Les (vrais) secrets de la Silicon Valley

J’ai ouvert « Le Journal de la Silicon Valley », un blog hébergé par Lexpress.fr, en 2012 car j’étais las de lire les écrits du patron de l’Atelier BNP Paribas San Francisco de l’époque (pas celui qui l’a créé quelques années avant, qui m’avait bien fait marrer avec son « web métisse » qui, j’imagine, avait fait un grand plouf… n’est pas visionnaire qui veut, et il est depuis parti gagné des « dollars oligarches » en Ukraine) qui promouvait la Silicon Valley sans véritablement rendre compte de ce que je pouvais y voir. Quand j’y publiais un article, il fallait se plonger dans la rubrique « Tech » pour le trouver. C’était cool.

Mes années dans la Silicon Valley, où je me suis progressivement installé après ma première visite en novembre 2007, ont toujours été pour moi une sorte d’aventure et une forme d’apprentissage professionnel continu… C’était en quelque sorte devenu un MBA sur le terrain (j’avais imaginé à l’époque en faire un auprès d’une université en Espagne). Mes premiers voyages réguliers se sont transformé progressivement en installation définitive. Enfin, pour le moment.

Je n’aurai jamais le diplôme de la Silicon Valley, c’est une histoire en mouvement constant. On n’en fait jamais vraiment le tour, même si son territoire est géographiquement délimité.

On m’a souvent présenté comme « journaliste », notamment du fait de ce statut de blogueur qui vous permet d’avoir l’étiquette de média, d’être invité gratuitement aux conférences, et d’écrire un peu tout ce que l’on veut. J’avais toutefois un contrat moral avec L’Express, dont j’avais rencontré le directeur adjoint de la rédaction de l’époque grâce à un ami journaliste (un vrai). Rendre compte a toujours été pour moi essentiel, même avec les petites histoires que je racontais avec une certaine naïveté sur mon blog personnel depuis 2007. C’est important d’imaginer que des personnes vont tomber sur ce que vous avez écrit et des conséquences que cela peut avoir. J’ai touché de près cet inconvénient une fois, et j’ai appris que cela avait une importance que l’on n’imaginait pas au moment d’écrire, quelque soit la sincérité que l’on y dépose.

Alors quand il s’agit d’écrire sur la Silicon Valley, un thème si facile à citer pour se garantir une audience certaine… J’ai estimé la responsabilité encore plus grande, et j’ai donc publié, publié, publié pour parler de la « tech » en général, des startups, dans la Baie de San Francisco et au delà, car il faut le reconnaître : l’innovation n’est plus une exclusivité de cette région du globe. J’aurais l’occasion d’en discuter la semaine prochaine avec un membre de l’équipe de capital risque de Google à Mountain View dont j’avais quelque peu remis en cause la vision sur Twitter il y a quelques semaines. Juste pour le fun, il gère quelques millions en portefeuille, pas moi.

Écrire avec sincérité, c’est écrire avec responsabilité et donc avec honnêteté. J’ai écrit dans les colonnes de mon blog pour apporter une autre vision des innovations portées par les startups, pour raconter autrement les histoires des entrepreneurs du crû, développant ici un prolongement de leurs études à Stanford, à Berkeley, et narrer les aventures de ceux venus d’ailleurs pour trouver la source de financement dont ils auraient certainement besoin, ou enfin pour se frotter aux cadors du coin, pour profiter de la douceur de la Californie du Nord, que sais-je. Les raisons ne manquent pas pour se motiver à venir jouer sa partie dans ce business playground compétitif qui a frappé bien des imaginations depuis quelques générations, et cela continue encore. Enfin ça s’est arrêté depuis mars, mais je ne m’inquiète pas, le traffic de SFO va reprendre de plus belle dans quelques mois, j’en suis sûr.

Les ouvrages francophones sur le sujet ne manquent pas. Des plus anciens, comme « Les Français à San Francisco » par Daniel Levy en 1884 (je suis collectionneur dans l’âme, et je l’ai, ce bouquin !), « En Amérique, de San Francisco au Canada » par Jules Huret en 1905 (je l’ai aussi), « L’Amérique insolite » d’Yves Grosrichard (un journaliste, lui aussi) en 1959 (je les ai tous !), aux plus opportunistes comme « San Francisco: La ville où s’invente l’avenir » par Jean-Claude Cuzzi en janvier 1985, « À la conquête de la Silicon Valley » par Jean Rauscher et Sylvie Marc en 1999, « Les secrets des entrepreneurs de la Silicon Valley » par Guillaume Villon de Benveniste en 2016 (un autre grand voyageur dans la Baie, hum hum), « Made in Silicon Valley » par David Fayon en 2017 (mazette, quelle préface…). Les donneurs de leçons sont au rendez-vous avec « La nouvelle servitude volontaire » par Philippe Vion-Dury en 2016, et aussi les plus documentés comme le numéro 192 de la revue « Le 1 » sur la « Silicon Valley, son univers impitoyable » en mars 2018, ou la revue « Esprit » de mai 2019 sur « L’Idéologie de la Silicon Valley ».

Il y a ceux qui m’ont servi comme « Start-Up : ce que nous pouvons encore apprendre de la Silicon Valley » par Hervé Lebret, auto-publié en 2007, ou encore Pascal Baudry et son « Francais & Américains : l’autre rive  » publié en 2003, avec qui j’ai pu brièvement discuter de mes futures activités à San Francisco lors de mes premiers allers-retours il y a maintenant plus de 10 ans.

Il y a eu « La puce et les géants » par Éric Laurent, en 1983, qui m’a inspiré alors que je me destinais à devenir programmeur informatique. Livre qui m’a poussé à venir à San Francisco plus de vingt ans après…

Il y a aussi les romans comme « Et si c’était vrai » par Marc Levy publié en 1999 dont les droits seront rachetés par Steven Spielberg pour donner naissance au film « Just like Heaven« . Justement, je pense que la frontière entre le roman et le travail journalistique est certes une mince feuille de papier mais qui mérite toutefois un soupçon d’honnêteté.

Mon blog n’était pas censé se poursuivre jusqu’à ce que je tombe par hasard sur cette vidéo de Konbini mettant en avant un certain Loïc Hecht et son livre sur le syndrome de Palo Alto, paru en janvier de cette année, qui m’était totalement inconnu à ce jour.

J’ai cessé de m’intéresser à ce que les Français peuvent écrire ou dire sur la Silicon Valley. Comme je l’ai écrit plus haut, c’est certes un sujet très vendeur. J’ai moi même fait partie des ces offreurs de voyages d’études dans la Silicon Valley dans mes premières années ici, et j’y ai vécu de cette activité. Je n’ai toutefois jamais vraiment touché le rêve Américain du fait de ces voyages (je veux dire : coté pognon), avec ces meetings organisés par dizaines, tant je me suis senti responsable d’une certaine forme de légitimité nécessaire pour le faire, c’est à dire faire de façon à me rendre quelque part utile dans le parcours de la « learning expedition », en me transformant en quelque sorte prescripteur des entreprises locales, espérant un retour business de la part des visiteurs pour les différents hôtes sollicités et intéressés par l’idée de rencontrer de potentiels clients. Même en ayant travaillé pour des entreprises françaises de taille significative sur de tels projets, par exemple, entre autres, au service des membres d’une grande famille d’entrepreneurs assez connus, en mettant en relation des startups ayant la meilleure adéquation possible en terme d’offres par rapport aux besoins que pouvaient avoir ces entreprises, j’avoue que cela n’a jamais vraiment fonctionné, et les meetings ont souvent fini en impasse. Trop de « learning », et pas assez de transformation de business (ce qui n’est souvent de toute façon que synonyme d’une certaine forme de consulting sans impact) . Cela s’explique, mais ce n’est pas vraiment l’objet de mon propos ici. C’est juste pour situer le contexte, et comment je vois l’utilisation de la « Silicon Valley » selon une certaine forme de sincérité et d’éthique.

Écrire un livre, je sais ce que cela représente en terme de travail. Je ne sais pas ce que c’est que de vivre de ses écrits, je n’ai jamais été rémunéré pour mes articles (à part une fois pour être précis, avec un ordinateur portable à la clé). J’imagine qu’il y a un fort enjeu à écrire un livre pour ceux dont le métier est de vivre de ce que l’on écrit (vous me suives toujours ?). Cela fait un an que j’ai entre les mains un projet de livre, imaginé lors d’un voyage en train effectué depuis la gare d’Emeryville, Californie, vers New York, en quatre jours, trois nuits et quelques heures avec un ami photographe dont les clichés feront partie de l’oeuvre, mélangeant mes articles de ce « Journal de la Silicon Valley » avec quelques témoignages additionnels remis au goût du jour. Pas nécessairement pour faire de l’argent (au moins pour rembourser le coût du voyage pour nous deux), mais pour témoigner de cette Amérique méconnue de tant de Français, et malheureusement de certains qui en parlent. Mon ami et moi avons fait le pas de prendre la citoyenneté (lui, bien avant moi), et je trouve qu’il est encore plus important de témoigner sur elle, d’expliquer ce qu’il est possible d’expliquer pour éviter les clichés « à la va vite » de gens qui par exemple viennent faire un tour dans la Baie et prétendent ensuite vous raconter l’histoire. Surtout quand il y a des prétextes journalistiques pour écrire un roman.

Et là, j’en reviens à cette vidéo de Konbini, média qui a le droit de vivre de son contenu mais dernier endroit où j’irai chercher une certaine forme d’information après avoir été quelque peu familiarisé avec leur style éditorial. Ton livre, Loïc, franchement, tu peux écrire ce que tu veux, et je te souhaite de gagner plein d’argent avec. Je te souhaite d’avoir aussi Steven Spielberg qui vienne te racheter les droits d’auteur pour en faire un film. Je suggèrerais de prendre James Franco comme acteur. D’ailleurs, il a, lui aussi, écrit un livre qui s’appelle « Palo Alto ». Il est né à Palo Alto. Il n’est pas venu, plusieurs fois, pendant trois à quatre semaines pour raconter « les fameux secrets de la Silicon Valley », depuis 2015, non, attendez, 2014. Il y a grandi.

Bon, on va arrêter le suspense, deux films ont déjà été tournés, inspirés de son livre. « Palo Alto » et « Memoria », si ça t’intéresse. Tu pourrais apprendre des trucs ?

Tes secrets de la Silicon Valley, Loïc, mériteraient, selon ce que j’ai entendu sur cette vidéo de Konbini, quelques clarifications. Tu as du voir mes commentaires, je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire quelques lignes sur Youtube… Parce que dans le genre des gros clichés, tu as vraiment tapé fort. Très fort.

  • Le siège d’Amazon est à Seattle, dans l’état du Washington. Un peu plus haut, toujours sur la côte Ouest. Ce n’est plus la Californie, et encore moins la Silicon Valley. Ils ont des bureaux sur différentes villes que tu cites bien sûr. Mais ce n’est pas le siège. Juste histoire d’être précis, comme un bon journaliste que tu es.
  • L’histoire des bus : c’est évident que tu es surement arrivé au moment ou l’affaire faisait un peu de barouf. Mais cela ne date pas d’hier, c’est une longue histoire et il est dommage que tu t’arrêtes à cet incident qui n’a pas été poursuivi d’effets sur une plus longue période je parle de ce mouvement précis). À part changer quelques modes opératoires sur les arrêts de bus des boîtes de la tech dans la ville de San Francisco, mais j’ai sans doute oublié quelque chose… Il y a eu « Occupy San Francisco » aussi, juste en face de la Federal Reserve Bank sur Market Street, dans la Financial District. Tu vois où je veux dire ?
  • Mark Zuckerberg et sa maison de San Francisco… Loin de ses bureaux, genre, donc il dort pas dedans. La vache, quel secret. Et les maisons qu’il a acheté juste à coté, t’es au courant (sinon t’as loupé un scoop pour en remettre une couche) ? Et celles sur Hawaï, ça t’intéresse d’en savoir plus ? Et celles sur Palo Alto ? Que tu saches, il aime préserver son intimité, il a du pognon, et il achète des maisons, chers (ça fait marcher le commerce) et paye même des gens pour sa sécurité. Il est où le problème, Dude ?!
  • L’Apple Store dont tu parles, ce n’est pas le bon. La photo que tu montres est d’un magasin plus loin dans la rue qui a été ouvert bien après la mort de Steve Jobs, dont tu craches un peu dessus avec une certaine forme de mépris en citant les témoignages des fans de l’époque. Le cynisme, ça passe mal des fois, quoi que l’on puisse penser de la façon dont certains managent des entreprises dont des millions de clients utilisent les produits à travers le monde. T’as pas un Mac, Loïc ?
  • La création de Paypal : Peter Thiel est co-fondateur de Paypal (avec, devine qui… Elon Musk, Toto), et donc pas son fondateur unique, Paypal étant d’ailleurs objet de la fusion de deux startups…dommage, t’aurais pu parler de la Paypal maffia et taper un peu plus sur ce que tu sembles avoir désigné comme une de tes tête de turc préférées dans la Silicon Valley…
  • Soma (South of Market, pour faire cool), le coin des clochards ? Tu parles de Tenderloin ? Comprends pas, vraiment. C’était plein d’entrepôts et c’était un quartier chaud, c’est certain, il y a vingt, trente ans. Mais je crains un peu que tu te sois mis les pieds dans le tapis de l’histoire de la transformation de la ville de San Francisco.
  • Elon Musk n’est pas le fondateur de Tesla.
  • L’histoire d’Oakland et tes chiffres… Allez, j’abandonne, c’est pas grave.

« Chuis allé dans la Silicon Valley ». Bon, écoute, écris des romans, et franchement, du fond du coeur, vraiment, j’espère que c’est un succès. Quant à pousser une légitimité de journaliste pour justifier de la réclame sur des secrets dont certains sont quelque peu imprécis, de la part d’un journaliste, ça craint. Je dis ça, je dis rien.

La bande de terre, dont tu parles, elle a un siècle d’histoire. Du beau, du moins beau, mais bon c’est une histoire humaine comme d’autres, tu l’as dis en conclusion, tu as raison. Alors, en tant que journaliste, on a le droit d’avoir des opinions, mais pas la peine d’en faire un syndrome. Beaucoup de journalistes sont venus ici, et ils ne sont pas toujours les bienvenus, parce que les résultats sont souvent loin des promesses pour prendre un rendez-vous et du « rendre compte ». Il faut nous comprendre, on aime bien ce coin, et on aime aussi la précision. Parce que le Français il a besoin de mieux comprendre l’Amérique, sans parler de comprendre la Silicon Valley, qui est une sacrée affaire dans le paysage. Nous, les Franco-Américains, on aime les histoires bien faites, que veux-tu. C’est un peu chez nous, ici, alors tu comprendras qu’on aime la précision.

Quand tu reviens, pour trois ou quatre semaines, j’ai quelques belles histoires pour toi :

  • Morningstar Commune, ça se passe vers la fin des années soixante, au Nord de San Francisco, avec la vision de Louis Gottlieb sur l’impact des ordinateurs dans la société, ça va t’amuser, il y a des gens tous nus en plus,
  • Les essais de LSD sponsorisé par la CIA avec notamment l’Université de Stanford qui prendra part aux études,
  • L’histoire d’un entrepreneur anglais ayant fait ses études supérieures en France qui avait racheté une ancienne garnison de San Francisco pour en faire le temple des frissons…

Sans rancune, Loïc, passe prendre un café à la maison quand tu repasses pour la suite de ton bouquin. Après le syndrome, c’est quoi ?

L’actualité High-Tech de la semaine : un dernier article et puis s’en va…

Ceci sera le dernier post du « Journal de la Silicon Valley », hébergé par Lexpress. Je remercie particulièrement Emmanuel Paquette qui m’a permis de trouver un moyen d’expliquer la technologie, vue par mes soins et à ma façon (pas toujours très « politiquement correcte ») depuis la Silicon Valley, en me présentant en son temps Eric Mettout qui avait donné son feu vert pour m’y accueillir. On vient de me prévenir de la fermeture des blogs, effective dans quelques petits jours. Je m’y attendais, étant donné la banalités des publi-reportages que l’on peut désormais trouver dans la catégorie « High Tech » de  Lexpress. Il faudra aller chercher la pointe de l’innovation dans d’autres canars numériques, sans négliger les bonnes pages de l’ami Emmanuel, bien sûr. Cet article ne sera même pas disponible sur le site web de Lexpress. Peu importe !

Je n’ai pas gagné un centime sur toutes ces années, bien sur, ni des galons de journalistes, comme on a pu souvent le penser. Juste les propos d’un passionné fatigué d’entendre les bavardages inutiles de représentants de la langue française basés dans  la Baie de San Francisco frimer depuis leur bureau d’expatrié, ou leur duplex cinq étoiles. Ils ne se sont malheureusement pas tus tous (enfin ceux qui n’ont pas fini perdus dans la forêt amazonienne). Il y aura peut être une suite. Ailleurs. Vous pourrez retrouver certains de ses articles dans un livre à sortir où je m’amuserai à tordre le cou aux banalités, et rappeler à certains quelques vérités.

En attendant, je crains que le Retail US ne soit encore la vedette de cette chronique hebdomadaire. J’ai toutefois réussi à y intégrer un article « cocorico » d’une entreprise que je suis de loin (mais quand même) depuis bien des années. Une entreprise familiale… Voilà.

Lundi : Walmart vend son service vidéo à la demande Vudu à Fandango

Vudu

La société de billetterie Fandango, appartenant à NBCUniversal, va acquérir le service vidéo à la demande Vudu qui appartenait jusqu’à présent à  Walmart. Créée en 2004 à Santa Clara, Californie, Vudu avait été rachetée en 2010 pour 100 millions de dollars. Mais que diable Walamrt venait donc faire dans cette galère du monde du média et de l’entertainment ! Certainement une lubie de la direction de l’époque qui rêvait de pénétrer le marché de la location de films a domicile. Une façon de se « digitaliser » avant l’heure sans doute, mais un tout autre métier, très gourmand en capitaux avec les investissements nécessaires pour pouvoir disposer du catalogue de films qui va bien. Dans tous les cas, une petite plus-value pour Benchnark et Greylock Partners entre autres (la levée de fonds en capital risque s’élevait à 36 millions de dollars). Il est prévu que Walmart continuera d’utiliser la technologie pour alimenter son offre de vidéos numériques. Vudu c’est aujourd’hui plus de 100 millions de foyers aux États-Unis, comprenant des téléviseurs, des lecteurs Blu-ray, des consoles de jeux et autres ordinateurs et smartphones. L’application mobile a été installée presque 15 millions de fois. Les clients existants  pourront continuer à utiliser leur compte Walmart pour visualiser leurs films. Fandango a une grosse ambition de se développer dans cette activité en plus de son service d’achat de billets en ligne. Les rumeurs de vente de Vudu circulaient depuis plusieurs mois, dans un marché de plus en plus compétitif et fragmenté. Les plans originaux de Walmart pour que Vudu soit un concurrent du service vidéo d’Amazon Prime n’ont pas vraiment marché.

Mardi : exploration de Notre-Dame de Paris avec l’aide d’Ubisoft

Notre Dame par Ubisoft

La société de jeu vidéo française Ubisoft avait annoncé l’année dernière s’être associée à l’UNESCO – l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture – pour proposer une expérience en réalité virtuelle de la Cathédrale Notre Dame après qu’elle ait été dévastée par un incendie. L’expérience devait être basée sur le travail d’Ubisoft réalisé sur le jeu vidéo « Assassin’s Creed Unity » publié en 2014, qui présentait la cathédrale comme pièce maîtresse de l’histoire. Cependant, cette version n’était accessible qu’aux personnes visitant le siège de l’UNESCO à Paris, et non au grand public. Ubisoft vient de publier une vidéo « teaser » à 360 degrés de Notre Dame sur YouTube, où les utilisateurs peuvent cliquer et interagir avec leur écran pour la découvrir de nouveau ainsi que ses environs, y compris en montgolfière. Intitulée « Un voyage unique à Notre-Dame de Paris: extrait à 360 degrés de l’expérience VR d’Ubisoft », la vidéo pourrait être le signal qu’Ubisoft prévoit de publier prochainement une prochaine visite virtuelle complète de la cathédrale. Il ne sera pas nécessaire de disposer d’un casque de réalité virtuelle pour pouvoir regarder la vidéo et avoir un bon aperçu de la cathédrale. Il  sera possible de se déplacer et admirer toute la beauté architecturale. Le Président a confirmé qu’il fallait attendre encore cinq années. C’est surement un minimum.

Mercredi : des nouvelles de Jeff Bezos

Marc Patrick/BFA.com

J’entends le pire en France sur le compte de Jeff Bezos, que des personnes à l’analyse du niveau d’adolescents attardés accusent de tous les maux. C’est faire preuve de bien d’ignorance sur l’histoire de l’entreprise, de sa gouvernance et de son fonctionnement qui ne traite pas ses employés pire que Renault et ses immigrés il y a des années, si la comparaison a du sens pour toi, lecteur (l’image, elle, force à regarder mieux chez soi ce qui peut se passer, et pas qu’à la lumières des plaintes déposées par les syndicats). Il est évident que les conditions de travail des employés est un élément majeur mais je ne suis pas sûr que l’on doive se contenter des commentaires des fanatiques de l’anti-capitalisme pour comprendre ce qui se passe au quotidien d’une entreprise qui a changé la façon ancestrale dont on achète aujourd’hui. Je vous rappelle que les anciennes méthodes d’achats nous viennent des années 50 et qu’elles n’on pas changé depuis, les Retailers étant trop occupés à encaisser les dividendes et laisser passer la vague de la numérisation. Ils ont l’air bien malin aujourd’hui. En parlant de Jeff, le New York Times l’a traqué : il était en France fin Février pour discuter du changement climatique avec le président Emmanuel Macron, puis à New York et fin mars dans son ranch dans l’ouest du Texas, se concentrant sur Amazon alors que la pandémie de coronavirus se répandait aux États-Unis. Après des années de travail presque exclusivement sur des projets à long terme et de promotion de la gestion quotidienne de ses adjoints, Jeff Bezos, 56 ans, à décidé de se concentrer de nouveau sur les problèmes du jour d’Amazon aux prises avec une forte augmentation de la demande, des problèmes dans l’organisation du travail et dans la chaîne d’approvisionnement provoqués par le coronavirus. Il tient des appels quotidiens pour aider à prendre des décisions, et comment et quand – à la minute près – Amazon doit répondre aux critiques du public. En avril, pour la première fois depuis des années, il a rendu public une visite dans l’un des entrepôts d’Amazon. « Pour l’instant, mon temps et ma réflexion continuent de se concentrer sur Covid-19 et sur la façon dont Amazon peut aider dans cette période. Sa supervision quotidienne n’a pas conduit à une navigation parfaitement fluide, et Amazon a eu du mal à répondre rapidement au nombre croissant de cas de coronavirus dans sa propre main-d’œuvre, et il a été fortement critiqué à l’intérieur et à l’extérieur. Amazon est l’une des rares entreprises à avoir profité financièrement de la crise. En raison de la demande des clients, les actions de la société ont atteint des niveaux record. Cela a fait de lui l’homme le plus riche du monde, soit 25 milliards de dollars plus riche que depuis début mars. Décidément, comme qui dirait, le malheur ne profite qu’aux riches. Ou un truc du genre. Ah oui, j’oubliais : Amazon vient d’ouvrir un data-center en Afrique du Sud pour mieux couvrir le taux de charge des commandes passées de l’autre coté des Amériques. Si Christophe Colomb apprenait cela…

Jeudi : Walmart et Nextdoor lancent un nouveau programme «Des voisins aident les voisins»

Walmart Neighbors Helping Neighbors

Après « les Français parlent aux Français », Walmart lancent une nouvelle mode. En collaboration avec le service de réseau social Nextdoor, Walmart a lancé «Neighbours Helping Neighbors», un nouveau programme conçu pour permettre aux résidents de demander ou d’offrir de l’aide pendant la pandémie. Les membres du réseau Nextdoor peuvent demander à d’autres résidents de les aider pour acheter des produits ou d’autres articles chez les commerçants aux alentours. Ce programme a pour ambition de connecter les voisins les uns aux autres afin que davantage de membres de la communauté attachée à Walmart aient accès aux articles essentiels dont ils ont besoin, tout en limitant les contacts et le nombre de personnes faisant leurs courses dans ses magasins. Nextdoor se veut être une plaque tournante pour les relation de voisinage en créant des connexions de confiance entre résidents, développant d’échange d’informations, de biens et de services utiles. Basée à San Francisco, en Californie, Nextdoor a été fondée en 2008 et lancée aux États-Unis en octobre 2011 et est actuellement disponible dans 11 pays, dont la France. Les utilisateurs de Nextdoor soumettent leurs vrais noms et adresses (sans le numéro exact) ce qui évitent bien des problèmes, comme sur Twitter par exemple. Les messages publiés sur le site Web ne sont disponibles que pour les autres membres de Nextdoor vivant dans le même quartier. La plate-forme s’est développée rapidement, avec environ 27 millions d’utilisateurs mensuels actifs et 236 000 quartiers. Voyons voir ce que ce partenariat avec Walmart peut bien apporter. Le programme «Neighbours Helping Neighbours» s’appuie sur la fonctionnalité «Groupes» récemment lancée de Nextdoor qui permet aux membres de s’organiser autour d’un intérêt ou d’un projet partagé. Au cours des dernières semaines, Nextdoor a vu une augmentation de 7 fois le nombre de personnes se joignant à des groupes pour s’entraider – de la vérification auprès des personnes âgées et vulnérables aux courses pour ceux qui ont simplement besoin d’un coup de main. La crise a du bon, elle améliore la solidarité, bordel.

Vendredi : merci, c’est fini

Credit : Victor D’Allant

Merci à tous ceux qui ont contribué à la composition de ces quelques dizaines d’articles, qui y ont laissé des commentaires, ou qui se sont contentés de me lire avec pour une majorité beaucoup d’encouragements. Les abrutis laissant des commentaires dans des langues étrangères, ou sans rapport avec le schmilblick, espérant se faire des sous sur mon dos, ou simplement pour m’insulter (ça arrive, on ne peut pas plaire à tout le monde…) devront aller spammer ailleurs. Ceux qui veulent me joindre pour connaître la suite, je suis facile à trouver.

Au revoir, Typepad.

L’actualité High-Tech de la semaine : Harley-Davidson, Tesla, Spotify, Postmates, et Impossible Foods (et Beyond Meat)

Photo by Patrick Tomasso on Unsplash
Golden Gate Bridge

La rubrique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) est de retour !

Lundi : Harley-Davidson se met au tout électrique

Harley-Davidson

Harley-Davidson est vient de présenter un concept de vélo électrique aux récents X Games qui comporte un cadre simple avec une transmission électrique et des roues robustes. Son lancement commercial reste encore à annoncer.

Tout en annonçant le prix de vente officiel de sa première moto entièrement électrique, la LiveWire, Harley-Davidson a également présenté deux nouveaux concepts: un vélo de montagne électrique et un scooter électrique. Les concepts semblaient prometteurs et la semaine dernière, Harley-Davidson a exposé quelques prototypes à Aspen, au Colorado, lors des Winter X Games, et a laissé quelques-uns heureux chanceux présents à cette occasion s’en servir. Le vélo a l’air plutôt original, mais il s’en vend par camions de nos jours et pour trois fois rien. La robustesse du modèle de Harley-Davidson permettra peut être de le distinguer des centaines d’autres modèles déjà disponibles, et la réputation du nom de Harley-Davidson pourrait aider la société à y prendre quelques parts de marché. Quant au scooter, c’est une autre histoire ! Le modèle rappelle beaucoup les cyclomoteurs électriques que la start-up Lithium Cycles fabrique depuis la Californie (sans doute un peu trop), mais avec ce petit plus que la société de Milwaukee a les moyens de se permettre.

Ce scooter serait probablement vendu aux alentours de 30.000 dollars. Un prix quelque peu excessif pour sa catégorie mais qui va définitivement donner un coup de jeune à la marque !

 Mardi : Quand Tesla et Amazon font bon ménage…

Amazon

Tesla a décidé de se lancer sur Amazon pour vendre son merchandising en dehors de ses magasins. Il est possible d’y trouver des accessoires comme des étuis pour iPhone, ou des produits purement marketing comme des modèles réduits de Tesla, des mugs ou encore des sweat-shirts à capuches. Très geeky, en tout cas pas encore le bon endroit pour acheter sa Model S !

Au fil des ans, Tesla a utilisé son site Web «Tesla Shop» pour vendre ses produits dérivés et des accessoires, mais il n’a pas vraiment rencontré le succès que la marque espérait. Tesla a donc choisi Amazon pour propulser ses ventes sur le site du géant de la vente au détail sur Internet. C’est d’ailleurs souvent le cas : beaucoup de marques considère Amazon comme le diable en personne (et ils ont quelques raisons pour cela), mais vendre sur Internet est une discipline à part qui ne porte par ses fruits si on ne fait pas appel à des spécialistes du sujet. Amazon a encore trop d’expérience sur ce sujet par rapport à la moyenne des sites marchands et de leurs équipes marketing et informatique. Tous ces articles sont vendus par le biais d’Amazon Prime, le détaillant en ligne se chargeant de la logistique.

Tesla pourrait éventuellement positionner plus d’articles dans le magasin en ligne et laisser Amazon prendre en charge la ventes des autres produits, sans doute plus importants en terme de volume (non, on a dit pas les voitures…). Cela dit, certains produits du Tesla Shop nécessitent une installation dans les centres de service Tesla. Amazon est devenu une plaque tournante pour les stations de recharge de véhicules électriques. Le détaillant en ligne propose des centaines de bornes de recharge à vendre, dont beaucoup sont disponibles via Prime. Ils se sont même associés à Audi pour non seulement vendre des stations de recharge domestiques, mais également mettre en contact des acheteurs avec des électriciens pour effectuer l’installation. Tesla a également collaboré avec Amazon pour déployer davantage de stockage d’énergie dans les centres de distribution.

Cela peut paraître anecdotique, mais il se peut que cette initiative ait de plus grandes implications pour l’avenir de l’activité commerciale de Tesla, allez savoir. Il est pour le moment logique que Tesla prenne les choses en main pour améliorer une partie (mineure) de son activité, au moment où Amazon prend des initiatives (et certaines parts de marché) dans le secteur de l’automobile. Amazon vend aussi maintenant des pneus, des essuie-glaces et de nombreux autres accessoires pour la voiture. Avec Amazon garage, les clients peuvent désormais enregistrer leurs voitures sur le site d’Amazon et savoir exactement quels produits fonctionneront avec leurs véhicules. Une affaire à suivre !

Mercredi : Spotify fait ses courses

SpotifyEst-ce bien utile de présenter Spotify ? Pour ceux qui passeraient un peu trop de temps à écouter de la musique sur Deezer, c’est une entreprise proposant un service de musique en streaming sur Internet (pour la traduction de streaming, merci de consulter un bon dictionnaire spécialisé). Il semble que Spotify souhaite également devenir un acteur qui compte dans l’industrie du podcast, si l’on en juge par ses récentes acquisitions.

Spotify a non seulement acquis Gimlet Media, un producteur de podcasts en ligne pour environ 230 millions de dollars, mais il a également acheté Anchor, une startup permettant aux utilisateurs d’enregistrer et de distribuer leurs propres podcasts plus facilement. La société a annoncé prévoire dépenser jusqu’à 500 millions de dollars pour des transactions cette année. Grâce à ces acquisitions, Spotify est désormais pleinement impliquée dans la création de contenu, une initiative que la société n’avait pas vraiment encore prise avec la musique. Daniel Ek, CEO de Spotify, avait déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se lancer dans le podcasting lorsqu’il avait fondé la société il ya 11 ans, mais maintenant, c’est un nouveau virage. Spotify est désormais dans les chiffre la deuxième plus grande plate-forme de podcasts au monde (derrière Apple) et l’écoute de podcasts devrait représenter à terme 20% de l’utilisation de Spotify.

L’explication de ce changement de position est fourni par le CEO lui même : « Nous construisons une plate-forme qui offre une opportunité significative aux créateurs, suscite l’intérêt de nos utilisateurs et les engage, ce qui contribue à construire un modèle commercial encore plus robuste pour Spotify dans un secteur qui, selon nous, deviendra de plus en plus important. » Il rajoute : « L’écoute croissante des podcasts sur Spotify est une stratégie importante pour permettre de stimuler la croissance sur la plateforme, augmenter l’engagement des utilisateurs, réduire le taux de désabonnement, augmenter la croissance des revenus et augmenter les marges. Nous avons l’intention de nous appuyer sur cette stratégie en 2019, à la fois pour acquérir du contenu exclusif et pour augmenter les investissements dans la production de contenu en interne. »

En clair, il faut savoir qu’il est moins coûteux de créer ou de concéder des licences de podcasts plutôt que des chansons des grands labels et des artistes à succès. Bien que Spotify se soit assuré quelques exclusivités de profils très écoutés en matière de podcast, cela suppose que la plupart des podcasts distribués non seront pas exclusifs pour le moment. Spotify va chercher également à générer sa propre production de podcasts sans toutefois les rendre exclusifs à la plate-forme.

Tandis que la vidéo développe du contenu d’une façon exclusive – il faut un abonnement HBO pour pouvoir regarder Game of Thrones, et un abonnement Netflix pour regarder Stranger Things, et que la musique est (presque) entièrement multi-plateforme (vous pouvez écouter Post Malone sur Spotify, Apple Music ou Google Play), Spotify imagine que le podcasting se situera quelque part entre les deux. Ce nouvel axe stratégique survient après une tentative d’insertion de contenu vidéo qui a finalement échoué. Après avoir envisagé de passer à la télévision en mode streaming, Spotify s’est donc raisonné à adopter des stratégies de croissance moins ambitieuses. La vidéo posait deux gros problèmes à Spotify : devoir payer pour les émissions d’une part (le contenu de qualité coûte très cher, certainement au dessus de ses moyens alors que son activité historique pénalise sa rentabilité du fait des coûts d’hébergement immenses), et la plupart des gens ne pensaient pas que Spotify soit une plateforme pour voir du contenu vidéo. Spotify compte actuellement 96 millions de clients payants sur un total de 207 millions d’utilisateurs

 Jeudi : Postmates annonce son introduction en Bourse

Postmates

Je me rappelle de la première fois où j’ai côtoyé (en quelque sorte) Bastian Lehman : c’était pour m’enregistrer en novembre 2010 dans un réseau social pour collectionneurs qu’il avait créé et qui s’appelait Curated.by où l’on pouvait procéder à de la curation de news. Bastian, au pedigree inconnu (si j’en crois sa fiche sur Linkedin) a commencé de travailler en février 1999. Il a fondé dernièrement Postmates en décembre 2010, et il vient d’annoncer l’introduction en Bourse de sa compagnie. Voilà, ça, c’est fait !

Postmates vient donc de déposer un premier appel public à l’épargne, IPO en langage de startup de la Silicon Valley, rejoignant la liste des sociétés dont l’activité est générée par des applications mobiles qui deviennent publiques cette année. Si tout va bien. Pour faire simple, Postmates est une société de livraison de produits alimentaires que l’on utilise depuis son smartphone pour se faire livrer chez soi. C’est le créneau du « last mile », pour ceux qui parlent comme des Retailers. Postmates a soumis sa candidature auprès des services compétents à la SEC (la Securities and Exchange Commission des États-Unis). Les conditions financières du prix de l’offre proposée n’ont pas encore été déterminées, a indiqué la société.

Postmates a choisi JPMorgan Chase et Bank of America en tant que souscripteurs principaux de l’offre. C’est un choix classique dans la procédure et ça va faire deux des banquiers heureux pour le prix d’un (ça rapporte des pépettes cette affaire). La société pourrait être évaluée dans le cadre d’une offre de plus de 1,85 milliard de dollars, soit son évaluation obtenue en janvier dernier après avoir levé 100 millions de dollars auprès des actionnaires existants et de d’un nouvel investisseur à savoir BlackRock Inc. Faut croire qu’ils ont tout dépensé.

Cette décision intervient alors que la concurrence déjà très vive dans le secteur de la livraison de restaurants, car le leader du marché, Grubhub (côtée en bourse) a perdu des parts de marché au profit d’UberEats au cours de ces derniers mois, entraînant une chute de l’action en bourse.

Parmi les principaux partenaires de Postmates, on compte Chipotle Mexican Grill, qui compte sur Postmates pour les livraisons de plus de 300 de ses restaurants. Chipotle, comme beaucoup d’autres chaînes de restaurants, a de plus en plus recours à des services de livraison tels que Postmates pour stimuler ses ventes. La chaîne de burritos a déclaré que ses ventes numériques avaient bondi de 66% au quatrième trimestre et représentaient désormais 13% de ses ventes totales. Postmates gère également les livraisons d’épicerie pour Walmart et est le partenaire exclusif de la distribution à la demande pour Apple.

Les investisseurs continuent de voir des opportunités sur ce marché de livraison des restaurants. L’industrie des commandes à emporter aux États-Unis représente une valeur de 200 milliards de dollars, un marché énorme, encore en friche. Voyons ce que Bastian va réussir à faire dans les mois qui viennent.

Vendredi : Grosse compète dans le Food2.0

Impossible Burger

La compétition entre les deux sociétés proposant des substitutes de viande à base de plantes les plus connus aux États-Unis est sans fin, avec une nouvelle version sans gluten de son Impossible Burger, six semaines à peine après la sortie du Beyond Burger de Beyond Meat. À l’identique des entreprises de Software, Beyond Meat et Impossible Foods « upgradent » leurs hamburgers avec des mises à jour, tout en s’assurant que les consommateurs approuveront le changement. Chaque entreprise promet que sa « version 2.0 » (un terme utilisé par les deux entreprises) ressemble encore plus au vrai bœuf.

C’est une vraie saine compétition. Au fur et à mesure qu’Impossible Foods et Beyond Meat augmentent leurs parts de marchés, plus ils font découvrir au grand public les progrès fait dans la recherche en parallèle d’une industrie qui ne cesse de sortir des scandales : la viande de cheval chez les Spanghero, la viande avariée de Pologne, la torture des animaux dans les usines…

C’est aussi un grand excitant pour les investisseurs qui se régalent ¡a prendre de plus en plus le contrôle de ce qu’ils imaginent déjà de belles licornes. Pour avoir rencontré les équipes d’Impossible Burger chez eux, goûté à leur burger maintes fois, ainsi que la saucisse de Beyond Meat, le succès de ces produits est inarrêtable et ceci pour deux raisons. D’abord, parce que c’est bon ! Bien sûr, on empêchera pas les bornés du bon steak qui mangent avec leur yeux et pas avec leur papilles de réfuter l’argument. Mais pour un gars comme moi qui essaye d’éviter de consommer de la viande US en laquelle j’ai très peu confiance, je me satisfais de la dégustation de ces produits, qui résonnent positivement au besoin que je ressens de « manger une bonne viande ». C’est parfois de la psychologie, la gastronomie ! Ensuite, je sens qu’il y a une progression dans la volonté des consommateurs de manger « plus propre ». Ce n’est pas une question de buzz, mais juste l’impression que les nouvelles générations ont envie de valeurs dans leurs actes. Et donc de se poser des questions sur ce que l’industrie alimentaire peut bien décider de faire au mépris de règles élémentaires, et par seulement d’hygiène…

La véritable innovation consiste à utiliser des équipements biomédicaux pour repenser la manière dont les protéines, les graisses et l’eau sont utilisées dans la recette. L’Impossible Burger 2.0, qui a commencé ses essais dans 120 restaurants depuis le 15 janvier 2019, et qui sera universellement disponible en avril, a subi un changement plus radical : la société est passée de la farine de blé au soja en tant que protéine principale, rendant ainsi le burger sans gluten et en substituant la cellulose à d’autres produits. Ils sont concentrés sur l’amélioration de la nouvelle recette, à savoir la juste combinaisons entre le goût et la texture afin d’obtenir que le produit ait un goût juteux, ce qui avait été difficile à restituer jusqu’à présent.

Beyond Meat a dominé ce marché dans les épiceries et supermarchés et Impossible Foods a réalisé ses ventes dans les restaurants. Avec le lancement de Beyond Meat en décembre dernier chez 1,000 Carl’s Jr. et le déploiement prochain des produits d’Impossible Foods en magasin, les deux sociétés vont désormais se concurrencer sur les mêmes marchés. Pour le plus grand bénéfice d’une nouvelle façon de se nourrir.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures (hopefully…) !

Pourquoi Amazon est sur toutes les lèvres

Je propose de prendre l’exemple de l’avancée d’Amazon sur les Retailers « traditionnels » avec  une récente annonce faite par Amazon au sujet des informations disponibles sur le sujet de la livraison à domicile.

Amazon a lancé fin avril dernier la disponibilité de la fonction de suivi des colis, permettant aux clients de savoir quand leurs livraisons se trouvent à proximité, et est en train de développer cette fonctionnalité à grande échelle sur les États-Unis. Cette nouvelle fonction permet aux clients d’avoir une mise à jour sur leur livraison lorsque le colis est à moins de 10 arrêts de livraison de leur emplacement. Il permet également aux utilisateurs de voir l’emplacement du véhicule de livraison sur une carte à tout moment.

L’annonce avait été faite pour la première fois à l’automne dernier, et était déjà largement disponible, même si Amazon a confirmé seulement récemment que la fonctionnalité était maintenant disponible pour tous les paquets livrés à partir d’Amazon à travers les États-Unis.

On se demande bien pourquoi on parle d’Amazon sans arrêt, et pourquoi le géant de Seattle (non, ce n’est pas en Californie pour ceux qui ne le savent pas encore) fait peur à tous les Retailers de France et de Navarre.

La raison est très simple : Amazon est une entreprise technologique. Tandis que les Retailers traditionnels, très peu familiers de la chose Internet (et je ne parle même pas du mobile, alors qu’ils ont le nez en permanence dessus), cherchent leur voie à travers les spécialistes de “transformation digitale” faisant le bonheur de bon nombre de cabinets de consultants Parisiens, Amazon déroule ce que les spécialistes appellent une roadmap.

Amazon, qui a contribué à populariser l’achat sur Internet depuis 1994, ne cesse d’améliorer l’expérience de ses utilisateurs. La société dispose pour cela de milliers de développeurs en logiciels, aux États-Unis et en Inde.

La livraison est un sujet crucial. Alors que les Retailers font alliance avec des startups pour les plus agiles pour sous-traiter la fonction, ou se demande encore comment ils vont pouvoir faire, pour les plus retardataires, Amazon ne cesse de proposer des améliorations pour faire de la livraison de colis un processus toujours plus pratique et indolore pour les clients. Les fenêtres de livraison sont déjà assez précises, et ceux ayant opté pour le statut “Prime” ne tardent pas vraiment à recevoir leur colis. Toutefois, les clients se demandaient à quelle heure il se présenterait (même si aux États-Unis on a tendance à vous le déposer sur le paillasson).

Ce nouveau “Map Tracking” change tout cela, laissant les clients savoir quand leur colis est dans le quartier, et sans permettre pas d’identifier quand le livreur arrivera sur votre trottoir, l’intention est de fournir à la fois la transparence et la réassurance pour les clients, étant donné que 88% des clients Amazon achètent sur sa plateforme du fait des avantages de la livraison gratuite. Il s’agit d’une série de mesures prises récemment par Amazon pour améliorer le processus de livraison, notamment le service “Photo on Delivery” de la société, annoncé en mars dernier, selon lequel le personnel en charge de la livraison prendrait des photos des colis laissés sans surveillance chez un client.

Amazon a également développé des méthodes plus innovantes en terme de livraison de colis, comme par exemple “Amazon Key”, qui permet aux employés d’entrer dans la maison du client, de déposer le colis et de verrouiller la porte à la sortie (seulement 70% des acheteurs ne sont pas encore disposés à utiliser le service), ou encore “Free in-car delivery” pour vous le déposer dans le coffre de votre voiture. Et puis il y a les “lockers” récemment mis en place en France depuis décembre 2015. Ça commence à faire beaucoup.

Et puis ? Et puis il y a le reste : la place de marché, la concurrence de prix qui vous assure de trouver un des meilleurs prix pour le produit recherché, le développement des produits en marque propre, le rachat des propriétaires de magasins (hier Whole Foods, demain Carrefour ?!). Et encore, l’expérience de shopping sur Amazon reste encore pauvre et les algorithmes n’ont pas encore donné toute la puissance que l’intelligence artificielle commence à proposer.

La société Amazon a de beaux jours devant elle. Après s’être bien occupé des États-Unis, c’est au tour de l’International de prendre les relais de croissance. Pays par pays. L’Europe, l’Inde, l’Australie…

Estimations Nedham & Co

Pour un petit tour sur les résultats financiers d’Amazon, c’est par ici.

L’actualité High-Tech de la semaine : Grubhub, Kalanick, Khosla Ventures, IBM et Walmart

Photo by Patrick Tomasso on Unsplash
Golden Gate Bridge

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Grubhub se déploie dans la Bay Area

Photo by Eaters Collective on Unsplash

J’ai toujours été surpris de la discrétion de la société Grubhub dans un marché très à la mode et disputé par des entreprises comme Amazon, Uber, et Yelp notamment, depuis sa création en 2004. Grubhub opère dans le secteur de de la livraison de repas préparés au domicile des particuliers. Après environ $300 millions levés, la société est entrée en bourse en 2014. Sur l’exercice 2017, son chiffres d’affaires s’est élevé à $683 millions, en progression de 40% par rapport à l’exercice précédent. Avec un taux de marge de 52% (je parle ici du Gross Profit, qui déduit les coûts des marchandises vendues), vous ne me croirez pas, parlant d’une ancienne startup à caractère technologique, qu’elle est même profitable depuis plusieurs exercices, avec un montant de $100 millions pour ce même exercice. Je n’ai certes pas audité ses comptes, mais je crois ces chiffres sur parole et c’est plutôt une sacré performance dans un secteur ou une des anciennes stars de San Francisco, Sprig avec ses $45 millions levés en Series A, a fermé ses portes en 2017.

Comme bien tant d’autres, avec toutefois la société de Palo Alto Doordash et ses $721 millions de levée (merci Softbank) qui continue sa route néanmoins.

Dans le même temps, Uber continue de piailler son rôle de leader mondial en devenir dans ce domaine avec Uber Eats sans avoir rien prouvé à ce jour à part dépenser les milliards de dollars chaque trimestre, et difficile de dire ce que donne Amazon Restaurants sur le sujet tant on parle de tout et de rien au sujet du géant de Seattle, comme on l’appelle dans la presse spécialisée. Quant à Yelp, l’autre compagnie de San Francisco a négocié sa spin-off Eat24 à…devinez qui…Grubhub depuis l’été dernier sur une base de $287,5 millions en cash, ce qui vous donne une idée des sommes en jeu sur ce marché.

Grâce à cet accord, après avoir soigneusement évité la Bay de San Francisco pour grandir dans le Mid-West (sans oublier notamment le rachat de la New-Yorkaise Seamless entre autres), c’est désormais 80,000 restaurants qui peuvent faire l’objet d’une livraison dans la Baie de San Francisco à travers la plateforme de Grubhub, dans le prolongement des négociations pour le rachat de Eat24.

 Il est de retour…

Pour ceux qui parlent un bon anglais

Travis Kalanick, l’ancien patron d’Uber qui a été jeté à la porte en juin dernier suite à une série de controverses majeures, semble avoir trouvé son prochain rôle après l’annonce il y a quelques semaines de son nouveau fonds d’investissement. Kalanick a déclaré sur Twitter (ça économise les frais d’agence) que son fonds investirait 150 millions de dollars pour prendre notamment une participation majoritaire dans City Storage Systems, ou CSS, basée à Los Angeles (histoire de ne pas trop rester dans les pattes de pas mal de gens à San Francisco), tout en y prenant la direction de l’entreprise (“Mister baller is back”). Il s’agit d’une société de portefeuille axée sur le réaménagement de biens immobiliers en difficulté, avec deux entreprises, CloudKitchens et CloudRetail, qui se concentrent sur le réaménagement des actifs en difficulté dans ces deux domaines. CSS se concentre sur la réaffectation des actifs immobiliers en difficulté tels que les parkings ou les centres commerciaux abandonnés et les transforme en espaces adaptés aux nouvelles industries, telles que la livraison de nourriture ou la vente au détail en ligne. D’ici à que l’on retrouve Kalanick traîner dans les couloirs d’Uber Eats, certains ont déjà fait le pari.

Petit rappel pour les amnésiques, Kalanick avait démissionné d’Uber après avoir fait face à un procès intenté à Waymo au sujet de la fuite de secrets commerciaux, à une bataille continue avec les actionnaires existants (dont les courageux Benchmark Capital) et aux répercussions d’une enquête sur le harcèlement menée par l’ancien procureur général Eric Holder, fruit d’une culture d’entreprise, disons, menée à l’image de son boss.

Le nouveau fonds de Kalanick, qu’il a appelé 10100, ou «dix cent» ,  serait donc axé sur «la création d’emplois à grande échelle», avec des investissements dans l’immobilier, le commerce électronique et «l’innovation émergente en Inde et en Chine». Souhaitons leur simplement bonne chance, à tous ces gens.

Quand les fonds va, tout va

Vinod Khosla dans les champs de la Silicon Valley

Vinod Khosla, né le 28 janvier 1955, est un ingénieur et homme d’affaires américain d’origine indienne. Khosla est répertorié par le magazine Forbes comme un milliardaire, ayant fait sa fortune en tant que co-fondateur de Sun Microsystems, où il était l’un des fondateurs en 1982, puis il devint General Partner de la société d’investissement Kleiner Perkins Caufield & Byers en 1984 où il a commencé sa carrière d’investisseur.

Sa page Wikipedia nous informe qu’il a été impliqué en 2010, dans un différend juridique après avoir empêché l’accès du public à Martins Beach (à quelques miles au Sud de Half Moon Bay) sur sa propriété. Mais ça, on s’en fout, on a mieux à découvrir au sujet de cet investisseur qui vient de lever un nouveau fonds de $1,4 milliard (je mets un “s” ou pas ?!).

Khosla a fondé sa propre société de capital-risque, Khosla Ventures, en 2004. La société est basée à Menlo Park en Californie, sur Sand Hill Road, là où se trouve la majorité des VCs de la Silicon Valley et gérait jusqu’il y a quelques jours environ 2,8 milliards (là, j’en mets un, de “s”) de dollars de capitaux d’investisseurs ainsi que des investissements financés par Khosla lui-même. Il faut dire que Sun Micro Systems a bien enchaîné les milliards de dollars jusqu’à son rachat par Oracle en 2009, assurant à Vinod .

Khosla est spécialisé dans les domaines du Cleantech et les start-ups de technologies de l’information. Avec pas moins de 70 “exits”, c’est à dire de nombre de sociétés vendues après y avoir investi, dont notamment Yammer, racheté par Microsoft pour $1,2 milliard. Avec d’autres partenaires “corporate”, comme on dit, c’est à dire les grandes entreprises, comme Cisco, Khosla Ventures finance l’un des meilleurs découvreurs de talents avec l’accélérateur de startups The Alchemist, basé sur San Francisco. C’est certain que ce nouveau fonds prouve, si c’était encore nécessaire, que La Silicon Valley séduit toujours les capitalistes. Ce nouveau fonds, à ce jour le sixième fonds de capital-risque de la société, a été appelé d’une façon très inventive «Khosla Ventures VI, L.P.» permettra de lever jusqu’à 1 milliard de dollars. Le deuxième fonds sera axé sur des transactions pour des projets plus “early stage” sous le nom de «Khosla Ventures Seed D, L.P.» et pourra gérer jusqu’à 400 millions de dollars. Ça laisse présager encore plein de sousous dans les poches des serials entrepreneurs de startups.

 Les vieux de 40 ans prennent un bouillon chez Big Blue

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Tout le monde connaît IBM : créée en 1911, spectateur historique depuis cette date, dans le domaine des sciences, et au delà (pas toujours du bon coté de la force pour des raisons propres au business, j’imagine), Big Blue est incontournable dans bon nombre d’innovations. Ce rôle est joué avec plus ou moins de succès, notamment avec leur nouveau bébé Watson dans le domaine de l’intelligence artificielle, qui a certes connu de bons sujets d’applications dans le domaine de la santé, que dans le retail par exemple. Mais les faits sont là : IBM tient une place de choix dans tout ce que se passe dans le monde informatique.

Maintenant, c’est aussi une entreprise cotée en bourse. Qui veut dire action cotée en bourse, veut dire chiffre d’affaires, marges, résultats et dividendes. Sans parler des robots et toutes ces sciences sur lesquelles travaille IBM qui sont censées bientôt remplacer tout le monde. IBM vient de couper plus de 20.000 employés américains âgés de 40 ans ou plus au cours des cinq dernières années, selon une enquête de récente de ProPublica, un organisme sans but lucratif basé à New York qui se décrit comme un site d’informations indépendant spécialisé dans journalisme d’investigation d’intérêt public. La publication allègue qu’IBM n’a pas fourni aux travailleurs âgés le suivi administratif auquel ils ont légalement droit, et a mis en lumière un préjudice en défaveur de certaine catégorie d’âge lors de la mise en œuvre des licenciements. ProPublica informe également que les responsables ont encouragé certains membres du personnel à postuler pour de nouveaux rôles, tout en demandant aux départements des ressources humaines de ne pas les employer. Le rapport affirme que ces mesures s’inscrivaient dans le cadre de vastes mesures de réduction des coûts qui ont permis à l’entreprise de faire venir de jeunes travailleurs à des salaires plus bas.

Si je comprends bien, ce n’est plus après 50 ans qu’on est bon pour la casse chez IBM, mais 40. Les temps sont car apparemment on n’arrête pas le progrès dans les nouvelles technologies.

Les derniers aveux de Marc Lore, CEO de Jet.com ?

La compétition du Retail au États-Unis fait rage avec l’avènement du e-commerce qui petit à petit fait son nid, pour le plus grand bénéfice à ce jour d’Amazon qui a investi depuis belle lurette sur le panier numérique. Bien que les parts de marché soient encore à prendre, la plupart des Retailers Américains se sont pris les pieds dans le tapis du “brick and mortar”, à négliger la formation continue du suivi de la satisfaction client et aussi celle des progrès de la technologie. Historiquement, le métier de Retailer est un métier de marchandage et de remplissage de rayon pour la plus grande satisfaction des ménagères. Aujourd’hui et depuis bien longtemps, c’est toute la famille qui achète et les prescripteurs dans la vraie vie ont foutu une bonne claque à l’âge moyen dans les sondages IPSOS. Et les petits pioupious, ça vit sur les smartphones et les ordinateurs.

Aux États-Unis, le seul à avoir pris le bon virage à ce jour, et le chantier est encore en cours, c’est Walmart, le plus gros Retailer du monde. Créé en 1962 par Sam Walton, c’est aujourd’hui quelques 12.000 magasins à travers le monde, $500 milliards de chiffre d’affaires, un profit net de $10 milliards, et 2,3 millions d’employés (dont 1,4 aux États-Unis). Le tout détenu encore par la Famille Walton à 51% (dont la fortune est valorisée à quelques $130 milliards). Walmart a bien fait ses courses dans le monde du e-commerce en rachetant Jet.com (pour environ 3 milliards de dollars), Bonobos (vêtements pour hommes), Modcloth (vêtements pour femmes), Shoes.com (ça vu, tu comprends l’anglais…), récemment Parcel (spécialiste de la livraison du dernier kilomètre) et même Vudu (locations de films sur internet). C’est une véritable armée de spécialistes du online qui est désormais disponible et qui travaille sur le Walmart de demain. Et il ne faut pas oublier les divisions Walmart e-commerce, Walmart Labs et Store No 8 qui travaillent sur les fonctionnalités numériques d’aujourd’hui, celles disponibles dans 2 ans et les autres dans 5 ans, avec une multitude d’ingénieurs basés ici aux États-Unis et en Inde, comme tout le monde désormais. Et oui, la France est peut être un réservoir de talents dans le domaine informatique, comme vous pouvez le lire en long et à travers dans la presse Française, mais c’est en Inde que se développe une bonne partie des choses qui deviennent un joli succès de la Silicon Valley. Marc Lore, fondateur de Jet.com, est intervenu récemment lors de la conférence Shoptalk à Las Vegas pour affirmer que Walmart restait en “mode achat” car elle cherche à différencier son offre de produits en ligne pour concurrencer Amazon.com. Les acquisitions futures se situeront probablement dans une fourchette de 50 à 300 millions de dollars, et même plus, a déclaré Lore. “Nous cherchons et parlons à plus d’entreprises que nous n’avons jamais eu… et nous sommes définitivement dans un mode d’acquisition.”  Il a également déclaré que le groupe continuerait d’investir dans Jet.com pour attirer les millennials urbains et prospères sur New York, San Francisco et dans d’autres grandes villes. L’achat de startups avec leur propre inventaire spécialisé fait partie de cette stratégie : “Avoir une poignée de marques ne suffit pas”.

L’actualité High-Tech de la semaine : les startups de la famille Trump

En cette semaine pleine de surprises à l’occasion des élections aux États-Unis, j’ai choisi de transformer cette habituelle série qui se veut historiquement un suivi hebdomadaire de la vie des startups en me concentrant cette fois sur les investissements de la famille Trump, au sens large, dans cet écosystème. L’occasion de se familiariser avec un futur Président décrié, pour les raisons que chacun entend, mais dont l’environnement reste méconnu. Le début d’une nouvelle ère (« Bon sang, encore 4 ans », dirait la marionnette de Jacques Chirac) qui risque de ne pas être de tout repos…

Spring avec la fille

SpringLa base de données spécialisée dans l’investissement CB Insights  mentionne la fille de Donald Trump issue de son premier mariage, Ivanka Trump, parmi les investisseurs de Spring une société créée en 2013, spécialisée dans la ventes d’articles fashion (vêtements et accessoires). Le montant levé à cette occasion est de 7,5 million de dollars dont le détail n’est pas nécessairement public, mais cela montre que la descendance du businessman sait s’allier avec un intéressant panel d’investisseur au rang desquels figure un fond d’un certain Groupe Arnault, un des investisseurs leaders de cette levée de fonds. Parmi la liste, il y a un fonds dont le nom avec deux lettre, GV, ne laisse aucune ambiguïté sur le faut qu’il s’agisse de Google Ventures. Pour la petite histoire, une deuxième levée de fond de 25 millions de dollars a été effectuée avec une bonne partie des investisseurs de la première levée de fond institutionnelle en Avril 2015. Sachant que Yuri Milner, l’investisseur Russe connu pour son investissement dans Facebook et sa propriété de 100 millions de dollars à Los Altos Hills s’est joint à la ronde (ah oui, il cherche aussi la présence d’autres êtres dans l’Univers). Si on rajoute SV Angel et l’inévitable Ron Conway qui investit dans tous les coins et le fameux podcasteur énervé de Gary Vaynerchuk et son fond invité au premier tour…. Cela fait un joli cocktail avec Arnault, un investisseur Russe et Google, et la fille Trump, et cela vous donne un bonne idée de la façon dont l’argent tourne dans ce joli monde de bisounours des startups. Et de bien belles discussions en meeting de Conseil auprès du feu dans la cheminée.

Ivanka bis

TwingtaleJe serais incomplet en omettant qu’Ivanka a investi personnellement en 2015 dans une startup de Los Angeles qui s’appelle Twigtale. Twigtale permet de construire des histoires sous forme de livres dont la construction se fait depuis leur site web. Cette mignonne startup a pour l’instant seulement bénéficié d’investissements personnels de Larry Page, Anne Wojcicki (ex-Madame Sergey Brin, l’autre co-fondateur de Google), co-fondatrice de 23andme, une startup qui travaille sur les informations disponibles depuis votre ADN, Wendi Murdoch, qui fut la troisième épouse de Rupert, aussi un club de business angels d’Harvard, et plein d’autres invités de marque que je ne connais pas, mais certainement de bonnes fréquentations californiennes.

Kickstarter avec le gendre

KickstarterPour ceux qui n’ont jamais entendu parler de la révolution du financement participatif, Kickstarter doit sembler inconnu, ou alors tu viens juste de t’acheter un ordinateur et un accès Internet. Kickstarter permet à des porteur de projet de machines ou d’équipement de faire un appel public à l’investissement. Tu fais une belles vidéo, tu bricoles un prototype, tu raconte une belle histoire autour de ton idée, et Kickstarter te mets en relation avec des gens intéressé d’acheter ton produit. Bon, après tu cours en Chine pour trouver un fabricant et ensuite tu t’inscris aux cours du soir pour comprendre comme fonctionne la distribution, mais ce n’est pas le sujet ici. Le fameux Jared Kushner, mari de sa fille Ivana que je prédis comme le levier favori de notre nouveau Président auprès de la communauté Juive et Israël, comme tout bon représentant des États-Unis (sa fille s’est naturellement convertie au Judaïsme) apparaît donc comme investisseur de Kickstarter, créée en 2009, basée également à New York. Le fils Kushner est un habitué des inscriptions aux grandes écoles Américaines à coup de subvention de la part de son riche papa, si l’on en croit Wikipedia (c’est bien d’aimer ses enfants et de les aider), et il a su prouver à son tour qu’il sait investir dans l’immobilier, en prenant notamment une part majoritaire dans le Time Square Building dans Manhattan. De l’immobilier au biens mobiliers, il n’y a qu’un pas, et le fameux Jared, au passé Démocrate dans sa jeunesse, est en bonne compagnie avec le gratin des investisseurs habituels de la Silicon Valley comme Chris Sacca ou Caterina Fake. Même le co-fondateur et CEO de Twitter Jack Dorsey. Allez, la politique n’a pas d’autre odeur que l’argent, qui d’ailleurs n’en n’as pas, une je prédis de belles nuits de noces entre Trump et la Silicon Valley. On pari ?! L’investissement total fut de 1o millions de dollars…

Le gendre (encore) avec Hot Potato

Facebook Updates Groups Feature To Help Sort FriendsNous retrouvons le fameux Jared investisseur en Series A d’un site qui permet de rassembler les amis à l’occasion d’un évènement. Une belle brochette de copains de la Silicon Valley qui ont investi dans la patate chaude : Dave Morin, un ancien ponte de Facebook, le couple Banister, investisseur dans Paypal et toutes les startups qui ont réussi dans la Silicon Valley depuis plus de 10 ans, et encore Ron Conway etc. Besoin de vous faire un dessin ou vous avez compris déjà grâce au chapitre précédent ? Attends, c’est pas fini : devine qui a racheté Hot Potato en 2010 pour 10 millions de dollars en cash ? Regarde la photo en en-tête de ce chapitre…Il faut reconnaître que ce fut un petit tour d’investissement de 1,42 millions de dollars. Mais quand même. Plutôt le nez fin comme business angel, le Jared, et un beau portefeuille de connaissances dans la Baie de San Francisco.

Le gendre et sa boite, son frère, suite et fin

Thrive CapitalJared est un entrepreneur actif dans l’immobilier et à ce titre a fait développer la société familiale Kushner Companies (« Building the Future »). Il est membre du Board d’une startup de San Francisco dénommée 42Floors qui propose une plateforme sur Internet qui propose des offres de bureaux disponibles pour la location et pour la vente selon des critères géographiques. À ce titre, pour cette startup qui a levé 17,4 millions de dollars, il fréquente certainement des personnes déjà citées plus haut mais également Dave McClure, un des apôtres de l’investissement du Business Angel dans la Silicon Valley, le co-fondateur de Reddit Alexis Ohanian, et quelques investisseurs comme Bessemer Venture Capital (basé à Menlo Park, qui a investi dans Linkedin et autres), et aussi un certain Thrive Capital. Thrive Capital est un fond d’investissement cumulé de 1,3 milliards de dollars sur 5 levées successives), ayant fait à ce jour 112 investissements dans 77 sociétés sur les informations dans Crunchbase (un annuaire de startups) sont exacts, dont le Managing Partner n’est autre que Joshua Kushner, son frère. On y trouve un peu de tout avec Github, Jet.com, Assembly, Stripe, et de toutes les tailles en terme d’investissements (Series A,B, C, D, un vrai cocktail gagnant. 14 sociétés ont déjà fait l’objet d’une vente : Jet.com, racheté par Walmart pour 3 milliards de dollars, Instagram, racheté par Facebook pour 1 milliards de dollars, Twitch racheté par Amazon pour 970 millions de dollars. Le duo de frères a été notamment co-fondateurs d’une société connectant les investisseurs et les opérateurs dans le domaine de l’immobilier, Cadre (ou RealCadre pourêtre précis) devenue depuis un investissement de ce fameux Thrive Capital. Je fais une pause, je m’égare sans doute.

Bob, le frère

Les 2 frangins TrumpSelon ces mêmes sources de CB Insights, Robert Trump, l’un de ses frères encore en vie, était un investisseur dans une startup de l’Utah dénommée Ifollo qui servait de prétexte au partage de nouvelles concernant les célébrités de ce monde entre ses membres. Le site web n’est désormais plus actif… Ce site a-t-il subi le même sort que le site de Gawker mis à mal par Peter Thiel, l’un des principaux supporters de Donald Trump, pour avoir divulgué des informations délicates au sujet de son frère Donald ???!!! Oui, là, clairement, je m’égare. Mais j’imagine que ce petit tour du monde des startups, dans lequel la Silicon Valley n’est jamais très loin, dont on dit qu’elle s’est opposée durant toutes ces élections, a servi modestement non pas à démontrer mais éclairé au moins que Donald Trump n’est pas si éloigné. Bien sur, la posture démocrate n’est pas feinte, loin de moi cette idée d’imaginer que la politique est un spectacle, mais à quelques encablures du nouveau Président des États-Unis, par les liens du mariage ou du Saint Capital, je n’arrive pas à me persuader que ces deux là ne vont pas finir par s’entendre publiquement. Parce qu’en fouillant un peu là où il faut savoir chercher (et je n’ai fait que m’en approcher un tout petit peu), et bien, le business, ça reste le business. Surtout au pays du rêve Américain.

Bonus : une petite visite géographique de la Californie ici pour se détendre et comprendre l’enjeu de cette région et son importance aux États-Unis d’Amérique : https://www.youtube.com/watch?v=JfBUzhfDb6Y

L’actualité High-Tech de la semaine : du VC et des sous, Theranos, Snapchat, Amazon, DIY

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : Happy July the 4th, par ici le pognon

CamembertLe 4 Juillet est un jour de fête républicaine aux États-Unis, et le haut lieu du capitalisme a eu de bonne raisons de voir sa communauté d’investisseurs particulièrement travailleuse la dernière semaine de Juin : $998,380,000 en 52 levées de fonds (1 milliard de dollars pour ceux qui ont un problème avec les zéros). Les 3 secteurs vainqueurs sont le monde de l’entreprise (le B2B) avec 14 levées ($303,800,000), puis le biotech et le monde de la santé avec 12 levée ($282,980,000) et enfin le “Consumer Internet” (le B2C) avec 5 levées ($136,200,000). 4,5 milliards de dollars pour le mois de Juin. Ben voyons ! Le pire, c’est que vous n’avez jamais entendu parler des startups concernées, je suis prête en en parier ! La plus importante levée de fonds est pour Rimini Street, qui vend un logiciel de support au service, basée aux États-Unis et en Inde (certainement pour la partie développement du logiciel) avec $125 millions de la part d’un fonds New-Yorkais.Puis vient ensuite ThriveMarket, un site web de ventes de produits de grande consommation avec notamment un investisseur basé également à New York mais ayant quelques racines Parisiennes. Et enfin il y a pas moins de 4 levées de fonds d’environ $50 millions avec une société qui construit des petits jouets sous forme de robots intelligents (Anki, basé à San Francisco, $52,5 millions), une autre dans le domaine des nouvelles générations de traitement par pilules (Morphic Therapeutic dans le Massachusetts, pour $51,5 millions). Aussi Earlens Corporation, pour aider les malentendants (Menlo Park, Californie, $51 millions), et pour finir US Health Vest, spécialisé dans le traitement comportemental (New York, $50 millions). SmartRecruiters, une place de marché pour les ressources humaines créée par le Français Jerome Ternynck et basée à San Francisco vient pour sa part de lever $30 millions. Cocorico 🙂

Mardi : Theranos, pire que le tetanos

Elizabeth HolmesJe me souviens d’une intervention d’Elizabeth Holmes lors d’un évènement Techcrunch à San Francisco : une femme, avec un produit incroyable, à la tête d’une unicorne ! Et voilà t-y pas que dans les salons on raconte l’histoire : “Vous imaginez, juste avec une petite goutte de sang, dans un délai de quelques jours, pour 3 francs six sous” ? Quand je repense à cet idiot de journaliste John Schieber en train de se faire prendre du sang lors de l’interview… Effectivement, derrière le coté spectaculaire du produit censé prendre beaucoup moins de sang, donner des meilleurs résultats en moins de temps pour moins chers, l’entreprise Theranos s’est faite rattraper par le succès en étant incapable de répondre aux allégations de certaines organisations sur le fonctionnement de sa technologie. Les mauvaises langues diront qu’Elizabeth a pu démarrer son entreprise et sans doute la développer dans un univers strictement réglementé grâce aux appuis politiques d’une famille bien positionnée dans cet univers, mais néanmoins employer des personnes non qualifiés pour un travail mettant en situation la santé des individus est une erreur injustifiable, ne pas être en mesure de respecter le calibrage des machines censées détecter des infections, ne pas disposer de protocole solide pour faire marcher le tout… On veut bien y croire à vos histoire de startups “lean”, “agile”, dont les consultants digitaux et autres accélérateurs nous ressassent les mérites à longueur de journée. Mais faut quand même pas prendre les vessies pour des lanternes comme on dit chez nous. L’innovation a ses limites. Walgreens a eu les siennes en mettant fin aux accords, la CMS (Centers for Medicare and Medicaid Services) leur cherche des poux dans la tête. Fini les belles interviews avec sa jolie voie de basse, les milliards de valorisation. Maintenant, c’est au tour de la U.S. House of Representatives, l’une des 2 chambres du U.S. Congress, qui représente le pouvoir législatif Américain, qui demande des comptes.

Mercredi : Snapchat, ça va secouer

Bureaux de Snapchat à Los AngelesJe constate à distance qu’il y a encore une forme de condescendance en France vis à vis de Snapchat, qui d’ailleurs vient de recruter sur Paris un spécialiste des médias venant de chez Warner Bros, et pas un “pubard” comme c’est le cas des autres réseaux sociaux (il y a aussi des politicards, mais c’est une autre histoire), qui va permettre de dérouler une autre forme de vente de publicité que je n’ai pas encore vu ou entendu. Et franchement j’y crois, même si mes gros doigts ont bien du mal à se faire à la gymnastique nécessaire pour le meilleur usage de la chose, et que je ne peux donc utiliser tout le potentiel d’amusement du bouzin ! Voici donc une nouvelle fonctionnalité, appelée “Memories” en anglais, qui permet d’archiver ses posts, à l’opposé de ce qu’à pu proposer Snapchat jusqu’à présent puisque les photos ou les vidéos étaient temporairement accessibles. Donc il est désormais possible de revenir en arrière sur ses publications, sait-on jamais… Dans la course à l’audience, il n’est jamais trop tard pour changer d’avis par rapport à une stratégie d’usage… même si dans le cas de Snapchat, ça va être plutôt difficile de faire machine arrière si jamais des utilisateurs en gros nombre sont insatisfaits de voir leurs oeuvres publiées dans le cloud pour l’éternité… D’un seul coup (ou presque), vos publications deviennent modifiables, améliorées, de nouvelles histoires peuvent être créées, l’outil de recherche permet d’identifier des éléments apparaissant dans vos snaps (wouaou !). Il y a même une section “My eyes only” pour n pas tout dévoiler de ses moments intimes. C’est un grand moment pour Snapchat qui a désormais 5 ans, et qui se colle tant dans la construction du produit que pour le commercialiser vis à vis des marques qui veulent y investir de l’argent en réclames (pour ne pas dire publicité) : garder l’authenticité de ce que l’on y partage, l’amusement que cela procure, et la grande attention apportée à l’utilisateur. Il y a énormément de promotions que se permettent aujourd’hui les réseaux sociaux que Snapchat se refuse de faire pour le moment. On verra où tout cela peut aller avec le temps, mais il faut reconnaître que sur des tas de points, Snapchat ne se veut pas une société de la Silicon Valley… à commencer par ses bureaux au bord de la plage de Venice Beach !

Jeudi : Amazon va ouvrir une boutique de livres dans New York

Livraison 2018-2019Je les entends d’ici, un peu comme Bernard Gui que l’on annonçait dans la France du Moyen-Âge et qui signifiait la fin de la soit disante hérésie, ces inquisiteurs digitaux : c’est la fin des Retailers, Amazon les détruit sur Internet, ça va être la même chose dans les magasins physiques. Pause. Va falloir arrêter de parler dans tous les sens, les gars. Oui, grâce à Amazon, on peut se faire livrer tout et n’importe quoi chez soi. Oui, avec Amazon, on a appris que de livrer dans les 48 heures maximum, c’est une règle essentielle dans le e-commerce. Oui, Amazon est une entreprise incroyablement professionnelle dans son métier, dans son approche, et c’est un véritable rouleau compresseur dans son genre. Mais je pense que tout n’est pas parfait, et que c’est peut être même le partenaire idéal pour certaines choses dans le Retail, enfin certainement plus que d’autres sociétés qui s’y risquent tout en se gavant sur votre dos dans un business tel que la publicité. Bref, je me comprends. Je dis qu’Amazon qui prévoir d’ouvrir un magasin de livres dans New York, c’est une excellente nouvelle pour les Retailers. C’est la preuve du succès de leur modèle, puisque un des acteurs les plus significatifs dans le e-commerce vient prendre des risques dans un métier qu’il connaît peu. France Loisirs avait donc raison, et depuis bien longtemps. Bon, d’accord, Barnes and Noble a fermé quelques magasins ces derniers temps. Mais en fait il s’agit juste de mélanger quelques recettes d’innovation dans vos mètres carrés… Parce que je peux vous dire qu’avec toutes les visites de magasins que je peux faire dans certaines villes aux États-Unis, il ne se passe pas grand choses pour les grandes chaînes… L’exemple vient par le bas, le Retail petit et qui bouge. Bon, en même temps, le magasin va ouvrir dans une partie de l’immeuble de Hudson Yards qui devrait être fini en fin 2018, début 2019. Internet peut bien s’écrouler d’ici là… En parallèle, Amazon vient de signer un accord de $30 millions pour vendre des e-books aux écoles de New York, l’un des district les plus important des États-Unis, avec une option d’extension pour deux années additionnelles et $34.5 millions.

Vendredi : le “do-it-yourself” au service des jeunes

DIYLa société DIY Co développe et un site web et une application mobile sur iOS et Android qui permet au jeunes jusqu’à l’âge de 14 ans d’apprendre à devenir des chefs, des inventeurs, et j’en passe. Si j’avais été un peu plus motivé aux cours de travaux manuels dans ma jeunesse, j’aurai sans doute découvert une vocation. Mais faut dire que Monsieur Chauvet, c’était pas un mec fun (oui, je me rappelle encore son nom). Alors que là, grâce aux digital cher à nos inquisiteurs prêts à vous numériser sur place, et bien on peut apprendre tout en s’amusant. Alors forcément, Monsieur Chauvet ou un smartphone, ça change du tout au tout. Surtout que la chose a été développé avec une chaîne spécialisé pour les jeunes, Cartoon Network, et certains programmes peuvent coûter $99 à l’année avec une période d’essai de 7 jours. La startup produit tous les cours avec des instructeurs spécialement choisis et parfois embauchés pour l’occasion. La chaîne Cartoon Network s’est engagé à investir $30 millions dans des projets supportant l’initiative “STEAM” (pour science, technologie, ingénierie, arts and mathématiques) et naturellement la plateforme de DIY Co. tombe bien à cet égard, sachant qu’ils ont déjà collaboré ensemble par le passé. Et bien entendu, les interactions privilégieront le mobile, qui devient vrai l’objet où tout se passe, plus que jamais. “You can get this in school” (“vous ne pouvez pas avoir ça à l’école”, le motto de la startup) : à force de vouloir changer une école que personne ne veut qu’elle change, en France en particulier, avec la société qui évolue mais des fonctionnaires prostrés dans leur vision, c’est sûr que nos gamins passent leurs vies sur des tablettes et des téléphones portable, même si c’est pour apprendre à faire des choses dans la vraie vie. Trop triste.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : GoPro, Kiddle, le Pentagone, Amazon, Brighteye Innovations

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : GoPro rachète Stupeflix

download (4)C’est amusant, c’est à quelque jours près de SxSW (prononcer “South by South West”), la conférence dézinguée organisée tous les ans à Austin dans le Texas, la date anniversaire de ma rencontre avec Nicolas Steegman, il y a quelques années (en 2010), le fondateur de Stupeflix, qui a fait preuve d’une certain persistence pour arriver là ou sa société est arrivée, c’est à dire dans les draps de GoPro. Je dis les draps, parce que pour une startup qui rejoint une star de la tech, un rachat, c’est un peu toujours comme une nuit de noces… Et vas-y que tous les médias en causent, et que les coqs nationaux crient à tue-tête “Vive la France”. Au moins, on pourra dire que Stupeflix n’aura pas été Montebourisée. C’est quoi ? Je m’explique : autant on peut associer le Ministre de tutelle actuel du numérique au verbe “ubériser”, symbole d’un monde politique et économique qui vit un peu avec son temps, autant l’ère Montebourg aura été synonyme de destructeur de valeur de la « FrenchTech » comme ils disent à Paris en empêchant surtout le rachat de DailyMotion par Yahoo! On a beau dire que Yahoo! n’est pas spécialement dans de beaux draps en ce moment (décidément), ça a quand même donné un signal pourri à tout une industrie, et pas arrangé nos affaires en terme de réputation ici dans la Silicon Valley. Et le pire c’est qu’il est de retour aux affaires, Sir Arnaud. Startups, dépêchez vous de quitter le sol national avant qu’on ne vous nationalise. En attendant, la société Stupelix, spécialiste de la vidéo qui donne de super pouvoirs aux entreprises qui boivent sa potion magique, pour développer de très beaux contenus, qui avait connu ses petites heures de gloire avec son application mobile. On n’st pas bien sûr de ce que vont devenir les 26 employés de la startup, sachant que la majorité se trouvent à Paris, ce qui n’est pas la pote à coté de San Mateo en Californie. Ça va encore assécher la France de ses talents. Arnaud, reviens (c’est le cousin de Léon)…

Mardi : Kiddle, un moteur de recherche pour les enfants, tous les enfants ?!

_88513347_88513346Kiddle est un engin de recherche sur Internet développé au sein de “Custom Search Engine”, une plateforme que Google met à disposition des développeurs, dédié aux enfants, censé les protéger de ce qu’ils ne doivent pas trouver sur le web, qui ressemble un peu trop souvent à une grosse poubelle. On peut donc se créer son propre engin de recherche grâce au site “Custom Search Engine” si on le souhaite, c’est par ici que ça se passe. Mais visiblement, ce fameux site Kiddle n’est pas destiné à tous les enfants. En effet, les enfants vivant dans des couples mono-parentaux risquent de se sentir un peu isolé selon une découverte faite par la BBC. Certains mots se sont retrouvés ainsi censurés comme “lesbian”, “gay”, “bisexual”. En peu de clics, il était possible de retrouver que la création de cette engin de recherche était la création d’un certain Vladislav Golunov…et il faut reconnaître que la mentalité russe n’est pas la plus ouverte sur ce type d’évolution de notre société moderne. C’est ainsi que des parents et des professeurs se sont plaints de ce blocage, arguant que des enfants en recherche d’explication sur leur propre nature n’hésiteront pas aller chercher l’information où elle se trouve, et il est préférable que Kiddle soit en mesure d’apporter les premiers éléments de réponse. La censure doit toujours être mesurée par les exceptions qu’elle peut généré, le but n’étant pas d’isoler des communautés sous des prétextes de moralité non globale et non objectifs. Je me demande d’ailleurs quelles seront les conséquences de certaines censures récentes apparues en France récemment et voulues par les Autorités. La technologie, elle, se doit d’être globale, et indépendante. Kiddle n’est censé par stocker les données des utilisateurs. Après quelques essais, l’affaire semble être réglée.

Mercredi : Eric Schmidt à toutes les sauces

Google Executive Chairman Schmidt addresses the CDU party economic council in BerlinJe suis en général ravi des bonnes choses qui peuvent arriver à mes contemporains, mais je dois reconnaître qu’Eric Schmidt, ancien big boss de Google, m’impressionne particulièrement. Dans une ère du business mondial où des entreprises sont obligées de se battre sur des terrains un peu disons glissants dans des pays comme la Chine, les États-Unis donnent de drôles de leçons. Effectivement, pendant qu’Uber perd 1 milliard de dollars dans sa compétition au pays du soleil levant, où une startup Allemande d livraison à domicile se retire du marché Chinois du fait de pratiques déloyales de ses concurrents locaux (ventes à pertes) et que Qualcomm se fait pincer par l’autorité des marchés financiers US pour avoir distribuer des dessous de table à des officiels Chinois, et bien Monsieur Schmidt, dont la biographie indique qu’il est employé de la société Alphabet (Google quoi…) va se retrouver à la tête d’un Board au Pentagone (en clair le Département de la Défense Américain) chargé d’apporter les meilleurs innovations de la Silicon Valley à la connaissance de l’Armée Américaine. Décidément, c’est bien du monde qui a un souci avec la meilleure façon d’approcher l’innovation… au mépris peut être de certaines règles élémentaires de séparation du savoir, à défaut de séparation des pouvoirs. Comme quoi, chez certains, et aux États-Unis, c’est aussi le cumul des mandats qui posent problème…

Jeudi : Alexa continue de l’éclaircir la voix…

Alexa NestBon, Amazon est en train de nous refaire le coup du cloud. C’est un fait connu : le vendeur en ligne est devenu le roi du cloud, celui qui gagne à tous les étages, en reprenant une chanson de Gainsbourg. Je le soupçonne aussi, comme je l’ai déjà dit ici, de vouloir supplanter les acteurs de logistique, pour devenir à son tour un prestataire, et devenir ainsi incontournable dans la livraison. Quand on voit l’accord en Angleterre avec Morrisons pour servir des produits frais aux clients Amazon Prime et Amazon Pantry, on retrouve même le syndrome Netflix où Amazon va concurrencer les retailers tout en collaborant avec eux sur des activités off-line cette fois. Amazon investit dans l’air, sur mer et sur terre, alors affaire à suivre. Sur une autre domaine dans les objets connectés, pendant qu’ils sont tranquillement en train de se préparer dans l’arrière-cour de l’iOT, à signer des partenariats avec toutes les couches nécessaires du cloud, Amazon commence à ouvrir sa belle Alexa qui vous cause de sa très électronique voix pour la connecter avec tous les objets qui font de belles ventes, à commencer par le thermostat de Nest… Pas de meilleure façon de se développer à travers une nouvelle industrie qui n’arrête pas de faire parler d’elle et qui va inexorablement ses développer à grande échelle. Et je pense que cet appétit de connectivité d’Amazon ne va pas s’arrêter et qu’Alexa va avoir la voix qui risque de grossir (à défaut de le faire physiquement) dans les périodes à venir…

Vendredi : Brighteye Innovations veut vous faire trembler

iTensJ’ai déjà évoqué dans ces lignes le plaisir de voir arriver la technologie qui rend la vie des gens plus facile, notamment dans la prévention des risques de santé comme le cancer. Ça ne va jamais assez vite, mais c’est mieux que rien. Parfois néanmoins, ça va trop vite, voire trop loin. En ancien sportif de haut niveau, j’ai appris que l’on ne pouvais pas tout faire en terme de thérapie, notamment après des blessures nécessitant des traitements aux petits oignons. Dans le cas de Brighteye Innovations, la société basée à Akron dans l’Ohio a choisi de financer par l’appel au peuple via Indiegogo un système permettant de se soigner soit même par un mécanisme de stimulation électrique des muscles par l’intermédiaire d’un patch que l’on dispose là où ça fait mal qui s’appelle iTens. En théorie parce qu’à moins de soupçonner nos amis d’avoir créer un nouveau sex toy déguisé, il est à mon sense déconseillé de se faire ce type de traitement soit même sans un avis médical. Les kinésithérapeutes ne font pas toutes ces études pour rien, et un mauvais traitement, ou un traitement inadapté, peut créer des problèmes là où il n’y en a pas. Ce type de produit est tout à fait significatif d’une période où l’on ne prend pas toujours le temps de réfléchir au produit que l’on aimerait bien créer, et ce n’est pas un agrément de la FDA (Food and Drug Administration) qui m’empêchera de penser que cet iTens est une ânerie. Je trouve certaines positions de la FDA à l’égard de nouveaux standards de nutrition plutôt discutables, et il ferait mieux de se focaliser à accepter des agréments bien plus importants eu égards aux problèmes de santé publique. Si ça vous tente, rendez vous sur la page Indiegogo, et jugez en par vous même !

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : la santé, Amazon, Google, MyBlend et Justin

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : faire de la technologie c’est surtout être au service des gens

Photo: Alamy, FilesJe ne sais pas pour vous, mais je trouve que cette saloperie de cancer gagne du terrain. Et ça ne s’arrange pas avec l’âge. Alors la détection, c’est un élément clé de la lutte de ce fléau. Malheureusement je ne parle pas de notre alimentation, même si c’est je pense un des problème de base. Je vis aux États-Unis et à ce titre, je me sens en première ligne sur ce point : on mange peut être bien à San Francisco, on trouve de bon produits, mais globalement ça reste le pays de la “malbouffe”, où plus d’un Américain sur 3 est obèse… en 2010 ! Imaginez maintenant… J’ai déjà parlé de Color Genomics, cette startup qui cherche à faire avancer les méthodes préventives en démocratisant l’accès aux tests génétiques, notamment pour prévenir le cancer du sein, ou le cancer des ovaires, , dont le prix de ce type de test passe d’environ entre $1,500 et $4,000 à $249 avec Color Genomics. Dans la même démarche, des scientifiques de Californie viennent de développer un test qui permet de détecter avec précision la présence supposée d’un cancer au sein de votre organisme en recherchant parmi les fluides qui circulent dans le corps : la salive peut aider dans ce mécanisme. Le test pourrait couter dans les $20, et il dure 10 minutes ! Les essais en clinique vont commencer cette année, avec l’approbation espérée de la FDA (Food & Drug Administration qui gère ce type d’autorisation)…dans les deux ans !!! Deux ans : il faut croire que ces fonctionnaires ont d’autres chats à fouetter que des urgences de santé publique. Avec un peu de chance, le Docteur Wong espère le test être disponible dans les 10 ans en Grande-Bretagne. Hum. En France, ça se passe comment se type d’expérimentation ? Ça intéresse quelqu’un ?! Autre message d’espoir, des chercheurs du Wake Forest Institute for Regenerative Medicine ont développé une imprimante 3D capable de reproduire des os, des muscles et du cartilage en pièces détachées qui peuvent pousser après des implantations : les fils d’impression sont composés d’un gel comprenant des cellules souche et du plastique bio-dégradables. Ça tombe bien, j’ai une ligamentoplastie au genou gauche qui donne des signes d’affaiblissement.

Mardi : Amazon et sa course contre la montre

Amazon NowAmazon introduit la livraison depuis les restaurant en 1 heure à San Diego. Ce marché est assez encombré avec Postmates, Doordash, Uber, sans compter les applications qui vous font l’effet “kiss-cool”, c’est à dire qui cuisinent et qui livrent comme Munchery et SpoonRocket. Mais rien de résiste à Amazon. Et je ne serais pas surpris d’entendre parler de Google un de ces quatre, sachant qu’ils ont annoncé récemment la livraison de produits frais à San Francisco et Los Angeles. Je peux vous garantir que les deux startups de San Francisco ont énormément de mal à développer leurs activités malgré les fonds levés et les apparences, mais en fait ils sont en train de servir de lièvre aux géants d’Internet qui s’amusent à tester un certain nombre de services par ci par là. Pour Amazon, c’est donc 16 codes postaux qui sont disponibles, permettant un suivi de la livraison de a jusqu’à z. C’est juste pour voir. C’est comme cet essai à venir de service de type “Chronodrive” sur Sunnyvale, les boutiques de livres, les achats d’avions et de bateaux pour leur permettre de se passer des services des grosses entreprises de livraison comme Fedex ou UPS… Et si Amazon nous refaisait le coup d’Amazon Web Services mais dans le domaine de la chaîne logistique ? Cela fait un bail qu’Amazon délivre des millions de paquets à travers le monde, alors pourquoi ne pas externaliser et devenir ainsi une grande entreprise de Supply Chain ? Livrer pour Amazon et qui le veut bien ? A force de startups qui tentent par tout les moyens d’atteindre le succès dans le monde très fermé de la logistique, un grand comme Amazon peut frapper d’un grand coup sur cette industrie ?! Amis de San Diego, faites nous part de votre ressenti client, pour voir si c’est une plaisanterie ou pas, cette livraison dans l’heure !

Suivre Amazon Prime Now sur Twitter : @AmazonPrimeNow

Mercredi : Google et sa livraison en 4 heures

Google ExpressEt donc oui, voilà donc Google qui s’y cogne à la livraison de vos courses. Certains pensent que Google est une bonne alternative au combat qu’il convient de mener contre le géant de Seattle, et en attendant, à moins de ne pas avoir une petite fenêtre sur ce qui se passe aux États-Unis, Google fait un peu le même coup qu’Amazon avec son principal concurrent Netflix, cherche à travailler avec toutes les entreprises dans le monde du numérique tout en ayant un pied dans le monde du réel, qui n’est pas sans taquiner un retail dont tous le monde accuse de leur manque de dynamisme, empêtrés qu’ils sont avec leur mètres carré. Justement : les livraisons pourront partir de Costco (sorte de Metro local), de Whole Foods (sorte de Monoprix local pour les bobos San Franciscain) ou encore Smart & Final (genre Auchan ou Carrefour) pour San Francisco : on est donc dans une relation entre partenaires pour ces 3 acteurs de supermarchés. Il y a eu quelques allers retours sur cette activité chez Google Express (fermeture de centres de distribution dans la région de San Francisco par exemple) et ce nouvel épisode ne rend pas vraiment transparente la stratégie de Google en la matière. En tout cas, c’est parti pour San Francisco et Los Angeles pour des livraisons chrono en 4 heures en moyenne, pour une commande minimale de $35, avec un surcoût pour recevoir des produits périssables de $3, et un surcoût de $5 si vous n’êtes pas membre de Google Express qui coûte $95 par an.

Suivre Google Express sur Twitter : @GoogleExpress

Jeudi : My Blend, une histoire pleine de paroles

My BlendLes applications mobiles ont fait long feu depuis l’apparition de l’iPhone qui a créé un véritable miroir aux alouettes où se se jeté des millers de développeurs à la recherche des millards d’Instagram, Whatsap. Peu d’élus naturellement, pour des bourses dont l’accès coûte cher : on n’a pas accès comme ça aux équipes de Google Ventures, aux Family Office de certaines stars de la très riche Silicon Valley. On a songé à créer le média de demain à partir des tablettes, et à ce sujet je me demande bien où en est Flipboard, qui remue de temps en temps, mais rarement. On a créé de belles applications mobiles, qui se sont fondues dans des géants comme Google ou encore Box. On a imaginé booster le jeu sur smartphone, qui a cherché ensuite à faire du m-commerce, pour se re-concentrer sur la messagerie, sans vraiment convaincre autrement que par les levées de fonds auprès de grandes corporations. On a fait de bons coups dans le domaine de la vidéo sur mobile… enfin pas toujours. Et puis de temps, on a un petit coup de coeur, comme avec cette application My Blend qui vous transforme une vulgaire messagerie en un magazine facile à consulter : une belle promesse d’interface utilisateur qui n’a que peu évolué depuis des lustres. Une succession de lignes qui se superposent. On clique et boum. Pourquoi ne pas “se scénariser” ses emails avec des caractères de polices qui changent, des fonds qui s’adaptent aux sujets : le travail, les rendez-vous, les échéances, les bonnes nouvelles, les mauvaises nouvelles avec du noir, du rose, du bleu, du vert, des coeurs… Malheureusement je n’ai pas d’iPhone et je n’ai pas pu trouver une vidéo pour voire à quoi cela ressemble, comme bien souvent dans le buzz de ces produits qui passent au gré des envois de sociétés de relation presse et de nos paresses de blogueurs. Merci pour m’avoir lu.

Vendredi : Justin n’est pas content

SDFIl y a une règle d’or à respecter à San Francisco, surtout de la part de la communauté tech : ne JAMAIS dire de mal de cette ville. La chose a déjà été essayé il y a quelques années et cela avait déjà fait grand bruit. Il y a trop de gens qui font de l’argent dans cette cité, alors il faut se la fermer. Pourtant, quand on vient pour la première fois, sauf si l’on vient dans la cadre d’un safari touristique organisé par un guru digital ou une quelconque agence Parisienne, il est difficile de ne pas constater les écarts incroyables entre les Tesla garées le long de Mission Street et la 5e rue, et ce pauvre bougre qui s’est installé sa paillasse avec des murs imaginaires où il médite avec quelques mégots récupérés ici ou là. Sans parler de ces pans de rue entiers transformés en camping improvisé. Donc le fameux Justin, CEO de la startup Commando.io, composé d’un salarié dont lui même, s’est demandé quelle coup de pub il pourra faire à sa société : une petite lettre adressée au Maire et au Chef de Police de San Francisco (visiblement il a du mal à s’occuper). On le comprend, Justin, il en a marre de voir du caca. Tendu dans son effort de changer le monde des serveurs informatiques, obsédé par l’accompagnement de l’escalade exponentielle du cloud, Monsieur est fatigué de jongler entre les tentes pour aller travailler. Et ça ne fait que 3 ans qu’il habite San Francisco ! On ne peut même plus inviter sa famille tranquille : on croise des fous, hors de contrôle, qui se mettent à vous agiter leurs parties génitales en plein spectacle de rue… “Ca va être une véritable révolution”, prévient-il. Justin, va donc faire un tour vers la Delancey Foundation, sur Embarcadero, et faire un peu de volontariat avec cette fantastique organisation pour essayer de comprendre ce que ça veut dire, de vivre dans le monde d’aujourd’hui à San Francisco. Sors de ta startup qui ne va pas change grand chose au monde de la tech, et comme beaucoup de personnes ici, vois ce que tu peux faire d’utile, au lieu de couiner sur Medium avant de te prendre une volée de bois vert sur Twitter

Lire le post de Justin Keller : http://justink.svbtle.com/open-letter-to-mayor-ed-lee-and-greg-suhr-police-chief

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : Microsoft, Amazon, Tumblr, Aira, et la mobilité

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : Microsoft et son histoire à la Commandant Cousteau 

Project NatickDes chercheurs travaillant chez Microsoft ont conclu récemment que le futur des datas centers se trouvent dans les océans. Ils sont marrants, ces gars de la technologie. Après nous avoir bien pourri la planète avec toutes ces usines pour fabriquer tous ces appareils, ces composants, en se servant au passage allègrement dans des mains d’oeuvre bon marché à travers la planète… Après nous avoir bien pourri l’espace avec toutes ces coquilles de fusée et autres satellites qui naviguent autour de l’exosphere, nos amis ont décidé de s’attaquer à ce qui nous reste le plus précieux : les océans. C’est donc sous les océans que les serveurs vont faire des bulles avec leurs 0 et leurs 1. Les serveurs seront supposés être relié au sol ferme depuis des cables de fibre optique. C’est supposé résoudre le problème de surchauffe des serveurs, ainsi qu’améliorer l’efficacité des transmissions. Ce joli projet de Microsoft a pour nom Project Natick. Vous pourrez voir sur le site web le sourire à plein dent d’ingénieurs qui pense avoir trouvé l’innovation du siècle. Je ne garantis pas la même réaction sur la faune aquatique locale, et même plus si jamais ce projet vienne à convertir un quelconque comité d’investissement à Redmond, Washington. Le premier essai a eu lieu dans l’Océan Pacifique, près de San Luis Obispo, à environ 30 pieds de profondeur. Le nom du prototype (Leona Philpot), qui a donné satisfaction, a été choisi parmi l’un des personnages du jeu vidéo développé par Microsoft, Halo. Probablement le genre de jeu qui vous donne des cauchemars.

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Mardi : Amazon veut faire du mal au retail

Amazon_Books_-_Online_ExperienceJe les entends souvent, même depuis San Francisco, tous ces as Français du numérique qui ne cessent de taper sur la tête du secteur de la distribution, prêts à donner la leçon (le consulting, ça paye toujours de nos jours) sans jamais vraiment parler d’autre chose que ce “digital”, le doigt magique qui va les sauver de la faillite. La faute à qui ? Amazon. Amazon, le Bon Dieu des geeks du e-commerce, celui par qui tout va, tout passe. Celui qui a montré la voie, celui qui montre l’exemple. Amazon et sa valeur boursière, Amazon et ses entrepôts du futur. Amazon, Bezos, le futur du retail, qu’ils disent. Maintenant, la rumeur, c’est qu’Amazon devrait ouvrir 300 à 400 librairies, selon une fuite d’un responsable de centres commerciaux aux États-Unis visiblement en discussion avec le géant de Seattle, “semant la panique à travers toutes la distribution”. À ce jour, Barnes & Noble, la référence en la matière, c’est 640 magasins. 300 à 400, normalement, ça met des années à se mettre en place, donc on peut douter du sérieux du truc. En même temps, c’est Amazon. Un premier ‘Amazon bookstore” a déjà été ouvert en novembre 2015. Il semblerait que des recrutements soient en cours dans la Californie du Sud. La rumeur (une autre) indique même que c’est Steven Kessel, l’homme qui a fait le Kindle, qui revient aux affaires après un congé sabbatique, “pour donner la leçon au retail”. Des brevets ont même été déposés…Le paiement serait fait au moment où le client sort du magasins avec ses articles, sachant qu’il aura été préalablement identifié. Bref, toutes ces histoires démontrent bien que ce n’est pas demain que les magasins vont disparaître de notre paysage. Vous imaginez, vous, un quartier sans magasin ?! Comme dit le proverbe, les experts digitaux aboient, le retail travail et une bonne partie du digital trépasse.

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Mercredi : Tumblr vient de faire du mal à Yahoo!

David Karp et Marissa MayerC’est beau la vie d’une startup, surtout d’un point de vue comptable : très basique. D’un coté, il y a une sorte de capital social qui se transforme automatiquement en fonds de roulement, approvisionné par de bien généreux bienfaiteurs. De l’autre coté, se déversent les dépenses, qui coulent tant que la colonne opposée est approvisionnée. Mieux encore, il y a des bouts de papier qui se transforme en monnaies sonnantes et trébuchantes : ça s’appelle des “convertible notes”. C’est fou ce que Powerpoint a fait comme progrès. Tu m’étonnes que ces incubateurs Parisiens poussent ces jeunes “à devenir entrepreneurs”. “Tout le monde peut devenir entrepreneur”. Oui, en fait, on a tous appris un jour à dépenser notre argent de poche, c’est le début du capitalisme de startup. En parlant de jeune, c’est 1 milliard de dollars qu’il a touché, le jeune David Karp, lorsque Dame Marissa Mayer a mis le grappin sur Tumblr. Soit disant que ce serait bon pour les chiffres d’audience de Yahoo!. La grande dictature du digital : l’audience. Comme si Internet était devenu une grande télévision, permettant toutes les folies financières imaginables. Seulement voilà, Tumblr n’a pas fait les $100 millions promis par Marissa. Les chiffres d’audience aux états-Unis n’ont pas progressé entre la date de rachat, Juillet 2013, et Octobre 2015. La punition ne se fait pas tarder : moins-value de $230 millions dans les comptes de Yahoo! en 2015. D’où sort le montant ? Quelques approximations analytiques, extrapolé par le coût du mètre carré à Sunnyvale et le trio vainqueur du prochain Tour de France. Quand une société n’arrive pas à dégager $100 millions en chiffre d’affaires, ça vaut combien selon vous ?

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Jeudi : Aira veut continuer à aider les non-voyants

Aira.ioParfois, on se dit qu’on l’aime bien, cette structure capitalistique des startups qui distribue les dollars à la pelle chaque semaine, surtout quand c’est pour financer de réelles technologies qui se mettent au service de l’humain. La startup Aira, basée à La Jolla en Californie, développe une solution de vidéo embarquée permettant à des personnes non voyantes de se faire guider lors de leur déplacements. La personne en difficulté peut ainsi se faire aider par des agents ou des membres de sa famille grace à des messages audio. La société vient de faire une levée de fonds de $2,5 millions. Sa précédente levée de $800.000 a permis de déployer la solution auprès d’une centaine de non voyants, et rendre compte du succès de la solution. Aira a désormais un peu plus de carburant pour aider les quelques 20 millions de personnes non voyantes recensées aux États-Unis. 2,5 millions, c’est un début ! Lux Capital, un des investisseurs, spécialisés dans les technologies émergentes dédiées aux sciences de la vie, à levé son quatrième fonds l’année passée pour un montant de $350 millions.

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Vendredi : ça bouge dans la mobilité

AlexaIl ne se passe pas une semaine sans qu’un segment ne soit l’objet d‘une actualité assez variée. Prenons ce vendredi 5 Février et le secteur de l’automobile par exemple. La startup Zirx, basée à San Francisco, vient de décider d’abandonner son activité de services de valets aux particuliers afin de se consacrer au marché des entreprises. L’application mobile Moovit vient de sortir une nouvelle fonctionnalité permettant aux utilisateurs de ce service de guidage des transports publics de bénéficier de suggestions en temps réel sur ses trajets habituels selon le traffic en cours. Une nouvelle application mobile appelée Goshare permet d’emprunter des camionnettes ou de bénéficier de la conduite de propriétaires de ces véhicule pour des trajet nécessitant de déplacer des produits de grand taille (pour les heureux propriétaires d’un iPhone pour le moment). Amazon lance un service sur sa plateforme Echo et la fameuse borne parlante Alexa la possibilité de commander un Uber et suivre l’évolution de la course. Rien ne dit que la chose a été prévu de fonctionner aussi lors de l’annulation de la course par le conducteur. Et last but not least, Elon Musk évoque dans une question posée lors d’un évènement public avoir pensé à construire un avion électrique. En fait, ce mec, c’est Batman. La mobilité a de beaux jours devant elle…

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !