Une semaine dans la Silicon Valley : Hampton Creek Foods

Après le Gold Rush du 19e siècle, plus que jamais la Silicon Valley est un nouvel exemple du rêve américain version haute-technologies imaginé par la Californie, le paradis de la Côte Ouest des États-Unis. Mais il n’y a pas que Facebook et les startups dans la vie… ou presque. Une équipe de Canal+ composée de 5 femmes travaillant dans différentes fonctions transversales du groupe (communication, documentaire et marketing), a été choisie pour rencontrer des acteurs qui excellent dans leur domaine pour bouger les lignes, comme on dit chez nous. Voici ce que vous pourriez voir en une semaine passée dans la Baie de San Francisco, suivez le guide :)

S’il y a bien un domaine où les choses évoluent peu dans le secteur des nouvelles technologies, c’est dans l’industrie alimentaire. Prendre des photos de ses dîners pour les publier sur Facebook, ça marche. Publier des revues sur Yelp, ça marche. Les sites permettant de faire de la livraison de repas à domicile, au bureau, ça marche. Ca marche, ça marche, ça marche. Et alors ? Quoi de neuf ?

Et bien il y a Hampton Creek Foods, par exemple. Le CEO, Josh Tetrick, est une entrepreneur de type social, qui s’est déjà fait remarquer alors qu’il était en charge de la startup 33needs, une application web permettant de aux entrepreneurs désireux de résoudre les problèmes majeurs de notre monde de faire appel au financement aupr¡es des personnes physiques, selon le même modèle que Kickstarter ou Indiegogo. A ce titre, Josh est intervenu dans bon nombre de conférences sur ce thème.

Désormais, pour faire court, Josh veut rendre la nourriture plus saine en remplaçant les oeufs par des algues : vos cookies, votre mayonnaise ne vous rendront plus malade ! A mort le cholesterol, vive les plantes ! Comme c’est un sujet sérieux, Josh prend le problème sur différents angles : scientifique, culinaire, avec une équipe de spécialistes dans chaque domaine, des gens pour manipuler les molécules et d’autres le four à cookies. Pour finalement arriver au résultat final : le bout goût, le juste goût.  Avec $1 million sur le compte en banque depuis peu. Le produit s’appelle : « Beyonds eggs ». Mesdames les poules, rassurez vous, fini bientôt les chaînes de pontes,  Hampton Creek Foods va bientôt vous libérer de cette lourde charge de productivité qui pèse sur vos plumes.

 

Ce secteur a été jugé comme stratégiquement essentiel aux yeux de certains investisseurs comme Peter Thiel, l’un des co-fondateurs de Paypal faisant part de ce que l’on appelle ici la Paypal mafia tant l’équipe qui a fait fortune avec la vente de leur startup à eBay est présente sur les bons coups de la Valley en terme de capital risque en mode early-stage. Il a notamment créé Breakout Labs qui conjugue biologie et technologie, un cocktail qui pourrait devenir explosif après ce qu’il faut de recherche fondamentale… qui ne devrait pas avoir de problèmes de business model comme ses nombreux cousins de la Silicon Valley, car à l’évidence les domaines de la médecine et de la santé sont des sources de revenus faciles à mettre en place… Et l’argent que Peter Thiel peut investir n’est jamais un véritable hasard.

En tout cas, grâce à cette dégustation, dont peu on eu la chance de participer, on se sent un peu comme un cosmonaute qui touche la lune, car c’est une veritable épreuve scientifique qu’a lancé la startup, même si le plateau préparé en toute urgence à livrer avait pour destinataire Bill Gates, l’un des investisseurs de sa société. Les investisseurs enthousiastes ne font pas un marché, surtout quand il s’agit de définir ce que l’on va trouver dans notre assiette.

Hampton Creek Foods aété créée en  septembre 2011. La société est basée à 371 10th Street San Francisco.

Un petit tour pour ceux qui n’auront pas la chance de voir la startup de près cet après-midi…

Update : je pense qu’il est indispensable d’écouter Josh dans un talk qu’il a effectué à Edmonton au Canada…

L’actualité High-Tech de la semaine : General Electric, Hampton Creek Food, EatClubSF, Box, Atari

La rubrique organique pour vous donner la température de la Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz : à vous de juger !

Lundi : GE s’installe dans la Silicon Valley

 

Il n’y pas si longtemps que ça, les as de la finance, ce nétaient pas ces nouveaux anges blancs que sont les « vicis » (comme on dit, les gens du nouveau capital risque), mais une société comme GE (aka General electric) qui dominait certains verticaux, et qui était régulièrement cité en exemple de réussite. Dans la période où Jack Welch a dirigé la compagnie, de 1981 à 2001, « la valeur de l’action a augmenté de 4.000% », dit la légende… Et bien ça y est, les voilà enfin arrivés dans la Silicon Valley, avec l’ouverture de GE Ventures, avec une femme à la tête d’un montant annuel de $150 millions, à investir dans des incubateurs et des startups en mode de démarrage (« early stage », en anglais). La société sera basée à Sand Hill Road, Menlo Park, comme il se doit… il faut bien sur faire comme tout le monde : c’est l’avenue des VCs, là où se trouve la majorité des fonds de capital risque de la Silicon Valley. Pas pour y jouer un vrai rôle d’investisseur, mais plus pour trouver les moyens d’accélérer la croissance de la société et mieux gérer les partenariats avec les startups. C’est réaliste parce que de nos jours, avec $150 millions pour des startups, t’as plus rien. Petit à petit, l’Industrie (avec un i majuscule) fait son nid dans la Silicon Valley.

