La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !
Lundi : Tango n’en finit pas de danser
C’est fou comme la vie d’une startup, ça change du tout au tout. Il y a quelques mois, la startup Tango, une application permettant de passer des appels en utilisant la vidéo, un concurrent de Skype sur smartphone pour faire simple, finissait de compter les sous qui lui restait après avoir levé presque $90 millions, et était parfois accusée de spamming pour essayer de relancer une courbe de croissance probablement en manque de relais, avec une monétisation classique avec des appels gratuits donc des revenus provenant des activités diverses et variées dans l’application (publicité de promotion vers d’autres applications, etc.). Parce qu’on peut tout faire dans Tango ! Un petit Facebook mobile a lui seul : on peut visionner des programmes vidéos (dont une chaîne de gaming avec Dailymotion, la French connection est passée par là avec un CTO Français et la plateforme de vidéo installée guère loin des locaux de Tango à Mountain View), jouer à trouver un ou une ami(e) dans la vie en secouant son téléphone (un exercice relativement asiatique dans le style, une autre DNA de la startup qui a des effectifs de développement en Chine), écouter de la musique, publier des posts, trouver des gens à proximité, et jouer à des jeux en réseau… Et puis Alibaba et son tapis magique de $280 millions est passé par là. Alors Tango nous là joue à la Kabam : même investisseur, même pas de danse à l’attention des développeurs avec l’ouverture d’un fond de $25 millions pour inciter les développeurs de jeux à venir développer dans leur cour en finançant des campagnes de promotion et de marketing, un grand classique ! Ils viennent même de recruter un ancien Vice President de Gree, autre société d’origine asiatique (Japonaise cette fois), spécialisée dans le jeu sur mobile.
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Mardi : Google fait aussi du crowdsourcing
Non, je ne vais pas vous servir la soupe du lobbying anti-Google habituel. C’est un combat de nostalgiques d’une vision d’Internet qui est révolue. Mais franchement, c’est quasiment un job à plein temps que de suivre les activités de Google. Cette fois ci, il s’agit d’un concours que la compagnie de Mountain View vient de lancer l’opération Little Box Challenge, officialisée en mai dernier et qui devient live : une prime de $1 million pour le premier groupe capable de créer un onduleur le plus petit et moins cher possible. Les onduleurs sont utilisés dans la transformation d’énergies pouvant être utilisée dans les maisons, les entreprises, les véhicules… Le problème de l’énergie est loin d’être résolu à tous les niveaux de la vie courante avec les batteries et autres moyens de stocker et délivrer l’énergie. Nos téléphones portables en savent quelque chose : le plus on veut les rendre « smart », le moins il est possible de les utiliser normalement. Il y a des tas d’appareils qui souffrent d’un problème d’adaptation de la taille à son environnement, alors qu’à ne cela tienne, Google a décidé de s’allier avec L’Institute of Electrical and Electronic Engineers et quelques constructeurs pour faire ce que l’on appelle de nos jours : le crowdsourcing. En clair, ce que tu n’arrives pas à développer toi même, fais le faire par les autres. Et donne leur de l’argent pour cela. $1 millions. De nos jours, certains gagnent plus en déposant leurs projets sur Kickstarter. Les applications sont ouvertes jusqu’au 30 septembre, les heureux élus seront connus en janvier 2o16 après que les détails techniques soient transmis le 22 juillet 2o15 au plus tard. C’est pas une histoire de poule avec des dents, mais quand même, ça fait loin janvier 2016, non ?!
Mercredi : Motorola et son patch de déblocage
Motorola nous a peu habitué ces dernières années à de réelles innovations, alors que par le passé, depuis sa création en 1928 dans l’Illinois, le constructeur a apporté sa pierre à l’édifice des technologies dans bien des domaines : le premier produit sortant des usines de Chicago était justement… un simulateur de batterie, comme quoi tout est lié dans cette rubrique… Des télévisions, un transmetteur en 1969 qui transmettra certaines paroles comme « one small step for man, one giant leap for mankind » d’un certain Neil Armstrong depuis la Lune, et en 1973 ce qui deviendra un téléphone portable. Bien des années plus tard, après un progressive démantèlement de l’entreprise en plusieurs morceaux, dont un qui passera par Google puis désormais Lenovo, nous voila envoyé dans un film de science fiction avec cet accord passé avec la société VivaLnk, basée à Santa Clara, à deux pas des constructeurs de la Silicon Valley pour la mise en place d’un tattoo digital. Pour quoi faire ? Pour débloquer son téléphone d’un seul geste. La sécurité aujourd’hui vous oblige à mettre un code de blocage sur votre « smartphone » avec toutes les informations confidentielles que l’on peut y trouver, qui peut donner accès à votre porte-monnaie avec le développement du m-commerce et autres sociétés de paiement qui viennent monopoliser votre téléphone. C’est souvent trop tard pour dégainer votre caméra de téléphone portable (je le réveille, et je tape mon code, et je me trompe, et je re-tape mon code, et je remets le son, et j’ouvre la caméra… trop tard !) et prendre la photo de l’instant. Avec cette nouvelle solution, vous posez votre téléphone là où vous avez positionné votre tattoo digital (genre l’avant-bras, au hasard), et clac, le téléphone est opérationnel, prêt pour la selfie ! Bon, il faut avoir envie de se coller un drôle de truc rond sur son avant-bras, mais bon, parler des trucs qu’on trouve marrant, c’est ça aussi une chronique. Ca vous est vendu par paquet de 10 (pour $10), et en aucun cas ça ne vous aide à arrêter de fumer. Euh, faut aussi posséder un téléphone Motorola. Ou alors aller l’acheter pour faire joujou.
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Jeudi : quel prochain Goliath nous prépare David
J’ai tendance à considérer Paypal comme une des légendes récentes les plus significatives en high tech. Bien que Google ait une histoire absolument incroyable, et je conseille de se pencher de près sur les raisons qui ont conduit au succès de nos deux amis Page et Brin, Paypal est importante par les conséquences qu’aura lieu la création du géant mondial des paiements. Non, je ne parlerai pas de Facebook, Twitter, tout ça c’est encore trop frais. Les fondateurs de Paypal (qui sont d’ailleurs tous partis) ont tous connu un destin assez incroyable, et il y a notamment un truc avec les Africains du Sud, nation qui a vu la naissance d’Elon Musk, le Tintin des temps modernes (et co-fondateur de Paypal), et un certain David Sacks, qui vient d’annoncer son départ de Microsoft. Pour revenir au début de l’histoire, David Sack est tout comme Elon Musk né en Afrique du Sud, et il a rejoint Paypal comme COO en 1999, soit peu de temps après sa création. Depuis son départ de Paypal en 2002, l’année de l’introduction en Bourse et du rachat par eBay, David a produit et financé le film « Thank you for smoking » (récompensé de 2 Golden Globe), créé puis vendu une société dans le domaine de la généalogie collaborative sur Internet, enfin il fondé le réseau social professionnel Yammer (aujourd’hui utilisé par plus de 500.000 organisations) qu’il a vendu $1,6 milliards à Microsoft. A en croire sa photo de profil qu’il affiche désormais sur Linkedin, je suis prêt à parier qu’il va se lancer dans la politique. Après les nouvelles technologies, l’industrie du cinéma et les milliards, quoi de mieux que de se lancer à l’assaut des forteresses politiques et les sensations fortes ! Quand je pense que la majorité des fondateurs de Paypal n’ont pas pour certains encore passé la barre des 40 ans, je pense que l’on n’a pas fini d’entendre parler de la « Paypal mafia », du fait de l’impact des Elon Musk, Max Levchin et autre Peter Thiel dans l’éco-système de la Silicon Valley. A quand un film sur ses talents de la Silicon Valley ?!
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Vendredi : Homejoy, la course de l’escargot face au lapin
Bien loin du pays où un certain Guillaume Thomas, courageux fondateur et CEO de la société Rennaise Aladom qui développe depuis 2007 un service web mettant en relation les prestataires de toute sorte et les Internautes, attendant qu’enfin un investisseur digne de ce nom vienne l’aider à passer à la vitesse supérieure, ce type de startups poussent comme des petits pains au pays des cow-boys. La plus célèbre d’entre elle, TaskRabbit, développe un certain talent dans la levée de fonds, sans avoir véritablement prouvé sa pertinence en tant que société sachant développer un business stable et rentable. La plus réussie d’entre elles, Redbacon, est désormais la propriété de Home Depot, le Leroy Merlin local. Et il y en a une autre en plein décollage, c’est Homejoy. Homejoy c’est l’exemple même de ces acteurs du web qui vous mettent en relation directe avec des sociétés professionnelles, prenant en charge le paiement, vous trouve le prestataire à votre goût comme si vous cherchez vos prochaines vacances aux Baléares, et s’occupe de vous du début à la fin, alternant les emails et les SMS pour s’assurer que tout se passe bien. Après s’être occupé de faire le ménage dans votre maison, c’est désormais d’autres services qui sont proposés comme la plomberie, le déménagement, le jardinage, le bricolage, la peinture, bref tout pour la maison. Je l’ai essayé et je l’ai adopté, tant le service proposé est simple, clair, efficace. Le lapin de San Francisco et sa starlette de CEO peuvent s’inquiéter de l’exécution de Homejoy, eux savent non seulement lever des fonds ($39,7 millions), mais ils savent aussi faire du chiffre d’affaires (un % de la prestation, comme Airbnb, que l’on sent d’ailleurs proche de la philosophie en terme d’offres du site web : on se sent en confiance, et bien chez soi). Après s’être bien occupé d’un vertical, on peut passer aux autres secteurs : les lapins qui courent dans tous les sens n’ont jamais gagné la course face à un escargot bien préparé, qu’on se le dise.
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Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !