La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : un peu de géographie de la Silicon Valley
La Silicon Valley est une région de Californie dédiée aux nouvelles technologies qui s’étend disons depuis Redwood City, la ville qu’a choisi Oracle, Salesforces et bien d’autres, jusqu’à Sunnyvale (Yahoo!), Santa Clara (Intel, NVidia,…) et Cupertino (Apple). Palo Alto, Menlo Park et Mountain View sont un des réservoirs de startups les plus importants. Il y a un mouvement intéressant en train de s’opérer alors que la ville de Sunnyvale est en train d’aménager un centre ville des plus modernes, et très bien équipés, avec le Caltrain qui vous conduit direct en plein centre de San Francisco en moins d’une heure (quand même). Twitter vient d’annoncer ouvrir des bureaux à Sunnyvale justement, pour une cinquantaine d’employés, et ainsi être voisin de Google, Linkedin, Amazon (et son Lab’126), et même de Nokia faisant face à des bureaux d’Apple (le siège de Cupertino n’est pas très loin). Marissa Mayer va se sentir moins seule, et surtout les heureux salariés qui pourront y travailler vont en même temps quelque peu s’éloigner du fameux fog de San Francisco qui a le don de vous geler le clavier. L’occasion aussi pour tous ces acteurs de se rapprocher du San José Mercury News et de son célèbre journaliste Peter Delevett dont je vous conseille de lire les articles éclairés sur les différents sujets touchant la Silicon Valley.
Suivre Peter Delevett sur Twitter : @MercWireTap
Mardi : c’est quoi un startuper de la Silicon Valley?
J’ai rencontré Caleb Elston il y a bien longtemps déjà, alors qu’il était VP Product chez Justin.tv, la startup qui permet de diffuser du live broadcast, au Computer History Museum, en juin 2010. Il ressemblait à celui de droite, T-shirt corporate de circonstance, propos pas encore totalement assuré mais discours malgré tout bien rodé, Silicon Valley pitch oblige. Mais alors là, petit rappel tordage de cou à une légende : tous les jeunes entrepreneurs de la Silicon Valley ne sortent pas de Stanford, ni même de Harvard, ou naturellement de Berkeley : Caleb a fait ses études à Miami. Il ne va même pas rester un an et demi chez Justin.tv (il reste rarement plus de deux ans au même endroit), il a déja été fondateur ou co-fondateur trois fois, se ré-engage comme co-fondateur pour la quatrième fois et ce sera Yobongo, qui va durer moins de deux ans, lever $1,35 millions et se faire racheter par Mixbook (même pas le temps de regarder ce que faisait Yobongo, du coup). Et là, c’est reparti pour un coup de Techcrunch avec sa nouvelle startup, Delighted, alors qu’il n’a même pas encore sorti son produit, puisqu’il est en cours de développement : collecter le feedback de clients de commerces, comme les restaurants, de façon à permettre de laisser toute sorte de remarques ou de complaintes auprès de ces différents business. Une place à prendre sur ce segment, clairement. Que deviendrait ce joli monde des startups sans d’aussi sympathiques partenaires que Techcrunch ?! Ca me rappelle un certain Président de la République Française, avec qui ça bougeait tout le temps, ça ne s’arrêtait jamais. La Silicon Valley, c’est pareil : ça bouge, et ça cause, tout le temps.
Suivre Delighted sur Twitter (soyez prêts à dégainer vos emails) : @DelightedApp
Mercredi : le marché de la e-réputation s’automatise avec Reputation.com
J’ai été extrêmement amusé par l’annonce il y a quelque temps de l’association de la société de relations publiques d’Anne Méaux, qui susure aux oreilles du CAC40, et d’un entrepreneur spécialiste des micro-paiements dans des business… disons un peu roses, Rentabiliweb, pour former une joint-venture dans le domaine de la e-réputation (Repu7ation ça s’appelle). Je ne pense pas que la gestion de la e-réputation (pour les entreprises ou les personnes) ne s’improvise du jour au lendemain. Je ne pense pas que ce soit une opération qui puisse être opérée de façon manuelle, comme c’est le cas de la plupart des offres proposées par les agences de communication de la place parisienne. Je ne pense pas que ce soit des startups comme Klout ou des indices comme Kred qui soit la solution. Je crois à une réponse technologique pour un problème aussi complexe (identifier, suivre, maîtriser, réagir), et cela fait bien longtemps désormais que je suis avec attention la société fondé par Michael Fertik (en photo ci-dessus) en 2006, basée à Redwood City, avec ses $67,7 millions, Reputation.com. La société prévoir de mettre à disposition sur le marché des fonctionnalités permettant à ses clients de monétiser leur présence en ligne, comme par exemple en proposant de partager ses informations personnelles en échange de rabais ou d’autres avantages. Non seulement Reputation.com se propose de gérer votre réputation de façon systématisée, mais elle va bientôt vous permettre d’en tirer profit. A coup sûr, une fois que Reputation.com va résoudre le problème de la mise en place de son réseau de distribution en Europe (un grand classique pour une startup de Californie qui choisit d’abord d’aller se faire tirer les oreilles par nos amis anglais en ouvrant un bureau à Londres, bien loin de l’Europe continentale), on risque d’en entendre parler et secouer un business qui ronronne plus qu’autre chose.
Suivre Reputation.com sur Twitter : @Reputation_Com
Jeudi : Hootsuite et une levée de poids lourd, chouette !
Le social media, ça rapporte beaucoup, qu’y disent. C’est peut être vrai pour les marques qui se font prendre au jeu de qui veut gagner des millions de fans, mais j’avoue être peu convaincu de cette nouvelle génération du marketing paresseux qui consiste à transmettre ce message aux clients des marques : « Follow me » ou encore « Like me », alors qu’en qualité de « financeur » de la marque, on s’attend à attendre plutôt du « Where are you? » ou encore « We Love you ». Dans tous les cas, il y en a pour qui le social media ça rapporte, et beaucoup : les startups. Et notamment Hootsuite, pour qui je fais une petite exception à ma règle interne en ce qui concerne la couverture régionale de cette rubrique (c’est une société canadienne), mais il y a de l’argent de la Silicon Valley (entre autres) qui vient d’arriver : $165 millions en série B. Je répète : cent soixante cinq millions de dollars. D’accord, Oracle a racheté Vitrue, Salesforce a racheté Buddymedia, Adobe a racheté Context Optional. Mais il vas falloir me démontrer où se trouve la valeur dans Hootsuite, à coté de ses outils, ne serait-ce que pour, déjà, passer à la version payante de Hootsuite (7 millions d’utilisateurs, 3,5% payants). Je viens d’y faire un nouveau tour, et franchement, depuis Tweetdeck dans sa version pré-Twitter, rien ne vient à me convaincre de payer quoi que ce soit, ayant eu l’habitude de ne pas payer pour ce type de commodités. De quoi donner bien du regret à certains acteurs ayant abandonné sans sous gagnés ce segment du social media. Mais bon, on ne gagne pas à tous les coups ! Par contre, chapeau bas à Hootsuite…
Suivre Hootsuite sur Twitter : @Hootsuite
Vendredi : le retour de Chris Messina dans le grand bain des startups
Je vais vous parler de Chris Messina. Non, pas l’acteur, celui de gauche. L’homme d’Internet, celui de droite. La presse tech le décrit comme l’inventeur du hashtag, ce code # que l’on utilise désormais sur les réseaux sociaux, notamment Twitter ou Facebook, mais je trouve que c’est réducteur par rapport à ce garçon pas comme les autres que j’ai rencontré pour la première fois il y a bien longtemps, à Paris, lors d’un évènement qui sentait bon les débuts des co-working space à Paris… un bail (2007) ! « Agent of free will ». Chris fait partie de ses esprits qui pensent autrement, avant les autres, ailleurs que les autres. Il est mêlé à des mouvements contributifs, alternatifs, comme les Barcamp qu’il a co-fondé en 2005 (ce format de non-conférences où les participants font le contenu de la conférence eux-mêmes), les micro-formats qui est une approche sémantique visant à ré-utiliser les donnés du web pour en constituer un gigantesque base de données, les espaces de co-working au tout début de ce mouvement à San Francisco, Open ID qui se voulait être un standard ouvert d’identification sur Internet (dont il a été un des Board Member), malheureusement freiné dans son élan par Facebook Connect (et tout le monde pleure aujourd’hui sur les problèmes de confidentialité, c’est un peu stupide). Pour l’essentiel, Chris, c’est tout ça. Designer dans l’âme, avocat d’un Internet libre et ouvert. J’ai été très surpris de le voir rejoindre Google en janvier 2010 (et pas surpris à la fois), heureux de le voir prendre du service de nouveau 1.300 jours après au sein d’une startup appelée Neomob, une startup de 6 personnes, une place de marché pour l’art digital. C’est tout pour lui, ça, ça va réveiller son instinct de veille. « Alors Chris, c’est quoi l’Open Web » de demain ?
Suivre Chris Messina on Twitter : @ChrisMessina
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !
Je me permets de commenter de votre billet sur l’e-réputation car je me sens un peu interpellé par le ton un peu dédaigneux sur nous les Européens face aux prodiges que vous prêtez à reputation.com
Prodigieuses levées de fonds certes mais au-delà qu’ont-ils accompli ?
Je ne parle jamais de la concurrence mais je vais faire une exception car votre comparaison est tellement directe que je n’ai d’autre choix. Nous avons souvent récupéré des clients de cette entreprise, tout ce qu’ils semblent avoir accompli en matière d’automisation c’est de la création de pages et profils à la volée comme le fait le moindre black hat SEO. Ils l’expliquent d’ailleurs ici : http://www.reputation.com/reputationdefender
Il suffit d’ailleurs de voir que créés en 2006, ils ne cessent de multiplier les effets d’annonce sans rien de bien concret à montrer.
Devrais-je ajouter qu’ils ont changé de nom car google suggest rajoutait scam aprés reputation defender, ou que leur achat en angleterre est celui d’une boîte seo de quelques membres ?
Désolé pour le coup de gueule mais pour prendre l’exemple de mon agence Reputation Squad, nous avons créé 30 emplois en trois ans, sommes auto-financés, avons créé la première assurance e-erep au monde avec Swiss Life ou un outil de sensibilisation ludique avec La ville de Paris salué par Facebook.
On ne gèrera JAMAIS son e-réputation de manière automatisée, ses données peut-être.
Albéric : je suis ravi de l’opportunité de ton commentaire pour prendre connaissance de ton entreprise et de son activité.
Deux remqarques :
– le fait d’être Européen n’a rien à faire dans cette histoire, et du fait de mon passeport (toujours) Françcais, je suis aussi, à ce titre, Européen.
– le fait que vous ayiez créé 30 emplois en 3 ans ne prouvent rien par rapport à la perception que j’ai de ce métier, ni de la vision que j’ai sur Internet et ses utilités, et son potentiel.
J’ai des clients qui sont dans ce même cas de figure et ont, eux aussi, saisi l’opportunité de créer des entreprises ou des centres de profits dans ces « nouveaux segments digitaux », pour être clair.
Il n’y a donc pas de dédain de ma part, seulement un style d’écriture lié à mon caractère. J’admettrai toutefois préférer 100 fois la vision d’un entrepreneur-batisseur comme Michale Fertik, que je connais personnellement, à certaines agences parisiennes expertes dans un domaine l’e-réputation qui plutôt le fait d’un bricolage digne d’une SSII accouchant d’une usine à gaz.
J’ai eu l’occasion de rencontrer l’équipe et entendre ce qu’ils ont à dire et à vendre, et clairement je ne suis pas là ici pour faire la promotion de qui que ce soit. J’ai une vision différente de ce qui me semble être la bonne voie pour l’e-reputation, et je respecte tout à fait la tienne.
On se reparle dans 3 ans ?!
@Phil Jeudy : tout à fait d’accord, time will tell 😉
On ne peut pas vraiment s’offenser ou comparer la France à la Silicon Valley, et il est d’ailleurs assez difficile d’en comprendre la démesure lorsque l’on est entrepreneur en France. Les levées étant bien plus importantes, les moyens pour démarrer et promouvoir également et payer les gens passionnés par leur métier dans une région pleine de ressources en la matières n’existe que là-bas. Dans notre pays frileux, s’en sortir est devenu un exploit lorsqu’on ouvre une entreprise, vous ne devriez pas prendre ombrage de tout cela.
@Oriane Maman : Tout à fait juste. Une « industrie » du capital risque s’est mis en place depuis très longtemps, et malgré la bulle financière des années 2000, l’argent et Internet reste un cocktail qui excite l’imaginaition, et favorise un terrain propice à l’entrepreneuriat et aux initiatives en tout genre !
Sacrée levée ! Mais je suis d’accord sur le fait que parois ils lèvent des fonds astronomiques sans n’avoir pas prouvé grand choses ni vraiment expliqué en quoi leur idée allait servir. Parfois on sent dans la Silicon Valley cette tendance à vouloir faire des prouesses technologiques mais sans avoir vraiment pensé « est-ce que le commun des mortels en veut ? »
@Cathy Crinoline : Les VCs font des paris sur des hommes (des équipes, des entrepreneurs) plus que sur des produits, voire des concepts.
Petit actionnaire de Rentabiliweb, je suis assez stupéfait de lire des propos dédaigneux et a coté de la plaque…
pour info :
Be2bill devient le 1er établissement acquéreur français à être certifié « Merchant Agent » par VISA
Rentabiliweb Europe bénéficie depuis janvier 2011 de l’agrément définitif de l’Autorité de Contrôle Prudentiel de la Banque de France en qualité d’Établissement de Paiement. La société est par ailleurs, depuis juin 2011, le seul Établissement de Paiement, rattaché au Groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne), à être membre du GIE Cartes Bancaires.
Treize mois après son lancement commercial, Be2bill, la solution de paiement multicanal par Cartes Bancaires a séduit plusieurs centaines de marchands. Parmi eux : Directoptic, NetBet, Aquarelle, Made.com, Kenzo, Placeminute, Winamax, Pecheur.com (groupe Oxylane), Sarbacane, MODZ, Expertissim, Happyview, Remixjob, LamaLoli, LittleFashionGallery.
Concernant repu7ation, voici un peu de lecture pour vous amuser :
http://www.petitweb.fr/actualites/jean-baptiste-descroix-vernier-nettoyage-du-web-repu7ation/
Merci pour votre commentaire, et désolé d’avoir un style qui peut parfois surprendre mais soyez sûr d’une chose : je ne parle jamais des choses gratuitement, ni sans connaître mon sujet. En l’occurence dans ce sujet : l’immersion de Rentabiliweb avec Image7 sur le « métier » de l’e-réputation. Mieux encore : l’une des personnes en charge de ce sujet est un ami.
@Phil Jeudy : merci pour votre réponse.
En lisant « un peu roses »… j’ai vu rouge… 🙂
Comme vous pouvez le voir, je tiens à l’e-répu7ation de Rentabiliweb 😉