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Mardi : à bas les oeufs, vive les plantes !

 

Je ne cesse de m’inquiéter de la direction dans laquelle l’industrie alimentaire est en train de nous emmener : le mur. Production en masse, productivité, ça nous amène direct à un autre « p » comme… Mais la Silicon Valley est là pour nous sauver : finis les oeufs et le cholesterol, les poules empaquetées au centimètre carré dans des hangars sombres… vive les plantes ! La société Hampton Creek Foods, basée à San Francisco, travaille avec la plus grande méticulosité à substituer les oeufs de vos cookies, de votre mayonaise et autres par des plantes préparées avec amour par des scientifiques de la molécule et de la pâte fraîche avec un produit qui s’appelle ‘Beyond Eggs’. Après les oeufs, on rase les poules gratis, dirons nous. Avec en ce qui les concerne, $3 millions levés déjà. C’est nouveau, c’est intéressant, et ça montre que l’on n’en a pas fini avec la façon dont on veut vous remplir l’assiette. Petite visite guidée du laboratoire par ici

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Mercredi : un foodtruck à portée de son mobile

 

Quelle est la plus grosse industrie à San Francisco ? La bouffe !!! Et non, pas la tech, il faut bien nourrir cette population grossissante (dans tous les sens du terme), et notamment ces armées de startups qui courent un peu partout à l’heure du déjeuner. Voici la dernière trouvaille pour simplifier la vie et permettre aux restaurant de trouver un nouveau canal de distribution : le foodtruck mobile. Plus de 30 restaurants prennent part à cette grande initiative alimentaire, permettant de mettre à disposition différentes variétés de spécialités culinaires à portée de son mobile (pour passer commande et pour régler). Une camionette a été spécialement rénovée pour l’occasion, afin de servir du chaud bien frais. Il faudra pour le moment se trouver sur San Francisco à proximité de SOMA (le quartier des startups) et Financial District (le quartier des affaires).

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Jeudi : Box aqui-hire une perle d’application iPhone développée par Martin Destagnol

 

Je fais partie des privilégiés qui ont eu l’honneur de découvrir à San Francisco, il y a quelques mois, en avant -première, la nouvelle pépite de Martin Destagnol, l’homme qui avait lancé Plyce avec grand courage. Quelques aventures plus loin, Martin a pris le temps d’observer le terrain, afin de voir dans quelle direction aller une fois ce premier épisode de startup terminé, et surtout il a patiemment tricoté ce qui allait être une petite merveille d’application iOS. Son idée a été de développer ce que devrait normalement faire Dropbox, Box, ou Google Drive et qui sais-je encore. Bluffé je fus par la qualité du produit. 6 mois de codages bien léchés (parce que ce Martin est un esthète), conclus par un voyage savemment organisé par lui même pour trouver la meilleure chimie possible pour Folders, et c’est le jeune et néanmoins talentueux CEO de Box qui a emporté le morceau. Un bel exemple à suivre pour toutes les paires d’yeux françcaises qui sont braquées vers la Silicon Valley à la recherche de je ne sais quelle solution à leur problème d’emploi et de financement. Martin l’a imaginé, l’a fabriqué, l’a apporté sur un plateau, comme un grand (qu’il est d’ailleurs). Il l’a vendu. Et voilà le travail. Chapeau bas, Martin.

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Vendredi : mais qui a donc tué Atari ?!

 

Atari. La légende. Et bien, dans le jeu vidéo, les licences ont la vie dure. Après un nouveau coup d’accordéon des japonais de Sega qui viennent de conclure il y a quelques mois une grande opération de licenciement de ses équipes Européennes et Nord-Américaines (après la précédente vague qui a suivi l’arrêt de la Dreamcast en 2001), c’est au tour d’Atari. Après une première opération de mise sous protection de la loi sur les banqueroute aux États-Unis, histoire de se débarasser d’une maison-mère  Française devenue inutile, Atari US cherche $22,2 millions pour couvrir les pertes et continuer ses activités… Pas moins de 180 acheteurs potentiels se sont déclarés, ce qui paraît normal étant donné l’attraction de la marque : pionnier dans  les jeux d’arcades, pionnier dans les consoles de jeu vidéo, pionner dans les ordinateurs personnels. Et demain ?

Suivre Atari sur Twitter avant qu’il ne soit trop tard : @Atari

Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités et aventures !