L’actualité High-Tech de la semaine : Harley-Davidson, Tesla, Spotify, Postmates, et Impossible Foods (et Beyond Meat)

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Golden Gate Bridge

La rubrique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) est de retour !

Lundi : Harley-Davidson se met au tout électrique

Harley-Davidson

Harley-Davidson est vient de présenter un concept de vélo électrique aux récents X Games qui comporte un cadre simple avec une transmission électrique et des roues robustes. Son lancement commercial reste encore à annoncer.

Tout en annonçant le prix de vente officiel de sa première moto entièrement électrique, la LiveWire, Harley-Davidson a également présenté deux nouveaux concepts: un vélo de montagne électrique et un scooter électrique. Les concepts semblaient prometteurs et la semaine dernière, Harley-Davidson a exposé quelques prototypes à Aspen, au Colorado, lors des Winter X Games, et a laissé quelques-uns heureux chanceux présents à cette occasion s’en servir. Le vélo a l’air plutôt original, mais il s’en vend par camions de nos jours et pour trois fois rien. La robustesse du modèle de Harley-Davidson permettra peut être de le distinguer des centaines d’autres modèles déjà disponibles, et la réputation du nom de Harley-Davidson pourrait aider la société à y prendre quelques parts de marché. Quant au scooter, c’est une autre histoire ! Le modèle rappelle beaucoup les cyclomoteurs électriques que la start-up Lithium Cycles fabrique depuis la Californie (sans doute un peu trop), mais avec ce petit plus que la société de Milwaukee a les moyens de se permettre.

Ce scooter serait probablement vendu aux alentours de 30.000 dollars. Un prix quelque peu excessif pour sa catégorie mais qui va définitivement donner un coup de jeune à la marque !

 Mardi : Quand Tesla et Amazon font bon ménage…

Amazon

Tesla a décidé de se lancer sur Amazon pour vendre son merchandising en dehors de ses magasins. Il est possible d’y trouver des accessoires comme des étuis pour iPhone, ou des produits purement marketing comme des modèles réduits de Tesla, des mugs ou encore des sweat-shirts à capuches. Très geeky, en tout cas pas encore le bon endroit pour acheter sa Model S !

Au fil des ans, Tesla a utilisé son site Web «Tesla Shop» pour vendre ses produits dérivés et des accessoires, mais il n’a pas vraiment rencontré le succès que la marque espérait. Tesla a donc choisi Amazon pour propulser ses ventes sur le site du géant de la vente au détail sur Internet. C’est d’ailleurs souvent le cas : beaucoup de marques considère Amazon comme le diable en personne (et ils ont quelques raisons pour cela), mais vendre sur Internet est une discipline à part qui ne porte par ses fruits si on ne fait pas appel à des spécialistes du sujet. Amazon a encore trop d’expérience sur ce sujet par rapport à la moyenne des sites marchands et de leurs équipes marketing et informatique. Tous ces articles sont vendus par le biais d’Amazon Prime, le détaillant en ligne se chargeant de la logistique.

Tesla pourrait éventuellement positionner plus d’articles dans le magasin en ligne et laisser Amazon prendre en charge la ventes des autres produits, sans doute plus importants en terme de volume (non, on a dit pas les voitures…). Cela dit, certains produits du Tesla Shop nécessitent une installation dans les centres de service Tesla. Amazon est devenu une plaque tournante pour les stations de recharge de véhicules électriques. Le détaillant en ligne propose des centaines de bornes de recharge à vendre, dont beaucoup sont disponibles via Prime. Ils se sont même associés à Audi pour non seulement vendre des stations de recharge domestiques, mais également mettre en contact des acheteurs avec des électriciens pour effectuer l’installation. Tesla a également collaboré avec Amazon pour déployer davantage de stockage d’énergie dans les centres de distribution.

Cela peut paraître anecdotique, mais il se peut que cette initiative ait de plus grandes implications pour l’avenir de l’activité commerciale de Tesla, allez savoir. Il est pour le moment logique que Tesla prenne les choses en main pour améliorer une partie (mineure) de son activité, au moment où Amazon prend des initiatives (et certaines parts de marché) dans le secteur de l’automobile. Amazon vend aussi maintenant des pneus, des essuie-glaces et de nombreux autres accessoires pour la voiture. Avec Amazon garage, les clients peuvent désormais enregistrer leurs voitures sur le site d’Amazon et savoir exactement quels produits fonctionneront avec leurs véhicules. Une affaire à suivre !

Mercredi : Spotify fait ses courses

SpotifyEst-ce bien utile de présenter Spotify ? Pour ceux qui passeraient un peu trop de temps à écouter de la musique sur Deezer, c’est une entreprise proposant un service de musique en streaming sur Internet (pour la traduction de streaming, merci de consulter un bon dictionnaire spécialisé). Il semble que Spotify souhaite également devenir un acteur qui compte dans l’industrie du podcast, si l’on en juge par ses récentes acquisitions.

Spotify a non seulement acquis Gimlet Media, un producteur de podcasts en ligne pour environ 230 millions de dollars, mais il a également acheté Anchor, une startup permettant aux utilisateurs d’enregistrer et de distribuer leurs propres podcasts plus facilement. La société a annoncé prévoire dépenser jusqu’à 500 millions de dollars pour des transactions cette année. Grâce à ces acquisitions, Spotify est désormais pleinement impliquée dans la création de contenu, une initiative que la société n’avait pas vraiment encore prise avec la musique. Daniel Ek, CEO de Spotify, avait déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se lancer dans le podcasting lorsqu’il avait fondé la société il ya 11 ans, mais maintenant, c’est un nouveau virage. Spotify est désormais dans les chiffre la deuxième plus grande plate-forme de podcasts au monde (derrière Apple) et l’écoute de podcasts devrait représenter à terme 20% de l’utilisation de Spotify.

L’explication de ce changement de position est fourni par le CEO lui même : « Nous construisons une plate-forme qui offre une opportunité significative aux créateurs, suscite l’intérêt de nos utilisateurs et les engage, ce qui contribue à construire un modèle commercial encore plus robuste pour Spotify dans un secteur qui, selon nous, deviendra de plus en plus important. » Il rajoute : « L’écoute croissante des podcasts sur Spotify est une stratégie importante pour permettre de stimuler la croissance sur la plateforme, augmenter l’engagement des utilisateurs, réduire le taux de désabonnement, augmenter la croissance des revenus et augmenter les marges. Nous avons l’intention de nous appuyer sur cette stratégie en 2019, à la fois pour acquérir du contenu exclusif et pour augmenter les investissements dans la production de contenu en interne. »

En clair, il faut savoir qu’il est moins coûteux de créer ou de concéder des licences de podcasts plutôt que des chansons des grands labels et des artistes à succès. Bien que Spotify se soit assuré quelques exclusivités de profils très écoutés en matière de podcast, cela suppose que la plupart des podcasts distribués non seront pas exclusifs pour le moment. Spotify va chercher également à générer sa propre production de podcasts sans toutefois les rendre exclusifs à la plate-forme.

Tandis que la vidéo développe du contenu d’une façon exclusive – il faut un abonnement HBO pour pouvoir regarder Game of Thrones, et un abonnement Netflix pour regarder Stranger Things, et que la musique est (presque) entièrement multi-plateforme (vous pouvez écouter Post Malone sur Spotify, Apple Music ou Google Play), Spotify imagine que le podcasting se situera quelque part entre les deux. Ce nouvel axe stratégique survient après une tentative d’insertion de contenu vidéo qui a finalement échoué. Après avoir envisagé de passer à la télévision en mode streaming, Spotify s’est donc raisonné à adopter des stratégies de croissance moins ambitieuses. La vidéo posait deux gros problèmes à Spotify : devoir payer pour les émissions d’une part (le contenu de qualité coûte très cher, certainement au dessus de ses moyens alors que son activité historique pénalise sa rentabilité du fait des coûts d’hébergement immenses), et la plupart des gens ne pensaient pas que Spotify soit une plateforme pour voir du contenu vidéo. Spotify compte actuellement 96 millions de clients payants sur un total de 207 millions d’utilisateurs

 Jeudi : Postmates annonce son introduction en Bourse

Postmates

Je me rappelle de la première fois où j’ai côtoyé (en quelque sorte) Bastian Lehman : c’était pour m’enregistrer en novembre 2010 dans un réseau social pour collectionneurs qu’il avait créé et qui s’appelait Curated.by où l’on pouvait procéder à de la curation de news. Bastian, au pedigree inconnu (si j’en crois sa fiche sur Linkedin) a commencé de travailler en février 1999. Il a fondé dernièrement Postmates en décembre 2010, et il vient d’annoncer l’introduction en Bourse de sa compagnie. Voilà, ça, c’est fait !

Postmates vient donc de déposer un premier appel public à l’épargne, IPO en langage de startup de la Silicon Valley, rejoignant la liste des sociétés dont l’activité est générée par des applications mobiles qui deviennent publiques cette année. Si tout va bien. Pour faire simple, Postmates est une société de livraison de produits alimentaires que l’on utilise depuis son smartphone pour se faire livrer chez soi. C’est le créneau du « last mile », pour ceux qui parlent comme des Retailers. Postmates a soumis sa candidature auprès des services compétents à la SEC (la Securities and Exchange Commission des États-Unis). Les conditions financières du prix de l’offre proposée n’ont pas encore été déterminées, a indiqué la société.

Postmates a choisi JPMorgan Chase et Bank of America en tant que souscripteurs principaux de l’offre. C’est un choix classique dans la procédure et ça va faire deux des banquiers heureux pour le prix d’un (ça rapporte des pépettes cette affaire). La société pourrait être évaluée dans le cadre d’une offre de plus de 1,85 milliard de dollars, soit son évaluation obtenue en janvier dernier après avoir levé 100 millions de dollars auprès des actionnaires existants et de d’un nouvel investisseur à savoir BlackRock Inc. Faut croire qu’ils ont tout dépensé.

Cette décision intervient alors que la concurrence déjà très vive dans le secteur de la livraison de restaurants, car le leader du marché, Grubhub (côtée en bourse) a perdu des parts de marché au profit d’UberEats au cours de ces derniers mois, entraînant une chute de l’action en bourse.

Parmi les principaux partenaires de Postmates, on compte Chipotle Mexican Grill, qui compte sur Postmates pour les livraisons de plus de 300 de ses restaurants. Chipotle, comme beaucoup d’autres chaînes de restaurants, a de plus en plus recours à des services de livraison tels que Postmates pour stimuler ses ventes. La chaîne de burritos a déclaré que ses ventes numériques avaient bondi de 66% au quatrième trimestre et représentaient désormais 13% de ses ventes totales. Postmates gère également les livraisons d’épicerie pour Walmart et est le partenaire exclusif de la distribution à la demande pour Apple.

Les investisseurs continuent de voir des opportunités sur ce marché de livraison des restaurants. L’industrie des commandes à emporter aux États-Unis représente une valeur de 200 milliards de dollars, un marché énorme, encore en friche. Voyons ce que Bastian va réussir à faire dans les mois qui viennent.

Vendredi : Grosse compète dans le Food2.0

Impossible Burger

La compétition entre les deux sociétés proposant des substitutes de viande à base de plantes les plus connus aux États-Unis est sans fin, avec une nouvelle version sans gluten de son Impossible Burger, six semaines à peine après la sortie du Beyond Burger de Beyond Meat. À l’identique des entreprises de Software, Beyond Meat et Impossible Foods « upgradent » leurs hamburgers avec des mises à jour, tout en s’assurant que les consommateurs approuveront le changement. Chaque entreprise promet que sa « version 2.0 » (un terme utilisé par les deux entreprises) ressemble encore plus au vrai bœuf.

C’est une vraie saine compétition. Au fur et à mesure qu’Impossible Foods et Beyond Meat augmentent leurs parts de marchés, plus ils font découvrir au grand public les progrès fait dans la recherche en parallèle d’une industrie qui ne cesse de sortir des scandales : la viande de cheval chez les Spanghero, la viande avariée de Pologne, la torture des animaux dans les usines…

C’est aussi un grand excitant pour les investisseurs qui se régalent ¡a prendre de plus en plus le contrôle de ce qu’ils imaginent déjà de belles licornes. Pour avoir rencontré les équipes d’Impossible Burger chez eux, goûté à leur burger maintes fois, ainsi que la saucisse de Beyond Meat, le succès de ces produits est inarrêtable et ceci pour deux raisons. D’abord, parce que c’est bon ! Bien sûr, on empêchera pas les bornés du bon steak qui mangent avec leur yeux et pas avec leur papilles de réfuter l’argument. Mais pour un gars comme moi qui essaye d’éviter de consommer de la viande US en laquelle j’ai très peu confiance, je me satisfais de la dégustation de ces produits, qui résonnent positivement au besoin que je ressens de « manger une bonne viande ». C’est parfois de la psychologie, la gastronomie ! Ensuite, je sens qu’il y a une progression dans la volonté des consommateurs de manger « plus propre ». Ce n’est pas une question de buzz, mais juste l’impression que les nouvelles générations ont envie de valeurs dans leurs actes. Et donc de se poser des questions sur ce que l’industrie alimentaire peut bien décider de faire au mépris de règles élémentaires, et par seulement d’hygiène…

La véritable innovation consiste à utiliser des équipements biomédicaux pour repenser la manière dont les protéines, les graisses et l’eau sont utilisées dans la recette. L’Impossible Burger 2.0, qui a commencé ses essais dans 120 restaurants depuis le 15 janvier 2019, et qui sera universellement disponible en avril, a subi un changement plus radical : la société est passée de la farine de blé au soja en tant que protéine principale, rendant ainsi le burger sans gluten et en substituant la cellulose à d’autres produits. Ils sont concentrés sur l’amélioration de la nouvelle recette, à savoir la juste combinaisons entre le goût et la texture afin d’obtenir que le produit ait un goût juteux, ce qui avait été difficile à restituer jusqu’à présent.

Beyond Meat a dominé ce marché dans les épiceries et supermarchés et Impossible Foods a réalisé ses ventes dans les restaurants. Avec le lancement de Beyond Meat en décembre dernier chez 1,000 Carl’s Jr. et le déploiement prochain des produits d’Impossible Foods en magasin, les deux sociétés vont désormais se concurrencer sur les mêmes marchés. Pour le plus grand bénéfice d’une nouvelle façon de se nourrir.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures (hopefully…) !

CES 2019 : conclusions avec les pépites de la vraie « Startup Nation »

CESLe CES 2019 s’est achevé. au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années, le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes) est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

Il ne faut pas se leurrer. Cela reste un salon professionnel où l’on vient pour faire du business : signer ou renouveler des accords de distribution, et toute cette mascarade de startups n’est qu’un prétexte pour son organisation de faire un peu plus le buzz et plus d’argent. Car il fut un temps où, comme toutes les organisations d’évènements professionnels, la CTA peinait à se renouveler. Et le miracle est apparu avec cet écosystème des startups, que le monde de la grande entreprise n’a pas encore appréhendé ni vaincu. Mais cela attire du média, et donc des politiques (il faisait quoi au juste à Las Vegas, le Maire de la ville d’Angers) qui viennent se montrer comme les témoins (sinon les garants) de l’innovation technologique. Juste une illusion, et le soufflet commence à retomber : beaucoup d’effet d’annonces pour une industrie qui pousse ses pions comme à l’accoutumée. LA technologie n’est pas une science exacte ni simple, quel que soit le bruit que l’on fasse sur le sujet. Vous pourrez le constater (ou pas) grâce au travail habituel de rédaction d’analyse d’Olivier Ezratty avec son fameux rapport annuel du CES, la bible francophone sur le sujet.

D’un point de vue des startups, ce CES a été l’occasion pour la Startup Nation (ne nous y trompons pas, je ne parle pas de la France, qui est loin d’avoir fait ses preuves malgré les prétentions « macroniennes », mais d’Israel) de démontrer l’étendue des secteurs couverts par son tissu entrepreneurial et de la qualité des technologies que ce pays est en mesure de produire grâce à la qualité de son matériel « humain »… Petite revue de détail des startups que vous auriez pu croiser dans les allées du CES…

INDUSTRIE AUTOMOBILE

Innovitz fabrique des systèmes LiDAR (appareil qui émet un faisceau laser et en reçoit l’écho, comme le radar permettant de déterminer la distance d’un objet) intelligents, ayant pour vocation de devenie les «yeux» des véhicules autonomes de la prochaine génération. Le LiDAR d’Innoviz envoie des rayons laser pulsés pour mesurer et surveiller les environs de la voiture. BMW intègre désormais Innoviz dans ses véhicules autonomes dont le lancement est prévu en 2021.

Vayavision agit comme un cerveau pour les capteurs installés dans les voitures par des entreprises comme Innoviz, déterminant quel capteur utiliser à tout moment pour protéger les conducteurs et les piétons. Vayavision tire ses données des capteurs radar, de la technologie LiDAR et de la caméra. Le «cerveau» de Vayavision est destiné à réduire les fausses alarmes et les détections manquées. La société a levé 8 millions de dollars en octobre.

Broadmann17 est similaire à Vayavision, en ce sens qu’il vise à améliorer le traitement dans les véhicules autonomes. L’intelligence artificielle de la société permet aux voitures (et aux drones) de voir, d’identifier et de traiter de grandes quantités de données à la fois. Le logiciel de « deep learning » (de l’intelligence artificielle, plus précisément « deep neural network » dans ce cas) de Broadmann17 permet aux appareils «périphériques» (avec une puissance de traitement limitée) de tirer parti de la puissance de l’IA.

Cognata utilise l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur pour simuler des villes réelles en 3D afin que les constructeurs de véhicules autonomes puissent tester leur voiture pratiquement avant de se retrouver dans la rue. Compte tenu des récentes problèmes contre les essais des véhicules autonomes de Waymo en Arizona, où des piétons ont attaqué les véhicules avec des pierres et des couteaux, la technologie de Cognata pourrait susciter un intérêt particulier cette année au CES en simplifiant les tests dans ce domaine.

Phantom Auto est en train de construire une «télécommande» pour les voitures autonomes. En cas de problème avec un véhicule autonome sans volant, frein ou conducteur, Phantom Auto peut insérer un opérateur humain pour contrôler le véhicule depuis un endroit éloigné. Cela suffira peut être aider les passagers  à surmonter leur peur des voitures sans conducteur, car pour le moment, ce n’est pas gagné !

Engie est une application qui se branche sur le tableau de bord d’une voiture et aide les conducteurs de véhicules «normaux» (ceux que nous conduisons aujourd’hui) à diagnostiquer les problèmes et à trouver le mécanicien le plus proche (avec les tarifs) sur le marché des mécaniciens de l’application. Engie peut vous dire si votre voiture réussira le prochain test de pollution de l’air ou si le moteur tourne trop chaud. Il peut même se rappeler où vous avez garé votre voiture. Pas bête.

C2A, Karamba SecuritySafeRide Technology et Argus Cyber ​​Security contribuent à protéger les voitures d’aujourd’hui et de demain contre les cyber-menaces. Ils fonctionnent de différentes manières: Argus intègre son logiciel de sécurité directement dans les systèmes d’une voiture, Karamba sécurise le centre d’infodivertissement pour empêcher les pirates de « hacker » le véhicule par ce biais, C2A rend son produit «Stamper» de type pare-feu disponible sans redevance, tandis que SafeRide détecte les vulnérabilités avant un pirate arrive même en signalant tout comportement anormal et en le signalant au centre des opérations de sécurité de la voiture connectée.

Enfin, Tactile Mobility aide les voitures autonomes à «sentir» la route. La société utilise les données provenant des capteurs d’un véhicule pour indiquer le degré de correction de trajectoire d’une voiture sur la route, si le véhicule rencontre des trous sur le bitume ou si la pente d’une colline est raide. La technologie peut aider les véhicules autonomes à rouler plus vite et à se méfier des autoroutes rapides.

Tactile Mobility

On peut se rendre compte à travers ces quelques exemples que les progrès qui vont être fait au niveau des véhicules autonomes n’est pas l’apanage des Uber et autres entreprises Nord-Américaines, ni même Chinoises.

LES DRONES

Flytrex veut être le FedEx du monde de la livraison de drones. Son logiciel permet aux opérateurs de définir des points de collecte et de livraison et de visualiser des informations sur les conditions météorologiques, la topographie et les autres drones en vol. Le service est désormais opérationnel sur le parcours de golf King’s Walk, dans le Dakota du Nord, où il fournit de la nourriture et des boissons aux golfeurs sur demande, et en Islande, où le Retailer e-commerce AHA utilise Flytrex pour déposer des marchandises dans les arrière-cours de ses clients à Reykjavik.

La suite logicielle First Response d’Edgybees propose une réalité augmentée, des couches de cartographie et des marqueurs visuels qui permettent aux pilotes de drones de mieux surveiller le drone dans son environnement. Il permet aux « pilotes » de surveiller les drones à distance, et il intègre les progrès visuels d’un drone dans les flux vidéo et les cartes. Le logiciel a été utilisé lors de l’incendie dévastateur de Camp Fire en Californie l’année dernière et lors de plusieurs ouragans majeurs aux États-Unis.

Les drones de consommation évoluent aujourd’hui principalement dans le domaine de la livraison des colis. Mais une voiture entièrement volante sera-t-elle bientôt une réalité ? La startup NFT y croit. La société présentera un véhicule prototype doté de capacités VTOL (décollage et atterrissage verticaux), sans qu’aucune aire d’atterrissage ou héliport ne soit requis. La voiture volante à propulsion électrique de NFT a une autonomie de 60 km et de 310 km à un prix prévisionnel de 50.000$. Intéressé ?!

NFT

Là aussi, des technologies sont en cours d’utilisation, tout cela depuis des bureaux commerciaux installés principalement à l’origine depuis des villes en Israel. La caractéristique d’une vraie Startup nation est de voir ses startups réussir à démontrer non seulement une technologie qui marche, mais qui sait également se vendre en dehors de ses frontières, ce qui est encore trop souvent un  handicap noté dans les startups Françaises qui ne savent pas en général s’exporter. Cela commence, mais cela reste encore trop souvent l’exception qui le confirme la règle, comme je le constate encore souvent à travers les flux d’entrepreneurs qui débarquent à San Francisco : trop « tendres », pas mûrs. Les startups Israéliennes n’ont pas le choix : leur marché domestique est trop petit pour poursuivre son développement.

APPLICATIONS & ROBOTIQUE

Lumen est un dispositif de nutrition personnalisé qui mesure le métabolisme des utilisateurs en analysant leur souffle. Ce produit portable comprend des capteurs de dioxyde de carbone et des débitmètres permettant de mesurer la dégradation des lipides, des glucides et des protéines. Les résultats sont affichés sur une application pour smartphone associée.

Watergen fabrique GENNY, un générateur d’eau de 50 kg pour la maison et le bureau  qui utilise l’air ambiant pour extraire et produire entre 25 et 30 litres d’eau par jour. Un litre d’eau produite par GENNY ne coûte que 2 cents. La société a été nommée «Meilleur de l’innovation» dans la catégorie «Technologie pour un monde meilleur» de la CES.

Intellithings a également remporté le prix de l’innovation CES 2019 pour RoomMe, une solution d’automatisation personnalisée pour les maisons intelligentes. Une fois installé dans un espace sélectionné,  la technologie Bluetooth de RoomMe identifie les personnes présentes dans la pièce en fonction de leur smartphone. RoomMe ajuste ensuite automatiquement les lumières, les thermostats et autres appareils selon les préférences prédéfinies.

TechSee utilise des caméras et la réalité augmentée pour résoudre les problèmes techniques des utilisateurs à distance. Vous venez d’acheter un nouveau routeur mais vous ne savez pas comment le configurer? Lancez l’application «Eve» de TechSee et pointez votre téléphone vers le routeur. Eve identifiera le modèle et vous guidera à travers l’installation en vous expliquant les étapes à suivre pour appliquer une superposition visuelle augmentée. La société a levé 18 millions de dollars en décembre.

Vous êtes à l’aise avec les ordinateurs mais vous détestez les tâches ménagères? Foldimate a présenté sa machine à plier robotisée au salon CES. Une date de mise en distribution est estimée pour plus tard cette année avec un prix de vente au détail cible de 980$. Vous introduisez vos vêtements dans le haut de la machine, qui ressemble un peu à une imprimante verticale gigantesque, et les vêtements sortent nets et pliés. Foldimate ajuste sa technique de pliage en fonction de la taille de l’élément et des préférences de l’utilisateur.

Centaur Analytics veut être l’Internet des champs. La plate-forme de la startup suit les données de capteurs installés tout au long de la chaîne d’approvisionnement des produits, de la ferme à la distribution, du camion au point de vente. L’application applique des informations environnementales et des modèles prédictifs pour décider de la meilleure façon de réduire la quantité de produits de mauvaise qualité, ce qui devrait permettre d’augmenter les revenus des magasins.

Les robots sont toujours des objets phares lors d’événements technologiques. Temi, le fabricant de robots personnels (1.499$) permet de discuter en vidéo avec un proche en utilisant la fonctionnalité de téléprésence mobile. Il est possible de poser une question à Temi, de faire jouer sa chanson préférée (pensez à Temi comme Amazon Echo sur roues) ou demander à Temi d’aller chercher du thé dans la cuisine : tout va bientôt devenir possible.

ElliQ d’Intuition Robotics a une utilisation domestique similaire à celle de Temi, sans les roues, et qui vise à discuter avec les personnes âgées pour les aider à rester actives et engagées. Le produit a remporté un «Best of Innovation Award» dans la catégorie Maison intelligente au CES de l’année dernière.

Elliq

La technologie « made in Israel » a aussi fait ses preuves sur le marché des produits du futur pour la maison !

Les news du CES 2019 avec la musique pour tous

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

La musique, ce langage universel de tous les humains, constitue le lien par lequel nous pouvons tous établir des liens, quels que soient les facteurs qui nous divisent, tels que la culture et les croyances religieuses. En tant que telle, la musique a rapproché les gens pendant des siècles. Cependant, la création de musique avec des instruments de musique peut être difficile et fastidieuse, car il faut énormément de temps pour maîtriser un instrument donné. En conséquence, même les personnes profondément passionnées peuvent parfois perdre le sens de l’intérêt pour l’apprentissage et la création musicale.

Just Mixer 5 - 5 channel audio mixer with bluetooth
Just Mixer 5 – 5 channel audio mixer with bluetooth

Maker Hart a pour objectif de garder motivés les gens intéressés par la création musicale (sans en avoir les talents à l’origine…) en proposant des options et un soutien aux personnes apprenant à jouer d’un instrument électronique. L’objective de Maker Hart est de créer de nouvelles technologies musicales qui permettent aux passionnés de musique, amateurs comme professionnels, de s’exprimer musicalement. La technologie s’adresse à tous les types d’amateurs de musique, des débutants amateurs aux experts professionnels, et fournit une myriade de produits spécialisés pour ce faire. Maker Hart combine l’interface MIDI (MIDI) des instruments de musique Bluetooth, des capteurs et l’énorme quantité de code open source disponible depuis ces dernières années. En reconnaissant les possibilités offertes par les codes d’open source, Maker Hart facilite la création et l’édition de musique. En outre, ils travaillent et améliorent constamment leurs produits (naturellement. c’est la philosophie open source). Par conséquent, de nouvelles fonctionnalités et innovations sont régulièrement rendues disponibles.

Des mini « mélangeurs audio » aux nouveaux instruments de musique, la qualité et le niveau de produit de Maker Hart sont censés créer la différence. Chaque année, Maker Hart assiste à de nombreuses évènements, où sont exposés certains de leurs instruments de musique les plus novateurs. Le public est autorisé à y tester et essayer différents produits. La présence de Maker Hart à ce type de manifestations sert à inspirer et à attirer les gens, les jeunes et les moins jeunes. En permettant au public d’essayer leurs nouveaux instruments, ils permettent de susciter leur intérêt pour la création musicale à un nouveau public. Aux côtés de ces nouveaux instruments figurent des produits bien établis, ce qui permet au public d’observer comment les produits interagissent les uns avec les autres et comment la musique peut être recréée et modifiée. En tant que telle, cette expérience éducative devient amusante pour la population plus jeune et inexpérimentée musicalement, elle servira à les motiver et à les pousser plus loin dans l’exploration et la production de musique. L’innovation constante et la progressivité dans l’industrie de la musique sont les idéaux qui défendent Maker Hart. L’entreprise continuera donc à fournir des instruments créatifs qui passionnent les jeunes et les moins jeunes et les impliquent aux foires.

Clairement, mes affaires ne vont pas s’améliorer avec mon ami auteur, compositeur et interprète Francis Jocky, qui est d’ailleurs en pleine préparation d’un nouvel album. Comme beaucoup d’artistes, il conçoit la création musicale comme un art, et non une science. J’imagine qu’il en faut pour tous les goûts !

Les news du CES 2019 avec le remplaçant du plombier Polonais

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public…

La start-up Flo Technologies rend la plomberie intelligente avec la prévention proactive des fuites. Oui Madame. Les dégâts causés par l’eau sont plus fréquents qu’on ne le pense! Aux États-Unis, environ 14 000 personnes subissent des dégâts d’eau à la maison ou au travail (le communiqué ne dit pas si c’est par jour et par an, mais l’idée c’est qu’il y en a beaucoup).

98% des sous-sols ont un risque potentiel de subir des dégâts d’eau. Les dégâts d’eau doivent être réparés, ce qui peut coûter des milliers de dollars a chaque dommage. Les statistiques suggèrent que les compagnies d’assurance doivent débourser 2,5 milliards de dollars par an pour les sinistres causés par les dégâts des eaux et la moisissure. Un autre problème important est la quantité d’eau gaspillée par les fuites et les fissures, qui peut dépasser la barre des 1,000 milliards de gallons par an (en clair, un paquet de litres) !

Flo Technologies

Un duo d’entrepreneurs du nouveau siècle, un père et son fils, sont rentrés à la maison un jour pour trouver le plafond de leur salon qui fuyait et ont décidé sur-le-champ de faire quelque chose. Un peu à la Batman, quoi. Leurs efforts ont conduit à l’invention du système de prévention des dommages et des fuites d’eau, installé sur la canalisation principale d’alimentation en eau. Le dispositif surveille tout, des tuyaux reliant les toilettes, la douche et les robinets à ceux qui se trouvent derrière les murs et la fondation. Comment ça marche? Flo utilise trois types de capteurs pour capter le débit d’eau, la pression et la température, et utilise des algorithmes avancés pour détecter et prévenir les incidents de fuites, d’éclatement de canalisations et de dégât des eaux. Le système est doté d’une technologie d’arrêt automatique qui vous évite une catastrophe ou une facture d’eau inattendue lorsque vous rentrez de vacances.

 

Flo est conçu pour détecter les fuites aussi petites que la goutte par minute et effectue un bilan de santé de votre système d’alimentation en eau toutes les nuits. Les alertes sont envoyées directement à l’application mobile qui se connecte via le réseau local Wi-Fi et vous aide également à définir des objectifs d’économie. Le plus souvent, nous pensons aux dégâts des eaux quand il est déjà trop tard ! Comme on dit chez nous, prévenir, c’est guérir. Comment rendre l’investissement rentable? L’appareil aide non seulement à économiser l’eau, ce qui est devenu extrêmement important ces derniers temps en raison des sécheresses, mais il permet également aux consommateurs de faire des économies. Il le fait par la prévention des fuites qui causent la croissance de moisissures nuisibles, coûteuses et difficiles à éliminer. Certaines compagnies d’assurance offrent aux utilisateurs de Flo jusqu’à 10% de réduction sur leurs primes annuelles (aux États-Unis, au cas où).

Flo Technologies

Les news du CES 2019 avec le killer de télécommandes

CESC’est quoi le CES (au cas où vous vous êtes un peu éloignés de nouvelles technologies, du poste de télévision, de la radio et d’Internet ces dernières années) : le Consumer Electronics Show (CES pour les intimes), c’est devenu depuis belle lurette (c’est à dire son lancement en 1967) « le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Il se tient annuellement à Las Vegas au Nevada et il est organisé par la Consumer Technology Association. Depuis quelques années, c’est aussi un moment important pour des startups du monde entier qui veulent éclater au grand jour, en espérant qu’il ne s’agira pas cette fois d’un feu de paille, ce qui arrive bien souvent bien  sûr : la liste est longue… Imaginons donc de faire une liste d’achat pour se faciliter la vie avec les nouvelles sorties de gadgets !

Êtes-vous fatigué d’avoir besoin de télécommandes différentes pour chaque appareil de votre maison? Moi oui, même si je n’ai pas de télévision, chaque nouvelle objet connecté que l’on apporte dans son intérieur demande d’utiliser une télécommande. Je dis demande car les constructeurs sont devenus bien fainéants avec les nouveaux appareils, il n’y aura bientôt plus de boutons pour appuyer dessus ! Des téléviseurs aux lecteurs de DVD, en passant par les climatiseurs et même les appareils musicaux, il semble que chaque périphérique ait besoin d’une, voire de plusieurs télécommandes. La gestion et le stockage de ces télécommandes est une tâche peu efficace, car non seulement nous devons trier de nombreuses télécommandes pour trouver celle dont nous avons besoin lorsque nous terminons une tâche, mais avec autant de télécommandes pour la suivre, il est très facile de perdre les égarer. Et je ne raconte pas le bazar après avoir fait le ménage… Introuvable, la télécommande !

i-CTRL

L’inefficacité de la gestion de nos télécommandes propose d’être résolue avec un nouveau dispositif révolutionnaire: le i-Ctrl WiFi Smart Remote Control. Je tiens à le dire : ça ressemble à du Apple, comme ça, mais ça n’est pas du Apple. Le i-Ctrl, produit par AIFA Technology Corp (made in Taiwan),  permet à vos smartphones de contrôler tous les appareils via un seul. Vous pouvez gérer tous vos appareils ménagers, appareils et appareils électroniques. Par quel miracle ? La télécommande intelligente i-Ctrl communique avec les autres appareils par infrarouge. Ce petit appareil en forme d’ovni fonctionne également par WiFi et peut recevoir des commandes de votre smartphone. Vous pouvez contrôler votre télévision, vos disques Blu-ray, vos DVD, votre décodeur, votre climatiseur, vos appareils auxiliaires, vos éclairages, vos ventilateurs, etc., à l’aide de l’application mobile. L’appareil apprend et enregistre les signaux de télécommande et est livré avec des signaux préenregistrés de 1 000 marques qui constituent 95% des appareils électroniques du monde. Vous pouvez également coupler l’appareil avec Alexa et utiliser Amazon Echo pour contrôler vos appareils, ainsi que Google Home et Google Assistant.

C’est une solution à ranger dans la famille de l’IoT, l’Internet des objets, la dernière tendance innovante de ces dernières années en matière de technologie. i-Ctrl vous permet d’utiliser votre appareil mobile pour convertir facilement votre maison en une maison intelligente et de contrôler vos appareils sans télécommande. Vous pouvez également contrôler les appareils lorsque vous n’êtes pas chez vous en utilisant votre appareil mobile. Cela signifie que vous pouvez empêcher vos enfants de regarder trop la télévision ou d’utiliser un appareil technologique en abondance pendant que vous êtes au travail. Ou bien verser la pâtée du chien à distance parce que vous allez faire des heures supp’  ce soir. C’est pas beau la vie connectée ?

Le contrôle d’accès intelligent i-Ctrl comprend également des fonctions de planification pour protéger votre domicile « intelligent ». La fonction de planification peut être utilisée pour allumer à distance les téléviseurs et les lumières pendant vos vacances afin de tenir les cambrioleurs à distance. La fonction de « scénario » crée un mode vidéo, atténuant les lumières et allumant votre téléviseur et vos haut-parleurs. Le processus de configuration de i-Ctrl est vendu comme très simple, j’avouer ne pas avoir essayé. Il suffit de télécharger l’application, qui peut connecter vos appareils à i-Ctrl pour commencer à vivre l’expérience sans télécommande.

Mon debrief à moi du Web Summit 2018

La France de la « startup-tech » continue de m’amuser, comme ça, à distance… Un des plus grand concert de startups vient juste d’avoir lieu à Lisbonne, avec 70.000 personnes qui se sont déplacés au Portugal pour s’acoquiner des nouvelles tendances, rencontrer des « entreprenuers » de startups (comme ils disent aux States, incapable de coller un « e » et un « u » dans le bon sens…), au total de 2.000 cette année, et quelques stars d’Internet et de la politique (ne vous inquiétez pas, tout ce petit monde fait bon ménage ensemble) : le Web Summit.

WebSummit 2018

J’ai scruté la presse Françaises dans les pages « Hi-Tech », comme ça… Rien ou presque. C’est sur, ils se réservent pour ce que j’appelle le guet-apen de la tech Française (on a du mal à refuser quoi que ce soit au grand Maurice), j’ai nommé Viva Technology. Pour se pâmer une nouvelle fois de la grandeur de la scène des startups Françaises, la plus grosse du monde, celle de la « startup-nation », définition que Macron (ou ses communicants en panne d’inspiration)  a emprunté, juste comme ça, à nos amis Israéliens.

L’Europe avait belle allure au Web Summit. Clairement, 70.000 visiteurs qui viennent à Lisbonne, ce serait le double si l’évènement avait lieu à Paris, au moins, ou à Londres… Des startups, il y en avait aux quatre coins des quatre « Pavilions », par secteurs de spécialité (professionnel, grand public, le tout coupé en petites parts de saucisson), venant de tous les pays, avec, tournant autour, toutes les nations de développeurs de logiciels en mode externalisé (Ukraine, Belarus, l’Inde aussi), à la recherche de nouveaux pigeons…euh des clients je veux dire…

Il y a les startups « Alpha », les toutes petites, avec leurs produits à moitié finis, les « pitchs » mal dégrossis, les T-shirts corporate à 3 sous, et pour certains des goodies pour attirer le chaland. Genre des Ferrero Rocher pour les Italiens, de la bière chez les Hollandais, etc. Il y a celles qui vous vendent du « green cloud » (des nuages verts pour dire qu’ils vendent des serveurs informatiques propres, par comme ceux d’Amazon), celles qui proposent la millionième plateforme pour développer des applications web, entre autres. Puis il y a les startups « Growth », celles qui font du chiffre d’affaires (néanmoins non certifiés par Commissaires aux Comptes), qui friment un peu plus que les autres, qui portent des « hoodies » (c’est un sweet-shirt que l’on porte dessus un T-shirt, la classe au-dessus, ils ont de plus gros budgets marketing, et oui c’est ça la hiérarchie des startups).

Il y a la « startup battle », un grand classique, où les entrepreneurs de startups s’affrontent dans des joutes verbales, à celui qui sera le plus pertinent à changer les monde, avec un parterre de jurys triés sur le volet. De la licorne dans les filets, à tous les coups. Cette année, c’est une startup anglaise (c’est facile, ce sont les meilleurs pour parler en anglais, enfin bref…) Wayve qui a gagné. Des tronches de Cambridge qui travaille sur un logiciel permettant de guider les voitures sans conducteurs, en cours de test sur les routes britanniques.

Il y a les soirées, mais là je vais faire vite parce que pour moi les nuits commençaient vers les 9 ou 10 heures du soir. Pas le temps de batifoler.

Il a y eu beaucoup de femmes au Web Summit. Elles ont été mises à l’honneur, et il faut dire qu’il y avait comme des airs de parité dans l’air. Des couples qui se tiennent la main, qui s’embrassent (on se dirait sur Saint-Germain des Prés), des enfants dans des poussettes… Des femmes voilées, des kippas, des turbans. Bon, reconnaissons qu’il y avait tout de même une majorité de visiteurs Portugais, mais dans les rangs des stands de startups alignées comme dans une étable, il y en avait de tous les pays, et c’était chouette à voir. Parce que le monde des startups, c’est ça. Ce n’est pas le concours de celui qui a le plus gros nombres de ressortissants de son pays, mais bien un moment culturel de rencontres (on est là pour apprendre, qu’ils disent tous), sans doute de business pour certains, même si c’est bien difficile de sortir du lot et d’engranger de vrais conversations d’affaires. On est en mesure d’être un peu exigent quand on nous demande de payer alors que les sous sortent de votre poche pour s’exhiber avec pleins d’espoirs dans la tête. Malheureusement les grands organisateurs d’évènements de startups n’ont pas trouvé d’autres business model. Et c’est de plus en plus difficile d’obtenir des sponsors venant du vieux monde de l’économie…ils étaient bien maigres en quantité au mètre carré sur ce salon, à part les habituels IBM etc.

Paddy Cosgrave

Il n’est pas fou, le Paddy. Paddy Cosgrave, 36 ans, est l’initiateur de ce grand évènement. À l’opposé d’un Maurice Levy qui force la porte des grandes marques pour re-positionner Paris parmi les lieux qui comptent sur la scène startup, Paddy s’est fait tout seul, là-haut, depuis son petit pays, l’Irlande. Je me rappelle des premiers WebSummit, c’était chou. Maintenant, il joue les Jeff Bezos à voir quelle ville est prête payer le plus pour abriter son évènement. C’est Lisbonne qui continue de tenir la corde, à coups de millions d’euros, pour les 10 ans à venir. Paddy aime le Portugal, qu’il appelle même la « Californie d’Europe », ça va rendre fou Macron ça, il n’y avait pas pensé (même si un ponte d’Apple l’a récemment encouragé à « créer un pont digital vers la Silicon Valley, ce qui est quand même plus compliqué à faire). Il a fait grandir son bébé, années après années, se développe en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et il n’a pas fini visiblement. Comme beaucoup dans ce milieu des startups, il s’est décidé à créer un fonds d’investissement, avec comme premier montant $50 millions, basés à San Francisco. Il s’appelle Amaranthine, qui semble de prime abord inspiré du nom d’une liqueur Irlandaise, mais se trouve être en fait un synonyme d’un  pigment qui donne notamment sa couleur rouge à la betterave. Tout un programme.

Il y a les investisseurs. Là aussi je serai bref car c’était plutôt difficile de les voir, ils devaient se cacher dans les salons cossus du centre de convention. Il semble qu’ils étaient 1.500, ce devait être ceux qui retournaient leur badge afin que l’on ne les reconnaisse pas. Il faut dire que les startups se jettent dessus, tant il est difficile dans le monde capitaliste actuel de se faire un réseau parmi ces généreux donateurs. Trouver des investisseurs, les convaincre, est une des choses les plus compliquées pour la majorité des startups qui se lancent dans leurs projets en toute confiance (trop, bien souvent). Il y a tellement d’incubateurs et d’accélérateurs (de startups, pas de particules) qui se vantent de pouvoir vous aider dans la quête du Graal. Et ceux qui vous lancent à la figure « que tout le monde peut être entrepreneur » (j’ai rarement entendu pareille connerie).

Tim Berners-Lee, Portugal Web Summit

Il y a les hommes politiques. Tony Blair est de ceux là et qui en profite pour clamer le Brexit peut encore être stoppé. On y croit. Ou pas. Mais, coté politiques,  pas n’importe lesquels : Paddy n’hésite pas à annuler des participations d’invités qu’il juge disons…peu compatibles à une certaine vision d’un nouveau monde moderne et ouvert... Il y a les habituels technocrates d’Europe qui viennent pour parler de confidentialité des informations privées, qu’ils vont faire cracher les GAFA et tout ça. Je vous laisse chercher tout ça sur Google, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé du moment. Ah oui, il y a celui que l’on appelle l’inventeur d’Internet (ça m’étonnerait qu’il l’ait inventé tout seul dans son garage, mais bon…), Tim Berners-Lee launches, qui a lancé une campagne afin que ‘on arrête d’abuser d’Internet, en créant un « contrat » et appelant les grandes entreprises et les Gouvernements à le signer. Je vous laisse deviner qui a été le premier pays à le signer. Quel bon élève ce Mounir… Je ne pense pas que le problème vienne véritablement d’eux, ni comment ils peuvent résoudre le problème dans la décennie qui s’annonce. Des Kalanick, dans le genre des profiteurs du web et des nouvelles classes ouvrières digitales (avec Deliveroo et les autres), j’en croise tous les jours. Ou presque. Il y a les investisseurs, les fameux VCs, pour ça et les faire sortir du bois. Mais bon, c’est sur qu’il faut que ça bouge, le digital commence à nous poser quelques problèmes dans son application en général.

Furhat Robotics

Il y avait les robots. C’est cool, un robot, on ne le paye pas pour parler. Mieux même, on les programme pour le faire. C’est fun, bien plus fun que certains spécialistes Français du sujet qui personnellement me font déprimer quand ils nous parlent des dangers de l’intelligence artificielle. Ca doit bien payer ce job, on les voit partout, de quoi faire paniquer une population entière sur le futur du monde. La star du moment, c’est la startup Furhat Robotics, des Anglais. Too bad, pas de French Tech sur le coup. Sympa, ce robot, il semble capable de faire « papa-maman » comme on dit.

 

Bon, Paddy, merci pour l’invitation. Quant a vous, je vous laisse réfléchir sur votre participation ou non à Viva Technology, qui se déroulera du 16 au 18 Mai prochain à Paris. San rancune, Maurice.

 

 

 

Un peu de verdure dans un monde de pierre et d’acier : le Salesforce Park de San Francisco

Salesforce Park

Cela fait plus de 6 années que je parle de technologie sur ce blog, et il n’est jamais trop tard pour parler d’un peu de verdure dans un monde où la tech perd un peu trop la tête, et j’apprécie quand il y a d’une façon ou d’une autre un rapprochement entre cette industrie et les gens d’en bas,  dont toi et moi lecteur faisons partie, ne l’oublions pas. Ça plane un peu trop dans le monde des startups en ce moment : la grande désillusion du monde d’Uber, les bitcoins et la Blockchain, les levées de fonds de la Silicon Valley…

Salesforce Park

Je croise beaucoup de touristes Français cet été qui n’ont pas compris que ce n’était pas la meilleur période pour visiter San Francisco, qui a des caractéristiques météorologiques assez spécifiques avec un climat relativement froid et brumeux, du à une combinaison de facteurs propres à la région, et donc particulièrement fréquents en été. Même s’il semble prouvé  que le réchauffement climatique diminue les effets du brouillard avec le temps. Je les vois rechercher les fameuses « pink ladies », la maison bleue de Le Forestier, et je ne sais quel autre attrape-nigaud pour touristes en vacances. J’ai un nouveau plan à leur proposer…

Salesforce Park

Parler de la nouvelle gare routière de San Francisco et de son parc va nécessairement faire un peu de publicité pour la société Salesforce, mais pour diverses raisons cela ne me gêne pas. Ce que Marc Benioff a fait et fait encore pour la ville de San Francisco, personne n’a fait autant : les Chesky d’Airbnb, les Systrom d’Instagram, les Kalanick d’Uber, les Dorsey de Twitter, et j’en passe, sont plus occupés par (dans le désordre) mesurer quotidiennement la taille de leur égo, leur valorisation boursière, leur défiscalisation généreuse, voyager, profiter de la vie… C’est bien normal, et il est fort connu que le pognon ça occupe.

Salesforce Park

Marc Benioff est un grand contributeur de la ville à travers ses activités philanthropiques : à titre personnel pour des hôpitaux de San Francisco et Oakland, pour débarrasser la mer de ses plastiques (un sujet à la mod en France en ce moment), mais aussi au niveau de sa société Salesforce en instituant le modèle « 1-1-1 » où l’entreprise s’engage à apporter une contribution correspondant à 1% des fonds propres, 1% des heures de travail des employés et 1% des produits aux communautés qu’elle choisit de subventionner.

Gare routière Transbay

Depuis sa création en 1999, Salesforce a octroyé plus de 168 millions de dollars en subventions, 2,3 millions d’heures de service communautaire et fourni des dons de produits à plus de 32 000 institutions sans but lucratif et établissements d’enseignement supérieur. Salesforce a bientôt 20 ans. Salesforce est un éditeur de logiciels, basé à San Francisco donc, qui distribue des logiciels de gestion basés sur Internet et héberge des applications d’entreprises. L’entreprise est surtout connue au niveau international pour ses solutions en gestion de la relation client.

Salesforce Park

Salesforce occupe plusieurs buildings dans le quartier Soma de San Francisco (South of Market, là où les startups ont déferlé en grand nombre depuis 10 ans) et 2018 a correspondu à l’avènement de plusieurs constructions : la Salesforce Tower, Le Salesforce Transit Center, et le Salesforce Park. La Salesforce Tower aura été construite entre 2013 et 2018, est haute de hauteur de 296 mètres (970 pieds) pour une hauteur totale de 326 mètres (1070 pieds). La Salesforce Tower se révèle être le deuxième bâtiment le plus grand à l’ouest du Mississippi, après le Wilshire Grand Centre de Los Angeles.

Salesforce Park

La Salesforce Tower est la pièce maîtresse du plan de réaménagement du plan de réaménagement de San Francisco Transbay, la nouvelle gare routière. Le projet est composé de bureaux, d’une gare routière donc, de commerces et d’une partie résidentielle. Des restaurants vont bientôt ouvrir dans la Tour. Et donc, sur le toit de la nouvelle gare routière, il y a le nouveau Salesforce Park. C’est un mélange d’inspiration de la High Line de Manhattan, une voie verte surélevée de 1,45 mile de long créée sur un ancien axe ferroviaire du New York Central Railroad à l’ouest de Manhattan, à New York, et du bâtiment de bureaux récemment construit par Facebook en face de son siège qui dispose d’un grand parc d’arbres et de verdure.

Salesforce Transit Center

Le site a été inauguré hier (avec son parterre habituel d’Américains venant faire la queue en grand nombre, selon la coutume), et j’ai pu en faire le tour aujourd’hui dimanche, après l’avoir vu se construire depuis mon bout de bureau où je suis installé depuis 2015. Puisse cette gare routière désengorge le traffic sur San Francisco, qui devient de plus en plus impossible année après année, étant donné le bassin d’emploi créé (entre autres) par toutes ces récentes et moins récentes startups de San Francisco, à ne pas confondre avec la Silicon Valley qui commence à prendre la poussière avec l’absence de nouveaux leaders sur le marché des entreprises qui veulent changer le monde. On voit ce que devient Facebook, n’est-ce pas ?!

Salesforce Park
Salesforce Park

 

Et la Salesforce Tower, vue d’en bas. Remember.

Salesforce Tower
Salesforce Tower

L’actualité High-Tech de la semaine (en mode podcast) : Lyft, Tango Card, Uber, Kroger, et Peach

Lyft travaille sur son prochain scooter électrique

Photo by Simon Buchou on Unsplash

Lyft envisage de lancer un service de scooter électrique (en fait, des trottinettes équipés d’une batterie, capable d’aller à une vitesse maximale de 14 miles à l’heure) sur la ville de San Francisco. La société a engagé pour cela une société de conseil afin d’étudier les conditions de validation d’un permis d’exploitation puisque la ville a récemment décidé de contrôler plus sérieusement ce type de véhicules depuis la mise en place des 3 sociétés exploitants ne satisfait pas les règles de sécurité suffisantes (il s’agit de Lime, Bird et Spin). Lyft a déjà commencé à développer des prototypes de scooters électriques. La ville devrait autoriser jusqu’à cinq compagnies de scooters à opérer dans le cadre d’un programme pilote. Lire plus d’informations ici.

Tango Card recharge ses batteries

Site web de Tango Card

La plateforme de carte-cadeaux numériques Tango Card, basée à Seattle, lève $35 millions auprès de FTV Capital. L’entreprise gère des programmes de carte-cadeaux pour les entreprises souhaitant utiliser ce type de récompenses, et pour le grand public qui les achètent habituellement en magasin. Lire plus d’informations ici.

Uber se la joue positif

Photo by Victor Xok on Unsplash

Uber vient de clôturer ses comptes du 1er trimestre 2018 avec un chiffre d’affaires de 2,59 milliards de dollars, en hausse de 70% par rapport à la même période en 2017. Ô miracle, le résultat est un bénéfice de 2,46 milliards de dollars… Non, attendez, ces chiffres inclut un gain de $3 milliards provenant de la vente d’opérations en Asie du Sud-Est et en Russie. Hors ces profits exceptionnels, Uber a en fait perdu 550 millions de dollars (et non un peu moins de 1 milliard comme je l’indique le podcast). De bonnes raisons d’espérer ? Étant donné les ambitions affichées par le CEO, et les multiples tracas que rencontre l’entreprise, permettez moi d’en douter. Lire plus d’informations ici.

Kroger sur les pas d’Albertsons

La chaîne d’hypermarchés Kroger ($122 milliards en revenus avec 2.800 magasins à travers les US et 450.000 employés, basée à Cincinnati, Ohio) fait l’acquisition de la société de Chicago Home Chef pour 200 millions de dollars, avec 500 millions de dollars additionnels payables sur cinq ans en fonction des résultats futurs de la startups. Home Chef distribue des meal kits et continuera de fonctionner comme une filiale de Kroger, conservant ses bureaux et ses propres installations de distribution. Lire plus d’informations ici.

Une nouvelle startup de livraison de repas face aux problèmes de cette industrie

La startup de livraisons de repas aux aux immeubles de bureaux Peach, basée à Seattle, licencie 13 employés, soit 33% de son personnel (sic). Le CEO a déclaré que des compressions d’effectifs étaient nécessaires suite à une « nouvelle expérience de distribution » de produit qui n’a pas eu le succès escompté; Peach livre des commandes de repas. Lire plus d’informations ici.

Je remercie Sza et son album “Ctrl” pour m’avoir accompagné pendant ce podcast :

L’actualité High-Tech de la semaine : la ville d’Atlanta, Walmart, Impossible Foods, Instacart, Postmates et Doordash

Photo by Patrick Tomasso on Unsplash
Golden Gate Bridge

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner d’histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : une longue coupure d’Internet à Atlanta

Photo by Caleb Jones on Unsplash
Photo by Caleb Jones on Unsplash

Les systèmes informatiques du gouvernement d’Atlanta, Georgia, ont été en panne pendant plus d’une semaine en raison d’un piratage informatique ayant eu lieu le 22 mars dernier. Les hackers ont exigé une rançon de $51,000 en bitcoin pour remettre tout en ordre (des geeks, sans doute). Bien que les services de police soient de nouveau en ordre de marche (numérique), de nombreux travailleurs municipaux dépendent encore du papier.

Les fonctionnaires ont passé la semaine passée à reconstituer leurs « dossiers numériques », à recréer des feuilles de calcul et à gérer les affaires courantes sur leurs téléphones portables suite à l’un des piratages les plus dévastateurs contre une ville américaine. Ce sont des années de données numériques qui ont ainsi été perdues.

Les piratages ont explosé ces dernières années avec des hackers passant des simples attaques contre des ordinateurs individuels à du piratage industriel, si je  puis dire, contre de grandes organisations. Personne n’est épargné : les grandes entreprises, les hôpitaux, les agences gouvernementales. Ces attaques ont entraîné la fermeture d’usines, incité des hôpitaux à refuser des patients et même forcé les urgence de certains à passer aux opérations manuelles. L’étendue des dommages n’a pas encore évaluée. Les médias n’en font pas tous les jours leur choux gras, mais pourtant il y a de quoi faire : récemment aux États-Unis, c’est au tour de Hudson’s Bay d’avoir été victime de piratage avec deux de leurs enseignes : Saks Fifth Avenue et Lord & Taylor. Tirant profit de lacunes de sécurité dans les systèmes informatiques, les pirates disposeraient ainsi des données concernant cinq millions de cartes de crédit, en faisant l’une des plus importants piratages impliquant des cartes de paiement au cours de l’année écoulée…car oui, c’est seulement maintenant que l’affaire est publique. Au delà de se battre contre une industrie en déclin, c’est souvent le manque d’investissements qui rend les entreprises fragiles face aux malfaisants, car la priorité est rarement mise sur la sécurité, avec cette foutue technologie qui ne cesse d’évoluer elle même. Un autre Retailer, Sears, plutôt mal en point lui aussi, et la compagnie aérienne Delta ont connu le même désagrément suite au piratage effectué chez leur prestataire de services de chat (24)7.ai. Et vous, que faites vous pour protéger votre informatique ?!

 Mardi : Walmart veut se lancer dans les pilules

Photo by rawpixel.com on Unsplash

Le plus gros Retailer au monde (allez, peu importe les petits milliards qui les séparent du leader Chinois Alibaba et ses 50,000 salarié, alors que Walmart, ben c’est 2,3 millions employés) Walmart est en pourparlers pour acquérir la société de vente de produits de pharmacie en ligne PillPack  pour moins de 1 milliard de dollars.

Fondée en 2013, la société basée à Cambridge, Massachusetts, fournit des médicaments dosés, prêts à être livrés et disponibles pour les traitements, avec l’indication du jour et de l’heure de l’ingestion. La startup a levé 118 millions de dollars à ce jour, et a atteint plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2017, selon la société. En 2016, elle aurait été évalué à 330 millions de dollars. Pillpack à déjà fait l’objet d’une opération de drague de la part d’Amazon, sans succès visiblement…

 PillPack gère les médicaments d’ordonnances pour ses clients, y compris ceux qui souffrent de maladies chroniques multiples, le tout en emballant, en organisant et en livrant les médicaments. Il dispose d’une pharmacie « full-service », ce qui signifie que son équipe de service à la clientèle est disponible 24/7.

Les experts du secteur considèrent qu’un achat de PillPack est logique pour Walmart, surtout à la lumière de ses discussions avec Humana. Pour mémoire, Walmart est aussi en négociation pour un rachat avec Humana, qui propose des services d’assurances dans le domaine de la santé et dispose d’environ 11,5 millions de clients aux États-Unis. Les deux entreprises mises ensemble pourraient assurer à Walmart de sérieux moyens pour servir les personnes âgées, un gros marché en avenir. Ceci étant, Walmart n’est pas un cas isolé pour chercher à développer son activité de pharmacie en ligne. Mieux vaut en tout cas racheter une belle pépite que la développer soi même, ça va en général plus vite de nos jours.

Mercredi : rien n’est impossible pour Impossible

Picture from Impossible Foods Sustainability Report 2017

La startup de Redwood City, Californie, Impossible Foods, qui développe des substituts végétaux pour les viandes et les fromages, vient de lever 114 nouveaux millions de dollars.

la société a lancé son premier produit de substitut de viande dans les restaurants américains en 2016. Vous pouvez les déguster dans deux restaurant de San Francisco : le Public House, situé à l’extérieur de l’enceinte du AT&T Park, le stade de baseball de la ville de San Francisco (dégustable à n’importe quel moment de la journée) et au Cockscomb, où j’ai eu le plaisir de les déguster, mais également sur une autre centaines de points de cuisson dans le pays.

La société a installé une usine de production complète, notamment grâce au talent d’une Française ingénieure agronome expatriée dans la Bay Area, permettant de déployer ses produits à travers tout le pays, à hauteur de 2,5 millions de livres par mois d’ici la la fin de l’année (un peu plus d’un million de kilogrammes).

Depuis le lancement de leur première collaboration sur les hamburgers en 2017, la chaîne Umami Burger a vendu plus de 200 000 burgers « Impossible ». À 13 $ le hamburger, il est certain que ce mets de luxe est inaccessible pour la plupart des familles américaines, mais viser le haut de gamme a toujours été l’objectif initial du fondateur d’Impossible, Patrick Brown. Pour assurer une bonne croissance à votre entreprise, vous devez vendre à un prix élevé, selon lui. Mais c’est aussi un moyen de pouvoir aussi financer la recherche que suppose le développement de ce type de produit, qui est une véritable technologie culinaire, en quelque sorte, pour cet ancien professeur de l’Université de Stanford, qui fut par le passé entrepreneur dans le domaine des aliments biologiques (des yaourts et des fromages non laitiers). Une fois l’entreprise définitivement lancée sur les rampes du succès et de la rentabilité, il sera alors temps de penser à un assouplissement en terme de tarifs.

 Jeudi : Instacart passe à la Series E

Instacart poursuit son développement et le financement de son activité avec une prochaine levée dite « Series E » de 150 millions de dollars (on est passé à la lettre E, sachant que les levées de fonds institutionnelles se succèdent en suivant l’ordre de l’alphabet lors de chaque nouvelle levée de fonds). Cette levée a été réalisée avec les investisseurs existants, ce qui est un bon signe de confiance de leur part, même si le montant, à l’échelle des investissements faits dans la Silicon Valley, peut paraître quelque peu modeste.

Peut être est-ce le signe d’une prochaine rentabilité, ce qui serait une jolie performance dans un métier où le profit unitaire se compte en centimes de dollars, avec des exigences règlementaires très fortes au niveau des frais de personnel, et dans une industrie qui ne se porte pas au mieux. Pire encore, lorsque l’un des ses principaux clients, Whole Foods (NB : Whole qui se prononce essentiellement avec le « h » et non pas le « w » comme le font la majorité des Français) se fait racheter par Amazon…ce n’est pas nécessairement le signe d’une potentielle durable collaboration, étant donnée la réputation de cette dernière à s’inspirer très fortement des expériences du marché (en clair, on regarde comment tu fais, et après on le fait nous mêmes). Ce qui reste impressionnant avec cette levée de fonds, c’est que cela porte le total à 350 millions de dollars avec une évaluation d’Instacart de 4,35 milliards de dollars. Je connais certains experts du secteur que s’avouent plutôt sceptiques du business model de la startup, mais ça commence à faire beaucoup. Instacart fournit ses services de livraison aux plus grands du secteur alimentaire, y compris Costco et Albertsons. Ils ont récemment signé un partenariat avec Sam’s Club (Walmart).

Vendredi : de la fusion dans l’air dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre

Photo by Craig Whitehead on Unsplash

Les deux startups développant depuis San Francisco des services de livraison Postmates et DoorDash sont en cours de discussion au sujet d’une éventuelle fusion (ce qui reste à confirmer).

DoorDash a levé en mars dernier 535 millions de dollars, avec notamment la société Softbank, par ailleurs investisseur dans Uber ou encore Didi Chuxing, portant le total à 721,7 millions de dollars. Le montant des capitaux levés par Postmates est simplement de 278 millions de dollars.

Au delà des conversations de midinettes pour savoir qui serait le CEO à la place du CEO de l’ensemble des deux entités, c’est surtout au niveau des investisseurs que les discussions ont lieu.

En effet, Postmates et ses investisseurs sont désormais confrontés à une pression accrue pour conclure un accord suite à la récente injection massive de capitaux pour DoorDash car Postmates doit désormais appréhender la façon de rivaliser avec une startup disposant d’un énorme avantage en capital, rendant potentiellement une fusion ou une vente plus attrayante.

Les enjeux sont élevés. D’ici 2022, 11% des ventes de restaurants aux États-Unis devraient provenir des commandes de livraisons, contre 6% l’an dernier, selon Morgan Stanley Research. Cela équivaudrait à une opportunité de marché de 32 milliards de dollars d’ici quatre ans. Un gros gâteau, pas évident à se partager car il est évident que nos deux sociétés sont loin d’avoir établi un niveau d’activité suffisamment élevé chacune pour atteindre leur seul de rentabilité. Et ce serait dommage de faillir avant d’arriver à une telle taille de marché, d’autant plus que les deux sociétés représentent à elles seules seulement 23% du marché, selon des évaluations faites en février 2018.

Bastian Lehmann, CEO de Postmates, a lui confié qu’un accord serait d’ores et déjà conclu, tandis que ces conversations de couloir ont démarré il y a quelque temps déjà. Lehmann est reconnu comme plutôt actif pour chercher des débouchés pour son entreprise, soit par un rachat, en ayant déjà recruté une agence spécialisée sur ce type d’opérations, soit en annonçant une prochaine introduction en bourse. Des discussions avec Grubhub, leader de ce marché (plus de 50%), n’auraient rien donné.

Le chiffre d’affaires de Postmates a  atteint environ 250 millions de dollars en 2017 sur près de 900 millions de dollars de volumes de transactions, affichant une perte d’exploitation de 75 millions de dollars pour l’année. La société avait déclaré à certains médias qu’elle serait rentable d’ici la fin de 2017, et elle est généralement très en retard sur ses prévisions. La société prévoirait un chiffre d’affaires de 400 millions de dollars en 2018 sur des ventes totales de plus de 1,2 milliard de dollars. Les zones de succès de Doordash et de Postmates sont relativement complémentaires. La parole est d’argent, mais le silence est d’or du côté de Doordash. Une opération équivalente dans l’industrie a eu lieu en 2014 lorsque Grubhub (Chicago) et Seamless (New York) ont fusionné.

En attendant, les dindons de la farce, c’est à dire les personnes employées à faire les livraisons, continuent de se démener à pied, à cheval et en voiture (pour les plus nantis) afin de gagner quelques dollars de l’heure, loin des millions qui volent dans les bureaux embourgeoisés de la Silicon Valley. Et franchement, quand je vois un pauvre gars en sueur pédaler pour 3 francs six sous, je me dis que la bataille du grand Internet, l’avènement du peer-to-peer, le web au service de l’humain… ben c’est pas encore pour demain. J’en arrive à rêver que les choses aillent plus vite avec les nouvelles technologies et que les robots envahissent ce marché pour rendre ce service disons… un peu plus humain.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Calm, Light Speed Ventures, Shyp, GoPro et Moment, Telegram

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Golden Gate Bridge

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner d’histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Un peu de Calm

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« Software is eating the world » : cette phrase bien connu du plus célèbre des investisseurs de la Silicon Valley, Marc Andreessen, co-fondateur d’Andreessen Horowitz, et surtout co-fondateur de Netscape, l’entreprise américaine qui a été pionnière du World Wide Web avec son navigateur web Netscape Navigator. Il a raison, Marco, parce que décidément ces petits génies de l’informatique ne cessent de réfléchir où caser le monde numérique, là où on aurait plutôt besoin qu’il nous lâche la grape digitale. Deux Britanniques se sont lancés dans une mission à rendre jaloux un autre Marco (celui dont on entend beaucoup parler ces jours-ci) : rendre le monde plus heureux et plus sain. Ben voyons… Le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’ils viennent de trouver des investisseurs avec $25 millions pour les aider à continuer de faire le job.

L’application (qui s’appelle Calm), puisqu’il s’agit d’une application pour smartphone,  a été  élue application de l’année en 2017, et ceci a du être convaincant à l’idée d’évaluer la société pour un montant de $250 millions. Mais surtout : Calm annonce avoir atteint plus de 21 millions d’utilisateurs, et a généré $22 millions de chiffre d’affaires en 2017 (ou $40 millions, selon le média qui raconte leur histoire, et ils ne s’accorde pas à ce propos). Enfin une startup qui lève des sous, mais surtout qui en gagne ! Quel rafraichissement… Ça vous coutera $12,99 par mois, $4,99 par mois si vous vous engagez sur l’année et $299,99 pour la vie. Au fait, ça fait quoi ? Calm crée un contenu audio qui aborde « les problèmes de santé mentale les plus importants de l’ère moderne » : le stress, l’anxiété, la dépression et l’insomnie. L’application contient plus de 100 heures d’audio pour plusieurs jours, avec des histoires pour vous apporter le sommeil, des leçons de méditation, des sons de la nature, des vidéos et de la musique pour la méditation. Enfin, de là à prétendre devenir la marque du 21e siècle, et devenir le « Nike de l’esprit », ça veut dire quoi ? Dernière anecdote : l’un des fondateurs, Michael Acton Smith, a été nommé Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) dans le cadre des récompenses du Nouvel An 2014 pour services rendus aux industries créatives, l’un des plus jeunes à avoir reçu le prix. My Gosh!

 Et encore une histoire de gros sous

Photo by Pepi Stojanovski on Unsplash
Photo by Pepi Stojanovski on Unsplash

On vous a parlé ici la  semaine dernière d’une grosse levée de fonds dans la Silicon Valley pour un investisseur, un VC (venture capitalist). Vous trouvez que je râle quand je lis dans la presse Française que la Silicon Valley, c’est mort. C’est au tour cette semaine de Lightspeed Venture Partners de lever $1,8 milliard avec deux fonds. Un pour la poche gauche, l’autre pour la poche droite, sans doute. Lightspeed est connu pour avoir été un des investisseurs de la première heure de Snapchat. Nous manquons de détails, mais je suis certain que l’argent sera bien placé, et fera plein d’heureux et d’heureuses n’en pouvant plus de vouloir changer le monde eux aussi. L’investisseur a fait a ce jour 624 investissements dans des startups.

Coincidence de calendrier, un autre investisseur voisin, General Catalyst, lève son neuvième fonds de $1,375 milliards. Sa dernière levée remonte à 2016 : c’est fou comme l’argent coule dans la Bay Area ! L’objectif sera autant pour servir les entreprises au démarrage de leur activité que pour les plus confirmées. Après Battery Ventures et ses $1,4 milliards en février et Sequoia qui postule pour un ensemble de fonds d’une valeur de $12 milliards, c’est fermer le caquet aux pessimistes du coin qui prévoyaient une baisse des activités des VC en pleine Trumpitude. Ben c’est loupé, et c’est tant mieux pour les startups, allez, soyons positif.

Shyp patatras

Photo by Joshua Sazon on Unsplash

Vous connaissez le terme « deadpool », dans le langage des startups ? C’est là où vont finir les entreprises qui n’auront pas les plaisirs d’un Chapter 11,  qui signifie un redressement judiciaire en droit des sociétés français, mais la mort subite, sans passage par un quelconque plan de sauvetage. Ça arrive tous les jours à côté de chez vous. Pour Shyp, c’est fait. Basé à San Francisco, créé en juillet 2013, $62 millions levés et parti en fumée. Fallait bien essayer, n’est-ce pas ? Shyp s’était attaqué à un bien grand problème : l’acheminement du colis dans sa première phase, c’est à dire celle qui normalement vous amène au bureau de poste le plus proche. Ou le bureau d’UPS ou de Fedex, s’agissant des États-Unis.

 « À mon avis, je trouve incroyable de voir combien de ces startups ne gagnent pas vraiment d’argent. Et les VCs sont en mesure de lever des fonds cpour financer ces entreprises qui pourraient ne pas fonctionner à long terme.  » Voici comment s’exprimait en 2016 un certain Kevin Biggon, CEO de Shyp. Il y croyait encore, au potentiel de ce marché : « Les consommateurs ont aimé le produit. Les petites entreprises ont adoré. Mais ce que nous n’avons pas fait, c’est construire une entreprise durable dès le premier jour. » Euh, oui ?! Il faut dire, fort de ses levées de fonds, la startup avait déployé ses services à Chicago, Los Angeles, et New York. Ça s’appelle un grand écart, et malgré le fait de se concentrer de nouveau sur sa base dans la Bay Area, il était sans doute trop tard pour donner l’illusion d’une profitabilité au moment où l’équilibre semblait se dessiner. Quant la confiance d’un investisseur est perdu, c’est le write-off qui se dessine dans la comptabilité de ce dernier, c’est à dire l’inscription d’une provision pour perte qui signifie le début de la fin. « L’investissement que nous avons reçu, tout ce que nous avons obtenu, n’était pas justifié par rapport au niveau d’activité où l’entreprise se trouvait. Et je pense que ça nous a vraiment fait mal. Les attentes étaient trop élevées. Nous avions beaucoup de capital. Nous avons dû le dépenser. Et je ne pense pas que nous étions prêts à le faire. Nous avons grandi prématurément. ». Belle conclusion du CEO, pour ceux qui comprendrons.

 Le hardware, c’est dur

Photo by Jakob Owens on Unsplash

La société GoPro, qui commercialise des caméras d’action depuis 2004, lance un nouveau modèle coûtant $200 de conception similaire aux précédents modèles Hero 5 et 6.Les performances en matière de capture vidéo et la qualité d’image sont meilleures, le contrôle vocal et la stabilisation numérique et l’étanchéité jusqu’à 30 pieds ont été ajoutés.

Pourtant, il y a peu (Janvier 2018), GoPro annonçait la suppression de 250 emplois, soit 20 % de ses effectifs, passant de 1,700 en 2016 à 1,000. Ces licenciements ont fait suite à une série de mauvais résultats, dûs notamment à la concurrence de produits moins chers. GoPro annonça également l’arrêt de son drone Karma et son désengagement du secteur.

Au même moment, Moment (non, je ne radote pas, c’est le nom de la startup) est en plein lancement de produits sur le site de financement participatif Kickstarter un produit qui s’adapte sur votre iPhone, votre Samsung Galaxy ou votre Google Pixel pour produire des vidéos d’une autre dimension. Pourquoi s’enquiquiner à développer des caméras alors que le smartphone a prouvé depuis bien longtemps son utilité en la matière. Il suffit de l’améliorer un peu, et c’est ce que propose la joyeuse bande de créateurs portant le nom de Moment. Basé à Seattle, Moment est un collectif de photographes, de vidéastes, de designers et d’ingénieurs « qui croient que le monde est meilleur lorsque vous vous perdez et que vous suivez votre objectif ». Décidément. Et ils proposent donc ce Moment Filmmaker Collection, composé d’un étui à piles iPhone X, d’une lentille anamorphique, d’un support de filtre et d’un contrepoids à cardan. Leur lentille anamorphique permet de développer une distance focale plus large dans la direction horizontale et une distance focale plus longue dans la verticale. Ouf. Vous pouvez maintenant capturer une image super grand angle avec la faible profondeur de champ inhérente et la perspective d’un téléobjectif. C’est le Saint Graal du cinéma, avec votre smartphone. Ces braves gens ont levé plus du million de dollars pour ce projet, et peut-être plus encore, la campagne se terminant le 20 avril. Ceci dit, les mésaventures de Giroptic, autres stars de Kickstarter et spécialiste des caméras, qui a terminé dans le caniveau, nous rappelle que dans le monde du hardware, il faut être prudent dans ses prédictions.

Quézaco ICO ?

Photo by Christian Wiediger on Unsplash

Telegram n’est pas une entreprise comme les autres. Les frères Durov, co-fondateurs de l’entreprise, sont à l’origine de VKontakte, le réseau social d’origine russe, qu’ils ont laissé aux main d’hommes proches de Poutine, après avoir revendiqué une certaine méfiance et défiance à l’égard du régime politique de leur pays. Ils se sont ensuite lancés dans leur nouvelle entreprise : Telegram. Nikolai Dourov a créé un nouveau protocole de communication sur lequel il allait fonder Telegram, tandis que son frère Pavel a apporté un soutien financier au projet à travers son fonds Digital Fortress, basé aux États-Unis et créé alors qu’il dirigeait encore VK. Les deux frères, opposants de Vladimir Poutine, souhaitaient développer un moyen de communiquer hors du regard du FSB, le service secret russe chargé des affaires de sécurité intérieure. La création d’un compte se fait de façon similaire à WhatsApp. Il est possible d’accéder à son compte et de recevoir ses messages à la fois sur mobile et ordinateur, de créer un pseudonyme sans divulguer son numéro de téléphone. Rien de spécial en apparence, sauf que récemment les deux frères ont décidé de lever des fonds pour le développement de l’entreprise à travers une ICO. Blockchain, Bitcoin, ICO… Le monde des nouvelles technologies devient de plus dur à suivre et à comprendre. Une Initial Coin Offering (ICO) est une méthode de levée de fonds fonctionnant avec l’émission d’actifs numériques échangeables contre des crypto-monnaies durant la phase de démarrage d’un projet. Ces actifs, appelés « tokens » (des jetons numériques), sont émis et échangés grâce à la technologie blockchain (une technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle). Le marché des ICO est régulièrement pointé du doigt pour ses tendances spéculatives jugées parfois irrationnelles, pour le relatif vide juridique dans lequel il évolue, et pour le manque de transparence de certaines opérations. La Securities and Exchanges Commission des États-Unis a déclaré le 25 Juillet 2017 que les sociétés Blockchain doivent obéir aux lois fédérales, ce qui a pour conséquence  de mettre les ICO sous surveillance, surtout après le vol frauduleux commis lors de l’opération relative à Ethereum,  un cousin du bitcoin (l’autre monnaie virtuelle de type monnaie cryptographique). Donc les 2 frangins ont donc décidé de passer par une ICO pour lever des fonds (plutôt qu’une levée de fonds traditionnelle), avec un total de $1,7 milliards levés à ce jour (pour les détail de cette déclaration à la SEC, c’est par ici). Ça ne va pas faire plaisir à Poutine, qui leur cherche toujours des poux dans la tête avec Telegram. Alors avec tous ces sous en plus, le Vladimir…

Remerciements à Wikipédia pour cet article.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !