L’actualité High-tech du jour : et si on parlait de Descartes ?

Bienvenue sur cette rubrique au jour le jour sur ce qu’il faut retenir de la Silicon Valley !

René Descartes

Et si on parlait de Descartes ? Avoir les yeux tournés en permanence dans la Silicon Valley finit par vous donner les yeux rouges, c’est pour expliquer les lunettes. En même temps, ce n’est pas étonnant d’évoquer le philosophe dans ces colonnes. Pour ceux qui n’ont pas oublié leurs cours de mathématiques, Descartes a notamment publié son « Discours de la méthode » en 1637, affirmant que l’univers dans son ensemble est susceptible d’une interprétation mathématique. Les sciences et la philosophie ont toujours fait bon ménage en cette période du 17e siècle. On ne peut en dire autant du 21e, et encore moins de la Silicon Valley, pour qui toutes les méthodes sont bonnes non pas pour imaginer les lois mathématiques qui pourront convenir à l’univers, mais bien pour imaginer les lois financières permettant de le conquérir, à défaut de le dominer.

Le logiciel initial
Le logiciel initial

Ça en a inspiré plus d’un. Jusqu’en Californie (et oui, la pause fut de courte durée). Descartes Labs, puisque c’est le nom de cette startups qui est sortie de terre en décembre 2014, a d’abord été le travail de quelques scientifiques issus de Los Alamos National Laboratory, basé dans l’état du New Mexico. Leurs travaux ont consisté à développer une technologie autour des algorithmes génétiques, c’est à dire des algorithme de recherche basé sur les mécanismes de la selection naturelle et de la génétique, permettant d’obtenir une solution approchée à un problème d’optimisation, puis sur des modèles de vision en neuroscience et des algorithmes de « deep learning », une famille de méthodes de machine learning basées sur l’apprentissage de modèles de données. 7 années de recherche, $15 millions en investissement. Tout ça pour que Mark Johnson (à ne pas confondre avec un philosophe Américain contemporain, spécialisé en philosophie, sciences et linguistique cognitive), mais l’ancien fondateur de Zite, une application mobile d’agrégation de contenus, rachetée successivement par CNN puis Flipboard, vienne mettre son grain de sel, et que Descartes Labs deviennent une société spécialisée dans la cartographie satellite avec une technologie permettant d’analyser les images pour les transformer en données. Leur capacité de traitement permet simplement d’extraire des données supérieures à des plateformes classiques à partir d’image  : c’est de la reconnaissance d’image élevée à une grosse puissance de traitement. Cela peut être utilisé en agriculture, par exemple.

Descartes Labs analysant une carte du Nord Kansas
Descartes Labs analysant une carte du Nord Kansas

Ce territoire de puissance de traitement n’est plus réservé à des laboratoires de recherches gouvernementaux, et c’est donc une nouvelle opportunité de marché qui est disponible qui a su convaincre  des investisseurs à hauteur de $3,3 millions, avec parmi eux un des co-fondateurs de Kosmix, qui est depuis devenu Walmart Labs (le laboratoire digital de Walmart). De nouveaux territoires de découvertes, comme notamment anticiper des opportunités agricoles observables depuis le ciel. Je suis sûr que ça aurait plu à l’ami Descartes, cette invention. Quand la recherche appliquée se transforme en business…

Vendredi 1er mai 2015

A plus tard pour la suite…

L’actualité High-Tech de la semaine : Mega, Embark, Twitter, Flipboard et Marqeta

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : King DotCom sur le retour

L’un des personnage les plus dangereux sur Internet, j’ai nommé Kim DotCom aka Kim Schmitz (moins glamour, c’est sur), annonce l’ouverture de son nouveau site MEGA qui sera disponible sur une url que je vous laisse trouver vous même (pas envie d’être complice, mais à titre d’indice planqué quelque part avec ses moutons en Nouvelle-Zélande), de plus le jour de mon prochain anniversaire (en début d’année 2013, vous avez le temps), comme quoi ce Monsieur a vraiment décidé de me chercher des poux dans la tête. Je le qualifie dangereux, parce que le problème de la création de valeurs sur Internet et des libertés individuelles ne peut en aucun cas s’associer avec la « piraterie » digitale, qui ne sert que l’ambition de celui qui la clame et d’assouvir des fantasmes qui n’ont rien de collectif. Etre geek, c’est bien, mais il y a des limites : le prix du digital (films, musiques…) sont devenus plus qu’accessibles aujourd’hui.

Mardi : BMW investi dans la startup Californienne Embark

L’une  des perles des incubateurs de la Silicon Valley, YCombinator (YC pour les intimes), fondé notamment par Paul Graham, ne cesse de faire des jeunes startups heureuses avec cette fois ci Embark, créée en Janvier 2011 dans la Bay Area, qui vient de faire l’objet d’un investissement de la part de BMW i Ventures, basé à New York. Ce ne sera pas la première startup de YCombinator à voir un grand groupe mondial s’intéresser à un produit tout simple mais dont l’intégration semble tellement logique : Embark est une application permettant de se déplacer à pied à travers une ville en étant aidé dans ses choix de direction (actuellement disponible pour San Francisco, New York, Washington, Chicago et Londres). Jamais BMW ne pourrait disposer aussi facilement d’un produit développé en interne, pour un service absolument complémentaire à ses produits, qui donne une bonne idée de la façon (originale) dont on peut servir ses clients.

BMW fait partie de ses nombreuses entreprises à être présentes dans la Silicon Valley, prêtes à détecter des tendances qui feront la différence sans doute un jour sur leur marché.

Ou trouver des petits services Plus !

Mercredi : la guerre au Moyen-Orient  sur Twitter

La nouvelle n’est pas passée inaperçue : l’utilisation de Twitter par les Forces de Défense Israélienne lors des récents évènements à Gaza.

Ceci vient malheureusement de faire rentrer d’une façon plus que discutable l’entrée en force d’une certaine forme de terrorisme dans un « lieu social » qui était jusqu’à aujourd’hui, dans des contextes politiques, un outil ultime de communication pour des milliers de personnes n’ayant pas d’autres moyens de faire part de leur détresse ou de leur révolte.

Une partie de la magie de Twitter est un peu morte, mardi dernier. Puisse la terreur ne pas l’envahir plus encore.

 

Jeudi : Flipboard signe un accord avec Apple pour iBookStore

Le parcours de Flipboard est absolument intéressant dans un monde digital où l’innovation doit trouver un moyen d’assurer son financement. Fliboard est un magazine digital gratuit, absolument innovant dans son format et dans l’expérience utilisateur, qui a réussit la première étape : s’être fait un nom dans le grand public (même si le chemin est encore long hors des États-Unis, mais ça arrive…). Se faire arrêter dans la rue parce que l’on porte un T-shirt avec le logo de l’entreprise et de se faire demander si on travaille chez Flipboard, ça n’arrive pas qu’à Palo Alto. Flipboard est cité comme exemple par beaucoup de startups, c’est devenu une référence…

Maintenant, comment gagner de l’argent ? L’application est gratuite, et le fait de la rendre payante risquerait de faire chuter brutalement sa courbe de croissance… La proximité de Cupertino est une bonne chose, notamment pour signer un partenariat avec Apple et rendre disponible une rubrique « Livres » à l’intérieur de l’application et favoriser la découverte de livres disponibles dans l’ iBookStore. Et comme les gens de Flipboard sont malins et représentent de gros chiffres (des m.i.l.l.i.o.n.s…), ils ont été raisonnables au niveau du partage de revenus et ont pu obtenir 5% sur les ventes.

Vendredi : présentation de Marqeta à UnderTheRadar,  San Francisco

Marqeta est une carte de paiement pré-payée qui permet aux marchands d’offrir aux consommateurs d’acheter plus en échange d’un paiement par avance. Cela peut par principe aux consommateurs de disposer de plus de pouvoir d’achat pour les choses qu’ils achètent tous les jours, et permet aux marchands de mieux servir leurs clients en anticipant les flux de paiement des transactions concernées.

J’ai remarqué hier cette startup, parmi d’autres, lors d’une conférence consacrée aux startups, et j’ai aimé avec ce produit ce coté smart du win/win avec les consommateurs, qui suppose effectivement qu’ils aient la possibilité de faire l’avance de règlement, ce qui devient de plus en plus difficile. « On ne prête qu’aux riches » dit le dicton, mais il est bon, je trouve, de chercher des créneaux nouveaux pour, sinon baisser les prix, du moins amortir les dépenses dans un monde ou l’argent est plus que jamais le nerf de la guerre.

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !