Les (vrais) secrets de la Silicon Valley

J’ai ouvert « Le Journal de la Silicon Valley », un blog hébergé par Lexpress.fr, en 2012 car j’étais las de lire les écrits du patron de l’Atelier BNP Paribas San Francisco de l’époque (pas celui qui l’a créé quelques années avant, qui m’avait bien fait marrer avec son « web métisse » qui, j’imagine, avait fait un grand plouf… n’est pas visionnaire qui veut, et il est depuis parti gagné des « dollars oligarches » en Ukraine) qui promouvait la Silicon Valley sans véritablement rendre compte de ce que je pouvais y voir. Quand j’y publiais un article, il fallait se plonger dans la rubrique « Tech » pour le trouver. C’était cool.

Mes années dans la Silicon Valley, où je me suis progressivement installé après ma première visite en novembre 2007, ont toujours été pour moi une sorte d’aventure et une forme d’apprentissage professionnel continu… C’était en quelque sorte devenu un MBA sur le terrain (j’avais imaginé à l’époque en faire un auprès d’une université en Espagne). Mes premiers voyages réguliers se sont transformé progressivement en installation définitive. Enfin, pour le moment.

Je n’aurai jamais le diplôme de la Silicon Valley, c’est une histoire en mouvement constant. On n’en fait jamais vraiment le tour, même si son territoire est géographiquement délimité.

On m’a souvent présenté comme « journaliste », notamment du fait de ce statut de blogueur qui vous permet d’avoir l’étiquette de média, d’être invité gratuitement aux conférences, et d’écrire un peu tout ce que l’on veut. J’avais toutefois un contrat moral avec L’Express, dont j’avais rencontré le directeur adjoint de la rédaction de l’époque grâce à un ami journaliste (un vrai). Rendre compte a toujours été pour moi essentiel, même avec les petites histoires que je racontais avec une certaine naïveté sur mon blog personnel depuis 2007. C’est important d’imaginer que des personnes vont tomber sur ce que vous avez écrit et des conséquences que cela peut avoir. J’ai touché de près cet inconvénient une fois, et j’ai appris que cela avait une importance que l’on n’imaginait pas au moment d’écrire, quelque soit la sincérité que l’on y dépose.

Alors quand il s’agit d’écrire sur la Silicon Valley, un thème si facile à citer pour se garantir une audience certaine… J’ai estimé la responsabilité encore plus grande, et j’ai donc publié, publié, publié pour parler de la « tech » en général, des startups, dans la Baie de San Francisco et au delà, car il faut le reconnaître : l’innovation n’est plus une exclusivité de cette région du globe. J’aurais l’occasion d’en discuter la semaine prochaine avec un membre de l’équipe de capital risque de Google à Mountain View dont j’avais quelque peu remis en cause la vision sur Twitter il y a quelques semaines. Juste pour le fun, il gère quelques millions en portefeuille, pas moi.

Écrire avec sincérité, c’est écrire avec responsabilité et donc avec honnêteté. J’ai écrit dans les colonnes de mon blog pour apporter une autre vision des innovations portées par les startups, pour raconter autrement les histoires des entrepreneurs du crû, développant ici un prolongement de leurs études à Stanford, à Berkeley, et narrer les aventures de ceux venus d’ailleurs pour trouver la source de financement dont ils auraient certainement besoin, ou enfin pour se frotter aux cadors du coin, pour profiter de la douceur de la Californie du Nord, que sais-je. Les raisons ne manquent pas pour se motiver à venir jouer sa partie dans ce business playground compétitif qui a frappé bien des imaginations depuis quelques générations, et cela continue encore. Enfin ça s’est arrêté depuis mars, mais je ne m’inquiète pas, le traffic de SFO va reprendre de plus belle dans quelques mois, j’en suis sûr.

Les ouvrages francophones sur le sujet ne manquent pas. Des plus anciens, comme « Les Français à San Francisco » par Daniel Levy en 1884 (je suis collectionneur dans l’âme, et je l’ai, ce bouquin !), « En Amérique, de San Francisco au Canada » par Jules Huret en 1905 (je l’ai aussi), « L’Amérique insolite » d’Yves Grosrichard (un journaliste, lui aussi) en 1959 (je les ai tous !), aux plus opportunistes comme « San Francisco: La ville où s’invente l’avenir » par Jean-Claude Cuzzi en janvier 1985, « À la conquête de la Silicon Valley » par Jean Rauscher et Sylvie Marc en 1999, « Les secrets des entrepreneurs de la Silicon Valley » par Guillaume Villon de Benveniste en 2016 (un autre grand voyageur dans la Baie, hum hum), « Made in Silicon Valley » par David Fayon en 2017 (mazette, quelle préface…). Les donneurs de leçons sont au rendez-vous avec « La nouvelle servitude volontaire » par Philippe Vion-Dury en 2016, et aussi les plus documentés comme le numéro 192 de la revue « Le 1 » sur la « Silicon Valley, son univers impitoyable » en mars 2018, ou la revue « Esprit » de mai 2019 sur « L’Idéologie de la Silicon Valley ».

Il y a ceux qui m’ont servi comme « Start-Up : ce que nous pouvons encore apprendre de la Silicon Valley » par Hervé Lebret, auto-publié en 2007, ou encore Pascal Baudry et son « Francais & Américains : l’autre rive  » publié en 2003, avec qui j’ai pu brièvement discuter de mes futures activités à San Francisco lors de mes premiers allers-retours il y a maintenant plus de 10 ans.

Il y a eu « La puce et les géants » par Éric Laurent, en 1983, qui m’a inspiré alors que je me destinais à devenir programmeur informatique. Livre qui m’a poussé à venir à San Francisco plus de vingt ans après…

Il y a aussi les romans comme « Et si c’était vrai » par Marc Levy publié en 1999 dont les droits seront rachetés par Steven Spielberg pour donner naissance au film « Just like Heaven« . Justement, je pense que la frontière entre le roman et le travail journalistique est certes une mince feuille de papier mais qui mérite toutefois un soupçon d’honnêteté.

Mon blog n’était pas censé se poursuivre jusqu’à ce que je tombe par hasard sur cette vidéo de Konbini mettant en avant un certain Loïc Hecht et son livre sur le syndrome de Palo Alto, paru en janvier de cette année, qui m’était totalement inconnu à ce jour.

J’ai cessé de m’intéresser à ce que les Français peuvent écrire ou dire sur la Silicon Valley. Comme je l’ai écrit plus haut, c’est certes un sujet très vendeur. J’ai moi même fait partie des ces offreurs de voyages d’études dans la Silicon Valley dans mes premières années ici, et j’y ai vécu de cette activité. Je n’ai toutefois jamais vraiment touché le rêve Américain du fait de ces voyages (je veux dire : coté pognon), avec ces meetings organisés par dizaines, tant je me suis senti responsable d’une certaine forme de légitimité nécessaire pour le faire, c’est à dire faire de façon à me rendre quelque part utile dans le parcours de la « learning expedition », en me transformant en quelque sorte prescripteur des entreprises locales, espérant un retour business de la part des visiteurs pour les différents hôtes sollicités et intéressés par l’idée de rencontrer de potentiels clients. Même en ayant travaillé pour des entreprises françaises de taille significative sur de tels projets, par exemple, entre autres, au service des membres d’une grande famille d’entrepreneurs assez connus, en mettant en relation des startups ayant la meilleure adéquation possible en terme d’offres par rapport aux besoins que pouvaient avoir ces entreprises, j’avoue que cela n’a jamais vraiment fonctionné, et les meetings ont souvent fini en impasse. Trop de « learning », et pas assez de transformation de business (ce qui n’est souvent de toute façon que synonyme d’une certaine forme de consulting sans impact) . Cela s’explique, mais ce n’est pas vraiment l’objet de mon propos ici. C’est juste pour situer le contexte, et comment je vois l’utilisation de la « Silicon Valley » selon une certaine forme de sincérité et d’éthique.

Écrire un livre, je sais ce que cela représente en terme de travail. Je ne sais pas ce que c’est que de vivre de ses écrits, je n’ai jamais été rémunéré pour mes articles (à part une fois pour être précis, avec un ordinateur portable à la clé). J’imagine qu’il y a un fort enjeu à écrire un livre pour ceux dont le métier est de vivre de ce que l’on écrit (vous me suives toujours ?). Cela fait un an que j’ai entre les mains un projet de livre, imaginé lors d’un voyage en train effectué depuis la gare d’Emeryville, Californie, vers New York, en quatre jours, trois nuits et quelques heures avec un ami photographe dont les clichés feront partie de l’oeuvre, mélangeant mes articles de ce « Journal de la Silicon Valley » avec quelques témoignages additionnels remis au goût du jour. Pas nécessairement pour faire de l’argent (au moins pour rembourser le coût du voyage pour nous deux), mais pour témoigner de cette Amérique méconnue de tant de Français, et malheureusement de certains qui en parlent. Mon ami et moi avons fait le pas de prendre la citoyenneté (lui, bien avant moi), et je trouve qu’il est encore plus important de témoigner sur elle, d’expliquer ce qu’il est possible d’expliquer pour éviter les clichés « à la va vite » de gens qui par exemple viennent faire un tour dans la Baie et prétendent ensuite vous raconter l’histoire. Surtout quand il y a des prétextes journalistiques pour écrire un roman.

Et là, j’en reviens à cette vidéo de Konbini, média qui a le droit de vivre de son contenu mais dernier endroit où j’irai chercher une certaine forme d’information après avoir été quelque peu familiarisé avec leur style éditorial. Ton livre, Loïc, franchement, tu peux écrire ce que tu veux, et je te souhaite de gagner plein d’argent avec. Je te souhaite d’avoir aussi Steven Spielberg qui vienne te racheter les droits d’auteur pour en faire un film. Je suggèrerais de prendre James Franco comme acteur. D’ailleurs, il a, lui aussi, écrit un livre qui s’appelle « Palo Alto ». Il est né à Palo Alto. Il n’est pas venu, plusieurs fois, pendant trois à quatre semaines pour raconter « les fameux secrets de la Silicon Valley », depuis 2015, non, attendez, 2014. Il y a grandi.

Bon, on va arrêter le suspense, deux films ont déjà été tournés, inspirés de son livre. « Palo Alto » et « Memoria », si ça t’intéresse. Tu pourrais apprendre des trucs ?

Tes secrets de la Silicon Valley, Loïc, mériteraient, selon ce que j’ai entendu sur cette vidéo de Konbini, quelques clarifications. Tu as du voir mes commentaires, je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire quelques lignes sur Youtube… Parce que dans le genre des gros clichés, tu as vraiment tapé fort. Très fort.

  • Le siège d’Amazon est à Seattle, dans l’état du Washington. Un peu plus haut, toujours sur la côte Ouest. Ce n’est plus la Californie, et encore moins la Silicon Valley. Ils ont des bureaux sur différentes villes que tu cites bien sûr. Mais ce n’est pas le siège. Juste histoire d’être précis, comme un bon journaliste que tu es.
  • L’histoire des bus : c’est évident que tu es surement arrivé au moment ou l’affaire faisait un peu de barouf. Mais cela ne date pas d’hier, c’est une longue histoire et il est dommage que tu t’arrêtes à cet incident qui n’a pas été poursuivi d’effets sur une plus longue période je parle de ce mouvement précis). À part changer quelques modes opératoires sur les arrêts de bus des boîtes de la tech dans la ville de San Francisco, mais j’ai sans doute oublié quelque chose… Il y a eu « Occupy San Francisco » aussi, juste en face de la Federal Reserve Bank sur Market Street, dans la Financial District. Tu vois où je veux dire ?
  • Mark Zuckerberg et sa maison de San Francisco… Loin de ses bureaux, genre, donc il dort pas dedans. La vache, quel secret. Et les maisons qu’il a acheté juste à coté, t’es au courant (sinon t’as loupé un scoop pour en remettre une couche) ? Et celles sur Hawaï, ça t’intéresse d’en savoir plus ? Et celles sur Palo Alto ? Que tu saches, il aime préserver son intimité, il a du pognon, et il achète des maisons, chers (ça fait marcher le commerce) et paye même des gens pour sa sécurité. Il est où le problème, Dude ?!
  • L’Apple Store dont tu parles, ce n’est pas le bon. La photo que tu montres est d’un magasin plus loin dans la rue qui a été ouvert bien après la mort de Steve Jobs, dont tu craches un peu dessus avec une certaine forme de mépris en citant les témoignages des fans de l’époque. Le cynisme, ça passe mal des fois, quoi que l’on puisse penser de la façon dont certains managent des entreprises dont des millions de clients utilisent les produits à travers le monde. T’as pas un Mac, Loïc ?
  • La création de Paypal : Peter Thiel est co-fondateur de Paypal (avec, devine qui… Elon Musk, Toto), et donc pas son fondateur unique, Paypal étant d’ailleurs objet de la fusion de deux startups…dommage, t’aurais pu parler de la Paypal maffia et taper un peu plus sur ce que tu sembles avoir désigné comme une de tes tête de turc préférées dans la Silicon Valley…
  • Soma (South of Market, pour faire cool), le coin des clochards ? Tu parles de Tenderloin ? Comprends pas, vraiment. C’était plein d’entrepôts et c’était un quartier chaud, c’est certain, il y a vingt, trente ans. Mais je crains un peu que tu te sois mis les pieds dans le tapis de l’histoire de la transformation de la ville de San Francisco.
  • Elon Musk n’est pas le fondateur de Tesla.
  • L’histoire d’Oakland et tes chiffres… Allez, j’abandonne, c’est pas grave.

« Chuis allé dans la Silicon Valley ». Bon, écoute, écris des romans, et franchement, du fond du coeur, vraiment, j’espère que c’est un succès. Quant à pousser une légitimité de journaliste pour justifier de la réclame sur des secrets dont certains sont quelque peu imprécis, de la part d’un journaliste, ça craint. Je dis ça, je dis rien.

La bande de terre, dont tu parles, elle a un siècle d’histoire. Du beau, du moins beau, mais bon c’est une histoire humaine comme d’autres, tu l’as dis en conclusion, tu as raison. Alors, en tant que journaliste, on a le droit d’avoir des opinions, mais pas la peine d’en faire un syndrome. Beaucoup de journalistes sont venus ici, et ils ne sont pas toujours les bienvenus, parce que les résultats sont souvent loin des promesses pour prendre un rendez-vous et du « rendre compte ». Il faut nous comprendre, on aime bien ce coin, et on aime aussi la précision. Parce que le Français il a besoin de mieux comprendre l’Amérique, sans parler de comprendre la Silicon Valley, qui est une sacrée affaire dans le paysage. Nous, les Franco-Américains, on aime les histoires bien faites, que veux-tu. C’est un peu chez nous, ici, alors tu comprendras qu’on aime la précision.

Quand tu reviens, pour trois ou quatre semaines, j’ai quelques belles histoires pour toi :

  • Morningstar Commune, ça se passe vers la fin des années soixante, au Nord de San Francisco, avec la vision de Louis Gottlieb sur l’impact des ordinateurs dans la société, ça va t’amuser, il y a des gens tous nus en plus,
  • Les essais de LSD sponsorisé par la CIA avec notamment l’Université de Stanford qui prendra part aux études,
  • L’histoire d’un entrepreneur anglais ayant fait ses études supérieures en France qui avait racheté une ancienne garnison de San Francisco pour en faire le temple des frissons…

Sans rancune, Loïc, passe prendre un café à la maison quand tu repasses pour la suite de ton bouquin. Après le syndrome, c’est quoi ?

Les enjeux de la « Silver Economy »

La « Silver Economy », quoi qu’apparemment une notion anglaise, n’est en fait majoritairement utilisée que par les Français, et par conséquent il serait plus correct de parler de « Senior Economy », mais peu importe. Il s’agit du secteur dédiée aux personnes âgées dans nos sociétés. Le processus de vieillissement de la population est réel et influence tous les marchés et les industries, tels que l’habitat, le transport, l’agro-alimentaire, les assurances, la robotique, la santé et e-santé, la communication, l’e-commerce, les loisirs …

Des entreprise sur ces marchés travaillent déjà à l’adaptation de leur offre au processus de vieillissement. Le vieillissement de la population intervient naturellement dans la plupart des pays du monde, et au cours des prochaines décennies, la part de la population mondiale âgée de 60 ans ou plus devrait atteindre des niveaux historiques sans précédent.

Selon les dernières estimations, d’ici 2050, il y aura 2 milliards de personnes de plus de 60 ans (22% de la population mondiale). En 2050, la population mondiale devrait être 3,6 fois plus importante qu’en 1950. Les gouvernements et les acteurs industriels imaginent de nouvelles politiques et de nouveaux produits pour répondre aux besoins de la population vieillissante.

La « Silver Economy » dans la perspective de vente au détail

Aux États-Unis, Best Buy fait du chiffre d’affaires avec des téléviseurs et des ordinateurs pour vendre des produits de surveillance à domicile qui s’occupent des personnes âgées. Par exemple, le détaillant de produits électroniques vend un programme d’installation de résidences-services appelé « Assured Living » au coût de 389,96 $ (l’installation coûte 199 $ de plus) dans certains magasins. Son CEO, Hubert Joly, envisage de lancer une initiative commerciale plus vaste de services à base de capteurs, vendus par l’intermédiaire de services de santé dans plus de 1.000 magasins Best Buy. Pour vous donner une idée du potentiel du marché : d’ici 2020, environ 45 millions d’Américains s’occuperont de 117 millions d’aînés.

Best Buy est pour le moment l’une des entreprises les plus actives dans la compétition pour un marché de 50 milliards de dollars destiné aux personnes âgées. Hubert Joly l’appelle « un espace blanc en attente d’être capturé ». Google, Microsoft et Samsung s’attaquent également au marché de la maison intelligente avec des produits tels que des caméras de sécurité et des thermostats pouvant être gérés par des contrôleurs vocaux ou des smartphones. Amazon a déjà lancé un programme d’installation de maisons intelligentes dans plusieurs villes de la côte Ouest. Tous ces systèmes pourraient facilement être adaptés pour garder un œil sur les personnes âgées.

À Denver, Best Buy s’est associée à l’assureur UnitedHealth pour proposer des séances de coaching sur le mieux-être par des diététiciens et des physiologistes au coût de 59 $ par mois. Ce prix comprend l’installation, plus une station pour la collecte de données, mais le reste du matériel est vendu séparément et coûte généralement quelques centaines de dollars par foyer. Ce n’est pas bon marché, mais c’est beaucoup moins que les 3.500 $ par mois que peuvent coûter d’autres programmes sur ce marché. Il n’y a pas suffisamment d’établissements de soins de longue durée pour prendre en soin toute la population âgées, et 90% d’entre eux veulent rester à la maison. Pour que les consommateurs plus âgés soient à l’aise lorsqu’ils achètent la solution, Best Buy utilise une équipe de vente spécialement formée pour conseiller les acheteurs potentiels sur ce qu’il faut acheter, tandis que l’installation est prise en charge par son équipe de support technique Geek Squad.

Au fur et à mesure que Best Buy progresse, il pourrait se retrouver en concurrence avec des entreprises qui vendent déjà des produits gériatriques dans les magasins Best Buy, signe que les soins aux personnes âgées deviennent finalement intéressants à traiter. Mais l’entrée de sociétés ayant une base marketing déjà établie aidera tous les acteurs puisque ce marché a connu une croissance lente jusqu’à présent en raison d’un manque de marques grand public dans cet espace.

En France, Vivadia est un pionnier dans la vente en ligne de produits spécialisés, désireux de devenir le centre commercial de référence de la « Silver Economy » en France. Un catalogue de 20.000 références de qualité, incluant des actualités, des guides pratiques, des conseils professionnels, sont proposés pour attirer et séduire, chaque jour, de nouveaux adeptes. Afin de devenir la première destination shopping des seniors, la galerie marchande de Vivadia est composée de 7 sites marchands spécialisés et de 28 sites marchands co-brandés, offrant le catalogue exclusif de marques réputées dans cette catégorie. Vivadia a été acquise par Damartex Group, le propriétaire de la marque Damart en mai 2017.

Les nouveaux types d’investisseurs dans la « Silver Economy »

Un signal positif pour une nouvelle économie est lorsque les investisseurs commencent à se concentrer sur un marché dédié. La biotechnologie et les sciences de la vie sont une affaire de spécialistes et nous avons assisté récemment à l’apparition d’une nouvelle génération d’investisseurs avec une grande connaissance dans ce domaine très technique, qui était plus dans le passé pris en charge par les compagnies pharmaceutiques. Ces nouveaux acteurs interviennent comme denouveaux influençeurs dans le domaine des soins et de la santé afin de stimuler une nouvelle économie.

Breakout Labs est l’un d’entre eux. Cette organisation investit dans des domaine proche de la recherche scientifique fondamentale qui est trop spéculative ou à trop long terme pour intéresser les investisseurs providentiels et les capital-risqueurs, mais qui n’est pas compatible aux sources traditionnelles de financement de la recherche scientifique. Breakout Labs opère dans le cadre de la Thiel Fondation, une organisation philanthropique créée par Peter Thiel, co-fondateur de Paypal et maintenant l’un des plus grands investisseurs individuels dans le domaine des technologies. Les investigations de Breakout Labs sur ce segment sont relativement larges, mais aussi plus axées sur la thérapeutique, et les investissements effectués dans ce domaine sont très intéressants à analyser.

Cortexyme, basé dans la région de la baie de San Francisco, développe des produits thérapeutiques pour modifier le cours de la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles du vieillissement en ciblant un pathogène spécifique lié à la neuro-dégénérescence. La maladie d’Alzheimer affecte plus de cinq millions de personnes aux États-Unis. La société a levé 24 millions de dollars à ce jour, et travaille constamment sur le développement de nouvelles thérapeutiques et de nouveaux diagnostics, parallèlement à ces grandes sociétés pharmaceutiques vendant des milliards de pilules. Pfizer et Takeda Pharmaceutical Company font partie des investisseurs de la startup créée en 2012.

Fondée en 2010, Longevity Biotech, une société basée à Philadelphie qui a levé $840.000 à ce jour, développe une nouvelle classe de produits thérapeutiques via la technologie des protéines artificielles. La société développe de nouveaux médicaments thérapeutiques grâce à des molécules de type biologique qui sont hautement résistantes à la dégradation par les enzymes digestives naturelles et adaptables à des structures moléculaires très stables, qui peuvent avoir des impacts cliniques directs sur la vie des patients.

Laura Deming est une scientifique américaine âgée de 24 ans. Elle et son frère ont été scolarisés à la maison. À l’âge de 8 ans, Laura s’est intéressée à la biologie du vieillissement et, à 12 ans, elle a rejoint un laboratoire de l’Université de Californie à San Francisco. Elle a été acceptée au MIT à l’âge de 14 ans, mais a ensuite abandonné pour prendre la fameuse bourse de $100.000 de la Thiel Foundation. Elle est maintenant partenaire et fondatrice de The Longevity Fund, une société de capital de risque axée sur le vieillissement et l’extension de la vie. Le Longevity Fund recherche des startups testant l’hypothèse que le vieillissement peut être modifié par des choses uniques, des cibles spécifiques, de petites molécules ou des produits biologiques, en développant de nouvelles technologies pour manipuler les systèmes biologiques.

Deming croit que la science peut être utilisée pour créer l’immortalité biologique chez les humains, et a dit que mettre fin au vieillissement « est beaucoup plus proche que vous ne le pensez ».

Les startups de la « Silver Economy »

La perspective d’un marché gériatrique en plein essor a donné naissance à un nombre important de startups financées par du capital-risque offrant divers types de services technologiques. Personne n’a encore créé un grand succès sur ce marché et beaucoup ont échoué.

Un exemple est Lively, un service senior de surveillance à domicile soutenu par une société de capital-risque co-fondée par le président exécutif de Starbucks, Howard Schultz, dirigée par des vétérans d’Apple et eBay. La startup a essayé de développer trop rapidement la vente directe aux consommateurs, par le biais de partenaires industriels établis. La société n’avait pas d’autres solutions que d’être acquise l’année dernière par GreatCall, un fabricant de dispositifs adaptés aux personnes âgées, basé à San Diego. La Silver Economy est une source d’inspiration pour les entrepreneurs de startups dans le monde entier qui se penchent sur les cas d’utilisation multiples des routines quotidiennes des personnes âgées.

Au Royaume-Uni, Breezie fournit des tablettes avec des systèmes d’exploitation simplifiés pour aider les personnes âgées à accéder aux services en ligne. Créé en 2011, avec un financement total de 7,5 millions de dollars, Breezie vend un logiciel intuitif personnalisé qui convertit les tablettes Android en une expérience simplifiée, et supprime l’encombrement et le jargon des applications des services populaires (comme Facebook, Google, Skype, etc. ). Une récente collaboration aux États-Unis avec T-Mobile, le premier fournisseur américain de téléphonie, permettra à Breezie de se lancer plus rapidement sur le marché et de mettre en œuvre des services connectés plus riches.

Venant d’Israël, Easy to Connect (E2C), créé en 2012 (1,3 million de dollars d’investissements levés à ce jour), est axé sur le développement de solutions de communication pour les seniors, améliorant leur vie quotidienne en créant un espace dédié, protégé, avec un environnement technologique cohérent et simple qui correspond le mieux à leurs capacités. Les personnes âgées ont un grand besoin de communiquer avec leurs amis et leur famille. Alors que la jeune génération partage facilement tout avec tout le monde, ceux qui en ont le plus besoin sont laissés pour compte. Dans de nombreux cas, les dernières technologies de communication tactile standard dépassent les capacités des personnes âgées (en raison de problèmes physiques ou de produits trop compliqués). Cet environnement leur permet de bénéficier pleinement des dernières technologies de communication, notamment les Smartphones, les tablettes, la smart TV, les smart watches, etc.

Depuis New York, Hometeam (financement total de 43,5 millions de dollars) a été fondée en 2014 avec la vision de construire un monde où tous les aides-soignants sont visibles, reconnus et habilités, Offrant des soins et un soutien exceptionnels aux familles. Cela consiste à ré-imaginer comment les aidants professionnels sont formés, soutenus et connectés. Ce qui importe dans de nombreux cas est de savoir comment transformer la façon dont les gens vieillissent dans le confort de leur foyer en introduisant des innovations technologiques en partenariat avec nos soignants. Honor, une startup de San Francisco ayant levé 62 millions de dollars, fait le même travail depuis 2014.

À Moscou, Knopka Zhizni (Life Button en anglais), fondé en 2010 avec un financement total de 1,8 millions de dollars, a développé un système médical qui envoie des signaux lorsque les personnes âgées, handicapées et même les enfants ont besoin d’aide. Une personne âgée peut donc déclencher une alarme en appuyant sur le bouton. Et dans des situations dangereuses, par exemple, en tombant, le signal disparaît automatiquement. L’appel arrive au centre d’appel où les médecins sont en service, qui ensuite tentent d’atteindre le client ou les voisins, de l’aviser au téléphone ou d’appeler une ambulance. Le gadget lui-même ressemble à un téléphone avec un bouton SOS ou un bracelet avec un capteur de chute.

Depuis les Pays-Bas, Tinybots (créé en 2015) a développé un petit robot social appelé Tessa qui aide les personnes âgées atteintes de démence en leur fournissant des rappels systématiques, de la musique personnalisée, des contes, une thérapie cognitive et des instructions vocales pour les tâches quotidiennes. En utilisant une application, les soignants peuvent configurer un Tinybot pour les besoins et des souhaits personnels. Le robot Tessa ne ressemble pas à une machine, mais ne ressemble pas non plus à un animal en peluche : grâce à sa structure construite en bois, il s’intègre parfaitement entre vases et autres bibelots dans un intérieur moyen. A intervalles réguliers Tessa parle à sa colocataire, puis propose de jouer de la musique, ou de prendre une bouffée d’air frais. Le robot « entend » après une longue période de silence qu’il est temps d’entrer en action, et peut également être programmé avec une application par un membre de la famille ou un aide-soignant. Il peut annoncer son arrivée, afin que l’utilisateur de Tessa puisse s’y préparer. Même si Tessa répond à des questions simples et s’adapte à sa colocataire, ce n’est pas un chatbot. Cela semble simple, mais Tessa s’appuie sur des années de recherche sur la conception et les fonctionnalités dont les aide-soignants et les patients ont vraiment besoin.

De retour à San Francisco, Stitch, fondée en 2015 avec un investissement de total de $150.000, est un lieu de rencontre pour les personnes âgées. Ils ont développé une application conviviale qui modélise le flux de travail des fournisseurs de soins médicaux et présente les données sur la santé des patients dans le contexte des discussions de groupe, de la messagerie directe, des groupes privés et des forums de discussion. C’est un système de santé envisagé comme une plate-forme où toutes les personnes impliquées (les seniors, la famille et l’équipe médicale) forment un réseau partageant la même plate-forme et les mêmes données, l’ambition étant de devenir la plateforme universelle de la communication médicale demain.

La Silver Economy, ou Senior Economy, est au tout début de sa phase d’investissement avec l’apparition de nouveaux acteurs envisageant l’avenir de la recherche fondamentale comme inspirée par la volonté de changer le destin d’une société confrontée au vieillissement de la population mondiale. Cette industrie est toujours financée en majorité par des investissements privés et non par un business model provenant du Retail ou d’un marché grand public.

La Chine montre souvent la voie: une Chine vieillissante a accéléré la montée d’une telle économie. Selon le ministère des Affaires Civiles, le nombre de citoyens âgés de 60 ans et plus a atteint 230 millions en 2016, soit 16,7% de la population chinoise. Le chiffre atteindra 480 millions d’ici 2050. Cela signifie qu’un quart des personnes âgées dans le monde sera chinois. Le nombre de personnes âgées souffrant de maladies séniles et chroniques augmente, ce qui crée un besoin important de dispositifs d’aide à la réadaptation, de produits de soins de santé et de services de soins infirmiers intelligents en gériatrie.

On estime que la puissance de consommation de l’industrie des services parvenue à maturité en Chine passera de 0,6 billion de dollars à 106 000 milliards de dollars en 2050, soit 33% du PIB total. Alors que le monde entier est en train de devenir numérique, de plus en plus de seniors ont acquis de nouvelles compétences, en particulier le paiement en ligne. Alipay, le service de paiement mobile d’Alibaba, envisage que le nombre de ses utilisateurs âgés de plus de 55 ans aura atteint plus de 10 millions. La société prévoit que les paiements en ligne, les transferts en ligne et les paiements hors ligne utilisant l’application sont parmi les plus populaires de ses services utilisés par les personnes âgées. La Chine compte aujourd’hui environ 60.000 établissements d’enseignement pour personnes âgées comptant plus de 7 millions d’étudiants. Selon le plan de développement de la Chine pour les personnes âgées (2016–2020), chaque ville devrait avoir au moins une université pour personnes âgées, 50% des villes doivent créer de telles écoles, et 30% des villages devraient avoir des centres d’apprentissage âgés d’ici 2020. La Silver Economy en Chine offre des perspectives prometteuses pour le secteur des services. C’est juste un début !

La Silicon Valley et ses joyeuses boules de Noël

J’aime profiter de cette accalmie forcée entre deux dates monopolisant significativement certains parties du monde occidental pour faire un peu d’extrapolation… Le monde est fait d’équilibres et de déséquilibres, et la Silicon Valley (et San Francisco) ne font pas exception à la règle…

La pauvreté ne cesse de progresser dans cette bonne ville de San Francisco. Son maire, Edwin Lee, n’a de cesse de clamer sa ville comme la première place de l’innovation dans le monde, et pousse la pauvreté hors de ses quartiers habituels comme Tenderloin, en favorisant fiscalement l’implantation d’entreprises comme Twitter, Square, ceci ne la fait bien entendu pas disparaître. Au contraire, elle apparaît au grand jour dans différents quartiers de la ville et apporte la preuve que, comme partout, à Paris ou ailleurs, les choses ne s’arrangent pas pour beaucoup de gens. Dans la Silicon Valley, il suffit par exemple de traverser l’autoroute 101 en passant de West Palo Alto vers les quartiers Est pour comprendre que même si il y a un boom économique actuellement dans la région, ce n’est pourtaut pas au profit de tous.

Justement, les Googlers (aka les salariés de Google) commencent à faire grincer des dents, sur Okland ou ailleurs, comme si les salariés du géant de la publicité sur Internet  n’ayant pas d’autres moyens de se rendre au travail par bus spécialement affrétés devaient avoir à se sentir responsable de la misère qui se développe. On pourrait tout autant accuser les nouveaux petits millionnaires de Facebook ou Twitter en combinaison tong/T-shirt d’acheter des maisons ou appartements comme des petits pains dans la Baie de San Francisco. Ce signe de mécontentement, particulièrement agressif et assez inhabituel, dans une région réputée pour être assez hippie et tranquille, n’est surement que l’expression d’une minorité, et pas uniquement parce que les bus de Google ne reverse pas de subsides aux villes faisant l’objet d’arrêts quotidiens. Trop de selfies sans doute montrant l’exubérance de bonheur des uns, ou trop de bouffies sur Instagram, Facebook et autres comptes sur Twitter. Catherine Bracy, qui travaille pour l’organisation Code For America, a sa propre idée sur le sujet, et c’est plutôt bien dit :

Tim Drapper, issu d’une famille d’investisseurs de père en fils, pense avoir trouvé une solution radicale pour la Californie… la diviser en 6 sous-états…

Dont un état qui s’appellerait… Silicon Valley. Of course.

Sans être un spécialiste en droit constitutionnel américain, après une courte consultation de quelques commentaires, on ne peut éviter de penser qu’il sagit là d’une idée bien saugrenue. Les objectifs annoncés semblent bien maigres, comme par exemple : une meilleure représentation d’élus au Senat, en ratio (presque 40 millions d’habitants, il faut bien dire), un encouragement à une meilleure compétition (des taux de valuation des startups, et ainsi faire baisser la bulle Internet ?!), et un nouveau départ pour chacun de ces états. Ce Monsieur n’a pas fait de commentaires particuliers à l’égard de la répartition de la dette de l’état de Californie qui est d’environ $130 milliards, selon des estimations en septembre dernier. Peut être propose-t-il de contribuer personnellement à son remboursement, il n’a pas souhaité répondre à ma question. Pour les aficionados, vous pourrez lire sa proposition en détail ci -dessous.

Bon, en même temps, ce Monsieur aime pousser la chansonnette avec sa chanson The Riskmaster… sans complexe, sans commentaire :

Ceci étant, quelque semaines avant lui, un certain Srinivasan, co-fondateur d’une startup dans le domaine de la génétique, s’exprimait lui aussi pour une indépendance de la Silicon Valley, afin de créer une société toute dédiée aux technologies dans une région a priori le centre du monde du sujet, et qui continue de souffrir d’une sorte de siège de la part de Washington, New York ou Los Angeles. Ca ne va pas aider en tout cas à stopper cet espèce de Silicon Valley « bashing » bien inhabituel : j’en veux pour preuve la levée de boucliers lancée par un jeune startupers de New York, après son exil forcé dans la Silicon Valley après sa première levée de fonds…

Ca n’avait pas plu du tout, mais depuis quelque temps, l’arrogance supposée de la Silicon Valley semble faire recette par les gossips tels que Business Insider, qui n’hésite pas à faire du rentre-dedans… Faites sonner Montebourg, après nous piquer nos cerveaux (j’entends les ingénieurs français qui ont fait la France, reine de l’Industrie du 19e siècle), ils veulent nous piquer notre désormais très célèbre arrogance… Ces Californiens n’ont peur de rien.

Un peu plus à l’Est… Ils sont fous ces Finlandais : un groupe de chercheurs, d’un nouveau genre, membres de la Nordic Society for Invention for Discovery veulent réussir à faire parler vos toutous et minous (dans la langue de Shakespeare pour commencer) grâce à des capteurs qui vont mesurer l’activité électrique du cerveau de Mirza et Totor par l’intermédiaire d’électrodes placées sur leur crane…

Pas des Californiens, à l’évidence, mais assurément excités de partager leurs découvertes au monde entier, et la Silicon Valley puisqu’ils ont choisi la plateforme de crowd-founding (finance participative) de San Francisco Indigogo pour faire financer leur nouveau produit. Ils l’ont appelé : « No more woof ». Mais pourquoi ???!!! Quand je vois les dégâts causé par le social media et tout ce magma verbal désormais disponible sur Facebook ou Twitter, j’imagine ce que ça pourrait donner avec nos animaux de compagnie, témoins de nos vies futiles… Je vous laisse admirer la page d’accueil de cette fameuse Nordic Society for Invention for Discovery, ça devrait vous aider à comprendre… c’est fumant.

Finissons sur un note joyeuse avec la société de capital risque First Round Capital (basée à New York, pour changer, mais qui investit aussi massivement sur la côte Ouest) qui célèbre une année pleine d’investissements tels que :

– Warby Parker, soit $60 millions dans le e-commerce des lunettes…

– Planet Labs, soit $52 millions avec d’anciens scientifiques de la NASA qui veulent changer la façon dont on accède à l’information… tout un programme (non spatial)

Knewton, soit $52 millions pour apporter une plateforme de formation en ligne qui soit adaptable à chacun,

HotelTonight, $45 millions pour réserver sa chambre d’hotel au dernier moment et à prix discounté,

Ondeck, soit $42 millions pour aider les PME à avoir un meilleur accès au capital,

Homejoy, soit $38 millions qui veut vous nettoyer votre maison quand vous le souhaitez pour $20 par jour, etc.

De la serie A, B, C, D, du seed comme s’il en pleuvait ! Pour un total de $608 millions au total pour 2013.

Vous connaissez la première raison pourquoi un investisseur va mettre de l’argent dans votre « startup » ? C’est parce que vous, personnellement, avez fait la différence, vous avez su faire passer un message subliminal qui sent bon le retour sur investissement… Après avoir visionné cette vidéo, je vous laisser le soin de méditer si vous voulez qu’un des partenaires de cette société siège au Board de votre entreprise. Bonne méditation.

Mais bon, le bonheur n’a pas d’odeur, c’est surement eux qui doivent avoir raison ! Vive la Silicon Valley ! Comme le dit Catherine Bracy à la conclusion de son intervention, la Silicon Valley est certainement un des endroits où il y a plus de chance de voir l’innovation surgir. Certainement plus qu’en Europe, et surtout en France où l’on peut entendre le Gouvernement trop souvent citer le « patriotisme industriel » (on voit où ça nous mène, pensez quand même à vous inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre), et clamer que l’innovation n’aille pas trop vite, « il faut faire balancer le progrès et l’innovation avec les capacités des industriels traditionnels »… qui pour certains n’hésitent pas à licencier massivement, faute de solutions. Bullshit, comme ils disent ici.

Au fait, saviez que certains ici, ainsi Peter Thiel, co-fondateur du leader mondial de paiement Paypal qui avait donné un premier financement de $500.000, enviage de repousser les frontières… où l’homme pourrait vivre sur de nouveaux espaces sur mer ?

Des cités flottantes. Appelez moi Jules Verne, s’il vous plaît. Et vivement 2014.

Une semaine dans la Silicon Valley : Hampton Creek Foods

Après le Gold Rush du 19e siècle, plus que jamais la Silicon Valley est un nouvel exemple du rêve américain version haute-technologies imaginé par la Californie, le paradis de la Côte Ouest des États-Unis. Mais il n’y a pas que Facebook et les startups dans la vie… ou presque. Une équipe de Canal+ composée de 5 femmes travaillant dans différentes fonctions transversales du groupe (communication, documentaire et marketing), a été choisie pour rencontrer des acteurs qui excellent dans leur domaine pour bouger les lignes, comme on dit chez nous. Voici ce que vous pourriez voir en une semaine passée dans la Baie de San Francisco, suivez le guide :)

S’il y a bien un domaine où les choses évoluent peu dans le secteur des nouvelles technologies, c’est dans l’industrie alimentaire. Prendre des photos de ses dîners pour les publier sur Facebook, ça marche. Publier des revues sur Yelp, ça marche. Les sites permettant de faire de la livraison de repas à domicile, au bureau, ça marche. Ca marche, ça marche, ça marche. Et alors ? Quoi de neuf ?

Et bien il y a Hampton Creek Foods, par exemple. Le CEO, Josh Tetrick, est une entrepreneur de type social, qui s’est déjà fait remarquer alors qu’il était en charge de la startup 33needs, une application web permettant de aux entrepreneurs désireux de résoudre les problèmes majeurs de notre monde de faire appel au financement aupr¡es des personnes physiques, selon le même modèle que Kickstarter ou Indiegogo. A ce titre, Josh est intervenu dans bon nombre de conférences sur ce thème.

Désormais, pour faire court, Josh veut rendre la nourriture plus saine en remplaçant les oeufs par des algues : vos cookies, votre mayonnaise ne vous rendront plus malade ! A mort le cholesterol, vive les plantes ! Comme c’est un sujet sérieux, Josh prend le problème sur différents angles : scientifique, culinaire, avec une équipe de spécialistes dans chaque domaine, des gens pour manipuler les molécules et d’autres le four à cookies. Pour finalement arriver au résultat final : le bout goût, le juste goût.  Avec $1 million sur le compte en banque depuis peu. Le produit s’appelle : « Beyonds eggs ». Mesdames les poules, rassurez vous, fini bientôt les chaînes de pontes,  Hampton Creek Foods va bientôt vous libérer de cette lourde charge de productivité qui pèse sur vos plumes.

 

Ce secteur a été jugé comme stratégiquement essentiel aux yeux de certains investisseurs comme Peter Thiel, l’un des co-fondateurs de Paypal faisant part de ce que l’on appelle ici la Paypal mafia tant l’équipe qui a fait fortune avec la vente de leur startup à eBay est présente sur les bons coups de la Valley en terme de capital risque en mode early-stage. Il a notamment créé Breakout Labs qui conjugue biologie et technologie, un cocktail qui pourrait devenir explosif après ce qu’il faut de recherche fondamentale… qui ne devrait pas avoir de problèmes de business model comme ses nombreux cousins de la Silicon Valley, car à l’évidence les domaines de la médecine et de la santé sont des sources de revenus faciles à mettre en place… Et l’argent que Peter Thiel peut investir n’est jamais un véritable hasard.

En tout cas, grâce à cette dégustation, dont peu on eu la chance de participer, on se sent un peu comme un cosmonaute qui touche la lune, car c’est une veritable épreuve scientifique qu’a lancé la startup, même si le plateau préparé en toute urgence à livrer avait pour destinataire Bill Gates, l’un des investisseurs de sa société. Les investisseurs enthousiastes ne font pas un marché, surtout quand il s’agit de définir ce que l’on va trouver dans notre assiette.

Hampton Creek Foods aété créée en  septembre 2011. La société est basée à 371 10th Street San Francisco.

Un petit tour pour ceux qui n’auront pas la chance de voir la startup de près cet après-midi…

Update : je pense qu’il est indispensable d’écouter Josh dans un talk qu’il a effectué à Edmonton au Canada…