La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… c’est la première rubrique de cette nouvelle année du calendrier grégorien, et je me demande si elle ne serait pas en même temps un signal sur ce que nous réserve les nouvelles technologies Californiennes !
Lundi : Pinterest s’agrandit avec 2 nouveaux employés

L’histoire continue au sujet d’une théorie que j’affectionne selon laquelle une structure est incapable d’innovation majeure au delà d’une certaine taille… que je chiffre à 10 ! Un nouvel exemple avec Pinterest, assez impressionnante dans la rapidité de sa croissance et l’impressionnante valorisation dont elle a fait l’objet à l’occasion de sa dernière levée de fonds de $250 millions : $3,8 milliards !!! La startup dispose d’un petit trésor de guerre pour se permettre d’accélérer dans sa roadmap produit, et le moyen le plus facile n’est pas de renforcer ses équipes mais bien d’en acquérir une. Ce type de « acqui-hire » (du recrutement par du rachat de startup) a déjà été évoqué dans ces colonnes, et en l’occurrence c’est une startup développant une plateforme de reconnaissance d’image qui vient de grossir les rangs de Pinterest (évalués à 200 employés, un sacré ratio de valorisation par employé). Visualgraph, c’est a priori deux « employés » d’une startup qui vient juste de fêter ses un an, dont un ex-Google, dont pas grand monde n’avait entendu parler… c’est ça aussi, la magie de la Silicon Valley : c’est fou les progrès que l’on peut faire en un an là ou des sociétés comme Intel, avec OpenCV, ou dans une moindre mesure IQ Engines (rachetée par Yahoo!), ont passé bien du temps et consacré quelques millions de $. Une loi de Moore inversée, sans doute. En tout cas, une belle opération de communication ne fait jamais de mal. Il s’agit de la quatrième startup « rachetée » par Pinterest depuis sa création.
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Mardi : la grosse vague du médical

On n’arrête plus la Silicon Valley et le domaine de la santé, qui est en train d’explorer tous les territoires imaginables dans un domaine qui coute si cher aux États-Unis : pas de sécurité sociale (enfin plutôt elle arrive, la fameuse Obama Care, qui vient d’être relancée en ce mois de janvier), la santé reste un luxe et l’affaire des assurances privées. Avec Omicia, pas question de vous gratouiller les gènes (comme avec DNANexus) mais plutôt permettre aux médecins de vérifier vos petits génomes pour s’assurer d’une éventuelle présence de maladie grâce à une plateforme dédiée sur Internet. La société est basée à Emeryville, de l’autre coté du Bay Bridge, et elle vient de subir un coup de turbo après plus de douze années d’existence en obtenant $6,8 millions en levée de fonds, sans Google Venture pour une fois parmi les investisseurs. Le service de base est gratuit (tarif maximum affiché : $99) et il prend juste quelque petites heures pour fair le tour d’un génome : à coup sûr, un progrès apporté par Internet dans l’établissement d’un diagnostic. Pourquoi se priver de certaines inventions ou améliorations technologiques lorsqu’elles se présentent ?!
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Mercredi : Linkedin se plaint d’être harcelé par des robots

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Linkedin fait partie de ses réseaux spécialisés qui ont un grand besoin de justifier leur utilité au quotidien, au point de rendre la possibilité de connexion un peu trop facile aux yeux de certains (à en croire le nombre de demandes que je peux recevoir chaque jour de la part de personnes que je ne connais pas, c’est criant). Mais encore : c’est devenu un lieu de « chasse » particulièrement prisé des recruteurs, qui spamment à tout va (croyez que bien que si vous cherchez un travail, ce n’est pas vous qu’ils vont contacter), à tel point que cela peut devenir contre-productif tellement vous êtes spammé. En règle générale, de toute façon, sur Linkedin, vous êtes spammés à longeur de journée quand vous commencez à avoir un réseau significatif. C’est la nature de ce type de réseau spécialisé ! Et nous vous plaignez pas, sur le concurrent « made in France », Viadéo, c’est bien pire, ce sont les champions du Monde de spam. Donc, pour en revenir à Linkedin, ils ont trouvé les responsables de ce spam : les robots ! Linkedin vient donc de déposer une plainte contre X, accusant un certain « John Doe » de créer des milliers de profils qui viennent polluer le site de profils fictifs. Linkedin a identifé que ce type d’attaque a commencé en mai 2013… il n’est jamais trop tard pour bien faire le ménage dans sa base. A l’image des Twitter, de Facebook, et autres réseaux sociaux bienheureux en fonds et en audience, Linkedin n’est pas épargné par ce business du social media dont les gurus marketing et autres agences web nous rabattent les oreilles à longueur de tweets et de like : bienvenu au royaume du chiffre et du futile, pour ne pas dire de l’inutile.
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Jeudi : Yahoo! et une histoire de vermine digitale

Vous n’imaginez pas ce qui vient d’arriver à Yahoo!… une autre histoire de robots, mélangé à quelque chose qui s’apparente à de la vermine. Si, si, vous allez voir : un logiciel malicieux coincé quelque part dans les serveurs de Yahoo! a transformé des ordinateurs d’utilisateurs européens ayant surfé sur le site du géant de Sunnyvale en machines à générer des bitcoins. Je m’explique : les bitcoins ont besoin d’espace mémoire pour procéder aux transactions d’échanges de monnaies traditionnelles en devises digitales. Il y a donc eu des hackers malins utilisant l’espace mémoire de millions d’ordinateurs lambda pour effectuer leurs affaires… Incroyable ! C’est arrivé seulement en Europe, et pas d’ordinateur Apple, des ordinateurs tournant avec Windows (bonne publicité indirecte pour la marque de Cupertino au passage), pendant quatre jours ! Ce type de malversations, assez incroyable à imaginer comment cela peut arriver, prouve bien plusieurs choses : d’abord qu’Internet est un véritable gruyère avec des trous et qu’on ne peut plus se fier du tout sur la protection de ses informations et de son matériel. Que ce soit la NSA américaine ou un hacker snipper chinois, si on souhaite avoir accès à vos informations, on y arrive. Ensuite, même si la devise Bitcoin fascine l’intelligence, tant son système est complexe, c’est aussi un territoire où le non-droit est une règle… Rappelez vous l’histoire de ce site web américain Silk Road où une bonne partie des transactions sur de la drogue se monétisait en Bitcoins… A choisir entre ce diable de Google, et un monde pleins de virus, mon coeur balance…
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Vendredi : Happy Birthday, Robert Scoble!

C’est bientôt l’anniversaire de Robert Scoble, le blogueur-météorite de la Silicon Valley. Je dis météorite parce que partout où Robert Passe, ce sont des milliers de followers qui débarquent, et il n’a pas d’équivalent dans les nouvelles technologies (en langue anglaise, mais pas seulement). Son parcours proferssionnel ne met pas en avant de grands noms, mis à part un passage de trois ans chez Microsoft, mais c’est un monstre de communication qui a su se batir une réputation, un réseau, une image, par sa disponibilité, sa patience, sa passion, sa compréhension du business en général. Robert, c’est le roi des geeks. Geek de la première heure, geek à toutes les heures. Même sous sa douche. Bon, il n’est pas toujours facile, et je ne suis pas toujours d’accord avec lui, et je ne lui en veut pas tant que ça quand il se met à me postillonner dessus alors que j’émets un avis contraire au sien. Mais bon, il n’est pas parfait, Robert, il est humain. Et je l’aime bien quand même, Robert. Alors il nous a fait, bien sûr, le coup de la prédiction pour 2014. Elle tient en plusieurs mots : la guerre des appareils connectés, et surtout Apple. Il espère aussi une nouvelle vague d’itérations et voir surgir des acteurs traditionnels avec de nouveaux modèles… peut être avec Google aussi. Bon anniversaire, Robert, et au fait, très joli ta nouvelle barbe. Tu me ressembles un peu plus comme ça.
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Son dernier livre : The Age of Context (co-écrit avec Shel Israel)
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !