Il était une fois des Français d’Australie en visite en Californie… en avant Maestrano !!!

Techcrunch et sa conférence Disrupt sont bientôt de retour à San Francisco : du 7 au 11 septembre, l’un des blogs technologiques les plus influents de la Silicon Valley va ouvrir ses portes. Techcrunch a commencé ses activités de conférence en 2007 avec Techcrunch40, un concours de startups mélangé avec ce qui ressemble à une sorte de Foire de Versailles de jeunes gens en Tshirt avec plein d’amour à vous vendre. Les vainqueurs des différentes éditions ont connu differentes aventures… Pour Techcrunch40, en l’an 2007, c’est  Mint, un site de gestion des finances personnelles en ligne qui a gagné le premier prix de $50.000, qui se fera racheter par Intuit en septembre 2009 pour $170 millions. En 2008, l’évènement devient Techcrunch 50, et c’est Yammer, le réseau social d’entreprise acquis pour $1,2 milliard par Microsoft en juin 2012, et dont certains fantasment de voir son ancien CEO à la tête de Microsoft lors du départ de Steve Balmer à la retraite d’ici un an. Redbeacon, le site de mise en relation des prestataires avec les internautes pour réaliser des tâches à domicile, gagne le gros lot en 2009 et en janvier 2012 avec le rachat par Home Depot. En 2010, place à Disrupt, et c’est Qwiki qui finit en tête… et chez Yahoo! en juillet 2013 pour $50 millions, après avoir frôlé la catastrophe.

Depuis, la compétition s’est étendue à New York, Pékin et il n’y a pas tant à dire, mais cela reste un des endroits préférés du monde, et particulièrement à San Francisco, là où toute sorte de miracle peut arriver, selon la légende. Parmi eux, deux Français venus tenter le jackpot avec leur startup Maestrano depuis Sidney, Australie… une histoire comme on les aime, lisez plutôt…

Photo : Stéphane Ibos et Arnaud Lachaume

Le Journal de la Silicon Valley : « Pourquoi l’Australie ? »

Stéphane Ibos, Maestrano :  « L’Australie par hasard en fait, au début du moins. Pour nous deux, une envie certaine d’ailleurs après nos études – lycée, prépa, école d’ingénieur mais tout ça en France. Or les écoles permettent de faire des stages de fin d’études à l’étranger.

En ce qui me concerne l’Australie a été un coup de chance. J’avais postulé pour des stages aux US et une offre a été postée pour un stage chez Thales en Australie. Alors pourquoi pas ? A partir, autant partir vraiment loin, puis 6 mois, c’est assez court en somme. J’ai donc eu le stage et la magie Australienne a opéré : je suis tombé amoureux du pays, des gens, de l’histoire … et du climat ! Alors quand Thales m’a proposé un visa de travail et un poste, j’ai tout de suite accepté, même si je savais que le salaire était vraiment mauvais par rapport au marché. Il fallait juste que je revienne.

Quant à Arnaud, même envie d’ailleurs. Nous nous étions rencontrés à l’école et étant d’un an mon cadet, il a eu besoin d’un stage un an après moi. A cette époque, je gérais déjà le département Recherche et Développement d’une Unité Business chez Thales, je l’ai donc pris dans mes équipes. Nous avons toujours voulu créer une boite ensemble et lui aussi est tombé sous le charme austral. Depuis nous avons fait nos vies ici. J’ai maintenant la double nationalité et Arnaud devrait l’avoir l’an prochain.

L’Australie c’est une découverte mutuelle. Ou vous aimez le pays profondément et il vous le rend bien ou le courant ne passe pas et il vaut mieux tenter son bonheur ailleurs… »

Le Journal de la Silicon Valley : « Ca fait quoi d’avoir une startup en Australie ? »

Stéphane Ibos, Maestrano : « Ça fait mal J. Non plus sérieusement les challenges à gérer sont sans doute les mêmes que pour toutes les startups dans le monde.

Il y’a quelques inconvénients comparé aux startups de la Silicon Valley – il y’a moins d’investissement en Australie dans les secteurs tertiaire et service, ainsi que pour les Web startup. Traditionnellement, l’investissement est centré sur les activités minières qui font la richesse du pays. Mais depuis quelques temps ces investissements ralentissent un peu et on assiste à un transfert vers des technologies plus orientées service. Le processus vient de démarrer ceci dit et d’après les économistes devrait s’accentuer sur la prochaine décennie. Comme nous sommes très optimistes, nous sommes convaincus qu’il est bon d’être parmi les précurseurs – il y’a d’avantage de travail pour convaincre les investisseurs et l’écosystème, mais les marges de manœuvre et d’erreur sont sans doute plus grandes également.

