La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : connecter la planête pour le bienfait… de la publicité ?!
Les chiffres sont officiels : il reste 5 milliards de terriens à connecter à Internet. C’est bien Internet. Ca connecte les gens entre eux, ça permet d’éviter l’isolement de communautés, de donner accès à des personnes aux soins grâce aux téléphones portables, que sais-je… Nos amis des États-Unis, qui ont pour habitude et coutumes de conquérir (et dominer accessoirement) le monde ont lancé une belle initiative : Internet.org. « Everyone of us. Everywhere. Connected. ». Frissons dans tout le corps… Pour reprendre le pitch, Internet.org se veut être un partenariat mondial entre les leaders de la technologie, sans but lucratif, impliquant les communautés locales et les experts qui travaillent pour apporter l’Internet aux deux tiers de la population mondiale qui ne l’ont pas. Outils de partage des ressources et des meilleures pratiques, les partenaires d’Internet.org vont explorer des solutions dans trois grands domaines suivants : l’accessibilité, l’efficacité et les modèles d’affaires (dans le texte : « business models »). Voila, c’est dit. Le problème, c’est que le porte-parole et le plus en vue en ce moment à ce sujet, c’est Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook. Avec tout le respect que j’ai pour un homme qui a créé quelque chose d’absolument extra-ordinaire, il y a incompatibilité majeure. Ca s’appelle être juge et parti dans un monde où la réclame, la locomotive du commerce de l’Internet, reste un moteur qui a tout sauf l’apparence d’une association objet humanitaire. Le mélange des genre, ça rend les choses floues. « But that criticism is kind of crazy« , répond Mark à ce type de remarque. C’est vrai, chacun son job. Voila, ça, c’est fait.
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Mardi : le château de cartes de Netflix
Netflix est en train de passer à la vitesse supérieure : après un passage difficile suite à une politique de prix plus que contestable par rapport à sa base installée, le courant est en train de bien passer de nouveau dans le bon sense, et parallèlement à un développement international en Europe qui va prendre du temps (mais soyons francs, Netflix fait un peu peur à tout le monde), et l’amélioration permanente du produit par de nouvelles fonctionnalités (comme la possibilité d’avoir au moins 5 profils différents pour un même compte, ceci afin de satisfaire les familles et leur simplifier la vie, la mise en place de liste personnalisée…), la société a décidé d’investir dans le contenu. Bien plus significatif que la récente campagne de bundle avec Google pour leur Chromecast, il y eut la diffusion exclusive de Breaking Bad sur le Royaume-Uni en juillet dernier, des accords de streaming avec CBS pour la série « Hostages », il y a aussi cette histoire de série TV « House of Cards » qui a été diffusée en exclusivité sur Netflix. Co-produite notamment par Kevin Spacey, qui y joue le rôle principal, ce dernier a fait une intervention assez remarquée dans le monde de la production télévisuelle : « donnez le contrôle à l’audience ». Fait important : Netflix n’a pas demandé la mise à disposition d’un pilote de , comme le veut la tradition dans cette industrie, ce qui a priori n’avait pas de sens étant donné le concept de la série, dont les caractères et les micro-histoires vont évoluer de façon significative au fur et à mesure des épisodes. Ceci avait également beaucoup de sens d’un point de vue économique ! Netflix a su se rendre compte, à partir des informations dont ils disposent, en qualité de compagnie Internet, que « House of Cards » correspond à ce qu’attend l’audience de Netflix. Ce qui est important, aussi, selon Kevin Spacey, est de ne plus trop réfléchir au format de diffusion, mais de le rendre disponible sur le nombre le plus possible de plateformes (télévision, iPad, ordinateur…), en format libre de choix, en quelque sorte, avec des contenus de qualités, que les spectateurs seront prêts d’acheter : « Les choses veulent des histoires : ils mourraient pour cela… et sont prêts à en parler sur tous les toits, réseaux sociaux, etc… ». Belle tribune de Monsieur Spacey !
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Mercredi : do you speak geeklish?!
Il devient bien difficile de suivre des conversations entre geeks de nos jours. L’anglais domine naturellement le langage des nouvelles technologies, malgré tous les efforts réunis du lobbying de de Bernard Pivot, du Larrousse et de Montebourg, et de l’autre coté d ela Manche, l’Oxford Dictionary a quelques longueurs d’avance il faut bien l’admettre… A titre d’exemple, le dictionnaire a déjà rendu officiel le mot « bitcoin » : « une monnaie numérique dans lequel les transactions peuvent être effectuées sans la nécessité d’une banque centrale ». Dans le domaine de l’internet sauvage : « hackerspace« , « un lieu où les personnes ayant un intérêt commun pour l’informatique et la technologie peuvent se réunir pour travailler sur des projets tout en partageant des idées, de l’équipement et des connaissances… ». Plus funky : « selfie » qui correspond à « une photographie que l’on a pris de soi, typiquement prise avec un smartphone ou d’une webcam et téléchargé sur un site médias sociaux », et Dieu si c’est devenu une pratique courante de nos jours ! « BYOD » : pas sur que cela passe bientôt dans le langage commun français : « pratique qui consiste à permettre aux employés d’une organisation d’utiliser leurs propres ordinateurs, smartphones et autres appareils à des fins professionnelles ». Une pratique qui devrait sans doute se répandre plus volontiers de nos jours : « digital detox« , « une période de temps pendant laquelle une personne renonce à utiliser des appareils électroniques tels que les smartphones ou les ordinateurs, considéré comme une opportunité pour réduire le stress ou se concentrer sur l’interaction sociale dans le monde physique ». On peut toujours rêver. Une dernière : « phablet », « un téléphone intelligent comportant un écran qui est d’une taille intermédiaire entre celle d’un téléphone intelligent typique et d’un ordinateur tablette ». Allez comprendre, c’est à en perdre son aphlabet.
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Jeudi : le coeur de Foursquare balance entre Microsoft et American Express
Après avoir lancé une offre dédiée aux entreprises, après avoir inspiré Instagram, après avoir levé jusqu’à $112 millions (dont $41 millions en dettes), Dennis Crowley et son équipe cherche la voie dorée qui devrait venir du monde de la corporate entreprise… pour une prise d’intérêt significative, à défaut d’un rachat pur et simple ?! Il semble que Microsoft et American Express soit dans une certaine phase de conversation ou de consultations ! Foursquare n’a à l’évidence pas résolu son problème de chiffres d’affaires (seulement $2 millions en 2012), à défaut d’avoir mis en place tout au long de ces années une plateforme très précieuses en terme de « point of interest », c’est à dire en quelque sorte une bibliothèques de lieux où bon nombre de startups viennent désormais se servir pour leurs propres besoins de géo-localisations. Et ça en fait beaucoup ! Je suis d’accord que pour Microsoft, Foursquare peut représenter une certaine avancée dans le monde des réseaux sociaux, sans pour autant devenir un avantage compétitif dans ce segment, les discussions sur l’utilité du checkin étant toujours un sujet d’actualité. De plus, Microsoft veut plus encore être mobile, et de ce point de vue Foursquare est très « tendance ». Pour American Express, la perspective de mise en place de programme de fidélité est une raison avancée, un peu comme Maximiles avait fait lors du rachat de la startup parisienne Dismoiou. Tout est une question de sous, comme toujours avec Foursquare et ses startups assez innovantes en terme de services qui ont du mal à passer à la vitesse du grand public… 6 millions de checkins par jour, c’est un bon début, mais c’est loin de faire le compte.
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Vendredi : flashback pour une histoire de montres
C’est fou comme le territoire des nouvelles technologies nous amène parfois dans un véritable retour vers le futur… du passé. Le média de San Francisco GigaOm vient de révéler le rachat en 2012 d’une startup appelée Wimm Labs, basée à Los Altos et créée en mars 2010, dont l’objectif était d’être une plateforme modulable permettant d’intégrer à du matériel des applications logicielles développées sur la base d’Android. En langage plus clair, la société travaillait notamment sur un projet de « smartwatch », terme non encore déposé auprès de l’Oxford Dictionaries, mais que l’on peut simplement traduire par « montre intelligente ». Il semblerait que ces industriels (Google, Samsung…) soient à la recherche de la moindre innovation permettant de faire passer Apple pour des « has-been », et ils ont décidé de se presser à nous faire les smartphones à nos poignets. Et oui, le smartphone, c’est lourd, ça déforme les poches, ça tombe et ça se casse. Accroché à votre poignet, cela devient plus simple à garder sur soi… en clair, après que des millions (surement) d’utilisateurs de téléphones portables se soient débarrassés de leurs montres, et bien on va désormais les ré-habituer à se la mette au poignet, avec quelques fonctionnalités digitales en plus de la montre traditionnelle. Il est clair que les projets de Google sur le sujet, du Galaxy Gear de Samsung (et même Sony) sur la montre du futur (sic) déchainent les exclusivités en tout genre chez nos amis les médias technologiques de la Côte Ouest. Apple, prends garde à toi, prochain épisode le 10 septembre à Cupertino !
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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !
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