Facebook s’est développé sur les bases d’un génie qu’il faut bien reconnaître à Mark Zuckerberg : le hacking. Déjà, au tout début, « Zuck » a hacké les serveurs de son Université pour disposer des photos des étudiantes nécessaire à son application idiote de comparaison de profil féminin. Il s’est ensuite plus ou moins servi d’un projet imaginé par les frères Winklevoss pour développer Facebook dans son coin. Par la suite, dans les grands standards de management de la société basée à Menlo Park, en Californie, le hacking est mis à l’honneur pour susciter l’éveil et l’imagination des développeurs informatiques et trouver des niches d’amélioration de la croissance du nombre des utilisateurs et de leur audience. Hack, hack, hack.
Je ne vais pas revenir sur les récentes affaires de confidentialité, d’utilisation des données des utilisateurs : hacking, toujours ce fameux hacking, pour le plus grand plaisir des investisseurs rendus très gloutons par les niveaux de rentabilité de Facebook et donc de reversement des dividendes. Et je ne peux que constater qu’une fois de plus, Facebook vient de hacker une nouvelle organisation : le Gouvernement Français. J’avoue avoir eu du mal à comprendre la nouvelle annoncée en charabia anglais sur le gossip de la tech, j’ai nommé Techcrunch mais voilà : Facebook va laisser les régulateurs français enquêter sur les processus de modération.
C’est quoi cette histoire ? Facebook et le gouvernement français vont coopérer pour examiner les efforts de Facebook en matière de modération sur leur plateforme. Ainsi, au début de l’année prochaine, des « régulateurs français » lanceraient une enquête informelle sur la modération de la société Californienne à base d’algorithme et humaine. Reste à définir ce que l’on entend par « enquête informelle », mais il semble que Facebook soit prêt à coopérer et à donner un accès sans précédent à ses processus internes. Vraiment ?
La voie officielle nous informe que cette annonce est le résultat de discussions informelles entre les hauts dirigeants de Facebook et le gouvernement français qui a débuté avec le Sommet « Tech for Good » en mai. L’ancien vice-Premier ministre britannique et nouveau vice-président de Facebook chargé des affaires mondiales et des communications, Nick Clegg, a dévoilé le programme lors d’un déjeuner à l’Élysée, ajoutant que ce modèle de co-régulation du secteur de la technologie publique est absolument essentiel. On voudrait nous faire passer Facebook pour une Sainte qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Comment une chose est elle rendue possible, tout d’abord en terme d’efficacité, car je doute fort que Facebook donne accès à ce qui fait le nerf de la guerre de cette entreprise, ne serait-ce que par la simple porte de la modération. Enfin, quel impact ce type d’accord peut il avoir par rapport aux relations tendues que Facebook peut avoir avec les autorités des États-Unis, le pays du « free speech » avec son 1st Amendment, où l’entreprise a ses quartiers généraux, après la leçon reçue par « Zuck » de la part des Sénateurs, sur ce que Facebook fait avec ses données ? Existerait-il une nouvelle frontière à définir en terme de « territoire de modération » d’une entreprise cotée au NASDAQ ? L’annonce n’a pour le moment fait l’objet que de commentaires platoniques dans la presse Américaine, mais que dire d’un nouvel interventionnisme de l’État Français dans l’intimité des Français qui utilisent la plateforme, soit a priori environ 35 millions de Français. Il est clair qu’il y a un véritable problème de propagation de la haine sur les réseaux sociaux, et qu’il est envisageable d’y voir une responsabilité du Gouvernement sur le sujet. Mais de là à aller fouiller dans les algorithmes de Facebook…
Les trois mamelles du président français Emmanuel Macron de la réglementation technologique tiennent en trois mots: inclusion, confiance et coopération. Il aurait également déclaré qu’il devrait exister un troisième moyen de réglementer les technologies, en parallèle à celui des Chinois, ou celui des États-Unis. Sans doute a-t-il le chiffre 3 comme chiffre fétiche. Le président Macron a également évoqué la recette du programme en question lors d’un discours prononcé lors du Forum sur la gouvernance de l’Internet à Paris : analyser comment fonctionne le marquage, comment Facebook identifie le contenu qui pose problème, et comment Facebook décide s’il faut modérer ou non le message qui a pour conséquence de supprimer un message, une vidéo ou une image.
Techcrunch nous signale que ce type d’enquête rappelle la réglementation bancaire et nucléaire (mon Dieu, ça fait peur), à savoir que cela implique une coopération étroite avec le Gouvernement afin que ses régulateurs puissent certifier qu’une entreprise fait tout correctement. Certes, mais ça veut dire quoi, tout faire correctement ? Les gouvernements demandent des résultats et les réseaux sociaux doivent résoudre seuls les problèmes de modération. Certes, ce sont des sociétés privées. Qui serait en charge de cette tâche ? La France regorge de spécialistes de régulation en tout genre avec l’ARCEP (le régulateur des télécoms), la DINSIC (considérée comme la direction des systèmes d’information de l’État français), le CSA (des régulateurs de la télévision et de la radio), et pourquoi pas la CNIL, ça ferait un joli mariage…
Le Gouvernement Français souhaite trouver « un biais algorithmique » et tester des ensembles de données sur les outils de modération automatisés de Facebook, en se concentrant sur un petit champ d’application (de quoi parle-t-on ici par « un biais algorithmique » ?). Cela pourrait conduire à de nouvelles réglementations : on peut faire confiance à un Gouvernement Français sur ce point.
L’intérêt de Facebook dans tout cela ? Clairement montrer patte blanche après tous ses déboires et remonter dans la cote d’amour de Madame Michu ? L’affaire est plutôt bien jouée de la part de Mister Clegg, qui n’aura pas réussit à empêcher le Brexit, après une belle carrière passée dans le politique, mais a réussi un plutôt joli coup chez le voisin outre-Manche pour son nouvel employeur. Un joli coup de hacking.
Facebook envisagerait “très sérieusement” le lancement de sa propre crypto-monnaie. Ce n’est pas la première fois que l’idée d’une monnaie propre à Facebook ait été lancée, mais c’est à prendre avec plus de sérieux cette fois pour différentes raisons. La principale est cette annonce faite par David Marcus, le responsable de l’application mobile Messenger au sein du géant de Menlo Park, de la création d’un nouveau groupe de travail consacré à étudier les opportunités autour de la fameuse Blockchain. Sachant également que ce même David a rejoint le « Board of Directors » de Coinbase il y a 6 mois…
Explications :
Coinbase est une entreprise créée en 2012 et basée à San Francisco qui développe une plate-forme d’échange permettant d’acheter, de vendre et de stocker des Bitcoin (BTC), des Ethereum (ETH), des Litecoin (LTC) et des Bitcoin Cash (BCH), bref ce que l’on appelle des crypto-currencies (des devises numériques en bon Français),
la Blockchain (ou chaîne de blocs, à défaut de trouver une meilleure traduction en Français, ) est cette technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle qui sert de support à ces devises numériques. Là où la Blockchain passe, le monde de la finance du XXe siècle trépasse car le sujet des monnaies numériques n’est jamais bien loin,
David Marcus, grand gourou de l’application Messenger qui tarde à prendre son envol comme un relais de revenus à grand échelle pour Facebook, a dirigé la société financière Paypal comme Président après le rachat de sa startup Zong en 2011. Il a eu ainsi le temps de se familiariser plus encore dans le monde de la nouvelle Fintech, après plus de 10 années comme entrepreneur de startups dans le monde du paiement sur mobile.
La Blockchain pourrait certes aider à résoudre certains des problèmes les plus gênants de Facebook, comme la vérification d’identité, ou la vente de publicité. Il se passerait un certain temps avant que le travail de Facebook sur la blockchain et la crypto-monnaie devienne quelque chose de concret, et il serait sans doute plus prudent de mettre cette histoire de monnaie Facebook sur le compte de suppositions de journalistes, certes bien informés, mais qui ont aussi tendance aussi à mettre la charrue avant les boeufs.
Quand bien même : “Les paiements utilisant la technologie de cryptographie sont actuellement très chers, très lents, et ainsi les différentes communautés qui gèrent les différentes blockchains et les différents actifs doivent avant tout résoudre ces types de problèmes, et quand nous y arriverons un jour, peut-être que nous ferons quelque chose” a avoué David Marcus.
Il faut toutefois se rappeler que la plateforme sociale a déjà expérimenté la monnaie virtuelle en 2009 avec les Facebook Credits, qui pouvaient être utilisés pour acheter des biens virtuels dans des jeux populaires comme Farmville, publié par Zynga. Mais la fonctionnalité n’avait jamais vraiment gagné en popularité et Facebook l’avait fermé deux ans plus tard.
“Comme beaucoup d’autres entreprises, Facebook explore des moyens de tirer parti de la puissance de la technologie blockchain. Cette nouvelle équipe explorera de nombreuses applications différentes”, a déclaré un porte-parole de Facebook à CNBC dans un communiqué. Le site d’informations rapporte également que Facebook n’a pas l’intention de lancer une “initial coin offering” (ou ICO), cette méthode de levée de fonds fonctionnant via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des crypto-monnaies, qui va en général de pair en ce moment lorsque l’on évoque la Blockchain et les monnaies numériques.
On a toutefois l’habitude parfois d’entendre tout et son contraire dans ces temps modernes où chaque annonce dans la presse sert à brouiller les cartes dans un monde des nouvelles technologies qui peut parfois nous donner le tournis.
Le célèbre investisseur Marc Andreessen, co-fondateur de la société de capital risque Andreessen Horowitz, et fondateur de Netscape, qui a démocratisé l’usage d’Internet dans les années 90, a lancé une phrase qui est resté dans les mémoires de toute personne impliquée dans le monde du logiciel, et même au-delà : « Software is eating the world », le logiciel est en train de dévorer le monde. En résumé : le logiciel est en train de s’impliquer dans toutes les activités que l’on puissent imaginer, ayant naturellement un impact dans la vie de tous les jours, dans le monde des entreprises, et dans la façon les entreprises fonctionnent, et innovent naturellement.
On pourrait presque se dire depuis quelque temps que c’est l’intelligence artificielle qui est en train de dévorer le monde. Le sujet est dans toutes les bouches, et dans énormément de pitchs de startups qui se découvrent des vocations à produire les algorithmes permettant d’apposer ces deux lettres, AI, comme un label qui permettrait de les identifier comme un bon crû de technologie. Cette nouvelle catégorie technologique a gagné ses lettres de noblesses dans la presse de tous les jours, tout en rentrant dans la catégorie des poids lourds de l’investissement. Des estimations vont jusqu’à mentionner 10,8 milliards de dollars d’investissements cumulés en 2017. L’argent coule à flot pour y investir dans ce secteur.
L’intelligence artificielle et les investissements dans les startups
Si l’on s’en tient au fait, l’intelligence artificielle a fait son apparition comme terminologie et discipline en 1956, lors d’une conférence au Collège de Dartmouth (Massachusetts), c’est à dire peu de temps après la fabrication des premiers ordinateurs. Avant cela, au 19e siècle ou avant, on parlait plutôt « d’artificial beings« . La réunion de professeurs de Carnegie Mellon University, du MIT, et un employé d’IBM (déjà) allait donner naissance au premier programme digne de ce nom avec le « Logic Theorist« , et procéder à la création du premier langage de programmation appelé « LIPS« . En quoi consiste l’intelligence artificielle ? Tout simplement, c’est la possibilité de concevoir une machine intelligente.
Source: Amazon
Aujourd’hui, il est possible de créer des programmes sur des ordinateurs personnels à chaque coin de rue (ou presque) à San Francisco ou ailleurs : les ordinateurs sont devenus ultra-rapides, et les services du cloud computing, l’informatique dans les « nuages« , permet de stocker des informations en quantité sans limites ou presque. Les SMS laissent place de plus en plus aux « chatbots« , ces fenêtre de conversation que l’on peut trouver sur des sites de réseaux sociaux comme Facebook, ou des sites de e-commerce, et par dizaines sur les téléphones portables. Enfin, la combinaison de de ces fameux logiciels avec différents types de matériel se sont nettement perfectionnés pour donner naissance à des vedettes du récent CES (le show des nouvelles technologies à Las Vegas) comme Amazon Echo et son bot Alexa. Il est loin le temps où Apple lançait fièrement son assistant virtuel Siri qui n’avait pas convaincu tout le monde à l’époque. De ce point de vue, Amazon a bien réussi son coup et c’est en millions que se chiffrent désormais les ventes d’appareils, censés développer l’achat de produits par voie de conséquence sur le site de e-commerce du géant de Seattle. Tout ceci est un bout de cet intelligence artificielle, qui couvre en fait bien des domaines : les systèmes experts, la simulation du raisonnement humain, le traitement du langage naturel, la reconnaissance de la parole, la reconnaissance des visages, la robotique, font partie du même ensemble tout en faisant appel à des technologies différentes.
L’intelligence artificielle appliquée à un métier
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L’intelligence artificielle est devenu le coeur de recherche et développement de bon nombre d’acteurs dont l’activité est au centre du rapport humain, comme par exemple pour des entreprises spécialisées dans le domaine de gestion de la relation client. Ces entreprises gèrent des centres d’appels en grand nombre, avec bon nombre de salariés et des clients à servir dans un secteur très concurrentiel. L’intelligence artificielle est une clé pour une amélioration des performances du service client, et une ouverture vers une meilleure rentabilité des opérations. Les entreprises travaillant dans ce secteur plein d’avenir sont nombreuses à San Francisco et dans sa Baie, que l’on désigne souvent comme la capitale de l’innovation, mais pour traquer les meilleurs acteurs dans ces domaines, il faut aussi se rendre à New York, le coeur de l’action de ce gros poumon d’activités que ce sont les États-Unis d’Amérique, au Canada (Toronto ou Montreal), en Israël ou en Asie, à commencer par Shanghai et la Chine qui commence à marquer de gros points dans le domaine des expériences innovantes. Pour comprendre ce qui marche, il faut aller de l’avant et aller chercher la solution là où elle est disponible.
Comment ça marche, l’intelligence artificielle ? Cela suppose tout d’abord de disposer d’une bonne émission des messages et d’un système d’information capable de produire une base de données cohérentes. Les robots et « super-ordinateurs » ont besoin d’être alimentés de façon cohérente, ce qui donne son sens à ce « big data » qui faisaient les beaux jours de l’actualité avant que cet Intelligence Artificielle. Il y a notamment un terme très Américain pour expliquer cette étape, le « data wrangling« , en référence à l’époque du far west où il fallait en permanence rassembler les troupeaux pour aller d’un pâturage à un autre. Une startup comme Trifacta se borne à faire ce type d’opérations, et c’est déjà une tâche énorme qui occupe à temps plein une centaine d’ingénieurs à San Francisco.
Ensuite, c’est surtout une question de métiers où chaque industrie va utiliser les possibilités offertes par les différentes technologies. Dans le cas des métiers des centres d’appels par exemple, la solution idéale (entre autres) pour un service de support client viendrait du NLP (en anglais « natural language processing », une méthodologie qui permet à un programme d’ordinateur de comprendre le langage humain au fur et à mesure qu’il est prononcé.
L’intelligence artificielle et les géants
Et les géants informatiques dans tout cela ? C’est la course à l’échalote et à ce jeu, c’est toujours plus simple d’acheter les autres que faire soi même. C’est ainsi que Zuckerberg et Facebook sont allés chercher l’équipe de Français Alex Brun et Laurent Landowski de wit.ai dont on lui avait dit le plus grand bien pour en faire le socle d’intelligence artificielle intégré aux équipes de l’application de messagerie mobile Messenger. Objectif : prendre le plus d’avance possible dans ce que la technologie permet d’apporter aux « messager numérique » pour donner réponse à tout et permettre aux marques de se démultiplier dans leurs rapports aux consommateurs sur Internet. IBM, après avoir développé son super-ordinateur Watson à coups de milliards avec des équipes internes, procède à des ajustements en rachetant des startups complétant le dispositif de la base d’algorithmes mis en place depuis 2006 permettant d’aller plus loin dans leur offre de modélisation et de personnalisation. Google, Apple, ou Salesforce suivent tous les mouvement et l’on peut voir le nombre d’acquisition de startups s’accélérer depuis 2013 dans ce domaine. Salesforce a lancé une nouvelle offre permettant de mettre à disposition à ses clients « l’intelligence artificielle pour tous » et devinez comment ils l’ont appelé ? Einstein… Cet apport ne permet pour le moment que de produire des scores en terme de ventes potentielles à leur système d’aide à la vente en ligne. L’idée à terme est d’aider les équipes de ventes dans leur travail quotidien. Ce brave Albert ne s’en remettrait pas de se voir exploité de la sorte !
