Une semaine dans la Silicon Valley : Samasource

Après le Gold Rush du 19e siècle, plus que jamais la Silicon Valley est un nouvel exemple du rêve américain version haute-technologies imaginé par la Californie, le paradis de la Côte Ouest des États-Unis. Mais il n’y a pas que Facebook et les startups dans la vie… ou presque. Une équipe de Canal+ composée de 5 femmes travaillant dans différentes fonctions transversales du groupe (communication, documentaire et marketing), a été choisie pour rencontrer des acteurs qui excellent dans leur domaine pour bouger les lignes, comme on dit chez nous. Voici ce que vous pourriez voir en une semaine passée dans la Baie de San Francisco, suivez le guide :)

Je pourrai dire un jour : j’ai rencontré la future Présidente des États-Unis. Comment ? L’avenir le dira. L’Amérique est un drôle de pays, quand on songe aux relents racistes qui ont débordé sur Twitter lors de l’élection d’une Miss de beauté d’origine indienne  (une habitude pour le réseau social, dévidoir de ce qui parfois peut se faire de plus abject, via l’intervention humaine). Cela n’empêche pas des personnalités comme Leila Janah de faire avancer les nouvelles technologies en ayant toujours un oeil, et aussi un coeur dans un monde qui n’a pas autant de chances que les nombreux possesseurs de Tesla que l’on peut croiser sur la 101, qui défile le long de la Silicon Valley. C’est elle dont je parle.

Née à New York, grandit en Californie, décroche une bourse pour l’Université à l’âge de 16 ans, décide d’être professeur au Ghana, puis décroche son diplôme « d’African Development Studies » à Harvard. Travaille notamment à laWorld Bank au début de sa carrière, 2 années pour Incentive for Global Health, puis Care… pour enfin créer Samasource en 2008. Samasource s’appelait « Market for change ». L’idée est inspirée de son expérience avec la World Bank and le travaille fait sur le terrain au Mozambique, au Senegal, et au Rwanda alors qu’elle étudiait à Harvard.

En clair, Samasource donne du travail facile à exécuter sur Internet par des personnes ayant des capacités d’écriture en anglais sur des tâches assez basiques, qui trouvent preneur auprès de sociétés technologiques de la Silicon Valley, là où la technologie ne peut faire, un être humain prend le relais : Linkedin, Google, eBay, Intuit, notre startup IQ Engines. Pour du crowdsourcing par exemple. A l’autre bout de la chaîne, il y a une personne dans un de ces pays, au Nigeria, ou ailleurs en Afrique, en Inde, qui a réussit à mettre en place une installation fournissant un ordinateur en bon état de marche avec un accès à Internet. C’est amener un travail là où il est plutôt rare, ou une deuxième chance pour reprendre des études… Le genre d’histoire qui change la vie et que l’on a envie d’entendre plus souvent.

Leila voit loin, plus loin. Speaker dans de nombreuses conférences, désignée parmi les femmes qui comptent dans la Silicon Valley autour des nouvelles technologies, elle voit en « sama », qui signifie « égalité » en sanscrit, un terrain de progression social et de collaboration avec des pays qui ont besoin du soutien. »Dignify the work on Internet ». Ecoutez ces témoignages, il est permis de pleurer si vous sentez la douce joie qui s’y transmet.

SamaHope est le récent projet de Leila, qui vise à permettre de financer des docteurs intervenant dans les « pays du Sud » afin de soigner des patients qui ne bénéficient pas de moyens suffisant pour se soigner correctement. Un contre-pied à Watsi dont j’ai déjà parlé, car il n’est point question avec SamaHope de « publiciser » les personnes en recherche de fonds pour se soigner, mais bien de donner les ressources là où elles sont indispensables, à travers des professionnels qui ont besoin de matériels et de produits pour soigner et opérer.

En bonne américaine, Leila n’oublie pas les problèmes rencontrés dans cette bonne ville de San Francisco, où malheureusement les nouvelles technologies ne donnent pas un travail et à bouffer à tout le monde, contrairement à ce que l’on pense depuis certains « écosphères », et il y a une division de Samasource qui est en place dans quelques quartiers très défavorisés de la ville comme Bayview.

L’autre chose qui m’étonne, c’est que la communauté de langue française soit absente de ce type d’actions, et je suis certain que Leila veerait la chose se faire d’un bon oeil. Qu’est ce qu’on attend ?!

 

Le journal High-Tech de la semaine : Paypal, Apple, AT&T, Maker Studios, Watsi

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : le beacon mis à toutes les sauces

 

J’ai régulièrement entendu dire à quel point les technologie de type NFC (« near field communication »), en quelque mots une technologie transmettant des informations sans connexions filaires, serait la révolution dans le domaine des applications destinées aux consommateurs. Cela n’a jamais vraiment abouti, et en moins d’une semaine, deux géants des technologies viennent de lancer un pavé… dans une autre mare. A commencer par Paypal, qui lance Beacon, un appareil bluetooth (ça, on connait mieux grâce notamment aux oreillettes) à faible consommation énergétique qui, une fois installé chez les commerçants, va permettre aux clients de payer de la façon la plus simple qui soit. Après avoir embauché une équipe de spécialistes, Paypal vient donc de lancer un nouveau produit au design digne des créations d’Yves Behar (qui, semble-t-il, y est pour quelques chose), qui se connecte à tous les smartphones des clients rentrant dans le magasin, font émettre un signal ou une vibration sur  le téléphone, fait apparaître la photo du client sur la tablette de caisse du commerçant, et il suffit d’une simple approbation verbale lors du paiement pour procéder au règlement… le tout les mains dans les poches. Quelques jours plus tard, ce sera à Apple d’annoncer iBeacon (ces gens là vous mettent un « i » sur chaque produit, comme c’est amusant, ça évite les procès pour copie) avec sa nouvelle version de logiciel iOS7… même technologie, même mode opératoire. Vous allez voir, on va bientôt être débarrassé de son téléphone, tout (et rien) dans les poches !

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Mardi : Apple et sa nouvelle camelote

 

Je la’i déjà dit : quand Apple sort de nouveaux produits, il est très mal vu de ne pas en parler si on prétend écrire sur le sujet de la Silicon Valley. Un keynote d’Apple, c’est un peu comme Moise qui va vous lire le message subliminal inscrit sur les tablettes. Les bloggers, podcasteurs et autres chroniqueurs passent des jours à vous disséquer ce qui va s’y dire, ce qui va être présenté, des heures en live à vous raconter en long et en travers des histoires vieilles comme Apple, avec des « si » et « je vous l’avais bien dit ». Et à se plaindre ensuite pendant des semaines parce que « y a rien de nouveau », « et puis bof », et « Samsung ceci », et « Google cela ». La quincallerie, en fait, ça m’ennuie, et puis j’ai un Windows Phone, et ça me va bien. Alors, je vais être bref. En gros, Apple vient de sortir deux nouveaux modèles d’iPhones  » le 5C pour les petits budgets et ceux qui aiment les couleurs pastel, à partir de $99 avec une souscription auprès d’un opérateur (et engagement sur 2 ans s’il vous plaît). Et puis il y a le 5S, qui vise la haut de gamme avec son système de sécurité « d’avec le doigt », qui coûte à partir de $199 (pareil, contrat opérateur de 2 ans). Voilà, c’est dit. Pour plus de détails, adressez vous à votre charcutier préféré.

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Mercredi : les « twittos », une nouvelle forme de terroristes


Je me souviens de mes premiers pas avec Twitter, en mars 2007, et surtout ceux des autres par la suite : « Comprends pas à quoi ça sert… », « C’est quoi leur business model ? », et autres naïvetés du genre. Ils se sont bien rattrapés depuis, tous. En France, ils se sont même donnés un nom (qui fait un brin « neuneu », je trouve, mais ça leur va bien, après tout) : les « twittos ». Oui, ils se sont bien rattrapés, et désormais font la loi sur les réseaux sociaux, à l’exemple de la récente mésaventure qui est arrivée à AT&T. L’opérateur de téléphonie mobile a posté sur Twitter une la photo d’une main tenant un smartphone avec une image de la «Tribute in Light» du Mémorial National Septembre 11 avec les mots « Never Forget ».  Il s’en est suivi une levée de boucliers de la part d’un nombre si important d’utilisateurs de Twitter qu’AT&T s’est vu obligé de retirer le tweet… Pourquoi ?! A l’image des tweets racistes incroyables qui ont submergé suite à l’élection de la nouvelle Miss America qui est d’orgine indienne (elle s’est faite traitée de terrorriste, vous rencez-vous compte…), des tweets anti-sémites régulier en France et j’en passe, une nouvelle « voix » est en train de naître sur Internet, et par instant je me dis que la startup de San Francisco a accouché d’un monstre. C’est de la matière humaine me direz-vous ? Cela ressemble plutôt par instant par une dictature de l’absurde. C’est ça, l’avancée technologique.

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Jeudi : Canal+ investi dans une startup en Californie

Cette histoire est un joli pied-de-nez à tous ces grincheux de startupers en France qui rêve de Californie à force de ne pas trouver les investisseurs ou les partenaires industriels qu’ils recherchent désespérément sur leur propre territoire… « Look around before you look around« , conseille Bostjan Spetic, CEO de Zemanta à New York, en s’adressant à ses compatriotes slovènes. Beaucoup de startups pensent que leur salut passe par la Silicon Valley, lorsque bien souvent il est sous leur nez… « Faire du business avec des grosses boites ? Jamais de la vie, ils vont nous piquer nos idées ! »,  » Lever de l’argent en France ? Vous rigolez, y en a pas !!! ». Écoutez plutôt : Canal+ vient de prendre part au financement de la startup de Los Angeles Maker Studios sur un total de $26 millions (soit $64,5 depuis sa création, aux cotés de Time Warner Investments entre autres).  Maker Studios annonce 4 milliards de vues sur Youtube par mois, et a acheté le mois dernier Blip, leur assurant de disposer d’une technologie permettant de développer des sites en dehors de Youtube. Quant à Canal+, c’est certainement plus facile pour eux de trouver là ou ça bouge et ou ça a envie de déplacer des montagnes, que pour les petites startups françaises de chercher à décrocher le gros lot dans la Silicon Valley. Beaucoup de prétendants, peu d’élus. Cherchez l’erreur. Cher ami(e)s français, je vous conseille de mieux regarder ce qui se trouve autour de vous. Look around before you look around.

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Vendredi : le non profit continue de lever de l’argent

 

J’avais parlé en son temps de la première startup développant une activité d’association à but non lucratif, permettant de financer les soins de personnes dans le monde qui n’ont pas les moyens de le faire Watsi. Voici maintenant que la  startup vient de lever son premier million de dollars, qui est aussi une grande première pour une organisation non commerciale qui n’avait pas encore à ce jour pu convaincre des investisseurs à tenter l’aventure du « non profit ». C’est désormais chose faite, car le site a opéré au financement de 700 opérations pour un total de $500.000. Et les donateurs en redemandent !   Watsi ressemble à toutes les startups de la Silicon Valley, à la différence que lorsqu’il évoque vouloir changer le monde, comme son voisin Zuckerberg, on se sent plus à l’aise en l’écoutant parce que lui, on veut bien le croire. Et surtout on a envie qu’il le fasse. J’avais évoqué le sensible malaise à l’idée de voir une sorte d’étalage de la pauvreté sur Internet… La microfinance a intéressé Chase Adam depuis ses études, et il s’est trouvé confronté un jour dans un bus avec une femme récoltant de l’argent dans un bus au Costa Rica afin de subvenir aux soins de son enfant. Elle avait préalablement montré le dossier médical de son fils au conducteur du bus… et elle a réussi grâce à cette démarche à convaincre des personnes de l’aider en lui donnant de l’argent. Certaines plateformes de donations existent déjà : Kickstarter, Kiva, DonorsChoose… mais aucune dans le domaine de la santé. C’est ainsi que Watsi est né. Noble démarche, cela mérite bien le $1 million levé auprès de business angels pour poursuivre la vision, et rendre la technologie un peu moins idiote, et surtout utile.

Suivre Watsi sur Twitter : @Watsi

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !

L’actualité High-Tech de la semaine : un dîner pas con du tout, Techcrunch et Livefyre, Netflix+Youtube=DIAL, Vine et Twitter, YCombinator et Watsi

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi :  Tout sauf un dîner de cons

Dans un monde où la concurrence fait rage, dans un monde du web où la monétisation se fait rare et où l’audience dirige tout, rien de mieux qu’un petit gueuleton entre bons amis pour se réconcilier, se donner des petits coups de main sur des idées ou du business, ou des bons tuyaux pour des petits placements en bon père de famille (il suffit de consulter les levées de fonds initiales des startups qui font de la Silicon Valley un paradis pour jeunes nouveaux riches pour comprendre comment ça marche). Il est très rare que je reprenne des articles vus ça et là sur Business Insider (ça ressemble un peu trop pour moi à du Paris Match du web), mais cette photo était trop belle pour que je l’ignore. Marissa Mayer (Patronne de Yahoo!), Dave Morin (CEO de Path et investisseur dans des startups), Drew Houston (CEO de Dropbox), Dick Costolo (CEO de Twitter), Jeremy Stoppelman (CEO de Yelp), Johnny Ive (SVP chez Apple), Mike Cassidy (Directeur chez Google sur des projets tels que les lunettes ou le véhicule autonome)… Mais où est donc Facebook ?! Nothing more to report.

Mardi : Techcrunch revoit son site web, acte 1

 

Techcrunch, comme beaucoup de plateformes de blogging, avait cédé aux sirènes de Facebook pour insérer des commentaires sur ses posts avec la promesse de l’effet « kisscool » : une plus grande facilité pour saisir des commentaires, à savoir moins de frictions pour s’enregistrer, et puis, d’ailleurs, qui n’a pas de compte Facebook aujourd’hui, donc l’assurance de combattre l’un des nerfs de la guerre sociale : l’engagement. Clairement, il est vrai que c’est très simple de poster des commentaires sur ce type de blogs, les diffuser automatiquement sur Facebook et donc très commode auprès de l’intelligentsia tech pour mettre en copie des personnes qui peuvent favoriser le buzz autour de votre prose. Ceci étant, c’est malheureusement aussi l’assurance de récupérer du spam, ou mieux encore, de l’attaque en règle sur votre produit bien loin des règles de politesse d’usage… qui n’existe plus depuis bien longtemps d’ailleurs sur Internet! Techcrunch, qui a décidé d’améliorer un certain nombre de choses sur son site web (c’est quand même le site numéro 1 dans l’écosystème des startups, standing oblige), a donc choisi la startup Livefyre pour assurer la gestion des commentaires, startup située à quelques blocs dans San Francisco. Un bon petit coup de pouce, et un bon coup de pub ! A vous de tester…

Techcrunch sur Twitter : @Techcrunch

Mercredi : Netflix et Youtube s’associent dans le deuxième écran

On savait que le « second écran » était une grande tendance du moment, mais de là à imaginer que Google via ses equipes de Youtube et Netflix travailleraient ensemble sur un nouveau protocole… Le second écran, c’est l’intégration d’une tablette, d’un smartphone en interaction lors du visionnage d’un programme sur sa télévision. Ca veut dire jouer, communiquer et échanger lorsque l’on regarde une émission, un match de sport, un film… La télévision ayant du mal à se renouveler du fait de ses sources de financement, de la multiplication des canaux de diffusion, d’Internet qui prend de plus en plus de place, il a donc fallu intégrer un nouvel acteur pour entrer dans la scène. L’idée du protocole imaginé par Youtube et Netflix, l’un des principaux acteurs de la diffusion de films sur Internet aux États-Unis, est d’aider les développeurs travaillant sur des applications de second écran à se lancer sur des télévisions et autres produits connectés. Sony, Samsung, Hulu et la BBC entre autres ont déjà rejoint le projet. Les chaînes de télévision française, à notre connaissance, et ce malgré de fréquents trajets dans la Silicon Valley, ne sont pas dans la liste. Pourquoi cette alliance ? « Nous voulons faire avancer cette industrie » ont ils déclaré après avoir été plutôt discrets jusqu’à présent. L’union fait la force en quelque sorte : peu de temps après que Netflix ait appris que Youtube travaillait sur le sujet, la décision était prise de joindre les efforts. « Discovery and launch » : ce protocole devrait servir à faciliter la connexion à la télévision depuis le smartphone par exemple, et également la découverte sur les différents programmes disponibles (ce qui va  aider sérieusement les développeurs grâce à ce nouveau standard)… En clair, l’idée est de concurrencer Airplay, et donc Apple et proposer une offre plus complète favorisant l’écosystème de développements autour de leurs plateformes.

Article sur GigaOm pour en savoir plus : « The story behind Dial… »

Le site de Dial : DIscovery And Launch

Jeudi : Twitter lance Vine, une nouvelle application de vidéo

 

Je vous ai parlé de Streamweaver dans cette rubrique, où il s’agissait d’enregistrer des vidéos sous différents angles : et voilà que Twitter s’y met aussi… via une startup rachetée l’année dernière, Vine. Comme quoi, et je ne cesserai de le répéter ici et ailleurs, la Silicon Valley est définitivement un endroit où les projets s’inspirent les uns des autres, comme partout ailleurs, en France ou en Allemagne. La manipulation est assez tactile, pour un résultat que je trouve au final beaucoup moins intéressant que le produit développé par Lightt par exemple… d’autant que cela ne se partage pas encore sur les réseaux sociaux… Malgré leur relative expérience d’Internet , que ce soit en marketing comme (et surtout en éxécution), rien n’est fait quand il s’agit pour une société comme Twitter de sortir de son domaine de compétence, et racheter une société n’est pas toujours la solution. D’autant plus que Facebook a rapidement retiré la possibilité de rechercher ses amis sur leur plateforme pour empêcher de favoriser l’effet viral : pas folle la guêpe, pas d’effet d’accélération d’audience à espérer de ce coté… Même le contenu pornographique semble avoir décidé de venir leur casser la modération ces derniers jours. Dure la vie de startup !

Le blog de Vine : Vine.co

Vendredi : Watsi, la première startup à but non lucratif de YCombinator

Il faut toujours finir sur une note positive, et je suis heureux de parler de la première startup à but non lucratif financée par YCombinator, l’incubateur de Paul Graham qui fait souvent l’actualité dans la Silicon Valley, par son originalité, son coté précurseur, sa personnalité… même si ça me fait bizarre de parler de financer du « non-profit » dans un écosystème où le modèle économique est déjà une grande enigme, alors le non lucratif… Mais soyons positif et parlons de Watsi, dont l’objet est de permettre à des donateurs de financer des traitements médicaux pour ceux qui n’en ont pas les moyens. Il s’agit là d’aider les pays en développement à s’attaquer à la fracture médicale, en clair la grande difficulté de permettre à des populations au Malawi, en Éthiopie ou au Kenya de se soigner avec des traitements quels qu’ils soient, même au moindre coût… Point important : 100% de la donation sert au financement du traitement des personnes qui se déclarent sur le site, que l’on choisit personnellement et à qui on peut donner au moins $5, et il est proposé de faire un suivi sur la façon dont le traitement se déroule. On parle ici d’opérations un peu lourdes, qui peuvent coûter $200, $400. Même si le projet semble à priori fantastique humainement, et que Paul Graham avoue avoir trouvé en Watsi « une des utilisations les plus révolutionnaires qu’il ait vu sur Internet », cette exposition de candidats déclarés aux soins crée un sentiment trouble et surtout ne doit pas nous faire oublier que la solution à ce problème dramatique de l’accès aux soins est plus un problème à régler de façon globale plutôt qu’individuelle, et qu’il ne faut pas relâcher l’effort . Mais restons positif, avons nous dit.

Watsi sur Twitter : @Watsi

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !