Recueil d’histoires de talents Français de San Francisco

C’est Noël, période où généralement les médias spécialisés se mettent au reportage bouche-trou, au hasard par exemple un publi-reportage sur des personnalités du web de l’année qui s’annoncent, qui sent bon l’article de complaisance, mais il faut bien de tout pour faire un monde. Alors, en cette fin d’année, j’ai choisi pour réveiller un peu ce blog qui s’endort un article qui sent, lui, le réchauffé, certes, mais qui a le mérite de mettre à l’honneur des personnes qui eux aussi agissent sur le terrain, au service de leur startup, de leur entreprise, de leur passion. C’est amusant de parler d’un ingénieur autrement par le fait qu’il est co-fondateur d’une startup qui veut changer le monde, ou qu’il travaille pour une entreprise qui prétend vouloir changer le monde.

C’est fatigant, à force, de vouloir toujours changer le monde. Surtout qu’on ne le voit pas tant changer, ce monde. Par contre, les passions, elles, font bouger les montagnes. Je l’ai vu. Tout comme le web, le mobile, le réseau social, Internet va vite, parce qu’il est nourri par des gens passionnés. Alors vite, retour sur ces Français de l’année 2015 que j’ai croisé au hasard de San Francisco, là où tout peut arriver. Ces gens méritent que l’on parle d’eux deux fois.

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Alexei Chemanda, c’est un jeune co-fondateur de la startup Motionlead, qui encore étudiant à l’EPITA, une école d’ingénieur à Paris, travaille sur un nouveau produit qui fait de la publicité mobile animée.

Alexei a une formule toute trouvée pour toi, jeune qui arrive à San Francisco, qui sait que Craigslist tient en son sein l’appartement de tes rêves, mais comment faire pour le trouver ? Alors, cette formule magique ?

Ce problème en mathématiques est le « Sultan’s Dowry ». En français, ça se traduit par prendre le premier appartement venu ou savoir comment saisir la bonne opportunité en un coup de rien.

Ce problème indique qu’il faut regarder au moins environ 1/3 de ses choix pour se fixer une base comparative, et ensuite, dans les 2/3 restants, de prendre une solution.

Alexei a, lui, une légère variante… organiser un paquet de visites pour un week-end donné (en gros le premier week-end de présence sur place) en sélectionnant uniquement des appartements qui répondent à ses critères :

  • Si c’est dans mon budget + / – 10% ?
  • Si il est assez proche du bureau ?
  • Si il est assez proche des transports (pour aller dans SF le Caltrain par exemple, ou des bus etc.) ?
  • Si l’appartement a un bon WalkScore …
  • Fais un tour sur Google Street view : si les alentours conviennent…
  • Si on reste plus d’un an, regarder si l’appartement est rent-controlled, c’est à dire que le loyer ne peut pas bouger au delà d’une infime augmentation, sinon on s’en fout…

Une fois que l’on compile cette liste (au moins 10 appartements), faire des rendez-vous qui se suivent, tous casés dans 1 weekend (laisser 25 minutes maximum par appartement, plus temps d’aller d’appartement en appartement). Préparer son dossier pour tout soit tout prêt pour signer le lease sur le champs.

Quand on commence les visites, regarder au moins 30% des appartements de sa liste avant de prendre une décision. Une fois que l’on a vu 30% des appartements, prendre le premier appartement (petite variante par rapport au problème du Sultan : potentiellement un que l’on a déjà vu) qui vous plait. Ca ne veut pas dire « parfait », ça veut dire « dans lequel je me vois vivre, même si X et Y c’est pas top ».

Pour Alexei, la meilleure façon d’être gagnant sur tous les fronts : avoir un appartement rapidement, un appart sympa, sans perdre trop de temps pour les visites, et “move on” !

PS : ce conseil n’est pas valable lorsqu’il s’agit de familles, ou des ingénieurs plus seniors. Mais en sortant de l’école, c’est parfait.

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Adrien Friggeri, lui, n’était pas nécessairement destiné à se faire des bons petits plats à San Francisco une fois sorti de l’École Normale Supérieur de Lyon. Et pourtant…

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Nos jeunes Français expatriés de la Silicon Valley ont du talent : ça se sait depuis belle lurette ici à San Francisco, et on ne compte plus ces accents qui sentent bons nos campagnes françaises un peu partout dans les sociétés de la Californie. À commencer par les plus connues d’entre elles.

Adrien Friggeri est un homme curieux de beaucoup de choses et qui développe des talents en dehors de son expertise dans la science de la donnée… Si vous voulez ce que ça peut vouloir dire, être data scientist, que l’anglais ne vous rebute pas, allez donc jeter un oeil sur cet article co-écrit avec des collègues de Menlo Park : “Cupid in your network”.

Bon, on n’est pas vraiment dans cette rubrique pour parler de Zuckerberg, mais plutôt d’Heinlein, Robert de son prénom, dont une des citations est le leitmotiv de notre Adrien : “A human being should be able to change a diaper, plan an invasion, butcher a hog, conn a ship, design a building, write a sonnet, balance accounts, build a wall, set a bone, comfort the dying, take orders, give orders, cooperate, act alone, solve equations, analyze a new problem, pitch manure, program a computer, cook a tasty meal, fight efficiently, die gallantly. Specialization is for insects.”

Oui, avant de changer le monde, un homme doit savoir changer une couche d’un bébé, écrire un sonnet, construire un mur, cuisiner un délicieux repas, combattre efficacement, mourir élégamment. Bon, on ne vous en demande pas autant dans l’immédiat, juste, dans le cas d’Adrien, savoir tricoter des chaussettes. De Facebook à Phildar, il n’y a qu’un pas (ça me rappelle avoir été bercé par les aiguilles multicolores de ma maman, de ce bruit de métronome, tic tac tic tac, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, les pelotes partout dans le salon, les félicitations de vieilles dames parfumées au Phildar du coin à l’endroit de ma mère qui avait – et a toujours – un talent sans pareil pour vous tricoter n’importe quoi).

Chaussettes à Adrien

Bon, ce n’est pas ce qu’il préfère réaliser, mais le résultat est là. Moi, j’achète ! Ne pas être dans une petite case, apprendre à faire plein de choses, sans cesse. L’art est pour Adrien un domaine intéressant, et bien que ce soit le tricot en ce moment qui l’occupe, il a bien envie de se remettre à l’ébénisterie d’ici la fin de l’année, il a d’ailleurs un projet de lampe qu’il voudrait terminer. Cette année, c’est décidé, ce sont 3 nouvelles compétences qu’il veut acquérir…

Mise à jour : pour avoir suivi ses activités sur Facebook, je pense qu’Adrien a rempli son objectif.

Le concours du geek qui a la plus grosse en général c’est : “j’ai eu mon premier Amstrad quand j’avais 3 ans”, ou encore “j’ai découvert Internet en 1992″, des trucs du genre. Clairement, Jérôme Petazzoni, c’est à l’âge de 6 ans que les bits et les octets ont commencer à le travailler, alors que pour d’autres, ce sont les dents qu’ils commençaient à perdre.

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Mais point de ce jeu-là avec Jérôme. C’est un esthète, qui ose pousser le verbe jusqu’à parler de l’art du code, ou du code comme un art. Il y a bien de la musique d’ascenseur, pourquoi à l’inverse ne pas considérer le code comme un art ? Quand on voit certains écrans avec toutes ces lignes de programmation multicolores, on n’y comprend sûrement rien, mais il est possible d’y voir des formes. Pas moins abstrait que certaines oeuvres abstraites…

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Mais il peut se permettre ces comparaisons, Jérôme. Non pas du fait qu’il soit un Tinkerer Extraordinaire, ce qui ne veut pas dire grand chose pour le commun des mortels, d’ailleurs. Non, il peut se le permettre, parce que c’est aussi un artiste, Jérôme. C’est un musicien. Un musicien qui a trouvé plaisir dans le parallèle de son métier, qui l’amène à prêcher la Docker parole à travers les continents et dans l’exploration des instruments de musique de toute sorte. Et on va les compter ensemble.

10 ans de piano, depuis l’âge de 6 ans, ça vous forme un musicien. Rompu aux exercices de solfège, qu’il a enfin fini de comprendre à force de travailler les notes sur différents instruments, ça ne lui suffisait pas. Explorer les containers de logiciel, base de construction du lego de sa startup, c’est sa nouvelle pratique, mais bien avant cela, il y eut une liste impressionnante d’instruments qu’il a découvert, visiblement avec gourmandise et curiosité. Faire du piano, c’est bien, mais l’orgue, ça a quel son ? En voilà 2.

Le hasard d’une vie vous met des fois sur le chemin d’une guitare basse, et cela va devenir son 3e instrument, et l’un de ses préférés. Ne vous étonnez pas de le trouver en train de faire un jam quelque part dans un des lieux musicaux de San Francisco, il adore ça ! Ensuite, passer de la guitare basse à la guitare à 12 cordes, il n’y a pas un grand pas à sauter, il faut bien soigner la rythmique et les soirées au coin du feu. Ça fait 4.

Le hasard des vacances vous met parfois sur le chemin d’un saxophone alto. Enfin un instrument à vent, qui vous rappelle vos souvenirs d’écoles, et la fameuse flûte (ça fait 6), un peu plus compliqué pour souffler et boucher les trous, mais quel son !

Le hasard d’un don familial, ça vous fait hériter d’un harmonica. Ce rectangle si bluesy et si subtil à manipuler afin de trouver les sons qui vont bien, dans une certaine forme de courbes de souffle qui vous crée des notes sucrées ou salées. De l’harmonica à l’ocarina, il n’y a qu’un pas. Et ça fait 8, tant pis pour la rime.

Le hasard d’un séjour à Prague, ça vous fait gratter un ukulélé. Le premier qui me dit que c’est comme une guitare, c’est qu’il n’a jamais essayé. 9.

Un musicien vous manque ? Point de batteur ? Que nenni, voici Jérôme Petazzoni. La rythmique, on vous dit ! et de 10 !

Attendez, je vous ai gardé le dernier pour la fin. Quel est l’instrument le plus technologique de tous ? Le plus incroyable ? Le plus improbable ?

Celui qui a dit le violon sort. Non, il y a mieux. Ça…

 Thérémine

Vous l’aurez tous reconnu : le thérémine.

Inventé dans les années 20 par un certain Lev Sergeyevich Termen, dit Leon Theremin, Russe de Saint-Petersbourg qui a vécu quasiment centenaire, le thérémine est un des plus anciens instruments de musique électronique. “Composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, l’instrument a la particularité de produire de la musique sans être touché par l’instrumentiste. Dans sa version la plus répandue, la main droite commande la hauteur de la note, en faisant varier sa distance par rapport à l’antenne verticale. L’antenne horizontale, en forme de boucle, est utilisée pour faire varier le volume selon sa distance par rapport à la main gauche.”. Merci Wikipedia. Regardez plutôt…

Ça en vaut bien 10 pour un seul, de savoir jouer de cet instrument, mais ça fera tout de même 11. C’est tout Jérôme, ce thérémine, une discipline poussée dans son schéma a priori le plus abstrait, mais en fait, tout simple. Tout comme Docker, qui veut vous simplifier le monde du World Wide Web, si fragmenté, un morceau d’Over the Rainbow sur thérémine, c’est toute la magie de la technologie au service de l’humain et de l’émotion.

Merci Jérôme Petazzoni, l’homme aux 11 instruments. Le voici aux commandes d’un Power Point à Londres pour en savoir plus sur le rôle d’un Tinkerer Extraordinaire chez Docker.

Share ButtonMise à jour : Docker est une startup fondée par Solomon Hyke en 2010, l’année des Jeux Olympiques de Vancouver au Canada, année aussi où 33 mineurs ont été libérés d’un puit de mine après 68 jours d’emprisonnement forcé suite à une explosion. 5 années pour arriver à une valorisation d’unicorne, c’est déjà pas mal (désolé, mais je n’arrive pas à utiliser le mot « licorne », c’est suffisamment débile comme ça en anglais).
Pour suivre l’histoire de Ludovic Copéré, il va vous falloir mettre votre ceinture, parce que le voyage va aller par monts et par vaux jusqu’à arriver à la raison pour laquelle nous allons parler de tango dans cet article.

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Non, pas l’application mobile basée à Mountain View, rachetée par Alibaba, le géant Chinois de l’e-commerce, dont l’un des co-fondateurs est un Français. Le tango, cette magnifique danse, dont l’origine doit localement faire l’objet de discussions sans fins entre l’Argentine et l’Uruguay. Un peu comme le Mont Saint-Michel, que se dispute les Normands et les Bretons.

Les sources d’inspiration du tango varient selon les langages : Polka, Flamenco, Habanera, Milonga ? Ou les 4 ensemble ? Toujours est-il qu’à l’origine cela s’appelait le “tango criollo”. Le tango Créole, qui trouvera son inspiration au sein de la communauté Africaine issue de l’esclavage, et son “candombe”.

 

Son diplôme de l’École Centrale de Lille en poche, Ludovic part pour le (Grand) Nord, la Suède, pour aller s’immerger dans l’industrie du mobile (nous sommes en 2003, mais le récent “crash” de la bulle du Web 1.0 d’alors n’a pas retenu Ludovic dans nos vertes prairies), et notamment passer un double-diplôme à KTH, l’Institut Royal de Technologie de Stockholm (en Suédois s’il vous plaît). Les télécoms dans la contrée d’Ericsson donc (et d’Abba et d’IKEA pour s’occuper le week-end). Je conseille la lecture d’une de ses publications sur i-mode, l’internet sur téléphone portable imaginé par l’opérateur NTT DoCoMo au Japon (également commercialisé en Europe), qui fut un des précurseurs de l’Internet mobile et l’inventeur du concept de partage de valeur aujourd’hui omniprésent via les App-stores. Toute ma jeunesse.

 

Très vite, sa carrière le dirige vers Sony, icône naturelle de l’innovation Japonaise pour cet amateur de culture nippone. Et du pays il va en voir : Paris, Londres, New-York. Télévision HD, IPTV, Web 3.0 et Internet des Objets. et l’IP, L’Intellectual Property, le nerf de la guerre, dans les nouvelles technologie, et la technologie tout court. La propriété intellectuelle, sa création, sa stratégie, sa valorisation. Le nerf de la guerre… et le Japon.

Enfin. Un grand moment dans la vie de Ludovic, et le début de deux passions. Tout d’abord, la rencontre à Tokyo avec sa future épouse, Mari, et (nous y arrivons enfin!) le tango, vecteur d’inspiration pour ces deux mélomanes (le classique, le jazz). Le tango, c’est par définition une alchimie de culture et de genres. Une habile dualité de science et d’art (ses études en Suède furent-elle prémonitoires, la devise de son université étant “Vetenskap och Konst” – “Science et Art” ?). Définitivement latin dans son inspiration, mais finement structuré dans sa pratique, avec une précision qui ne peut que convenir à une culture Japonaise. Quel meilleur endroit peut on imaginer pour démarrer cette danse à deux ? Quelle meilleur moyen pour imaginer vivre la musique pour ces deux passionnés ?

Regardez cette vidéo que m’a envoyé Ludovic, et surtout écoutez, pour imaginer…

Silicon Valley, enfin, nous y voilà. Un nouveau départ dans la continuité pour Ludovic, toujours chez Sony, plus de 10 années au total (le bougre est fidèle en affaires comme en amours !) où son rôle d’évangélisation de l’innovation et de catalyseur du futur prend une nouvelle dimension, via les interactions qu’il mène auprès l’écosystème des startups. Un nouveau départ pour Ludovic et Mari, dans une région elle aussi aux confluents des cultures, et où il n’est pas difficile de trouver des endroits pour pratiquer deux fois par semaine, le week-end éventuellement, le tango. Le tango, quand tu commences, c’est dur de l’arrêter.

Entrepreneurs de startups, désireux de passer dans le radar de Sony dans la Silicon Valley, si vous voulez croiser Ludovic, vous auriez pu tenter votre chance aux Championnats des États-Unis de Tango à San Francisco du 2 au 5 avril dernier, au Marriott Hotel à deux pas de l’aéroport de San Francisco. Non pas que nos deux danseurs ont concouru, mais ils sont certainement allé admirer les danseurs professionnels à cette occasion.

Tango !!!

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Articles initialement publiés en 2015 sur le blog TechMeUp

Laurent Denoue, développeur, de Palo Alto à Verone

On continue de nous raconter des histoires sur la beauté du « made in France » en inventant de nouveaux labels pour démontrer à quel point la technologie française est innovante, le tout dernier étant ce concept de « french tech » jouant, de mon point de vue, sur un mauvais jeu de mot (et un concept quelque peu désuet au regard du grand melting pot que sont devenues les nouvelles technologies). Pendant ce temps (et ce depuis très lontemps, mais la tendance s’accélère) des Français comme Laurent Gil poursuivent leur carrière au gré de leur propre vie personnelle (et oui, ça arrive, et pas seulement à deux blocs de l’endroit où vous êtes né). Et c’est l’histoire de Laurent Denoue que je voulais vous raconter aujourd’hui, développeur depuis toujours ou presque!

Son expérience, tout comme celle de Laurent, en dit long sur ces Français de l’étranger dont les talents sont reconnus, demandés, qui savent comment passer le cap d’un système ne favorisant pas l’exportation, un des meilleurs moyens de se confronter à un monde des technologies qui bougent, qui se mélangent. L’absence du nombre significatif de réussites des sociétés françaises dans ce secteur en est le plus parfait exemple: derrière des Criteo, combien de Viadeo ou de Deezer qui n’arrive pas a passer la case « Etats-Unis », sans parler de ceux qui n’y font que passer?
Laurent a choisi une voie de la flexibilité et une certaine forme d’indépendance… encore mieux!

Pourquoi être parti à Palo alto après ta thèse, et en quoi a consisté tes 10 années ?

J’avais le choix entre un « post-doc » en France mais j’ai contacté plusieurs groupes de recherche aux USA (MIT à Boston, University of Maryland et Xerox en Californie). Les 3 m’ont offert un poste mais seul Xerox était pour un contrat indéterminé alors que les autres étaient encore universitaires de type « post-doc ». J’ai choisi la Silicon Valley bien sur!
Pendant ces 10 ans, j’ai surtout travaillé pour Xerox, mais j’ai aussi rencontré des entrepreneurs francais, et j’ai rajouté des missions en parralèle en mode « contractor ». C’est super de pouvoir faire ca en Californie: c’est légal, alors qu’en France je ne sais pas si ton employeur te le permettrait.

Avec ce mode de fonctionnement, j’ai pu développer en 2006 un site internet qui a intéressé Google, et je les ai donc rejoints pour implémenter ce que j’avais réalisé. C’est devenu Google Viewer (quand tu ouvres un PDF depuis Gmail et que tu peux le voir sans avoir à le télécharger, même chose sur Google Search). Bref, c’était très intéressant de travailler chez eux pendant 6 mois, et de voir aboutir ce projet utilisé maintenant par de nombreux internautes 🙂

(NDLR : des millions à coup sûr).

Depuis 2009 je me suis intéressé au développement iPhone, et avec ma seconde fille Claudia (j’ai 3 enfants, Pablo 16, Claudia 14, et Elena 12) nous avons développé un prototype de jeu en Javascript pour apprendre les opérations de mathématiques. Elle a appris de ce fait un peu de programmation. Et j’ai ensuite parié avec un autre francais vivant aussi à Palo Alto qui serait le premier à publier sa première app iPhone (ah ces francais !). J »ai donc appris objectiveC et pris un Mac et 3 semaines plus tard mon premier jeu était en vente, qui s’appelle PopMaths.

Apple l’a bien aimé et l’a promu pendant 3 semaines sur iTunes, ce qui l’a propulsé dans les 25 premiers pendant quelques mois. C’est de la chance tout ca, sauf que j’allais aussi au café avec le mari d’une personne qui était chez Apple et il lui en a parlé. L’histoire ne saura jamais si la décision d’Apple a quelque chose à y voir…

A part ces activités, la plupart de mon temps a donc été occupé par le laboratoire de recherche de Xerox pour développer des prototypes et de nouveaux services. Très intéressant, avec toujours un pied dans le domaine des publications, donc quelques voyages 2 ou 3 fois par an tous payés bien sur pour aller présenter nos travaux.

Mais entre nous, le mieux de la Silicon Valley c’est:
1 – la nature: je suis un amateur fou de VTT, course et nage, et beaucoup de gens en font aussi, tu n’as pas l’air spécial,
2 – l’entourage de personnes avec qui tu peux échanger tes idées; la proximité de Stanford, et y voir des professeurs « mythiques » qui ont encadré la thèse des fondateurs de Google, ou voir la première adresse de Facebook sur University Avenue à Palo Alto et commenter cette startup le matin au café avec les amis !

Avec le recul, je peux quand meme dire qu’élever une famille dans la Silicon Valley n’est pas toujours simple et tu dois aussi apprendre à t’entourer de personnes qui ne sont pas dans la high tech, sinon tu as toujours l’impression de « rater le coche », avec tous ces jeunes de 25 and et plus qui commencent une nouvelle startup tous les 4 matins. Mais quand tu as 30 ans, tu as du mal à voir avec ce recul, et la vie de famille peut en souffrir.

Reste que l’expérience est super, et mes enfants ont hâte de retourner en Californie pour y faire leur expérience aussi, même s’ils aiment beaucoup la France aussi qu’ils ne connaissaient pas vraiment il y a 4 ans. Aujourd’hui je suis basé en Italie.

Comment se passe l’univers de la tech en Italie, et à Verone, en terme d’écosystème ?

Je n’en ai aucune idée (sic). J’ai bien donné des cours de développement iPhone et Android car ils ont un bon programme de Master en Game Development ici à l’Université, et j’ai participé à une conférence l’an dernier à Florence, mais à part ca je n’ai aucun contact avec les gens ici, sauf pour parler vin et VTT !
Comment fais tu ta « formation continue » ?

Je suis en contact très régulier par Google Hangout avec la Californie, mais franchement la vraie formation continue se fai en développant de nouvelles applications iPad et iPhone et en apprenant ce que tu as besoin d’apprendre en utilisant Google et Twitter. Je trouve Twitter très utile pour suivre ce dont les autres développeurs parlent, les « librairies » qu’ils utilisent, ou les conférences qu’ils fréquentent.
Je ne me sens pas isolé, et j’ai l’impression que beaucoup de personnes travaillent 100% depuis la maison maintenant. Avec la fibre optique pour 40 euros par mois, j’ai une connection internet aussi rapide qu’au boulot !
Quelles sont tes principales realisations ?

– les brevets et articles durant mes années dans ce labo, y compris des services encore « live » comme Talkminer qui indèxent les « online lectures » et qui est maintenant commercialisé au Japon,

– mon implémentation chez Google de Google Viewer, donc,

– mes applications iPhone: PopMaths , « RePaper Web Highlighter » et SnapLite Document Scanner and Highlighter.

Comment se situe la France dans tout ca ?

Je regarde les infos sur France24 ici depuis Vérone de temps en temps, et j’y vais 3 fois par an pour voir mes enfants. Mais je n’ai pas de liaison de boulot direct, à part peut-être mon ex-maître de thèse avec qui nous échangeons parfois quelques nouvelles ou quelques liens.
Je ne vois pas de grande différence entre la France et l’Italie.
Bien sur je suis plus confortable avec la langue francaise qu’italienne, mais dans notre milieu des technologies, tu utilises l’anglais de toute facon, alors tu peux vraiment habiter n’importe où !

La jolie histoire de Pierre Garrigues, nouvel ingénieur chez Yahoo!

Il y a déjà quelque temps que j’ai eu le plaisir de rencontrer Pierre Garrigues, qui a contribué au développement de la technologie d’IQEngines, une startup dédiée à la reconnaissance d’image, sortie des laboratoires de l’Université de Berkeley, et créée en juin 2008. IQEngines est une des rare startups que je connaisse qui ait pu bénéficier de subventions publiques, notamment du fait de leur développement de fonctionnalités permettant d’aider les personnes ayant des problèmes de déficience visuelle  à se servir de leur application… de façon à ce qu’elles puissent être « leur yeux » dans certaines circonstances (composition de produits lors de ses achats). Pierre a poursuivi ses études en Californie, où il réside depuis 2003, après Polytechnique, .

$3,8 millions plus tard, voici IQEngines la nouvelle acquisition de Yahoo! pour sa division « Flickr » qui va pouvoir bénéficier de l’expérience de la startup, et des compétences techniques de Pierre pour apporter encore plus d’innovations à un produit qui en avait bien besoin. Décidément, ça bouge à Sunnyvale, avec un chouïa de bleu-blanc-rouge… on se console comme on peu.

J’avais rencontré Pierre lors d’un évènement dominicain où il représentait son entreprise qui sponsorisait un évènement à San Franciso, un weekend de hackers dédié à la photographine. Let me introduce you to Pierre Garrigues…

Il était une fois des Français d’Australie en visite en Californie… en avant Maestrano !!!

Techcrunch et sa conférence Disrupt sont bientôt de retour à San Francisco : du 7 au 11 septembre, l’un des blogs technologiques les plus influents de la Silicon Valley va ouvrir ses portes. Techcrunch a commencé ses activités de conférence en 2007 avec Techcrunch40, un concours de startups mélangé avec ce qui ressemble à une sorte de Foire de Versailles de jeunes gens en Tshirt avec plein d’amour à vous vendre. Les vainqueurs des différentes éditions ont connu differentes aventures… Pour Techcrunch40, en l’an 2007, c’est  Mint, un site de gestion des finances personnelles en ligne qui a gagné le premier prix de $50.000, qui se fera racheter par Intuit en septembre 2009 pour $170 millions. En 2008, l’évènement devient Techcrunch 50, et c’est Yammer, le réseau social d’entreprise acquis pour $1,2 milliard par Microsoft en juin 2012, et dont certains fantasment de voir son ancien CEO à la tête de Microsoft lors du départ de Steve Balmer à la retraite d’ici un an. Redbeacon, le site de mise en relation des prestataires avec les internautes pour réaliser des tâches à domicile, gagne le gros lot en 2009 et en janvier 2012 avec le rachat par Home Depot. En 2010, place à Disrupt, et c’est Qwiki qui finit en tête… et chez Yahoo! en juillet 2013 pour $50 millions, après avoir frôlé la catastrophe.

Depuis, la compétition s’est étendue à New York, Pékin et il n’y a pas tant à dire, mais cela reste un des endroits préférés du monde, et particulièrement à San Francisco, là où toute sorte de miracle peut arriver, selon la légende. Parmi eux, deux Français venus tenter le jackpot avec leur startup Maestrano depuis Sidney, Australie… une histoire comme on les aime, lisez plutôt…

Photo : Stéphane Ibos et Arnaud Lachaume

Le Journal de la Silicon Valley : « Pourquoi l’Australie ? »

Stéphane Ibos, Maestrano :  « L’Australie par hasard en fait, au début du moins. Pour nous deux, une envie certaine d’ailleurs après nos études – lycée, prépa, école d’ingénieur mais tout ça en France. Or les écoles permettent de faire des stages de fin d’études à l’étranger.

En ce qui me concerne l’Australie a été un coup de chance. J’avais postulé pour des stages aux US et une offre a été postée pour un stage chez Thales en Australie. Alors pourquoi pas ? A partir, autant partir vraiment loin, puis 6 mois, c’est assez court en somme. J’ai donc eu le stage et la magie Australienne a opéré : je suis tombé amoureux du pays, des gens, de l’histoire … et du climat ! Alors quand Thales m’a proposé un visa de travail et un poste, j’ai tout de suite accepté, même si je savais que le salaire était vraiment mauvais par rapport au marché. Il fallait juste que je revienne.

Quant à Arnaud, même envie d’ailleurs. Nous nous étions rencontrés à l’école et étant d’un an mon cadet, il a eu besoin d’un stage un an après moi. A cette époque, je gérais déjà le département Recherche et Développement d’une Unité Business chez Thales, je l’ai donc pris dans mes équipes. Nous avons toujours voulu créer une boite ensemble et lui aussi est tombé sous le charme austral. Depuis nous avons fait nos vies ici. J’ai maintenant la double nationalité et Arnaud devrait l’avoir l’an prochain.

L’Australie c’est une découverte mutuelle. Ou vous aimez le pays profondément et il vous le rend bien ou le courant ne passe pas et il vaut mieux tenter son bonheur ailleurs… »

Le Journal de la Silicon Valley : « Ca fait quoi d’avoir une startup en Australie ? »

Stéphane Ibos, Maestrano : « Ça fait mal J. Non plus sérieusement les challenges à gérer sont sans doute les mêmes que pour toutes les startups dans le monde.

Il y’a quelques inconvénients comparé aux startups de la Silicon Valley – il y’a moins d’investissement en Australie dans les secteurs tertiaire et service, ainsi que pour les Web startup. Traditionnellement, l’investissement est centré sur les activités minières qui font la richesse du pays. Mais depuis quelques temps ces investissements ralentissent un peu et on assiste à un transfert vers des technologies plus orientées service. Le processus vient de démarrer ceci dit et d’après les économistes devrait s’accentuer sur la prochaine décennie. Comme nous sommes très optimistes, nous sommes convaincus qu’il est bon d’être parmi les précurseurs – il y’a d’avantage de travail pour convaincre les investisseurs et l’écosystème, mais les marges de manœuvre et d’erreur sont sans doute plus grandes également.

Il y’a aussi de francs avantages. L’Australie est un pays de doers (« Qui font ») et l’entreprenariat est généralement salué, pour le courage qu’il représente mais aussi l’intérêt potentiel pour le pays. Les gens sont encourageants et essayent vraiment d’aider par tous les moyens. Comme la scène startup est en plein boom en ce moment (Particulièrement sur Sydney), il y’a beaucoup de dynamisme, d’entre-aide et de système-D. C’est au final très enrichissant parce qu’on sent bien qu’il y’a une vraie communauté. C’est aussi très excitant parce qu’on se sent un peu « pionniers » comme si ce jeune pays (2 siècles au total !) voulait encore continuer à grandir et à découvrir de nouveaux horizons. Une belle aventure, vraiment ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Comment vous est venue l’idée de Maestrano ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : « A la base nous avions une idée totalement différente. Quand nous avons voulu commencer à développer les premiers concepts, nous cherchions des outils simples et peu chers pour gérer notre compagnie naissante et avoir des systèmes professionnels pour commencer sur le bon pied. Nous avons alors cherché partout et n’avons trouvé que des outils sous licence très chers et totalement inadaptés à des petites structures ou des outils très complexes sur le plan technique, à installer et à gérer. Nous allions devoir soit gérer notre startup avec du papier et des crayons, soit passer un temps colossal à s’occuper de nos systèmes soit débourser une petite fortune, ce qui était inconcevable !

Alors nous avons décidé de créer ce service qui nous manquait tant. Des applications pour entreprise, déjà déployées, accessibles en un simple clic depuis un « App Store » et installées automatiquement, le tout pour une somme dérisoire.

Nous avons commencé à discuter de notre projet autour de nous, à d’autres startups et nous avons clairement senti que l’idée plaisait. Nous avons alors élargi aux Petites et Moyennes Entreprises, car il nous fallait un Business Model valide et profitable. Nos études de marché ont confirmé que la demande était là, sans même le savoir – beaucoup de nos répondants ne pensaient même pas qu’un tel service puisse exister.

Maintenant, c’est fait ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Ca fait quoi de passer de Thales au monde des startups ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : C’est un sentiment assez indescriptible mais très certainement incroyablement satisfaisant sur les plans humain et professionnel.

Thales est une belle entreprise. Pour un jeune cadre, c’est un endroit où l’on peut apprendre beaucoup, rencontrer des gens incroyables et vivre des situations dont on se rappelle longtemps. Mais ça reste une grande corporation. Ce qui veut dire qu’il y’a certes un confort matériel indéniable, un chèque stable à la fin du mois, des voyages fort sympathiques. Mais il y’a aussi la lourdeur administrative d’un système trop grand pour être agile, trop démultiplié pour être aussi efficace qu’un jeune hyper-motivé le souhaiterait et l’ensemble est en permanence traversé par des vagues de politique interne qui si elles sont assez distrayantes au début, en deviennent lassantes au fur et à mesure de la progression.

Alors passer à une startup, c’est un choc. Tout est plus rapide, moins certain. Le stress corporate est remplacé par le stress de la création, l’envie de faire plus, de développer encore davantage cette vision qui nous habite, avec la limite imposée par les 24 heures d’une journée et les moyens du bord. Je pense que la transition est comparable à une traversée de la manche en Airbus A320 comparé à un voyage dans le biplan de Blériot. Dans l’un, on est confortables, on ne sent rien et lorsque l’on arrive, la saveur est assez terne. Dans l’autre, on a froid, on tremble pour sa vie, on arrive épuisé mais sans doute le plus heureux des hommes. Le voyage compte dans une startup, au moins autant que la destination !

En tout cas, si je ne regrette en aucun cas mon épopée dans une grande entreprise, je ne regrette certainement pas non plus mon immersion dans un monde si vibrant, énergique et innovant que celui des startups. De toute façon, il y’a trop de choses à voir, faire et découvrir pour avoir même le temps de vraiment se poser la question ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Qu’est ce qui différencie votre produit de sa concurrence ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : Au risque de faire une réponse un peu mièvre, je dirais que le premier différentiateur est la passion que nous amenons à notre plateforme et à notre solution. Nous cherchons certes à faire grandir un business mais nous cherchons surtout et avant tout à aider les autres startups et PME. Plus nos clients auront de temps et de facilités pour gérer leurs business, plus ils grandiront et automatiquement, nous en bénéficierons à notre tour. Et ça, c’est une différence. Nous avons bien conscience que notre succès dépendra directement du succès de nos clients.

Sur un plan plus traditionnel, nous sommes les premiers à fournir un service totalement centralisé, depuis lequel une entreprise entière peut être gérée, à un cout inégalé sur le reste du marché du à notre infrastructure propriétaire, et avec la possibilité de payer à l’heure l’utilisation des applications et non avec un abonnement systématique. Cela permet à nos clients de ne payer que pour ce dont ils ont vraiment besoin, lorsqu’ils en ont besoin.

De plus, nous sommes un des rares « Cloud providers » à proposer une solution qui ne requiert aucune compétence technique, sans en même temps enfermer ses clients dans des engagements ou contrats compliqués.

La plupart de nos clients actuels nous l’ont confirmé : Maestrano, l’essayer c’est l’adopter ! »

Ben voyons!

Suivre Maestrano sur Twitter : @Maestrano

Les Game Bakers, le jeu vidéo à la Française… en France

Alors que l’on ne cesse de nous répéter que la France perd tous ses cerveaux, on finit par en devenir aveugle. Il est donc temps de tuer une rumeur : non, tous les développeurs de jeu vidéo n’ont pas tous émigré à Québec. Succomber aux sirènes fiscales canadiennes n’est pas une tentation pour l’intégralité des talents qui veulent vivre du jeu vidéo. Et c’est le cas d’Audrey Leprince, d’Emeric Thoa et de toute l’équipe des Game Bakers (un designer, un game designer, deux développeurs, un artiste et une productrice), qui se sentent bien là où ils sont, entre Lyon et Montpellier, pour se jeter dans la fosse à lions que constitue l’Apple Store… et pire encore, Google Play.

Ce n’est pas toujours simple, et les mesures annoncées il y a bien longtemps en faveur de l’industrie du jeu vidéo en France n’ont pas empêché une lente érosion de cette industrie en terme d’emplois en France, bien cachée il faut dire par l’incroyable aventure industrielle d’Ubisoft qui navigue avec aisance dans le Top 3 des éditeurs de jeu… mais qui eux ont investi là où il fallait, quand il fallait. Malheureusement pas en France, qui n’avait pas encore son Super Dupont de Montebourg pour nous sauver du marasme, soit disant. Il aurait été capable de les arrêter ! Mais peu importe justement, c’est la globalité de ce made in France qui permet de faire avancer le bateau France, dans sa globalité, de diffuser la French Touch, et pas cette ridicule approche de la protection de nos frontières et de l’achetez Français, aux relents d’un nationalisme à mon sens très mal placé en ces heures de marché global.

Justement, Ubisoft, notre talentueuse équipe des Game Bakers connaissent bien, ils sont passés par cette grande maison, à l’international, et donc un peu partout dans le monde, pour finir où, hein, Nono, je te le donne en mille : dans ce doux pays, la France. Et en plus, ils innovent nos sympathiques développeurs, par exemple en adaptant le gameplay à un iPad qui ne ressemble en rien à une console de jeu, c’est le moins que l’on puisse dire…

Alors, pas de temps à perdre, vous avez un produit Apple, un téléphone Android, des enfants, envie de vous défouler, suivez les instructions suivantes :

– pour télécharger sur l’AppStore, cliquez ici

– pour télécharger sur Google Play, cliquez ici

Parce que le jeu a été développé sur les deux plateformes, oui Monsieur…

En bonus, une interview de l’équipe pour parler de leur entreprise et du nouveau jeu qui vient de sortir, Combo Crew, au dernier Bar avant la fin du monde, à Paris, tout un programme…

Du Bleu Blanc Rouge dans la Silicon Valley : TapCanvas avec Adrien Cahen

Le flux d’entrepreneurs, de développeurs, ou de chercheurs de fortunes qui viennent tenter l’expérience dans la Silicon Valley ne s’arrête jamais. Parmi eux, beaucoup de Français, et je propose de les rencontrer, et d’écouter ce qu’ils ont à partager !

Adrien Cahen est une personne à rencontrer… si on arrive à trouver un créneau disponible, car comme beaucoup de personnes ici, il a beaucoup à faire, surtout quand on se lance dans le grand bain de la startup. Après un beau parcours de « web developer ++ » en France, Adrien a fait partie des équipes de Yahoo! pendant presque 4 ans en Californie, pour arriver ensuite chez Twitter… mais non, pas plus de 2 ans, car il avait mieux à faire surement : tenter le grand saut de l’entrepreneuriat, l’objectif de tant de développeurs doués vivant au royaume des geeks !

Adrien a démarré sa nouvelle « venture » en février de l’année dernière avec un partenaire qui n’est pas inconnu en la personne de Josh Merrill, l’homme qui a fait Mogotix, une startup qui a fait parler d’elle avec son application mobile permettant de gérer des évènements. Ils se sont trouvés notamment grâce à un site web de recherche de talents techniques qui marche plutôt bien à San Francisco, en l’occurrence WhiteTruffle, avec, là aussi un Français à interviewer bientôt, Alex Deve.

J’ai retrouvé Adrien il y a quelques mois leur du lancement de Tapcanvas chez AOL à Palo Alto. TapCanvas, c’est une plateforme pour aider les personnes sans connaissances techniques spécifiques à construire leur application mobile. Il y a beaucoup d’acteurs dans ce segment, la spécificité de TapCanvas réside dans le fait qu’ils utilisent des technologies web comme HTML5 pour aider à construire des applications utilisables sur mobiles en général et non pas à destination exclusivement de l’AppStore ou autre Google Play. Un partenariat vient de se signer avec la société Eventbrite de San Francisco (un concurrent de Mogotix en quelques sorte, c’est comme cela dans la Silicon Valley…) pour la création d’applications dédiées aux évènements. La boucle est bouclée, TapCanvas est en quelque sorte la possibilité de « scaler » le concept de Mogotix (un modèle qui puisse trouver un marché de croissance). Un premier financement d’amorce à $200K a financé les développements, et c’est désormais un autre tour de financement à suivre prochainement pour aller encore plus loin.

Vous pouvez vous enregistrer sur la plateforme et l’essayer, c’est (encore) gratuit.

NB : je m’excuse de l’enthousiasme qui m’a fait utiliser un mot peu journalistique vers la fin de l’interview, la passion m’a emporté une fois de plus…


L’AR Drone à l’assaut du Cloud !

Pas besoin d’être dans la Silicon Valley pour faire du « disruptif » comme on dit ici en Californie, de l’innovation dans sa ligne de produit, et dans de nouvelles expériences ludiques. Il faut dire qu’il y a du Geek dans ce Henri Seydoux, un entrepreneur Français pas comme les autres (un super accent Frenchy en Anglais, lovely)… il ose, il ose ! Il faut dire que, bien que n’ayant pas encore discuté de vive voix avec lui, mais connaissant un peu la Team Parrot, depuis qu’ils poussent l’AR Drone de ce coté de l’Atlantique, c’est un sacré passionné, et il emmène toute sa société dans son sillage !

Il pourrait se contenter de développer sa société de ventes de périphériques sans fil pour téléphones mobiles, qui a fait un Chiffre d’Affaires de presque 250 Millions d’Euros en 2011, avec bientôt 700 salariés (comme quoi, une entreprise Française peut se développer, innover, attaquer de nouveaux marchés mondiaux, et recruter : c’est une question de Management d’entreprise). Mais non, et l’entreprise dispose d’une trésorerie grandissante lui permettant de se diversifier dans la Hardware/Software/Gaming, et même de se faire plaisir avec inventer de nouveaux produits designés par Philippe Starck…

Comment, vous ne connaissez pas encore l’AR Done ? Shame on you, regardez plutôt ce qui suit...

Donc, vous pouvez faire voler un engin qui vous coutera dans les $300, rejoindre la communauté des AR Droneurs (ça commence à faire beaucoup de joueurs), prendre des vidéos avec la caméra intégrée à la nouvelle version, les partager, jouer avec la carte du Monde… A vous la Parrot Academy !

Je pense que la vision d’Henri Seydoux est réellement interessante, dans le fait d’amener des expériences de gaming hors de cet écran qui nous éclaire, nous fascine, nous facebook… mais là je m’égare. Go ahead pleaze Henri!

Ça me rappelle un autre projet, développé par un ami assez génial et inventeur lui aussi, qui travaille dans son garage, qui s’appelle Ari Krupnik qui a développé iPhly, une application iOS pour ceux qui veulent transformer leur iPhone ou iPod en une télécommande pour engins téléguidés… Bon, ça prendra un peu plus de temps à paramétrer, mais c’est gratuit et il n’y a pas besoin d’acheter d’appareils, vous pouvez jouer avec le votre…

Un autre aspect de la Silicon Valley, et je n’ai pas fini de vous parler de cet Ari de génie… à suivre…

Revolution of Work! Ekwity, la Startup de la semaine

Chaque semaine, une thématique qui fait l’actualité en France (ou ailleurs), et la réponse apportée par une startup de la Silicon Valley…
« La Révolution du Travail » : un vrai cri du coeur à une époque plus que difficile, et pas uniquement pour le Gouvernement en France face à un veritable défi de société, mais bien sur pour beaucoup de Français qui ne savent plus à quel Saint se vouer.
Nous sommes également a l’epoque de changements majeurs dans l’organisation du travail, avec un réel espoir du coté de la micro-entreprise (et pas simplement du fait de l’éclosion du phénomène startup) : face à  une croissante démotivation de l’intérêt à son travail constaté dans les grandes entreprises, pourquoi ne pas créer son propre job, sa propre entreprise !
Un des premiers problème est de compléter les compétences dont on ne dispose pas (le marketing, la finance ou autre), sachant que lorsqu’on démarre une nouvelle activité… l’objectif est de gagner de l’argent, et pas d’en dépenser !
Le développement du Cloud computing et des offres de SaaS (Software As A Service), étant ce qu’il est, un entrepreneur Français a trouvé un service pouvant aider sur ce type de problème au lancement d’une entreprise, et pas seulement… Nicolas Charron a créé Ekwity, un nouveau service sur Internet.
L’Express.fr : Tu as décidé de te lancer dans la création d’une plateforme permettant aux entreprises de trouver les compétences nécessaires à leur fonctionnement sans forcément avoir les moyens de payer un spécialiste ou de recruter une personne. Peux tu préciser son objet, et sa cible ?
Nicolas Charron : Nous avons créé Ekwity afin de permettre aux entrepreneurs de recruter. C’est notre mission principale. Au début d’une aventure entrepreneurial, dans toute industrie, le manque de moyens financiers oblige à restreindre l’embauche de talents et réduit considérablement le bon développement et le potentiel de tout projet. Pourtant, l’argent n’est pas la première motivation d’un candidat qui décide de s’investir dans un projet ou de rejoindre une société. Aujourd’hui, Ekwity est l’alternative unique qui base le recrutement sur une entente mutuelle des parties autour de termes flexibles de compensation et de collaboration. Pour te donner un exemple concret, une candidate qui possède 8 années d’expérience en marketing, contribue en ce moment 12 heures par mois dans une startup en échange de parts et d’un espace dédié où elle peut travailler durant la semaine.
LE : Qu’est ce qui te pousse a croire qu’il y a matière a proposer une offre de service pérenne dans ce secteur ?
NC : Il y a suffisamment de matière. Depuis quelques années, nous constatons tous que certaines méthodes et habitudes de collaboration ont radicalement évoluées sur les plans culturels et économiques, dans chaque pays. L’entrepreneuriat et les créations d’entreprises sont continuellement en croissance. L’accès aux freelances en ligne et le télétravail font désormais partie du quotidien. Je dirais qu’il y a maintenant urgence à répondre à cette opportunité précise.
LE : Quels sont les objectifs que tu te fixes a terme avec cette plateforme?
NC : Notre objectif est avant tout de rendre la collaboration possible et intéressante entre un entrepreneur et un candidat. A terme, nous souhaitons notamment qu’Ekwity devienne l’outil de sourcing privilégié pour les porteurs de projets et créateurs d’entreprise.
LE : Crois tu aux chances de ce type d’offre en France par exemple et pourquoi ?
NC : Bien sur. Nous sommes confiants que les Français(es) accepteront d’être flexibles sur leurs termes de compensations et aimeront avoir l’opportunité de s’investir dans des projets qui les motivent et les passionnent. Par ailleurs, il y a déjà quatre Français qui travaillent chez Ekwity.

Sparrow Mail, du bleu blanc rouge chez Google

L’affaire va commencer à sortir peu à peu dans la blogosphère, et la presse spécialisée. Vous ne trouverez beaucoup d’informations détaillées sur le rachat de Sparrow par Google (franchement je vous laisse chasser l’information sur Google…). C’est quasiment un rachat par mois chez Google en ce moment après Quickoffice, Meebo, KikScore, Motorola Mobilty, TxVia et Milk.

Tous ceux qui souffrent avec les solutions de messagerie électronique sur leur iPhone, leur Mac ou même Gmail (je ne parlerai pas d’Outlook ou de Lotus Notes que je n’ai pas utilisé depuis des siècles…), et qui ont croisé Sparrow sur leur chemin, savent de quoi on parle…

C’est tout de même incroyable qu’une société comme Google, armé de 30.000 salariés et prétendument sacrément brillants, vienne malgré tout chercher une entreprise pour laquelle vous ne trouverez pas plus de 2 salariés sur la toile (Dominique Leca et Viet Hoa Dinh), créée en Octobre 2010, et qui n’a eu accès au capital risque que pour un montant surement  raisonnable (et encore, et peu importe !).

Clairement le produit a fait un excellent buzz, et Sparrow fait partie de ces équipes typiquement talentueuse coté ingénierie, se concentrant sur un produit  qui fait des choses simples, et qui sait se faire remarquer et aller aux évènements qui comptent par rapport à son activité (rappelez vous la WWDC). L’exécution est le mot clé de cette période Internet/Mobile, définitivement ce qui a fait la différence pour l’équipe. Et Sparrow, c’est sacrément beau !

Alors soyez les bienvenus à Mountain View, Messieurs !