Une semaine dans la Silicon Valley : Fruition Sciences

Après le Gold Rush du 19e siècle, plus que jamais la Silicon Valley est un nouvel exemple du rêve américain version haute-technologies imaginé par la Californie, le paradis de la Côte Ouest des États-Unis. Mais il n’y a pas que Facebook et les startups dans la vie… ou presque. Une équipe de Canal+ composée de 5 femmes travaillant dans différentes fonctions transversales du groupe (communication, documentaire et marketing), a été choisie pour rencontrer des acteurs qui excellent dans leur domaine pour bouger les lignes, comme on dit chez nous. Voici ce que vous pourriez voir en une semaine passée dans la Baie de San Francisco, suivez le guide :)

Italie : 1, France : 0.

Non, ce n’est pas un remake de la finale de Coupe du Monde, c’est juste mon appréciation sur le combat des deux communautés qui se partagent un certain nombre de spécialités en commun : le fashion, la bouffe, et la façon dont elle s’en sorte dans la représentation à San Francisco. Ici, et aux alentours, à de rares exceptions, c’est l’Italie qui a su le mieux fédérer la culture italienne (malgré un nombre certain de fonctionnaires et autres représentants français en tout genre) dans cette bonne vieille ville de San Francisco qui sent si bon l’Europe par certains aspects. Les Italiens ont fait North Beach, un fabuleux quartier qui sent bon le café, les bons restaurants et le tiramisu, où il fait bon flâner le soir. La France, aveuglée par son exception culturelle, a bien du mal à percer hors de son territoire, sans doute trop obsédée par le « made in France », ça lui coupe les jambes ailleurs. Juste quelques restaurant avec des serveurs qui ne parlent pas la langue de Molière bien souvent, une église et des boutiques de luxe : ça ne suffit pas pour créer un quartier où il fait bon fleurer la baguette toute chaude.

Je parlais des exceptions : dans le domaine du vin, de la Napa ou Sonoma Valley, les marques françaises et les maîtres de chai sont nombreux. Et les malins entrepreneurs, aussi avec la belle équipe de Fruition Sciences qui est en train d’éduquer les viticulteurs de Californie à irriguer leurs vignes avec plus de sagesse. J’aime beaucoup écouter Thibaut Scholasch, Phd en viticulture, raconter son parcours, car des vignes, il en a vu à travers le monde (Chili, Australie, Californie et France bien sur) et il sait leur parler aux grains, c’est un « chercheur » qui sait parler aux plantes… Thibaut est à Oakland, Sébastien Payen, son associé, est à Montpellier. Sacré parcours aussi pour Sébastien, de Polytechnique à Berkeley… Ils couvrent à eux deux les plus belles régions que l’on puissent imaginer dans ce métier, et je vous laisse imaginer l’obstination qu’il a fallu à l’équipe pour convaincre des propriétaires Californiens de réfléchir à l’irrigation de leur vigne, dans un état où la facture d’eau n’est pas un problème, et les aspects environnementaux… pas un priorité ! Et ça marche, tant le nombre de propriétés ont été converties à leur technologie, et les plus prestigieuses. Mais chut, j’ai promis de ne pas partager de noms, restant confidentiels. En France, ça se développe aussi très bien. Le tout sans investisseurs… à quoi bon, l’entreprise a un très bon business model, fait du chiffre d’affaires, se rentabilise comme un grande. Et croît naturellement, comme une bonne vigne. Admirable, des exemples comme ça, on en veut plus !

Thibaut a un talent incroyable pour vous expliquer simplement ce que fait Fruition Sciences (et avec un sacré coeur…), et je vais essayer d’y être fidèle : des capteurs installés dans differents endroits sur la propriété « écoutent » comment les vignes « respirent » le soleil, c’est comme écouter le sang circuler dans les veines d’un être humain. Les données sont récupérées, analysées, transmises au propriétaire qui prend les décisions pour temporiser éventuellement l’irrigation de la vigne qui aboutira sur un « gros » ou un « petit » raisin qui va définir si le cru sera bon ou pas… car c’est au tout début du processus que se décide la qualité d’un cru. J’ai fait court, mais écouter Thibaut vaut le déplacement…

On flirte ici avec le biomimétisme dont j’ai déjà parlé avec Startup Nectar, et la « sustainability » si essentielle dans le monde d’aujourd’hui, car Fruition Sciences ne fait pas que permettre aux viticulteurs de mieux exploiter leur produit, mais également d’apprendre à se contenter des nappes naturelles pour s’alimenter en eaux et d’éviter ainsi de gaspiller une autre « piscine olympique », tant les quantités mises en jeu par hectare de vignes sont phénoménales.

 

 

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