L’intelligence artificielle appliquée
Bon, à part ça, à quoi cela peut bien servir, l’intelligence artificielle ? Les applications sont aussi diverses que les métiers ayant besoin de muscles pour leurs activités, passons en quelques unes en revue…
E-commerce : Internet reste une interface perfectible en terme d’expérience de « shopping« . Même les recommandations d’Amazon en la matière conduisent souvent à la frustration tellement les suggestions proposées sont primaires et surtout non visuelles. Des startups comme mode.ai ou Sentient Technology (fondée par un Français vivant en Asie) ont développé les couches logicielles permettant de prendre en compte un certain nombre de paramètres tels que faire combiner le peu d’informations saisies lors d’une consultation d’un site Internet, ou les informations déclaratives pour s’enregistrer, pour mettre en oeuvre des algorithmes qui vont chercher à deviner les critères vous poussant à l’achat (une forme, des couleurs, des tendances de mode selon votre localisation géographique, etc.). Au delà des aspects de protection de données, les informations que les ordinateurs peuvent interpréter sont également d’une meilleure expérience d’achat sur Internet.
Automobile : une startup de Boston nommée nuTonomy, issue de la fameuse université du MIT, est en passe de devenir une des plateformes logicielles incontournables en ce qui concerne les véhicules sans chauffeurs. Après des années de développement dans des locaux bien protégés sur Mountain View, en Californie, Google est en train de se faire dépasser par des startups ayant trouvé des sources de financement aussi prestigieuses dans le monde de l’automobile que le fonds d’investissement de l’arrière petit fils d’Henry Ford, Fontinalis Partners, avec comme terrain d’essai la ville de Singapour qui s’est également engagé comme investisseur.
Santé : la startup Freenome utilise votre collection génétique pour permettre d’améliorer les diagnostics des médecins et anticiper l’arrivée des maladie que la masse de données rendue disponibles à grande échelle permet de réaliser. Plus le nombre d’informations disponible est grand, plus les chances de modélisation de données permettent de définir des pronostics. La médecine du 21e siècle !
Retail : ne soyez pas surpris de voir une sorte de boîte avec marqué dessus « dispatch » dans les rues de San Francisco. C’est l’oeuvre d’une startup locale, d’ores et déjà financée, pour faire les livraisons du dernier kilomètre en combinant les 3 disciplines des conduites de véhicules autonomes, la robotique et de l’intelligence artificielle pour faire fonctionner le tout. Mais impossible d’en savoir plus pour le moment, cette problématique de livraison à domicile étant un peu le nerf de la guerre du Retail !
Agriculture :Prospera Technologies, basée en Israël, a développé des capteurs utilisant les mécanismes de « machine learning » (des algorithmes auto-apprenant, c’est à dire en mesure de d’apprendre sans avoir nécessairement été programmé pour cela) pour améliorer les rendement de la production grâces à des prévisions météorologiques par exemple. La société Blue River Technologies, basée à Sunnyvale en Californie a choisi elle de développer de nouveaux types d’équipement permettant aux producteurs de mieux comprendre l’évolution de leurs plantations grâce à des robots mobiles utilisant essentiellement le « computer vision« , c’est à dire les information qu’il est possible de tirer par l’analyse de séquences d’images, avec toutes les bases de données et d’analyses disponibles dans ce type de discipline et ainsi améliorer les méthodes de production.
L’intelligence artificielle dans les fonctions
Les différentes technologies composant cette discipline ne sont pas uniquement adressées pour des métiers mais aussi pour des fonctions de l’entreprises afin d’améliorer une certaine productivité.
Dans les ventes :Persado, basée à New York, utilise des technologies de contenus cognitifs consistant en résumé à copier le mécanisme de la logique humaine pour aider une force de vente à être plus performante dans la communication avec ses interlocuteurs, comme si on voulait multiplier les opérateurs dans un souci d’efficacité commerciale. Ces outils d’amélioration commercial sont une des principales cibles de ces startups prêtes à en découdre pour le grand Graal de la prochaine licorne.
Dans la recherche et développement :Citrine, startup Californienne de San Francisco, est une sorte de boîte à outil qui ingère et analyse de vastes quantités de données techniques sur les matériaux, les produits chimiques pour rationaliser les activités de R&D, de fabrication et de chaîne d’approvisionnement de toute organisation produisant un produit physique. La startup utilise elle aussi des techniques de « machine learning » permettant de faire grandir la quantité d’équations et de flux nécessaires au bon fonctionnement d’une plateforme à destination de profils plutôt scientifiques
Dans l’organisation du temps : la startup x.ai est responsable de la multiplications des assistants dans le monde des entreprises pour des personnes qui ne font confiance qu’à eux mêmes mais qui se retrouvent débordés par les contraintes d’un emploi du temps trop chargé. La technologie de la startup New Yorkaise se charge donc de prendre en charge votre agenda et de coordonner les rendez-vous dans un agenda qui mêle les créneaux horaires et les boites emails surchargées.
Il a a aussi des blocs de technologie comme la reconnaissance d’image qui existent bien avant les années 2000 et qui aujourd’hui continue de se développer avec des startups comme Clarifai, toujours basée à New York (décidément…) utilisant notamment le « deep learning« , inspiré également d’une forme de structure et de fonctionnement du cerveau (encore bien difficile à copier pour nos amis les robots). Les usages sont multiples dans cette discipline et les cas d’usages se trouvent dans les médias, les services à l’entreprise, la formation.
On comprend bien que l’on a pas fini d’en entendre parler de cette intelligence artificielle, qui n’est pas simplement le fait de robot que l’on cherche souvent à opposer à l’être humain et son cerveau que l’on n’a même pas encore fini d’étudier et de comprendre. La maturité des disciplines scientifiques appliquées aux ordinateurs n’a pas fini de nous simplifier la vie et de trouver des milliers d’usage, dans tous les métiers et toutes les fonctions, le stockage de données ayant vu ses coûts réduire significativement. Il reste à se poser la question de toute cette tuyauterie et de son encombrement sur les serveurs du monde entier, raison pour laquelle certaines startups se penchent déjà sur le stockage de données dans des serveurs informatiques qui seraient envoyés dans l’espace. Mais ceci est une toute autre histoire !
En cette semaine pleine de surprises à l’occasion des élections aux États-Unis, j’ai choisi de transformer cette habituelle série qui se veut historiquement un suivi hebdomadaire de la vie des startups en me concentrant cette fois sur les investissements de la famille Trump, au sens large, dans cet écosystème. L’occasion de se familiariser avec un futur Président décrié, pour les raisons que chacun entend, mais dont l’environnement reste méconnu. Le début d’une nouvelle ère (« Bon sang, encore 4 ans », dirait la marionnette de Jacques Chirac) qui risque de ne pas être de tout repos…
Spring avec la fille
La base de données spécialisée dans l’investissement CB Insights mentionne la fille de Donald Trump issue de son premier mariage, Ivanka Trump, parmi les investisseurs de Spring une société créée en 2013, spécialisée dans la ventes d’articles fashion (vêtements et accessoires). Le montant levé à cette occasion est de 7,5 million de dollars dont le détail n’est pas nécessairement public, mais cela montre que la descendance du businessman sait s’allier avec un intéressant panel d’investisseur au rang desquels figure un fond d’un certain Groupe Arnault, un des investisseurs leaders de cette levée de fonds. Parmi la liste, il y a un fonds dont le nom avec deux lettre, GV, ne laisse aucune ambiguïté sur le faut qu’il s’agisse de Google Ventures. Pour la petite histoire, une deuxième levée de fond de 25 millions de dollars a été effectuée avec une bonne partie des investisseurs de la première levée de fond institutionnelle en Avril 2015. Sachant que Yuri Milner, l’investisseur Russe connu pour son investissement dans Facebook et sa propriété de 100 millions de dollars à Los Altos Hills s’est joint à la ronde (ah oui, il cherche aussi la présence d’autres êtres dans l’Univers). Si on rajoute SV Angel et l’inévitable Ron Conway qui investit dans tous les coins et le fameux podcasteur énervé de Gary Vaynerchuk et son fond invité au premier tour…. Cela fait un joli cocktail avec Arnault, un investisseur Russe et Google, et la fille Trump, et cela vous donne un bonne idée de la façon dont l’argent tourne dans ce joli monde de bisounours des startups. Et de bien belles discussions en meeting de Conseil auprès du feu dans la cheminée.
Ivanka bis
Je serais incomplet en omettant qu’Ivanka a investi personnellement en 2015 dans une startup de Los Angeles qui s’appelle Twigtale. Twigtale permet de construire des histoires sous forme de livres dont la construction se fait depuis leur site web. Cette mignonne startup a pour l’instant seulement bénéficié d’investissements personnels de Larry Page, Anne Wojcicki (ex-Madame Sergey Brin, l’autre co-fondateur de Google), co-fondatrice de 23andme, une startup qui travaille sur les informations disponibles depuis votre ADN, Wendi Murdoch, qui fut la troisième épouse de Rupert, aussi un club de business angels d’Harvard, et plein d’autres invités de marque que je ne connais pas, mais certainement de bonnes fréquentations californiennes.
Kickstarter avec le gendre
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de la révolution du financement participatif, Kickstarter doit sembler inconnu, ou alors tu viens juste de t’acheter un ordinateur et un accès Internet. Kickstarter permet à des porteur de projet de machines ou d’équipement de faire un appel public à l’investissement. Tu fais une belles vidéo, tu bricoles un prototype, tu raconte une belle histoire autour de ton idée, et Kickstarter te mets en relation avec des gens intéressé d’acheter ton produit. Bon, après tu cours en Chine pour trouver un fabricant et ensuite tu t’inscris aux cours du soir pour comprendre comme fonctionne la distribution, mais ce n’est pas le sujet ici. Le fameux Jared Kushner, mari de sa fille Ivana que je prédis comme le levier favori de notre nouveau Président auprès de la communauté Juive et Israël, comme tout bon représentant des États-Unis (sa fille s’est naturellement convertie au Judaïsme) apparaît donc comme investisseur de Kickstarter, créée en 2009, basée également à New York. Le fils Kushner est un habitué des inscriptions aux grandes écoles Américaines à coup de subvention de la part de son riche papa, si l’on en croit Wikipedia (c’est bien d’aimer ses enfants et de les aider), et il a su prouver à son tour qu’il sait investir dans l’immobilier, en prenant notamment une part majoritaire dans le Time Square Building dans Manhattan. De l’immobilier au biens mobiliers, il n’y a qu’un pas, et le fameux Jared, au passé Démocrate dans sa jeunesse, est en bonne compagnie avec le gratin des investisseurs habituels de la Silicon Valley comme Chris Sacca ou Caterina Fake. Même le co-fondateur et CEO de Twitter Jack Dorsey. Allez, la politique n’a pas d’autre odeur que l’argent, qui d’ailleurs n’en n’as pas, une je prédis de belles nuits de noces entre Trump et la Silicon Valley. On pari ?! L’investissement total fut de 1o millions de dollars…
Le gendre (encore) avec Hot Potato
Nous retrouvons le fameux Jared investisseur en Series A d’un site qui permet de rassembler les amis à l’occasion d’un évènement. Une belle brochette de copains de la Silicon Valley qui ont investi dans la patate chaude : Dave Morin, un ancien ponte de Facebook, le couple Banister, investisseur dans Paypal et toutes les startups qui ont réussi dans la Silicon Valley depuis plus de 10 ans, et encore Ron Conway etc. Besoin de vous faire un dessin ou vous avez compris déjà grâce au chapitre précédent ? Attends, c’est pas fini : devine qui a racheté Hot Potato en 2010 pour 10 millions de dollars en cash ? Regarde la photo en en-tête de ce chapitre…Il faut reconnaître que ce fut un petit tour d’investissement de 1,42 millions de dollars. Mais quand même. Plutôt le nez fin comme business angel, le Jared, et un beau portefeuille de connaissances dans la Baie de San Francisco.
Le gendre et sa boite, son frère, suite et fin
Jared est un entrepreneur actif dans l’immobilier et à ce titre a fait développer la société familiale Kushner Companies (« Building the Future »). Il est membre du Board d’une startup de San Francisco dénommée 42Floors qui propose une plateforme sur Internet qui propose des offres de bureaux disponibles pour la location et pour la vente selon des critères géographiques. À ce titre, pour cette startup qui a levé 17,4 millions de dollars, il fréquente certainement des personnes déjà citées plus haut mais également Dave McClure, un des apôtres de l’investissement du Business Angel dans la Silicon Valley, le co-fondateur de Reddit Alexis Ohanian, et quelques investisseurs comme Bessemer Venture Capital (basé à Menlo Park, qui a investi dans Linkedin et autres), et aussi un certain Thrive Capital. Thrive Capital est un fond d’investissement cumulé de 1,3 milliards de dollars sur 5 levées successives), ayant fait à ce jour 112 investissements dans 77 sociétés sur les informations dans Crunchbase (un annuaire de startups) sont exacts, dont le Managing Partner n’est autre que Joshua Kushner, son frère. On y trouve un peu de tout avec Github, Jet.com, Assembly, Stripe, et de toutes les tailles en terme d’investissements (Series A,B, C, D, un vrai cocktail gagnant. 14 sociétés ont déjà fait l’objet d’une vente : Jet.com, racheté par Walmart pour 3 milliards de dollars, Instagram, racheté par Facebook pour 1 milliards de dollars, Twitch racheté par Amazon pour 970 millions de dollars. Le duo de frères a été notamment co-fondateurs d’une société connectant les investisseurs et les opérateurs dans le domaine de l’immobilier, Cadre (ou RealCadre pourêtre précis) devenue depuis un investissement de ce fameux Thrive Capital. Je fais une pause, je m’égare sans doute.
Bob, le frère
Selon ces mêmes sources de CB Insights, Robert Trump, l’un de ses frères encore en vie, était un investisseur dans une startup de l’Utah dénommée Ifollo qui servait de prétexte au partage de nouvelles concernant les célébrités de ce monde entre ses membres. Le site web n’est désormais plus actif… Ce site a-t-il subi le même sort que le site de Gawker mis à mal par Peter Thiel, l’un des principaux supporters de Donald Trump, pour avoir divulgué des informations délicates au sujet de son frère Donald ???!!! Oui, là, clairement, je m’égare. Mais j’imagine que ce petit tour du monde des startups, dans lequel la Silicon Valley n’est jamais très loin, dont on dit qu’elle s’est opposée durant toutes ces élections, a servi modestement non pas à démontrer mais éclairé au moins que Donald Trump n’est pas si éloigné. Bien sur, la posture démocrate n’est pas feinte, loin de moi cette idée d’imaginer que la politique est un spectacle, mais à quelques encablures du nouveau Président des États-Unis, par les liens du mariage ou du Saint Capital, je n’arrive pas à me persuader que ces deux là ne vont pas finir par s’entendre publiquement. Parce qu’en fouillant un peu là où il faut savoir chercher (et je n’ai fait que m’en approcher un tout petit peu), et bien, le business, ça reste le business. Surtout au pays du rêve Américain.
Bonus : une petite visite géographique de la Californie ici pour se détendre et comprendre l’enjeu de cette région et son importance aux États-Unis d’Amérique : https://www.youtube.com/watch?v=JfBUzhfDb6Y
Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !
Dure, dure, la vie de startup.Twitter vient de nous faire part de ses résultats trimestriels, et les marchés financiers n’ont pas été heureux des chiffres annoncés : seulement $436 millions en chiffre d’affaires, soit un objectif manqué pour $4 petits millions… La publicité représente quasiment 90% de ce chiffre, dont 90% de ce 90% provient du mobile ! Pour une entreprise qui soit disant se cherche, ce n’est pas si mal. Mais que deviendrait Internet sans cette foutue publicité ! Parce que le problème, c’est quand on regarde en bas : une perte nette de $162 millions ! Par rapport au premier trimestre de 2014, le revenu augmente de 75%, alors que les pertes se creusent de $30 millions ! Sanction immédiate : $42 l’action, -20% au tournant !
Le constat est terrible pour la personne qui dirige un monstre pareil, qui doit véritablement faire des miracles pour gérer ces trous de trésorerie qui viennent s’accumuler, parce que dans ce cas on ne parle que d’un trimestre ! L’autre réalité, c’est aussi la course à la croissance et à l’audience qui devient de plus en plus compliquée avec le voisin de Menlo Park qui a avalé tous les canaux de croissance possible : les selfies avec Instagram, ou encore les messageries avec Whatsap (ou encore Messenger, un produit maison). À ce jour, Twitter est désormais derrière ces 3 locomotives de croissance de Facebook en terme d’utilisateurs : 300 millions de MAUs (Millions of Active Users), c’est loin derriere les 800 millions de Whatsap ou les 600 millions de Messenger. Instagram c’est quant à lui c’est 300 millions. Et ce n’est pas fini, ca r je peux vous dire que tous les efforts de ces petites cellules au coeur de Facebook ont un objectif majeur : grossir, grossir, grossir. La publicité : surtout dans le cas de Whatsap qui avance comme une fusée, ils s’en foutent.
Alors Twitter lutte avec ses armes : son contenu. Twitter vient de lancer TwitterFood. Un compte dédié qui va proposer des tweets sélectionnés comme des menus qui vous seront servis par des influençeurs de la discipline, histoire de vous allécher. Ducasse ? Depardieu ?! Il y eut par le passé TwitterMusic, TwitterSports, maintenant c’est la bouffe. On se demande jusqu’où ça peut bien aller, cette stratégie de niche. Bref.
Instagram ne se démonte pas, alors que les premières offres autour des possibilités de faire d business dans le sacro-saint temple du revenu publicitaire, c’est dans la musique que la marque de Facebook a décidé de se lancer, en créant la première communauté officielle : Music. L’idée est de révéler le back-stage, les coulisses, des artistes qui font le buzz d’aujourd’hui, et qui pourra servir de découverte de nouveaux artistes, comme ce trio de Japonaises très rock dont je n’avais jamais entendu parler et qui s’appelle Tricot :
On pourra faire aussi joujou avec les pochettes d’albums et illustrations de photographes et autres artistes au service de nos stars du pop et de leur fan.
Mais non, ils ne se copient pas les uns sur les autres… En tout cas, ça ne va pas vous faire lever les yeux de votre smartphone, tout ça.
Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !
Twitter est en train de se faire vampiriser par la Galaxie Facebook : en plafonnant en un peu moins de 300 millions d’utilisateurs actifs, Twitter est naturellement bien loin du nombre d’utilisateurs actifs de Facebook (1,4 milliards), de Messenger (600 millions) ou encore de WhatsApp (désormais 800 millions). Les chiffres sont tombés, et c’est la confirmation qu’il y a aujourd’hui un souci de plafonnement avec la croissance de la base d’utilisateurs de Twitter, avec une toute autre forme de communication il faut le dire… La croissance de messenger ou de WhatsApp est en phase avec la croissance généralisée des applications de messagerie à travers le monde (chaque partie de cette planète ayant ses préférences, parfois nationales comme en Chine avec WeChat, Line au Japon), celle de Facebook équivalente à la croissance du nombrilisme ambiant, relayé par cette magnifique machine de propagande qu’est Internet.org.
Malin, Twitter vient de réactiver la possibilité d’envoyer un message direct à toutes personnes acceptant de rendre cette option possible, ce qui devrait augmenter le volume de messages susceptibles d’être envoyés sur la plateforme, bien que ce soit plutôt perçu comme un comportement « agressif », le concept de suivre quelqu’un pour qu’il puisse vous joindre directement soit largement acquis désormais. Il est même possible d’envoyer des messages directs à plusieurs personnes en même temps.
Malgré tout, Twitter n’a pas fini de nous raconter des histoires qui nous plaisent et nous touchent, comme pour cette belle ville de Jun, commune de 3.500 habitants située dans la province de Grenade, dans le Sud de l’Espagne.
L’histoire était déjà sortie en 2013, où l’on peut voir le Maire de cette ville, Jose Antonio Rodriguez, utiliser Twitter depuis quelques années pour être au service de ses habitants, tout en ayant enrôlé les services publics à faire de même, comme la police municipale avec l’indicateur Twitter @PoliciaJun figurant en bonne place sur les véhicules et les uniformes. Chaque conseiller municipal a un compte Twitter, et les habitants sont encouragés à jouer avec ce système pour signaler par exemple un lampadaire qui ne fonctionne plus qui sera remplacé deux tweets plus loin. Il y a un responsable pour chaque catégorie de problème. La responsabilité des élus est de se mettre au service de la commune, d’agir et de rendre des comptes : c’est très réconfortant de voir des responsables politiques tenir leurs engagements en mode direct, et ça méritait s’être signalé. Car malheureusement trop rare. J’attends de voir un Balkany faire de même, ça pourrait lui tenir compagnie des des moments de solitude à venir par exemple.
Et en plus, regardez comme c’est beau, un logo Twitter sur une des bâtisses de la ville lors d’un évènement organisé dans la ville en 2013 sur le sujet de « La ville et Twitter).
Un journal, par définition, c’est quotidien. Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !
Facebook’s MPK20 building (Mark Zuckerberg/Facebook)
Les choses se font et se défont ¡a vitesse grand V dans la Silicon Valley ! La magie technologique, qui excite tant les fantasmes à travers le monde, a vu le point central de la Silicon Valley remonter de San Jose ou Santa Clara, bastion des premières pépites, vers Mountain View, puis Palo Alto, et c’est désormais San Francisco qui tient le haut du pavé. À Titre d’exemple, en 2014, selon CB Insights, les startups de la ville phare du moment ont levé $10,9 milliards en 584 deals, alors que la Silicon Valley à elle toute seule seulement $10,4 milliards seulement. Palo Alto $2,9 milliards, Mountain View, 1,7 milliards, Redwood City $1,3 milliards, San Jose $1,1 milliard, et ainsi de suite. Une lente révolution de l’écosystème des startups, et Uber est naturellement un des premiers responsables de cette suprématie de San Francisco.
Justement, alors que Facebook et son village interne en forme de Parc Disneyland avait depuis longtemps les faveurs de la communauté des développeurs, plus enclins à succomber aux sirènes de Menlo Park plutôt que celles de Mountain View, changement de braquet : les millions, c’est aussi sur San Francisco qu’il faut aller les chercher. Pas nécessairement dans la pépite de Jack Dorsey, Square, la startup de paiement, où les ingénieurs semblent partir en nombre ces derniers temps (alors qu’il fut un temps c’est jusque dans l’état major de Google à Mountain View qu’il allait recruter), mais bien chez Uber, où les packages sont absolument inimaginables pour le commun des mortels. À en faire fondre les parachutes dorés de la noblesse des grands dirigeants Français, qui font encore parler d’eux dans la presse.
Zuckerberg n’en fait décidément pas assez. Pourtant, il s’applique, avec la construction d’un nouveau siège social, absolument futuriste (enfin pour ceux qui partagent la vision de la marque au f minuscule) avec un nouveau bâtiment en face des anciens locaux de Sun MicroSystems, le siège actuel, avec notamment un parc de 9 acres sur le toit. « “Nous voulons que notre espace de travail soit ressenti comme un mouvement perpétuel. Quand on entre dans le bâtiment, nous voulons ressentir le chemin qui reste à parcourir dans Notre Mission de connecter le monde ». Je ne sais pas si c’est cette vision quelque peu « scientologue » de la mission de Facebook qui a effrayé Joe Sullivan, ou bien les millions d’Uber, toujours est il que l’ex Grand Flic en chef de Facebook vient de rejoindre Uber. Le Chief of Security Officer, qui surveillait les hackers, les scammers, les hamsters (cherchez l’erreur), les pédophiles, et les poils de vénus en tout genre, est parti faire le ménage dans la grande maison tenue par Sir Travis Kalanick, sur Market Street, San Francisco.
Il faut dire que la maison commence à être bien grande, et la presse tech bon marché est à l’affut des moindres problèmes qui peuvent surgir avec toute cette masse de courses de transport désormais gérées par Uber un peu partout dans le monde. 12,000 conducteurs enregistrés sur la ville de San Francisco, m’a confié un chauffeur Uber il y a quelques jours, ça en fait du monde. Alors, avec tous les problèmes que doit affronter Uber, ici et là, du fait de lobby et de certains Gouvernements plutôt enclins à défendre le statu quo comme en Espagne, comme en France, comme en Allemagne, ce n’est pas le moment d’avoir des problèmes avec des chauffeurs Uber qui se prennent pour des taxis. « C’est une chance que d’aider à construire la culture d’une jeune organisation en pleine croissance, et de continuer à construire la sécurité et les initiatives de protection qui sont les bases du business d’Uber », avoue Joe, 46 ans. c’est sur qu’il va faire chuter la moyenne d’âge, Joe. 300 villes, 55 pays, il va en voir du pays, et du pain sur la planche, aussi (Félicie).
La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : touche pas à mes potes
On en parle souvent ici : recruter des ingénieurs tient du miracle… et du harcèlement (de la part des recruteurs…) ! Contrairement aux apparences, tous les meilleurs ne sont pas dans la Silicon Valley. D’abord parce que certains talents s’en foutent, et ne sont pas nécessairement prêts à faire le grand saut dans l’inconnu. Les États-Unis, et la Silicon Valley, ne sont pas forcément le rêve de tout développeur qui sait aligner des 0 et des 1 à la perfection. Pour des raisons familiales parfois. Pour la douceur de vivre de la France, des berges de la Dniepr ou la douceur du climat à Tel Aviv. Car oui, bon nombre d’ingénieurs de la Silicon Valley ne sont pas des américains, et la demande n’est pas satisfaite, donc il faut aller les chercher ailleurs ! Pour ceux qui sont prêts à faire le grand saut, arrive la gymnastique du visa, le casse-tête des startups, qui doivent jouer des pieds et des dollars en avocats pour recruter cette belle main d’oeuvre étrangère. Alors, la main d’oeuvre locale, on se l’arrache, à n’importe quel prix. Facebook est prêt à payer très cher à ce jeu là… il n’y a qu’à observer leur dirigeant en chef, il donne l’impression que le monde lui appartient. Google, Larry et Sergey, en ont marre que Facebook vienne piocher dans leur effectifs (Google sait très bien recruter, et ça reste une place sûre et enviée…). Ils ont monté une arme anti-Facebook : réagir dans l’heure à une offre faire à l’un de ses salariés par Facebook, avec la possibilité d’une intervention soi-même de Larry Page ou Sergey Brin (voir les deux mon Capitaine). Cette pratique a été révélée dans le cas d’un procès visant Google, Apple, Intel et Adobe accusés par un panel de 64.000 employés de la Silicon Valley d’un pacte de non-agression de recrutement. Facebook, visiblement, n’en a que faire, d’aller piocher chez ses concurrents !
Mardi : souriez vous êtes filmés
Enfin bientôt un nouvel os à ronger pour nos amis syndicalistes français… à condition qu’ils comprennent quelque chose aux affaires d’Internet… Une startup qui s’appelle Bay Dynamics se propose d’identifier des risques informatiques potentiels au sein des systèmes des entreprises sur la base des comportements et des activités des salariés sur le réseaux informatique… La startup est une vieille de 2001, basée à San Francisco, vient juste de lever $8 millions auprès de… vous allez rire : Comcast Ventures. Oui, vous avez bien lu : le bras armé d’un des principaux câblo-opérateurs des États-Unis vient investir dans une startup chargée de faire la police sur les réseaux informatiques des entreprises… D’ici à ce que l’on accuse la NSA (via ce type d’acteurs fort complaisants en général) de s’infiltrer dans les cercles informatiques privés des entreprises… De plus, vous imaginez que ce truc se développe à l’export et que l’on vienne fouiner dans les connexions internet des salariés des entreprises françaises ? Et les acquis sociaux, Madame ? La possibilité de fouiner sur Internet pendant la pause déjeuner, vous en faites quoi ?! Il n’en reste pas moins que la sécurité informatique des entreprises reste un problème à régler de nos jours où il ne se passe pas une semaine sans qu’une société ne fasse part d’une intrusion non désirée. Le traffic de données a de bons jours devant lui… sans doute une stratégie d’écoute de marché de la part de Comcast.
Mercredi : un peu d’humanité dans un monde de chiffres
Il arrive que le monde du capital risque fasse un peu preuve d’humanité. À savoir une belle brochette de riches personnalités de San Francisco et de ses environs se sont cotisées pour lever $850.000 pour un projet bien humain. Et par n’importe lesquels : le fond early stage SV angels, Ron Conway, le plus pappy des investisseurs de la région (aussi co-fondateur du fond SV Angels, comme ça il a misé deux fois), Marc Beniof, Monsieur Salesforce, le très glamour couple Banister (entre autres instigateurs du site Zivity.com…), et une autre douzaine ont donc investi ce qui équivaut pour eux à deux ou trois paquets de cigarettes. Dans quoi me direz vous ? Dans une startup, HandUp, qui permet de faire des dons aux malheureux et extrêmement nombreux sans domicile de San Francisco. C’est au total 200 sans foyers qui touchent environ $200 par mois. Ce qui n’était au début qu’un projet à-coté est devenu un projet à plein-temps. Bon, $200 par mois ne va pas très loin, surtout dans une ville où la drogue circule assez librement notamment dans ces populations touchées par la misère comme vous n’avez pas idée… mais il faut bien commencer par quelque chose, même avec des miettes de la part d’investisseurs qui d’habitude… Bref, restons positif, ce n’est que le début du combat. Je ne sais pas combien de san domicile vivent à San Francisco, mais je peux témoigner que sur les 6 dernières années, malgré la volonté de la ville qui veut prétendre au titre de la capitale mondiale de l’innovation, malgré le nettoyage opéré dans le Tenderloin, un des quartiers les plus misérables de la ville (installation des nouveaux bureaux de Twitter, Square, Uber, etc.), on trouve désormais des sans-abris un peu partout dans la ville, parfois dans un état dont vous n’avez pas idée en France, et le nombre de tentes installées dans certains quartiers continuent de fleurir (si je peux me permettre l’expression). Et c’est pareil dans certaines arrière-cours de la Silicon Valley. C’est pas gagné.
Jeudi : à quoi il sert le quiqui ?
San Francisco est vraiment une ville qui force l’imagination ! Une jeune startup qui répond au nom de Quiqui vient de lancer un nouveau service : livrer à domicile avec des drones des produits pharmaceutiques, moyennant $1 à rajouter au prix des médicaments eux-mêmes. Tout cela livré en un peu moins de 15 minutes. Pour ceux que je vois encore ricaner avec le nom de la startup, sachez qu’en fait ça se prononce (kwi-key). Joshua Ziering est un CEO qui se prétend être un entrepreneur vétéran avec un flair pour ce qui n’est pas conventionnel. J’ai du mal à être d’accord avec la première partie, pour un garçon sorti de l’Arizon State University en 2012 (après 8 années passées à étudier le « creative writing », et dont le premier boulot, si j’en crois le réseau social Linkedin, était d’être chef créatif dans une quelconque société). Sur la seconde partie de sa bio, la livraison de produits par drone fait parler de lui depuis pas mal de temps déjà, on ne peut plus vraiment dire que c’est non-conventionnel… Je veux bien croire deux choses (toujours son profil sur Linkedin) : une passion pour les avions et hélicoptères télécommandés. Et une certaine forme d’esprit poétique, pour nous faire croire que « quiqui » peut se prononcer autrement que « kiki ». Je suis curieux de voir si ce nouveau service va vraiment décoller. Facile, celle-là.
Vendredi : marre de chercher sur Linkedin ? Essayez Caliber !
Vous êtes sans doute comme moi à passer vos journées sur Linkedin à la recherche du contact pour votre projet, du décideur pour votre prochaine vente, de l’ingénieur « devops » qui manque absolument à votre équipe technique. En se promenant sur le site web. on en a vite le tournis, avec toutes ces impasses à la Viadéo (le spécialiste national du spamming sur réseau social) qui vous demande de passer sur les comptes payants au moindre clic … il faut bien trouver le service payant qui va bien pour permettre à l’entreprise de faire de l’argent. Mais dans certains cas, on cherche simplement quelqu’un à qui parler, du fait de son expertise, de ses connaissances, sans forcément vouloir faire appel à une personne en particulier. Et franchement, essayer sur un forum ou sur Twitter, c’est un peu la bouteille à la mer. Je vous propose de découvrir Caliber, une nouvelle application iOS, qui propose de rechercher des professionnels selon leur expérience. Vous pouvez consulter leur profil, extrait de Linkedin, qui synthétise plutôtbien les compétences professionnelles des individus. Ca peut aussi servir pour une recherche de talents d’un nouveau genre, si un recruteur veut s’amuser à aller chercher des profils bien précis. Il faudra tout de même attendre que l’application fasse son plein d’utilisateurs, ils sont encore loin des 300 millions de Linkedin. La personne contactée à le choix de ne pas donner de suite à la requête, ou bien commencer à chatter.
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !
La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : la 3D c’est pour quand ?
Le monde qui nous entoure est merveilleux : tout en couleur, plein de formes, tout en 3D. Sa restitution numérique est absolument, définitivement, résolument plate, quel que soit l’appareil que l’on utilise (sa télévision, son téléphone portable, sa tablette). Rien n’arrive encore à reproduire cette magie du réel. Hormis les imprimantes 3D qui courent désormais les rues, et qui vont bientôt devenir un produit de consommation courante au train où vont les choses, il ne se passe pas grand chose. Enfin presque, il y a des société comme Movidius, dirigée par un Français à découvrir, Rémi El-Ouazzane, dont la société travaille à pousser les limites du hardware par les prouesses du software (ils participent notamment au projet Tango mené par Google pour donner aux appareils mobiles une compréhension à l’échelle humaine de l’espace et du mouvement), par exemple. Et il y a Matterport, que l’on a déjà évoqué ici, développant une technologie permettant de « scanner » un lieu, des objets et de les restituer en 3D. Toujours présent, c’est désormais $16 millions nouveaux qui vont permettre de poursuivre le développement commercial de la société qui pour le moment s’adresse aux photographes, aux sociétés évoluant dans l’immobilier… car ce joli joujou coûte tout de même la bagatelle de $4,500.
La Silicon Valley ressemble des fois au mercato du football, vous savez, la ruée des les transferts pour avoir chaque année la meilleure équipe. Les talents sont rares dans la Silicon Valley (du moins, la demande n’est pas satisfaite), alors il y a un vrai travail de harcèlement opéré par les « agents locaux », les recruteurs, qui deviennent à ce sujet la bête noire des ingénieurs, car tellement insistants. Un bon développeur qui s’est fait remarqué pour avoir développé une meilleurs application que, disons une société de la taille de Flickr, va vite être reconnu via le bouche à oreilles et se voir proposer des boulots tous les 3 jours. En ce qui concerne les talents reconnus et installés dans de belles positions chez Apple, ou Google (Facebook fait encore partie des chasseurs), dont les procédures de recrutement sont extrêmement difficiles et reconnues, c’est une autre bataille à haut niveau, et à ce jeu, il n’y a pas que Facebook mais aussi par exemple Uber, qui se montre tout à fait séduisant. La startup de San Francisco vient de recruter Chris Blumenberg, presque 15 années passées chez Apple, récemment en charge de Safari pour OS X et iOS, etdésormais Senior Engineering Manager chez Uber. Nouvelle suffisante d’un point de vue local pour faire ici l’objet d’une mention dans la rubrique des transferts. Les sociétés de San Francisco et de la Silicon Valley sont capables de tout pour acquérir un talent, une équipe. Quitte à racheter une société $3 milliards, comme ce fut le cas de Google avec Nest. Si, j’ose le dire. Posez donc la question à Tony Fadell ou Matt Rogers, co-fondateurs de la startup aux thermostats. Quant à notre ami Chris, Uber reste définitivement le bon choix du moment, avec probablement encore un petit peu de stock options disponibles, des fonds levés bien en suffisance, Google en back-up, une belle croissance en cours… un nouveau métier qui marche et que tout le monde attendait. Et des bureaux, mon dieu, que c’est joli chez Uber ! Ca vous tente ?!
Je m’étais amusé du sympathique coup de pub de la triplette Marc Simoncini-Jacques-Antoine Granjon-Xavier Niel qui il y a un an avait proposé de verser 25.000 euros à 101 startups dirigées par des moins de 25 ans (ça fait tout de même 2,5 millions d’euros, mais bon le coté Père Noêl, vous savez…) . Silicon Valley est définitivement une autre planète. Ici, c’est le chiffre 137 qui va porter bonheur avec la société 137ventures qui vient de lever $137 millions afin de prêter à ces malheureux entrepreneurs de startups de las Silicon Valley forcés de rester plus longtemps qu’ils n’imaginent dans la salle d’attente des milliardaires ayant joué à la course à l’IPO. Non, ce n’est pas le nom d’une nouvelle hormone censé rendre plus riche, mais le terme un peu barbare pour désigner l’introduction en bourse (au NASDAQ pour les plus ambitieux), et qui transforme votre contrat de travail, des années de sueur, er votre portefeuille d’actions préférentielles en un JACKPOT à faire rêver ! 137ventures a ainsi parmi ses clients la crème de la crème de la Silicon Valley pour qui le standard de vie doit naturellement correspondre à celui du voisin qui, lui, a déjà réussi. N’oubliez pas qu’aux États-Unis d’Amérique, tout est dans l’apparence. Et ici comme ailleurs, c’est bien connu, on ne prête qu’aux riches.
Jeudi : Bop, bof
Une belle journée dans le monde des startups : 2 fonds dont Google Venture en Europe qui ouvre le robinet pour $130 millions, prêts à être servis bien chauds, et de l’autre coté $70,4 millions levés par des startups ici et là (aux États-Unis essentiellement). Le capitalisme a la peau dure, le fantôme de la bulle internet rôde, et la caravane passe. Et rien ne change, dans un monde où les filons des idées qui vont changer le monde semble intarissable. L’industrie de la musique a été plus que bouleversée, avec des labels en difficulté comme bon nombre d’acteurs dans le domaine des médias et de la culture, et la situation est devenue encore plus compliquée pour les artistes qui doivent apprendre à devenir leur propre producteur, webmaster, Youtubeur… et perdre une part de leur âme, sinon se fier à un facteur chance aussi fiable que ce foutu social media où la quantité prime sur la qualité. Deezer, Spotify, Rdio, et j’en passe prennent le pas jour après jour sur les copies vendues en bonne et due forme. Maintenant c’est la deuxième couche qui arrive avec Bop.fm, basé à Palo Alto comme il se doit, afin d’être plus près du bon dieu pognon qui le leur rend bien puisqu’ils viennent de lever $2 millions. A quoi ça sert ? Rassembler vos playlists des différentes plateformes (parce que naturellement vous avez des playlists partout, puisque vous écoutez de la musique partout, pffff…) sur une seule et les partager. Les limites de l’intelligence du « pissage de code » comme on dit.
Vendredi : vous connaissez les réseaux sociaux semi-publics ?
On pensait avoir tout vu sur les réseaux sociaux, cette déferlante venue révolutionner les rapports humains (il est question de vouloir changer le monde, je le rappelle) tout en créant une nouvelle forme d’esclavage (indolore certes) : la traite des données. Les égos se défoulent, les agents publicitaires se frottent les mains, et Facebook jongle avec les milliards. A coté du géant de Menlo Park (6.000 employés à votre service), il y a Twitter et son éco-système. Pas vraiment la même catégorie de connexions sociales, on piaille dans le vide (ça s’appelle un tweet) ou on cause par une sorte de SMS qui transite à travers le web, et non les tuyaux des opérateurs (enfin presque). Une petite startup de San Francisco, ville qui ne manque pas d’ingénieurs profilés « Qui veut des millions », vient de nous inventer le tweet semi-public : tu tweet en public un lien qui ne sera lisible que par la (ou les) personne(s) qui sera(ont) mentionnée(s) dans ce tweet. Pour ceux qui se demandent (encore) à quoi sert Twitter, essayez Privatize , ça va aller plus vite qu’un long discours. Prévenez vos amis d’abord. Bon, à part donner la possibilité de faire suivre en privé des liens via Twitter à plusieurs personnes simultanément, je ne vois pas trop à quoi ça peut servir d’autres (sinon aussi créer des jalousies et des frustrations, je vois ça d’ici). Essayez toujours, ça donnera l’impression que vous êtes une personnes branchées « avec les nouvelles tendances de la Silicon Valley ». Décidément, drôle de semaine.
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Lundi : les réseaux sociaux et la voix du peuple
Il y a tant à dire sur la supposée mission sociale que nous entendons au quotidien de la part de Facebook par exemple, et de ses adeptes. Jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’à coté d’un jeune adolescent américain blasé de tout ce micmac qui va aller chercher d’autres sensations sur Snapchat ou d’autres applications que je ne veux pas nommer ici, il y a un Ukrainien, en lutte pour la liberté dans son pays, à la recherche d’un moyen de communiquer autrement que sur une plateforme appartenant à une société basée dans un pays qui veut le priver de ses désirs de libertés (Vkontakte dans le cas présent, basée à Saint Petersbourg en Russie). Je n’ai pas réussi à obtenir de confirmation des équipes de communication de Facebook, mais je pense que les statistiques de Facebook ont explosé depuis cet hiver en Ukraine. Le Gouvernement provisoire Ukrainien lui même communiquait sur Facebook pour annoncer les différentes mesures prises dans une période plus que mouvementée pour ce magnifique pays. Il est arrivé une histoire d’un même genre à Instaradio, une startup dirigée, vous n’allez pas le croire : par un Kevin. Non, pas Systrom, le co-fondateur d’InstaGRAM, la startup rachetée par Facebook pour une poignée de milliards, mais Kliman, qui a apparemment quitté son Canada natal pour la Californie du Sud, où il a jadis obtenu son diplôme de dentiste. Oui, Kevin Kliman, est un dentiste, qui développe une startup développant une application permettant d’enregistrer et de partager des podcasts. Sans doute une idée qui lui est venu en pleine consultation. Récemment donc, un rapper et activiste Iranien nommé Najafi a utilisé Instaradio pour raconter sa tentative de fuir son pays afin d’éviter la persécution. En 4 jours, ses podcasts ont été écoutés plus de 150.000 fois, et l’usage du farsi a augnenté de 500% ces dernières semaines. La voix du peuple est la plus forte, les moyens de la propager sont désormais en place, mais il en arrive de nouveau tous les jours !
Loin de moi l’idée de minimiser les efforts et la réussite des startups de ce vieux continent qu’est l’Europe, mais en ce mardi j’ai trouvé deux nouvelles qui montrent bien le décalage, et disons le aussi un peu la démesure de la vie d’une startup de ce coté de l’Atlantique . Il y a quelques mois, la Marseillaise retentissait au son du million d’euros levé par Doctolib, une startup basée à Paris développant une application permettant de trouver un médecin à proximité de son domicile. Aujourd’hui, c’est $152 millions que vient de lever Zocdoc, à quelques 6 heures d’avion de là. Pour faire plus ou moins la même chose. Avec notamment Yuri Milner, l’investisseur qui tombe à pic (entre autres avec Facebook, et la liste est longue). Molodec, Yuri (félicitations, en Russe, pour ceux qui ne le savent pas) ! Pour rester dans la région de la Californie, alors que Paymill, la plateforme de paiement basée à Munich court après (certainement) sa prochaine levée de fonds pour être en mesure de rester dans la dure compétition que lui inflige Stripe et ses $120 millions. Stripe, donc, basée à San Francisco, vient de signer un partenariat avec Alibaba (qui dispose de bureaux dans la Silicon Valley), pour couvrir le marché chinois là ou sa fiiale Alipay dispose de 300 millions de clients. L’Europe n’est définitivement pas à la même vitesse que dans la Silicon Valley et ceci explique aussi un peu cela. Et vice versa.
Avalanche d’annonces à l’occasion de Google I/O, la conférence de Google sur Google, pour Google… et les développeurs du monde entier. C’est parti : lancement de Google Fit, une plateforme de données dédiée à toutes les informations que vous pouvez récupérer de vos différents équipements connectés tels que smartphones, capteurs en tout genre (une réponse à Apple dans ce segment), Android Auto va permettre d’utiliser des commandes vocales dans votre véhicule en connectant votre smartphone à un équipement spécial (des accords avec Hyundai, Audi, GM, Honda, rendront la chose possible), Android va passer à la vitesse supérieure avec le nom de code L (plus d’APIs et de possibilités aux applications de se connecter sur la plateforme de Google, plus de flexibilité entre les applications, amélioration des performances de la batterie, mon Dieu si c’était vrai), la montre Android Wear avec le concours de LG et Samsung pour remettre la montre au goût du jour en devenant une sorte d’antenne communicante de votre téléphone portable, Drive for Work devrait permettre à Google d’attaquer encore plus la concurrence de Box et autre Dropbox dans le monde du stockage de données sur Internet, Android One qui est un nouveau programme permettant d’aider les constructeurs à fabriquer des téléphones à bon prix, Android TV une nouvelle offensive de Google pour amener Google Play et toutes ses applications vers la télévision (Sony, Sharp, TPVision & Philips sont dans la boucle)… Ca va, vous suivez ? Google annonce l’achat d’Apurify, une plateforme permettant de faciliter les tests d’applications sur de véritables appareils (pa toujours simple à systématiser). Ah oui, enfin : Android a plus d’1 miiliard d’utilisateurs actifs sur une base de 30 jours. Un mois, quoi.
Jeudi : 3e fonds de $100 millions pour 500Startups
Les incubateurs de startups ont poussé comme des petits pains ces dernières années, mais la liste de ceux qui valent la peine de s’arrêter, ne serait-ce qu’un trimestre, et y laisser quelques pourcentages de sa jeune société, est assez courte de mon point de vue. Dans la Silicon Valley, 500Startups en fait partie. 500Startups, c’est aujourd’hui 30 employés, dont 10 en charge des investissements. C’est surtout, Dave McClure, un garçon curieux, voyageur, entrepreneur dans l’âme, passionné, communiquant, ultra disponible, lobbyiste. Compétent, ayant touché à beaucoup de chose dans sa carrière, commencée en 1988, époque où il avait déjà les mains dans le code, le design et les systèmes. Aujourd’hui, son métier c’est l’investissement, avec un premier fonds dédiés aux startups développant des applications pour Facebook en 2008. Et aujourd’hui le troizième fonds levé par Dave, en ayant utilisé les moyens désormais légaux d’utiliser la publicité pour sa recherche de fonds, comme l’autorise désormais la législation Américaine, avec au final un joli $100 nouveaux millions. C’est donc reparti pour environ 200 startups qui devraient trouver leur bonheur à travailler à Mountain View, sans garantie de succès mais en tout cas avec de bons arguments pour passer à l’étape suivante grâce aux différents mentors… et au soutien indéfectible de Dave. Il a beaucoup d’énergie disponible, et il sait se faire entendre.
C’est bien connu, Facebook est conçu pour servir ses utilisateurs dans les plus profonds aspects de leur humanité. Il faut que l’utilisateur s’y sente bien, libre de s’identifier comme il le souhaite, un peu comme à la maison, prêt à recevoir ses pokes (ça existe encore, il y en a encore qui m’en envoie), des Likes et tout le bataclan. La société de Menlo Park est très soucieuse du confort de ses utilisateurs, et les mauvais esprits diront : de la granularité des informations dont elle dispose au sujet de ses adhérents. Ca peut toujours servir lors des petites études sociologiques (il faut bien faire avancer la recherche fondamentale). C’est une nouvelle occasion également de signaler la singularité de nos amis d’outre-Manche, réputés pour leur flegme et une certaine forme d’ouverture d’esprit, contrairement aux apparences, vu de la France. Pionnier dans la création de certaines « subcultures » comme les punk ou encore les skinheads (il faut bien que jeunesse s’amuse), l’Angleterre n’est pas un pays où on hurle au loup au premier voile musulman porté. On y laisse plus tranquille la population avec les principes de « laïcité », prétexte à moitié cachée d’un pays retranché derrière un racisme latent et inavoué. Nos amis anglais vont désormais pouvoir choisir parmi 70 genres pour se définir, comme par exemple « Gender Fluid », « MTF », « Cis Female », « Non binary ». Ne me demandez pas ce que ça veut dire, je vous laisse chercher. Ca prendra un peut plus pour être disponible en français, exception culturelle oblige, ça doit passer entre les mains de l’Académie Française (sic). Étant donné les difficultés de la France à adopter le mariage gay, j’imagine que Facebook craint de voir les « manifs pour tous » ressortir leurs banderolles si ils se mettait proposaient ces nouvelles options de genre dans les paramètres de profils. On a un petit problème d’interprétation du terme « genre », en République de France.
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !