L’information que j’ai choisi dans ce post m’a été signalé par un média que je n’aime pas beaucoup, tant il privilégie le sensationnel au reste de ce qui se passe dans le domaine du web et des technologie notamment, et je suis conscient d’ailleurs que présentement je vais faire de même. Peut être même que celui qui a écrit l’article en question a voulu faire plaisir à un de ses actionnaires, un certain Jeff Bezos, patron d’Amazon.
Mais l’activisme de la Ministre de la Culture et de la Communication contre Amazon commence par s’entendre de l’autre coté de l’Atlantique, non pas du coté du géant de Seattle, qui a bien pris note de ses coups de battes réguliers, mais également du coté des médias qui trouvent là les moyens de diffuser l’incohérence de la France et de son Gouvernement, une nouvelle fois. Et ça finit par agacer à force.
Il est bien dommage qu’après la visite de sa collègue Fleur Pellerin à San Francisco, qui a été plutôt réussie, en terme d’image, on continue de donner des messages négatifs par souci de démagogie, ce qui est mauvais pour les affaires tout autant que pour la réputation de la France aux États-Unis, d’autant que cela ne va en rien résoudre les problèmes du lobby dont la Ministre souhaite prendre la défense.
Faire de la politique ne se résume pas à faire des lois en réaction à des phénomènes
Bientôt, plutôt que comme le propose certains influenceurs du Web, c’est le Droit qu’il faudra apprendre dès le collège, tant ça devient impossible de faire du business en France avec toutes ces lois qui sont promulguées, notamment pour le digital. Si l’on pouvait résoudre tous les problèmes par des lois… Le protectionisme ne sera jamais une solution, le digital aujourd’hui va trop vite dans son évolution, et le législateur, dans sa grande bonté, ne peut plus suivre, c’est le client final qui décide. Les discussions sur de nouvelles taxes suite au rapport Lescure vont certainement acccoucher d’une nouvelle couche légale. Mais cela ne va pas changer l’évolution du comportement des consommateurs, qui ne cessent de se fournir sur Internet pour ses besoins culturels.
Soutenir le culturel en accusant Amazon, c’est se tromper de problème
Réagir à des provocations d’un journaliste populiste, critiquer les taxes payées par Amazon et les aides à l’emploi dont la société bénéficie en France, c’est une chose, cela ne va pas détourner les consommateurs d’acheter là ou son intérêt le porte, et ce n’est pas forcément le battage marketing qui fait notamment l’achat. L’exemple de la concurrence que porte PriceMinister à eBay en France prouve qu’il y a des particularités locales qu’il faut suivre avec attention.Le véritable concurrence des libraires aujourd’hui, c’est la facilité de trouver ce que l’on cherche sur Internet et la difficulté pour les commerces physiques de satisfaire des besoins culturels avec des logiques de logistique relativement compliquées. La fermeture du magasin de Virgin sur les Champs Élysées est assez éloquent, et un magasin n’est jamais assez grand et assez bien placé pour satisfaire la demande. Sur Internet, la satisfaction de la demande est élastique ! La multiplication des sites Internet en tout genre ne cesse de progresser : pour comparer les prix, livrer, connaître les goûts de ses amis, suivre les tendances, tout cela se passe de plus en plus sur Internet. Il est logique que l’achat se passe sur Internet.
Les libraires ont un avantage majeur : le local
Les libraires ont un avantage indéniable, c’est le lieu de vie qu’ils représentent. C’est, avec la boulangerie et le café du coin, les piliers de la vie de quartier, et c’est un avantage qu’il faut savoir utiliser. D’autres industries ont très bien compris qu’un des façons de résister à la concurrence, c’est de se diversifier, ou se spécialiser à l’inverse. Vendre d’autres produits, réutiliser ses surfaces pour d’autres activités, renforcer sa présence par du marketing local… Même des géants comme MacDonald’s aujourd’hui en sont à se poser la question de comment faire venir les consommateurs dans leur restaurant, comme les y retenir et les y divertir. Un site Internet comme Bleacher Report, un site web dédié au sport à très bien compris cette règle du local, qu’ils ont su adapté à un site d’information online : ils diffusent des news sportives régions par régions, et leur succès d’audience les a fait se faire racheter par Time Warner, incapable de faire ce que cette startup créée en 2007 à su réussir. Trouver la formule locale qui va pousser un passant à s’arrêter régulièrement chez le libraire du coin, c’est un meilleur combat que faire le pied de grue au 3 rue de Valois, à travers ses syndicats.
Et maintenant…
Ce qu’il faut donc attendre ; une loi en réaction à l’effet kiss cool d’Amazon proposant à la fois la livraison gratuite et un rabais sur le prix. Combien d’heures de rédaction, à combien de mains, je vous le demande. C’est ça, la politique d’aujourd’hui. A la prochaine « fenêtre législative », ça veut dire à la Saint Glinglin en Français de tous les jours ?!
Au passage, personne n’oblige le Gouvernement ou ses représentants à faire des facilités pour permettre à créer des emplois dans nos régions, n’est-ce pas ?
Bon, même si je reconnais que la chute est un peu facile, je trouve que c’est un comble d’accuser autant Amazon et en même temps d’utiliser ses services pour vendre quelques uns de ses ouvrages. Sans devenir paranoiaque, la valeur de l’exemple pour un homme politique, et donc une femme politique, me paraît assez essentielle.
Pour ceux qui veulent surfer Français, acheter Français : http://www.leslibraires.fr/ ou http://www.lalibrairie.com/
IL y a beaucoup a dire sur le sujet. (Pour info, j etais dans l’equipe qui a lance Amazon en France en 2000). Je me contenterai de 3 points simples :
a. Qui gagne ici ? le consommateur de livres. C’est a dire chacun d entre nous. Alors que la France est deja le pays qui protege au maximum les vendeurs de livres (Prix Fixe a 5% off list price) Amazon vend ses livres au meme prix que le libraire au coin de la rue
b. la FNAC offre le port gratuit sur les livres sur fnac.com et personne ne dit rien ?
c. Amazon est un belle reussite industrielle en France. Avec bcp d’emplois qualifies crees dans des regions difficiles. Preuvre en est que le DG France vient de prendre la responsabilite de tout le business de retail en Europe….
Bref, sale polemique ou seule une toute petite partie des faits sont presentes !
On fait ce qu’on peut, Julien. Merci pour tes commentaires.