L’actualité High-Tech de la semaine : Airbnb, Softbank vs Wework, Activant, Sony et Bilibili, Zscaler et Cloudneeti

Voici de retour cette rubrique qui vous donne une petit bol d’air loin des news sur le Covid19 et des beaux parleurs qui vous racontent leur vision du monde sur Facebook. Vous allez voir, dans l’arrière cour, c’est business as usual ! Enjoy !

Lundi : en attendant l’introduction en bourse, un peu d’argent de poche pour Airbnb

Airbnb

On ne prête qu’aux riches. Airbnb a annoncé avoir levé 1 milliard de dollars dans un nouveau tour de financement mené par Silver Lake et TPG Sixth Street Partners. Malheureusement pour les actionnaires et salariés de la startup (si on peut appeler encore Airbnb une startup, mais enfin de nos jours…) la valorisation de l’entreprise est tombée à environ 26 milliards de dollars, contre 31 milliards de dollars en 2017 (vous savez pourquoi, enfin vous avez une petite idée). La presse spécialisée mentionne ne pas savoir si Airbnb prévoit  toujours devenir public cette année. Je vais vous faire une annonce en toute exclusivité : cela m’étonnerait fort ! En ce qui concerne les détails techniques, cet investissement se composera d’une combinaison de dettes et de capitaux propres qui soutiendront les efforts nécessaires à  Airbnb « pour investir à long terme », qu’y disent. Surtout, entre nous, pour tenir la route. Une source dite proche du dossier a qualifié le deal d’attrayant pour Airbnb. Cela contredit la tendance des accords de capital-risque qui vont bon  train en ce moment alors que les marchés financiers plongent. Silver Lake et TPG Sixth Street ont choisi cet investissement car Airbnb a un modèle d’activité «axés sur la mission» et «croient que les voyages sont durables». Enfin, normalement en ce qui concerne ce deuxième point. Je pense surtout qu’ils ont fait une excellente opération financière, selon mes propres sources. C’est une habitude pour eux que d’investir dans des valeurs technologiques : Twitter avait déjà annoncé un investissement d’1 milliard de dollars de Silver Lake et Sixth Street Partners a plus de 34 milliards de dollars d’actifs sous gestion notamment dans ce secteur. Concernant le petit monde qui gravite autour de ces affaires juteuses en général, Morgan Stanley a été conseiller financier d’Airbnb et Simpson Thacher son conseiller juridique, Kirkland & Ellis a été conseiller juridique de Silver Lake et de Sixth Street Partners, et enfin Goldman Sachs a conseillé Airbnb. Tout va bien dans le monde des affaires, l’argent tourne.

Mardi : du micmac entre Softbank et Wework

Wework tout vide

Quelques jours seulement après l’annonce par SoftBank de son intention de ne pas réaliser son offre publique d’achat de 3 milliards de dollars sur les actions WeWork qui aurait racheté une partie des actions détenues par le co-fondateur de la société, Adam Neumann, des sociétés de capital-risque comme Benchmark et de nombreux employés de la société, la société a décidé d’exercer des représailles, poursuivant SoftBank pour violation présumée de contrat et manquement à son obligation fiduciaire. Le comité spécial du conseil d’administration de WeWork a déclaré qu’il « regrette que SoftBank continue de faire passer ses propres intérêts avant ceux des actionnaires minoritaires de WeWork » ayant déjà reçu les avantages du contrat qu’il a signé l’année dernière, comprenant des dispositions sur le contrôle des conseils d’administration. Il exige que SoftBank confirme la transaction ou bien offre une compensation pour couvrir les dommages liés à son sabordage de la transaction. Au delà de conditions habituelles pour ce type d’accords, SoftBank a déclaré que WeWork n’avait pas satisfait à un certain nombre de ces exigences de performance, et a déclaré qu’il était dans son droit, en vertu du contrat d’offre, de se retirer de l’accord. Il va sans dire qu’au delà du pot-aux-roses révélé sur la situation de l’entreprise et des drôles de jongleries d’un des co-fondateurs, les finances de WeWork ont ​​été ébranlées récemment vous savez pourquoi, les installations de co-working de l’entreprise étant fermées pour la plupart dans le monde entier. Étant donné le désaccord entre les parties, un procès est presque inévitable. Il ne faut pas oublier que SoftBank est le plus grand actionnaire de WeWork, et si l’offre publique d’achat avait été conclue, le conglomérat de télécommunications japonais aurait détenu environ 80% de la société de co-working. En clair : c’est le bordel.

Mercredi : tout va bien au Royaume des VCs

Activant Capital

Activant Capital, une société de capital-risque basée à Greenwich, au Connecticut (et oui, pas dans la Silicon Valley pour changer), qui cherche à se faire un nom dans ce monde de brutes, a réussi à obtenir un nouveau chèque de 257 millions de dollars, malgré le fait que l’économie américaine se dirige à l’évidence vers une récession sans précédent. Le fondateur, un xx-McKinsey du nom de Sarracino, il a eu l’occasion de se faire un beau CV et des bons potes. Seul ombre au tableau, il dit qu’il s’est fait licencier et qu’il s’est retrouvé en 2009 avec «littéralement sans emploi et perspectives» et «avec rien à faire». Comme c’est un homme bien entouré, il s’est fait conseiller qu’il valait mieux commencer par le commencement et de ce fait, en 2015, Sarracino a persuadé des investisseurs de consacrer 75 millions de dollars à son premier fonds, Activant Capital. Son deuxième fonds a été clôturé avec 129 millions de dollars en 2017. Aujourd’hui, Activant se positionne sur des projets en phase de croissance, avec un horizon d’investissement de 15 ans et une approche se concentrant sur les plateformes de paiement et d’eCommerce. L’une d’entre elles est Bolt, une jeune entreprise basée à San Francisco qui développe un processus de paiement pour les entreprises qui rivalisent avec Amazon et s’intègre aux paniers d’achat utilisés par les clients de Shopify, WooCommerce et Magento notamment. L’année dernière, Bolt a clôturé le financement de sa série B pour 68 millions de dollars dirigé par Activant et Tribe Capital. Un exemple plus récent est Deliverr, une société de logistique et de traitement des commandes basée à San Francisco qui promet à ses clients une livraison rapide en louant des espaces d’entrepôt à travers le pays avec un financement de série C de 40 millions de dollars plus tôt cette année, toujours dirigé par Activant. Sans préciser le montant qu’Activant investit dans chacune de ses sociétés, Sarracino a déclaré la semaine dernière que les chèques de la société variaient généralement de 25 à 65 millions de dollars, bien que l’équipe soit descendue «aussi bas que 15 millions de dollars». Activant – qui avait également investi dans la société d’analyse prédictive Celect avant de la vendre l’an dernier à Nike – écrira également occasionnellement des chèques de 3 ou 4 millions de dollars à de jeunes startups qui sont encore trop précoces mais qu’elle souhaite suivre de près. Interrogé sur la taille de l’enjeu qu’il souhaite pour ses chèques, Sarracino a insisté sur le fait qu’il ne pense pas en termes d’objectifs. Il «cible plutôt les retours sur investissements» (je simplifie son propos quelque peu nuancé). Quant à son nouveau fonds, même s’il est à peu près le double de la taille de son précédent véhicule, Sarracino a déclaré que le plan est de continuer à faire trois à quatre investissements chaque année et que le portefeuille ne comportera que huit ou neuf sociétés de portefeuille. Concernant les investissements passés, « soutenir le portefeuille tout au long du mois de mars fut une véritable épreuve témoignage pour notre entreprise. » Ben ce n’est pas fini, Bob. Il considère la présente priorité de la mission d’Activant – au-delà de faire de l’argent – d’aider les petites et moyennes entreprises à rebondir et tenir le coup. La société recherche activement plus d’investissements des infrastructures afin de ne pas laisser Amazon prendre trop d’avances. Bon courage.

Jeudi : une jolie partie de ping-pong « capitalistique » entre le Japon et la Chine

Bilibili

Sony devrait payer 400 millions de dollars pour une participation minoritaire dans la plate-forme de divertissement en ligne chinoise Bilibili, ce qui valorise l’entreprise à 8 milliards de dollars. Les actions de Bilibili se négociaient au NASDAQ à 23,1 $ par action pour finir à 26,20 $ pièce. Les deux sociétés déclarent qu’une fois achevées, elles signeront un accord commercial afin de rechercher des opportunités de collaboration en matière de divertissement sur le marché chinois, dans des secteurs tels que les jeux d’animation et les jeux mobiles. Populaire auprès des publics de la génération Z et des créateurs de nouvelle génération, Bilibili se positionne comme «un monde de divertissement en ligne». Ses opérations s’étendent des vidéos et de la diffusion en direct aux jeux mobiles. Bilibili est surtout connu pour le contenu généré par l’utilisateur, mais a récemment augmenté son catalogue de contenus généré par des professionnels et s’est étendu à des films et des documentaires de format plus long. Il a récemment établi un partenariat avec Discovery et China Intercontinental Communication Center pour produire et publier des documentaires d’actualité (non, je n’ai pas cité Covid19).  La société a de nouveau enregistré des pertes en 2019, mais ses revenus ont augmenté de 74% pour atteindre 288 millions de dollars. Et à la fin de 2019, il y a 130 millions d’utilisateurs moyens par mois et 37,9 millions d’utilisateurs moyens par jour. Bon, on se croirait dans un article des Échos, c’était juste pour dire que tout le monde ne perd pas son temps en ces temps de sur-place économique apparent.

Vendredi : la cybersécurité en mouvement… de capitaux

Zscaler

Le fournisseur de cybersécurité coté en bourse Zscaler Inc. a annoncé aujourd’hui qu’il faisait l’acquisition de Cloudneeti Corp., une startup de Seattle qui aide les entreprises à trouver des vulnérabilités liées à la configuration dans leurs applications dans les nuages. Les conditions financières n’ont pas été divulguées mais Zscaler s’attend à ce que la transaction se termine à la fin du mois. Leur produit analyse les applications dans le cloud à la recherche de paramètres de sécurité mal définis et d’autres problèmes de configuration susceptibles d’ouvrir la porte aux hackers. Cloudneeti indique que son service fonctionne avec des charges de travail s’exécutant sur Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud, ainsi que certaines suites de logiciels telles qu’Office 365. Les équipes informatiques peuvent personnaliser les problèmes recherchés par le service en définissant des règles de sécurité. La technologie de Cloudneeti, complétera les capacités des offres de sécurité cloud existantes de Zscaler. Cloudneeti est le deuxième acteur du marché de la gestion de la posture de sécurité du cloud à avoir été acquis de mémoire récente. Sans rentrer dans trop de détails techniques histoire de ne pas devenir une filiale Française de ZDNet, ce qui n’est ni ma compétence ni mon ambition, la sécurité informatique à l’instar de toutes les filières de cette industrie fait l’objet de grands et petits mouvements stratégiques où les alliances, rachats et autres permettent de gagner du temps face aux défis technologiques d’un world-wide-web qui n’avait  pas nécessairement été conçu pour être ce qu’il est devenu. Sauve qui peut.

 Voyez, je vous l’avais bien dit… Sans Covid19 ou presque. Ce n’était pas évident !À la prochaine !

L’actualité High-tech du jour : y a des hauts, y a des bas

Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !

Les carrières et les fortunes dans la Silicon Valley ont des hauts et des bas… En ce vendredi 17 avril, 4 portraits, 4 destins…

Y a des hauts… Ted Ullyot rentre chez Andreessen Horowitz

Ted Ullyot

Inutile de le chercher sur Linkedin, sa place est plutôt sur Wikipedia. Petite fierté tricolore, Ted Ullyot  est passé par L’IEP en 1990-1991 (l’Institut d’Etudes Politiques). Il a notamment collaboré à la Cour Suprême, travaillé chez America Online, puis AOL Time Warner, à la Maison Blanche au service de George Bush. Chemin tout tracé pour finir chez Facebook en 2008, à l’époque où il n’y a que 100 millions d’utilisateurs, et va accompagner le réseau social dans les problématiques de confidentialité du fait de sa croissance en nombre d’utilisateurs, et mettre son grain de sel dans le procès contre les jumeaux Winklevoss, ou encore Yahoo! pour des histoires de brevets, entre autres choses. Il va désormais rejoindre  Andreessen Horowitz, la startup des Vcs de Menlo Park pour mettre son expérience au service de leur portefeuille de startups qui devront affronter bien des dangers dans le domaine légal ou de politique publique.

Y a des bas… Joe Fernandez quitte son poste de CEO chez Klout

Joe Fernandez

J’avoue n’avoir jamais vraiment compris où voulait en venir Klout avec son baromètre de réputation, et cela m’est arrivé souvent d’en parler… les réseaux sociaux sont suffisamment remplis par instant de stupidités et de prétentieux, inutile d’en rajouter. Lithium a tout de même rachetée la bête à une époque où elle était valorisée $164 millions, avec $40 millions précédemment levés. Joe a beau jeter des lasers rouges avec ses yeux sur son compte Twitter, ce ne sont pas les quelques perks qui peuvent m’être proposés par Klout tous les 36 du mois qui me feront changer d’avis que ce rachat n’a pas changé la vie de Lithium. Joe est parti voguer vers d’autres startups, je me dis qu’il descendra bien un jour de son arbre de Los Angeles pour venir re-taquiner quelques goujons VCs de la Silicon Valley.

Y a des hauts… Scott Forstal et ses 11% de Snapchat

Scott Forstall

Les hacks ont parfois du bon… Les fuites d’emails de dirigeants de Sony, publiés par Wikileaks, ont permis de découvrir le fait qu’un ancien haut responsable d’Apple détenait 11% de Snapchat. Scott Forstall a travaillé avec Steve Jobs et son Next, qui sera racheté par Apple en 1997, qu’il ne quittera en 2013 que pour des raisons que la rumeur accorde à l’impossibilité de collaborer avec d’autres importants cadre de la société, Tim Cook étant forcé d’arbitrer sur ce sujet. Il aura entre temps travaillé sur Safari, iOS, Mac OS X. Pas mal. Forcément, 11% est absolument exceptionnel, pour un homme qui aura vu passer pas mal de choses dans une entreprise assez exceptionnelle, à en juger par ses chiffres. Et c’est potentiellement $16,5 millions qu’il a en poche, à en juger la valorisation en cours de Snapchat. Not bad, il peut sourire le Monsieur.

Y a des bas… Andy Chen quite Tidal

Andy Chen

Bon Dieu que Tidal a pu faire du bruit ces derniers temps, suite au lancement digne d’un anniversaire de mariage au Club Med, avec ces amis starlettes. J’en ai parlé ici. La tempête a donc suivi, parce que naturellement, les veilleurs de technologie en retard d’un train comme souvent ont découvert ce service et n’ont pas compris ce qui se passait, ont donc commencé à brailler sur Twitter. C’est vrai que payer $20 pour un service qui coûte deux fois moins cher sur Spotify, il fallait se lever tôt ! Andy Chen a donc quitté Tidal tout récemment, mais je pense que ce cadre supérieur au profil sur Linkedin aussi long qu’une succession de médailles sur le plastron d’un Général de l’Armée Rouge en retraite ne devrait pas avoir trop de problèmes à se trouver son prochain job.

Vendredi 17 avril 2015

A plus pour la suite…

L’actualité High-Tech de la semaine : Internet.org, Netflix, Oxford Dictionaries, Foursquare, Google

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : connecter la planête pour le bienfait… de la publicité ?!

 

Les chiffres sont officiels : il reste 5 milliards de terriens à connecter à Internet. C’est bien Internet. Ca connecte les gens entre eux, ça permet d’éviter l’isolement de communautés, de donner accès à des personnes aux soins grâce aux téléphones portables, que sais-je… Nos amis des États-Unis, qui ont pour habitude et coutumes de conquérir (et dominer accessoirement) le monde ont lancé une belle initiative : Internet.org. « Everyone of us. Everywhere. Connected. ». Frissons dans tout le corps… Pour reprendre le pitch, Internet.org se veut être un partenariat mondial entre les leaders de la technologie, sans but lucratif, impliquant les communautés locales et les experts qui travaillent pour apporter l’Internet aux deux tiers de la population mondiale qui ne l’ont pas. Outils de partage des ressources et des meilleures pratiques, les partenaires d’Internet.org vont explorer des solutions dans trois grands domaines suivants : l’accessibilité, l’efficacité et les modèles d’affaires (dans le texte : « business models »). Voila, c’est dit. Le problème, c’est que le porte-parole et le plus en vue en ce moment à ce sujet, c’est Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook. Avec tout le respect que j’ai pour un homme qui a créé quelque chose d’absolument extra-ordinaire, il y a incompatibilité majeure. Ca s’appelle être juge et parti dans un monde où la réclame, la locomotive du commerce de l’Internet, reste un moteur qui a tout sauf l’apparence d’une association objet humanitaire. Le mélange des genre, ça rend les choses floues. « But that criticism is kind of crazy« , répond Mark à ce type de remarque. C’est vrai, chacun son job. Voila, ça, c’est fait.

Suivre Internet.org sur Twitter : @Internet_org

Mardi : le château de cartes de Netflix 

 

Netflix est en train de passer à la vitesse supérieure : après un passage difficile suite à une politique de prix plus que contestable par rapport à sa base installée,  le courant est en train de bien passer de nouveau dans le bon sense, et parallèlement à un développement international en Europe qui va prendre du temps (mais soyons francs, Netflix fait un peu peur à tout le monde), et l’amélioration permanente du produit par de nouvelles fonctionnalités (comme la possibilité d’avoir au moins 5 profils différents pour un même compte, ceci afin de satisfaire les familles et leur simplifier la vie, la mise en place de liste personnalisée…), la société a décidé d’investir dans le contenu. Bien plus significatif que la récente campagne de bundle avec Google pour leur Chromecast, il y eut la diffusion exclusive de Breaking Bad sur le Royaume-Uni en juillet dernier, des accords de streaming avec CBS pour la série « Hostages »,  il y a aussi cette histoire de série TV « House of Cards » qui a été diffusée en exclusivité sur Netflix. Co-produite notamment par Kevin Spacey, qui y joue le rôle principal, ce dernier a fait une intervention assez remarquée dans le monde de la production télévisuelle : « donnez le contrôle à l’audience ». Fait important : Netflix n’a pas demandé la mise à disposition d’un pilote de , comme le veut la tradition dans cette industrie, ce qui a priori n’avait pas de sens étant donné le concept de la série, dont les caractères et les micro-histoires vont évoluer de façon significative au fur et à mesure des épisodes. Ceci avait également beaucoup de sens d’un point de vue économique ! Netflix a su se rendre compte, à partir des informations dont ils disposent, en qualité de compagnie Internet, que « House of Cards » correspond à ce qu’attend l’audience de Netflix. Ce qui est important, aussi, selon Kevin Spacey, est de ne plus trop réfléchir au format de diffusion, mais de le rendre disponible sur le nombre le plus possible de plateformes (télévision, iPad, ordinateur…), en format libre de choix, en quelque sorte, avec des contenus de qualités, que les spectateurs seront prêts d’acheter : « Les choses veulent des histoires : ils mourraient pour cela… et sont prêts à en parler sur tous les toits, réseaux sociaux, etc… ». Belle tribune de Monsieur Spacey !

Suivre Kevin Spacey on Twitter: @KevinSpacey

Suivre Netflix sur Twitter : @Netflix

Mercredi : do you speak geeklish?!

 

Il devient bien difficile de suivre des conversations entre geeks de nos jours. L’anglais domine naturellement le langage des nouvelles technologies, malgré tous les efforts réunis du lobbying de de Bernard Pivot, du Larrousse et de Montebourg, et de l’autre coté d ela Manche, l’Oxford Dictionary a quelques longueurs d’avance il faut bien l’admettre… A titre d’exemple, le dictionnaire a déjà rendu officiel le mot « bitcoin » : « une monnaie numérique dans lequel les transactions peuvent être effectuées sans la nécessité d’une banque centrale ». Dans le domaine de l’internet sauvage : « hackerspace« , « un lieu où les personnes ayant un intérêt commun pour l’informatique et la technologie peuvent se réunir pour travailler sur des projets tout en partageant des idées, de l’équipement et des connaissances… ». Plus funky : « selfie » qui correspond à « une photographie que l’on a pris de soi, typiquement prise avec un smartphone ou d’une webcam et téléchargé sur un site médias sociaux », et Dieu si c’est devenu une pratique courante de nos jours ! « BYOD » : pas sur que cela passe bientôt dans le langage commun français : « pratique qui consiste à permettre aux employés d’une organisation d’utiliser leurs propres ordinateurs, smartphones et autres appareils à des fins professionnelles ». Une pratique qui devrait sans doute se répandre plus volontiers de nos jours : « digital detox« , « une période de temps pendant laquelle une personne renonce à utiliser des appareils électroniques tels que les smartphones ou les ordinateurs, considéré comme une opportunité pour réduire le stress ou se concentrer sur l’interaction sociale dans le monde physique ». On peut toujours rêver. Une dernière : « phablet », « un téléphone intelligent comportant un écran qui est d’une taille intermédiaire entre celle d’un téléphone intelligent typique et d’un ordinateur tablette ». Allez comprendre, c’est à en perdre son aphlabet.

Suivre les nouveautés sur Oxford Dictionaries : @OxfordDictionaries

Jeudi : le coeur de Foursquare balance entre Microsoft et American Express

 

Après avoir lancé une offre dédiée aux entreprises, après avoir inspiré Instagram, après avoir levé jusqu’à $112 millions (dont $41 millions en dettes), Dennis Crowley et son équipe cherche la voie dorée qui devrait venir du monde de la corporate entreprise… pour une prise d’intérêt significative, à défaut d’un rachat pur et simple ?! Il semble que Microsoft et American Express soit dans une certaine phase de conversation ou de consultations ! Foursquare n’a à l’évidence pas résolu son problème de chiffres d’affaires (seulement $2 millions en 2012), à défaut d’avoir mis en place tout au long de ces années une plateforme très précieuses en terme de « point of interest », c’est à dire en quelque sorte une bibliothèques de lieux où bon nombre de startups viennent désormais se servir pour leurs propres besoins de géo-localisations. Et ça en fait beaucoup ! Je suis d’accord que pour Microsoft, Foursquare peut représenter une certaine avancée dans le monde des réseaux sociaux, sans pour autant devenir un avantage compétitif dans ce segment, les discussions sur l’utilité du checkin étant toujours un sujet d’actualité. De plus, Microsoft veut plus encore être mobile, et de ce point de vue Foursquare est très « tendance ». Pour American Express, la perspective de mise en place de programme de fidélité est une raison avancée, un peu comme Maximiles avait fait lors du rachat de la startup parisienne Dismoiou. Tout est une question de sous, comme toujours avec Foursquare et ses startups assez innovantes en terme de services qui ont du mal à passer à la vitesse du grand public… 6 millions de checkins par jour, c’est un bon début, mais c’est loin de faire le compte.

Suivre Foursquare sur Twitter (marrant, non ?!) : @Foursquare

Vendredi : flashback pour une histoire de montres

C’est fou comme le territoire des nouvelles technologies nous amène parfois dans un véritable retour vers le futur… du passé. Le média de San Francisco GigaOm vient de révéler le rachat en 2012 d’une startup appelée Wimm Labs, basée à Los Altos et créée en mars 2010, dont l’objectif était d’être une plateforme modulable permettant d’intégrer à du matériel des applications logicielles développées sur la base d’Android. En langage plus clair, la société travaillait notamment sur un projet de « smartwatch », terme non encore déposé auprès de l’Oxford Dictionaries, mais que l’on peut simplement traduire par « montre intelligente ». Il semblerait que ces industriels (Google, Samsung…) soient à la recherche de la moindre innovation permettant de faire passer Apple pour des « has-been », et ils ont décidé de se presser à nous faire les smartphones à nos poignets. Et oui, le smartphone, c’est lourd, ça déforme les poches, ça tombe et ça se casse. Accroché à votre poignet, cela devient plus simple à garder sur soi… en clair, après que des millions (surement) d’utilisateurs de téléphones portables se soient débarrassés de leurs montres, et bien on va désormais les ré-habituer à se la mette au poignet, avec quelques fonctionnalités digitales en plus de la montre traditionnelle. Il est clair que les projets de Google sur le sujet, du Galaxy Gear de Samsung (et même Sony) sur la montre du futur (sic) déchainent les exclusivités en tout genre chez nos amis les médias technologiques de la Côte Ouest. Apple, prends garde à toi, prochain épisode  le 10 septembre à Cupertino !

Suivre GigaOm sur Twitter : @GigaOm

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

Mon E3 à moi

Ils sont venus, ils sont tous là… après le CES, le salon des geeks en tout genre qui a lieu à Las Vegas en janvier de chaque année, c’est au tour de Los Angeles d’être envahi par des meutes de journalistes, de bloggueurs et autres podcasteurs, de tous pays, qui viennent pour vous servir en retour les ingrédients de la nouvelle guerre des consoles de ci, ou je ne sais quelle autre lutte finale des éditeurs de ça… Vous allez donc être fournis en news de tous genre, photos et vidéos à l’appui. Je vous laisse vous rendre sur vos médias favoris pour des analyses scientifiques au millimètre.

En ce qui me concerne, et selon mes habitudes, j’ai choisi de vous parler de mon E3 à moi, une découverte de cette conférence où il convient de s’armer de boule quiès et de bonnes chaussures de marche. Le son y est fort à souhait, l’idée étant de vous en mettre pleins les mirettes et de montrer qui c’est qui a la plus grosse… caisse. Parce que l’E3, c’est avant tout un salon pour les professionnels, qu’y disent. Plus de 17 ans (mon oeil), et du business en perspective… bon disons que c’est plutôt comme un thermomètre pour prendre la température d’une industrie où, effectivement, c’est la guerre tout le temps !

Guerre des prix, guerre des tarifs où on y perd son latin, guerres des pixels, guerre des CPUs, guerre des franchises, guerre des consoles… n’en jetez plus ! Bon, il faut reconnaître que c’est tellement la guerre, que c’est plutôt compliqué en ce moment :

– Sega licencie une bonne partie de ses effectifs en Europe et aux Étas-Unis (à un tel point que même les files d’attente et le stand de Sega sont vides comme on peut le voir sur les photos ci-dessous)

Electronic Arts vient de procéder à de nouveaux licenciements, malgré une stratégie de rachat pas si ancienne (Playfish en 2009, Popcap Games en 2011 pour les plus significatifs),

Zynga (le spécialiste des jeux sociaux qui n’a jamais été vraiment présent avec un stand lors de l’E3) vient de licencier 520 personnes, soit 18% de ses effectifs…

Que faire pour éviter la débandade ? Investir est le maître mot, et des Français de Bretagne sont assez bons dans cet exercice. Habitué des recrutements de profils de gestionnaires plutôt que des commerciaux, Ubisoft allie la rigueur à la créativité, la fameuse French Touch, et ça leur réussit plutôt bien. C’est en fait rare de nos jour de pouvoir dire qu’il y a une entreprise français dans le trio de tête d’une industrie mondiale, alors bravo ! Je tiens à prévenir tout de suite notre pompier national, notre bien-aîmé Ministre du Redressement Productif, une bonne partie des studios n’est plus basé en France, car c’est un pays où il devient quasimment impossible de créer de l’emploi. Coincé entre une administration encore trop lourde, un droit de travail absolument indigeste, et des syndicats non représentatifs qui envoient tout le monde dans le mur, ce n’est pas gagné. Mais ça parle ben français en tout cas chez Ubisoft, et un parfait américain pour la foule qui se pressait à admirer les trailers et démonstrations de jeux.

Chapeau Monsieur Yves Guillemot, patron d’Ubisoft, en interview ci-dessous…Les jeux deviennent ultra connectés, ultra réalistes, à se demander si le jeu vidéo ne va pas finir pas croiser le chemin de l’industrie du cinéma sur certains segments et en mettre certains au chomage !

Sinon comment peut on innover dans le jeu ? Disney a trouvé un bout de solution (peut être) avec la possibilité d’intégrer l’interaction avec des figurines avec leur nouveau jeu Infinity qui sortira au mois d’août…

Il y a aussi d’autres acteurs alternatifs qui viennent rentrer dans la danse, comme nVidia avec sa nouvelle petite console de jeux Android Shield qui est plutôt plaisante à jouer avec, et, pour rester dans le monde Android, la société Ouya qui essaye de se faire une place dans ce monde après sa levée de fonds extraordinaire sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter. Les sites comme Kickstarter font appel aux personnes privées pour lever des fonds, et pour un produit correspondant à une console permettant de jouer à des jeux Android sur sa télévision, Ouya a levé $8,6 millions pour un objectif de $950.000. Une réussite inncroyable, qui laisse sceptique les spécialistes… le temps parlera, comme on dit. En attendant, cette présence d’Ouya à proximité du salon sans prendre part directement à l’évènement obligeait les joueurs à jouer dans des isoloirs…

Ceci est une plaisanterie, bien sûr…

On peut ressortir les vieux standards, qui a priori se portent plutôt bien, par exemple Pacman

L’autre possibilité, c’est aussi de mettre les gros moyens, par exemple :

Cet E3, à l’exemple de nombreux, s’est avéré particulièrement sage, dans l’avalanche de déploiements de moyens, même si les stands sont assez impressionnants, mais que je soupçonne d’être certainement recyclé d’années en années. Une grande mode : la couleur. Vert pour Microsoft et sa XboxOne…

Bleu pour Sony et sa PS4… la grande nouvelle du salon

Ah, oui, avec un peu de rouge aussi chez Sony. Vroum, vroum…

Bon, un petit conseil très important pour ceux qui se rendent ou qui veulent se rendre à l’E3 : ne pas oublier de passer au fameux The Original Pantry qui est un endroit exceptionnel pour un breakfast dont vous vous rappellerez… merci aux amis qui me l’ont fait découvrir 🙂

 

L’actualité High-Tech de la semaine : 4K, Github, Linkedin, Dropbox, Streamweaver

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi :  4K, un nouveau code made in Vegas

Cette chronique hebdomadaire se devait d’évoquer le fameux CES, le concours Lépine à la sauce US (comme me l’a confié cette semaine Henri Seydoux, PDG de Parrot) où une bonne partie des geeks influenceurs se retrouvent tous les ans à Las Vegas début Janvier pour voir les nouveautés high-tech. A signaler, ici, une interview du CTO Guillaume Pinto de Parrot au sujet de leur nouveau produit, une petite perle… verte ! Tant de choses à dire, j’ai simplement choisi de mentionner ce mot magique dont on va certainement vous rabattre les oreilles : le 4K. Derrière ce nom de code, un format d’image numérique qui va consister à vous en mettre plein les pixels dans vos prochains téléviseurs, à commencer par Sony… de la télé HD pour faire simple. Une tendance du CES ? Vous en mettre plein la vue, encore et encore 🙂

Pour plus d’investigations sur ce qui s’est montré au CES, je vous conseille d’aller browser sur le site d’Ubergizmo (presque 300 articles sur le sujet, une belle performance…)

Mardi : Github et ses pertes de services

 

Github: mot qui désigne une plateforme logicielle où se sont écrites bon nombre d’histoires et de lignes de codes qui font partie de l’internet d’aujourd’hui. Société créée en 2008 à San Francisco, qui met à disposition un service d’hébergement pour les développeurs et leur projets, et qui a reçu $100 millions fin 2012 notamment du fonds Andreessen Horowitz, qui s’y connait un brin en terme de logiciels. « Outage » : Mot anglais qui signifie « interruption de services » en langage informatique. Le cauchemar des sociétés qui fournissent un service comme Github, c’est comme… plonger une ville entière pleines de développeurs et codeurs dans le noir, pas sur de retrouver les choses telles qu’elles étaient… Le problème, c’est que c’est a fait 4 fois en 5 mois que ça arrive. Des minutes qui durent une éternité… Et une réputation qui peut en prendre un sacré coup, s’il y a des trous dans le nuage. $100 millions, ça devrait permettre de racheter des serveurs, non ?!

Github sur Twitter : @github

Mercredi : Linkedin passe la barre des 200 millions de membres

 

200 millions. N’en déplaise au français Viadéo qui ne sais plus quoi dire ou faire pour tenter de coller à la roue du site leader des réseaux sociaux professionnels depuis bien des années, Linkedin continue d’avancer à pas de géant. Je me rappelle encore la visite de Linkedin à Mountain View en mars 2008… L’équipe célébrait à l’époque… 20 millions d’utilisateurs ! Bien que cette application ait encore, de mon point de vue, de gros progrès à faire sur l’application mobile (rapidité globale, exécution des recherches), et que le spamming de contact est un peu trop fréquent à mon goût, c’est devenu un site incontournable pour les relations professionnelles. Le succès mondial de Linkedin est remarquable : 13 nouveaux millions d’utilisateurs depuis le 1er novembre 2012, 160 millions de visiteurs uniques sur le site web, et plus de 64% des utilisateurs sont basés hors des États-Unis. Linkedin a complètement changé la donne sur le recrutement et une certaine façon de gérer ses contacts professsionnels… ce qui n’empêche pas certains influenceurs comme Om Malik de décider de ne pas s’en servir : « Linkedin, you are fired« . Le signe que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, qu’il y a toujours un risque de retournement de tendances ? Qu’il faille veiller à la pertinence du service, qu’il faille se renouveler avec pertinence, clairement oui. Maintenant, à 200 millions…

Linkedin sur Twitter : @LinkedIn

Jeudi : petits problèmes de synchro chez Dropbox

Deuxième fail de la semaine : la société Dropbox a reconnu connaître des problèmes de synchronisation de téléchargements sur son site web, mais les données sont sauves. Ben voyons. Dropbox est une des stars du cloud computing, créée en 2007, basée à San Francisco, $257 milions obtenus en levée de fonds, qui vous sauvegarde vos données à coup de Giga(s), avec une facilité déconcertante de mise en place et d’utilisation. A tel point que vous pouvez vivre votre vie d’ordinateur aujourd’hui sans disque dur. Mais bon voilà, l’homme n’est pas éternel et les services de sauvegardes de données ne sont pas infaillibles, alors un bon conseil, ne mettez pas tous vos fichiers dans le même panier.

 

Dropbox sur Twitter : @dropbox

Vendredi : Streamweaver, une startup de Nashville lève $1,3 millions

 

Streamweaver est une application iPhone qui permet de prendre des vidéos sous différents angles et de les diffuser avec ces différentes prises de vues, développée par une startup du Tennessee. A quoi cela sert-il vous me direz ? Je vous répondrai que c’est un moyen de lever $1,3 millions auprès de Chris Kelly, dont la particularité est d’avoir été Chief Privacy Officer & Head of Global Public Policy de Facebook pendant 4 ans, entre autres. Et qui est donc le principal investisseur de ce round. Et que c’est un bon exemple qu’on peut lever $1 millions pour à peu près n’importe quoi dans la Silicon Valley, avec tout le respect que je dois à l’équipe de Streamweaver. Mais ceci est une chronique, c’est à vous de vous faire un avis en téléchargeant l’application si vous avez le matériel qui convient.

Streamweaver sur Twitter : @StreamweaverApp

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !