L’actualité High-Tech de la semaine : les startups de la famille Trump

En cette semaine pleine de surprises à l’occasion des élections aux États-Unis, j’ai choisi de transformer cette habituelle série qui se veut historiquement un suivi hebdomadaire de la vie des startups en me concentrant cette fois sur les investissements de la famille Trump, au sens large, dans cet écosystème. L’occasion de se familiariser avec un futur Président décrié, pour les raisons que chacun entend, mais dont l’environnement reste méconnu. Le début d’une nouvelle ère (« Bon sang, encore 4 ans », dirait la marionnette de Jacques Chirac) qui risque de ne pas être de tout repos…

Spring avec la fille

SpringLa base de données spécialisée dans l’investissement CB Insights  mentionne la fille de Donald Trump issue de son premier mariage, Ivanka Trump, parmi les investisseurs de Spring une société créée en 2013, spécialisée dans la ventes d’articles fashion (vêtements et accessoires). Le montant levé à cette occasion est de 7,5 million de dollars dont le détail n’est pas nécessairement public, mais cela montre que la descendance du businessman sait s’allier avec un intéressant panel d’investisseur au rang desquels figure un fond d’un certain Groupe Arnault, un des investisseurs leaders de cette levée de fonds. Parmi la liste, il y a un fonds dont le nom avec deux lettre, GV, ne laisse aucune ambiguïté sur le faut qu’il s’agisse de Google Ventures. Pour la petite histoire, une deuxième levée de fond de 25 millions de dollars a été effectuée avec une bonne partie des investisseurs de la première levée de fond institutionnelle en Avril 2015. Sachant que Yuri Milner, l’investisseur Russe connu pour son investissement dans Facebook et sa propriété de 100 millions de dollars à Los Altos Hills s’est joint à la ronde (ah oui, il cherche aussi la présence d’autres êtres dans l’Univers). Si on rajoute SV Angel et l’inévitable Ron Conway qui investit dans tous les coins et le fameux podcasteur énervé de Gary Vaynerchuk et son fond invité au premier tour…. Cela fait un joli cocktail avec Arnault, un investisseur Russe et Google, et la fille Trump, et cela vous donne un bonne idée de la façon dont l’argent tourne dans ce joli monde de bisounours des startups. Et de bien belles discussions en meeting de Conseil auprès du feu dans la cheminée.

Ivanka bis

TwingtaleJe serais incomplet en omettant qu’Ivanka a investi personnellement en 2015 dans une startup de Los Angeles qui s’appelle Twigtale. Twigtale permet de construire des histoires sous forme de livres dont la construction se fait depuis leur site web. Cette mignonne startup a pour l’instant seulement bénéficié d’investissements personnels de Larry Page, Anne Wojcicki (ex-Madame Sergey Brin, l’autre co-fondateur de Google), co-fondatrice de 23andme, une startup qui travaille sur les informations disponibles depuis votre ADN, Wendi Murdoch, qui fut la troisième épouse de Rupert, aussi un club de business angels d’Harvard, et plein d’autres invités de marque que je ne connais pas, mais certainement de bonnes fréquentations californiennes.

Kickstarter avec le gendre

KickstarterPour ceux qui n’ont jamais entendu parler de la révolution du financement participatif, Kickstarter doit sembler inconnu, ou alors tu viens juste de t’acheter un ordinateur et un accès Internet. Kickstarter permet à des porteur de projet de machines ou d’équipement de faire un appel public à l’investissement. Tu fais une belles vidéo, tu bricoles un prototype, tu raconte une belle histoire autour de ton idée, et Kickstarter te mets en relation avec des gens intéressé d’acheter ton produit. Bon, après tu cours en Chine pour trouver un fabricant et ensuite tu t’inscris aux cours du soir pour comprendre comme fonctionne la distribution, mais ce n’est pas le sujet ici. Le fameux Jared Kushner, mari de sa fille Ivana que je prédis comme le levier favori de notre nouveau Président auprès de la communauté Juive et Israël, comme tout bon représentant des États-Unis (sa fille s’est naturellement convertie au Judaïsme) apparaît donc comme investisseur de Kickstarter, créée en 2009, basée également à New York. Le fils Kushner est un habitué des inscriptions aux grandes écoles Américaines à coup de subvention de la part de son riche papa, si l’on en croit Wikipedia (c’est bien d’aimer ses enfants et de les aider), et il a su prouver à son tour qu’il sait investir dans l’immobilier, en prenant notamment une part majoritaire dans le Time Square Building dans Manhattan. De l’immobilier au biens mobiliers, il n’y a qu’un pas, et le fameux Jared, au passé Démocrate dans sa jeunesse, est en bonne compagnie avec le gratin des investisseurs habituels de la Silicon Valley comme Chris Sacca ou Caterina Fake. Même le co-fondateur et CEO de Twitter Jack Dorsey. Allez, la politique n’a pas d’autre odeur que l’argent, qui d’ailleurs n’en n’as pas, une je prédis de belles nuits de noces entre Trump et la Silicon Valley. On pari ?! L’investissement total fut de 1o millions de dollars…

Le gendre (encore) avec Hot Potato

Facebook Updates Groups Feature To Help Sort FriendsNous retrouvons le fameux Jared investisseur en Series A d’un site qui permet de rassembler les amis à l’occasion d’un évènement. Une belle brochette de copains de la Silicon Valley qui ont investi dans la patate chaude : Dave Morin, un ancien ponte de Facebook, le couple Banister, investisseur dans Paypal et toutes les startups qui ont réussi dans la Silicon Valley depuis plus de 10 ans, et encore Ron Conway etc. Besoin de vous faire un dessin ou vous avez compris déjà grâce au chapitre précédent ? Attends, c’est pas fini : devine qui a racheté Hot Potato en 2010 pour 10 millions de dollars en cash ? Regarde la photo en en-tête de ce chapitre…Il faut reconnaître que ce fut un petit tour d’investissement de 1,42 millions de dollars. Mais quand même. Plutôt le nez fin comme business angel, le Jared, et un beau portefeuille de connaissances dans la Baie de San Francisco.

Le gendre et sa boite, son frère, suite et fin

Thrive CapitalJared est un entrepreneur actif dans l’immobilier et à ce titre a fait développer la société familiale Kushner Companies (« Building the Future »). Il est membre du Board d’une startup de San Francisco dénommée 42Floors qui propose une plateforme sur Internet qui propose des offres de bureaux disponibles pour la location et pour la vente selon des critères géographiques. À ce titre, pour cette startup qui a levé 17,4 millions de dollars, il fréquente certainement des personnes déjà citées plus haut mais également Dave McClure, un des apôtres de l’investissement du Business Angel dans la Silicon Valley, le co-fondateur de Reddit Alexis Ohanian, et quelques investisseurs comme Bessemer Venture Capital (basé à Menlo Park, qui a investi dans Linkedin et autres), et aussi un certain Thrive Capital. Thrive Capital est un fond d’investissement cumulé de 1,3 milliards de dollars sur 5 levées successives), ayant fait à ce jour 112 investissements dans 77 sociétés sur les informations dans Crunchbase (un annuaire de startups) sont exacts, dont le Managing Partner n’est autre que Joshua Kushner, son frère. On y trouve un peu de tout avec Github, Jet.com, Assembly, Stripe, et de toutes les tailles en terme d’investissements (Series A,B, C, D, un vrai cocktail gagnant. 14 sociétés ont déjà fait l’objet d’une vente : Jet.com, racheté par Walmart pour 3 milliards de dollars, Instagram, racheté par Facebook pour 1 milliards de dollars, Twitch racheté par Amazon pour 970 millions de dollars. Le duo de frères a été notamment co-fondateurs d’une société connectant les investisseurs et les opérateurs dans le domaine de l’immobilier, Cadre (ou RealCadre pourêtre précis) devenue depuis un investissement de ce fameux Thrive Capital. Je fais une pause, je m’égare sans doute.

Bob, le frère

Les 2 frangins TrumpSelon ces mêmes sources de CB Insights, Robert Trump, l’un de ses frères encore en vie, était un investisseur dans une startup de l’Utah dénommée Ifollo qui servait de prétexte au partage de nouvelles concernant les célébrités de ce monde entre ses membres. Le site web n’est désormais plus actif… Ce site a-t-il subi le même sort que le site de Gawker mis à mal par Peter Thiel, l’un des principaux supporters de Donald Trump, pour avoir divulgué des informations délicates au sujet de son frère Donald ???!!! Oui, là, clairement, je m’égare. Mais j’imagine que ce petit tour du monde des startups, dans lequel la Silicon Valley n’est jamais très loin, dont on dit qu’elle s’est opposée durant toutes ces élections, a servi modestement non pas à démontrer mais éclairé au moins que Donald Trump n’est pas si éloigné. Bien sur, la posture démocrate n’est pas feinte, loin de moi cette idée d’imaginer que la politique est un spectacle, mais à quelques encablures du nouveau Président des États-Unis, par les liens du mariage ou du Saint Capital, je n’arrive pas à me persuader que ces deux là ne vont pas finir par s’entendre publiquement. Parce qu’en fouillant un peu là où il faut savoir chercher (et je n’ai fait que m’en approcher un tout petit peu), et bien, le business, ça reste le business. Surtout au pays du rêve Américain.

Bonus : une petite visite géographique de la Californie ici pour se détendre et comprendre l’enjeu de cette région et son importance aux États-Unis d’Amérique : https://www.youtube.com/watch?v=JfBUzhfDb6Y

L’actualité High-Tech de la semaine : Google, Bay Dynamics, Handup, Quiqui, Caliber

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : touche pas à mes potes

On en parle souvent ici : recruter des ingénieurs tient du miracle… et du harcèlement (de la part des recruteurs…) ! Contrairement aux apparences, tous les meilleurs ne sont pas dans la Silicon Valley. D’abord parce que certains talents s’en foutent, et ne sont pas nécessairement prêts à faire le grand saut dans l’inconnu. Les États-Unis, et la Silicon Valley, ne sont pas forcément le rêve de tout développeur qui sait aligner des 0 et des 1 à la perfection. Pour des raisons familiales parfois. Pour la douceur de vivre de la France, des berges de la Dniepr ou la douceur du climat à Tel Aviv. Car oui, bon nombre d’ingénieurs de la Silicon Valley ne sont pas des américains, et la demande n’est pas satisfaite, donc il faut aller les chercher ailleurs ! Pour ceux qui sont prêts à faire le grand saut, arrive la gymnastique du visa, le casse-tête des startups, qui doivent jouer des pieds et des dollars en avocats pour recruter cette belle main d’oeuvre étrangère. Alors, la main d’oeuvre locale, on se l’arrache, à n’importe quel prix. Facebook est prêt à payer très cher à ce jeu là… il n’y a qu’à observer leur dirigeant en chef, il donne l’impression que le monde lui appartient. Google, Larry et Sergey, en ont marre que Facebook vienne piocher dans leur effectifs (Google sait très bien recruter, et ça reste une place sûre et enviée…). Ils ont monté une arme anti-Facebook : réagir dans l’heure à une offre faire à l’un de ses salariés par Facebook, avec  la possibilité d’une intervention soi-même de Larry Page ou Sergey Brin (voir les deux mon Capitaine). Cette pratique a été révélée dans le cas d’un procès visant Google, Apple, Intel et Adobe accusés par un panel de 64.000 employés de la Silicon Valley d’un pacte de non-agression de recrutement. Facebook, visiblement, n’en a que faire, d’aller piocher chez ses concurrents !

Mardi : souriez vous êtes filmés

 

Enfin bientôt un nouvel os à ronger pour nos amis syndicalistes français… à condition qu’ils comprennent quelque chose aux affaires d’Internet… Une startup qui s’appelle Bay Dynamics se propose d’identifier des risques informatiques potentiels au sein des systèmes des entreprises sur la base des comportements et des activités des salariés sur le réseaux informatique… La startup est une vieille de 2001, basée à San Francisco, vient juste de lever $8 millions auprès de… vous allez rire : Comcast Ventures. Oui, vous avez bien lu : le bras armé d’un des principaux câblo-opérateurs des États-Unis vient investir dans une startup chargée de faire la police sur les réseaux informatiques des entreprises… D’ici à ce que l’on accuse la NSA (via ce type d’acteurs fort complaisants en général) de s’infiltrer dans les cercles informatiques privés des entreprises… De plus, vous imaginez que ce truc se développe à l’export et que l’on vienne fouiner dans les connexions internet des salariés des entreprises françaises ? Et les acquis sociaux, Madame ? La possibilité de fouiner sur Internet pendant la pause déjeuner, vous en faites quoi ?! Il n’en reste pas moins que la sécurité informatique des entreprises reste un problème à régler de nos jours où il ne se passe pas une semaine sans qu’une société ne fasse part d’une intrusion non désirée. Le traffic de données a de bons jours devant lui… sans doute une stratégie d’écoute de marché de la part de Comcast.

Suivre Bay Dynamics sur Twitter : @BayDynamics

Mercredi : un peu d’humanité dans un monde de chiffres

Il arrive que le monde du capital risque fasse un peu preuve d’humanité. À savoir une belle brochette de riches personnalités de San Francisco et de ses environs se sont cotisées pour lever $850.000 pour un projet bien humain. Et par n’importe lesquels : le fond early stage SV angels, Ron Conway, le plus pappy des investisseurs de la région (aussi co-fondateur du fond SV Angels, comme ça il a misé deux fois), Marc Beniof, Monsieur Salesforce, le très glamour couple Banister (entre autres instigateurs du site Zivity.com…), et une autre douzaine ont donc investi ce qui équivaut pour eux à deux ou trois paquets de cigarettes. Dans quoi me direz vous ? Dans une startup, HandUp, qui permet de faire des dons aux malheureux et extrêmement nombreux sans domicile de San Francisco. C’est au total 200 sans foyers qui touchent environ $200 par mois. Ce qui n’était au début qu’un projet à-coté est devenu un projet à plein-temps. Bon, $200 par mois ne va pas très loin, surtout dans une ville où la drogue circule assez librement notamment dans ces populations touchées par la misère comme vous n’avez pas idée… mais il faut bien commencer par quelque chose, même avec des miettes de la part d’investisseurs qui d’habitude… Bref, restons positif, ce n’est que le début du combat. Je ne sais pas combien de san domicile vivent à San Francisco, mais je peux témoigner que sur les 6 dernières années, malgré la volonté de la ville qui veut prétendre au titre de la capitale mondiale de l’innovation, malgré le nettoyage opéré dans le Tenderloin, un des quartiers les plus misérables de la ville (installation des nouveaux bureaux de Twitter, Square, Uber, etc.), on trouve désormais des sans-abris un peu partout dans la ville, parfois dans un état dont vous n’avez pas idée en France, et le nombre de tentes installées dans certains quartiers continuent de fleurir (si je peux me permettre l’expression). Et c’est pareil dans certaines arrière-cours de la Silicon Valley. C’est pas gagné.

Jeudi : à quoi il sert le quiqui ?

San Francisco est vraiment une ville qui force l’imagination ! Une jeune startup qui répond au nom de Quiqui vient de lancer un nouveau service : livrer à domicile avec des drones des produits pharmaceutiques, moyennant $1 à rajouter au prix des médicaments eux-mêmes. Tout cela livré en un peu moins de 15 minutes.  Pour ceux que je vois encore ricaner avec le nom de la startup, sachez qu’en fait ça se prononce (kwi-key). Joshua Ziering est un CEO qui se prétend être un entrepreneur vétéran avec un flair pour ce qui n’est pas conventionnel. J’ai du mal à être d’accord avec la première partie, pour un garçon sorti de l’Arizon State University en 2012 (après 8 années passées à étudier le « creative writing », et dont le premier boulot, si j’en crois le réseau social Linkedin, était d’être chef créatif dans une quelconque société). Sur la seconde partie de sa bio, la livraison de produits par drone fait parler de lui depuis pas mal de temps déjà, on ne peut plus vraiment dire que c’est non-conventionnel… Je veux bien croire deux choses (toujours son profil sur Linkedin) : une passion pour les avions et hélicoptères télécommandés. Et une certaine forme d’esprit poétique, pour nous faire croire que « quiqui » peut se prononcer autrement que « kiki ». Je suis curieux de voir si ce nouveau service va vraiment décoller. Facile, celle-là.

Vendredi : marre de chercher sur Linkedin ? Essayez Caliber !


Vous êtes sans doute comme moi à passer vos journées sur Linkedin à la recherche du contact pour votre projet, du décideur pour votre prochaine vente, de l’ingénieur « devops » qui manque absolument à votre équipe technique. En se promenant sur le site web. on en a vite le tournis, avec toutes ces impasses à la Viadéo (le spécialiste national du spamming sur réseau social) qui vous demande de passer sur les comptes payants au moindre clic … il faut bien trouver le service payant qui va bien pour permettre à l’entreprise de faire de l’argent. Mais dans certains cas, on cherche simplement quelqu’un à qui parler, du fait de son expertise, de ses connaissances, sans forcément vouloir faire appel à une personne en particulier. Et franchement, essayer sur un forum ou sur Twitter, c’est un peu la bouteille à la mer. Je vous propose de découvrir Caliber, une nouvelle application iOS, qui propose de rechercher des professionnels selon leur  expérience. Vous pouvez consulter leur profil, extrait de Linkedin, qui synthétise plutôt bien les compétences professionnelles des individus. Ca peut aussi servir pour une recherche de talents d’un nouveau genre, si un recruteur veut s’amuser à aller chercher des profils bien précis. Il faudra tout de même attendre que l’application fasse son plein d’utilisateurs, ils sont encore loin des 300 millions de Linkedin. La personne contactée à le choix de ne pas donner de suite à la requête, ou bien commencer à chatter.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !