Un journal, par définition, c’est quotidien. Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !
J’aime les belles coincidences. La porte que vous voyez ci-dessus, c’est la porte d’accès d’une entreprise de San Francisco qui vient de lever $40 millions, que j’ai visité hier grâce à une vieille connaissance. Ça m’a donné l’impression d’être un journaliste sur un scoop, alors que bien évidemment ce n’est pas mon métier (je le répète, au cas où), et que j’étais là pour réveiller de vieux souvenirs. La personne qui m’a fait visiter ses locaux dans ce grand entrepôt m’avait fait visiter quelque chose de similaire, là-haut, dans la banlieue Nord de Paris.
Cette société, qui n’a pas eu le succès escompté aux États-Unis, c’est vente-privée.com que j’ai eu le plaisir de fréquenter un peu au début de ma période à San Francisco. La société qui vient de lever cette jolie somme, c’est TheRealReal. C’est une entreprise de « luxury consignment », en bon Français qui sert de consigne à des objets de luxe. Qui peuvent se vendre pendant la période de consigne, comme vous pouvez bien l’imaginer. C’est Techcrunch qui le cite, donc naturellement je ne vais trahir aucun secret, le chiffre d’affaires pourrait être entre $100 à $200 millions, pour une société qui pourrait vous donner la chance de porter une robe qui a appartenu à Beyoncé, un sac rococo de Rihanna, ou une paire d’escarpin de Kim Kardashian. Que des grosses marques, je vous dis, pour cette entreprise créée en mars 2011 par une entrepreneuse du Net, Julie Wainwright, connue pour avoir été CEO de la société pionnière dans l’e-commerce Real.com en 1997, puis Pets.com en 1999, pour refaire l’histoire un tantinet. Sa rencontre avec Rati Levesque, connue elle aussi pour ses beaux succès dans le business du fashion, a fait le reste. Elles s’emploient toutes deux depuis à rendre le luxe un peu plus accessible, avec un business qui ressemble comme deux gouttes d’eau au métier des ventes privées, mais avec ce petit parfum sulfureux des stars de Los Angeles, où le business est le plus porteur pour cette startup aux désormais $83 millions de fonds levés.
La société dispose d’une équipe disséminée dans 18 villes pour aller authentifier les produits et les marques de luxe dans les garde-robes de ces dames, qui viennent donc faire le pick-up. Pour ce qui est reçu directement parTheRealReal, il y a une équipe qui réceptionne et valide l’authenticité des produits, qui sont ensuite dans la foulée mis en boite pour être mis en ligne dans le catalogue… une belle petite fourmilière, avec cet épice propre à San Francisco, dans une entreprise où se côtoient toutes les nationalités. Ça donne une petit coté fashion à une ville qui est plus connue pour son coté hippie, ça nous change.
Cette obsession de la recherche d’authenticité dans ce marché de niche qu’est le produit de luxe est censé aider dans la compétition avec le gros concurrent qu’est eBay, alors que le mastodonte de San Jose annonce faire entre $2 et $4 milliards dans ce segment. C’est tout de même franchement moins sexy, il faut bien avouer, de vendre sur eBay, ce qui donne de belle chance à la startup de San Francisco de poursuivre cette belle croissance et la route prometteuse d’une Serie D qui sent bon la Côte Est j’imagine. En chiffres, cela donne 3,5 million de membres, 315 salariés et des livraisons dans 61 pays, avec à ce jour 1 millions d’articles vendus. Et quand on pense à certains pays d’Asie qui raffolent de Louis Vuitton et toute la smalah.
Le prix proposé correspond entre 60 à 70% du prix d’origine du produit. Pour les hommes, qui ne sont tout de même pas oubliés, on va parler de bijoux et de montres, ce qui ne surprendra personne. N’en déplaise à Apple, ça reste encore un sacré marché, les montres d’hommes.
PS : si vous voulez faire un tour sur le site, inscription obligatoire. On veut savoir qui vient regarder les collections de ces belles dames !
Suivre TheRealReal sur Twitter : @TheRealReal
A demain pour la suite…