L’actualité High-tech du jour : le retour du Bitcoin

Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !

Tout le monde a plus ou moins retenu sa respiration au sujet du Bitcoin, qui fait nettement mois le buzz que l’année passée notamment, et j’y vois plusieurs explications…

Hedgy

Tout d’abord, Internet est en train de vivre une grande mutation, que le grand public doit digérer. Ce web collaboratif, qui bouscule les industries traditionnelles comme Uber, Airbnb, LendingClub, c’est le monde du transport, du tourisme et de la finance qui viennent de se faire secouer, et la croissance ne fait que commencer pour ces jeunes pousses du XXIe siècle. Le vieux monde lutte, on lui demande d’innover mais pas trop vite, on l’empêche de se développer ou d s’exporter pour des raisons de territorialité. Voire on le laisse se développer pour ces mêmes raisons nationalistes, car pour être honnête, il y a autant à se plaindre de Blablacar que d’Uber, mais comme c’est Français, et que pour une fois on a un truc qui marche, on laisse faire et concurrencer les transports publics à des années lumières en terme de réponse à la demande, du moins en terme de tarifs. Ça commence à coûter cher, un billet de train. Des milliers d’emplois sont en jeux. Bref. Le consommateur met du temps avant d’adopter un nouveau mode de consommation, et pour le moment il faut qu’il digère le reste avant de se décider d’aller dire à son banquier d’aller voir ailleurs, pour des transferts de fonds par exemple.

Ensuite, Internet est décidément un endroit jugé trop dangereux étant donné le nombre de sites web qui se font dérober leurs données, et toutes ces gouailleries au sujet des problèmes de confidentialité des informations ne font que noyer le poisson, et des acteurs comme Google sont malheureusement freinés dans leur capacité à approfondir leur business dans le « FinTech », un mot qui va devenir très à la mode dans les années à venir. Facebook, lui, se sert de Messenger et son transfert d’argent de compte à compte pour répondre à ce besoin, là ou Square dépense des millions de dollars… pour on ne sait pas encore combien de temps encore. Expliquer Bitcoin, c’est assez technique pour obtenir l’adhésion de la ménagère de 50 ans, même celle de 30. Il va falloir nous sécuriser tout ça, et ça va prendre encore un peu de temps je le crains tant que ce seront de nouveaux « players » qui s’attaqueront au morceau. On a besoin de se sentir rassuré en terme de relations financières, les banquiers et leur « costard-cravatte » sont là pour nous le rappeler.

Les signaux de vitalité de l’univers Bitcoin sont toujours là, et c’est certain que ça va bouger un jour. C’est inexorable, c’est une loi physique, pas forcément une loi de Moore, mais le status quo finit toujours par être bouleversé, en matière de système, surtout quand cela touche la finance (il y a toujour splus à gagner, loi numéro du capitalisme).

En bas de l’échelle de la levée de fond du Bitcoin, c’est la startup de San Francisco Hedgy qui vient de lever un peu plus d’un petit million de dollars. À une époque ou bientôt sur toutes les places de marché financier plus de 50% des transactions sont opérées sans l’aide dune interaction humaine (ce qui pose quelques problèmes de conscience, s’il en reste encore quelque peu dans ce domaine), a contrario, c’est tout le contraire qui importe dans le système Bitcoin. La stabilité de ce système se doit d’être exempt de toute interaction humaine et seules les lois mathématiques peuvent y contribuer. Sans rentrer dans le détail de la technique, qui supposerait d’ouvrir un ouvrage scientifique plutôt que de raconter des histoires sur ce blog, Hedgy propose une technologie permettant de faciliter les contrats à terme qui peuvent apporter une meilleure réponse à la volatilité du Bitcoin. Marc Benioff (fondateur de Salesforce, au cas où), Tim Draper (un des business angels les plus connus de la Silicon Valley), et quelques conseillers avisés que je sais très exigeants sur leurs investissements sont la preuve que derrière ce charabia digne des esprits complexes des loups de Wall Street, il y a un coup à jouer.

Jeremy Allaire

En haut de l’échelle, c’est $50 millions qui iront dans les caisses de Circle basée à Boston et San Francisco, dirigée par Jeremy Allaire (qui a fait Brightcove au passage), que j’ai rencontré il y a fort longtemps alors qu’il venait de se faire racheter par Macromedia (sa société Allaire de l’époque). Circle permet de recevoir et d’envoyer des fonds, des dollars mais donc, aussi, des bitcoins, sans frais, etc. Devinez qui a notamment investi ? Goldman Sachs. comme par hasard. Quand la nouvelle finance se trouve financée par l’ancienne, voyez où je veux en venir ? Sur le futur prochain du Bitcoin ?

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Jeudi 30 avril 2015

A demain pour la suite…