C’est l’histoire d’une startup : Hetchr

En 12 années passées désormais à fréquenter l’écosystème des startups de la Baie de San Francisco (histoire d’être géographiquement précis et de ne pas mentionner que la « fameuse Silicon Valley »), j’ai adoré voir de près les monstres du Web (Google fin 2007 ou Linkedin, Facebook dès 2008, eBay, Intel, etc.) mais aussi rencontrer des « anonymes » qui ont disparu depuis (la dure destinée d’une « startup » parfois) et d’une certaine façon « rendre compte » de la réalité du terrain. J’adore ça !

Aujourd’hui, et nous le devons beaucoup aux années Techcrunch, le fameux site d’information américain spécialisé dans l’actualité des startups Internet fondé en 2005 par Michael Arrington, les nouvelles « tech » dans les journaux, tous formats confondus, se contentent trop souvent de faire la part belle aux heureux bénéficiaires de levées de fonds. Genre « t’as pas levé, reviens quand t’auras une belle histoire à raconter ».

Suite à une énième « vidéo live » partagée sur le réseau social professionnel en ligne Linkedin, où j’aime parler en général de l’actualité du jour, j’ai proposé d’écrire une histoire de startup pour qui serait intéressé. Je tiens donc ma promesse à travers cette nouvelle et éphémère rubrique qui va permettre de faire parler ces entrepreneurs de startups de leur projet et de leur histoire à travers un simple jeu de questions et leurs réponses. Avec le tutoiement de rigueur, sans filtre.

Aujourd’hui, c’est Morgan Schleidt qui va nous parler de Hetchr depuis Lyon… Bonne lecture !

Morgan Schleidt

 

LJS : C’est quoi ton projet, tu as commencé quand, en solo ou en duo ?

Morgan Schleidt : Notre projet, Hetchr, est une plateforme dédiée aux développeurs, leur permettant de simplifier la compréhension de leur travail. Hetchr n’a pas été dès le départ une solution focus sur les développeurs, le projet a mis plusieurs mois à maturer, en interrogeant des utilisateurs et des entreprises. En tout, ce sont 4 pivots qui ont permis d’arriver à notre solution, telle qu’elle est aujourd’hui. La vision de base était très orientée crypto et adressait un public trop large, mais c’est comme cela que j’ai pu rencontrer mon premier co-fondateur, William, américain basé à San Francisco. Nous nous sommes connus sur un Slack dédié à la crypto et aux actus car à l’époque (fin 2017, début 2018), le sujet était sur toutes les lèvres. De fil en aiguille, nous avons discuté, puis monté une présentation rapide, et on est partis la tester. La société ne sera créée que 14 mois plus tard, entre temps deux autres co-fondateurs nous ont rejoint. Notre équipe est distribuée car deux co-fondateurs sont en France, un autre est à Amsterdam et un dernier à San Francisco.

LJS : Qu’est ce qui t’a amené à développer ton projet entrepreneurial ?

Morgan Schleidt : Un premier  projet entrepreneurial bien sûr ! Hetchr est mon deuxième projet, je me suis lancé un peu tard, à 33 ans, dans l’entrepreneuriat. Mon envie d’entreprendre est née d’un simple constat, je vendais depuis 9 ans des produits et services en B2B, mais étant designer produit à la base, je trouvais  un peu dommage de savoir vendre et de le faire pour des produits que je ne concevais ni ne cautionnais pas. Donc fin 2016, j’ai monté une première boîte, qui a eu le talent de me faire faire beaucoup d’erreurs, que j’étais prêt à ne pas répéter avec Hetchr, et jusque là ça fonctionne plutôt beaucoup mieux que la première fois. Le sujet que l’on traite avec Hetchr est d’ailleurs en partie venu de ma relation avec des développeurs lors de ma première aventure.

LJS : Le Pitch ?

Morgan Schleidt : Le métier de développeur (NDLR de logiciel), assez jeune (70 ans) évolue sans cesse et continuera de le faire. La population des développeurs va doubler à 10 ans. Pour autant, il n’existe pas de solution simple pour comprendre en permanence l’évolution d’un développeur, alors que c’est un sujet critique pour un manager, pour les recruteurs et pour les développeurs eux-mêmes. C’est ce que nous proposons avec Hetchr. Grâce à nous, un développeur bénéficie d’un espace personnel décentralisé, au sein duquel la totalité des actions effectuées dans ses outils sera stockée, analysée et retranscrite clairement. Ceci permet à chaque développeur de démontrer un track-record up-to-date en permanence.

LJS : Tu t’adresses à quel marché, quels types de clients ?

Morgan Schleidt : Avec Hetchr nous adressons les développeurs. Il se trouve qu’un développeur peut également être un manager, un CTO ou un chef de projet. De ce fait, il va avoir besoin de fonctionnalités supplémentaires liées au management d’équipes de développement, c’est ce que nous proposons. Nos types de clients sont donc assez variés, mais si nous devions cité deux clients types, avec lesquels nous résolvons beaucoup de problématiques, ce serait les ESN, idéalement avec une dimension internationale premièrement, et les entreprises ayant plus de 20 développeurs sous gestion, idéalement en croissance deuxièmement.

LJS : C’est quoi ton modèle d’inspiration ?

Morgan Schleidt : Vaste question ! C’est difficile à dire, je ne pense pas m’inspirer d’un modèle mais plutôt de certaines parties d’un nombre important. J’écoutes et je lis beaucoup d’entrepreneurs Français et Américains, je trouve toujours du bon à prendre quelque soit la personne. Après si je devais citer un entrepreneur qui sort du lot, ce serait (Elon) Musk, parce qu’il trace un chemin au lieu d’en suivre un. Arriver à son niveau est le fruit d’un parcours incroyable, quasi impossible à reproduire.

LJS : Quelle est cette partie extraordinaire qui te rend fier particulièrement ?

Morgan Schleidt : Sans hésiter, mon parcours. C’est assez amusant d’ailleurs car c’est un rappel à notre solution avec Hetchr, mais mon parcours est unique. J’ai fais de la comptabilité, du design produit, de la vente en B2B avant de devenir entrepreneur. Aux US, il existe un terme pour décrire cela : la sérendipité. J’ai usé et abusé de ceci, en m’efforçant d’apprendre le plus vite possible tout nouveau sujet que j’avais sur mon chemin. Cela me rend fier car c’est comme un tableau que tu peins, tu peux mettre plusieurs années pour le peindre en revenant dessus encore et encore. C’est seulement lorsqu’il est vraiment fini que tu vois la quantité et la qualité des détails et des réussites qu’il comporte. C’est un peu ma vision de ma carrière, même si mon tableau à moi est loin d’être achevé.

LJS : C’est quoi l’équipe, comment tu recrutes tes collègues/ employés ?

Morgan Schleidt : Notre équipe à l’heure actuelle c’est 7 personnes, dont 4 co-fondateurs. Je suis à Lyon, en France avec le CTO, Alexandre, et notre lead front Stanislas. Notre COO est à Amsterdam, il s’appelle Florian et enfin mon homologue aux USA, William est à San Francisco. A ceci s’ajoute un business developer, Philippe, et une chercheuse en DLT, Sonia. A l’heure actuelle, vu que nous ne sommes pas encore en phase de croissance forte, si je dois recruter je fais appel à mon réseau et au destin, un peu. Cela suffit encore à l’heure actuelle. J’ai le plaisir de mentorer des étudiants Epitech, donc j’ai un accès privilégié aux alumnis si je dois recruter des développeurs. Pour les autres employés potentiels, j’applique une méthodologie pour réduire mon risque au maximum.

LJS : C’est quoi l’équipe, comment tu recrutes tes collègues/ employés ?

Morgan Schleidt : Notre end game est clairement d’être la solution de référence pour démontrer le parcours d’un développeur. Il y a 20 millions de développeurs aujourd’hui, cela va doubler à 10 ans, aucun doute que c’est maintenant que le problème doit être traité. Je serais heureux aussi si j’ai réussi à créer une startup qui marche fort en étant franco-américaine dès le départ.

LJS : La France ou le reste du monde ?

Morgan Schleidt : L’opposition est nécessaire ? Je ne suis pas certain, car nous pouvons adresser les deux, mais de deux façons différentes. Après, en toute franchise, la France est un très petit marché en réalité si l’on compare le nombre de développeurs actifs, mais c’est un bon moyen d’en faire une sorte de territoire test pour notre solution et ses évolutions à venir. Un proverbe dit : “Nul n’est prophète en son pays”, donc les USA doivent être notre objectif. J’apprécie aussi la façon dont le business est opéré aux US, les décisions se prennent plus vite, positives ou négatives. En France, malheureusement, tu peux rester des mois à végéter car les prises de décisions sont longues et donc ne te donnent pas la tendance exacte de ton product market fit. D’un certain point de vue, en France, nous voudrions créer des startups exemplaires, mais les cycles de décisions ne le permettent absolument pas, malgré de gros efforts de la part des institutions pour financer l’écosystème.

LJS : 2020, ce sera comment pour toi ?

Morgan Schleidt : Nouveau. J’atteins un stade de l’entreprise que je ne connais pas, je vais donc devoir apprendre, lire, comprendre, exécuter vite et bien. Ce sera surement l’année orientée US pour Hetchr, donc potentiellement cela changera beaucoup de choses même au niveau perso. Nous avons des choses à prouver cette année, donc à nous de tout faire pour que nos preuves soient celles escomptées ! Une fois encore, 2020 va nous forcer à être en dehors de notre zone de confort, le seul endroit où les choses arrivent vraiment en réalité.

Hetchr

Itinéraire d’un enfant gâté…par l’informatique : Maxime Pruvost

Maxime Pruvost le Californien

Vous connaissez Maxime Pruvost ? Même si tout n’a pas toujours été facile pour lui, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il a eu de la suite dans les idées…

Titulaire d’un Baccalauréat S dans le Nord de la France, Maxime a ensuite poursuivi ses études informatiques à Supinfo pour faire carrière dans le monde du software.

Toujours étudiant à Supinfo, il fait ses premières armes comme consultant en « Business Intelligence » (BI). En tant que consultant, il aidait les entreprises à collecter, organiser et utiliser leur données informatisées, en évaluant les systèmes existants et en installant un nouveau logiciel en cas de besoin pour mieux évaluer les données acquises par l’entreprise. En comprenant à la fois les principes de gestion d’entreprise et la technologie disponible, son objectif consistait à  améliorer l’efficacité d’une entreprise, minimiser ses coûts d’exploitation et augmenter ses bénéfices.

Encore toujours étudiant à Supinfo, il y est aussi devenu professeur pour familiariser les étudiants aux différentes techniques de « BI » fournissant des exemples réalistes et significatifs pour des technologistes en herbe dont le problème était d’avoir une approche trop théorique et abstraite du sujet.

Enfin, toujours étudiant, Maxime a ensuite fondé Focus Decision en 2009, un autre cabinet de conseil en intelligence d’affaires, puis il a co-fondé Market-Wave, fournissant un CRM multicanal pour les magasins de commerce électronique. Cet outil de CRM était le point d’entrée d’une stratégie de vente multicanal. Market-Wave a été le prototype de sa nouvelle société, Carts Guru, où comme il l’avoue, « nous avons fait toutes les erreurs possibles dans différents domaines ».

Mais ce fut en fait le démarrage de la construction d’un produit correspondant à une vision élargie de comment servir un marketing on-demand. Maxime est aujourd’hui CTO de Carts Guru dont la mission est d’aider les entreprises en croissance à établir des liens significatifs avec leurs clients. Plus concrètement, c’est une plate-forme de marketing pour sites Web de commerce électronique qui comprend et anticipe les besoins des clients afin de rendre l’expérience en ligne unique et adaptée à chaque visiteur. L’E-commerce est une affaire très complexe car elle s’adresse à un public diversifié, exigent, qui n’accepte plus ces emails qui s’adressent à tout le monde s’en tenir compte des spécificités de chaque client, assis là derrière son ordinateur…et surtout avec son smartphone dans les mains.

Maxime dans les locaux de Carts Guru à Barcelone

La concurrence est terrible dans cette industrie du online, car un segment de marché (les catégories d’âge, socio-culturelles) correspond à un marché de niche sur lequel il y a des dizaines de marques différentes et il est crucial de savoir sortir du lot pour éviter de permettre un client potentiel. Beaucoup se cassent les dents sur un marketing inadapté, et cela n’épargne personne, surtout par exemple les géants du Retail.

Savoir sortir du lot des entrepreneurs qui veulent réussir et s’imposer avec leur startup, c’est là aussi un gros problème pour une majorité « d’entrepreneurs en herbe » en France qui fraîchement sorti d’école de commerce se voit monter sa startup, sans nécessairement disposer des compétences techniques, en se disant que les développeurs en logiciel, « ça court les rues ».

D’abord Maxime a trouvé un partenaire idéal avec David Laloum avec qui la répartition des tâches est parfaite (bon ça doit sûrement discuter sec de temps en temps, comme partout), avec tout de même à la clé une levée de fonds pour un total de $3,3 millions en 4 tours (dont le dernier en Avril dernier), qui a notamment permis à la startup d’avoir un pied désormais à San Francisco, là où Maxime s’est installé et là 0ù il est en train de recruter ses équipes pour finaliser le dernier étage de la fusée, ce kit complet qu’il avait imaginé au démarrage de la société. Le reste de l’équipe est historiquement basé à Barcelone, en Espagne. La startup a désormais la possibilité de s’adresser au marché Nord-Américain.

Car en plus de la vision, des idées, des compétences et du fuel (l’argent de l’investisseur), il faut savoir procéder par étapes et trouver les clients qui vont adopter le produit et le faire avancer. Même si je suis dans l’impossibilité de communiquer quoi que ce soit sur le chiffre d’affaires, c’est sur le plan commercial que j’ai été très impressionné par la société. Une telle progression naturelle, une telle croissance, sans marketing dépensé, est plutôt rare comparativement aux startups purement Californiennes, habituées aux levées de fonds bien plus importantes mais qui dépensent à fond sur le marketing sans pour autant avoir un bon taux de transformation. Ceci expliquent que beaucoup de startups dont vous entendez parler sur Techcrunch ne font pas nécessairement de vieux os disons, 18 mois à 2 ans plus tard (le cycle d’une levée de fond en mode early stage par exemple). Le « Silicon Valley bulshit » a ses limites.

Le risque semble limité avec Maxime, un CTO grand par la taille et le talent j’en suis sûr, qui nous prépare une nouvelle version dont vous allez entendre parler très sûrement à l’automne. Affaire à suivre !

Thom Yorke se fait pirater des chansons : Radiohead les met en vente sur Internet

radiohead.bandcamp.com rebellion.earth
radiohead.bandcamp.com
rebellion.earth

Se faire pirater des informations sur Internet, ça peut vous arriver tous les jours. Les cas se multiplient et touchent tout le monde. Les entreprises sont la cible d’espionnage industriel mais très souvent c’est une question d’argent, bien sûr. Cela peut ainsi toucher n’importe qui, notamment dans le monde du spectacle et des célébrités qui ne prennent pas toujours au sérieux les mesures à prendre pour se protéger de ces attaques.

Les cybercriminels utilisent des outils de plus en plus avancés et évolutifs et les statistiques ne cessent de grossir à ce sujet : 2 milliards d’enregistrements de données auraient été compromis en 2017 et plus de 4,5 milliards d’enregistrements ont été subtilisés au premier semestre de 2018, pour donner une idée des chiffres.

Les méthodes et les moyens sont de plus en plus affinés : kits de phishing avancés, attaques d’accès à distance, attaques via des smartphones, vulnérabilités dans la domotique et l’Internet des objets, utilisation de l’intelligence artificielle…ça ne va pas s’arranger avec le temps.

C’est donc arrivé à Thom York, le chanteur du groupe de rock Radiohead. Il s’est fait voler un mini-disque comprenant quelques mégas de chansons composées à l’occasion de leur album « Ok Computer« , sorti le 16 juin 1997 et qui reste un des plus gros succès du groupe, mais là je laisserai les fans spécialistes donner leur vision du sujet dans les commentaires de cet article. Enregistrer un album, que j’ai eu l’occasion de réaliser avec mon ami Francis Jocky au studio Gang à Paris pour son troisième album, c’est aligner les bandes sons, les prises, les essais, les instruments…

Les pirates ont fixé à $150,000 la rançon pour récupérer les fichiers, sans quoi ils les rendraient publics. Ils auraient dû se renseigner avant. Radiohead est un des rare groupe au monde à avoir proposé à leurs fans de fixer le prix de leur album « In Rainbows » lors de leur départ du label EMI en appliquant le « pay what you want ». Ce qui fut le le septième album de Radiohead, publié sur le site Web du groupe en octobre 2007 sous forme de téléchargement correspondant à la quantité désirée par les utilisateurs, y compris à 0 £ fut saluée comme une révolution dans la façon dont les grands groupes vendent leur musique par les médias. Le nombre de téléchargements a été estimé à 1,2 million de fois sans être confirmé par la direction de Radiohead, affirmant que la distribution était censée stimuler les ventes au détail ultérieures.

La chose fut annoncée par Jonny Greenwood, le guitariste de Radiohead, sur leur page Instagram, car il faut reconnaître que c’est sur ce réseau social que se passent les choses les plus intéressantes de nos jours. Zuckerberg avait vu juste en rachetant cette startup à prix d’or il y a fort longtemps.

Le groupe a décidé de faire un autre coup du genre en mettant en vente l’intégralité des enregistrements sur le site de Bandcamp pour un montant minimal de 18 livres Britanniques, et ce pour les 18 prochains jours seulement. Quel joli pied de nez, et quel cadeau pour les fans ! Je suis en train de l’écouter, car naturellement j’ai acheté l’objet numérique en question, et j’avoue avoir l’impression de participer à ce qui fut certainement une petite révolution dans le monde du rock lorsque l’album « Ok Computer » fut sorti, avec ces bouts d’essais, ces enregistrements faits en live avant l’enregistrement des titres en studio.

Et comme les petits gars n’en loupent pas une pour faire passer leur message, ils en ont profité pour faire la promotion de l’organisation « Extinction Rebellion » un mouvement socio-politique qui utilise la résistance non-violente pour protester contre le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et le risque d’extinction humaine et d’effondrement écologique qui toucheront les produits de la vente. « Tout ce contenu n’est pas très intéressant » a estimé Thom York en commentaire. Un exemple de leur message sur cette vidéo (enregistrée avec un titre de Radiohead et ça décoiffe) : 

Radiohead
Les titres des bandes piratées

Mise à jour : un de nos lecteurs nous a fait part du fait qu’il s’agit en fait d’une opération marketing déguisée de la part du groupe, qui n’en est pas à son premier acte. Vous pourrez lire son commentaire ci-dessous et je vous laisse juge !

L’actualité High-Tech de la semaine : Harley-Davidson, Tesla, Spotify, Postmates, et Impossible Foods (et Beyond Meat)

Photo by Patrick Tomasso on Unsplash
Golden Gate Bridge

La rubrique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) est de retour !

Lundi : Harley-Davidson se met au tout électrique

Harley-Davidson

Harley-Davidson est vient de présenter un concept de vélo électrique aux récents X Games qui comporte un cadre simple avec une transmission électrique et des roues robustes. Son lancement commercial reste encore à annoncer.

Tout en annonçant le prix de vente officiel de sa première moto entièrement électrique, la LiveWire, Harley-Davidson a également présenté deux nouveaux concepts: un vélo de montagne électrique et un scooter électrique. Les concepts semblaient prometteurs et la semaine dernière, Harley-Davidson a exposé quelques prototypes à Aspen, au Colorado, lors des Winter X Games, et a laissé quelques-uns heureux chanceux présents à cette occasion s’en servir. Le vélo a l’air plutôt original, mais il s’en vend par camions de nos jours et pour trois fois rien. La robustesse du modèle de Harley-Davidson permettra peut être de le distinguer des centaines d’autres modèles déjà disponibles, et la réputation du nom de Harley-Davidson pourrait aider la société à y prendre quelques parts de marché. Quant au scooter, c’est une autre histoire ! Le modèle rappelle beaucoup les cyclomoteurs électriques que la start-up Lithium Cycles fabrique depuis la Californie (sans doute un peu trop), mais avec ce petit plus que la société de Milwaukee a les moyens de se permettre.

Ce scooter serait probablement vendu aux alentours de 30.000 dollars. Un prix quelque peu excessif pour sa catégorie mais qui va définitivement donner un coup de jeune à la marque !

 Mardi : Quand Tesla et Amazon font bon ménage…

Amazon

Tesla a décidé de se lancer sur Amazon pour vendre son merchandising en dehors de ses magasins. Il est possible d’y trouver des accessoires comme des étuis pour iPhone, ou des produits purement marketing comme des modèles réduits de Tesla, des mugs ou encore des sweat-shirts à capuches. Très geeky, en tout cas pas encore le bon endroit pour acheter sa Model S !

Au fil des ans, Tesla a utilisé son site Web «Tesla Shop» pour vendre ses produits dérivés et des accessoires, mais il n’a pas vraiment rencontré le succès que la marque espérait. Tesla a donc choisi Amazon pour propulser ses ventes sur le site du géant de la vente au détail sur Internet. C’est d’ailleurs souvent le cas : beaucoup de marques considère Amazon comme le diable en personne (et ils ont quelques raisons pour cela), mais vendre sur Internet est une discipline à part qui ne porte par ses fruits si on ne fait pas appel à des spécialistes du sujet. Amazon a encore trop d’expérience sur ce sujet par rapport à la moyenne des sites marchands et de leurs équipes marketing et informatique. Tous ces articles sont vendus par le biais d’Amazon Prime, le détaillant en ligne se chargeant de la logistique.

Tesla pourrait éventuellement positionner plus d’articles dans le magasin en ligne et laisser Amazon prendre en charge la ventes des autres produits, sans doute plus importants en terme de volume (non, on a dit pas les voitures…). Cela dit, certains produits du Tesla Shop nécessitent une installation dans les centres de service Tesla. Amazon est devenu une plaque tournante pour les stations de recharge de véhicules électriques. Le détaillant en ligne propose des centaines de bornes de recharge à vendre, dont beaucoup sont disponibles via Prime. Ils se sont même associés à Audi pour non seulement vendre des stations de recharge domestiques, mais également mettre en contact des acheteurs avec des électriciens pour effectuer l’installation. Tesla a également collaboré avec Amazon pour déployer davantage de stockage d’énergie dans les centres de distribution.

Cela peut paraître anecdotique, mais il se peut que cette initiative ait de plus grandes implications pour l’avenir de l’activité commerciale de Tesla, allez savoir. Il est pour le moment logique que Tesla prenne les choses en main pour améliorer une partie (mineure) de son activité, au moment où Amazon prend des initiatives (et certaines parts de marché) dans le secteur de l’automobile. Amazon vend aussi maintenant des pneus, des essuie-glaces et de nombreux autres accessoires pour la voiture. Avec Amazon garage, les clients peuvent désormais enregistrer leurs voitures sur le site d’Amazon et savoir exactement quels produits fonctionneront avec leurs véhicules. Une affaire à suivre !

Mercredi : Spotify fait ses courses

SpotifyEst-ce bien utile de présenter Spotify ? Pour ceux qui passeraient un peu trop de temps à écouter de la musique sur Deezer, c’est une entreprise proposant un service de musique en streaming sur Internet (pour la traduction de streaming, merci de consulter un bon dictionnaire spécialisé). Il semble que Spotify souhaite également devenir un acteur qui compte dans l’industrie du podcast, si l’on en juge par ses récentes acquisitions.

Spotify a non seulement acquis Gimlet Media, un producteur de podcasts en ligne pour environ 230 millions de dollars, mais il a également acheté Anchor, une startup permettant aux utilisateurs d’enregistrer et de distribuer leurs propres podcasts plus facilement. La société a annoncé prévoire dépenser jusqu’à 500 millions de dollars pour des transactions cette année. Grâce à ces acquisitions, Spotify est désormais pleinement impliquée dans la création de contenu, une initiative que la société n’avait pas vraiment encore prise avec la musique. Daniel Ek, CEO de Spotify, avait déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se lancer dans le podcasting lorsqu’il avait fondé la société il ya 11 ans, mais maintenant, c’est un nouveau virage. Spotify est désormais dans les chiffre la deuxième plus grande plate-forme de podcasts au monde (derrière Apple) et l’écoute de podcasts devrait représenter à terme 20% de l’utilisation de Spotify.

L’explication de ce changement de position est fourni par le CEO lui même : « Nous construisons une plate-forme qui offre une opportunité significative aux créateurs, suscite l’intérêt de nos utilisateurs et les engage, ce qui contribue à construire un modèle commercial encore plus robuste pour Spotify dans un secteur qui, selon nous, deviendra de plus en plus important. » Il rajoute : « L’écoute croissante des podcasts sur Spotify est une stratégie importante pour permettre de stimuler la croissance sur la plateforme, augmenter l’engagement des utilisateurs, réduire le taux de désabonnement, augmenter la croissance des revenus et augmenter les marges. Nous avons l’intention de nous appuyer sur cette stratégie en 2019, à la fois pour acquérir du contenu exclusif et pour augmenter les investissements dans la production de contenu en interne. »

En clair, il faut savoir qu’il est moins coûteux de créer ou de concéder des licences de podcasts plutôt que des chansons des grands labels et des artistes à succès. Bien que Spotify se soit assuré quelques exclusivités de profils très écoutés en matière de podcast, cela suppose que la plupart des podcasts distribués non seront pas exclusifs pour le moment. Spotify va chercher également à générer sa propre production de podcasts sans toutefois les rendre exclusifs à la plate-forme.

Tandis que la vidéo développe du contenu d’une façon exclusive – il faut un abonnement HBO pour pouvoir regarder Game of Thrones, et un abonnement Netflix pour regarder Stranger Things, et que la musique est (presque) entièrement multi-plateforme (vous pouvez écouter Post Malone sur Spotify, Apple Music ou Google Play), Spotify imagine que le podcasting se situera quelque part entre les deux. Ce nouvel axe stratégique survient après une tentative d’insertion de contenu vidéo qui a finalement échoué. Après avoir envisagé de passer à la télévision en mode streaming, Spotify s’est donc raisonné à adopter des stratégies de croissance moins ambitieuses. La vidéo posait deux gros problèmes à Spotify : devoir payer pour les émissions d’une part (le contenu de qualité coûte très cher, certainement au dessus de ses moyens alors que son activité historique pénalise sa rentabilité du fait des coûts d’hébergement immenses), et la plupart des gens ne pensaient pas que Spotify soit une plateforme pour voir du contenu vidéo. Spotify compte actuellement 96 millions de clients payants sur un total de 207 millions d’utilisateurs

 Jeudi : Postmates annonce son introduction en Bourse

Postmates

Je me rappelle de la première fois où j’ai côtoyé (en quelque sorte) Bastian Lehman : c’était pour m’enregistrer en novembre 2010 dans un réseau social pour collectionneurs qu’il avait créé et qui s’appelait Curated.by où l’on pouvait procéder à de la curation de news. Bastian, au pedigree inconnu (si j’en crois sa fiche sur Linkedin) a commencé de travailler en février 1999. Il a fondé dernièrement Postmates en décembre 2010, et il vient d’annoncer l’introduction en Bourse de sa compagnie. Voilà, ça, c’est fait !

Postmates vient donc de déposer un premier appel public à l’épargne, IPO en langage de startup de la Silicon Valley, rejoignant la liste des sociétés dont l’activité est générée par des applications mobiles qui deviennent publiques cette année. Si tout va bien. Pour faire simple, Postmates est une société de livraison de produits alimentaires que l’on utilise depuis son smartphone pour se faire livrer chez soi. C’est le créneau du « last mile », pour ceux qui parlent comme des Retailers. Postmates a soumis sa candidature auprès des services compétents à la SEC (la Securities and Exchange Commission des États-Unis). Les conditions financières du prix de l’offre proposée n’ont pas encore été déterminées, a indiqué la société.

Postmates a choisi JPMorgan Chase et Bank of America en tant que souscripteurs principaux de l’offre. C’est un choix classique dans la procédure et ça va faire deux des banquiers heureux pour le prix d’un (ça rapporte des pépettes cette affaire). La société pourrait être évaluée dans le cadre d’une offre de plus de 1,85 milliard de dollars, soit son évaluation obtenue en janvier dernier après avoir levé 100 millions de dollars auprès des actionnaires existants et de d’un nouvel investisseur à savoir BlackRock Inc. Faut croire qu’ils ont tout dépensé.

Cette décision intervient alors que la concurrence déjà très vive dans le secteur de la livraison de restaurants, car le leader du marché, Grubhub (côtée en bourse) a perdu des parts de marché au profit d’UberEats au cours de ces derniers mois, entraînant une chute de l’action en bourse.

Parmi les principaux partenaires de Postmates, on compte Chipotle Mexican Grill, qui compte sur Postmates pour les livraisons de plus de 300 de ses restaurants. Chipotle, comme beaucoup d’autres chaînes de restaurants, a de plus en plus recours à des services de livraison tels que Postmates pour stimuler ses ventes. La chaîne de burritos a déclaré que ses ventes numériques avaient bondi de 66% au quatrième trimestre et représentaient désormais 13% de ses ventes totales. Postmates gère également les livraisons d’épicerie pour Walmart et est le partenaire exclusif de la distribution à la demande pour Apple.

Les investisseurs continuent de voir des opportunités sur ce marché de livraison des restaurants. L’industrie des commandes à emporter aux États-Unis représente une valeur de 200 milliards de dollars, un marché énorme, encore en friche. Voyons ce que Bastian va réussir à faire dans les mois qui viennent.

Vendredi : Grosse compète dans le Food2.0

Impossible Burger

La compétition entre les deux sociétés proposant des substitutes de viande à base de plantes les plus connus aux États-Unis est sans fin, avec une nouvelle version sans gluten de son Impossible Burger, six semaines à peine après la sortie du Beyond Burger de Beyond Meat. À l’identique des entreprises de Software, Beyond Meat et Impossible Foods « upgradent » leurs hamburgers avec des mises à jour, tout en s’assurant que les consommateurs approuveront le changement. Chaque entreprise promet que sa « version 2.0 » (un terme utilisé par les deux entreprises) ressemble encore plus au vrai bœuf.

C’est une vraie saine compétition. Au fur et à mesure qu’Impossible Foods et Beyond Meat augmentent leurs parts de marchés, plus ils font découvrir au grand public les progrès fait dans la recherche en parallèle d’une industrie qui ne cesse de sortir des scandales : la viande de cheval chez les Spanghero, la viande avariée de Pologne, la torture des animaux dans les usines…

C’est aussi un grand excitant pour les investisseurs qui se régalent ¡a prendre de plus en plus le contrôle de ce qu’ils imaginent déjà de belles licornes. Pour avoir rencontré les équipes d’Impossible Burger chez eux, goûté à leur burger maintes fois, ainsi que la saucisse de Beyond Meat, le succès de ces produits est inarrêtable et ceci pour deux raisons. D’abord, parce que c’est bon ! Bien sûr, on empêchera pas les bornés du bon steak qui mangent avec leur yeux et pas avec leur papilles de réfuter l’argument. Mais pour un gars comme moi qui essaye d’éviter de consommer de la viande US en laquelle j’ai très peu confiance, je me satisfais de la dégustation de ces produits, qui résonnent positivement au besoin que je ressens de « manger une bonne viande ». C’est parfois de la psychologie, la gastronomie ! Ensuite, je sens qu’il y a une progression dans la volonté des consommateurs de manger « plus propre ». Ce n’est pas une question de buzz, mais juste l’impression que les nouvelles générations ont envie de valeurs dans leurs actes. Et donc de se poser des questions sur ce que l’industrie alimentaire peut bien décider de faire au mépris de règles élémentaires, et par seulement d’hygiène…

La véritable innovation consiste à utiliser des équipements biomédicaux pour repenser la manière dont les protéines, les graisses et l’eau sont utilisées dans la recette. L’Impossible Burger 2.0, qui a commencé ses essais dans 120 restaurants depuis le 15 janvier 2019, et qui sera universellement disponible en avril, a subi un changement plus radical : la société est passée de la farine de blé au soja en tant que protéine principale, rendant ainsi le burger sans gluten et en substituant la cellulose à d’autres produits. Ils sont concentrés sur l’amélioration de la nouvelle recette, à savoir la juste combinaisons entre le goût et la texture afin d’obtenir que le produit ait un goût juteux, ce qui avait été difficile à restituer jusqu’à présent.

Beyond Meat a dominé ce marché dans les épiceries et supermarchés et Impossible Foods a réalisé ses ventes dans les restaurants. Avec le lancement de Beyond Meat en décembre dernier chez 1,000 Carl’s Jr. et le déploiement prochain des produits d’Impossible Foods en magasin, les deux sociétés vont désormais se concurrencer sur les mêmes marchés. Pour le plus grand bénéfice d’une nouvelle façon de se nourrir.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures (hopefully…) !

CES 2019 : conclusions avec les pépites de la vraie « Startup Nation »

CESLe CES 2019 s’est achevé. au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années, le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes) est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

Il ne faut pas se leurrer. Cela reste un salon professionnel où l’on vient pour faire du business : signer ou renouveler des accords de distribution, et toute cette mascarade de startups n’est qu’un prétexte pour son organisation de faire un peu plus le buzz et plus d’argent. Car il fut un temps où, comme toutes les organisations d’évènements professionnels, la CTA peinait à se renouveler. Et le miracle est apparu avec cet écosystème des startups, que le monde de la grande entreprise n’a pas encore appréhendé ni vaincu. Mais cela attire du média, et donc des politiques (il faisait quoi au juste à Las Vegas, le Maire de la ville d’Angers) qui viennent se montrer comme les témoins (sinon les garants) de l’innovation technologique. Juste une illusion, et le soufflet commence à retomber : beaucoup d’effet d’annonces pour une industrie qui pousse ses pions comme à l’accoutumée. LA technologie n’est pas une science exacte ni simple, quel que soit le bruit que l’on fasse sur le sujet. Vous pourrez le constater (ou pas) grâce au travail habituel de rédaction d’analyse d’Olivier Ezratty avec son fameux rapport annuel du CES, la bible francophone sur le sujet.

D’un point de vue des startups, ce CES a été l’occasion pour la Startup Nation (ne nous y trompons pas, je ne parle pas de la France, qui est loin d’avoir fait ses preuves malgré les prétentions « macroniennes », mais d’Israel) de démontrer l’étendue des secteurs couverts par son tissu entrepreneurial et de la qualité des technologies que ce pays est en mesure de produire grâce à la qualité de son matériel « humain »… Petite revue de détail des startups que vous auriez pu croiser dans les allées du CES…

INDUSTRIE AUTOMOBILE

Innovitz fabrique des systèmes LiDAR (appareil qui émet un faisceau laser et en reçoit l’écho, comme le radar permettant de déterminer la distance d’un objet) intelligents, ayant pour vocation de devenie les «yeux» des véhicules autonomes de la prochaine génération. Le LiDAR d’Innoviz envoie des rayons laser pulsés pour mesurer et surveiller les environs de la voiture. BMW intègre désormais Innoviz dans ses véhicules autonomes dont le lancement est prévu en 2021.

Vayavision agit comme un cerveau pour les capteurs installés dans les voitures par des entreprises comme Innoviz, déterminant quel capteur utiliser à tout moment pour protéger les conducteurs et les piétons. Vayavision tire ses données des capteurs radar, de la technologie LiDAR et de la caméra. Le «cerveau» de Vayavision est destiné à réduire les fausses alarmes et les détections manquées. La société a levé 8 millions de dollars en octobre.

Broadmann17 est similaire à Vayavision, en ce sens qu’il vise à améliorer le traitement dans les véhicules autonomes. L’intelligence artificielle de la société permet aux voitures (et aux drones) de voir, d’identifier et de traiter de grandes quantités de données à la fois. Le logiciel de « deep learning » (de l’intelligence artificielle, plus précisément « deep neural network » dans ce cas) de Broadmann17 permet aux appareils «périphériques» (avec une puissance de traitement limitée) de tirer parti de la puissance de l’IA.

Cognata utilise l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur pour simuler des villes réelles en 3D afin que les constructeurs de véhicules autonomes puissent tester leur voiture pratiquement avant de se retrouver dans la rue. Compte tenu des récentes problèmes contre les essais des véhicules autonomes de Waymo en Arizona, où des piétons ont attaqué les véhicules avec des pierres et des couteaux, la technologie de Cognata pourrait susciter un intérêt particulier cette année au CES en simplifiant les tests dans ce domaine.

Phantom Auto est en train de construire une «télécommande» pour les voitures autonomes. En cas de problème avec un véhicule autonome sans volant, frein ou conducteur, Phantom Auto peut insérer un opérateur humain pour contrôler le véhicule depuis un endroit éloigné. Cela suffira peut être aider les passagers  à surmonter leur peur des voitures sans conducteur, car pour le moment, ce n’est pas gagné !

Engie est une application qui se branche sur le tableau de bord d’une voiture et aide les conducteurs de véhicules «normaux» (ceux que nous conduisons aujourd’hui) à diagnostiquer les problèmes et à trouver le mécanicien le plus proche (avec les tarifs) sur le marché des mécaniciens de l’application. Engie peut vous dire si votre voiture réussira le prochain test de pollution de l’air ou si le moteur tourne trop chaud. Il peut même se rappeler où vous avez garé votre voiture. Pas bête.

C2A, Karamba SecuritySafeRide Technology et Argus Cyber ​​Security contribuent à protéger les voitures d’aujourd’hui et de demain contre les cyber-menaces. Ils fonctionnent de différentes manières: Argus intègre son logiciel de sécurité directement dans les systèmes d’une voiture, Karamba sécurise le centre d’infodivertissement pour empêcher les pirates de « hacker » le véhicule par ce biais, C2A rend son produit «Stamper» de type pare-feu disponible sans redevance, tandis que SafeRide détecte les vulnérabilités avant un pirate arrive même en signalant tout comportement anormal et en le signalant au centre des opérations de sécurité de la voiture connectée.

Enfin, Tactile Mobility aide les voitures autonomes à «sentir» la route. La société utilise les données provenant des capteurs d’un véhicule pour indiquer le degré de correction de trajectoire d’une voiture sur la route, si le véhicule rencontre des trous sur le bitume ou si la pente d’une colline est raide. La technologie peut aider les véhicules autonomes à rouler plus vite et à se méfier des autoroutes rapides.

Tactile Mobility

On peut se rendre compte à travers ces quelques exemples que les progrès qui vont être fait au niveau des véhicules autonomes n’est pas l’apanage des Uber et autres entreprises Nord-Américaines, ni même Chinoises.

LES DRONES

Flytrex veut être le FedEx du monde de la livraison de drones. Son logiciel permet aux opérateurs de définir des points de collecte et de livraison et de visualiser des informations sur les conditions météorologiques, la topographie et les autres drones en vol. Le service est désormais opérationnel sur le parcours de golf King’s Walk, dans le Dakota du Nord, où il fournit de la nourriture et des boissons aux golfeurs sur demande, et en Islande, où le Retailer e-commerce AHA utilise Flytrex pour déposer des marchandises dans les arrière-cours de ses clients à Reykjavik.

La suite logicielle First Response d’Edgybees propose une réalité augmentée, des couches de cartographie et des marqueurs visuels qui permettent aux pilotes de drones de mieux surveiller le drone dans son environnement. Il permet aux « pilotes » de surveiller les drones à distance, et il intègre les progrès visuels d’un drone dans les flux vidéo et les cartes. Le logiciel a été utilisé lors de l’incendie dévastateur de Camp Fire en Californie l’année dernière et lors de plusieurs ouragans majeurs aux États-Unis.

Les drones de consommation évoluent aujourd’hui principalement dans le domaine de la livraison des colis. Mais une voiture entièrement volante sera-t-elle bientôt une réalité ? La startup NFT y croit. La société présentera un véhicule prototype doté de capacités VTOL (décollage et atterrissage verticaux), sans qu’aucune aire d’atterrissage ou héliport ne soit requis. La voiture volante à propulsion électrique de NFT a une autonomie de 60 km et de 310 km à un prix prévisionnel de 50.000$. Intéressé ?!

NFT

Là aussi, des technologies sont en cours d’utilisation, tout cela depuis des bureaux commerciaux installés principalement à l’origine depuis des villes en Israel. La caractéristique d’une vraie Startup nation est de voir ses startups réussir à démontrer non seulement une technologie qui marche, mais qui sait également se vendre en dehors de ses frontières, ce qui est encore trop souvent un  handicap noté dans les startups Françaises qui ne savent pas en général s’exporter. Cela commence, mais cela reste encore trop souvent l’exception qui le confirme la règle, comme je le constate encore souvent à travers les flux d’entrepreneurs qui débarquent à San Francisco : trop « tendres », pas mûrs. Les startups Israéliennes n’ont pas le choix : leur marché domestique est trop petit pour poursuivre son développement.

APPLICATIONS & ROBOTIQUE

Lumen est un dispositif de nutrition personnalisé qui mesure le métabolisme des utilisateurs en analysant leur souffle. Ce produit portable comprend des capteurs de dioxyde de carbone et des débitmètres permettant de mesurer la dégradation des lipides, des glucides et des protéines. Les résultats sont affichés sur une application pour smartphone associée.

Watergen fabrique GENNY, un générateur d’eau de 50 kg pour la maison et le bureau  qui utilise l’air ambiant pour extraire et produire entre 25 et 30 litres d’eau par jour. Un litre d’eau produite par GENNY ne coûte que 2 cents. La société a été nommée «Meilleur de l’innovation» dans la catégorie «Technologie pour un monde meilleur» de la CES.

Intellithings a également remporté le prix de l’innovation CES 2019 pour RoomMe, une solution d’automatisation personnalisée pour les maisons intelligentes. Une fois installé dans un espace sélectionné,  la technologie Bluetooth de RoomMe identifie les personnes présentes dans la pièce en fonction de leur smartphone. RoomMe ajuste ensuite automatiquement les lumières, les thermostats et autres appareils selon les préférences prédéfinies.

TechSee utilise des caméras et la réalité augmentée pour résoudre les problèmes techniques des utilisateurs à distance. Vous venez d’acheter un nouveau routeur mais vous ne savez pas comment le configurer? Lancez l’application «Eve» de TechSee et pointez votre téléphone vers le routeur. Eve identifiera le modèle et vous guidera à travers l’installation en vous expliquant les étapes à suivre pour appliquer une superposition visuelle augmentée. La société a levé 18 millions de dollars en décembre.

Vous êtes à l’aise avec les ordinateurs mais vous détestez les tâches ménagères? Foldimate a présenté sa machine à plier robotisée au salon CES. Une date de mise en distribution est estimée pour plus tard cette année avec un prix de vente au détail cible de 980$. Vous introduisez vos vêtements dans le haut de la machine, qui ressemble un peu à une imprimante verticale gigantesque, et les vêtements sortent nets et pliés. Foldimate ajuste sa technique de pliage en fonction de la taille de l’élément et des préférences de l’utilisateur.

Centaur Analytics veut être l’Internet des champs. La plate-forme de la startup suit les données de capteurs installés tout au long de la chaîne d’approvisionnement des produits, de la ferme à la distribution, du camion au point de vente. L’application applique des informations environnementales et des modèles prédictifs pour décider de la meilleure façon de réduire la quantité de produits de mauvaise qualité, ce qui devrait permettre d’augmenter les revenus des magasins.

Les robots sont toujours des objets phares lors d’événements technologiques. Temi, le fabricant de robots personnels (1.499$) permet de discuter en vidéo avec un proche en utilisant la fonctionnalité de téléprésence mobile. Il est possible de poser une question à Temi, de faire jouer sa chanson préférée (pensez à Temi comme Amazon Echo sur roues) ou demander à Temi d’aller chercher du thé dans la cuisine : tout va bientôt devenir possible.

ElliQ d’Intuition Robotics a une utilisation domestique similaire à celle de Temi, sans les roues, et qui vise à discuter avec les personnes âgées pour les aider à rester actives et engagées. Le produit a remporté un «Best of Innovation Award» dans la catégorie Maison intelligente au CES de l’année dernière.

Elliq

La technologie « made in Israel » a aussi fait ses preuves sur le marché des produits du futur pour la maison !

Les news du CES 2019 avec la musique pour tous

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

La musique, ce langage universel de tous les humains, constitue le lien par lequel nous pouvons tous établir des liens, quels que soient les facteurs qui nous divisent, tels que la culture et les croyances religieuses. En tant que telle, la musique a rapproché les gens pendant des siècles. Cependant, la création de musique avec des instruments de musique peut être difficile et fastidieuse, car il faut énormément de temps pour maîtriser un instrument donné. En conséquence, même les personnes profondément passionnées peuvent parfois perdre le sens de l’intérêt pour l’apprentissage et la création musicale.

Just Mixer 5 - 5 channel audio mixer with bluetooth
Just Mixer 5 – 5 channel audio mixer with bluetooth

Maker Hart a pour objectif de garder motivés les gens intéressés par la création musicale (sans en avoir les talents à l’origine…) en proposant des options et un soutien aux personnes apprenant à jouer d’un instrument électronique. L’objective de Maker Hart est de créer de nouvelles technologies musicales qui permettent aux passionnés de musique, amateurs comme professionnels, de s’exprimer musicalement. La technologie s’adresse à tous les types d’amateurs de musique, des débutants amateurs aux experts professionnels, et fournit une myriade de produits spécialisés pour ce faire. Maker Hart combine l’interface MIDI (MIDI) des instruments de musique Bluetooth, des capteurs et l’énorme quantité de code open source disponible depuis ces dernières années. En reconnaissant les possibilités offertes par les codes d’open source, Maker Hart facilite la création et l’édition de musique. En outre, ils travaillent et améliorent constamment leurs produits (naturellement. c’est la philosophie open source). Par conséquent, de nouvelles fonctionnalités et innovations sont régulièrement rendues disponibles.

Des mini « mélangeurs audio » aux nouveaux instruments de musique, la qualité et le niveau de produit de Maker Hart sont censés créer la différence. Chaque année, Maker Hart assiste à de nombreuses évènements, où sont exposés certains de leurs instruments de musique les plus novateurs. Le public est autorisé à y tester et essayer différents produits. La présence de Maker Hart à ce type de manifestations sert à inspirer et à attirer les gens, les jeunes et les moins jeunes. En permettant au public d’essayer leurs nouveaux instruments, ils permettent de susciter leur intérêt pour la création musicale à un nouveau public. Aux côtés de ces nouveaux instruments figurent des produits bien établis, ce qui permet au public d’observer comment les produits interagissent les uns avec les autres et comment la musique peut être recréée et modifiée. En tant que telle, cette expérience éducative devient amusante pour la population plus jeune et inexpérimentée musicalement, elle servira à les motiver et à les pousser plus loin dans l’exploration et la production de musique. L’innovation constante et la progressivité dans l’industrie de la musique sont les idéaux qui défendent Maker Hart. L’entreprise continuera donc à fournir des instruments créatifs qui passionnent les jeunes et les moins jeunes et les impliquent aux foires.

Clairement, mes affaires ne vont pas s’améliorer avec mon ami auteur, compositeur et interprète Francis Jocky, qui est d’ailleurs en pleine préparation d’un nouvel album. Comme beaucoup d’artistes, il conçoit la création musicale comme un art, et non une science. J’imagine qu’il en faut pour tous les goûts !

Les news du CES 2019 avec le remplaçant du plombier Polonais

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

La start-up Flo Technologies rend la plomberie intelligente avec la prévention proactive des fuites. Oui Madame. Les dégâts causés par l’eau sont plus fréquents qu’on ne le pense! Aux États-Unis, environ 14 000 personnes subissent des dégâts d’eau à la maison ou au travail (le communiqué ne dit pas si c’est par jour et par an, mais l’idée c’est qu’il y en a beaucoup).

98% des sous-sols ont un risque potentiel de subir des dégâts d’eau. Les dégâts d’eau doivent être réparés, ce qui peut coûter des milliers de dollars a chaque dommage. Les statistiques suggèrent que les compagnies d’assurance doivent débourser 2,5 milliards de dollars par an pour les sinistres causés par les dégâts des eaux et la moisissure. Un autre problème important est la quantité d’eau gaspillée par les fuites et les fissures, qui peut dépasser la barre des 1,000 milliards de gallons par an (en clair, un paquet de litres) !

Flo Technologies

Un duo d’entrepreneurs du nouveau siècle, un père et son fils, sont rentrés à la maison un jour pour trouver le plafond de leur salon qui fuyait et ont décidé sur-le-champ de faire quelque chose. Un peu à la Batman, quoi. Leurs efforts ont conduit à l’invention du système de prévention des dommages et des fuites d’eau, installé sur la canalisation principale d’alimentation en eau. Le dispositif surveille tout, des tuyaux reliant les toilettes, la douche et les robinets à ceux qui se trouvent derrière les murs et la fondation. Comment ça marche? Flo utilise trois types de capteurs pour capter le débit d’eau, la pression et la température, et utilise des algorithmes avancés pour détecter et prévenir les incidents de fuites, d’éclatement de canalisations et de dégât des eaux. Le système est doté d’une technologie d’arrêt automatique qui vous évite une catastrophe ou une facture d’eau inattendue lorsque vous rentrez de vacances.

 

Flo est conçu pour détecter les fuites aussi petites que la goutte par minute et effectue un bilan de santé de votre système d’alimentation en eau toutes les nuits. Les alertes sont envoyées directement à l’application mobile qui se connecte via le réseau local Wi-Fi et vous aide également à définir des objectifs d’économie. Le plus souvent, nous pensons aux dégâts des eaux quand il est déjà trop tard ! Comme on dit chez nous, prévenir, c’est guérir. Comment rendre l’investissement rentable? L’appareil aide non seulement à économiser l’eau, ce qui est devenu extrêmement important ces derniers temps en raison des sécheresses, mais il permet également aux consommateurs de faire des économies. Il le fait par la prévention des fuites qui causent la croissance de moisissures nuisibles, coûteuses et difficiles à éliminer. Certaines compagnies d’assurance offrent aux utilisateurs de Flo jusqu’à 10% de réduction sur leurs primes annuelles (aux États-Unis, au cas où).

Flo Technologies

Les news du CES 2019 avec le killer de télécommandes

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Il se tient annuellement à Las Vegas au Nevada et il est organisé par la Consumer Technology Association. Depuis quelques années, c’est aussi un moment important pour des startups du monde entier qui veulent éclater au grand jour, en espérant qu’il ne s’agira pas cette fois d’un feu de paille, ce qui arrive bien souvent bien  sûr : la liste est longue… Imaginons donc de faire une liste d’achat pour se faciliter la vie avec les nouvelles sorties de gadgets !

Êtes-vous fatigué d’avoir besoin de télécommandes différentes pour chaque appareil de votre maison? Moi oui, même si je n’ai pas de télévision, chaque nouvelle objet connecté que l’on apporte dans son intérieur demande d’utiliser une télécommande. Je dis demande car les constructeurs sont devenus bien fainéants avec les nouveaux appareils, il n’y aura bientôt plus de boutons pour appuyer dessus ! Des téléviseurs aux lecteurs de DVD, en passant par les climatiseurs et même les appareils musicaux, il semble que chaque périphérique ait besoin d’une, voire de plusieurs télécommandes. La gestion et le stockage de ces télécommandes est une tâche peu efficace, car non seulement nous devons trier de nombreuses télécommandes pour trouver celle dont nous avons besoin lorsque nous terminons une tâche, mais avec autant de télécommandes pour la suivre, il est très facile de perdre les égarer. Et je ne raconte pas le bazar après avoir fait le ménage… Introuvable, la télécommande !

i-CTRL

L’inefficacité de la gestion de nos télécommandes propose d’être résolue avec un nouveau dispositif révolutionnaire: le i-Ctrl WiFi Smart Remote Control. Je tiens à le dire : ça ressemble à du Apple, comme ça, mais ça n’est pas du Apple. Le i-Ctrl, produit par AIFA Technology Corp (made in Taiwan),  permet à vos smartphones de contrôler tous les appareils via un seul. Vous pouvez gérer tous vos appareils ménagers, appareils et appareils électroniques. Par quel miracle ? La télécommande intelligente i-Ctrl communique avec les autres appareils par infrarouge. Ce petit appareil en forme d’ovni fonctionne également par WiFi et peut recevoir des commandes de votre smartphone. Vous pouvez contrôler votre télévision, vos disques Blu-ray, vos DVD, votre décodeur, votre climatiseur, vos appareils auxiliaires, vos éclairages, vos ventilateurs, etc., à l’aide de l’application mobile. L’appareil apprend et enregistre les signaux de télécommande et est livré avec des signaux préenregistrés de 1 000 marques qui constituent 95% des appareils électroniques du monde. Vous pouvez également coupler l’appareil avec Alexa et utiliser Amazon Echo pour contrôler vos appareils, ainsi que Google Home et Google Assistant.

C’est une solution à ranger dans la famille de l’IoT, l’Internet des objets, la dernière tendance innovante de ces dernières années en matière de technologie. i-Ctrl vous permet d’utiliser votre appareil mobile pour convertir facilement votre maison en une maison intelligente et de contrôler vos appareils sans télécommande. Vous pouvez également contrôler les appareils lorsque vous n’êtes pas chez vous en utilisant votre appareil mobile. Cela signifie que vous pouvez empêcher vos enfants de regarder trop la télévision ou d’utiliser un appareil technologique en abondance pendant que vous êtes au travail. Ou bien verser la pâtée du chien à distance parce que vous allez faire des heures supp’  ce soir. C’est pas beau la vie connectée ?

Le contrôle d’accès intelligent i-Ctrl comprend également des fonctions de planification pour protéger votre domicile « intelligent ». La fonction de planification peut être utilisée pour allumer à distance les téléviseurs et les lumières pendant vos vacances afin de tenir les cambrioleurs à distance. La fonction de « scénario » crée un mode vidéo, atténuant les lumières et allumant votre téléviseur et vos haut-parleurs. Le processus de configuration de i-Ctrl est vendu comme très simple, j’avouer ne pas avoir essayé. Il suffit de télécharger l’application, qui peut connecter vos appareils à i-Ctrl pour commencer à vivre l’expérience sans télécommande.

Un bon coup de hacking de la France de la part de Facebook

Photo by Glen Carrie on Unsplash

Facebook s’est développé sur les bases d’un génie qu’il faut bien reconnaître à Mark Zuckerberg : le hacking. Déjà, au tout début, « Zuck » a hacké les serveurs de son Université pour disposer des photos des étudiantes nécessaire à son application idiote de comparaison de profil féminin. Il s’est ensuite plus ou moins servi d’un projet imaginé par les frères Winklevoss pour développer Facebook dans son coin. Par la suite, dans les grands standards de management de la société basée à Menlo Park, en Californie, le hacking est mis à l’honneur pour susciter l’éveil et l’imagination des développeurs informatiques et trouver des niches d’amélioration de la croissance du nombre des utilisateurs et de leur audience. Hack, hack, hack.

Je ne vais pas revenir sur les récentes affaires de confidentialité, d’utilisation des données des utilisateurs : hacking, toujours ce fameux hacking, pour le plus grand plaisir des investisseurs rendus très gloutons par les niveaux de rentabilité de Facebook et donc de reversement des dividendes. Et je ne peux que constater qu’une fois de plus, Facebook vient de hacker une nouvelle organisation : le Gouvernement Français. J’avoue avoir eu du mal à comprendre la nouvelle annoncée en charabia anglais sur le gossip de la tech, j’ai nommé Techcrunch mais voilà : Facebook va laisser les régulateurs français enquêter sur les processus de modération.

C’est quoi cette histoire ? Facebook et le gouvernement français vont coopérer pour examiner les efforts de Facebook en matière de modération sur leur plateforme. Ainsi, au début de l’année prochaine, des « régulateurs français » lanceraient une enquête informelle sur la modération de la société Californienne à base d’algorithme et humaine. Reste à définir ce que l’on entend par « enquête informelle », mais il semble que Facebook soit prêt à coopérer et à donner un accès sans précédent à ses processus internes. Vraiment ?

La voie officielle nous informe que cette annonce est le résultat de discussions informelles entre les hauts dirigeants de Facebook et le gouvernement français qui a débuté avec le Sommet « Tech for Good » en mai. L’ancien vice-Premier ministre britannique et nouveau vice-président de Facebook chargé des affaires mondiales et des communications, Nick Clegg, a dévoilé le programme lors d’un déjeuner à l’Élysée, ajoutant que ce modèle de co-régulation du secteur de la technologie publique est absolument essentiel. On voudrait nous faire passer Facebook pour une Sainte qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Comment une chose est elle rendue possible, tout d’abord en terme d’efficacité, car je doute fort que Facebook donne accès à ce qui fait le nerf de la guerre de cette entreprise, ne serait-ce que par la simple porte de la modération. Enfin, quel impact ce type d’accord peut il avoir par rapport aux relations tendues que Facebook peut avoir avec les autorités des États-Unis, le pays du « free speech » avec son 1st Amendment, où l’entreprise a ses quartiers généraux, après la leçon reçue par « Zuck » de la part des Sénateurs, sur ce que Facebook fait avec ses données ? Existerait-il une nouvelle frontière à définir en terme de « territoire de modération » d’une entreprise cotée au NASDAQ ?  L’annonce n’a pour le moment fait l’objet que de commentaires platoniques dans la presse Américaine, mais que dire d’un nouvel interventionnisme de l’État Français dans l’intimité des Français qui utilisent la plateforme, soit a priori environ 35 millions de Français. Il est clair qu’il y a un véritable problème de propagation de la haine sur les réseaux sociaux, et qu’il est envisageable d’y voir une responsabilité du Gouvernement sur le sujet. Mais de là à aller fouiller dans les algorithmes de Facebook…

Les trois mamelles du président français Emmanuel Macron de la réglementation technologique tiennent en trois mots: inclusion, confiance et coopération. Il aurait également déclaré qu’il devrait exister un troisième moyen de réglementer les technologies, en parallèle à celui des Chinois, ou celui des États-Unis. Sans doute a-t-il le chiffre 3 comme chiffre fétiche. Le président Macron a également évoqué la recette du programme en question lors d’un discours prononcé lors du Forum sur la gouvernance de l’Internet à Paris : analyser comment fonctionne le marquage, comment Facebook identifie le contenu qui pose problème, et comment Facebook décide s’il faut modérer ou non le message qui a pour conséquence de supprimer un message, une vidéo ou une image.

Photo by Pankaj Patel on Unsplash

Techcrunch nous signale que ce type d’enquête rappelle la réglementation bancaire et nucléaire (mon Dieu, ça fait peur), à savoir que cela implique une coopération étroite avec le Gouvernement afin que ses régulateurs puissent certifier qu’une entreprise fait tout correctement. Certes, mais ça veut dire quoi, tout faire correctement ? Les gouvernements demandent des résultats et les réseaux sociaux doivent résoudre seuls les problèmes de modération. Certes, ce sont des sociétés privées. Qui serait en charge de cette tâche ? La France regorge de spécialistes de régulation en tout genre avec l’ARCEP (le régulateur des télécoms), la DINSIC (considérée comme la direction des systèmes d’information de l’État français), le CSA (des régulateurs de la télévision et de la radio), et pourquoi pas la CNIL, ça ferait un joli mariage…

Le Gouvernement Français souhaite trouver « un biais algorithmique »  et tester des ensembles de données sur les outils de modération automatisés de Facebook, en se concentrant sur un petit champ d’application (de quoi parle-t-on ici par « un biais algorithmique » ?). Cela pourrait conduire à de nouvelles réglementations : on peut faire confiance à un Gouvernement Français sur ce point.

L’intérêt de Facebook dans tout cela ? Clairement montrer patte blanche après tous ses déboires et remonter dans la cote d’amour de Madame Michu ? L’affaire est plutôt bien jouée de la part de Mister Clegg, qui n’aura pas réussit à empêcher le Brexit, après une belle carrière passée dans le politique, mais a réussi un plutôt joli coup chez le voisin outre-Manche pour son nouvel employeur. Un joli coup de hacking.

Mon debrief à moi du Web Summit 2018

La France de la « startup-tech » continue de m’amuser, comme ça, à distance… Un des plus grand concert de startups vient juste d’avoir lieu à Lisbonne, avec 70.000 personnes qui se sont déplacés au Portugal pour s’acoquiner des nouvelles tendances, rencontrer des « entreprenuers » de startups (comme ils disent aux States, incapable de coller un « e » et un « u » dans le bon sens…), au total de 2.000 cette année, et quelques stars d’Internet et de la politique (ne vous inquiétez pas, tout ce petit monde fait bon ménage ensemble) : le Web Summit.

WebSummit 2018

J’ai scruté la presse Françaises dans les pages « Hi-Tech », comme ça… Rien ou presque. C’est sur, ils se réservent pour ce que j’appelle le guet-apen de la tech Française (on a du mal à refuser quoi que ce soit au grand Maurice), j’ai nommé Viva Technology. Pour se pâmer une nouvelle fois de la grandeur de la scène des startups Françaises, la plus grosse du monde, celle de la « startup-nation », définition que Macron (ou ses communicants en panne d’inspiration)  a emprunté, juste comme ça, à nos amis Israéliens.

L’Europe avait belle allure au Web Summit. Clairement, 70.000 visiteurs qui viennent à Lisbonne, ce serait le double si l’évènement avait lieu à Paris, au moins, ou à Londres… Des startups, il y en avait aux quatre coins des quatre « Pavilions », par secteurs de spécialité (professionnel, grand public, le tout coupé en petites parts de saucisson), venant de tous les pays, avec, tournant autour, toutes les nations de développeurs de logiciels en mode externalisé (Ukraine, Belarus, l’Inde aussi), à la recherche de nouveaux pigeons…euh des clients je veux dire…

Il y a les startups « Alpha », les toutes petites, avec leurs produits à moitié finis, les « pitchs » mal dégrossis, les T-shirts corporate à 3 sous, et pour certains des goodies pour attirer le chaland. Genre des Ferrero Rocher pour les Italiens, de la bière chez les Hollandais, etc. Il y a celles qui vous vendent du « green cloud » (des nuages verts pour dire qu’ils vendent des serveurs informatiques propres, par comme ceux d’Amazon), celles qui proposent la millionième plateforme pour développer des applications web, entre autres. Puis il y a les startups « Growth », celles qui font du chiffre d’affaires (néanmoins non certifiés par Commissaires aux Comptes), qui friment un peu plus que les autres, qui portent des « hoodies » (c’est un sweet-shirt que l’on porte dessus un T-shirt, la classe au-dessus, ils ont de plus gros budgets marketing, et oui c’est ça la hiérarchie des startups).

Il y a la « startup battle », un grand classique, où les entrepreneurs de startups s’affrontent dans des joutes verbales, à celui qui sera le plus pertinent à changer les monde, avec un parterre de jurys triés sur le volet. De la licorne dans les filets, à tous les coups. Cette année, c’est une startup anglaise (c’est facile, ce sont les meilleurs pour parler en anglais, enfin bref…) Wayve qui a gagné. Des tronches de Cambridge qui travaille sur un logiciel permettant de guider les voitures sans conducteurs, en cours de test sur les routes britanniques.

Il y a les soirées, mais là je vais faire vite parce que pour moi les nuits commençaient vers les 9 ou 10 heures du soir. Pas le temps de batifoler.

Il a y eu beaucoup de femmes au Web Summit. Elles ont été mises à l’honneur, et il faut dire qu’il y avait comme des airs de parité dans l’air. Des couples qui se tiennent la main, qui s’embrassent (on se dirait sur Saint-Germain des Prés), des enfants dans des poussettes… Des femmes voilées, des kippas, des turbans. Bon, reconnaissons qu’il y avait tout de même une majorité de visiteurs Portugais, mais dans les rangs des stands de startups alignées comme dans une étable, il y en avait de tous les pays, et c’était chouette à voir. Parce que le monde des startups, c’est ça. Ce n’est pas le concours de celui qui a le plus gros nombres de ressortissants de son pays, mais bien un moment culturel de rencontres (on est là pour apprendre, qu’ils disent tous), sans doute de business pour certains, même si c’est bien difficile de sortir du lot et d’engranger de vrais conversations d’affaires. On est en mesure d’être un peu exigent quand on nous demande de payer alors que les sous sortent de votre poche pour s’exhiber avec pleins d’espoirs dans la tête. Malheureusement les grands organisateurs d’évènements de startups n’ont pas trouvé d’autres business model. Et c’est de plus en plus difficile d’obtenir des sponsors venant du vieux monde de l’économie…ils étaient bien maigres en quantité au mètre carré sur ce salon, à part les habituels IBM etc.

Paddy Cosgrave

Il n’est pas fou, le Paddy. Paddy Cosgrave, 36 ans, est l’initiateur de ce grand évènement. À l’opposé d’un Maurice Levy qui force la porte des grandes marques pour re-positionner Paris parmi les lieux qui comptent sur la scène startup, Paddy s’est fait tout seul, là-haut, depuis son petit pays, l’Irlande. Je me rappelle des premiers WebSummit, c’était chou. Maintenant, il joue les Jeff Bezos à voir quelle ville est prête payer le plus pour abriter son évènement. C’est Lisbonne qui continue de tenir la corde, à coups de millions d’euros, pour les 10 ans à venir. Paddy aime le Portugal, qu’il appelle même la « Californie d’Europe », ça va rendre fou Macron ça, il n’y avait pas pensé (même si un ponte d’Apple l’a récemment encouragé à « créer un pont digital vers la Silicon Valley, ce qui est quand même plus compliqué à faire). Il a fait grandir son bébé, années après années, se développe en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et il n’a pas fini visiblement. Comme beaucoup dans ce milieu des startups, il s’est décidé à créer un fonds d’investissement, avec comme premier montant $50 millions, basés à San Francisco. Il s’appelle Amaranthine, qui semble de prime abord inspiré du nom d’une liqueur Irlandaise, mais se trouve être en fait un synonyme d’un  pigment qui donne notamment sa couleur rouge à la betterave. Tout un programme.

Il y a les investisseurs. Là aussi je serai bref car c’était plutôt difficile de les voir, ils devaient se cacher dans les salons cossus du centre de convention. Il semble qu’ils étaient 1.500, ce devait être ceux qui retournaient leur badge afin que l’on ne les reconnaisse pas. Il faut dire que les startups se jettent dessus, tant il est difficile dans le monde capitaliste actuel de se faire un réseau parmi ces généreux donateurs. Trouver des investisseurs, les convaincre, est une des choses les plus compliquées pour la majorité des startups qui se lancent dans leurs projets en toute confiance (trop, bien souvent). Il y a tellement d’incubateurs et d’accélérateurs (de startups, pas de particules) qui se vantent de pouvoir vous aider dans la quête du Graal. Et ceux qui vous lancent à la figure « que tout le monde peut être entrepreneur » (j’ai rarement entendu pareille connerie).

Tim Berners-Lee, Portugal Web Summit

Il y a les hommes politiques. Tony Blair est de ceux là et qui en profite pour clamer le Brexit peut encore être stoppé. On y croit. Ou pas. Mais, coté politiques,  pas n’importe lesquels : Paddy n’hésite pas à annuler des participations d’invités qu’il juge disons…peu compatibles à une certaine vision d’un nouveau monde moderne et ouvert... Il y a les habituels technocrates d’Europe qui viennent pour parler de confidentialité des informations privées, qu’ils vont faire cracher les GAFA et tout ça. Je vous laisse chercher tout ça sur Google, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé du moment. Ah oui, il y a celui que l’on appelle l’inventeur d’Internet (ça m’étonnerait qu’il l’ait inventé tout seul dans son garage, mais bon…), Tim Berners-Lee launches, qui a lancé une campagne afin que ‘on arrête d’abuser d’Internet, en créant un « contrat » et appelant les grandes entreprises et les Gouvernements à le signer. Je vous laisse deviner qui a été le premier pays à le signer. Quel bon élève ce Mounir… Je ne pense pas que le problème vienne véritablement d’eux, ni comment ils peuvent résoudre le problème dans la décennie qui s’annonce. Des Kalanick, dans le genre des profiteurs du web et des nouvelles classes ouvrières digitales (avec Deliveroo et les autres), j’en croise tous les jours. Ou presque. Il y a les investisseurs, les fameux VCs, pour ça et les faire sortir du bois. Mais bon, c’est sur qu’il faut que ça bouge, le digital commence à nous poser quelques problèmes dans son application en général.

Furhat Robotics

Il y avait les robots. C’est cool, un robot, on ne le paye pas pour parler. Mieux même, on les programme pour le faire. C’est fun, bien plus fun que certains spécialistes Français du sujet qui personnellement me font déprimer quand ils nous parlent des dangers de l’intelligence artificielle. Ca doit bien payer ce job, on les voit partout, de quoi faire paniquer une population entière sur le futur du monde. La star du moment, c’est la startup Furhat Robotics, des Anglais. Too bad, pas de French Tech sur le coup. Sympa, ce robot, il semble capable de faire « papa-maman » comme on dit.

 

Bon, Paddy, merci pour l’invitation. Quant a vous, je vous laisse réfléchir sur votre participation ou non à Viva Technology, qui se déroulera du 16 au 18 Mai prochain à Paris. San rancune, Maurice.