Il y’a aussi de francs avantages. L’Australie est un pays de doers (« Qui font ») et l’entreprenariat est généralement salué, pour le courage qu’il représente mais aussi l’intérêt potentiel pour le pays. Les gens sont encourageants et essayent vraiment d’aider par tous les moyens. Comme la scène startup est en plein boom en ce moment (Particulièrement sur Sydney), il y’a beaucoup de dynamisme, d’entre-aide et de système-D. C’est au final très enrichissant parce qu’on sent bien qu’il y’a une vraie communauté. C’est aussi très excitant parce qu’on se sent un peu « pionniers » comme si ce jeune pays (2 siècles au total !) voulait encore continuer à grandir et à découvrir de nouveaux horizons. Une belle aventure, vraiment ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Comment vous est venue l’idée de Maestrano ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : « A la base nous avions une idée totalement différente. Quand nous avons voulu commencer à développer les premiers concepts, nous cherchions des outils simples et peu chers pour gérer notre compagnie naissante et avoir des systèmes professionnels pour commencer sur le bon pied. Nous avons alors cherché partout et n’avons trouvé que des outils sous licence très chers et totalement inadaptés à des petites structures ou des outils très complexes sur le plan technique, à installer et à gérer. Nous allions devoir soit gérer notre startup avec du papier et des crayons, soit passer un temps colossal à s’occuper de nos systèmes soit débourser une petite fortune, ce qui était inconcevable !

Alors nous avons décidé de créer ce service qui nous manquait tant. Des applications pour entreprise, déjà déployées, accessibles en un simple clic depuis un « App Store » et installées automatiquement, le tout pour une somme dérisoire.

Nous avons commencé à discuter de notre projet autour de nous, à d’autres startups et nous avons clairement senti que l’idée plaisait. Nous avons alors élargi aux Petites et Moyennes Entreprises, car il nous fallait un Business Model valide et profitable. Nos études de marché ont confirmé que la demande était là, sans même le savoir – beaucoup de nos répondants ne pensaient même pas qu’un tel service puisse exister.

Maintenant, c’est fait ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Ca fait quoi de passer de Thales au monde des startups ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : C’est un sentiment assez indescriptible mais très certainement incroyablement satisfaisant sur les plans humain et professionnel.

Thales est une belle entreprise. Pour un jeune cadre, c’est un endroit où l’on peut apprendre beaucoup, rencontrer des gens incroyables et vivre des situations dont on se rappelle longtemps. Mais ça reste une grande corporation. Ce qui veut dire qu’il y’a certes un confort matériel indéniable, un chèque stable à la fin du mois, des voyages fort sympathiques. Mais il y’a aussi la lourdeur administrative d’un système trop grand pour être agile, trop démultiplié pour être aussi efficace qu’un jeune hyper-motivé le souhaiterait et l’ensemble est en permanence traversé par des vagues de politique interne qui si elles sont assez distrayantes au début, en deviennent lassantes au fur et à mesure de la progression.

Alors passer à une startup, c’est un choc. Tout est plus rapide, moins certain. Le stress corporate est remplacé par le stress de la création, l’envie de faire plus, de développer encore davantage cette vision qui nous habite, avec la limite imposée par les 24 heures d’une journée et les moyens du bord. Je pense que la transition est comparable à une traversée de la manche en Airbus A320 comparé à un voyage dans le biplan de Blériot. Dans l’un, on est confortables, on ne sent rien et lorsque l’on arrive, la saveur est assez terne. Dans l’autre, on a froid, on tremble pour sa vie, on arrive épuisé mais sans doute le plus heureux des hommes. Le voyage compte dans une startup, au moins autant que la destination !

En tout cas, si je ne regrette en aucun cas mon épopée dans une grande entreprise, je ne regrette certainement pas non plus mon immersion dans un monde si vibrant, énergique et innovant que celui des startups. De toute façon, il y’a trop de choses à voir, faire et découvrir pour avoir même le temps de vraiment se poser la question ! »

Le Journal de la Silicon Valley : « Qu’est ce qui différencie votre produit de sa concurrence ?« 

Stéphane Ibos, Maestrano : Au risque de faire une réponse un peu mièvre, je dirais que le premier différentiateur est la passion que nous amenons à notre plateforme et à notre solution. Nous cherchons certes à faire grandir un business mais nous cherchons surtout et avant tout à aider les autres startups et PME. Plus nos clients auront de temps et de facilités pour gérer leurs business, plus ils grandiront et automatiquement, nous en bénéficierons à notre tour. Et ça, c’est une différence. Nous avons bien conscience que notre succès dépendra directement du succès de nos clients.

Sur un plan plus traditionnel, nous sommes les premiers à fournir un service totalement centralisé, depuis lequel une entreprise entière peut être gérée, à un cout inégalé sur le reste du marché du à notre infrastructure propriétaire, et avec la possibilité de payer à l’heure l’utilisation des applications et non avec un abonnement systématique. Cela permet à nos clients de ne payer que pour ce dont ils ont vraiment besoin, lorsqu’ils en ont besoin.

De plus, nous sommes un des rares « Cloud providers » à proposer une solution qui ne requiert aucune compétence technique, sans en même temps enfermer ses clients dans des engagements ou contrats compliqués.

La plupart de nos clients actuels nous l’ont confirmé : Maestrano, l’essayer c’est l’adopter ! »

Ben voyons!

Suivre Maestrano sur Twitter : @Maestrano

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