale, au Nord-Est, qui comprend au total huit États (dont l’Illinois, l’Indiana, l’Iowa, le Michigan, le Minnesota, le Missouri, l’Ohio et le Wisconsin). Mais que diable vont-ils faire dans cette galère, dirait Géronte ? Et bien il semblerait que les entrepreneurs locaux souffrent à trouver les subsides nécessaires au développement de leurs idées, et c’est donc dans l’Ohio que nos amis ont donc trouvé demeure, à Colombus. Ce n’est pas tant l’argent qui semble manquer dans la Silicon Valley, mais plutôt le « sourcing » de projets qui les ait incité à s’exiler aussi loin (ça a tendance à tourner un peu en rond, dans la Silicon Valley, et à chercher à copier le voisin plutôt qu’à innover), avec déjà trois startups en portefeuille, dont l’une (Roadtrippers) a comme CEO Tatiana Parent et qui affiche le latin, le grec ancien, le klingon comme langues professionnelles. Et le français, en très bonne compagnie comme on peut le constater (tout un symbole). 22% de l’économie américaine mérite bien un petit détour, mais je parie que nos deux compères ont un abonnement annuel vers l’aéroport de San Francisco.

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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Mise à jour (4 janvier 2014) :

Le standard de L’Express a été assailli d’appels de la part du Club des Fans de Buffer, scandalisé par mes propos sur « la transparence des salaires affichée par une startup qui a l’évidence ne fait pas un centime de chiffre d’affaires ». « Comment ça ? Ils ne font pas de revenus ? ». Et tout ça, et tout ça. Il est clair qu’en ma qualité de blogger, je m’autorise à dire ce que je veux puisque personne ne me retirera la carte de presse que je n’ai pas. Il est clair également qu’en ma qualité d’intervenant bénévole, je ne passe pas ma vie à contrôler tout ce que l’on peut dire sur Internet, je ne suis pas payé pour ça.

Comme je suis quelqu’un qui écoute les bienveillants spécialistes et lecteurs de tout ce qui se fait dans la startuposphère, et quelque peu consciencieux de ne pas colporter des erreurs, il semble que Buffer soit tout aussi transparent sur ses revenus : $196.000 de chiffre d’affaires en novembre, soit $2.347.000 sur un an, et un peu plus de $310.000 en banque. Voilà, justice a été faite. Merci Big Brothers.