L’avantage de vivre en dehors d’un pays, c’est de voir un peu mieux ce qui peut s’y passer, d’une certaine façon : ça vous rend plus positif. Plus objectif ?! La Silicon Valley, c’est aussi un lieu de passage pour ces entreprises bleu-blanc-rouge qui viennent se positionner, participer à une conférence, satisfaite de leur positionnement dans un pays où il fait bon développer une entreprise (oui, je parle bien de la France)… en attendant d’aller voir ailleurs, selon les opportunités qui se présenteront, ou pas.
Parrot est une société qui n’était pas si connue jusqu’à son introduction en bourse. Créée en 1994 par notamment Henri Seydoux, issue d’une famille d’industriels connus en France, la société va se positionner sur le marché des appareils sans fils, notamment à destination des véhicules. Et ensuite il y a cette introduction en bourse en 2006. C’est souvent le début des ennuis pour une entreprise, soumise à une logique financière et de reporting, peu propice à s’inspirer de nouvelle tendances industrielles, et qui recherche plutôt les moyens de creuser encore plus profond les sillons d’une rentabilité que la compétition mondiale a tendance à malmener.
Pas chez Parrot, au contraire. Quand on y regarde de plus près, la société n’a cessé d’innover dans des produits utilisant la technologie sans fil pour différents usages, avec un mot d’ordre : faire de beaux produits. Des enceintes Zikmu par Philippe Starck, des cadres digitaux avec Martin Szekely… et enfin, l’AR Drone en 2010. Un drone hélicoptère commandé par iPhone avec quelques éléments de réalité augmentée intégrés, vendus en centaines de milliers d’exemplaires. Le même concept du sans-fil, avec cette fois la volonté d’apporter une nouvelle expérience de jeu, non plus derrière un écran mais en action réelle. La stratégie est d’investir dans un nouveau segment mais en y apportant un caractère disruptif. 2012, l’année du lancement du casque audio Zik, avec Philippe Starck.
Et enfin, 2013, encore le CES, le show techno de Las Vegas qui réussit si bien à l’entreprise qui sait aussi communiquer se développer (prudemment) à l’international, sur un nouveau segment : le jardinage et Flower Power, qui n’est pas un slogan hippy des 60’s mais bel et bien un nouveau produit. Pourquoi ? Pour vous aider à mieux jardiner, grâce à la technologie.
Écoutez un peu Guillaume Pinto, le CTO soi-même…
Parrot, c’est un peu la fameuse entreprise du 3e type d’Hervé Seryieyx et Georges Archier. Il n’y a pas que Zappos aux États-Unis pour démontrer ce qu’est une culture d’entreprise innovante. On sent bien chez l’équipe, quand on parle aux personnes du marketing par exemple, qu’il s’y passe quelque chose. Les ingénieurs sont valorisés dans leur travail, ils viennent aux trade-show, ils font la démonstration des produits sur lesquels ils ont travaillé. Ils peuvent voir de leurs yeux le resultats d’une R&D qui vous coince en général dans les labos, loin des yeux du public. Pas chez Parrot. Chiffres d’affaires en progression, résultat net positif à 24 millions d’euros en 2012, action autour de 27 euros. R&D en France, toujours.
Ils excellent même dans le marketing viral. Alors une autre vidéo, pour le plaisir.
Cette nouvelle rubrique se veut fraîche, et je souhaitons lui longue vie ! Vous êtes une société Française de passage dans la Silicon Valley ? Contactez moi !