Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !
Ce sont 3 lettres qui viennent de marquer la journée de ceux qui s’intéressent au monde des startups : NEA. NEA comme New Enterprise Associates. Le nom d’une société de capital risque, créée en 1977. Basée à Sand Hill Road, la voie lactée des « capitaux-risqueurs » de la Silicon Valley à Menlo Park, c’est à son palmarès une longue liste d’entreprises qui ont patienté dans les salles d’attente pour connaître le salut de la levée de fonds. 1977, c’est un peu la préhistoire de l’histoire du capital risque, et la période où Sequoia ou encore Kleiner Perkins, bien plus connus aujourd’hui, seront créés.
Je me souviens encore de l’impact de l’annonce de cette autre société appelée Andreessen Horowitz (du nom des 2 fondateurs dont l’un a quand même inventé Netscape), et de ce fonds de capital risque érigé en mode startup (créé en 2009 seulement) qui annonçait avoir levé un fond de $1,5 milliard ! Cela me paraissait assez ahurissant de convaincre des personnes à rassembler une somme pareille, pour déverser des dizaines de millions dans des micro-entreprises. Ils l’ont fait et sont aujourd’hui à la tête de $4 milliards pour changer le monde, fantasme de ces entrepreneurs d’Internet du 21e siècle. Cela marche tellement bien que la société CBInsights qui fait de la veille sur le capital risque a imaginé un club d’un nouveau genre : « The Billion-Dollar Valuation Club ». Je vous laissez le soin d’analyser le tableau ci-dessous, qui donne une idée du nombre de sociétés faisant partie de ce clan (le ratio indiqué est le rapport des valorisations au montant du capital de ces sociétés).
Mais ceci n’est rien.
Nos amis de NEA viennent de lever un fond de $3,1 milliards. Ce qui va faire de ce VC un gestionnaire d’un total global de $17 milliards au total, avec des investissements qui nous renvoient dans l’histoire de cette Silicon Valley depuis les années 80. Parce que ces petite bébêtes, les startup, elles sont dures à suivre. Il faut les prendre au berceau, de plus en plus jeunes, et être prêt à sur-enchérir à tout moment, car après les Twitter, les Facebook, et autres, y a bon gagner des sous lors des introductions en bourse, ou lors des rachats qui sont des opportunités permanentes pour les géants du web qui veulent continuer à grossir comme des gloutons. Et aussi, cela met plus de temps qu’avant d’arriver à la maturité du fruit de la startup, donc il faut pouvoir approvisionner régulièrement, continuer à arroser la petite plante. Facebook a mis 8 ans à arriver en bourse. Enfin, ce sont pas charters entiers qu’ils arrivent, ces serial entrepreneur à capuche, qui viennent grossir les rangs des gens qui veulent changer le monde dans cette Silicon Valley. » Tout le monde peut devenir entrepreneur » : derrière la bêtise ultime de ce slogan, ils sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance et convaincre des investisseurs de réaliser leur « vision ».
Avec ces 3 milliards, NEA a de quoi voir venir. Qu’y-z-y viennent.

Mercredi 15 avril 2015
A demain pour la suite…