L’actualité High-Tech de la semaine : “Ubériser” le parking, Accel, Reporty, Wezzoo et Wework

Tu ne t’es pas trompé, c’est bien ici la rubrique organique qui vous donne la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des histoires… à moins que ce soit juste du buzz : à toi de juger !

Lundi : dur dur pour les startups à parking

Valet parkingOn pensait que tout le web allait se faire “ubériser”… Quand j’y pense, que je déteste ce terme, que l’on retrouve dans la bouche des ignorants de la chose Internet. Car effectivement, le fameux Travis Kalanick, big boss d’Uber, se moque bien de créer de nouvelles règles mais plutôt de maximiser aux sommets sa startup sur les pentes vertigineuses des valorisations et des milliards de dollars que les investisseurs ont pu faire valser à ce jour, sans vraiment vouloir changer la société : il la provoque pour voir jusqu’où il peut aller. Et on va changer le monde de la sorte ?! On veut en faire un modèle sociétal ? On verra bien où Uber va finir, alors personnellement je serai bien prudent d’en faire un verbe (je viens de découvrir que des gens en France avait ouvert un observatoire de l’ubérisation… franchement). Non, on ne peut pas tout réussir dans l’économie participative ou partagée, je ne sais plus comment la nommer. Zirx, Lux et autre Valet Anywhere sont en train de prendre la leçon que le parking à la demande demande bien des calculs pour arriver à trouver le bon modèle… Dans une ville comme San Francisco, où trouver une place de parking est un cauchemar, et où les prix des parkings sont parfois exorbitants, on pouvait imaginer que ce serait du tout cuit. Mais non. On a vu les T-shirts bleus des légions de Lux débarquer dans les rues avec leurs patinettes, mais derrière une apparente logique de marché, il y a des chiffres : des recettes, des coûts, un résultat. Et on a beau être au pays où on lève encore de l’argent sur une présentation et sans produit, où les business angels sont aussi nombreux que les cadres sup’ d’une SS2I Française, quand le cash part trop vite, la machine s’affole et le pivot n’est pas loin. Il a fallu du temps pour qu’Instacart trouve des positions favorables sur son marché de livraison de courses, et pour les parkings la parade reste à trouver. Toutes ces entreprises se sont donc transformées en prestataires d’évènements en attendant mieux, sachant que certaines ont d’ores et déjà mis la clé sous la porte. Il s’avère que cette activité est trop chère à développer car elle demande trop de main d’oeuvre. Et comme ces entreprises se trouvent de plus en plus obligée à embaucher les petites mains plutôt que de les prendre en intérim, la logique financière pour le coup reprend la parole. Il va falloir servir son bloc-note et sa calculette pour trouver le bon angle, sachant que chaque ville, surtout aux États-Unis, est différente avec ses propres habitudes et caractéristiques. Sortir du modèle à la demande pour aller vers d’autres plus en mode de rendez-vous. Trop tôt ?!

Mardi : Accel s’en fout de la bulle

Capital risqueC’est une nouvelle bulle, et elle va éclater. Les entreprises de la Valley commencent à annoncer des licenciements. Les VCs (Venture Capitalists) comme Google Ventures ont ralenti leurs investissements. Les élections Américaines approchent, et leur issue est plus qu’incertaine : qui va diriger le pays et avec quel politique ? C’est de plus en plus difficile de trouver de l’investissement, et les consignes ont été passées aux fonds de lever le pied en attendant que l’orage passe. La caravane passe, et Accel en profite pour lever un nouveau fonds de 2 milliards de dollars. Je me souviens de mes premiers pas à San Francisco où les fonds levaient environ 500 millions, c’était la taille moyenne. Maintenant, pour les grands fonds de la Valley (NEA, Andreessen Horowitz, et maintenant Accel Partners), c’est à coup de milliards. Ce sera 500 millions pour les petites startups Américaines en plein démarrage, et le reste pour les plus grosses. Il était temps, Accel n’avait pas levé de fonds depuis 2 ans, ça commençait à sentir le désintérêt des bailleurs de fonds des investissements technologiques. Ça leur a pris 2 mois pour rassembler la somme, ce qui semble bien dérisoire et totalement à contre-courant. Ce qui m’amuse dans ce cas, et je regrette n’avoir pu poser la question moi même, et ce qui m’intéresse surtout c’est d’où vient donc cet argent. Mais à défaut d’être indécente de curiosité, il y a des règles dans ce pays et dans ce métier, mais je serai prêt à parier qu’il sort des ATM d’Asie, tant la conquête de l’Empire Chinois a pris un importance. Après les banques, les fonds d’investissement ? En tout cas, les serial entrepreneurs Français, si vous voulez lever de l’argent, vous savez où ça se passe…

Mercredi : petite leçon de Startup Nation

ReportlyLa Startup Nation, c’est le surnom donné à Israel depuis la sortie d’un livre de deux journalistes Américains qui expliquaient les mécanismes rendant possible un niveau d’innovation très élevé pour un petit pays de moins de 10 millions s’habitants. Il faut dire que la population passe un temps certain à se consacrer à la protection d’un territoire entouré de gens qui ne leur veulent pas que du bien, et ça excite l’innovation à un point assez unique qui ne se retrouve pas à une si forte densité ailleurs. On a vu surgir les vidéos de conducteurs Russes installant des caméras à bord de leurs véhicules afin de se prémunir d’accidents provoqués. Aujourd’hui, nous ne sommes plus surpris de voir une Gopro sur le casque d’un motard. C’est une autre tendance qui devrait arriver depuis Israel, à savoir la possibilité de joindre les forces de police par vidéo en cas d’urgent afin de communiquer en toute clarté les accidents qui pourraient être provoqués. On ne compte plus les tentatives d’assassinats dans les rues de Jérusalem ou de Tel Aviv, et la startup Reporty (dont le Président est l’Ancien Premier Ministre Israélien Ehud Barak). Finis les coups de fils : désormais au plan national ce sont des appels vidéo, ave cla possibilité de communiquer par messages instantanés ou par SMS, avec géolocalisation intégrés lorsque l’on cherche à joindre la police. Ik est également possible d’utiliser le signal wifi pour une meilleure précision dans la localisation. Il s’agit d’une simple application mobile à télécharger.

Jeudi : gare aux pigeons avec Oombrella

Plume LabsIoT. Internet of Things. Les objets connectés. Je lisais une interview posant notamment la question du décollage des objets connectés en 2016 dont l’essence était de dire qu’il existe un problème de maturité sur ce marché. Il est vrai que s’il y a une conclusion que l’on puisse faire au retour du CES en Janvier dernier, c’est que les industriels semblent complètement paumés par rapport aux utilisateurs finaux, leurs clients et lire un peu trop la presse venue de la Silicon Valley qui leur annonce un grand boom sur ce marché, et qui se mettent à sortir des produits dans tous les sens sans se préoccuper des usages. C’est pathétique de voir tous ces objets inutiles alors qu’on a encore du mal à expliquer comment mettre en marche un routeur pour son wifi. Regardez ce dont sont capables ces startups : Wezzoo vient de lancer sur Quickstarter, la plateforme de financement participatif, un parapluie qui qui vous alerte en cas de pluie annoncée, ce qui est tout de même essentiel dans un pays comme la France où la météo est toujours prête à vous jouer un mauvais tour. D’autant plus que la startup Française PlumeLabs vient de faire un partenariat avec Twitter pour vous mettre à Londres (surement bientôt à Paris j’imagine) des pigeons équipés de sac à dos capteurs de pollution pour évaluer le niveau de dioxide de nitrogène et d’ozone, les deux ingrédients responsables de la pollution. Alors attention aux jets de fiente qui risquent de tomber encore plus qu’avant, votre parapluie vous sera bien utile. Franchement, foutre des sacs à dos sur des pigeons… On avait pas imaginé mieux depuis la guerre de 14.

Vendredi : Wework, la star des espaces de co-working 

WeworkJe ne vous ai jamais parlé de mon (petit) bureau mais en fait je travaille à l’intérieur d’un unicorne, en l’occurence dans un des nombreux centre de co-working de San Francisco proposé par WeWork. Wework, c’est un projet né dans les années 2008 à New York en partant d’une idée de fédérer plusieurs sociétés dans un même étage, qui a miraculeusement poussé comme un champignon atomique avec l’explosion du monde des startups et aussi la prise de conscience qu’il était possible de recycler ces immeubles qui parfois prennent à trouver preneurs dans un monde où l’immobilier de bureau avait du mal à se positionner avec des montagnes russes économiques qui font que les entreprises ont besoin de flexibilité. Effectivement, tout comme elles ont besoin de pouvoir adapter leurs ressources à leurs marchés, n’en déplaise aux perturbateurs de gauche qui veulent garder la France dans une économie du 20e siècle, les entreprises doivent pouvoir s’adapter en terme d’infrastructure sans nécessairement s’engager 9 ans dans un bail. Adam Neumann, un espèce d’entrepreneur mélange de Richard Branson, de Gandi et de Jerry Lewis, a su surfer sur la vague de la croissance de ce besoin et développer à coups de millions de dollars (1,43 milliards pour le moment) des bureaux à travers New York, San Francisco, Londres, Tel Aviv, Montreal, Berlin, Amsterdam, Shanghai, et encore plus à venir. Comme le dit Adam avec son sens de l’humour caractéristique, il a eu la chance de grandir dans un kibboutz et il a pu ainsi très jeune apprendre les avantages de la vie en communauté ! Ils ont également su rendre rentable le premier étage mis en place en 2008 et aujourd’hui sont à la tête d’une société valorisée quelques milliards, ont renvoyé Regus dans les archives et rachètent des startups comme Welkio qui prend en charge l’accueil de visiteurs dans des bureaux sur tablettes, pour le plus grand plaisir d’un Français de San Obispo, co-fondateur de la startup. Petit détail, le prix du bocal commence à 800 dollars. La France ? Malgré mes insistances, il semble que ce pays ne soit absolument pas une priorité, ni dans les plans. C’est franchement trop compliqué d’y gérer une entreprise ayant besoin de flexibilité. Et les mouvements constatés ces derniers temps est tout sauf un signe d’encouragement pour y lancer des investissements.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

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